V1919 - Topic Officiel - Année 1921

INDOCHINE
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La France et l'Indochine Résistent à l'Assaut Japonais: Un Témoignage d'Alliance et de Résilience

Par Henri Beauval, Le Figaro, 2 janvier 1921

Malgré le blocus maritime et les bombardements incessants, la France, avec le soutien indéfectible de la population indigène et des monarchies locales de l'Indochine, continue de faire face aux attaques japonaises. En dépit d'une campagne de propagande massive menée par le Japon, la foi dans la France n'a jamais faibli.

Le ciel de l'Indochine a été marqué par des milliers de pamphlets largués depuis les airs, tentant de propager un sentiment anti-français parmi la population. Des histoires de souffrance sous l'administration française y sont grossièrement dépeintes, des promesses d'une "libération" sous l'égide du Japon, sont également présentées.

Mais ces efforts ont été vains. La population indigène, loin d'être dupe, n'a montré aucun signe d'abandon de la France, notre nation bien-aimée. En fait, de nombreux gestes de résistance et de soutien envers la France ont été rapportés à travers le territoire.

Des forces de résistance locales, composées d'officiers français et de troupes indigènes, ont été organisées. Les monarchies locales ont déclaré leur soutien indéfectible à la France en paroles et en actes, illustrant la force de l'alliance franco-indochinoise.

Cependant, la situation est loin d'être facile. Le blocus maritime imposé par le Japon a fait monter en flèche les prix des marchandises essentielles, mettant à l'épreuve la résilience du peuple. Les bombardements ont laissé des traces visibles sur les ports et les villes côtières, perturbant la vie quotidienne de nombreux Indochinois.

C'est un témoignage éloquent de l'esprit humain et de la force de l'amitié franco-indochinoise. Malgré les bombardements et la propagande, l'Indochine demeure, plus que jamais, unie avec la France dans cette lutte. Il est clair que l'agression japonaise a échoué dans son objectif de semer la discorde.

Les défis sont nombreux : le blocus a engendré une hausse des prix, et les bombardements ont dévasté les ports. Malgré tout, l'esprit de résistance est palpable, la détermination indéfectible. L'Indochine, aux côtés de la France, affronte vaillamment l'agression japonaise, témoignant d'une solidarité et d'une résilience remarquables.

Far from home

- Thomas Edmundson est donc élu représentant du conseil de marins du 10ème bataillon de la 3ème brigade de Royal Marines. Cette assemblée générale est terminée et peut donc se disperser.

Thomas vient d’obtenir un mandat de représentation de son unité afin de participer au comité regroupant les représentants de tous les conseils de la Mediterranean Station ici, à La Valette. Chaque représentant à reçu un mandat impératif de la part de ceux qui l’ont choisi qui a été en théorie discuté lors des assemblées générales. Thomas devra défendre l’idée de la neutralité de la flotte méditerranéenne dans le conflit se déroulant en métropole avec l’objectif de rejoindre le vainqueur lorsque tout sera terminé. Il a été choisi car il est tout à fait d’accord avec cette idée, c’est le cas de la majorité des marins présents à Chypre ou Malte d’ailleurs.

Le comité à lieu quelque jours plus tard en présence du Vice-amiral John Michael de Robeck. Comme beaucoup d’officiers supérieures peu convaincus par les thèses socialistes, la folie conseilliste qui s’est emparée de l’armée et de la flotte ne peuvent que l’agacer au plus haut point. Il n’a cependant pas beaucoup d’autres choix que de jouer le jeu de la démocratie directe pour le moment, en bon pragmatique il s’y plie. Plus d’un officier ayant voulu jouer les malins à été fusillé sans remord par ses propres hommes pour avoir voulu maintenir inutilement une discipline trop stricte. De Robeck se dit qu’après tout, on verra plus tard, en puis il faut protéger les intérêts britanniques en Méditerranée après tout, c’est leur job et là dessus tout le monde est d’accord.

La réunion se passe étonnant bien, tout le monde travail sérieusement et de Robeck se met à se dire que finalement, tout cela peut à peu près marcher, même dans un temps de crise comme celui qu’ils vivent actuellement. Il sera désormais assisté dans la direction de la flotte méditerranéenne par le capitaine Lionel Preston, choisi comme représentant des conseils de marins. Il devra assister le Vice-amiral dans sa tâche mais aussi contrôler son action et porter au quotidien la voix des marins au plus haut de la hiérarchie. Le principe d’une co-direction était une revendication irréductible des marins.

Cette co-direction a suite au comité pour mandat d’organiser au mieux le dispositif militaire de la Station afin d’assurer la préservation des intérêts britanniques dans la région en attendant la fin de la guerre civile avec l’idée de se mettre à la disposition du camps vainqueur. L’une des priorités sera d’entrer en contact avec les autorités gibraltariennes afin d’assurer la protection du rocher, artère vitale pour l’Empire mais aussi particulièrement pour la flotte de la Méditerranée. Enfin, il lui faudra entrer en contact dans des délais brefs avec les forces britanniques déployées en Égypte ainsi qu’avec les insurgés égyptiens. Il sera proposé à ces derniers de réduire la présence britannique dans ce pays à un encasernement dans la base navale d’Alexandrie – vitale à la logistique de la flotte. Le leader égyptien Saad Zaghloul serait libéré et rendu à ses amis dans les plus brefs délais. En échange, un cessez-le-feu serait mis en place en attendant la possibilité d’entériner un vrai accord impliquant le pouvoir politique londonien. Les insurgés égyptiens s’engagerait à faciliter dans la limite de leurs possibilités le ravitaillement – en particulier en biens de première nécessité – de la flotte par la base d’Alexandrie.

