V1915 - Topic Officiel

La libération de l'Ukraine

L'armée de la République a triomphé des forces réactionnaires en Ukraine. Voilà que le drapeau rouge flotte fièrement au-dessus des tranchées à la frontière d'avant-guerre entre Russie et Roumanie. Sakhalinski jubile. Il a pêché dans le Danube sa dernière étoile de général. En plus de son triomphe bien mérité, Kalédine le bandeur de cosaques s'est complètement décrédibilisé par son insistance à vouloir donner le beau rôle à ses cavaliers. Voilà un rival qui n'aura plus les faveurs de la Stavka. Les échecs des troupes cosaques font les choux gras d'une presse SR proche de Doukhonine et Sakhalinski, alors qu'au contraire ce dernier est mis en avant comme un génie tactique extraordinaire.

En revanche, les troupes russes ont également trouvé une situation humanitaire désastreuse dans les champs de l'Ukraine anciennement occupée. Les cimetières se sont remplis, et nombre de civils se présentent à leurs libérateurs avec le visage émacié, pour demander un peu de nourriture. L'horreur grimpe encore alors que des prisonniers de guerre autrichiens avouent qu'ils n'ont pas entièrement suivi les ordres de l'opération Déméter, et que les saisies sont encore plus féroces lorsqu'elles sont menées par l'armée allemande. "L'affameur des peuples" devient un nouveau sobriquet parmi les multiples insultes associées à Guillaume II.

L'armée rouge d'Ukraine libère son peuple

Dans le contexte de grève générale et de manifestation massives, le refus de l'armistice par les russes, peu importe les raisons évoqués, est le signal de l'apoptose de l'empire austro-hongrois. La défaite est inévitable après le fiasco bulgaro-roumano-ukranien. L'autolyse commence en Galicie-Lodomérie. Le 22 Juillet à 12h, à Przemysl les polonais ont simplement décrété la sécession et le rattachement promis à la fin de la guerre et préparé en sous main depuis un an de l'ensemble du royaume de Galicie-Lodomérie au royaume de Pologne sous coupe allemande. Une énorme vague de panique se déverse dans tout l'empire et il est désormais assuré que dans la semaine qui vient, les déclarations d'indépendances se multiplieront dans le sillage du raz-de-marré république/démocratie/nation indépendante tant voulu par Hughes.
Les deux premières réactions sont cependant en Ukraine occupée. Les nationalistes de Loutsk sont furieux quant au coup de force polonais et demandent des actions, non pas à Vienne, ni à Berlin, mais directement aux QG de Luddendorf et Hindenburg. De même, dans les 48h de la déclaration de rattachement, le reste de la K.u.K s'effondre encore une fois. Une troisième retraite générale est faite, en direction des Carpates, de la totalité des effectifs de l'armée austro-hongroise. Cette retraite risque fortement de se transformer en déroute voir en dissolution de l'armée austro-hongroise à fil de l'effondrement de l'Empire et de l’amenuisement du support logistique y dépendant. De plus, il y a des capitulations en masse, de l’échelle individuelle jusqu’à des divisions entières. Du million et demi de soldats encore restant, déjà plus de 200.000 ont choisit de se rendre aux russes plutôt que de tenter un trek de jusqu’à un millier de kilomètre.
Le front de l'est est désormais sous l'entière responsabilité des dioscures qui devront gérer les ambitions ukrainiennes, polonaises, roumaines et bulgares dans le vide de pouvoir laissé par la débandade de la K.u.K.

La Finlande des haricots

Dans une conférence de presse tenue par le ministère des affaires étrangères, le détenteur de ce poste au sein du gouvernement provisoire a affirmé une des positions de Petrograd concernant la paix à venir. "Les junkers prussiens et les aristocrates austro-hongrois, en ayant conservé leur pouvoir et la reconnaissance de leurs titres dans un inceste parlementaro-impérial avec les libéraux, ont inscrit dans l'exercice même du pouvoir de leurs Etats la domination de l'homme par l'homme. Car la terre, le capital, leur appartient, ils disent que le droit de décision politique leur revient également. Cet état de fait est la source de l'impérialisme dévorant de leurs états. En 1914, Princip n'a pas seulement tué un archiduc, mais il a abattu l'illusion même qui l'avait placé sur ce carrosse. Abattre l'impérialisme germano-autrichien nécessitera d'abattre les noblesses de ces pays. Y compris les couronnes. Comme nous avons fait en Russie"

Une position peu étonnante, et loin d'être la plus radicale dans le paysage politique russe, et pourtant. C'est bien cette prise de parole qui enflamma les poudres de l'autre côté du golfe de Finlande. En effet, dans un contexte où les sociaux-démocrates sont le premier parti du Grand-Duché et tentent de réformer le Parlement contre le Sénat de classes, la potentialité que cette annonce s'applique à la Finlande ne fait aucun doute pour la droite. Le gouvernement provisoire russe, selon eux, s'est rangé du côté des socialistes et s'ingère dans les affaires internes de la Finlande. Suffisant en tout cas pour monter un gouvernement excluant les sociaux-démocrates et déclarant unilatéralement l'indépendance du Grand-Duché, avant d'immédiatement en appeler à l'Allemagne et aux puissances de l'Entente pour recueillir leur soutien.

