V1915 - Topic Officiel

Le repas du soldat

L'aide américaine n'est pas que militaire, elle est aussi alimentaire. Des céréales principalement, de quoi nourrir Petrograd et l'armée. Cependant, quelque chose d'inhabituel est arrivé. Sans doute suite à une erreur de traduction quelque part dans la chaîne d'approvisionnement, les dockers d'Arkhangelsk se sont retrouvés avec l'équivalent de 800 wagons de noix américaines. Qu'importe, ça se mange. Le tintamarre d'une armée de casse-noisettes s'active dans les mains des travailleurs qui doivent ôter la coque de toutes ces noix. Tchaïkovski serait fier. Les soldats, quant à eux, découvrent dans leurs rations des tranches de pain aux noix. Rapidement surnommé "pain américain", ce mets est particulièrement apprécié des troupiers qui ont la chance d'en recevoir, de temps en temps. Même quand elle se trompe, l'Amérique réchauffe les coeurs.

Le plus socialiste des fruits secs

Mesures exceptionnelles

Il est temps de faire mieux. La révolution est en danger, et la république est engagée guerre non plus pour ses frontières, mais pour la survie de la révolution, de l'indépendance du peuple russe et des nations qui le composent. De grandes responsabilités qui impliquent donc un grand pouvoir, que détient la majorité SR à la Constituante. Cette dernière, avec le soutien des mencheviks, des SR ukrainiens et de l'opposition de droite du Parti bolchevik, a ainsi établi la Loi établissant le Socialisme de Guerre. L'ensemble de l'activité industrielle et commerciale se retrouve nationalisée, l'activité productive centralisée au gouvernement provisoire, la suspension des Soviets, de la Constituante et des droits de grève et de manifestations. La distribution de la nourriture se retrouve également entièrement centralisée au niveau gouvernemental. Toutes ces mesures ont vocation à être de nature temporaire, et la Constituante devra se réunir à nouveau dans six mois afin de voter leur continuation ou non.

Evidemment, les bolcheviks, en bons défaitistes, s'opposent à ces mesures - cocasse - mais leur manque d'organisation ainsi que le fait que le parti soit décapité de fait n'y change rien. Les agitateurs qui cherchaient à pousser le Soviet de Petrograd à s'opposer à ces mesures rencontrent les matraques des hommes de Savinkov. Lakoba applaudit, pendant que Zinzinoviev voit son influence de leader par intérim encore plus écornée.

FRANCE/ITALIE
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Evènement

En 1893 à Aigues-Mortes, 17 personnes sont tuées et plus d'une centaine gravement blessés dans des émeutes anti-italiennes. L'histoire se répète. Les récentes nouvelles, diffusées très largement dans la presse mondiale, qui montrent que l'Italie cherche une paix séparée envers Berlin, Vienne et Istanbul, occupent toutes les discussions. A table, au bar, au café, au travail, dans les tranchées, on parle des italiens.

En France particulièrement, qui avait salué l'entrée en guerre de l'Italie à ses côtés, l'annonce est perçue comme une véritable trahison, un coup de couteau dans le dos, et pas seulement par le gouvernement français.

A Arles, le 2 février 1918, une manifestation anti-italienne se forme. Une foule enragée saccage les épiceries italiennes, et détruit les camps de travailleurs italiens, notamment dans les marais salants. Après une journée entière d'émeutes sous le regard complaisant de la police qui n'agit pas vraiment pour stopper la violence, ce sont trois italiens qui sont tués à Arles, épicentre de l'événement, et une centaine blessés dans le Midi. Parmi les morts, deux immigrés florentins venus travailler à Arles, et un fils d'immigrés italiens, pris pour cible car il tenait une épicerie dans le centre-ville de la capitale camarguaise.

SUISSE
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Evènement

La Conseil Fédéral Suisse, lui aussi préoccupé par les affaires de Vérone, fournit un avis favorable au referendum du Voralberg quant à son accession à la Confédération suisse en tant que canton.



