Re: V1915 - Topic Officiel

par **Mirage** Dim 21 Aoû 2022 - 16:17

Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande

Première quinzaine du mois d'avril 1918

L'Île d’Émeraude :

La situation en Irlande est explosive. La principale raison vient de sa proximité avec la Grande-Bretagne et de l'explosion sociale de fin 1917. De nombreux travailleurs irlandais présents dans les centres industriels écossais et anglais où ils travaillent plusieurs mois par an ont en effet participé aux grèves et aux conflits et sont revenus ce printemps pour participer aux travaux agricoles. Ils ramènent avec eux l'idéal socialiste et une culture de la lutte des classes acquise dans le feu des batailles contre la police et le patronat. Très politisés, s'étant découverts une certaine solidarité avec les ouvriers anglais et écossais qui les méprisaient pourtant quelques mois auparavant, ils ont massivement adhéré au Sinn Fein et ont apporté un nouveau souffle à l'organisation. Cependant est très vite apparu qu'un gouffre existait entre les indépendantistes plus conservateurs regroupés autour d'Eamon De Valera qui ne souhaitent pas troubler l'organisation socio-économique plus que nécessaire en écartant les anglais de la domination foncière et ceux plus ambitieux, les socialistes, qui se sont regroupés autour de James Connolly, de son Irish Labour Party et de sa presse désormais extrêmement lue sur l'île : The Irish Worker. Celui-ci prône l'établissement d'une véritable démocratie populaire, la construction du socialisme, la coopération avec les organisations ouvrières britanniques qui auraient ouvert plusieurs portes.

L'évocateur siège de l'Irish Labour Party

Revigoré par le vent venu du British Isle, porté par un leader charismatique et reconnu en particulier pour sa participation à l'Easter rising, le socialisme irlandais a le vent en poupe. L'inévitable fini par arriver, une large proportion du Sinn Fein déçu par le conservatisme de De Valera et des siens scissionna pour se rapprocher de la gauche. Alors qu'on se dit que la guerre ne peut pas durer beaucoup plus longtemps et que l'indépendance promise arrive à grands pas, l'Irlande se divise profondément entre sa faction conservatrice rassemblée autour du Sinn Fein, d'Eamon De Valera et de l'étoile montante du parti : Michael Collins et de l'autre côté le camps socialiste fondé autour de l'Irish Labour Party et de James Connolly. Qui sait combien de temps pourra se maintenir la paix sur l'île d’Émeraude.

par **Aetius** Dim 21 Aoû 2022 - 18:03

République Française

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Miel ou Mort (Part I)

« LES ALLEMANDS MARCHENT SUR PARIS ». Les titres des journaux parisiens écument le pavé crasseux de la capitale, tels des sceaux ensanglantés ils marquent toute une ville dans sa chair. Quatre-vingt-mille Parisiens prennent la route, parfois sans leurs effets personnels. Plus loin, la Marne ressemble à un charnier. Les troupes françaises sont débordées par l’offensive allemande, d’une rare témérité. Les Allemands devaient penser que les Français étaient aussi mûrs qu’une pomme s’apprêtant à tomber au sol. Au lieu de cela, les Français se battent avec la force du désespoir et tous les enfants marchent au secours de la patrie.

Sur le croiseur Châteaurenault, Pierrot regarde le métal et la vapeur fendre une mer tumultueuse. Voilà quatre mois qu’il commande un bataillon des Nouvelles-Hébrides. Les troupes coloniales sont meurtries, la mine déconfite, après une marche fuyante de 200 km. Voilà qu’elles doivent se battre en France. Mais pourquoi accourir sur le front quand la défaite est certaine ? 300 000 vétérans de Salonique arrivent sur le front. Ils sont tous convaincus que la guerre est déjà perdue.

Amédée est savoyard. Il a honte de ces racines italiennes. Engagé pendant 18 mois sur le front alpin, le chasseur de haute montagne prétend désormais que les Italiens sont une souillure à l’Europe, corrompus par des siècles de trahisons et de candaulisme. Il marche, encore et encore, pour défendre une patrie qu’il a choisi d’adopter. 35 000 alpins se donnent rendez-vous à Reims.

Paul-Émile revient du front ibérique. Il sait que les Allemands ne sont pas froussards comme les Espagnols, il ne veut pas aller sur le front. Mais Eugénie, sa bien-aimée, habite à Compiègne. Il ne laissera pas sa femme à la merci des Freikorps. 300 000 vétérans d’Espagne débarquent en Champagne.

« Ils sont là ! Oh, putain, ils sont tous glabres comme des puceaux ! Regarde, ce ne sont pas des poilus ça ». Les « petits de l’année zéro »débarquent dans les tranchées. Ils sont accueillis par les mines circonspectes des poilus. Franchet d’Espèrey vient de déclarer la mobilisation des jeunes gens nés en 1900, qu’ils aient 18 ans ou non. 470 000 minots arrivent sur le front.

Franchet d’Espérey commande ses troupes avec la force du désespoir. Au petit matin du 4 février, il émet la lettre « Miel ou Mort ». La lettre évoque « la nécessité de la victoire » et la « mort certaine de la République et de la France » si les Allemands gagnent la troisième bataille de la Marne. Dès 7 heures du matin, les officiers lisent la lettre. L’intégralité des officiers de l’Armée française reçoit l’ordre « de ne pas céder de terrain à l’ennemi ». Les officiers qui se rendent coupables d’un acte défaitiste, à savoir un ordre de réédition ou un ordre de retraite, seront pendus. Les soldats français doivent se battre, qu’ils soient encerclés ou non.

La situation est désespérée pour l’artillerie française. Près de 900 canons lourds manquent à l’appel, capturées par les Allemands, qui doivent sûrement produire des obus aux normes françaises à Nancy. Mais Albert Thomas ne désespère pas, il remet les bouchées doubles et offre, via des commandes à Washington et l’occupation des usines basques, les obus suffisants à Mangin pour organiser de nouvelles unités de canons de 75. La France répond systématiquement aux avancées allemandes par des contre-offensives rapides et appuyées par les canons de 75, mobiles et disponibles. La France ne possède quasiment plus de chars lourds, détruits par les Français pour éviter leur capture à Reims. Elle doit se contenter de l’entrée en service du fameux char FT. Franchet d’Esperey les jette dans la bataille avec le concours des canons de 75, en espérant qu’ils ne soient pas capturés par l’ennemi.

Les divisions aériennes françaises s’en tirent mieux que les escadrilles britanniques, belges et américaines. Cependant, l’Allemagne dispose toujours de la supériorité aérienne. La mise en service de deux nouvelles daé parviendra peut-être à stopper l’hégémonie des compatriotes du Baron Rouge.

La troisième bataille de la Marne est âpre. La France s’y jette la tête la première, envoyant l’intégralité de ses forces, du poilu téméraire jusqu’à la bonne bouille au cul glabre. Un véritable chant du cygne pour la République, une oraison funèbre que les plus chanceux pourront peut-être chanter.

par **GeorgeV** Dim 21 Aoû 2022 - 20:13

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♕ Царство България ♕

La Dolce Vita verdoyante

Les groupes de pacifistes s’organisent au pays sous la houlette du chef de l'opposition Alexander Stamboliyski de l’Union Agraire National. Partout à travers les grandes villes du Royaume, avec l’aide et l’organisation des syndicats nationaux, les travailleurs ont fait grève afin de réclamer la fin des hostilités et le retour de la totalité des bulgares sur leur sol national. Clairement, les chroniques du Major-Général Kolev dans les principaux journaux du pays, ne passent pas chez une minorité frustrée. Des affiches en anglais sont érigés partout dans les endroits publics écrit “peace” en espérant qu’un cliché de la situation se rendre dans la presse anglo-saxonne.

Pour Stamboliyski qui conclut que le maintien de la Bulgarie dans la guerre alors qu’aucune tentative de pourparler avec les alliés ont été entamé peut seulement être expliqué par la corruption endémique du parti libéral et du premier ministre Vasil Radoslavov qui vit des subsides allemands et qui laisse le royaume sur le pilote automatique depuis maintenant 4 ans. Le retour du groupe expéditionnaire envoyé en Empire Ottoman est réclamé. La fin de la mobilisation est d’une nécessité primordiale pour le chef des socialistes verdoyants qui estime que les permissions donner à près du tiers de l’armée bulgare ne sera pas suffisant pour créer des réserves alimentaires suffisantes pour passer l’hiver. Aussi, ne pas prendre en compte les difficultés internes de l’Autriche-Hongrie et aussi de l’Empire Ottoman serait d’une maladresse diplomatique gigantesque.