Les socialistes ne restent pas les bras croisés pendant ce temps, et montent en réponse la Délégation du Peuple Finlandais, contre-gouvernement unipartite. Contrairement à ce que dit la propagande blanche, ceux-ci ne sont pas en faveur d'un rattachement à la Russie, à l'exception de la minorité vocale de bolchéviks locaux. Ils ont en revanche le soutien du gouvernement provisoire russe, qui envoie également en panique la garde de Petrograd mettre en oeuvre une occupation de la Carélie complaisante avec les rouges finlandais, de manière à sécuriser la capitale russe et son approvisionnement.

Les conflits de rue qui éclatent dans la capitale finnoise tournent rapidement à l'avantage des gardes rouges, comme dans la quasi-totalité de la Finlande industrielle. Il faut croire que l'exemple russe résonne fortement dans le prolétariat de Finlande. La situation, sur le papier, semble favorable aux Rouges quant aux territoires occupés, pourtant les différences d'organisation font un portrait plus équilibré. La Finlande n'ayant pas d'armée, les milices levées des deux côtés sont quasiment équivalentes en nombre, et le conflit s'annonce tendu et meurtrier.

Situation en Finlande

Proposition d'armistice

Antep est tombée, quasiment sans opposer de résistance. Halep et la majorité des troupes ottomanes du Levant sont prisonniers d'une poche qui menace de s'écraser de les réduire en poussière à tout instant.

Le gouvernement ottoman est dos au mur. La résistance militaire n'est plus possible. L'Empire britannique a acquis une position militaire dominante, qui vraisemblablement ne peut plus être renversée.

A Halep cependant, Mustafa Kemal mène ses troupes et continue la défense de la ville. L'artillerie ottomane continue de tenir en respect les troupes britanniques, bien que la ville soit désormais encerclée et tout espoir de ravitaillement brisé par la couardise des officiers d'Antep. Mustafa Kemal a cependant rassuré ses hommes : si le gouvernement n'ordonne pas l'armistice, il ne se rendra pas. Et si les britanniques sont des ennemis redoutables, ils sont également civilisés et sauront traiter les prisonniers avec clémence. Halep continue de se battre comme un fauve blessé, tandis qu'à Istanbul sans que l'armée du Levant ne le sache, Ahmet Izzet le Grand Vizir vient d'envoyer un télégramme majeur à Londres.

L'Empire ottoman demande une armistice à l'Empire britannique et ses alliés, et se rend. Les seules demandes d'Ahmet Izzet sont pour les troupes britanniques de ménager la population civile notamment du Sud-est de l'Anatolie, d'Antep où se trouvent des dizaines de milliers de réfugiés venus du Levant et ayant fuit la guerre, et à Istanbul où les réfugiés d'Europe se massent sur les rives du Bosphore.

L'Empire ottoman, qui a commencé la guerre avec le coeur hardi, se voit forcé de se soumettre à une quasi-capitulation.

Le premier à réagir face à la sécession polonaise est Mihaly Karoly. Une manifestation devant la diète hongroise ayant dégénéré, il s'est retrouvé propulsé au pouvoir avec sa clique. Sa première action, après avoir été confirmé au poste par un Charles 1er en panique, a été de répudier l'Ausgleich. La Hongrie se détache de l’Autriche et déclare son indépendance. Sa deuxième action est de chercher immédiatement un armistice avec les puissances de l'Entente, tout en reconfirmant son adhésion aux principes de Hughes. Cependant, contrairement à ses volontés pacifistes, son gouvernement lui fait savoir que la démobilisation unilatérale n'est pas possible: La Transylvanie est dans une situation trop instable pour le moment.

L'autre successeur légal de l'Autriche-Hongrie, l'Autriche, est au contraire le dernier à réagir à la dislocation de l'Empire. Les Habsbourgs sont renversés et une république est proclamée. L'empereur, après avoir rédigé une lettre de résignation s'exile en suisse avec sa famille. Cette république, formée de l'Autriche mais aussi des régions germanophones de la Bohème a à la fois des projets d'Anschluss avec l’Allemagne et des préoccupations sociales démocrates tel le droit de vote ou les 8h. Au final, c'est l'Allemagne qui choisi par quoi commencer, en occupant le pays, ce qui est plutôt bien reçu par la population.

Alors qu'ils préparaient le référendum pour savoir à quel pays se rattacher, l'entrée de la gendarmerie allemande dans le Voralberg empêche la bonne tenue du vote prévu par le traité de Veronne. Celui ci est repoussé à plus tard.

