V1915 - Topic Officiel

La déclaration de Hugues sur les projets américains au sujet de l'empire, à savoir "une réelle et concrète indépendance" pour les différents peuples a de quoi faire trembler Charles 1er. Tous les mouvements nationaux (en tous cas leurs dirigeants bien informés) y voient la confirmation de leurs revendications et la sécession et indépendance sont de plus en plus ouvertement mis sur la table. Pour l'Empereur, les réformes doivent être entreprises immédiatement pour sauver sa dynastie. Elles risquent certes d’accélérer la dislocation de l'Empire, mais en ne faisant rien, il se disloquera de toute façon.
Mais une affaire encore plus urgente capte l'attention du cabinet de Charles 1er. Une grève massive a lieu à Vienne, avec pour cause immédiate une diminution des rations alimentaires. Alors que précédemment, les grèves et manifestation étaient de petite envergures, déjà des dizaines de milliers d'individus sont en cessation de travail. Le SDAPÖ, pris au dépourvu les premiers jours, a finit par rejoindre ce mouvement quand il est devenu clair qu'au delà des revendication frumentaire, la paix et donc la fin du blocus qui plombe depuis 4 ans les empires centraux fait partie des revendications.
Pour le gouvernement, il faut agir vite pour couper l'herbe sous le pied du mouvement et cela veut dire qu'il y a une pression énorme sur Czernin pour rendre réel le plus vite possible le traité de Brest-Litovsk. La perte de territoires est envisagée, et au final la diplomatie Austro-Hongroise se contentera d'un paix tel que voulue par les russes et les allemands. Au fond de lui le vieux diplomate, qui est d'accord avec les principes américains, sait que sa mission sauver l'Empire des Habsbourgs, est impossible et que l'Autriche-Hongrie ne survivra pas ou survirera mais seulement en rump state, l'année 1918.

Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande

Première quinzaine du mois de janvier 1918

Le bruyant hiver III :

La grève avait connu une importante décrue durant le mois de décembre, le travail reprenant malgré le maintien en place des Workers' councils se déclarant prêts à stopper immédiatement le travail en cas de nécessité. Il faut dire que les arrêts de travail avaient couté extrêmement cher aux britanniques, au plus fort de la grève, fin novembre, l'on aura pu compter plusieurs millions de travailleurs ayant stoppé le travail simultanément. Une grève historique donc qui transformera sans aucun doute en profondeur le pays.

Les premiers effets sont évidents, les effectifs des syndicats, du Parti socialiste et dans une moindre mesure du Labour ont explosé. Sur les lieux de travail, les travailleurs désormais conscients de leur force collective relèvent la tête, le rapport de force s'est modifié. Le taux de syndicalisation des femmes, qui ont joué un rôle inédit dans le mouvement étant donné que la plupart des hommes sont sous les drapeaux, a explosé. Le Trade Union Congress s'est fortement renforcé du point de vue organisationnel dans le feu de l'action, il a acquis une expérience nouvelle, il peut se targuer de près de dix millions d'adhérents, soit environ 50% des travailleurs britanniques. Bref, d'intenses changements animent la classe ouvrière dans son ensemble dont il est difficile de prévoir les conséquences sur les moyens et longs termes.

C'est finalement à partir du 6 janvier que la grève repris massivement à l'appel du TUC et des fédérations de Workers' councils, la plupart désormais sous contrôle du premier, qui considéraient que les négociations n'avançaient plus assez vite. Le mouvement, massif, fini de briser le moral du patronat et accéléra la fin des discussions liant syndicats, gouvernement et organisations patronales, alors que les ouvriers retrouvaient leurs piquets en masse et dans la discipline.

Les accords historiques comprennent d'importantes avancées répondant aux revendications ouvrières immédiates, le partage du coût de la guerre, et historiques, le progrès social. Plusieurs impôts nouveaux sont prévus afin de faire payer les profiteurs de guerre : impôt taxe sur les bénéfices industries, taxe sur les bénéfices exceptionnels de guerre, d'autres afin de rééquilibrer le fardeau fiscal dans son ensemble : taxe sur le chiffre d'affaire, impôt progressif sur le revenu. Une véritable révolution fiscale imposée par le mouvement ouvrier, c'est une première. D'autres mesures immédiates sont prises, le gel des prix des biens de premières nécessités, en particulier le bois de chauffage, la nourriture, les produits textiles. Est aussi prévu la construction d'atelier nationaux d'armes et munitions totalement publics afin d'éviter que la guerre ne devienne un commerce juteux pour le privé. Enfin, est prévu pour dès la fin de la guerre, la mise en place de la journée de huit heures, l'acquisition d'une semaine de congés payés, la mise sur pied de Works councils, des comités d'entreprises, élus par les travailleurs, qui devront dans l'idée avoir un droit de regard sur la gestion et le fonctionnement des compagnies. Derniers points, les salariés révoqués durant la durée de la grève devront être réintégrés, les familles des victimes de la répression et qui sont mortes ou ne sont plus aptes au travail devront être indemnisés par les entreprises et l’État, les jours de grève devront être payés à 60% minimum.