L’Union Agraire National met de l’avant la totalité de ses revendications et menace le gouvernement de déstabiliser davantage l’effort de guerre bulgare dans le futur. Des élections sont réclamées. Nul se sait comment le Tsar va réagir face à la fin de l’union patriotique et le retour des divisions en chambre basse.

par **Rêveur_Lucide** Lun 22 Aoû 2022 - 11:30

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Empire Allemand
Deutsches Reich

Streiks Again

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C'est la surprise totale pour la nation: le plus gros affront à la Burgfrieden depuis le début de la guerre voit le jour!

Sous l'impulsion de son dirigeant Fritz Kater, l'Association libre des syndicats allemands (la Freie Vereinigung deutscher Gewerkschaften), le plus gros regroupement des syndicats ouvriers du pays, décrète la grève générale!

Beaucoup d'herbe avait été coupé sous le pied de cette organisation depuis le début de la guerre. Alors que celle-ci prenait très vite des relents anarcho-syndicalistes, son journal officiel avait été interdit et son association au SPD largement distancé par la politique de soutien à la guerre du parti. Mais les temps changent, et le regroupement syndical compte désormais affronter directement le gouvernement face aux pénuries et à la guerre devenue interminable.

Le nombre de grévistes a, quand à lui, doublé voir triplé atteignant quasiment le million, et c'est en particulier les travailleurs de la Ruhr qui sont les plus mobilisés dans la cessation du travail. Beaucoup d'usines de munitions et de métaux se voient occupés, de l'équipement critique pour la réussite des opérations sur le front ouest...

Et ce n'est pas le sous-estimer que de dire que le SPD devient de plus en plus fragile. Alors que l'USPD a annoncé officiellement soutenir le mouvement contestataire, beaucoup de membres du parti, voir de députés du SPD, commencent à se remettre en question: la Burgfrieden n'est peut-être plus tenable face aux conditions matérielles se dégradant auprès de la population...

par **Pierremenez** Lun 22 Aoû 2022 - 15:55

Regno d'Italia

Généralités

Affiche de propagande de 1915

La fin de l'armistice

Conformément au traité de Vérone, ce 20 avril 1918 les troupes italiennes prennent possession des territoires du Trentin, du Tyrol, de la Marche Julienne, de l’Istrie (sauf Fiume), de la ville de Zara en Dalmatie et de quelques îles de l’Adriatique (Cherso, Unia, Lussino et Lagosta). C’est un jour de liesse notamment à Trente à majorité italophone qui dit adieu à l’Empire des Hasbourg. La ville toute entière s’est paré de ses plus beau apparat tricolore afin de montrer toute sa fidélité devant les troupes italiennes. Partout les maisons étaient hérissées de drapeaux italien et de bannières tricolore, l’effet était inoubliable pour la population. Sur la Piazza Duomo des gens, délirants de joie, secouaient les mains sans se lasser au passage des soldats italiens. L’ovation fut totale.

Les mêmes scènes de bonheur se sont produites à Zara quand les troupes de marine italienne débarquèrent dans la cité. Mais l’émotion était plus profonde car il y a de cela quelques mois Zara avait essayé de se libérer du joug autrichien, hélas sans succès. Cette attente fut trop longue et ce jour paru irréel et pourtant la réalité était bien là sous des yeux étincelants Zara était sous la protection de la Mère Patrie. La propagande n’en perdit pas une miette afin d’illustrer le couronnement fulgurant d’un sentiment national retrouvé.

Mais cet enthousiaste était tout autre dans les territoires à majorité germanophone. La défiance, la crainte et la peur se voyaient. Les régiments qui pénétrèrent dans les différentes localités du Tyrol furent accueilli par une population hagarde ayant le sentiment d’avoir été totalement abandonné par leur empereur. La propagande de guerre avait fait effet, pendant deux années et demi les tyroliens avaient été conditionnés à haïr l’Italie et les voilà italiens. A Innsbruck c’est donc en conquérant que Rome prit possession de la capitale du Tyrol. Cette perte pour l’Autriche-Hongrie était le prix à payer afin d’essayer de sauver leur empire en déliquescence. Alors que pour le Royaume d’Italie s’annonce une longue période de démobilisation et de morosité économique.

carte de l'Italie après l'application du traité de Vérone:

par **Pierremenez** Lun 22 Aoû 2022 - 18:43

Italie/Libye
Brève
Evènement

Chef suprême de la rébellion Sanousside

Alors que le Royaume d’Italie est en train de prendre possession des gains territoriaux acquis lors du Traité de Vérone, une bien triste nouvelle arrivent de Cyrénaïque. En effet, Ahmed Chérif al-Sanoussi lance un appel au djihad à l’encontre de l’occupant italien. Grâce à la passivité des autorités coloniale, mais aussi à l’aura de leur chef les Sanoussides ont réussi à rassembler sous leur drapeau près de 10 000 hommes, dont la plupart sont des cavaliers. Sans plus attendre des opérations militaires et des raids ont été mené avec succès. C’est ainsi que tout le sud-est de la colonie du Cyrénaïque n’est plus sous le contrôle de Rome, à la suite de la décision du colonel Antonio Miani de se replier sur Tobrouk. Si rien est fait la situation pourrait bien embrasser toute la Libye.

par **Aetius** Lun 22 Aoû 2022 - 21:54

République Française

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L'Italie n'est plus un allié

Brouille sur le front

Franchet d'Espèrey est constamment harcelé par le commandant du corps expéditionnaire italien en France. Il se plaint régulièrement du sabotage français, ralentissant le retour des soldats italiens en Italie. La majorité des pièces d'artillerie ont été saisies par la France. Les soldats italiens commencent à faire l'inventaire des pertes et à préparer leur départ, ils constatent la perte d'une partie de leurs camions. Les heurts entre Italiens et Français deviennent de plus en plus fréquents. Certains Italiens enterrent les mitrailleuses et les obus pour éviter les saisies françaises. Améglio, furieux porte l'affaire devant le Quai d'Orsay, les diplomates franco-italiens tentent de trouver une solution pour accélérer le retour pacifique des Italiens. Ce qui est sûr, c'est qu'une solution à cette controverse majeure ne passera pas les états-majors respectifs de l'Italie et de la France qui entretiennent des relations exécrables depuis l'armistice sur le front italien.

L'assassinat de Pigalle

David Fogalli marche dans les rues de Pigalle, il ressort d'un cabaret réputé. Jamais il n'a été aussi déçu par Pigalle. Les artistes afro-américains affluent en masse dans la capitale française, depuis la déclaration de la guerre signée par le congrès américain. Moi, David Fogalli, je ne participerai pas à la mort de la civilisation française ! L'ambassadeur italien longe les ruelles sombres de Paris, en compagnie de son garde du corps, le Caporal Farani.

En arrivant devant leur sublime Maybach, une explosion détone. Il tombe à la renverse. Il regarde la visage de son cher Farani, le visage ravagés par les éclats de carrosserie. Il rampe au sol pendant quelques secondes. Avant qu'une brique ne s'abatte sur son genou. Il se tourne et aperçoit son agresseur, un homme masqué et gras lui martyrisait la jambe. Son os sorti du genou et une effluve de sang immacula son pantalon de velours.

"Tu aimes les briques Françaises, sombre rital ?
- per favore, ho i soldi, non uccidermi"

La brique s'abattit sur son visage, il ne sentait plus la douleur à la jambe. Ses pensées étaient plus lentes, ils n'arrivaient plus à comprendre ce qu'il se passait, il était déjà aveugle d'un œil. La lumière vint au cinquième coup de brique.