En Bohème et en Slovaquie, les déclarations d'indépendances se sont déroulés en parallèles entre tchèques et slovaques. Cependant, alors que des plans pour saisir le reste de leurs territoires revendiqués, à savoir le sud de la Slovaquie magyarophone et les sudètes, ainsi que procéder à l'unification des deux révoltes, l'Empire Allemand est intervenu en même temps que son occupation de l'Autriche. Après quelques jours de libertés, les tchécoslovaques se retrouvent de nouveaux sous tutelle allemande, ce qui n'est pas sans déplaire à la population. En ruthénie subcarpatique, le fiasco de la révolte pousse une partie de la population à regarder à l'est: L'Ukraine, portée par la Russie semble aussi être une option valable.

La décision de donner la Galicie Lodomérie aux polonais est appliqué avec l'aval des autorités allemandes. Les nationalistes ukrainiens sont furieux.  Cependant, il n'y peuvent rien, car dans le chaos de la retraite de la K.u.K, l'armée russe a encore avancée jusqu'aux portes de la Galicie-Lodomérie. Si il ne peuvent que céder le contrôle aux polonais des zones contestés, et se ranger dans l'armée allemande, le gouvernent de Loutsk (où ce qu'il en reste) est bien décidé à attaquer les polonais pour s’établir à l'est de la Galicie Lodomérie le moment venu, c'est à dire que les allemands ne seront plus là.

Le comité Yogoslave dirigé par Ante Pavlevic s'est activé dès que possible à la nouvelle de la sécession hongroise. Eux sont unis et de l'Etat des Croates, Slovènes et Serbes, de la Bosnie Herzégovine et même de la Serbie occupés, ils ont formé un nouvel état prêt à réaliser ses ambitions d'unité yougoslave. En plus de l'effondrement de l'Autriche-Hongrie, ce nouveau pays profite de la relative inactivité de ses voisins: les bulgares sont occupés à creuser leurs ligne de défense, et les italiens empêtré dans leur volonté politique de maintenir la paix ne font rien pour le moment sinon à encourager les minorités italophones de Split, Dubrovnik, Fiume/Rijeka de se rattacher d'eux même, ce qui ne donne pas de résultats probant.
Gavrilo Princip, toujours vivant, voit son rêve se réaliser alors que sa cellule est brisé par quelques téméraires partisans ayant accompli un mission de libération.

C’est donc le cataclysme, les Habsbourg sont tombés et à Budapest c’est désormais Mihaly Karoly qui est aux affaires. Le plus éminent des Roumains de la Diète hongroise se présenta devant ses collègues. Alexandru Vaida-Voevod prononce un puissant texte réclamant le droit à l’autodétermination des Roumains. Inutile de dire que ce fut extrêmement mal accueilli et l'élu roumain s’en sort indemne après avoir préparé sa sortie pouvant s’enfuir à bord d’une qu’il voiture l’attendait et lui permit de sa cacher dans le quartier des ouvriers à Budapest (composé de beaucoup de Roumains) où il pu se fondre au milieu de ses compatriotes.
La nuit suivante, il quitte la capitale hongroise alors que toute la police hongroise le recherche et retourne dans sa région où une réunion est organisée entre les dirigeants Roumains de Transylvanie. Outre Vaida-Voevod, on trouve ici le fameux Iuliu Maniu (l’avocat greco-catholique fut mobilisé pour la guerre et a servi de 1915 jusqu’au début de l’année sur le front italien), Theodor Mihali (élu à la Diète et participa à la rédaction de l’appel à l’autodétermination), Aurel Vlad (richissime avocat et politicien) ainsi que d’autres figures secondaires. Les dirigeants roumains de Transylvanie, amalgamés dans le Parti National Roumain et un autre parti social-démocrate se sont unis au sein du Conseil Roumain Central, ont proclamés dans la ville d’Alba Iulia la fondation de la République de Transylvanie.
La première action du CRC est de convoquer une assemblée dans sa nouvelle capitale, toute la région ainsi que de la Bucovine devant élire des délégués qui devront statuer sur le cadre du pays et son avenir. La fortune d'Aurel Vlad et d’Alexandru Vaida-Voevod permet au jeune régime de lever une armée composé essentiellement d’anciens soldats de l’armée impériale.
La question de l’avenir de la Bucovine se pose pourtant déjà. Théoriquement, faisant partie de la jeune Transylvanie, elle n’exerce pourtant qu’une très faible autorité là-bas. La preuve étant qu’un Roumain, Aurel Onciul aux motivations pro-hongroises a signé (sans avoir le droit ni le pouvoir) un accord de partage de la Bucovine entre les Roumains et les Ukrainiens. Ces derniers sont dans les faits indépendant et présidé par Omelian Popowicz à la tête du Comité de Bucovine. Bien organisés, ces derniers ont mis sur pied plusieurs commissions au sein du Comité : administrative, de défense du peuple, des finances, des relations interethniques et éditoriale.
Alexandru Vaida-Voevod à la tête de la Transylvanie est particulièrement inquiet, s’il ne reconnaît pas cet accord, il n’a néanmoins pas les moyens de rétablir l’autorité des Roumains dans la région. Popowicz a en tout cas demandé à la Rada d’envoyer une délégation à Tchernivtsi afin de travailler dans le sens d’un rattachement de la région dans la future République Autonome d'Ukraine.
Les dirigeants Roumains de la Transylvanie s’inquiètent enfin d’intrigues possibles dans le Banat, les communications sont encore difficile dans cette région et sont moins bien organisés dans ce coin du pays.