C'est une victoire totale pour les grévistes qui reprennent massivement le travail, à l'exception de quelques derniers irréductibles toujours pas satisfaits, après avoir festoyé à l'annonce du package de réformes. L'exceptionnalité de ce mouvement qui se termine est qu'il aura mis en valeur la capacité du mouvement ouvrier de faire gagner ses revendications liées au travail, mais aussi finalement d'influer sur la politique générale du pays. C'est inédit. Pour s'assurer le maintien des engagements pris justement, le gouvernement a été profondément remanié. Le Labour renforce largement sa place dans l’exécutif, se plaçant désormais a égalité avec les conservateurs en terme de ministres et de grands ministères. Les travaillistes s'implantent particulièrement dans les ministères en lien avec la politique intérieure, prenant en particulier le contrôle de la très puissante chancellerie de l’Échiquier confié a James Parker. Arthur Henderson, le numéro 1 travailliste, est quand à lui nommé Deputy Prime Minister, une fonction nouvellement créée dont l'occupant devient premier ministre par intérim en cas d'incapacitation du Premier ministre en exercice. Il s'agit là principalement d'une charge symbolique visant à montrer la nouvelle importance prise par le Labour.

Retour à la maison

Les ports criméens sont en ébullition. L'armistice de deux mois est l'occasion de mettre en oeuvre le grand échange de prisonniers entre la Russie et l'Autriche-Hongrie, et des navires de passagers effectuent des navettes à un rythme improbable. Les matelots s'activent pour ramener au bercail un maximum de prisonniers de guerre russes avant la fin de l'armistice. Les libérés découvrent une Russie nouvelle à peine arrivés dans les ports de Sébastopol ou Simféropol. Là où trônaient auparavant les enseignes tsaristes siègent fièrement les drapeaux rouges de la nouvelle République. Dans la gare, ils sont directement accostés par des militants radicau-socialistes (majoritaires dans le gouvernement de Tauride) et bolcheviks, cherchant à gagner leur confiance en étant les premiers à leur expliquer la situation post-révolutionnaire. L'atmosphère est bien différente dans la file des Austro-Hongrois qui repartent. Eux aussi repartent dans un pays en guerre et en proie aux troubles politiques, mais n'ont pas (encore) l'espoir d'un monde nouveau pour leur mettre du baume au coeur.

République Hellenique

Les efforts de prendre contact avec des officiers grecs favorables aux propos bulgares ont été en vain. Alors que les effectifs des forces armées de la République Hellénique fondent comme neige au soleil, les promesses faites par les alliés britanniques et américains ainsi que les demandes territoriales trop importantes de la part des bulgares donnent un second souffle à la République. Les espoirs de paix sur le front grec sont écartés et les armées du Tsar s'entranchent solidement en Grèce centrale bien que la paix soit de plus en plus difficile à garder en territoire occupé.

Autriche-Hongrie


Des prisonniers austro-hongrois regardants des cosaques s'ambiancer au débarquement du train Irkutsk-Sevastopol

Les deux millions de prisonniers austro-hongrois arrivent depuis la Crimée par la Roumanie. Comme leurs pairs russes, les marins austro-hongrois s'activent pour faire évacuer le maximum de personnes durant les deux courts mois de l'armistice. Alors que sur les quais de Constanta, les russes s’empressent pour embarquer vers un pays dont ils savent tous qu'il a changé pour le mieux, l'ambiance est morose pour les austro-hongrois, surtout avec le moment d’effervescence auxquels ils ont pu assister dans les docks de Sevastopol. Pour beaucoup, la priorité est avant tout de renter chez eux après un long séjour à l'autre bout de l'Eurasie. Cela suscite une certaine jalousie parmi les soldats affectés à la garde et la police du port de Constanta, car eux aussi veulent voir la fin de la guerre.
Une chose remarquable est cependant noté par les officiers de logistique assigné à ses taches d’escorte et de conduite. Les autrichiens, les hongrois et les roumains sont sur représentés. Certes il y a beaucoup de serbes, de croates, de slovènes, de tchèques et de slovaques, mais quelques dizaines de milliers à grand maximum une centaine de milliers manquent à l'appel. On se demande bien pourquoi ils ont disparus, alors qu'aucun avis de décès n'est présent pour ces personnes. Le gouvernement SR aurait il profité de cet échange pour renforcer sa légion tchécoslovaque ? Dans l'armée, on préfère se boucher les oreilles et ne pas trop y penser.
Il n'y a aussi aucun galicien et peu de polonais, ce qui était attendu vu que c'est la Russie qui contrôle ces zones.