La lettre grise

Le meurtre de l'ambassadeur italien à Paris, d'une trentaine de coup de brique, est un véritable choc pour la communauté italienne en France. Ces derniers devaient déjà faire aux drames des émeutes anti-italiennes dans le sud-est de la France ; une charge anti-émeute de la police française dans le port de Nice ayant provoqué une dizaine de noyades. Désormais, les spectres d'une véritable guérilla politique entre les deux ministères français et italiens se profilent. Camille Barrère, un italophile de grande renommée, essaye par-dessus tout de calmer le jeu à Rome. Depuis quelques semaines, il démontre la qualité de l'enquête policière sur le crime de Pigalle à ses homologues italiens. Cette dernière avance l'hypothèse d'un crime politique d'extrême droite et Barrère promets une détente dans les prochains mois. Mais il est terrassé par l'inculture crasse de ses collègues du Quai d'Orsay. Après de longs mois de tensions entre les deux services diplomatiques, il est contraint de remettre la "lettre grise". Une série de sanctions à l'égard de l'Italie :

Saisie de l'intégralité de la production militaire française à destination de l'Italie, y compris des 390 aéronefs à destination de l'aéronautique italienne. La France ne prévoit pas de procédures de remboursement.
Saisie des capitaux en France d'une trentaine de capitaines de l'industrie de l'armement italienne. Le préjudice s'élève à 60 millions de francs.
La France participe à l'embargo décrété par le président Hugues.
Certains bien immobiliers de la Maison de Savoie sont saisis.
La grande majorité du personnel diplomatique et politique italien, est renvoyé à Rome, qu'il soit localisé en France ou dans son empire colonial (Tanger y compris).

par **Aetius** Mar 23 Aoû 2022 - 12:22

République Française

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Miel ou Mort (Part II)

Avec un élan tonitruant, le général Franchet d'Espèrey ouvre les portes battantes de la Salle du Congrès, au château de Versailles. Voilà deux mois que les deux chambres du Parlement ont quitté Paris pour la ville du Roi-Soleil pour le plus grand bonheur des journaux satyriques. Une entrée aussi fracassante dans cette Haute Cour dorée pose un problème de respect de la procédure démocratique sans équivoque, à ceci près que le chef des armées françaises est là pour une bonne raison. La contre-attaque du Général Charles Mangin forte de 1,9 millions d'homme, de 2 000 pièces de canon de 75 et de 900 chars FT, est un véritable succès. L'armée allemande qui avançait dans un premier temps, est en reflux, son offensive mal préparée se heurte à la résistance opiniâtre de la 6e Armée Britannique du Field Marshal Sir William Robert Robertson et au déluge du feu du Groupe d'Armées de Réserve de Mangin.

Pour l'ensemble de cette situation, Franchet d'Espèrey intervient dans l'ordre du jour du Parlement pour mettre fin au vote de l'exil du Parlement à Bordeaux. Une décision qui se relève aujourd'hui inutile. Gaston Doumergue, entourés d'éminents membres du G.Q.G proclame que la séance est levée. Paul Deschanel exulte et une hourra vrombit dans la Salle du Congrès.

Paul Painlevé, Gaston Doumergue et Louis Franchet d'Espèrey marchent dans les jardins symétriques à la française. Le programme est clair. L'Assemblée doit se préparer à lever une série de mesures : l'exil du gouvernement à Bordeaux est levé, l'état de siège de Paris doit être également levé et la mobilisation des gueules cassées pour la défense de la ville n'est plus une nécessité. Les biens exceptionnels de la République, confiés aux services impériaux de Sir Robertson, ne seront pas transférés à Londres. Mais cela n'est pas le plus important. La France doit lever des crédits de guerre exceptionnels pour financer sa prochaine offensive et faire plier l'Allemagne. Les agendas des parlementaires français et des ministres du gouvernement français sont déjà remplis ; ils espèrent capitaliser sur leur relation avec quelques banques américaines pour stabiliser la situation bancaire de la France. La France va devoir lever de nouveaux fonds auprès de sa population et les crédits de guerre seront le nerf de la victoire finale.

Surtout, il va falloir trouver les effectifs pour une telle offensive. Si les quatre divisions aériennes françaises ont désormais la supériorité aérienne au-dessus de la région parisienne, la France ne peut rivaliser avec l'Allemagne sur tout les fronts d'autant que les Belges, les Britanniques et les Américains sont de bien piètres pilotes. Sur terre, l'artillerie française manque de pièces lourdes. L'artillerie légère, mobile et dévastatrice, devra être régénérée pour répéter l'effort. Les blindés, eux, sont la grande satisfaction du gouvernement de Painlevé puisque Albert Thomas est parvenu - par une série de mesure d'impôts industriels et de réquisition sur le petit patronat - à élever la production des chars FT à 15 unités par jour. Dès lors, une reprise des offensives en août, impliquerait l'utilisation de 2 100 chars FT.

La situation est plus compliquée pour l'infanterie. La mobilisation des "jeunes de l'année zéro" et le retour de l'Armée Française en Ibérie et de l'Armée Française en Orient permettent à la France d’élever ses effectifs à trois millions d'hommes sur le front de l'Ouest. Il est probable qu'un tel ordre de bataille soit intenable et que les pertes ne soient pas toujours remplacées. D'autant plus que les troupes coloniales ne seront pas mobilisées pour les offensives de 1918. En effet, les 600 000 soldats coloniaux pèsent lourds sur l'Empire colonial français. Joost Van Vollenhoven, gouverneur général d'Afrique Occidentale Française ne mache pas ses mots :

« Les opérations de recrutement qui ont eu lieu de 1914 à 1917 en AOF ont été excessives dans leurs résultats comme dans leurs méthodes... Aucun nouveau recrutement n'est possible tant que la Colonie ne sera pas complètement en mains et que la population n'aura pas repris une suffisante confiance en nous pour ne plus redouter les abus du récent passé. Je vous supplie, Monsieur le Ministre, de ne pas donner l'ordre de procéder à de nouveaux recrutements de troupes noires. Vous mettriez ce pays à feu et à sang. Vous le ruineriez complètement et ce, sans aucun résultat. Nous sommes allés non seulement au-delà de ce qui était sage, mais au-delà de ce qu'il était possible de demander à ce pays. ».

Paul Painlevé recommande à René Resnard, ministre des Colonies, de laisser couler la situation. Les refus de mobilisation des gouverneurs des Colonies sont problématiques. Mais la France n'a pas les moyens de mobiliser à l'outre-mer quand l'essentiel de sa marine est occupée à extirper les ressources industrielles espagnoles pour l'effort de guerre français. La France devra compter sur toutes ses forces vives pour mener une offensive ... Les jeunes gens de l'année zéro ne seront pas démobilisés. Un vent de colère souffle sur les foyers français et la république est au bord du gouffre. Franchet d'Espèrey est persuadé que l'armée française est désormais une force intenable pour l'Allemagne, mais elle est surtout une force intenable pour la France elle-même. Entretenir une telle puissance est un coût que Paul Painlevé ne pourra pas supporter bien longtemps ...

par **Utyi** Mar 23 Aoû 2022 - 21:53

Autriche-Hongrie
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Autriche-Hongrie mai 1918

Straussenburg sue à grosses goutes. La guerre n'a plus aucun sens stratégique, défendre en terre hostile est intenable, attaquer ne ferait que étendre le front et gâcher des vies humaines dans des sièges d’intérêt limité en proportion des coûts, Kharkov, Stevastopol ou Rostov étant des villes dont la Russie peut se passer alors que la K.u.K n'a pas le luxe de tenir des sièges meurtriers.
L’état de la K.u.K est catastrophique. Les raids deviennent de plus en plus risqués, et donc il y a de moins en moins de volontaires. Les causes évoqués sont l'absence de porte de sortie à la situation, la montée en puissance progressive de la Russie sous stéroïdes américains, et l'arrivée des nouvelles de l'arrière du front, des grandes déclarations de Pavlevic et de Masaryk entre autres. Le front est en effet poreux et les taupes et autres agents russes, en réalité de simples ukrainiens dont l'opération Déméter à de quoi aliéner le soutient, font passer des informations dans les deux sens de la ligne de front, démoralisant la K.u.K et au contraire informant l'armée russe.
Des rumeurs de désertions (très faciles vu l’autonomie nécessaires aux raids) et les pertes (l’amiral Horthy, et 30% de la flotte austro-hongroise par exemple) rendent de plus en plus intenable l'idée de l'usure par les raids. C'est la K.u.K qui s'use en réalité, perdant des soldats n’ayant plus envie de se battre de toute façon.
La fin de la raspoutitsa est attendue avec appréhension au QG. Straussenburg est clair quant à sa situation et informe ses pairs les dioscures allemands, comme Charles 1er à Vienne. Dans le meilleurs des cas, il devra se retirer aux frontières de 1914 après la récolte de blé en Juillet sinon quoi la K.u.K s’effondrerait. Dans le pire des cas, une offensive russe lui forcerait de capituler bien avant.

par **Rêveur_Lucide** Mer 24 Aoû 2022 - 14:17

Monde
Brève
Evènement

Dû aux conditions déplorables dans lesquels les soldats des tranchées vivent, celles-ci constituent des foyers infectieux. Ainsi en 1917, les infirmières sur le front de l'ouest rapportaient plusieurs cas de fièvres et de problèmes respiratoires, maladies dénommée "grippe des tranchées". La situation est restée sous contrôle et semble désormais passée en 1918, mais le corps médical porte à son attention aux instances dirigeantes dans chaque pays l'état de la situation: le risque épidémique est réel et à prendre en compte.