Bessarabie
Brève
Evènement

La terre bénie moldave est dans un profond désordre après avoir été retournée par toutes les armées de la région. Tout le monde a cru un temps qu’elle devenait sienne, mais la destinée de cette terre appartient bien à ses habitants. Plusieurs groupes de déserteurs et autres avaient déjà formé des comités de soldats aux slogans appelant à la fin de la guerre et à la liberté. C’est grâce à ces nombreux conseils de soldats que la situation politique en Bessarabie évolue aussi. Dans ces conditions d’anarchie, émerge le Comité Central Moldave composé d’officiers de Bessarabie ayant servi du côté russe. Le CCM envoie d'abord un télégramme à la Stavka, propoposant la création d’une force national de Bessarabie autonome au sein de l’armée russe. L’officier moldave Vasile Cijevschi a déjà commencé à la mettre sur pieds, bien que celle-ci soit très faiblement entraînée elle est remarquablement composé de toutes les nationalités de la Bessarabie. Dans le même temps, la figure centrale du CCM, l’officier Gherman Pântea organise un Congrès des soldats moldaves à Kishinev/Chișinău. Ces derniers mettent au point leur propre journal et une autorité locale se constitue réellement. Puis ils décident d’organiser des élections pour élire un corps plus représentatif composé de toutes les origines et groupes sociaux de Bessarabie. Cela devrait prendre un moins pour former le Conseil du Pays (Sfatul Țării), le CCM espérant que le gouvernement russe reconnaîtra celui-ci.

Roumanie
Brève
Evènement

Enfin, le cœur de la Roumanie s’enflamme brusquement à son tour. Les initiatives militaires bulgares sans consentement et l’absence de réel soutien de Berlin furent la dernière goutte d’eau nécessaire pour provoquer un soulèvement contre le gouvernement conservateur. Ce dernier était totalement discrédité alors que les Russes approchent à grands pas. À l’appel de Take Ionescu qui prend fait et cause pour les principes hughiens, une grève générale se déclencha et la violence embrasa Bucarest le temps d’une nuit d’une exceptionnelle violence. Le régime conservateur roumain n’aura finalement pas su résister à la contradiction de l’opinion de sa population. Carol II assiste impuissant à la brutalité de son peuple qui semble le haïr à ses yeux (un sentiment largement vrai). Sentant la fin venir et ne souhaitant pas mourir alors qu’il vit enfin le grand amour, il fait ses bagages avec Ioana Lambrino et s’enfuit en voiture avant de prendre un ferry pour le Danube pour enfin s’installer en Suisse bientôt. L’armée roumaine du côté de la révolution (fatigue de la guerre et officiers francophiles) Take Ionescu proclame la République roumaine à Bucarest et rend sa capitulation au gouvernement russe sur la base des 14 points de Hughes. L’attention reste toutefois vive en face des troupes bulgares, le gouvernement provisoire roumain formé par Ionescu exigeant à ce que Sofia se retire immédiatement de Constanța et du Dobroudja.

Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande

Deuxième quinzaine du mois de juillet 1918

Fin de la guerre au Levant, début des troubles ? :

Allenby a reçu avec satisfaction la proposition d'armistice du gouvernement ottoman qui est accepté depuis le Caire avant même que Londres n'ait émis une réponse claire. Tout le monde ici est épuisé et souhaite l'arrêt des combats, aucun bureaucrate londonien n'aurait pu outrepasser cela, la mission était accomplie.

Soudain les canons se taisent, le silence du désert reprend ses droits, seule la toux des hommes malades, les sanglots de certains trop heureux d'avoir vu ce qu'ils espèrent être la fin de la guerre, le crépitement d'une cigarette se consumant. Une délégation d'officiers britanniques prend l'initiative de demander des pourparlers au commandant des défenseurs d'Alep, Mustafa Kemal, afin de lui apprendre la nouvelle. C'est la fin des combats.

La guerre se termine, mais les ennuis britanniques ne font que commencer. Fort de son expérience impérialiste, le Royaume-Uni avait cru pouvoir profiter de la guerre pour poser sa patte bienveillante sur le Levant, beaucoup déchantent désormais et nomment la région le "pot de pus" tant l'après-guerre risque d'être difficile. Dernier symbole de cette situation, quelques représentants des kurdes sont venus voir les militaires anglais pour leur demander eux aussi un pays, ils furent poliment reconduits après quelques phrases mielleuses inspirés par les points de Hughes mais n'impliquant aucunes promesses.

Quand à l'empire ottoman, l'armée britannique va maintenir une zone d'occupation sur le Levant et le sud et l'est de l'Anatolie, il est promis au gouvernement de Stamboul qu'aucune interférence dans la gestion des affaires courantes n'aura lieu, Londres n'a de toute façon aucun intérêt à s'ingérer plus que nécessaire dans cette affaire.

La victoire, ou presque !