Dans les bateaux, il y a aussi des sibériens. Ils habitent les forets de conifères mais peuvent tolérer celles des feuillus, et ils se nourrissent de noix, de cônes de pins, de baies, de pousses, mais aussi plus rarement d'insectes et de champignons. Ce sont les Tamias de Sibérie qui ont reçu un boost à leur lente avancée vers l'ouest enclenchée depuis la fin du Pléistocène. En effet, avec une capacité à tolérer la présence humaine et particulièrement mignons, quelques centaines de spécimens ont pu devenir des commensaux de prisonniers envoyés en Sibérie loin de tout, et les ont suivit, plus ou moins tolérés, vers l'Autriche-Hongrie. Une autre espèce de l’extrême orient a aussi été mise en contact avec les prisonniers austro-hongrois. En effet, la politique russe donne des rations aux soldats de rangs et une subside aux officiers qui ont la liberté de dépenser cela en nourriture, mais aussi en cigarettes ou en vêtements. Certains, à Tchita, ont pu échanger leurs roubles pour de la fourrure de mangut, et quelques noblards particulièrement vifs d'esprit ont eu l'idée de préparer leur futur après guerre, leur statut étant en péril comme celui de nico en 17. Quand la guerre sera finie, ils se lanceront dans l’élevage de ces animaux décidément bon marché en Sibérie.

Préparer la guerre

Les négociations avec les Empires centraux sont décevantes. Les espoirs que Tchernov entretenait d'obtenir une paix juste après les discussions préliminaires avec l'Allemagne se sont rapidement envolés. Dans le même temps, une lueur d'espoir s'est éclairée au Etats-Unis. Le président Hughes soutenait avec une ferveur sans précédent la jeune République. Ainsi donc la Russie se trouvait dans une position précaire. La guerre continuerait après l'armistice, et il faudra l'aide des Etats-Unis d'Amérique pour sauver la révolution. En guise de bonne foi vis-à-vis des points de Hughes - et d'autant plus qu'on ne croit plus à une paix honnête avec l'Allemagne à Petrograd - le contenu des négociations de Brest-Litovsk est rendu public par le gouvernement provisoire, qui appelle par conséquent à défendre la révolution contre l'impérialisme germano-ottoman. Evidemment, les bolcheviks, bien qu'en situation délicate après leur coup d'état raté, s'en donnent à coeur joie pour demander d'accepter la paix et en finir enfin avec la guerre.

C'est notamment contre les agitateurs léninistes, mais aussi contre les éléments réactionnaires que des réformes du système d'ordre républicain ont été mises en oeuvre. Exit le Corps des Gendarmes et l'Okhrana. Les deux institutions, symboles de la répression tsariste, finissent comme le monarque dans les oubliettes de l'histoire. Elles sont remplacées par une nouvelle institution, qui a vocation à être soumise au gouvernement démocratiquement élu et qui reprend les activités de ces anciens groupes, mais avec du personnel fidèle à la Révolution. Boris Savinkov, homme de confiance d'Alexandre Kerenski, a été nommé à la tête de ce Corps des Gardiens de la Révolution Démocratique. Mission première de celui-ci, écarter du front et jeter en prison l'ensemble des agitateurs bolcheviks, en vertu d'une loi arrachée par Kerenski dans le tumulte post-coup d'état. Désormais, la propagande défaitiste au sein des armées est assimilée à de la propagande contre-révolutionnaire et impérialiste aux yeux de l'Etat russe.

En revanche, et de retour à propos des Etats-Unis, Viktor Tchernov a salué les efforts américains envers la Russie, notamment les subventions financières. L'assistance technique quant aux chemins de fer est également grandement appréciée, au vu des efforts logistiques continus qui s'annoncent nécessaires. Une commission mixte réunissant membres du ministère du transport, délégués du Vikzhel et membres du commandement militaire - en plus d'interprètes - a été montée pour appuyer l'aide de l'ingéniérie américaine. Autrement, le rêve d'une Ligue des Nations fait mouche dans le coeur des socialistes-révolutionnaires, et le député SR Pitirim Sorokin, universitaire respecté, s'est vu charger de mettre en place un dossier de réflexions, interrogations, et propositions quant à l'organisation de cette future Ligue des Nations qui seront par la suite transmises au bon Elihu Root.

La grève de Janvier a atteint un pic de 100.000 grévistes quand la nouvelle du capotage des négociations Russie-Empires Centraux et tombé. L’appel à la continuation de la guerre contre "l'impérialisme germano-ottoman" par la Russie est reçu comme un coup de massue par les grévistes qui commençaient à former des simili-soviets et ajoutant des revendications démocratiques, nationalistes et républicaines (anti Habsbourg en bref) tout comme des mesures sociales comme le temps de travail, les congés payées ou la sécurité sociale. Et pourtant Czernin a tout fait pour essayer d'aboutir à la paix. A Vienne, à Budapest mais en réalité partout dans l'empire, tout le monde est abasourdi: la guerre va reprendre. Qu'en est il des prisonniers ? Ils ne sont tous pas revenus et il y a donc toujours des familles qui attendent. Et la question de la nourriture? Il y a des étals vides partout dans les grandes villes de l'empire. Dans ce qui peut être qualifié d'une impuissance acquise collective, la population, les grévistes abasourdis, le gouvernement, les soldats sont tous unis sur un point, le fait de devoir subir la reprise des hostilités, peut-être la reprise de trop ...