Cette même année, dans un village reculé de la province du Guangxi, un jeune chinois de 35 ans avait malgré lui contracté une souche particulièrement virulente de H1N1 suite à son activité préférée de chasse à la chauve-souris. Il est sans dire que la majorité de la population mondiale de son âge aurait été particulièrement vulnérable à ce virus. Ayant été seul lors de la phase de contagion, et parti se clouer au lit suite aux premiers symptômes, l'homme avait choisit le mauvais moment pour tomber malade... En effet, l'homme était aussi un kleptomane et volait chez ses voisins des outils qu'il utilisait pour son hobbit de chasse. Ca en était de trop pour l'un d'eux qui, dans la nuit, décida de prendre sa vengeance en brûlant sa maison...

Au matin, la maison, et le jeune chasseur, n'étaient plus que dans un tas de cendre. Une simple histoire de vengeance aura coûté la vie d'un homme, pour en sauver des millions.

Autriche-Hongrie
Brève
Evènement

L'état de l'assassin de l'archiduc François-Ferdinand d'Autriche est déplorable. Gavrilo Princip, n'ayant pas encore 20 ans, n'a pas pu être condamné à la peine de mort et subit pourtant bien pire: dans une cellule sans toit, atteint de tuberculose et amputé de son bras droit, Gavrilo Princip vit dans une souffrance incommensurable.

Mais malgré lui, il tient encore debout et vivant. Vivra-t-il assez longtemps pour voir la fin de la guerre?

par **Shikkoku** Mer 24 Aoû 2022 - 18:39

GRECE
Brève
Evènement

Venizelos

En République Hellène (la Grèce méridionale), la situation politique est tendue. Venizelos, l'homme fort de la République, architecte de l'entrée en guerre de la Grèce aux cotés de l'Entente et pourchasseur du Roi n'a plus les faveurs du peuple. S'il était fortement soutenu dans les premiers mois de la guerre, notamment grâce au fait que le front tenait, depuis l'effondrement de l'hiver 1917-1918 ce n'est plus le cas.

Des dizaines de milliers de civils ont suivi les troupes grecques et s'entassent désormais dans le Péloponnèse, réduit républicain face au Royaume de Grèce restauré par la Bulgarie. Ce dernier n'est d'ailleurs pas forcément plus soutenu par le peuple que Venizelos. Face aux critiques qui fusent de toute part, l'homme fort de la Grèce renforce son emprise sur la politique nationale, toujours plus haut toujours plus fort. La République Hellène est désormais une dictature militaire, et les élections sont "remises à des temps plus auspicieux" selon les paroles de celui qui depuis Kalamata prétend à l'entièreté du territoire.

GEORGIE
Brève
Evènement

La toute jeune République démocratique de Géorgie tend la main vers Istanbul et l'Empire ottoman.

Le gouvernement de Tbilissi propose ainsi au Sultan, avec qui elle est officiellement en guerre bien que les combats ont été très minimes jusqu'à présent, une paix. Pour qu'elle soit effective, la République démocratique de Géorgie devra être reconnue comme indépendante dans ses frontières actuelles, c'est à dire englobant des vilayet historiquement ottomans. La Géorgie n'a en effet aucune raison de se battre, mais met en garde les Ottomans : si l'indépendance géorgienne devait être menacée, l'armée de la République démocratique la défendra jusqu'à la mort.

CANADA
Brève
Evènement

Le mouvement laurentien, affirmant désormais franchement l'identité politique des canadiens francophones, appelle à un "renouveau national, une réjuvénation du Canada français". Les propos dérangent à Ottawa, ce n'est pas peu dire. Nourri à la fois des idées européennes sur le nationalisme et l'indépendance des Etats-nations, mais aussi des morts canadiens français tombés sur les champs de bataille d'Europe, le mouvement laurentien accélère sa propagande. "Ses jeunes gens sont morts pour qui ? Pour le Canada ? Pour le Roi ? Ou bien pour autre chose ?" peut-on entendre dans certaines réunions politiques ou bien paroisses.

Le nouveau leader du mouvement, Samuel Gagné, un cinquantenaire virulent du Lac Saint-Jean, a d'ailleurs annoncé qu'il se rendrait en France dans les semaines qui viennent, rencontrer des soldats canadiens français et honorer les morts tombés pour la patrie. Il n'a pas précisé laquelle de patrie, créant encore une fois une polémique journalistique dans tout le Canada.

par **Shikkoku** Mer 24 Aoû 2022 - 18:58

Une troisième paix pour l'Empire :

Après l'Italie et la Russie, c'est au tour de la Géorgie d'engager des pourparlers de paix avec l'Empire ottoman. Demandant la reconnaissance du pays dans ses frontières actuelles, les géorgiens s'engagent à une paix durable avec l'Empire. La perte territoriale est nette cependant pour les ottomans, mais elle n'est pas suffisante, surtout face à la menace arménienne et britannique, pour justifier un rejet.

Frontières géorgiennes (rose) reconnues

Halil Menteşe, Ministre des Affaires Etrangères, signale au gouvernement géorgien que l'Empire accepte la proposition de paix et que celle-ci sera effective dès le lendemain de l'envoi de ce message, c'est à dire au 22 mai 1918 à 12h00.

Effondrement ? :

L'humiliante paix que le gouvernement doit accepter de signer avec la Géorgie est le symptôme d'un malaise profond dans la classe politique ottomane. La guerre semble tourner à la catastrophe. L'avancée britannique au Moyen-Orient est absolument inarretable, et tous les efforts jusqu'à présent n'ont fait que ralentir l'inexorable tsunami des troupes ennemies vers le Nord. A l'Est, les arméniens semblent enragés et soutenus encore une fois par des troupes britanniques, gagnent du terrain.

A Istanbul, le Comité Union & Progrès déchante. Nous sommes loin de l'année 1916 où de grands communiqués sur la révolution scientifique et nationaliste qui devaient amener l'Empire à la modernité et à la victoire étaient proclamés. Visiblement, ce fut un échec. Certains préfèrent dire que ça n'a pas marché. Les tensions internes continuent de s'accentuer et Mehmed Reshid, membre fondateur du CUP, en a fait les frais. Début mai 1918, celui-ci avait publié dans un cercle privé des textes mettant la responsabilité de la guerre sur le Triumvirat des Pasha, et leur folie des grandeurs. Bien évidemment, ces textes ont été très vite dans les mains des accusés. Le 20 mai au soir, alors que que le docteur Mehmed Reshid traversait le pont de Galata à pied pour se rendre à une réunion avec des chefs kurdes présents dans la capitale impériale, un poignard traverse son flanc. Il se retourne mais ne trouve pas son agresseur parmi la foule. Une dizaine de minutes plus tard, le Dr. Reshid était mort. La presse annonçait un acte criminel, et qu'on l'avait assassiné pour lui voler de l'argent. A la remarque de sa famille que lorsqu'ils ont réceptionné son corps le soir même à l'hôpital militaire d'Istanbul, il disposait de son porte-feuille, de sa montre et de tout son argent, on leur a conseillé gentiment de se taire.

Feu Mehmed Reshid

Les tensions sont systématiquement passées sous silence, et dans la presse, aucune mention de l'avancée britannique n'est faite depuis plusieurs semaines, et encore moins de l'Arménie. On vante la glorieuse diplomatique ottomane envers la Russie, l'Italie et la Géorgie. Cependant, les flots de réfugiés et surtout de blessés et de mauvaises nouvelles venant du Sud ne manquent pas de briser l'omerta. Les familles savent, et sentent que les britanniques seront bientôt aux portes de l'Anatolie.