Dans le cadre des révoltes et grèves recensées à Malte ainsi qu’à Chypre ces dernières semaines dans l’objectif déclaré de soutenir l’insurrection métropolitaine, il a été décidé que la Mediterranean Station, si elle prenait la responsabilité du maintien de l’ordre dans les territoires cités, s’engageait aussi à garantir la protection des droits de grève, de réunion et d’association et de la liberté d’expression.

BASF a promis la chimie en général, et pas juste la synthèse de l'ammoniac. Teintures, plastiques, carburants, pharmaceutiques, pesticides, additifs alimentaires, raffinement des matériaux pour les alliages métallurgiques et la microélectronique... La liste est longue comme la surface des installations est grande. La crédibilité du gouvernement belge vis-à-vis des allemands, industriels comme politiques est en jeu. Les terrains ont donc été concédés très rapidement, et la construction peut commencer immédiatement. En tout cas en théorie. Pour la population, l'argent des allemands à une odeur, et elle est insoutenable. La situation est explosive depuis que le Algemeen Christelijk Vakverbond , le plus grand syndicat belge, pourtant non socialiste et non révolutionnaire appelle à la grève générale et au blocage de l'accès aux futurs sites de construction, jusqu'au retrait des investissements allemands et bénéficie du soutien total de la population.

L'équipe de l’extrême orient russe a eu plus de chance que celle du japon. Ils ont trouvés les spécimens voulus de Kudzu, les plus restants aux froids, donc aptes à survivre en Belgique. Les nouvelles des explorateurs américains informent de la collecte de lianes à croissance rapide, 30 cm par jour. La redécouverte des travaux de Mendel par Hugo de Vries et sa combinaison avec ceux de Darwin et Wallace donnent la marche à suivre. Il faut croiser les deux variantes et sélectionner les plantes aux traits les mieux adaptés pour les besoins de l’industrie agroalimentaire belge.
Mais il n'y a pas seulement des pots de terre avec des boutures et des graines. Le glutamate est le seul apport du japon, mais il sera utile à analyser. Si seulement la guerre franco-germano-japonaise se réglait, le transfert de brevet serait plus simple.
Enfin, l'équipe de Primorye a découvert à Vladivostok des moules, Corbinia fluminea . Avec les pommes de terre du coin, on se croirait presque en Belgique. C'est donc dans un aquarium qu'est transporté quelques spécimens de ces mollusques. Leur documentation liste des traits très avantageux typique du r/généraliste : tolérance à toutes les températures de 2°C à 30°C, tolérance à l'eau saumâtre jusqu'à 1.3% de sel, autofécondable, une production d'un demi million de larves par an par individu. Leur alimentation filter-feeding est basée sur les micro-algues, mais en réalité toute la matière organique est passable. Déchets, fragments d'humus dissous, protéines de bactéries hydrolysées, ce mollusque mange tout. Et le delta Rhin-Meuse-Escaut est bien saturé en produits organiques en suspension. Les fleuves seront pour ce nouveau venu, la mer pour les moules communes.

Whole-heartedly

Bordure nord de Nottingham, 11 janvier 1921.

Un coup de sifflet retenti au milieu du fracas des moteurs, des cris et des impacts d’artillerie. Certains auraient pu se croire de retour dans la Somme. En réalité, on en était encore assez loin, mais beaucoup de choses tendaient à rappeler ce qui avait pu se dérouler quelques années plus tôt sur le sol de France, à commencer par les armements utilisés.

Justement, Joseph dit une dernière fois à ses gars de faire attention à eux et de garder leur calme. Une fois ce rituel accompli, ils sortirent en trombe de la tranchée dans laquelle ils se cachaient et se positionnèrent derrière un vieux tank Mark IV qui se déplaçait vers le sud et les lignes ennemis. Ce type d’opérations audacieuses, ils n’avaient pas l’habitude de les tenter face aux Boches, mais il fallait en finir au plus vite avec l’adversaire réactionnaire, chaque jour de plus dans ce conflit armée entre britanniques renforçait le Kaiser et ses sbires alors il n’y avait pas de temps à perdre. Joseph entendit un bruit proche et regarda à gauche, il vit Jonathan, un bon copain rencontré au conseil de vétérans s’effondrer en se tenant la jambe. Sans doute une balle de mitrailleuse, ça ne pardonne pas ces choses-ci. Il s’entendit crier « On continue » et détourna les yeux.