Panique à bord

L'envergure du rongeur est phénoménale. Alors que l'armistice, sensée durer deux mois, n'était en place que depuis deux semaines, les puissances centrales repassent à nouveau à l'attaque. L'acceptation de l'armistice n'était en réalité qu'un piège tendu par les vautours allemands, qui montrent une fois de plus leur mépris du droit international, de la justice, de la liberté etc etc... Toujours est-il que, sous la pression des comités de soldats, l'état-major avait accepté des permissions massives pendant l'armistice, pariant sur le peu d'honneur qui existe sous le casque à pointe des Boches. Trop peu visiblement. L'ambassadeur allemand, convoqué en urgence, a d'ailleurs eu le droit à un colossal crochet du droit du boss Tchernov dans la mâchoire, en réponse à l'ignominie de ses dirigeants.

Alors que l'on fait des pieds et des mains pour rappeler en urgence tous les soldats en permission, le front vole littéralement en éclats. Les reculades organisées que sont obligées de tenter les généraux sont bien insuffisantes, et beaucoup d'hommes finissent prisonniers. Il faudra les remplacer, et les conscrits de 1918 ne combleront pas tout. Ainsi, le général Romanov est laissé avec le strict minimum pour tenir ses positions face aux bandits ouzbeks, alors que des troupes sont ramenés sur le front. En urgence, le gouvernement provisoire décide donc d'étendre la conscription aux Musulmans, à l'exception des Azéris jugés non fiables. Si au Turkestan celle-ci ne pourra pas se faire pour des raisons évidentes, les Tatars, les Tchétchènes et les Dagestanais reçoivent la visite d'officiers afin de transmettre l'ordre de mobilisation. Ils sont désormais égaux en droits avec les Russes, alors ils ont le même devoir de défendre la révolution contre l'impérialisme allemand. Egalement, le volontariat est ouvert aux femmes, ce qui devrait gratter 50000 âmes sous les drapeaux tout au plus, malgré les réticences de certains membres de l'état-major qui ne jugent pas honorables de faire se battre des femmes. Mieux vaut une femme qu'un Boche, diront les gens sensés.

Enfin, le gouvernement provisoire fait des pieds et des mains pour réclamer tout ce qu'il est possible de réclamer à l'Entente, et plus particulièrement aux Etats-Unis au vu de la situation. Des armes, des munitions, des hommes, des véhicules. Tout. Tout ce qui peut être envoyé la Russie en aura besoin. Les dockers d'Arkhangelsk iront en vacances plus tard. Sur un autre registre, l'existence même du gouvernement révolutionnaire étant en jeu, il a été décidé de mettre en résidence surveillée l'ensemble des éléments factieux ayant dirigé le coup d'Etat de novembre. Ainsi Lénine, Trotski, Staline, Kamenev et toute la clique iront parler de défaitisme révolutionnaire avec les moines des îles Solovski, sans correspondace. Seul Zinoviev reste, histoire de laisser une tête au parti bolchevik.

Déclaration de guerre aux Etats-Unis d'Amérique :

La déclaration de guerre de la part de Washington vient d'arriver à la Sublime Porte. C'était attendu, au vu du bellicisme de Monsieur Hughues et de son obsession pour le sort des criminels sécessionistes de l'Empire.

Décret du Sultan

Dès la réception de la déclaration de guerre, sous pression de Talaal Pasha et d'Enver Pasha, tous deux résidants à Istanbul, la guerre est déclarée aux Etats-Unis d'Amérique. Le Sultan signe un décret engageant immédiatement un état de guerre contre Washington.

Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande

Deuxième quinzaine du mois de janvier 1918

La Russie, fille ainée du socialisme :

La dislocation de l'armée russe a indéniablement surpris beaucoup de monde au Royaume-Uni et tout particulièrement l'opinion publique qui pensait au contraire que la Russie s'était solidifié dans l'expérience révolutionnaire. C'est une véritable désillusion pour beaucoup qui avaient durant le grand mouvement de novembre-décembre, portée la révolution des conseils en modèle vers lequel tendre. Durant la révolte de la classe ouvrière britannique, à peine dix mois après le commencement de celle russe, des liens ont été établis, souvent mentaux parfois bien réels et matériels.