L'Autriche-Hongrie a explosé comme une tomate jetée contre un mur. Sakhalinski fêterait bien la victoire, mais il ne peut pas réellement avancer dans le territoire vaincu pour le moment. Il est notifié à la Hongrie et la Transylvanie que des armistices ne pourront être validées tant que leur situation n'est pas clarifiée avec l'Allemagne. Pour ces raisons, l'armée russe n'a avancé en Roumanie que jusqu'à Bucarest, sans s'enfoncer en Valaquie du fait de l'encerclement hongro-bulgare temporaire. Suffisant pour soumettre pour de bon les latino-carpatiques dissidents et les sortir de la guerre.

Reste la Bulgarie à régler, dans un premier temps. Petrograd fait parvenir publiquement à Sofia une demande d'armistice à condition d'un retrait bulgare de la Dobrogée, de Grèce, de Thrace ainsi que de l'ensemble des territoires serbes - yougoslaves - occupés par la Bulgarie. En cas d'échec de cette demande d'armistice, une demande secrète est envoyée à Istanbul pour permettre l'envoi de troupes russes en Thrace.

La rupture de l'Ausgleich ne s'est pas passé comme prévue. Toute l'Autriche-Hongrie s'est disloqué et la république de Hongrie est maintenant menacée, de l’intérieur comme de l’extérieur. Les allemands ont envahit la Slovaquie, et il n'est pas exclu qu'ils envahissent la Hongrie-nationale non plus. De l'autre coté, la Russie occupe la Roumanie ayant capitulé, et demande des clarifications quant à la situation de la Hongrie. La position hongroise quant à sa diplomatie est très (trop) idéaliste: c'est une nation qui a émergé des ruines de l'empire habsbourgeois, et ne cherche qu'à appliquer les points de hughes, à savoir respecter les aspirations démocratiques d'un peuple, ici les hongrois, en temps que nation indépendante, non engagé dans le conflit mondial.
La Transylvanie est en révolte et le Banat est injoignable dans un chaos complet entre Yougoslaves, Roumains et un certain Otto Roth allemand pro hongrois. La république de Hongrie ne peut pas avoir son monopole de la violence légitime ailleurs que dans la Hongrie nationale et le sud de la Slovaquie. D’ailleurs en Hongrie circule des bandes de soldats de la K.u.K, autrichiens, yougoslaves, tchécoslovaques voulant renter chez eux dans un sens et de l'autre un nombre équivalent de russes anciens prisonniers voulant eux aussi renter chez eux.
L'armée hongroise, plus ou moins un reliquat de la K.u.K et de la Honved comporte 500.000 soldats, un mélange de gendarmes, de survivants du front de l'est et de quelques miliciens décidés maintenant à se battre. Elle est quasiment magyraophone, les soldats des autres nations étant rentré chez eux et est répartie un peu partout dans le territoire, sans préparation à un conflit immédiat.

Nationalités et identités russes

La question balte est difficile à régler, au vu de l'occupation de certains pays, et de la nécessité de retravailler les frontières des gouvernements tsaristes pour parvenir à un consensus frontalier véritable. Cependant, une chose est sûre pour le gouvernement provisoire : les trois nations baltes (Estonie/Lettonie/Lituanie) auront le droit à une république autonome au sein de la République de Russie. La promesse a été faite lors de la réception à Petrograd de délégations issues des conseils ouvriers et paysans de Tallin et Riga, ainsi que de délégués des comités de soldats lituaniens.

Concernant la Bessarabie, la question est plus complexe. Le gouvernement provisoire a annoncé qu'il reconnaîtrait le Sfatul Tarii comme interlocuteur au même titre que les autres Soviets et équivalents régionaux ayant émergé de la révolution de février. L'intégration de la Force nationale de Bessarabie dans l'armée est également approuvée par la Stavka. Au vu de ses nombres, elle ne pourra pas constituer un corps d'armée à part, mais sera organisée dans une unique division sous commandement de l'armée classique (et donc russophone). Quant à l'avenir de la Bessarabie, le gouvernement provisoire, avant même la mise en oeuvres de négociations précises avec les représentants bessarabes, a fait savoir qu'il serait difficile d'établir une république autonome de Bessarabie alors même qu'il n'existe pas - a priori - de nation bessarabe. Des négociations quant à un statut particulier différend de celui de république autonome sont envisageables, dit Petrograd, mais l'établissement d'une RA ne pourra avoir lieu qu'à condition que l'existence d'une nation bessarabe soit validée par un triple référendum dans les trois principales nationalités de la région - roumains/russes (incluant les Ukrainiens)/gagaouzes. Le référendum posera la question suivante : "Vous considérez vous comme de nationalité bessarabe ?".

Enfin, le gouvernement provisoire a validé une circulaire concernant les statistiques nationales qui revêt d'une importance capitale. La nation considérée jusqu'ici comme russe par l'administration sera désormais désignée sous le nom de grand-russe/vélicorusse. Le but est ici de briser le nationalisme grand-russe en lui donnant une réalité similaire à celle des autres nations de la République malgré l'absence de république autonome russe/grand-russe. De plus, toujours pour mettre à mal les réflexes grand-russes, les Russes (et Ukrainiens) de Sibérie et d'Asie centrale seront comptabilisés comme nationalité à part, sous le nom de Russes Sibériens.