Communiqué à la Bulgarie :

La demande bulgare est une secousse pour l'Etat-major ottoman. Enver Pasha lui même répond fermement à son homologue bulgare que si l'Empire et la Bulgarie sont alliés, cela ne veut pas dire que l'Empire est sujet de la Bulgarie. La politique militaire ottomane ne dépend que du gouvernement ottoman, et ne sera sujette à aucune pression de la part d'une nation étrangère, amie ou ennemie.

Aucun changement dans le traitement du brigandisme chrétien sur les marges orientales de l'Empire ne sera effectué. Cela mettrait en péril la stabilité de l'Empire pour satisfaire le sentiment de charité chrétienne d'une poignée de soldats. Si les soldats bulgares ne sont pas suffisamment braves pour affronter la réalité de la brutalité du front oriental de l'Empire, ils sont invités à se repositionner en Syrie contre les troupes britanniques.

par **Pierremenez** Mer 24 Aoû 2022 - 20:54

Regno d'Italia

Généralités

Paolo Boselli le nouvel homme fort de l'Italie

La faim gronde

Paolo Boselli est accablé par le fardeau du pouvoir, lui le père de la paix comme le surnomme les italiens, n’arrive plus à trouver les bras de Morphée. Les dossiers urgents s’accumulent inflation, la démobilisation de l’armée royale, la mise en place du protectorat en Albanie, la rébellion en Cyrénaïque et crise diplomatique hante les nuits de ce vieux briscard de la politique. Le président du conseil n’a pas d’autre choix que de prioriser, et il a tranché dans le vif, la priorité est la gestion intérieure du royaume, le reste peut être délégué ou reporté à plus tard. Sans plus attendre le vieil homme travaille d’arrache-pied. Il est déjà loin le temps où l’Italie percevait les dividendes du Traité de Vérone. Et dans toute la péninsule les classes moyennes et ouvrières voient fondre leur pouvoir d’achat au minimum vital, il devient dur de se loger mais surtout de se nourrir. Les anciens alliés de l’Entente par leurs mesures ont fait doubler le prix du blé dont près du quart de la consommation nationale est importé. Si le gouvernement a fait ce qu’il pouvait pour endiguer la chute de la lire, en la stabilisant à un certain niveau cela n’a pas suffi pour éviter que le peuple subissent une forte inflation. Pour faire face à cette flambée Boselli, et ceux malgré ses convictions, fait voter au parlement un encadrement strict des prix des céréales, des grains et du charbon pour stabiliser les prix. Le ticket de rationnement est lui aussi validé et sera mise en place dans l’ensemble du pays pour faire face à cette crise.

Du côté de la démobilisation, les parlementaires de la coalition ont acté qu’elle s’étendra sur une longue durée 24 mois. Cette dernière s’effectuera suivant les besoins économiques du pays et non par date d'entrée dans l'armée. Chaque soldat devra remplir un formulaire indiquant ses qualifications professionnelles afin de faciliter son retour à la vie civile mais surtout pour répondre aux besoins du gouvernement. Il est donc décidé de libérer en priorité les agriculteurs pour amorcer ce que Boselli appel d’ores et déjà la « bataille pour le blé ». Ce choix d’une démobilisation personnalisée ne manquera pas de susciter un fort mécontentement auprès des 2,3 millions de soldats italiens mobilisés. Il est ainsi notifié à Améglio de faire tout le nécessaire pour refreiner toutes tentatives de mutineries.

par **GeorgeV** Jeu 25 Aoû 2022 - 9:31

♕ Царство България ♕

Rencontre des petits organes

La première d’une série de rencontres avec l’allié grec s’est déroulée à Athènes, gracieusement épargnée par les troupes du Tsar plutôt dans l’année. La coordination économique et militaire entre la Bulgarie et la Grèce nécessite ce genre de rencontre avec comme participant le premier ministre Vasil Radoslavov, qui est miraculeusement sorti de son isolement à Sofia, ainsi que le premier ministre grec Ioannis Metaxas. Trois point principaux et ententes ont été prises avec le Royaume de Grèce :

- Concernant la délimitation territoriale entre les deux pays, le gouvernement bulgare ne ferme pas la porte à redonner le contrôle des territoires grecs occupés de Macédoine en moyen terme au Royaume de Grèce lors de la réunification. La raison de l’occupation étant de protéger les populations bulgares des territoires occupés contre des exactions qui pourraient être commises, le Royaume de Bulgarie s’engage à transférer une partie des revenus imposés et taxés aux grecs des territoires occupés en guise d’aide financière et dédommagement immédiat. Sofia et Athènes réitère l’importance du dialogue afin de trouver une solution aux problèmes territoriaux et raciaux qui gangrènent la stabilité des Balkans.

- Concernant la crise alimentaire en Grèce, le Royaume de Bulgarie s’engage à vendre en dessous des prix du marché tout surplus de la récolte 1918 qui pourrait y avoir en direction principalement de la Grèce. Par ailleurs, l’aide technique apportée par l’Allemagne sera étendue au territoire du Royaume de Grèce. Les industrielles agraires bulgares et grecs pourront établir des liens.

- Le Royaume de Bulgarie et le Royaume de Grèce s’entendent de l’importance de prendre le Péloponnèse par la diplomatie, ou la force si nécessaire. Les États-Majors des armées bulgares et grecques devront planifier l’invasion du Péloponnèse afin que le territoire soit libéré et rétabli au sein du Royaume de Grèce. La Bulgarie s’engage à envoyer des régiments supplémentaires (80 000 actuels + 20 000) en Grèce afin de planifier cette attaque et entraîner l’armée du roi Constantin.

Cassure avec Constantinople

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Photographie prise par la presse bulgare lors de l'avancé sur Kars - Civil arméniens exécuté par les troupes ottomanes

Le public est fortement choqué et outré de ce qu'il retrouve dans les nouvelles des expéditions orientales. Les actes génocidaires commise à l’encontre des chrétiens orientaux par les troupes du Calife sont décrits en détail par les officiels du Major-Général Kolev. Les informations relayées sur les “marches de la mort” organisées par les turcs envers les populations arméniennes du Sultanat qui souhaitent fuir en territoire plus clément est particulièrement frappant pour le publique, mais aussi les politiciens du Royaume qui se doivent d’agir. Au Caucase, les armées du général Boyadzhiev n’ayant pas reçu satisfaction de la Sublime Porte, demande au Major-Général de revenir sur le front du Moyen-Orient, laissant les quelque 50 000 ottomans à Kars avec leur leadership.

Toutefois, le gouvernement de Sa Majesté refuse désormais de soutenir les entreprises militaires du Major-Général Kolev et demande le retour, dans le plus bref délais, des 50 000 hommes du Tsar, de fiers et bons chrétiens, en Bulgarie.

Bien qu’encore allié sur papier, la Bulgarie se dissocie diplomatiquement de l’Empire Ottoman.

par **Shikkoku** Jeu 25 Aoû 2022 - 10:11

De l'eau dans le gaz :

Les récentes tensions avec la Bulgarie, inattendues et inexpliquées, amènent l'Empire à fortifier sa frontière avec la Bulgarie, tout en faisant appel à l'Allemagne pour calmer le gouvernement bulgare.

25 000 soldats ottomans de la garnison d'Istanbul sont ainsi envoyés en Thrace et prennent position, notamment à Edirne, pour défendre la Thrace d'une potentielle attaque bulgare. Edirne, ancienne capitale ottomane, déjà conquise par les bulgares il y a quelques années, est le centre névralgique de la défense d'Istanbul. Les vieilles fortifications sont réactivées, et la garnison se tient prête à tout incident frontalier.

Soldats ottomans dans des tranchées à Edirne, 1918

par **Gosseau** Jeu 25 Aoû 2022 - 12:42

Roumanie
Brève
Evènement

Le Quartier-Général des puissances centrales à Bucarest : devant le portail des soldats allemands et quelques turcs pour combler les effectifs manquants de Berlin et de Vienne.