Quoi qu'il en soit, si le gouvernement entend l'appel du gouvernement provisoire mais ne peut malheureusement rien engager pour appuyer la Russie si ce ne sont ses pensées et ses prières.. Tout de même, on met la marine au service de tout ce qui pourra être envoyé depuis l'Angleterre ou d'ailleurs vers la Russie. La société civile est quand à elle bien davantage volontariste et la mésaventure des SR fait la une de tous les journaux, tournée différemment en fonction de la ligne éditoriale : la révolution en danger pour les uns, l'Entente en danger pour les autres, cela n'empêche que tout le monde s'y intéressait bien évidemment. La rupture brutale de l'armistice par l'Allemagne participe enfin de l'indignation générale, on ne sait plus ce que ces Boches pourraient bien faire de pire. Le TUC mais aussi le mouvement pacifiste - qui avait trouvé dans le gouvernement révolutionnaire russe sont meilleur champion dans l'arène diplomatique - s'engagent particulièrement.

Les souscriptions se mènent tambour battant, malheureusement pour ces pauvres russes, les britanniques n'ont plus grand chose à offrir et le pays en est déjà au trognon. Ce seront donc des quantités d'argent ou de biens franchement négligeables qui prendront la route de la Russie. La grande nouvelle est venu des échos de l'autorisation donnée à l'engagement des femmes dans des postes combattants dans l'armée russe. L'annonce a provoqué un étonnant mouvement de mobilisation au bout duquel environ 5000 femmes britanniques se sont déclarées volontaires pour aller en Russie dont 1000 allant jusqu'à se dire prêtes à prendre les armes et à rejoindre le front ! La quasi totalité d'entre elles sont syndicalistes, féministes, voir socialistes, veuves ou jeunes filles non-mariées en quête d'aventure. C'est un représentant du TUC un peu gêné qui en informa le gouvernement médusé. Ces russes allaient donc nous emmerder jusqu'au bout.. On fini par accepter finalement d'organiser leur transfert pour Mourmansk de ce joyeux corps d'armée. Le gouvernement a tenu à offrir une formation militaire initiale aux femmes s'étant déclarés prêtes à occuper des postes combattants qu'elles mènent actuellement en Écosse avant de partir courant février pour la mer de Barents. C'est la première fois de l'histoire de l'armée britannique que des femmes se voient fournir un entraînement de fantassin, cette guerre n'a pas fini de nous surprendre.

Transcuckasie

Pendant que le front russe explose, le Caucase entre dans une sphère de chaos. La peur de la défaite et la volonté de sauver ce qui peut être sauvé a achevé de faire eploser le fragile équilibre qui existait jusque là en Transcaucasie. Constatant l'échec de la paix, et l'absence d'accord sur la question dans la commission de Transcaucasie - les Géorgiens+Azéri étant égalisés par les Arméniens+Russe - a rendu caduque la possibilité de conserver l'union dans la région. Nicolas Tcheidze, figure menchévique géorgienne, a ainsi déclaré l'indépendance de la République démocratique géorgienne. Dans la foulée, Aram Manoukian a lui déclaré l'indépendance de la République démocratique arménienne. À Bakou, des membres du Musavat ont tenté le même tour de passe-passe, mais le gros Ioudenitch ne l'entend pas de cette oreille, et a employé ses hommes, dont les tous premiers conscrits tchétchènes et daguestanais, pour réprimer tout ce bordel.

La situation n'est cependant pas toute rose entre les deux républiques du Caucase. Quelques escarmouches fontalières éclatent, sans grandes conséquences pour le moment. Les Arméniens, qui ont sous leurs ordres quasiment 150 000 hommes, dont le corps exclusivement arménien de l'armée russe sur lequel viennent se greffer les volontaires et les autres Arméniens de l'armée régulière, possèdent la plus grosse armée. Les Géorgiens, en rameutant tout leur petit monde dans l'armée russe, parviennent à rassembler quelques 80 000 hommes, et pensent atteindre 120 000 en mobilisant en interne. De plus, afin de s'assurer face aux revendications ottomanes, Géorgiens comme Arméniens font la chasse aux "agents turcs", et l'esprit de vengeance agit massivement, principalement à Batoumi et dans le Nakhitchevan. Paradoxalement, les deux républiques demandent également une paix conservant la situation actuelle avec l'Empire ottoman, même si - et surtout les Arméniens - ils se préparent à défendre leurs terres contre l'impérialisme stambouliote.

La Russie n'a pas vraiment d'autre choix que d'accepter la situation, et retire ses hommes des deux républiques pour prendre position sur les cols du Caucase du Nord et dans le couloir caspien. Les seuls chemins de fer logistiquement viables traversant la vallée géorgienne pour remonter en Russie par l'Est, le risque n'est pas imminent, mais ça reste beaucoup de terres perdues. Quoi qu'il en soit, c'est le coeur lourd que le gouvernement provisoire propose au gouvernement ottoman une paix séparée blanche, laissant de fait la main libre au sultan concernant ce qu'il compte faire aux deux républiques caucasiennes. Pendant que les troupes russes évacuent la Perse pour continuer dans la logique de retraite des troupes russes avancées, le Musavat local parvient cette fois-ci à s'emparer de l'hôtel de ville de Tabriz dans le vide politique. La République démocratique d'Azerbaïdjan y est déclarée et, si elle n'a pas encore d'armée, demande la reconnaissance et l'appui d'Istanbul pour s'établir.