Au vu des tensions toujours majeures qui ont cours en Europe, la Suisse ré-affirme cependant sa neutralité, et maintient l'entièreté de son dispositif militaire défensif. Felix Louis Calonder, Président de la Confédération pour l'année 1918 a fermement mis en garde contre toute extension du conflit à la frontière suisse, et maintient que le petit pays défendra son territoire, sa population et sa neutralité avec toute la vigueur qu'il faudra.

ESPAGNE
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Evènement

A Madrid, la démocratie est à l'arrêt. Les forces de gauche et de droite ne se font absolument pas confiance, et chaque séance parlementaire ou conseil ministériel est sujet à des disputes violentes, qui en viennent parfois aux mains. En conséquence, le pays est politiquement au point mort, et la rédaction d'une Constitution pour la Seconde République se fait attendre.

Madrid, hiver 1917-1918

L'Armée d'Afrique, plus grande force militaire organisée du pays encore debout et dont le corps officier est fermement ancré à droite voir le royalisme réactionnaire, campe fermement sur ses positions à Valence. Le gouvernement lui avait pourtant ordonné de se désarmer de s'encaserner en Andalousie, mais l'Armée d'Afrique ignore tout ordre politique.

Eduardo Dato, Premier Ministre ayant mené le pays à la guerre, a été tué lors d'une attaque terroriste à la bombe à Saragosse. Il dînait avec plusieurs officiers de l'armée espagnole, dans une liberté qui surprend tout le monde au vu du passif quasi-criminel du personnage. Un indépendantiste basque aurait pénétré dans le petit café et lancé une bombe à terre, qui a roulé sous la table de Dato avant d'exploser. Eduardo Dato, 2 officiers espagnols et 1 client du café sont tués, et 7 personnes blessés.

JAPON/CHINE
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Evènement

Le Japon refuse visiblement de se retirer des concessions allemandes de Chine, malgré les demandes de Londres et surtout de Pékin. Faisant tête au gouvernement du Guomindang, l'Empire du Japon fait la sourde oreille, et les soldats sur place tiennent toujours fermement leurs positions défensives tandis que la flotte impériale vogue en Mer de Chine fréquemment.

Cai'E, Chef des Armées de la République de Chine

A Pékin, c'est le désarroi qui commence. On ne comprend pas vraiment l'attitude japonaise, mais en même temps toute action militaire est inenvisageable pour l'instant. Cai'E, Chef d'Etat-major de l'Armée Nationale Révolutionnaire, a fermement mis en garde le gouvernement contre une escalade militaire. La Chine ne dispose pas des moyens de faire la guerre au Japon de manière efficace, qui plus est, le pays ne serait pas assuré du soutien de la Grande-Bretagne et de la France contre l'ennemi nippon.

Communiqué à la République de Russie :

Le télégramme de paix russe est finalement arrivé à Istanbul. L'Empire Ottoman salue la proposition russe et l'accepte. Ainsi l'armistice est immédiat entre les troupes russes et ottomanes, et Talaal Pasha propose une entrevue à Trébizonde dans les 2 mois avec des représentants du gouvernement russe pour signer véritablement une paix russo-ottomane.

ITALIE
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Evènement

Alors que le contenu de la conférence de Vérone enflamme l'Europe, en Italie, l'opinion publique y est favorable.

Les italiens veulent la paix, et début février 1918, 40 000 personnes ont défilé à Rome afin de demander à leur gouvernement de signer un traité de paix avec les Empires Centraux, estimant que la guerre avait assez duré et que les objectifs étaient atteints.

La pression sur le gouvernement est forte. Le peuple italien demande la paix, peu importe ce qu'en pense la France et la Grande-Bretagne. Maintenant qu'elle est à portée de main, refuser de signer un traité à Vérone serait un pari dangereux pour la stabilité politique nationale.

