V1919 - Topic Officiel - Année 1920

par **Thalassin** Sam 24 Juin 2023 - 0:16

Bon jeu à tous !

par **Utyi** Dim 25 Juin 2023 - 0:20

BELGIQUE
Brève
Evènement

Information Belgique : Le Conseil des Flandres (Raad van Vlaanderen) a chapeauté une élection visant rendre indépendante la Flandre de la Belgique, en Mars 1918, en dépit du chancelier allemand Georg von Hertling ne voulant plus de Flammenpolitik. Après une préparation troublée en temps de guerre, cette élection a donné comme résultat une grande adhésion des flamands à la Belgique. L'Allemagne profite du camouflet du RvV pour le dissoudre, et réunifier l'appareil législatif belge, qui est de fait dominé par les flamands après l'annexion des provinces du Luxembourg, Liège et Namur en Juillet 1918. Les indépendantistes radicaux sont insatisfaits, mais ne peuvent que se taire face à l’Allemagne et le désaveux général de la population belge.

par **Rêveur_Lucide** Dim 25 Juin 2023 - 0:27

GRECE
Brève
Evènement

Les élections ont porté Georgios Theotokis du Parti Moderniste à la victoire face à ses concurrents. Il semblerait bien que malgré la défaite, l'ombre de Venizélos et ses idées de démocratie et de modernisme séduisent encore profondément une grande partie du peuple Grec. C'est cependant sous la supervision du roi Constantin que Theotokis devra gouverner et porter haut ses promesses et idéaux.

CHINE
Brève
Evènement

La rencontre secrète Allemande avec des fonctionnaires Chinois est remontée aux oreilles des plus hautes sphères du Kuomintang, et non pas sans surprise. L'Allemagne, puissance impérialiste Européenne, renonce désormais à ses possessions en Chine et offre soutien militaire et financier contre une entrée en guerre au Japon (par la saisie des possessions Japonaises occupées). Rien de très surprenant étant donné que la présence Allemande en Asie est à la merci des Japonais. Dans cette situation, l'offre Allemande est de bonne augure mais le gouvernement nationaliste Chinois insiste pour demander plus. En effet, la Chine est encore endettée auprès de l'Allemagne (et de l'Europe) par l'article 6 du Protocole de paix Boxer, et souhaite donc annulation complète des dettes dû à l'Allemagne. Il s'agit ici de s'effacer de tout joug impérialiste, soit-il Européen ou Japonais.

ESPAGNE
Brève
Evènement

La répression s'intensifie en Espagne. Après avoir crée une division de la Guardia Civil pour traquer Catalans et opposants politiques, José Millán-Astray a ordonné de séparer et agrandir cette division de la Guardia Civil pour en fonder la dénommée Légion Espagnole. Policiers comme militaires sont recrutés dans cette nouvelle division, dans un but triple: constituer une police de répression politique et de contre-espionnage, rassembler et former tout les groupes d'intervention rapide et constituer une force d'assistance importante pour l'Armée d'Afrique. L'effectif se comptera très prochainement surement en plusieurs milliers, et incarne la priorité de Millán-Astray dans la lutte contre toute forme de séparatisme et d'absence d'assise du pouvoir.

par **Pierremenez** Dim 25 Juin 2023 - 1:34

Regno d'Italia

Généralités

Scène de rue à Tripoli

Réorganisation du désert italien

Le Royaume d'Italie est resté depuis bien trop longtemps passif en Libye, se contentant de contrôler la façade maritime et les villes. Cette situation n'a que trop duré et le gouvernement Boselli veut frapper fort en ce début d'année 1920. Comme il fallait s'y attendre, l'Italie va envoyer des renforts militaires supplémentaires afin de mettre un terme aux troubles causés par la confrérie Sanussi. C'est ainsi que le Ministre de la Guerre approuve l'envoi en renfort de la 1ère division d'Arditi, actuellement stationnée dans les Marches juliennes. D'ici quelques jours, les soldats de cette unité d'élite du Regio Esercito, ayant notamment participé à la bataille victorieuse de l'Isonzo et aux combats urbains de Trieste, vont prendre les bateaux en direction de la Cyrénaïque.

Au même moment, Antonio Salandra, Ministre des Colonies, décide de procéder à des changements dans l'administration coloniale des territoires libyens. Dès le 15 janvier 1920, le ministère procède à la nomination du gouverneur de Tripolitaine et des territoires du Fezzan, Giuseppe Volpi, ainsi que du gouverneur de Cyrénaïque, le général Ernesto Mombelli. L'envoi de Volpi à Tripoli est un lot de consolation pour le Vénitien qui n'a pu obtenir un poste dans le cabinet Boselli. Quant à Ernesto Mombelli, Rome l'envoie en Cyrénaïque pour briser la résistance farouche des partisans des Sanussi. C'est le candidat parfait, avec non seulement une solide expérience militaire acquise dans les Balkans lors de la campagne d'Albanie, mais aussi par ses talents linguistiques, parlant couramment l'arabe et le turc, compétences acquises lors de sa mission d'attaché militaire à Constantinople en 1913.

par **Shikkoku** Dim 25 Juin 2023 - 10:56

Elections de janvier 1920 :

Le 5 janvier 1920, dans un hiver mordant mais bien plus calme que le précédent, la France s'apprête à voter.

Dans toutes les circonscriptions françaises, on élit un député, au scrutin uninominal, souvent à deux tours notamment dans les villes qui peinent à imposer un candidat majoritaire dès le premier. Cette élection est marquée, avant tout, par la réduction du nombre de circonscriptions au vu du Traité de Strasbourg. La France amputée sera dirigée par une Assemblée Nationale amputée. Au lieu de 602 députés, ce ne sont que 580 députés qui seront élus cette année et vraisemblablement, pour le futur également. La majorité parlementaire est donc placée à 290+1 députés.