En une semaine après l'attaque surprise, l'armée austro-hongroise avance de plus de 100km. Tout se passe comme l'ont prévu les deux commandants à l'est (Luddendorf et Hindenburg). Mais si les victoires s'enchainent sans effort face à des russes en majorité absents et ou profondément surpris par la rupture de l'armistice, les avancées inquiètent l’État Major autrichien. Il faut absolument que la Russie capitule, sinon, c'est l'Autriche-Hongrie qui sera dévorée par les étendues de la steppe. En effet, occuper l'Ukraine demandera au moins un demi-million de gendarmes, pour s'assurer en territoire hostile l’ordre et surtout des transferts de blé vers les puissances de l'Entente. Pousser plus au nord, vers Tambov, ou à l'est vers la Volga sera alors de plus en plus difficile pour ne pas dire impossible. Ce qui devait être une brillante victoire peut très vite se transformer en catastrophe stratégique.
De manière encore plus inquiétante, le moral des troupes plonge encore une fois. Alors que pendant des mois, la paix était en vue, l'assaut massif frisant la perfidie de guerre, en plus d’être immoral, a de quoi être démoralisant vu qu'elle ouvre la porte à des mesures de rétorsion. La perspective d'une année supplémentaire, en territoire hostile, à des centaines et des centaines de kilomètres dans une avancée sans issue est aussi une cause d’inquiétude pour tous du fantassin au maréchal. Le sort des prisonniers en Crimée et en Sibérie, lueur d'espoir et au minimum de bonne volonté entre Autriche-Hongrie et Russie est aussi en question. Qu'arrivera-t-il au million et demi de prisonniers encore en Russie ? Cela a de quoi inquiéter la population civile, des membres de la familles dont on avait promis le retour disparaissant une deuxième fois. Pour l'instant, les remords et inquiétudes ne changent pas la vigueur de l'avancée, qui semble surtout profiter de la retraite en panique du peu de russes n’étant pas rentré chez eux. L’État major s’inquiète quant à rencontre de troupes plus motivés et cohérentes, comme la légion tchécoslovaque. Est-ce que les soldats austro-hongrois vont vouloir se battre contre des compatriotes et pas juste poursuivre et accepter des redditions de russes épuisés ?
Alors que seulement 200.000 prisonniers russes ont pu partir, un nombre équivalent sinon plus grand risque de se retrouver en Hongrie à la conclusion de l'opération Faustschlag. Le mécontentement est très grand parmi ces prisonniers qui ont vu leur ticket de retour filer entre leur main. Peut être que les prisonniers habitant les territoires occupés (principalement l'Ukraine et un peu la Bélorussie) auront la chance d’être libérés (ou plutôt abandonnés) chez eux si la situation le permet. pour l'instant , c'est retour au camps en attendant la suite.

Dans le port d'Arkhangelsk y a des marins qui bossent

L'Amérique est si belle, et la Grande-Bretagne si courageuse. Le port d'Arkhangelsk est une véritable fourmilière. Les premières locomotives et wagons américains sont arrivés, et des mécanos s'activent de partout afin de régler les essieux à l'écartement du rail russe. Sûrement que dans quelques décennies, des locaux un peu trop fiers clameront qu'en 1918, Arkhangelsk était le plus grand port de marchandises du monde. À peine montés, les trains sont remplis des précieuses cargaisons arrivées dans le port et envoyés vers le front ou les casernes de conscrits afin de les équiper. La propagande de guerre chante partout les louanges du "grand serpent à vapeur" qui approvisionne la remise sur pied du front.

Au milieu de cette activité intense du rail, le Vikzhel renforce son statut de plus influent syndicat du pays. Les maîtres cheminots ont sauvé la révolution des bolcheviks, et désormais chaque tchou tchou de leur machine était un battement du coeur russe. Ainsi, ce n'est pas rien quand est dévoilé le début de la mise en oeuvre d'une quarantaine de trains blindés. La débandade sur le front est telle que le territoire à organiser s'étend, et les ennemis bien souvent vont juste de station de train en station. Les trains blindés du Vikzhel, mis sous l'autorité du commandement militaire, ont pour ambition de mettre fin à ces pratiques. Et puis quelle vibe.