Autriche-Hongrie

Le maréchal austro-hongrois recevant les ordres de l'Allemagne (et lâchant un soupir en off)

Un comportement de chacal

Dans les secteurs occupés par l'Autriche-Hongrie, principalement l'Ukraine, et le sud de la Biélorussie, un choix cornélien est présent: Appliquer la directive allemande de tout mettre à sac pour des gains immédiats, ou être moins agressif pour éviter les risques d'une explosion de la poudrière qui risque de rendre la région ingérable, détruire 80% de la K.u.K., et déstabiliser l'année agricole 1918. La cruauté court termiste est inutile tant que les chemins de fer ne sont pas construits, et la construction de ces chemins de fer implique un investissement à long terme, tout comme l'installation et le repeuplement par des prisonniers de guerre de champs laissés en jachère. Et pourtant les quotas de blé doivent être rempli des février, alors que les seuls sources de blés sont les silos et les réserves personnelles des habitants. Piller sauvagement cet hiver reviendrait à détruire les perspectives de blé à plus long terme, c'est à dire pour dans 3 à 6 mois. Au final, pour garder des chances d'une récolte fructueuse dans 5 mois, et pas une explosion de l'Ukraine et la K.u.K avec, les directives allemandes sont interprétés de manière à satisfaire l'objectif, avoir du blé, sans verser dans la violence excessive. Pour exploiter les silos, le rationnement est durci. 70% des besoins journaliers. La population locale est encouragée à trouver des calories ailleurs, dans des glands, des tubercules, des baies ou des animaux sauvages. Le blé maintenant en surplus avec la réduction forcée de la consommation locale partira vers l'ouest, après une compensation de pacotille quant aux producteurs. Il faut garder l’image d'un échange, aussi inégal soit il, plutôt qu'un simple pillage. Le récent raid cosaque en Tauride est accusé de causer ces problèmes d'alimentation (alors qu'il n'en n'est rien). Reste à savoir si cette interprétation généreuse de la politique allemande sera plus efficace et moins déstabilisante ...

Aigle ou Hirondelle ?

Après la marine (qui a finalement échoué à un rescapé de la chute de Trieste, Miklos Horthy), il est temps pour Arz von Straussenburg, maréchal à l'est de passer en revue l'armée de l'air. La K.u.K luftahrtruppen a enfin trouvé un rival de son gabarit. Avec 800 avions de reconnaissance et 250 chasseurs-"bombardiers" (c'est à dire avec 50kg de bombes attachés artisanalement), l'armée de l'air Austro-hongroise est à un niveau comparable à celle de la Russie. Des missions de reconnaissance escorté, et si vraiment cela est essentiel, d'attaque au sol sont de nouveau possibles. La densité d'appareil est très faible, un escadron par division en moyenne. Et seul un des avions de chaque escadron est armé ...

Autriche-Hongrie


Le bourbier russe

Douche froide pour Straussenburg embarqué comme la K.u.K qu'il commande dans des conquêtes à l’intérêt opérationnel douteux. Alors que le million de soldats venant d'Italie occupait l'essentiel des capacités logistiques de l'Ukraine, un raid cosaque a ravagé le Tauride à l'aide de trains, de Tachanka et de cavalerie pilotés par la légion tchécoslovaque et les cosaques. Les rapports paniqués des 10.000 austro-hongrois et roumains, isolés à Melitopol dans le froid en terrain inconnu ont laissé place au silence radio dans la nuit noire. 10.000 disparus sur deux millions, cela pourrait être négligeable, mais les conditions qui ont permit ce raid, l’étalement excessif de l'armée Austro-Hongroise comme le fait que les russes ont décidé d'entreprendre des tactiques dignes de leurs ancêtres de l'époque napoléonienne sont toujours là. Depuis une semaine, l'offensive austro-hongroise s'est globalement arrêté sur le Dnipr. L'épuisement des troupes est tel que la seul présence d'une armée russe, plus ou moins reconstitué, suffit pour stopper toute idée d'offensive. Il faudra plusieurs semaines pour ravitailler en munitions et en équipement le million et demi de troupes sur la ligne de front.
C'est dans ce contexte que le QG de la K.u.K doit faire ses derniers préparatifs avant que la boue succédant à la neige rende impossible de faire quoi que ce soit pendant deux mois. Arz von Straußenburg, compétent, loyal à la couronne mais aussi réaliste, voit l'immensité de la situation: pas assez de troupes, le quart des deux millions étant occupé à gérer/extraire les ressources de l’Ukraine et du sud de la Biélorussie. Le moral est bas et déplacer équipement comme troupes est cauchemardesque. Au moins le triplement de la densité de troupes permet de rendre le front un peu moins poreux. Peut-être que les raids cosaques se calmeront, mais dans ce cas les russes vont réussir leur objectif de fixer toute la K.u.K en Ukraine avec seulement quelques centaines de milliers de cosaques...
L'idée de s'adapter en mimant les tactiques de ces cavaliers fait son chemin parmi les hauts gradés de la K.u.K. Après tous, l'Autriche-Hongrie à aussi ses dragons, ses Uhlans et ses Hussards. Si il est impossible de lancer de grandes offensives, peut être que des raids avec des moyens improvisés clairement copiés des russes dont l'expertise est indéniable est possible ...