Le vieux-royaume roumain est méconnaissable après des années de guerre, exsangue pour quelque chose qu’elle n’avait sûrement pas prévu qui soit aussi long et coûteux. La grogne contre la Carpisation de la société imposée par les conservateurs et le jeune roi Carol II est présente dans tout le pays. L’impopularité du Premier ministre Petre P. Carp est palpable, la capitale s’est vidée de tout ce qui faisait son charme. Les gens cherchent tant bien que mal de la nourriture même ici, distribuées en de maigres quantités. Quand Carp, sortie d’un entretien savoureux avec des industriels dans un hôtel de Bucarest, il alla comme d’habitude rejoindre l’une des rares voitures qui roulent encore ; jusqu’à ce que Francisc Gaušau règle le compte de cette fine ordure de 3 balles de revolver dans le torse. Pas fin tireur, il laissa derrière lui Carp qui respira encore dix minutes, avant de s’étouffer dans son sang. Le meurtrier a pu s’enfuir sans que la police ou la jandarmeria n’aient de pistes.
Le Ministre de la Guerre Lupu C. Kostaki prend la tête d’un nouveau gouvernement qui fait face à des tensions internes exceptionnelles, en conservant les mêmes figures que son mémorable prédécesseur si ce n’est en plaçant un général à son ancien poste de ministre.

Le roi Carol II voit quant à lui très bien la situation compliquée dans laquelle il a mis son propre royaume. Pas le temps pour le jeune homme d’avoir des regrets, il vit le grand amour avec Ioana Lambrino depuis déjà plusieurs mois. La relation fait pourtant scandale à la cour, celle-ci n’étant pas jugée digne de Carol. Le souverain roumain est maintenant constamment protégé, craignant pour sa propre sécurité maintenant que les origines allemandes de sa lignée lui coûtent sa liberté. Carol commence à réfléchir à ses propres options devant le danger qui se profile. L’armée roumaine absolument pas capable de tenir les récentes conquêtes à l’Est faites par ses Alliés et essoufflée, les déserteurs sont maintenant très communs à croisés dans les campagnes roumaines, la jandarmeria faisant ce qu’elle peut contre ce phénomène, sans grands espoirs.

La communauté internationale entend de nouveau parler en tout cas de la Roumanie, après que le principal opposant au régime Take Ionescu ait publier à son tour une déclaration politique. Il a réussi à rallier tout le monde grâce au fait que personne n’appréciât ce gouvernement autoritaire et surtout qu’il est le principal porte-voix demandant le rattachement de la Transylvanie (ainsi que toutes les autres terres roumaines) pour former un Etat national unifié des Roumains sur la base des principes hughiens et l’abolition de la dynastie allemande. Le régime de Kostaki n’agit pas devant ces propos incroyables, par peur de déclencher une révolution dans tout le pays. La position d’Ionescu reste très discutée, le soutien des paysans (qui composent les trois-quarts du pays) est incertain, n’ayant pas forcément confiance en lui puisqu’il ne leur parle guère. La révolution russe a en plus suscité l’admiration de la part d’un certain nombre de paysans roumains, surtout ceux dits poporanistes. Ce courant politique des années 1890 qui découle en partie des idéaux des narodniki russes, est resté en vogue en Roumanie, bien qu’il ne constitue pas la majeure partie de l’adhésion des fermiers. Beaucoup d’entre eux naissent de nouveaux espoirs en observant les pas de Russie. Leur politisation se renforce face à l’inaction du gouvernement en la matière alors qu’elle continue de faire usage de ses soldats pour tenter de maintenir l’ordre. Plus que jamais l’avenir des Roumains est incertain, pris à la gorge à cause de la pauvre décision de son roi, qui pense plus que jamais à lui-même.

par **Rêveur_Lucide** Jeu 25 Aoû 2022 - 14:44

Empire Allemand
Deutsches Reich

Streik unterdrückt

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Alors que l'offensive sur le front ouest commence à tourner en bourrique et que le manque de ravitaillement et de vivres se fait partout sentir, les grévistes ont toujours le vent en poupe dans leur mobilisation, et pire encore, propagent le message à travers l'Empire et allument de nouveaux foyers de contestations, jusqu'à Berlin où quelques manifestations s'organisent. Pour les dioscures, le complot judéo-socialiste en cours n'est absolument pas tolérable, et doit être stoppé.

Grâce aux contacts militaires que les dioscures possèdent, et ceci en toute méconnaissance de Falkenhayn et du reste de l'état-major, c'est la Feldgendarmerie qui est mobilisée pour mater les manifestants, et ceci au foyer principal de contestations: la Ruhr.

La gendarmerie pensait alors pouvoir désamorcer la situation de manière délicate, jusqu'à ce qu'une grande manifestation mobilisant près de 70 000 grévistes de la mine de Zollverein dégénère le 10 Juin 1918. Difficile à dire qui avait commencé entre les jets de pavés des manifestants et les coups de bâtons des militaires, mais la confrontation tourna vite à l'affrontement: 54 morts, et 640 blessés. Un massacre à proprement parler.

Le laxisme sur la censure ne permit pas d'empêcher cette information de fuiter et d'indigner la nation entière, alors que le pays traverse une crise politique inédite. Le SPD, auparavant dans un semblant de paix des forteresses, éclate en colère alors que de nombreux membres du parti condamnent de manière véhémente l'action anti-prolétaire de l'armée. Le chancelier, qui semble temporiser sur l'affaire et appelle à une enquête sur les "responsables" de cette tuerie, ne parvient pas à attiser la colère des nombreux membres de son parti. Falkenhayn a, quand à lui, désavoué toute implication dans ces évènements, alors que la tension est maximale au sein de l'OHL. Les dioscures ne se sont pas encore cramés, mais leur implication est suspectée...

par **Rêveur_Lucide** Jeu 25 Aoû 2022 - 14:50

Empire Allemand
Deutsches Reich

Menaces à l'autorité Bulgare

Malgré les relations distordues entre l'Allemagne et l'Empire Ottoman dû aux volontés de paix séparée de ce dernier, l'Allemagne regarde avec grande inquiétude l'allié Bulgare se défaire de ses obligations au sein de l'Alliance Centrale. Les vents de couloir sur les massacres Ottomans qui auraient indignés les officiers Bulgares se sont fait entendre à Berlin, mais cet état de fait n'est absolument pas une raison quand aux dernières déclarations Bulgares.

Ainsi, l'autorité Bulgare est rappelé à l'ordre: une renormalisation des relations avec l'Empire Ottoman et un engagement sans faille des troupes Bulgares avec l'allié Ottoman est exigé. Dans le cas contraire, Berlin rappellera ses conseillers militaires, interdira avec l'allié Roumain l'accès Bulgare aux ressources du Dobruja établi 1 an plus tôt, et coupera les vivres de ravitaillement.

par **Mirage** Jeu 25 Aoû 2022 - 14:59

Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande

Première quinzaine du mois de juin 1918

Rififi méditerranéen :

La situation grecque est particulièrement mauvaise, au moment où les allemands établissent des positions à portée de canon de Paris, seul l'efficacité de l'Armée d’Égypte du brave Allenby qui parvient à atteindre l'Anatolie décrispe l'état-major britannique. L'efficace guerre éclaire germano-bulgare a disloqué le front des Balkans et placé la majorité de la Grèce sous occupation bulgare, entrainant le discrédit des forces politiques républicaines rassemblées autour de Vénizelos. L'armée britannique, la seule à se maintenir sur place au Péloponnèse et en Crète, afin de sauver ce qui peut l'être et d'éviter la désagrégation complète de l'allié balkanique se doit de prendre les choses en main. La Mediteranean Station qui a efficacement appuyé l'avancée de l'Armée d’Égypte au Levant va se reconcentrer sur la Grèce. Elle reçoit l'ordre de mettre sur pied un escadron basé en permanence à Heraklion, prêt à intervenir au plus vite sur place, pour cela, des corps vont commencer la construction d'une imposante base navale sur l'île. La Crète va en réalité petit à petit passer sous autorité militaire britannique et plus précisément du G.Q.G du Caire.