EMPIRE OTTOMAN
Brève

Les troupes du Levant affluent en Thrace, où des positions défensives sont prises. Mustafa Kemal, prenant un rôle ouvertement politique pour la première fois, envoie une missive urgente à Sofia demandant le retrait immédiat du territoire ottoman. Les troupes ottomanes sont cependant majoritairement sur des axes défensifs, et aucune offensive n'est possible pour l'instant ni pour reconquérir la partie Sud-Ouest de la Thrace ottomane, ni pour punir la Bulgarie sur ses propres terres.

Un second message tout aussi important est envoyé à Londres, demandant au Royaume-Uni de faire pression sur Sofia, et surtout exigeant des réparations de guerre bulgare. L'Empire ottoman est longuement présenté comme victime du Triumvirat des Pasha, de la Grande Guerre, et maintenant de l'impérialisme bulgare.

Le Yémen, vilayet sur lequel l'Empire ottoman n'avait plus qu'un contrôle théorique depuis le début de la guerre, a officiellement déclaré son indépendance.

Royaume du Yémen (beige pâle)

L'imam Yahya Hamid ed-Din s'autoproclame ainsi Roi du Yémen, et forme un gouvernement de ses plus proches hommes et parents afin de régner sur ses terres. Le petit Etat ne compte officiellement aucune armée, mais l'imam pourrait mobiliser aisément ses troupes pour se défendre. Sana est désigné capitale, siège du gouvernement et du Roi.

PORTUGAL
Brève

La République portugaise est en émoi. S'estimant la première victime de l'impérialisme espagnol, et sujette à une invasion de son territoire qu'elle a défendu avec succès, la République est cependant la plus lésée des forces de l'Entente dans le Traité d'Argenteuil mettant fin à la participation espagnole à la Grande Guerre.

Lisbonne, été 1918

N'ayant reçu que les miettes de l'Empire colonial espagnol (alors que le Portugal comptait bien étendre son influence au Rif) et surtout aucune réparation de guerre, le petit Etat ibérique est fortement déçu de la France et du Royaume-Uni, et estime qu'il s'agit là d'une quasi-trahison.

ESPAGNE
Brève

Les tensions politiques restent majeures en Espagne, et la gauche et la droite sont toujours prises dans un terrible face-à-face immobile. L'Armée d'Afrique, qui compterait entre 15 et 20 000 soldats armés de manière illégale, campe toujours sur ses positions à Valence où la République peine à s'imposer.

Agustín de Luque y Coca continue de mener le pays, mais de manière difficile. Si son coup d'état a mis fin à la guerre et à la monarchie, il n'arrive toujours pas à former un gouvernement efficace. Les troupes de l'Entente continuent d'occuper le pays. 50 000 français, le même nombre de portugais et 30 000 britanniques sont toujours présents en Espagne, et leur présence n'est pas que symbolique. Les troupes françaises ont maté une révolte basque lors des 6 derniers mois, causant la mort d'une cinquantaine de militants sécessionistes.

De la même manière, l'Espagne se voit forcée à participer à l'effort de guerre français à travers le Traité d'Argenteuil. Les usines espagnoles, bien que peu nombreuses, tournent à plein régime dans des conditions déplorables pour fournir la France en armes et en munitions. Ceci n'aide pas les tensions, notamment dans le monde ouvrier.

Une usine d'uniformes françaises à Saragosse

Tensions politiques, femmes et élections :

Le Président de la République a fait une grande annonce dans les journaux officiels de l'Etat espagnol, qui s'est rapidement répandue comme une trainée de poudre à travers le pays.

Des élections seront organisées prochainement, avant 1919. Ces élections permettront d'élire le Congreso de los Diputados, où siègeront 250 représentants des provinces espagnoles et 30 madrilènes, étant donné le statut de Cité Autonome de la ville. Les élections auront lieu au suffrage universel direct dans chacune des 35 circonscriptions électorales. Mais surtout, la grande nouvelle est que les femmes auront le droit de voter à ces élections. Celles-ci viennent en effet d'obtenir le droit de vote par décret présidentiel.

La tactique du Président est simple. Non seulement le décret répond à une demande populaire croissante au centre et à gauche, mais surtout, Agustín de Luque y Coca fait le pari qu'une vague de votes féminins à gauche iront vers son Parti, et qu'une bonne partie de femmes de droite le remercieront par un vote secret.