CANADA
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Evènement

La ville de Halifax a été ravagée plus tôt dans l’année alors que lorsque deux navires sont entrés en collision dans le port de la ville. L’un des navires était un bateau de transport de munitions français chargé d’explosifs à destination des champs de bataille du front de l’Ouest. Ce qui a suivi a été l’une des plus grosses explosions causées par l’homme à ce jour. Le secteur nord de Halifax a été complètement détruit par l’explosion et le tsunami qui a suivi. Près de 2000 personnes ont perdu la vie, 9000 autres ont été mutilées ou aveuglées, et plus de 25 000 personnes se sont retrouvées sans abri adéquat.

Avec son port qui est l’un des ports libres de glace, les plus raffinés et les plus profonds en Amérique du Nord, Halifax est la ville portuaire à travers laquelle transitent des dizaines de milliers de soldats canadiens, britanniques et américains qui sont en route vers les champs de bataille européens ou qui sont sur le chemin du retour. Le plus important port de marchandises du Dominion est parti en fumé alors que les autorités canadiennes se tournent vers les États-Unis et le Royaume-Uni pour leur apporter une aide monétaire et logistique afin de rebâtir la ville Néo-Écossaise.

Autriche-Hongrie

Retour au XIXe siècle

Terminus

Avec la chute de la Grèce et la fin des transferts vers l'est, le réseaux ferroviaire austro-hongrois peut souffler. Tant mieux car le charbon manque. Il lui reste une dernière tâche, celle des l’échange des prisonniers de guerre avec les italiens. Fiume est sélectionné comme le lieu d'échange et environs 300.000 personnes de chaque coté passeront par cette ville. Chez les prisonniers italiens, il y a une certaine aversion quant à leur retour, eux qui ont été salis et abandonnés par leur pays, au moins jusqu'en 1916. Et chez les prisonniers austro-hongrois, il y aussi une morosité puisque les clauses du traité de Véronne sont maintenant public. Certains deviendront italiens dans deux mois alors qu'ils ne ressentent aucun lien avec ce pays... La majorité pense surtout à comment survivre l'année 1918 dans un empire que tous le monde sait à l'agonie.
Les 400.000 soldats des Balkans sont démobilisés dans leur très grande majorité après la chute d'Athènes. Seul 20.000 cavaliers n'ont pas le droit à la fin de la guerre.

Cosaques contre Uhlans

Uhlans austro-tchèques, Hussards hongrois et Dragons galiciens et polonais sont transférés vers une nouvelle armée de cavalerie indépendante pour aller combattre les Cosaques. Ils rejoindront de cette armée reformée forte de 120.000 cavaliers au total face aux réalités de l'est de l’Ukraine. Elle est en effet différente du reste de la guerre ayant montré l'obsolescence de la cavalerie en temps qu'autre chose que la logistique et la reconnaissance. Le problème est que après 3 ans d'assimilation dans l'infanterie, la compétence de cette armée de cavaliers reformée peut être mise en question avec le nombre de morts accumulés. De même, les 4/5 de ces troupes sont issues des minorités, ce qui pose bien des problèmes lorsque elles sont appeler à agir de manière indépendante. Mais malgré ces défauts, c'est le seul moyen pour s'adapter aux tactiques russo-cosaques.