Allenby, inquiet de ces évolutions, a décidé d'envoyer sur place son cher Sir Charles Macpherson Dobell, officier canadien vétéran des campagnes face aux turcs. Son rôle est d'assurer la défense du Péloponnèse et de la Crète, d'organiser les opérations de subversions à l'encontre de l'occupant bulgare, d'appuyer le gouvernement Vénizelos, mais aussi et surtout d'assurer l'influence britannique sur place.

par **Shikkoku** Jeu 25 Aoû 2022 - 15:21

PERSE
Brève
Evènement

La Perse est un étrange pays. Malgré son immense territoire, sa puissance sur le papier, et son histoire, le gouvernement Qajar peine à fare respecter sa souveraineté. Corruption et un manque de conviction politique mènent la Perse à être très faiblement contrôlé par le Shah, et son territoire à être constamment utilisé depuis 1915 pour les opérations militaires de la Grande Guerre.

Civils sur ruant sur une carcasse de mouton

Les combats, notamment en Azerbaïdjan perse et dans le Sud-Ouest du pays ont fortement déstabilisé l'ordre public. Depuis 1915, couplé à la famine, ces événements ont causé la mort de 700 000 civils. Les perses sont en grande difficulté, et pour l'instant, aucune porte de sortie de la crise n'est visible. Les récoltes continuent d'être médiocres, et la faim continue de tuer.

Sur les rives de la Caspienne, Mīrzā Kūchak Khān mène une révolte qui commence à prendre de l'ampleur. Le Nehzat-e Jangal (Mouvement de la Jungle) est une organisation politico-militaire qui vise à abolir la monarchie perse, mais surtout et de manière plus réaliste l'autonomie de la région du Gilan (hachuré sur la carte) et la fin de l'ingérence étrangère en Perse.

Le Gilan:

Le mouvement est fortement islamique, répand ses idées à travers le journal Jangal, qui est diffusé largement dans la région.

par **Thalassin** Jeu 25 Aoû 2022 - 18:24

RUSSIE OCCUPEE
Brève
Evènement

L'ouest russe sort d'un hiver d'occupation absolument terrible. Les saisies massives et totales faites par les armées centrales aux ordres des Dioscures ont fait s'abattre la faim sur une région s'étendait de la Courlande à Odessa. La paysannerie, victime directe des saisies, est la première victime de ces horreurs, et les prisonniers de guerre forcés à travailler dans les champs sont témoins de l'horreur. Partout dans la région, les paysans enterrent des gens partis trop tôt, dont beaucoup d'enfants dont la fébrilité n'a pas permis la survie. D'environ 5% dans les régions occupées par les Autrichiens, la part de la population civile qui a perdu la vie suite à aux pillages grimpe jusqu'à 10% dans les territoires gérés par les féroces Allemands.

UKRAINE/POLOGNE
Brève
Evènement

Pour les SR ukrainiens, première force politique de très loin parmi cette nationalité, la question est très vite répondue : il faut continuer à combattre l'occupant quoiqu'il en coûte aux côtés de la république russe. En revanche, pour la droite nationaliste, qui s'est parfois présentée sur des listes communes aux élections, l'impérialisme allemand est une aubaine qui doit être saisie pour achever l'indépendance. Lors du Congrès de Lvov, l'ensemble de ces partis a dévoilé un manifeste commun déclarant l'indépendance d'une "République Populaire Ukrainienne" dans l'ensemble des territoires ukrainiens occupés. Celle-ci, outre l'ensemble des territoires ukrainiens de l'Empire russe, revendique également la moitié sud de la Galicie autrichienne. En attendant, le gouvernement autoproclamé s'est installé dans un hôtel particulier de la ville de Loutsk, d'où il attend le soutien de Berlin et/ou Vienne nécessaire à l'établissement effectif de leur machine d'Etat.

En revanche, les revendications ukrainiennes tombent comme un coup de poignard dans l'oreille des nationalistes polonais. En effet, les revendications de ceux-ci sont contradictoires avec celles des Ukrainiens, et une rivalité intense s'installe entre les deux. Le gouvernement fantoche de Varsovie lui-même s'ingère, réclamant officiellement l'intégration de l'entièreté du royaume de Galicie-Lodomérie dans le Royaume de Pologne. Un nouveau casse-tête pour le Kaiser, qui voit à nouveau du monde lorgner sur le gâteau austro-hongrois.

ROUMANIE/BULGARIE
Brève
Evènement

Les Roumains de Dobrogée en ont plus qu'assez d'être occupés par l'armée bulgare, alors que les deux nations sont pourtant alliées. Des manifestations de Roumains fatigués de cet état de fait ont lieu devant les casernes bulgares, réclamant le départ des troupes du tsar et leur remplacement par des soldats roumains.

En Bulgarie même, il n'en fallait pas plus pour réveiller l'excitation des puissants milieux nationalistes. Déjà excédés par l'abandon des revendications bulgares sur la Grèce, après que tant de soldats soient morts pour elles, ils manifestent en masse pour exiger de leur gouvernement la prise de mesures fortes pour s'assurer de la conservation de la Dobrogée - pourtant nominalement bulgare - dans le giron bulgare.

par **Utyi** Jeu 25 Aoû 2022 - 21:45

Autriche-Hongrie

Catastrophe en Ukraine, Kiev est tombé et la reprise des offensives russes signifie que le Dniepr est désormais impossible à naviguer. La majorité des soldats ne veulent pas combattre, et ordonner une offensive serait s'assurer une mutinerie de grande envergure. Dans le bourbier sans issue dans lequel la K.u.K s'enfonce, il n'y a plus que des directives à court terme. Straussenburg a pour ordre de tenir jusqu'en Aout et sauver ce qui peut de la récolte. Et après ? Il n'y a plus de grande stratégie, la conduite de la guerre au delà des objectifs opérationnels a été donné à l'Allemagne. Après, une retraite est envisageable.
Le transfert du blé s'annonce cauchemardesque sinon impossible. La chute de Kiev et la non navigabilité du Dniepr s'ajoutent au fait qu'il est logistiquement impossible d'embarquer une année entière de récolte en un mois et que la situation vis à vis des civils risque d’être explosive si toute la récolte est saisie alors que la K.u.K se fait laminer par l’armée russe. Ainsi le plan Déméter est adouci (encore une fois car la cruauté gratuite est inutile). Le rationnement revient à un niveau suffisant pour assurer les besoins caloriques de chaque personne en Ukraine, et seul ce qui peut être envoyé de la récolte sera envoyé en Allemagne, en Autriche-Hongrie, en Roumanie et en Bulgarie. Pas de politique de terre brulée non plus alors que la K.u.K se prépare à déguerpir, saboter les moyens de fuite serait très contre-productif en plus de risquer une révolte généralisé. En effet le plan de Straussenburg est de se retirer du Dniepr, un fleuve certes très défendable mais qui à l'inconvénient d'obliger l'armée austro-hongroise de former un saillant énorme alors que les russes ont déjà traversé à Kiev ce cours d'eau, dès que cela devient possible ou inévitable. Sur le gouvernement provisoire ukrainien à Loutsk, les demandes sont transférés à l'Allemagne.
La chute de Kiev a aussi des conséquences à l'arrière front. Si certains s'accrochent encore à l'idée que des troubles en Russie forceront un second armistice, et donc qu'il est raisonnable de chercher à tenir encore quelques mois, il n'en reste pas moins qu'un plan B de sortie de la guerre par détachement de la monarchie Habsbourg est populaire, même chez les autrichiens et les hongrois. En Hongrie, Mihaly Karoly est sans doute la personne la plus populaire avec son programme indépendantiste, pro-entente, pro-14 points de Hughes (interprétés avec l'idée que les hongrois sont aussi un peuple à qui l'indépendance vis à vis de double-monarchie est à réaliser) en plus des revendications démocratiques et progressistes tel que le suffrage universel, l’État de droit ou la réforme agraire.
En Autriche, si le SDAPÖ était jusqu'à la paix de Vérone la figure montante du pacifisme, couplé avec le maintenait classique République-suffrage universel-État de droit-Mesures sociales (8h, congés payés, sécurité sociale...), la droite pan-germaniste lui fait désormais concurrence et vise surtout à un rattachement avec l'Allemagne, un renversement des Habsbourgs désignés comme lâches et traitres suite à la perte du Tyrol, et la reconquête de cette région aux italiens.
Il va sans dire que chez les Tchécoslovaques et les Yougoslaves, on jubile tandis que les mouvements rattachistes en Galicie/Lodomerie et en Transylvaine/Bucovine s'activent eux aussi.

par **Aetius** Jeu 25 Aoû 2022 - 21:58

République Française
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Miel ou mort (part III)

La guerre apprend à tout perdre, et à devenir ce qu’on n’était pas. La France est transfigurée par l'effort de guerre. La contre-attaque du général Charles Mangin a été d'une efficacité sans pareil, les Français ont déblayé une offensive allemande mal pensée et mal préparée. Les 40 divisions françaises mobilisées par Mangin bloquent désormais les sempiternelles offensives allemandes. La France harcèle l'Allemagne, infiltrant ses tranchées et sabotant son ravitaillement. Cependant, l'armée française est exténuée par les combats et elle ne peut plus compter sur la sixième armée de Robertson à bout de souffle. Les Britanniques mobilisent leurs réserves et les unités américaines participent à leurs premières passes d'armes. Il faut dire que les Américains apprennent vite auprès des Britanniques. Certaines unités de U.S Marines pratiquent déjà la peaceful penetration, des opérations de guérilla inter-tranchées mises au point par les troupes de l'ANZAC. L'entrée en jeu des troupes américaines est une fierté pour le président Hughes qui arrive en trombe à Paris pour s'entretenir avec Paul Painlevé.