La proposition allemande de revenir sous leur giron, alors que le gouvernement actuel à œuvré pour la libération de la Hongrie de l'Autriche, et donc de l'Allemagne, est très mal reçue. Les arguments proposés, à savoir une aide quant à l'occupation de la Transylvanie et le Banat ne sont pas non plus convaincant. La voie huguienne, c'est à dire des référendums laissant la population s’exprimer est préféré à l'invasion pure et simple comme voie de règlement des différents territoriaux dans la république hongroise.
La proposition allemande est donc refusée, et la Honved se tient prêt à défendre la république (en particulier les 60.000 en première ligne en Slovaquie du sud), poussé par la peur d'un plan Demeter bis si une occupation allemande doit avoir lieu.
Mais la Hongrie ne peut pas seulement se défendre grâce aux bons principes de Hughes. Il faut des moyens matériels, et donc un nouveau message est envoyé à l’ensemble de l'entente: La Hongrie se ne considère pas en guerre avec eux, malgré les non réponses concernant les armistices, et si une invasion allemande a réellement lieu, leur demandera de l'aide.

Ultimatum français à Valence

Le gouvernement espagnol est paniqué à l'arrivée des nouvelles de Valence. Si la ville résiste à la République, elle n'en reste pas moins espagnole, et un sujet extrêmement sensible pour la stabilité nationale.

L'Armée française a menacé les insurgés de l'Armée d'Afrique, qui, sous l'apparent calme de la ville, ressemblent de plus en plus à un gouvernement parallèle, de les soumettre par la force. Sur les environ 15 à 20 000 soldats encore armés qui traînent autour de Valence, la moitié se rend aux troupes françaises. Le reste, soit 8 000 hommes et l'entièreté du corps officier de l'Armée d'Afrique encore en exercice refuse, et pense à un bluff de la France. Leurs forces se préparent cependant à toute éventualité, et prennent des positions défensives dans la ville.

GRECE
Brève

L'armistice consenti par la Bulgarie laisse le Royaume de Grèce dans une bien fâcheuse posture. Ce n'est pas la maigre armée montée par l'état fantoche qui réussirait quoi que ce soit, et ils le savent. Alors ils demandent de capituler, à la condition que les dirigeants de l'état fantoche disposent d'une amnistie pour leurs actes. Vénizélos, en tant que dirigeant de la République de Grèce, accepte. Il veut rentrer vite dans la pays libéré pour sauver les meubles. Sa cote de popularité en Grèce est au plus bas. Même si la victoire vient enfin, tout le pays se souvient que c'est lui qui, à Salonique, a forcé l'entrée en guerre du pays et mené au désastre qui s'ensuivit. En tout cas, les Britanniques atteignent à leur tour la frontière bulgare. Les moujiks rencontrent leurs homologues des Indes et boivent le thé de la paix qu'ils espèrent prochaine

Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'Irlande

Deuxième quinzaine du mois d'août 1918

Rififi méditerranéen III :

Les ambitions italiennes en Méditerranée ne sont un secret dans aucune des chancelleries européennes. Le Royaume-Uni qui possède d'importants intérêts stratégiques dans la région, en premier lieu Gibraltar Suez et Malte bien évidemment n'est pas prêt de se laisser concurrencer d'autant que les situations intérieures comme extérieures commencent à timidement s'améliorer, offrant d'avantage de marge de manœuvre politique au War cabinet. La mise en branle du chantier d'une imposante base aéronavale en Crète est un premier pas vers le renforcement de la présence britannique en région méditerranéenne. L'empire a souffert, il est bien conscient que son aura ne peut plus s'étendre aussi loin qu'autrefois, qu'un monde nouveau et incertain s'ouvre, mais il ne lâchera pas prise partout.

L'Espagne est un premier problème d'envergure. L'Ibérie est une poudrière et l'intervention militaire française à Valence n'arrange rien. Le Royaume-Uni avait construit sa politique locale sur l'appui à la nouvelle république et sa stabilisation afin de pouvoir engager des intérêts économiques après-guerre sur place. Difficile d'y croire désormais, les diplomates et les militaires britanniques regroupés à l’hôtel Neptuno de Madrid, prévenus par le Secret Service Bureau, sont très inquiets et ont transmis leurs craintes aux chefs de la force d'occupation qui ont pris la décision d'encaserner leurs hommes en attendant une décision politique plus claire. Le Royaume-Uni maintient donc ses troupes en Espagne. Le gouvernement de Madrid est contacté pour savoir ce qu'il pense de la situation et lui proposer l'assistance de l'armée britannique si nécessaire, en attendant on ne jettera pas d'huile sur le feu. Londres reste au côté de son partenaire.

La Grèce connait une situation tout aussi complexe finalement et le cheval sur lequel Londres avait parié, le président Vénizelos, est en proie à des difficultés très importantes. Sir Charles Macpherson Dobell l'envoyé d'Allenby sur place lors des jours difficiles en Crète et sur le Péloponnèse conserve la pleine confiance des politiques. Il se voit chargé de l'ensemble de l'administration militaire britannique en Grèce alors que les troupes de l'Entente franchisse le canal de Corinthe à la suite de l'armistice signée avec la Bulgarie. Son rôle est de maintenir l'ordre et d'assurer à tout prix la stabilité politique en attendant la fin de la guerre. Il est hors de question que la Grèce nous claque entre les doigts. Le gouvernement grec est assuré de plein soutien britannique y compris en ressources et en argent, il est possible que les États-Unis rejoignent Londres sur cette question cruciale pour l'après-guerre grec. En attendant, les quelques unités de l'armée grecque sortant tout juste des camps d'entrainement crétois affublés pour l'occasion d'uniformes flambant neufs et d'armes dernier cri peuvent parader à Athènes désormais libérée et mettre à terre les quelques symboles que l'infâme monarchie de collaboration avait eu le temps d'installer.