Blues de la Baltique

Au Nord, la nouvelle ligne de défense russe suit le cours de la Daugava. La Lituanie entière et l'ouest de la Courlande/Lettonie se retrouvent à nouveau sous occupation allemande. Une occupation terrible qui plus est, au vu de la politique menée par l'affameur de Berlin. Les tirailleurs lituaniens, repliés avec le reste de l'armée, doivent défendre la ligne en espérant pouvoir bientôt libérer leur chez eux. Les plans allemands dévoilés lors des négociations ne laissent aucun doute sur le sort du pays si la Russie venait à perdre. Une double domination germano-polonaise, voilà le futur contre lequel ils se battent. À leurs côtés, les lettons ont encore Riga et la moitié de la Lettonie derrière le front, et eux non plus ne se font pas trop d'illusions. Les germano-baltes se satisferont bien de la germanisation de la Livonie, et les autochtones ne pourront pas compter sur eux pour défendre leurs droits dans la mer germanique que deviendrait la Baltique. Entre eux, les soldats partagent leur sort dans des langues que l'allemand et le russe ont relégué au rang de dialecte. Une langue c'est un dialecte avec un fusil disent certains. Eux ont des fusils.

Autriche-Hongrie
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Evènement

Pendant deux jours, une centaine d’opposants politiques yougoslaves se sont réunis, présider par Ante Pavelić sous l’impulsion du Comité Yougoslave qui a lancer une initiative pour améliorer la coopération de l’opposition. La paix signée par Vienne a estropié l’Empire et nombreux sont ceux venant de ces régions perdues habités par d’importantes minorités slaves. La réalisation des prétentions italiennes mobilise tout le spectre politique qui c’est mis d’accord, mettant au point une déclaration politique dite la « Résolution de Zagreb ». Animée par les principes hughiens - le point 9 appelant concrètement à l’indépendance des peuples de l’Empire des Habsbourg - et rédigée au milieu des difficultés intérieures de la Monarchie et de la lassitude de la guerre, celle-ci est divisée en 4 points :

Le premier point de la résolution demande l'indépendance, l'unification et la liberté dans un État national unifié où les spécificités des Slovènes, des Croates et des Serbes seraient préservées.

Le deuxième point, réclame « l'ensemble du territoire où [le] peuple unifié vit en continuité » sans autre précision si ce n’est une partie sur des garanties d'autonomie culturelle pour les minorités.

Le troisième point de la résolution appelle à la création d'un État unifié sur la base des principes de libertés civiles totales et d'autonomie démocratique, d'égalité juridique et sociale garantissant la prospérité économique et le développement culturel et social de tous ses citoyens.

Le quatrième et dernier point de la résolution demande la participation des peuples slovène, croate et serbe à la future conférence de paix soit garantie.

Les autorités viennoises et hongroises n’étaient pas au courant de cette réunion et découvrent la nouvelle en même temps que le reste du monde. La progression du yougoslavisme continue inexorablement, gagnant les milieux politiques les plus hésitants, la Résolution de Zagreb donne concrètement un nouvel élan à l’idée yougoslave, puisqu’elle pousse à une reconnaissance des identités serbe et slovène dans un moment de crise (celui de la sortie de l’Italie et de la réalisation de ses prétentions territoriales) mettant tous les partis de l’opposition d’accord ; tout en sortant complètement du cadre habsbourgeois à propos de la création d’un Etat du peuple des trois-noms.

Autriche-Hongrie

Par les monts et les vallées...

Les forêts de Volhynie et de Biélorussie ont été envahies avant même l'avancé des armées austro-hongroises par une population venant de cet empire. Les petits rongeurs roux ont vu leur source de nourriture, les glands, les fruits, les champignons mis sous pression par des concurrents en plus capable de les chasser pour leur viande. Or face à ce genre de pression, ils migrent. Certains sont morts, d'autres ont pu traverser les défenses russes. Et encore une fois, une nouvelle migration de masse vers le nord-est s'impose pour les écureuils roux d’origine galicienne ou autochtones de Volhynie. Il y a un manque de nourriture dans ces endroits, cette fois-ci fabriquée par les forces d'occupations, qui pousse les citoyens russes à trouver de la nourriture dans la forêt. Et donc à faire concurrence aux écureuils qui eux aussi souffrent du manque de calories. Beaucoup mourront sur le trajet vers Smolensk et les grandes forêts russes non occupés, ce qui ne sera pas sans fournir un peu de protéines pour les charognards de toute espèces. Peut-être que certains auront le droit à des noix d'un autre continent.
Au moins eux peuvent fuir les politiques dévastatrices du plan Demeter qui avance à la vitesse de la construction des chemins de fer en direction de l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie.