Il passa un coup d’œil pour voir où ils en étaient, le Mark IV commençait à sérieusement ralentir, ils n’étaient déjà plus qu’à une dizaine de mètres de la position fortifiée ennemi. Il se dit que les tirs se faisaient de plus en plus sporadique autour de lui mais ne se déconcentra pas. « A terre », « Grenades », « On y va ». Le petit groupe entra dans la tranchée ennemi, ils étaient les forces d’assaut de l’Armée rouge, les premiers à aller au contact, l’élite de la classe ouvrière britannique. Les loyalistes avaient tenter de construire une ligne de défense dans les Midlands afin de bloquer les révolutionnaires et sa clé de voûte était Nottingham, ville on ne peut plus stratégique. Joseph regarda autour de lui, les anciens occupants de la position avait apparemment prit la poudre d’escampette, il n’y avait plus personne. Il aperçut un cadavre encore chaud et le fouilla mécaniquement, c’était un jeune garçon, une vingtaine d’année. Dans ses poches, Joseph s’intéressa à un paquet de cigarettes de bonne marque, quelques pounds, un paquet de gâteaux secs. Les fils de la petite bourgeoisie des Midlands s’étaient visiblement engagés en nombre, celui-là n’avait pas fait le poids. Joseph alluma une cigarette et regarda autour de lui. Visiblement, l’ensemble de la tranchée, censément le principale ligne de défense de l’adversaire, était en train de tomber. Les forces ennemis étaient en déroute et certaines unités de l’Armée rouge pénétraient déjà dans la ville. Ils allaient sans doute devoir y aller d’ici peu.

La première véritable bataille rangée de cette guerre civile avait tournée de manière affreusement rapide en faveur des insurgés. La discipline et l’efficacité de leurs troupes d’élites avait permit de mettre en déroute de larges portions des troupes loyalistes en quelques heures seulement, Nottingham et son positionnement stratégique qui devait en théorie être défendue jusqu’au bout par sa garnison était tombée en une journée. Tous ses défenseurs s’étaient enfuis dès les premiers chocs. Les nouvelles de la bataille éclair de Nottingham firent planer un vent de panique au sein du camp loyaliste, et tout particulièrement chez la bourgeoisie et l’aristocratie qui ne se fait désormais plus prier pour s’enfuir en Norvège, en Afrique du Sud, au Canada ou aux États-Unis, désormais convaincu que la Grande-Bretagne est perdue.

MONDE
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Un contexte économique et alimentaire incertain plane sur les approvisionnements mondiaux en nourriture et sur le commerce de manière générale, particulièrement en Europe. D'abord à cause de l'anarchie auxquels se livrent les chaines d'approvisionnements maritimes dû à l'effondrement de l'Empire Britannique, on peut aussi accuser les évènements de révoltes en Ukraine ainsi que les campagnes militaires Japonaises au Pacifique qui y perturbent aussi les activités civiles.

Ainsi, alors que l'économie de paix semblait jusque-là prometteuse, le manque de nourriture et le ralentissement du commerce international provoquent une hausse des prix. Une situation bien moins catastrophique que les disettes de la Grande Guerre, mais qui pèsent sur la reprise économique et surtout sur les pays les plus fragiles et endettés.

AUSTRALIE & NOUVELLE-ZELANDE
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Contraint par l'effondrement de l'Empire Britannique, les Australiens et les Néo-Zélandais prennent affaires par leurs propres mains par le lancement de l'opération Pearl. Les îles Fidji sont rapidement occupées par les forces australiennes avec la pleine collaboration des autorités coloniales. La Malaisie britannique est l'élément le plus important de l'Empire dans la région et les forces ANZAC déploient 5 000 hommes à Singapour afin de prêter main forte aux garnisons locales qui sont désormais sous la houlette de Canberra. Si les villes des Straits Settlements et des États fédérés sont assurées dans le court terme, la réalité est différentes pour les états non-fédérés qui incorpore les royaumes de Johor, Terengganu, Kelantan, Kedah et Perlis qui sont en dehors du droit impériale. Les forces de I'ANZAC se concentrent donc sur les possessions sûres de Malaisie tout en invitant les royaumes malais à Ottawa. En Bornéo, les autorités australiennes se fient sur un collaborateur de longue date, le sultan du Brunei Muhammad Jamalul Alam II qui s'est vu offrir la totalité des possessions britannique de l'île ainsi qu'une place à la conférence impériale à Ottawa. Les forces du Sultan remplacent donc les forces impériales sur place qui seront utilisées sur la péninsule.

D'autre part, suite à l'agression japonaise sur l'Indochine française, la flotte de Singapour de la Royal Navy se trouve dans un état d'alerte accru. Consciente de la nécessité de garantir son ravitaillement, la flotte de Singapour coopère avec l'Australie en ce sens. Cette initiative fait suite à un vote favorable des conseils de marins qui composent la flotte, afin de sécuriser les approvisionnements vitaux pour maintenir leurs capacités opérationnelles dans cette période de tension accrue.

RAJ BRITANNIQUE
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La tenue des discussions et des négociations autour du Plan Montagu par le Congrès National Indien d'une part et la Ligue Indo-Musulmane d'autre part n'ont pas aboutit à quelconque consensus, chaque camp refusant toute concession. Les discussions auraient pu durer encore longtemps si ces deux partis politiques n'avaient pas décidé simultanément de proclamer deux gouvernements rivaux, respectivement à Bombay et Karachi.

Bien que chaque parti se réclame de l'unité du Raj (hors Birmanie et Ceylan restant Anglais) sous un seul et même "Dominion Indien", c'est sur fond communautaire et religieux que les populations et instances dirigeantes prêtent allégeance soit au gouvernement de Bombay, soit celui de Karachi. Et c'est dans ce contexte là que les affrontements inter-communautaires se multiplient dangereusement, particulièrement au Bengale, au Kashmir et au Punjab.