Le Saloniki Espress fonctionne à pleine vapeur !

Sitôt Salonike reprise, les corps du génie de l'armée britannique se mettent à pied d’œuvre pour rétablir et agrandir les infrastructures portuaires, celles-ci n'ont pas fonctionné depuis si longtemps qu'il faut mobiliser des soldats anglais pour les faire marcher en attendant de pouvoir recruter des dockers et des techniciens qui ont du abandonner leurs postes il y a longtemps. En quelques jours, Salonike redevient la ville qu'elle était en 1915, pleine de soldats de toutes nationalités faisant tourner cabarets, maisons closes et marchands de tabac. Le Saloniki express se met en marche : la Mediteranean Station appuyée par la marine marchande américaine mobilisée il y a de cela quelques temps s'active pour déplacer quelques 350 000 hommes des 700 000 présent en Égypte, au Levant et en Irak sur le continent européen. Allenby est présent dans l'un des premiers convois, il pose une botte triomphante sur Salonike afin d'organiser lui même la remise sur pied opérationnelle de cette armée d'Orient nouvelle mouture qui doit selon ses plans remettre de l'ordre en Europe centrale, faire la jonction avec l'armée russe et surtout chasser les troupes allemandes qui ont pris pied sur le territoir de leur ancien allié austro-hongrois.

Attila le broyeur

Un face-à-face s'engage entre Allemands et Hongrois, et les réponses de Budapest ne satisfont pas Petrograd. La Hongrie est complice des agissements autrichiens, pour les Russes. La Hongrie est complice de l'opération Déméter. Elle paiera en temps voulu qu'elle le veuille ou non. En attendant, elle sert de tampon parfait pour une armée russe qui se réorganise. Les 200 000 hommes qui surveillent la Bulgarie - les effectifs seront augmentés en cas de comportements suspects, la Stavka ne se fera pas avoir deux fois - sont principalement des prisonniers de guerre libérés ou des vétérans en état de choc qui survivent à la nicotine. La plupart des autres repart au nord, face aux Allemands. Il reste une tête à trancher pour abattre l'hydre, et l'on prépare une grande offensive en septembre. 500 000 hommes, enfin, sont envoyés prendre position à la frontière entre la Transylvanie et la Hongrie, et entre le Banat et la Hongrie. Les réseaux de transport des deux pays seront mobilisés pour soutenir la logistique de l'armée russe. En revanche, leurs gouvernements ne seront pas inquiétés tant qu'ils se tiennent tranquille. Cette armée du Sud aura pour mission d'entrer en Hongrie en cas d'attaque allemande contre celle-ci et d'y stopper les infâmes prussiens.

“Sans paix...

Oszkár Jászi membre du parti radical, la deuxième composante du gouvernement hongrois avec les sociaux démocrates de Karoly, est mis dans l’embarras par l'invasion russe au Banat et en Transylvanie. Encore une fois le projet d'organiser des référendums locaux pour donner à la population le choix de leur nation, avec la croyance sincère que les différentes minorités en Hongrie ont leur place dans la république en temps que membres de la société civile parmi d'autres se retrouve stoppé par les occupations militaires. Si le gouvernement persiste dans son idéalisme huguien, la population commence à avoir marre des camouflets à répétition de la diplomatie hongroise alors qu'il y a de gros problèmes économiques qui ne peuvent être réglés que après une normalisation des relations avec le reste du monde.

... ni pain...

En effet, avec la rupture de l'unité économique austro-hongroise, la situation s'empire, alors que déjà avec c’était catastrophique. Manque de charbon, de minéraux, de nourriture, en bref la production s'effondre, entrainant non seulement des pénuries en tout genre (alimentaires, textile, logement, chaleur, machines ...) mais aussi un chômage massif et une inflation explosive.

... ni terres...”

C'est dans ce contexte que des conseils ouvriers imitant les soviets sortent de terre, et parmi eux il y a un certain Bela Kun sorti de sa prison en Russie pour venir appliquer le communisme en Hongrie. Ils demandent des mesures immédiates de répartition des terres, la socialisation de la production en bref des projets de communistes. En plus de la catastrophe économique, ces mouvement sont nourris par les échecs diplomatiques du gouvernement.
Dans un registre clairement symbolique vu que il n'y a que lui qui le fait, Karoly, qui est aussi un comte redistribue ses terres aux paysans les travaillant, en appelant tous les autres aristocrates a faire de même. Personne ne le suit.

...mais une constitution en ébauche !

En attendant, malgré la double menace d'un invasion allemande et russe la constitution du pays s'ébauche, avec tous les classiques d'une démocratie libérale, c'est à dire le vote universel masculin et féminin, l'égalité devant la loi et l’État de droit, et diverses libertés civiles tel celle de manifester, d'association, d'expression, de publication etc.