Des cheminots de combats à l'arrière de leur machine

Krim nash

Quelque chose de malheureux semble se confirmer au vu de la vitesse de l'avancée des Boches. La Crimée se retrouvera isolée du reste de la Russie. Au vu de la supériorité de la flotte de la Mer Noire, les évacuations vers le continent et le ravitaillement de base pourra être effectué, mais on ne s'illusionne guère sur la possibilité d'y maintenir un front solide. L'ordre donné à l'amiral Koltchak, en charge de la flotte de la Mer Noire et mis à la tête de la défense de la péninsule, est de défendre comme il peut, d'évacuer au fur et à mesure pour conserver au final 25 000 hommes afin de tenir un siège à Sébastopol après la perte du territoire criméen.

Au vu de l'évacuation promise, il reste environ 80 000 prisonniers de guerre austro-hongrois sur la péninsule. Pas de chance pour eux, les ressources se font rares dans une péninsule assiégée. La priorité du ravitaillement est donnée aux combattants, aux civils de la République, à leurs bêtes, puis aux prisonniers de guerre. Seuls ceux qui sont prêts à prendre un fusil pour défendre Sébastopol contre les troupes de leur empereur pourront manger, les autres n'auront qu'à envoyer une plainte à Charles et Zita.

L'amiral Koltchak passant en revue des conscrits tatars de Crimée

Deux bolcheviks c'est un Parti, trois bolcheviks une scission

L'explosion de la Transcaucasie rebat les cartes à la Constituante. D'abord le Musavat se retrouve écarté de force au vu de sa collusion avec l'Empire ottoman. Ensuite le départ des Dashnaks et des Mencheviks géorgiens met le parti de Julius Martov dans une panade totale. "Bande de bâtards on est que deux" aurait déclaré le chef du parti après avoir rameuté le reste de sa délégation. Devenu insignifiant au Parlement, le voilà qui râle de se faire virer de quelques juteux ministères au profit de SR ukrainiens. Ces derniers sont d'ailleurs bien plus prompts à soutenir l'effort de guerre maintenant que les Boches sont à Kiev et détruisent leur belle Rada socialiste. Autre conséquence du sécessionisme menchevik en Géorgie, le parti bokchevik se retrouve divisé, entre le courant central du Parti, dirigé par Zinoviev et de courant défaitiste, et ceux qui s'opposent au découpage de la République russe, qui bien qu'encore membres sont désignés comme l'Opposition de droite. Le chef émergent de cette scission n'est autre que Nestor Lakoba, notable bolchévik d'Abkhazie qui a très mal pris le fait de s'être fait baiser par ce qu'il appelle la "petite-bourgeoisie chauviniste". Environ 20% des députés Bolcheviks (soit 4% de la Constituante) font partie de cette fronde pro-gouvernement provisoire. Tchernov ne s'y trompe pas, et se dépêche d'envoyer le citoyen Larsson rencontrer officiellement Lakoba sous prétexte de prise d'informations quant à la réforme agraire.

La steppe

Alors que les troupes remobilisées commencent à affluer, la Stavka doit retrouver une ligne de front stable. Si au nord, la Daugava offre une ligne de défense fiable, ce n'est pas le cas des immensités ukrainiennes. Le plan face à la prochaine offensive au sud est donc de tenir une ligne de défense lâche dans la steppe, sans camper sur les positions, et ne pas hésiter à retraiter en cas de débordement, en détruisant les ponts et chemins de fer sur leur route. pendant que des positions commencent d'ores et déjà à être établies sur l'embouchure du Don et la Donets avant de remonter à Kharkov jusque dans le reste du front. Le gouvernement provisoire s'est de plus résolu à se réconcilier avec Alexeï Kaledine. Chef des Cosaques du Don, ce général est connu pour ses positions anti-révolutionnaires dès février, bien qu'il soit resté en retrait face au gouvernement provisoire tout en le critiquant dans la presse. Une poignée de mains franches avec Kerenski et des promesses de ne pas décosaquiser la vallée du Don plus tard, et le voilà qui commence à organiser la mobilisation totale de la Cosaquerie de la steppe, depuis Rostov-sur-le-Don.

Alexeï Kaledine

Autriche-Hongrie


Le SMS Bosna avant sont départ vers l'Ukraine ; le reste de la marine austro-hongroise en Ukraine

L'armistice à l'Ouest et ses conséquences

La paix de Véronne est signé, et demande à être ratifié par le parlement italien. Autrement dit, il est maintenant public. Et il est très mal reçu par la population autrichienne. Les pertes en Istrie, au Trentin et au Tyrol sont très mal vécus. Une vague nationaliste envahit Vienne, et pense envers et contre tout que le front italien aurait été renversable, malgré le recul continu de la K.u.K. Le gouvernement austro-hongrois ne profite pas de ce sursaut, au contraire. Accusé de faiblesse, de lâcheté et de défaitisme, la population germanophone se dirige massivement vers l'idée d'une Anschluss, à savoir l’éviction et le remplacement de la double-monarchie par l'Allemagne qui récolte tous les amours des nationalistes virant au pangermanisme.
Chez les Yougoslaves, la situation est paradoxalement plus détendue. Eux aussi pensent que l'Autriche-Hongrie est en phase terminale, et le danger italien est écarté. Certains pensent même profiter d'un empereur en détresse émotionnelle pour obtenir leur gains, l'indépendance, sans une goute de sang (ou presque).