CHINE & Concessions Britanniques en Chine
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À Hong Kong et à Weihaiwei, la peur d'une intervention japonaise par les autorités coloniales britannique et les autorités chinoises pousse Beijing à accorder sa protection aux cités britanniques qui continuent d'administrer les possessions par faute d'une meilleure option à court terme par les autorités chinoises. Hong Kong et Weihaiwei sont invités à envoyer une délégation à Ottawa qui sera considérée comme des entités à part entière. Le Vice-Admiral Sir Alexander Duff, commandant de la China Station annonce désormais recevoir ses ordres de Canberra, mais reste stationné à Hong Kong.

Répliques :

Le séisme de la "Petite Révolution" de décembre 1920 a laissé des séquelles dans la société française. La loi sur la censure adoptée juste avant Noël met de facto fin à la liberté d'expression en France. Désormais tous les journaux doivent recevoir un assentiment du Président du Conseil et du Ministre de l'Intérieur. Toutes les petites associations politiques sont touchées par cette loi, et des dizaines de petits journaux qui étaient nés depuis les grèves de l'hiver 1918-1919 sont réprimés et cessent simplement la publication. Rares sont ceux qui prennent le risque de continuer à exercer dans l'illégalité.

Ce fameux hiver 1918-1919, celui qui avait suivi la capitulation, et qui avait été nommé l'Hiver Sanglant. Décembre 1920 l'a remplacé dans les mémoires. Ce mois-ci la République a été secouée et avait failli chuter. Les manifestants s'étaient attaqués au Palais Bourbon, l'armée avait tiré. Partout dans le pays une chappe de plomb s'abat sur les cafés, les lieux de travail et les salles à manger. Et dans l'Empire colonial la situation n'est pas forcément bien meilleure : le Japon qui s'attaque à la France menace sérieusement les possessions françaises dans le Pacifique, et la métropole ne peut tout bonnement pas venir en aide aux colonies asiatiques, faute de flotte, faute d'hommes, faute de moyens.

La France est-elle encore la France ? C'est une question que l'on se pose sérieusement et avec toute la sincérité du monde. La France, qui possédait certainement une des meilleures armées du monde il y a 6 ou 7 ans, une économie relativement florissante et en pleine modernisation a été assommée par la Grande Guerre puis par la capitulation, et maintenant par les conditions imposées à Strasbourg.

SI la révolution du mois dernier a été évitée, le calme n'est pas entièrement revenu en France. Dans les rues des grandes villes on s'écharpe volontiers entre adhérents de la SFIO, de la CGT, de la Ligue Révolutionnaire Syndicaliste et les milices d'extrême droite de l'Alliance Française et de la Ligue pour la République. Parfois de manière fratricide, parfois de manière unie, mais il en reste que la violence politique semble être nourrie d'une colère mêlée à un sentiment de honte, le tout exacerbé par la faim et la misère qui frappent le pays.

La hausse des prix des denrées alimentaires fait souffrir le peuple français, qui est déjà dans une chute de son niveau de vie. Les réfugiés, qui sillonnent le pays par dizaines de milliers et s'entassent dans des bidonsvilles à la recherche d'un emploi et de pain n'arrangent rien à la stabilité politique française.

Charrette de réfugiés français

The End

« - Il faut y aller David. »
Edward VIII se regarde une dernière fois dans la glace de la salle de bain de la suite située dans un minable hôtel pour curistes de Bath que la famille royale occupe depuis la fuite de Londres. Quelle humiliation. Désormais, même Bath devient incertaine. Avec l’air grave des jeunes hommes qui en font un petit trop, le roi sortit de la pièce. En bas de l’hôtel, une automobile l’attendait afin de partir vers Southampton. Là bas, une armada de navires de toutes sortes avait été rassemblée à la va vite autour de la Home Fleet afin d’accélérer l’évacuation de l’île direction le Canada. Les opérations commençaient tout juste et, bien entendu, la famille royale faisait partie des premiers convois à partir. Alors que les passagers sélectionnés se préparent à une quinzaine de jour de voyage transatlantique, le non-dit reste là : il n’y aura pas le temps de faire des aller-retours et ceux qui n’ont pas eu leur précieux ticket pour ce premier voyage. Il faudra se débrouiller pour les abandonnés et les laissés pour compte. Il n’y a pas tant de place que ça.

Il est en effet grand temps de partir. Clement Attlee a annoncé la veille la fin de la résistance des dernières forces « réactionnaires » défendant Londres et la libération définitive de la ville. Le drapeau rouge flotte sur Westminster et Buckingham. Si l’on rajoute la chute de Nottingham et l’arrivée d’important renforts insurgés à Birmingham, la situation est définitivement perdue. Il n’y a plus qu’à penser à sauver sa peau, tout le monde s’en rend bien compte. Plus le dénouement semble proche, plus des hordes des loyalistes les moins fortunés se retrouvent jetés sur des chalutiers ou autres barques à prix d’or, amenés par des passeurs en Irlande, en France ou en Belgique. Le nombre de ces départs se compte déjà en milliers et ce chiffre risque d’augmenter fortement dès les prochains jours.