La fin des haricots

A force de tergiverser, les Yougoslaves l’ont fait. Une demande pure et simple d'indépendance. Les trois point suivants auraient été acceptables, mais le premier serait mortel pour la monarchie Habsbourg. C'est la panique à Vienne et à Budapest, qui de toute façon n'accepte aucune réforme depuis 1915. Même Charles 1er est complémentent dépassé par ce qui se passe (et commence à comprendre les signaux faibles qu'envoie son gouvernement sur l’état irrécupérable de la situation). Il envoie une strongly worded letter à Ante Pavelić expliquant ses inquiétudes quant aux conséquences de l'acceptation de telles demandes (à savoir l'implosion de l'empire et le renversement de la monarchie). Cocasse car la diète hongroise a juste déclaré en même temps qu'elle apposerait un véto sans plus d'explication.

Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande

Deuxième quinzaine du mois de mars 1918

La Russie, fille ainée du socialisme II :

Le ministère de la guerre est circonspect. La porte ouverte dans la panique alors que les allemands avançaient à toute allure vers le cœur de l'allié russe dans une marche forcée napoléonienne ne s'est pas refermée, bien au contraire. Les femmes britanniques réveillées par le grand mouvement de novembre-décembre 1917 ont saisi l'opportunité qui leur a été offerte. Après deux mois, ce sont près de 10 000 d'entre elles qui se sont portées volontaires pour se rendre en Russie. L'idée est toujours la même, si la Russie tsariste était autrefois regardée avec crainte et mépris par les britanniques qui y voyaient en même temps la relique d'un XIXème siècle révolu et une puissance réactionnaire à la force militaire considérable, capable de retirer leur liberté aux peuples européens. Le paradigme s'est aujourd'hui retourné, le grand pôle réactionnaire se trouve désormais à Berlin et le peuple menacé de perdre une liberté tout juste arrachée est russe. L'autre grande motivation est la défense d'une expérience socialiste et féministe peut être annonciatrice de lendemains chantants pour le reste l'Humanité.

Une unité d'ambulancières en formation à côté d'Aberdeen

Sur ces 10 000 femmes déjà parties en Russie ou en formation en Écosse en attendant un départ prochain, la plupart ont opté pour des postes non-combattants au sein de l'armée russe : ambulancières, infirmières, secrétaires-dactylos, opératrices téléphones,... Tout de même, pas moins de 3 000 ont finalement signé pour des postes combattants, un nombre très conséquent qui leur permet de former une petite brigade qu'elles ont décidé de baptiser Emily Davidson du nom de la militante suffragette et socialiste tombée en martyr en 1913. Il est a noté qu'officieusement, cette unité est très largement encadrée par le syndicalisme féminin et le TUC. Les derniers éléments devraient partir du port d'Aberdeen pour Mourmansk dans les jours à venir, permettant théoriquement à l'unité d'être opérationnelle au combat d'ici peu.

L'ensemble de l'opération commence à faire grincer des dents, en particulier dans l'armée, et certains commencent à regretter la décisiob prise dans la panique de l'effondrement russe de janvier. Le Labour s'est engagé de tout son poids politique derrière l'opération, rendant très compliqué toute annulation du programme. En attendant, les camps d'entrainement d'Aberdeen tournent à plein et ont même du être agrandis pour faire face à l'arrivée massive de volontaire, l'appel de la Russie a été entendu, au moins par les femmes britanniques.