Une cérémonie est organisée à Paris, devant une foule parisienne qui fête le premier mois de la levée de l'état de siège. Hughes s'exprime auprès du récif de corail américain qui s'est solidement ancré à Paris. Diplomates, industriels, logisticiens, banquiers et officiers de l'armée écoutent avec attention les propos de Hugues, saluant l'efficacité des troupes alliées et l'arrivée prochaine de la victoire.

Quelques jours plus tard, Painlevé et Hughes arrivent à Parcay-Meslay - le camp d'aviation du U.S Air Service. Paul Painlevé énonce les quelques progrès réalisés par le corps expéditionnaire américain. Le chef des armées françaises, Franchet d'Espèrey, prétend que l'armée américaine vient de terminer son rodage et qu'elle peut assumer des secteurs entiers du front, en tant que force armée conduisant ses propres objectifs stratégiques. L'autonomisation des pilotes américains formés par leurs homologues français constitue la preuve des progrès réalisés par les américains en la matière. Le secteur de l'Oise est proposé à la force expéditionnaire américaine qui pourrait agrandir son théatre d'opération avec le temps. Concernant l'équipement des forces alliées, la France est revigorée par l'arrivée du Major General Leonard Wood. Les troupes françaises se battent mieux et la visite du président Hughes permet d'envisager la planification d'une offensive alliée à l'automne 1918. L'industrie française, bousculée en 1917, se remet dans les clous et se concentre sur l'équipement de la force expéditionnaire américaine. Ainsi, la France fournira :

2 150 canons de 75 mm,
1 684 canons d'autres calibres dont des 155 mm (comme les Schneider - photo ci-dessous),
57 % des canons à longue portée,
la quasi-totalité des munitions d'artillerie,
des dizaines de milliers de mitrailleuses (comme les Hotchkiss ci-dessous) et de fusils-mitrailleurs (modèle Chauchat),
plus de 20 millions de cartouches,
81 % des avions, soit 4 881 appareils, notamment des SPAD et des Nieuport,
la totalité des chars de combat, soit 260 véhicules (dont des Renault FT).

Les progrès militaires des alliés sont formidables et pourraient bien renverser le cours de la guerre, en défaveur de la France. Paul Painlevé évoque l'avenir avec Hughes. Considérant le président américain comme un homme à la pensée diplomatique fine et à la vision résolument novatrice des relations internationales, les dîners en tête-à-tête dans les hôtels particuliers de Tours sont une aubaine pour Painlevé. Le mathématicien est bouche bée face aux promesses de nouveau monde de l'Américain et très vite le sujet tourne autour de l'avenir du Moyen-Orient. L'accord Balfour-Briand n'est pas encore finalisé, les négociations s'éternisent à Aden. Cependant, son contenu est déjà présenté à Hughes. Si le POTUS n'a pas commenté en détail l'accord, il présente déjà la possibilité pour la France de se placer sous l'égide d'une "ligue des nations". Une idée novatrice qui soumettrait le Liban et le Lattaquié français à un régime d'obligations morales et financières à l'égard des peuples colonisés. "Une idée brillante qui plaira à Briand ! J'en parlerai à Lloyd". Hughes restera quelque temps en France pour soutenir Leonard Wood dans les épreuves qui s'annoncent.

par **Pierremenez** Jeu 25 Aoû 2022 - 22:50

Regno d'Italia

Généralités

La fin du couple franco-italien

Les relations franco-italiennes étaient fondées depuis avril 1915 sur le marchandage entre l'Italie et les Alliés au sujet de l'entrée en guerre du pays aux côtés de l'Entente. La sortie du royaume a eu pour conséquence un sentiment de trahison et d’abandon par l’ancien alliés. Les mesures de rétorsions appliquées à l’Italie, à travers la lettre grise transmise par l’ambassadeur Camille Barrère, a profondément choqué le personnel politique. A l’unisson, cette dernière demande à Boselli de faire le nécessaire pour répondre diplomatiquement et de façon comparable aux sanctions françaises. S’il n’est pas possible de répondre à la saisie de l'intégralité de la production militaire par une réciprocité, il en est tout autre pour les saisies économiques et politiques. C’est ainsi que le parlement a approuvé le plan d’action du ministre des affaires étrangère Bonomi :

- Fin de l’accord de protection franco-italien de protection des biens et des capitaux avec la saisie des actions françaises détenues dans la Banca Commerciale,et la Banca di Sconto.
- Embargo de la vente de matériel militaire en direction de la France
- Arrêt de la parution des journaux Il Popolo d'Italia, Il Secolo et Il Messagero pour propagandismes français.
- Expulsion du personnel diplomatique et politique français.

Les conséquences de ces actions seront surtout notables pour le Piémont dont l’influence française est grande. Le malheur des autres fait le bonheur de la Lombardie, de la Toscane et de la Vénétie qui relance leurs relations privilégier de part leurs histoires avec les germains.

Populace et soldat

Concernant l’assassinat de David Fogalli à Pigalle, cela a créé l’émoi dans l’opinion. La violence de l’acte fait écho aux persécutions que subissent les italiens en France. Boselli ne veut pas rajouter de l’huile dans le feu et déclare que la justice française fera le nécessaire pour trouver les instigateurs de cet odieux crime. Mais le vieil homme ne se fait pas d’illusion. Pour autant l’espoir persiste et il espère que le temps dispersera cette haine anti italienne chez le cousin latin. De toute manière, il n’a pas d’autre choix sauf celui de réitérer la ligne déjà évoqué lors des évènements d’Arles, l’Italie se dit prête à accuellir tous les italiens le souhaitant dans le Royaume.

Sur le rapatriement des troupes italiennes affectés au front français, les dernières unités sont arrivées en Italie. Les heurts avec les français sont un lointain souvenir. Si la saisie du matériel est un véritable camouflet pour l’armée royale, Améglio n’a pas voulu appliquer cette politique avec les troupes de l’entente présentes en Albanie. Ces dernières qui sont en majorités des monténégrins ont été rapatriés par voie maritime dans le Péloponnèse. L’intervention du roi en faveur de cette solution, étant attesté en raison des liens familiaux avec le Royaume du Monténégro. On estime donc leur nombre à environ 30 000 soldats qui viendront renforcer le dispositif de défense anglais en Grèce.

par **Thalassin** Ven 26 Aoû 2022 - 0:28

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Kadyrovtsis

Les montagnards du Nord-Caucase s'illustrent dans l'armée russe, et désormais les voilà conscrits. Une situation qui n'a fait qu'intensifier les réclamations nationalistes dans cette région. L'union des peuples du Nord-Caucase, établie après la révolution de Février, est enfin parvenue à faire entendre ses revendications auprès du gouvernement provisoire. Les peuples montagnards se voient en effet accorder la deuxième république autonome de la République russe, après l'Ukraine. Celle-ci est cependant bien plus lâche en termes de puissance étatique que l'Ukraine, du fait des divers peuples qui la composent : Tchétchènes, Kumyks, Ingouches, Ossètes, Kabardes, Adyguéens (Circassiens), etc... Cette composition diverse nécessitera probablement par la suite divers ajustements, mais elle satisfait pour le moment l'union des peuples du Nord-Caucase, tenue par la hiérarchie de sa coalition

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