La résistance loyaliste s’effondre déjà, il n'y a plus aucune ligne de défense constituée et les plus motivés des combattants anti-socialistes préfèrent prendre le maquis que de poursuivre un combat à la régulière perdu d’avance. Il n’est plus qu’une question de temps avec que le gouvernement provisoire rouge s’installe à Londres et asseye son autorité sur le pays. Les désertions de fonctionnaires ou d'officiers au profit des insurgés s'accélèrent elles aussi à un rythme inquiétant, symptôme de l'accélération des évènements. Le gouvernement loyaliste ne tiendra pas l'hiver.

De la taïga aux mers britanniques - II

Comme prévu, la reconnaissance du gouvernement révolutionnaire britannique suit immédiatement l'annonce de l'évacuation de Londres et du reste du Royaume-Uni par les troupes monarchistes. Première nation à reconnaître le nouveau pouvoir londonien, la Russie se place à rebours de la majorité des nations occidentales. Qu'importe, les sympathies révolutionnaires du gros du paysage politique russe ne sont un secret pour personne. Quasiment personne à la Douma n'a cure du sort de la bourgeoisie britannique, et encore moins du fait que le potential mariage de la Tsarine tombe à l'eau.

Reste la question du commerce. Pour le moment, Petrograd n'a mis en oeuvre absolument aucune mesure de blocus à l'égard du Royaume-Uni, et une note diplomatique a été issue critiquant la position allemande. Du côté russe, on ne sait pas trop comment se positionner à ce sujet, tant l'arrêt du commerce avec une grande puissance, dans le contexte économique du pays, paraît du gâchis. Certains évoquent la possibilité de cesser le versement des réparations aux Empires centraux dans le cas où la Kaiserliche Marine s'en prendrait à la marine marchande russe. Pour le moment, tout continue comme avant.

Defending the Revolution

C'est la guerre avec l'Allemagne. La première tâche du gouvernement provisoire désormais en place à Londres est d'assurer sa nouvelle position de gouvernement légitime auprès de la communauté internationale afin de gagner une bataille de communication et de forcer Berlin à abandonner au plus vite son aventure terroriste. La Révolution est très fragile et la Grande-Bretagne est isolée et menacée de toute part, c'est une véritable citadelle assiégée à défendre par tous les moyens. Plusieurs choses vont ainsi être mises en place. Le gouvernement déclare ainsi la mobilisation générale et dénonce immédiatement le Traité de Strasbourg considéré dès à présent comme caduque. Si il s'agit d'une continuation de la guerre débutée en 1914 et jamais achevée, celle-ci a glissé d'un affrontement entre peuple à un affrontement entre classes. Cette fois-ci, la classe ouvrière britannique mène le combats de tous les laborieux contre l'impérialisme allemand et sa volonté hégémonique. David contre Goliath.

La déclaration de guerre allemande a tout de même du bon, le pays va pouvoir s'unir sans trop se plaindre contre l'agression étrangère malgré qu'il sorte d'une guerre civile. Les craintes d'invasion de l'île par les troupes du Kaiser entretenues pendant toute la guerre deviennent réelles. Le gouvernement encourage la mise sur pied de milices patriotiques et ouvrières dans tous les quartiers, tous les villages, toutes les usines, afin de défendre la terre britannique en cas d'agression. La société se militarise face à l'adversité. Le Secret Intelligence Service obtient des responsabilités en Grande-Bretagne même et doit s'assurer de la lutte face aux contre-révolutionnaires et plus de son travail de service de renseignement extérieur.

Les morceaux de la flotte n'étant pas partis au Canada seront rassemblés dans les plus brefs délais à Scapa Flow afin d'organiser la lutte contre les sous-marins allemands dans les plus brefs délais. De la même façon, la Royal Air Force est mobilisée pour mener cette mission. Les militaires ont l'expérience de la précédente campagne terroriste allemande, ils savent y faire face dans la théorie mais ils n'ont pas les mêmes moyens qu'auparavant. Afin de faire face, à ces besoins, le gouvernement a ordonné par décret la nationalisation des ressources naturelles et des moyens d'extraction de celles-ci ainsi que des industries stratégiques. La direction des affaires économiques est explicitement confiée au Trade Union Congress. Les usines d'armement ou ayant un rôle dans la production d'armes vont être soumises à un régime de travail draconien. La distribution des biens de consommation ainsi que de la nourriture va être très fortement encadrée et soumise à un rationnement dur.

Mais la Grande-Bretagne ne pourra pas s'en sortir sur ses ressources propres. Londres s'attend à une course de vitesse pour s'assurer du maintien des liens avec les "neutres" Pour cette raison, le Lord Philip Snowden a été nommé Secrétaire d’État aux affaires étrangères. Il est le représentant d'une vision acceptable du socialisme britannique. C'est un noble, ancien libéral radical, membre du parti Travailliste, il est reconnu pour son charisme, ses qualités d'orateur et sa bonne intégration historique au sein des classes supérieures. Sa mission va être de rétablir au plus vite des relations avec les partenaires commerciaux les plus importants pour la Grande-Bretagne en ces moments difficiles : la Perse, les États-Unis, l'Argentine et le Brésil, la Russie, les pays scandinaves mais aussi l'Irlande. Les services diplomatiques britanniques auront du pain sur la planche.