Autriche-Hongrie et États-Unis d’Amérique
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Depuis le début de la guerre, l’opposition politique tchécoslovaque est la plus active de tout l’Empire des Habsbourgs. Structurée par la Maffia (Maffie en tchèque), une société secrète crée par Edvard Beneš et d’autres résistants anti-monarchistes. Ses leaders et membres agissent principalement à l’étranger, vivants en exil, ils font l’ardente promotion de l’indépendance des peuples Tchèques et des Slovaques (à travers, entre autres, un service de presse qui centralise toutes les informations provenant d’Europe centrale avant de les diffuser dans les grands organes de presse américains : technique d’autant plus efficace puisque depuis 1914, la propagande pro-Entente appuie les peuples d’Europe centrale et de l’Est (Edvard Beneš a ainsi un plus grand succès que les Yougoslaves vis-à-vis de l’opinion publique américaine). Malgré une sévère répression en 1915, la résistance est restée forte et franchit une nouvelle étape avec l’arrivée d’un de ses leaders, Tomáš Garrigue Masaryk et sa délégation pour visiter les États-Unis d’Amérique. L’homme est déjà très à l’aise avec le phare américain : marié à Charlotte Garrigue (une citoyenne américaine) ; visitant à de très nombreuses reprises le pays pour des conférences du fait de sa notoriété en Bohème, il est devenu tout aussi populaire dans les grandes villes américaines habitées par d’importantes populations d’origines Tchèques et Slovaques (1 million de personnes environ). L’idée de liberté avec centrale pour T.G, défenseur d’idéaux démocratiques en dehors du cadre habsbourgeois. Lui et Beneš sont donc Tchèques, mais tous les deux associés - la Maffia - avec le militaire et fin diplomate Slovaque, Milan Rastislav Štefánik dans l’organisation parapluie qu’est le Conseil national tchécoslovaque, qui incarne l’idéal et la revendication d’un Etat des Tchèques et des Slovaques.

Arrivant en grandes pompes à Chicago - centre de l’immigration tchécoslovaque aux Etats-Unis - près de 150 000 chicagoan sont venus accueillir chaleureusement T.G Masaryk. Là-bas il profita de son réseau de connaissances dans la communauté ce qui permis de lever de nouveaux fonds par l’entremise d’Emanuel Viktor Voska, immigré qui a fait fortune et avec un bon carnet d’adresses lui aussi. Autre bonne nouvelle, la propagande tchécoslovaque est plus que jamais efficace grâce au travail implacable de Vojta Beneš (grand frère d’Edvard Beneš). Masaryk apparaît partout où il peut, occupant parfaitement l’espace médiatique et a fait forte impression à la capitale américaine. Une bonne partie du gratin politique de Washington dont Elihu Root, qui a dépeint le dissident tchèque - très motivé par le neuvième point - sous un très bon angle au Président Hughes.

Le zénith de la visite a eu lieu à Pittsburgh, choisie pour son importante minorité d’origine slovaque. C’est là-bas que les principaux dissidents émigrés tchécoslovaques - qui sont dits comme étant les représentants américains de Bohème, de Moravie, de Slovaquie et de Silésie tchèque - se réunirent avec Masaryk. Ensemble, ils se mirent d’accord pour signer un protocole d’entente contenant une déclaration appelant à la création d’un Etat des Tchèques et des Slovaques. Le mémorandum, appelé par la presse l’accord de Pittsburgh est composé de six points :

1° Nous approuvons le programme politique, qui s'efforce de réaliser une Union des Tchèques et des Slovaques dans un État indépendant comprenant les terres tchèques et la Slovaquie.

2° La Slovaquie aura sa propre administration, sa Diète et ses tribunaux.

3° La langue slovaque sera la langue officielle dans les écoles et dans la vie publique en général en Slovaquie.

4° L'État des Tchèques et des Slovaques sera une république, sa Constitution sera démocratique.

5° L'organisation de la collaboration des Tchèques et des Slovaques aux États-Unis sera amplifiée et ajustée selon les besoins et en fonction de l'évolution de la situation, d'un commun accord.

6° Les règles détaillées concernant l'organisation de l'Etat tchéco-slovaque sont laissées aux Tchèques et aux Slovaques libérés et à leurs représentants légaux.