Contre les Atamans et les Voivodes jusqu'à la mer Caspienne

L'armistice est signé avec les italiens, et donc une réorganisation des troupes est nécessaire. Un énorme transfert vers l'est est en oeuvre, et prendra un mois minimum. Il y a actuellement 1.2 millions de soldats stationnés. 200.000 vont rester en Italie, 100.000 iront au front balkanique aider les bulgares contre un front qui est devenu minuscule avec la chute de Thermopyles. Les 300.000 soldats déjà là sont aussi disponible pour la Prusse des Balkans au vu de l'armistice italien valable aussi en Albanie. Ce sont donc 400.000 soldats de la K.U.K qui seront dans les Balkans. Les 900.000 restant partiront vers les steppes de l'Ukraine qui risque d'absorber le plus clair des forces austro-hongroises. Il reste à savoir si les soldats tolèreront que le voyage vers l'est n'ait pas pour destination à Vienne, Prague ou Budapest, mais Kiev. Pour essayer de tenir le moral, des permissions sont accordés, et de toute façon il s'agit aussi de ne pas surcharger le réseau logistique ukrainien, à l'écartement de rail différent, qui cause des cauchemars aux officiers chargés de la logistique. Deux millions de soldats sont à l'Est.

Les bateliers du Dnipr

La K.u.K avancée et atteint un énorme fleuve, le Dnipr. L'empire russe mérite bien son surnom de pays des rivières, le Danube étant à peine comparable à l'obstacle que présente le fleuve coupant en deux l'Ukraine. Et pourtant sur certains secteurs, l'armée austro-hongroise traverse le fleuve, en particulier à Kherson et à Kiev. Si pour l'instant, l'avancée se fait avec du matériel roulant russe, ce qui ne pose pas de problème pour avancer vers l'est, il ne faut pas oublier la raison de cette offensive: ramener des céréales. Impossible pour l'instant avec le problème des rails. Trois options se présentent à l'Autriche-Hongrie. Construire massivement des rails à l’écartement 1435mm. Le pays n'en a pas les moyens. Peut-être que les Allemands pourront le faire. Transborder à Kherson des barges à des navires de haute mer et débarquer le blé a Constanta. La marine roumaine ne peut pas garantir la sécurité du transfert. Il reste une troisième option, hybride et de rabais. Faire un seul chemin de fer Iasi-Chishinau-Mykolajiv-Xerson. Et transférer ce qui reste de la marine austro-hongroise, c'est à dire les bateaux du Danube, sur le Dnipr grâce a ce même chemin de fer, pour s’assurer de la sécurité des barges fluviales. Le travail doit être fait rapidement, de ce fait les prisonniers russes sont mobilisés. Comme le veut les conventions de guerre, ils seront salariés et ne participeront pas aux affaire militaires, c'est à dire le transfert des chaloupes, barques et autres vaisseaux de guerre. Les prisonnier ukrainiens, en particuliers les locaux sont prioritaires pour le recrutement. Il est espéré qu'ils pourront vivre quasi en autonomie chez eux, à moindre frais pour l’État austro-hongrois donc. Si ils disparaissent, tant mieux, il y a toujours des volontaires, et cela fera moins de bouches à nourrir...  

Les chaloupes de guerre

La marine austro-hongroise consiste en une dizaine de canonnières de type monitor (500t, 50 m de long, 100 marins, 4 canons d'artillerie et autant de mitrailleuses, en métal) qui n'ont plus aucune utilité sur le Danube après l'entré de la Roumaine au cotées de la Triplice. Le plus anciens des navires date de 1870 (SMS Leitha) , le plus neuf de 1915 (SMS Bosna, le flagship). Deux autres monitors sont prévus pour 1918. Ils seront transférés via le chemin de fer.
En plus de cette marine en métal, il y a des barques et des chaloupes (7 à 10m de long, 30 passagers, 1 mitrailleuse (et 30 fusils)), pour le transport de personnes, et des barges et des radeaux pour celui des marchandises (taille variable , 4 ou 5 gardes avec des fusils). Cela sera un mélange de bateaux transporté par chariot ou camion depuis leur lieux de production en Autriche-Hongrie, et des vaisseaux locaux abandonnés, fabriqués sur place ou achetés. Cette marine en bois n'est pas motorisé et il faudra ramer avec l'équipage, haler par des burlaks ou pousser avec 1 bateau motorisé pour 8 sans moteur selon la situation...
Il reste un détail: quel amiral va accepter de prendre le commandement de cette "flotte" en carton ...