Going Home

C'est le cœur lourd que les marins de la flotte méditerranéenne font leurs adieux à cette mer qu'ils ont tant navigué. La déclaration de guerre allemande est tombée comme un choc pour tous ces hommes qui ne suivaient que de loin l'évolution récente des évènements au pays, se concentrant sur leur travail. Ils n'ont cependant pas vraiment le choix, pourquoi défendre des cailloux en Méditerranée orientale quand la terre métropolitaine est en danger de mort, c'est là bas que vivent leurs familles, leurs amis, leur peuple. C'est le premier de leur devoir de mourir pour les défendre. Le retour en Grande-Bretagne est aussi un choix de bon sens. La déclaration allemande pourrait très bien être suivie de celle de l'ensemble du bloc allemand incluant la France, l'Empire Ottoman, pourquoi pas l'Espagne. Ainsi, il n'en faudrait pas beaucoup pour que la pauvre flotte se retrouve encerclée et coincée, hors de toute voix de ravitaillement, laissant les marins condamnés à mourir à petit feu ou à se rendre. Bref, cette position est intenable.

Cette nouvelle est rassurante pour le gouvernement londonien. Il est désormais bien connu que la flotte de la Méditerranée a prit un semblant d'autonomie pendant la guerre civile et personne ne savait trop quel serait la réaction de ses marins face aux dernières nouvelles. Il s'agit d'une force conséquente qui pourra jouer un rôle important dans la guerre.

L'ouverture allemande de BASF, intégrer avec garantie leurs future installation a été assez mal reçue. Quelques personnes ont bien voulu y adhérer, mais elles ont rapidement été fichées comme jaunes. Mais le coup de grâce fut les rumeurs de torpillage systématique à venir des navires en partance ou en arrivé vers l'ex-Royaume-Uni. EE ou pas, la Belgique dépend du Royaume-Uni, et des Pays-Bas qui eux même dépendent des britanniques. D’ailleurs, pas mal de capitaines de chalutiers ont margés sur les bourgeois et noblards anglais en panique. Et donc les accusation de jaunes se sont très vite transformées en accusation de traitrise.
La négociation avec les syndicats, et à vrai dire avec la population, est pour l'instant rejetée et impossible, et le mouvement anti-allemand s’étend partout en Flandres depuis Anvers, et surtout à Bruges. Le mouvement ouvrier, sous la coupe de l'Algemeen Christelijk Vakverbond qui ne maitrise plus trop la situation, a manifesté devant le périmètre de la base navale de sous marins à Bruges, avec d’occasionnels feux sur la route pour entraver l'accès à la base ou de l'excès de zèle pour les livraisons du personnel réquisitionné. La note d’"utiliser tous les moyens nécessaires pour assurer en toute circonstance la protection des biens et installations Allemandes" a bien été comprise par la police et la gendarmerie belge. L’ordre est de tirer à balles réelles pour débloquer le pseudo-siège de la base navale allemande. L'armée allemande est notifiée de ces développements et une note demandant une intervention est rédigée.

21 Janvier 1920, 10h20.
Les nuits sont longues en janvier, et c'est donc au petit matin que Jan van Dijk s'est rendu a Zeebruge, non pas pour travailler mais pour manifester devant la flotte allemande avec sa famille. Ils risquent gros, la police et la gendarmerie ont prévenu qu'ils tireront à balle réelle, mais il ose croire, comme ses camarades, que c'est du bluff. Après tout, la direction a été prudente et a souligné que la manifestation devrait être pacifique, pour protester contre ce qui semble être le retour de la guerre un an après sa fin.
10h50.Les feux sont allumées et réchauffent les manifestants bloqueurs devant à 100 m du poste de vigile allemand. La circulation est interrompue et les crie de "geen oorlog" (pas de guerre) se font entendre On a vu que le garde a téléphoné, et il faut s'attendre au pire.
11h. La gendarmerie arrive. Un message est envoyé, les manifestants ont 5 minutes pour évacuer ou alors les forces de l'ordre tirent. Les manifestant plaident de ne pas tirer, de ne pas participer à une nouvelle guerre.
11h4:40. "Baïonnette au canon" Les soldats se regardent. 5 secondes insoutenables avant que les officiers répètent l'ordre et que quelques uns se décident à mettre les baïonnettes.
11h4:55. "En joue" Aucun canon ne se lève. Les officiers ne disent même pas de tirer.
11h5. Pas de tirs. Éclats de joie chez les manifestants. Le garde allemand téléphone de nouveau, et il est rouge. Peu de temps après, l'électricité est coupé. Il en va de même pour l'eau et le gaz. Et les barrages sont dressées dans la plus grande joie. Le garde allemand devient pâle.
12h30. Dans la ville de Bruges, tout le monde est sortit pour manifester. Le gouvernement belge est en panique devant les rapports de refus de répression de la part des forces de l'ordre, et envoie la note pour intervention allemande.
L'Algemeen Christelijk Vakverbond vote pour la reconduction de la grève générale. Les partisans de l’action directe envisagent une action coup de poing pour occuper la base allemande.  

Empire du Japon - 大日本帝國



Une Offre de Paix

La tension est à son comble en Mer du Sud. Des centaines d'hommes ont déjà perdu la vie dans ce début d'affrontement franco-nippon. Les bâtiments et les villes indochinoises se guettent de loin, les premiers crachant par moment sur les secondes. Dans les grandes villes du Japon, les mobilisations contre l'élargissement de la guerre se poursuivent, fragilisant le gouvernement en place. Par l'entremise du gouvernement chinois, une offre de paix est présenté au Reich et à sa marionnette française. Elle est accompagnée par un ultimatum, si l'Allemagne et la France refusent les discussions de paix, l'Indochine sera japonaise.

Proposition du Traité de Paix:

République d'Espagne

Janvier 1921 : l'Espagne à la croisée des chemins

Depuis la fin de la guerre et la victoire du Reich sur les forces de l’Entente, l’Espagne vit sous la coupe d’un régime autoritaire dominé par l’armée. Fermement installé à la tête de l’État, le général José Millán-Astray gouverne le pays d’une main de fer mais doit faire face à une situation complexe.

L’aventurisme du roi Alphonse XIII et de ses ministres conservateurs favorables à l’Allemagne, au premier rang desquels le président du Conseil Eduardo Dato, a en effet mené le royaume hispanique au bord du gouffre en 1916-1917. Décidée dans la précipitation en 1916, l’entrée en guerre aux côtés  de la Triple Alliance a vite tourné au désastre. Sur le plan militaire, le bilan est désastreux : l’armée espagnole a été incapable de faire face aux forces franco-britanniques (appuyées par les Portugais), signant là l’une des pires performances de son histoire. Au plan politique le constat n’est guère plus glorieux : le chaos engendré par la guerre a conduit à la chute de la monarchie et à la remise en question de l’unité espagnole, avec la proclamation d’une République catalane indépendante et l’éclatement de soulèvements chez les Basques.

Face à ce désastre, un groupe d’officiers mené par José Marina Vega et Agustín de Luque y Coca a fomenté avec succès un pronunciamiento contre le roi Alphonse XIII, qui a été contraint de fuir en Allemagne avec la famille royale. Une fois installés aux manettes, les nouveaux maîtres de l’Espagne se sont empressés de signer la paix avec les puissances de l’Entente, quitte à ratifier le honteux traité d’Angoulême (prévoyant, entre autres, le transfert des colonies espagnoles au Portugal, le versement de réparations de guerre et la reconnaissance de l’indépendance catalane).

Dans ce contexte, le moins que l’on puisse dire est que la jeune République espagnole part sur de mauvaises bases. Très instable politiquement, celle-ci doit composer avec l’insurrection rifaine et les difficultés découlant de l’occupation étrangère (qui culminent lors de l’incident de Valence, au cours duquel des troupes espagnoles et françaises s’affrontent malgré la paix).

Nouveau retournement de situation en 1918 : au vu de la victoire des troupes allemandes sur le front de l’Ouest, une partie de l’armée menée par José Millán-Astray se soulève et prend le pouvoir, mettant fin à la courte expérience démocratique républicaine pro-Entente. Dans ce chaos, les troupes françaises et britanniques évacuent la péninsule ibérique et laissent le champ libre à l’établissement d’un régime favorable au Reich à Madrid.

José Millán-Astray, le nouveau maître de l'Espagne

Ayant désormais les mains libres pour s’affranchir des dispositions du honteux traité d’Angoulême, le gouvernement espagnol engage sans tarder une campagne militaire visant à reconquérir la Catalogne. Cette campagne de reconquête s’achève le 30 juin 1919 avec la capitulation de Barcelone à l’issue d’un terrible siège qui marque la fin définitive de la République catalane.

Depuis cette date l’Espagne vit sous une véritable chape de plomb. Si la forme républicaine du gouvernement n’a officiellement pas été remise en cause, les institutions sont suspendues et un comité gouvernemental dirigé par le général José Millán-Astray et quelques militaires de haut rang concentre tous les pouvoirs. Les partis politiques et les syndicats sont interdits, mais c’est bel et bien à l’encontre des militants catalans et basques que la répression est la plus féroce, avec de nombreuses arrestations et la traque des activistes encore en liberté ou en exil par les hommes de la terrible Légion espagnole, le bras armé du régime.

Au plan international, le régime de  Millán-Astray fait le choix de l’Allemagne et compte bien s’intégrer dans le marché intérieur Mitteleuropéen dans le cadre de la EE.

En ce début d’année 1921 les défis sont donc nombreux pour l’Espagne : les échos des évènements britanniques vont sans doute créer du remous chez les ouvriers et autres militants socialistes et anarchistes qui suivent la situation de près, tandis que des questions pressantes comme le futur institutionnel du pays, l’éventuel retour de la famille royale, la situation économique ou encore l’insurrection rifaine restent en suspens.

Rebuild

Le vieux George fit son entrée d’un pas hésitant dans un bâtiment, il portait l’uniforme qu’il avait mit à de nombreuses reprises pendant la guerre, mais il ne savait pas vraiment si cela le rendait ridicule. Il faut dire qu’il n’avait parlé à personne d’autre que David et Mary depuis plusieurs semaines maintenant. Le départ de sa famille avait été la goutte de trop. Il avait décidé de se reprendre en main. Il souhaitait désormais reprendre contact avec Mary (sa femme) et ses enfants avant de mourir. Un océan ou un siècle les séparait. Il n’avait pas osé leur reparler car il savait qu’il ne serait pas compris, désormais il souhaitait leur parler tout en sachant pertinemment qu’il ne serait pas compris.

Sur la devanture avait été inscrit à la va vite Cyngor Cyn-filwyr Dinbych - Dinbych Veterans Council. En passant la porte, George retira sa casquette. La pièce d’accueil était très simple, un bureau, un porte manteau, une étagère sur laquelle était positionnée quelques victuailles et des paquets de tabac. Un homme assis derrière le bureau salua le vieil homme.

- Bonjour. Hum, je viens car j’ai entendu l’appel du nouveau gouvernement. Je souhaite être utile à mon pays et je sais que beaucoup de choses se font grâce aux anciens combattants. Je pense faire partie de cette grande communauté.. Je suis vieux mais j'espère pouvoir aider peut être en participant aux collectes ou aux distributions.
- Bien sûr monsieur, tous les bras sont utiles pour défendre le pays et la Révolution. Je peux vous donner une fiche d’adhésion au conseil de Dynbich.
- Avec plaisir oui.
- Quel est votre nom ?
George eu une seconde d’hésitation avant de répondre.
- George Windsor.
L’homme sursauta et scruta le visage de l’ancien monarque bouchée bée.
- Bon Dieu, je ne vous avez pas reconnu votre majesté. Que faites vous là ?
- Je veux aider mon pays. La guerre n’est pas finie.
- Bien entendu oui, je voulais dire.. Enfin, allons-y. Quelle est votre lieu de résidence ?
- Llandrillo, un petit village au sud du comté.
- Oh je connais bien, mon beau frère à une ferme juste à côté. Enfin oui, je le note, très bien, dans quelle unité avez vous servit ?
Se rendant compte de sa bourde pendant qu’il parlait, il bredouilla la fin de sa phrase.
- Disons que j’étais en quelque sorte membre de l’État-major.
- Oui absolument. Évidemment. La cotisation attendue est de dix shillings mensuels, bien sûr il y a toujours moyen de s’arranger. Enfin, je ne connais pas votre situation.
- Il n’y a aucun problème. Quand puis-je commencer.
- Dès à présent si vous le souhaitez. Je peux vous mettre en contact avec nos camarades de Llandrillo dans la journée, il y a beaucoup de travail à accomplir. Vous vous en doutez.

CHYPRE/GRECE
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Les forces britanniques en Méditerranée ont évacué Chypre, laissant l'île seule face à son destin. Profitant du vide politique, les populations grecques de l'île, largement majoritaires, ont vu des représentants s'organiser pour déclarer l'indépendance de l'île. La première mesure prise par ce nouveau gouvernement fut de demander le rattachement au royaume de Grèce. La demande fut acceptée par Athènes, qui n'a pas attendu pour envoyer une première brigade d'infanterie prendre le contrôle symbolique de l'île et ses 310 000 habitants, en attendant l'arrivée du reste de l'administration dans les semaines et mois à venir.

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Les réactions des différents pays du monde à la révolution britannique, et les mesures de rétorsion économiques instaurées par l'Allemagne et la France, n'ont pas eu l'effet dissuasif escompté. En effet, les Etats-Unis, les Pays-Bas, le Portugal, la Suède et la Norvège, s'ils ne reconnaissent pas le nouveau gouvernement de Londres, ont tous annoncé qu'ils continueraient le commerce avec l'Angleterre révolutionnaire. Seul le Danemark, fidèle allié de l'Allemagne, s'est pour l'instant joint au blocus.

EUROPE DE L'EST
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Alors que l'Europe est parsemée de grèves dans le sillage de la Grande-Bretagne, une tribune de Lénine issue depuis Londres et appelant à la révolution internationale enflamme l'Europe de l'Est. Rapidement relayée par les différentes organisations bolchéviques de la région, et en premier lieu ceux de Russie, celle-ci provoque le déclenchement de vastes mouvements de grève menés par les bolcheviks et leurs héritiers dans les pays nouvellement indépendants. Sont particulièrement touchés les grands centres urbains que sont Moscou, Petrograd, Riga, Vilnius, Minsk, Odessa et Rostov.

De la Lituanie à l'Ukraine, les mouvements sont réprimés avec une violence militaire : plus de 10 000 morts sont à déplorer à travers l'Europe orientale, et un retour au calme forcé s'installe. Seulement dans le territoire du Don, où les Russes sont en supériorité numérique face aux Cosaques, les émeutes continuent. Kalédine, commandant et dictateur du territoire, ordonne le massacre de tout habitant de Rostov pris dehors. 40 000 habitants, soit un tiers de la ville, sont tués.

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Dans la suite des évènements révolutionnaires qui secouent la Grande-Bretagne, ouvriers et anciens combattants font connaître des revendications radicales par le biais de grèves dures et d'émeutes dans toutes les grandes villes des trois dominions. En Afrique du Sud le gouvernement parvient à s'en sortir en jouant intelligemment sur les clivages raciaux. En Nouvelle-Zélande, le parlement est contraint à des concessions envers les ouvriers et surtout les vétérans de la Grande guerre afin de calmer les esprits. En Australie, le puissant parti travailliste appelle au calme et organise la sortie de crise en négociant des avancées importantes pour le mouvement ouvrier. Les travaillistes s'en trouvent fortement renforcés.