Les élections se déroulent sans heurt, malgré l'assassinat en décembre de Jules Chevronnet à Marseille il y a moins d'un mois. L'opinion publique s'attendait peut être à une catastrophe et à de lourdes violences, mais la France semble retomber dans une léthargie dont elle peine à sortir.

Le 5 janvier puis le 19 janvier, les élections dotent l'Assemblée des parlementaires suivants :

- 160 députés pour la Fédération Républicaine
- 145 députés pour le Parti Républicain Radical et Socialiste
- 110 députés pour la SFIO
- 85 députés pour l'Alliance démocratique
- 55 députés pour les Radicaux Indépendants
- 35 députés pour l'Alliance Libérale Populaire

C'est donc une continuité pour la Fédération Républicaine, majoritaire en 1914, qui se dessine. Il est également à noter que le PRRS est en déclin, au profit de la SFIO. Géographiquement, la carte française semble se consolider autour d'un sud de la France plutôt à gauche, et un Nord de la France plutôt à droite, bien que les votes soient assez homogènes.

Il est également à noter que le Parti Républicain Socialiste disparaît de l'Assemblée, et que le Parti pour la Savoir ne gagne aucun député, perdant tout ses combats électoraux contre des Radicaux Indépendants, hégémoniques dans les Alpes.

Le Sénat, dont le renouvellement avait été empêché par la guerre contre l'Allemagne, voit les élections se produire dans la foulée. Le rythme est décrié dans la presse, mais le Président Poincaré, à la tête des manoeuvres, est ferme et clair : la France doit renouver avec sa vie démocratique électorale au plus vite. Ainsi le 17 janvier, les maires de France élisent le Sénat, formé des 300 Sénateurs suivants :

- 155 sénateurs pour le Parti Républicain Radical et Socialiste
- 110 sénateurs pour la Fédération Républicaine
- 20 sénateurs pour l'Alliance démocratique
- 7 sénateurs pour la SFIO
- 5 sénateurs pour l'Alliance Libérale Populaire
- 3 sénateurs pour les Radicaux Indépendants

Le constat est que la France se voit dotée d'une Assemblée Nationale à droite, et d'un Sénat à gauche. Alors que la Constitution de la Troisième République française donne les même pouvoirs à chacune des deux chambres, les journalistes français craignent un immobilisme et une augmentation des tensions.

Le 27 janvier 1920, les deux chambres se réuniront à Versailles afin d'élire le Président de la République qui nommera avec l'aval du Parlement un gouvernement.

par **Rêveur_Lucide** Dim 25 Juin 2023 - 12:52

V1919 - Topic Officiel - Année 1920 German10

Empire Allemand
Deutsches Reich

rotte faction

V1919 - Topic Officiel - Année 1920 Womans10

Le résultat tant attendu des élections fédérales du 12 Janvier 1920, quasiment 8 ans après les dernières qui s'étaient tenu en 1912, signale le changement d'ère pour l'histoire de la démocratie Allemande. Non seulement a-t'on autorisé les femmes à voter, mais le Reichstag est agrandi de 46 sièges à pourvoir parmi les territoires nouvellement annexés de la France et de la Belgique. Et les résultats sont univoques: le SPD sort grand vainqueur de l'élection, et ce de très loin devant ses concurrents, avec 180 sièges! Et c'est sans compter le USPD qui incarne 10 sièges dissidents à l'extrême gauche de l'assemblée, qui impressionne étant donné que beaucoup pensaient que la victoire aurait condamné le parti pacifiste aux oubliettes.

USPD : 10 sièges
SPD : 180 sièges
Indépendants : 25 sièges
Parti Populaire Progressiste : 45 sièges
Zentrum : 113 sièges
Parti Conservateur : 32 sièges
Parti du Reich : 10 sièges
Parti pour la Patrie Allemande : 28 sièges

Le Zentrum affiche aussi une importante progression, polarisant le duel politique entre un fort parti de gauche et un fort parti de centre Catholique. Malgré les efforts du chancelier visant à intégrer une place à celui-ci, le Parti Progressiste est légèrement moins représenté en proportion dans le Reichstag que en 1912. Il restera cependant certainement le parti auquel le SPD se tournera pour former une majorité, en plus de la multitudes de candidats indépendants issu de la représentation des minorités nationales. La vrai défaite se situe au niveau des partis de droite, où le Parti Conservateur et le Parti du Reich sont en nets reculs, éclipsés démographiquement par l'agrandissement territorial Allemand vers l'ouest. Selon la presse, ces partis auraient cependant été éclipsés par le score modeste mais impressionnant du tout nouveau "Parti pour la Patrie Allemande" de Wolfgang Kapp, auquel se sont ralliés les députés indépendants d'extrême droite, antisémites et nationalistes.

Peu après les résultats des élections, Bethmann Hollweg a présenté sa démission auprès du Kaiser, afin d'assurer la représentativité de la majorité socialiste (mais se retirant aussi de la vie politique pour raisons de santé...). Après consultation des partis et des cabinets, le Kaiser fit le choix le 20 Janvier 1920 de désigner Friedrich Ebert, homme fort du SPD, comme nouveau chancelier.

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Friedrich Ebert a déjà fort à faire. Peu après les résultats des élections et l'intronisation du chancelier, une association de diplomates du ministère des affaires étrangères ont pétitionné le Reichstag afin que soit adressée la question des documents d'identité. Plus précisément, des voix montent pour que l'Allemagne soit à l'initiative d'une conférence internationale visant à normaliser les documents d'identité et passeport afin de faciliter le contrôle international des frontières. Autres demandes pressantes pour le chancelier: recevoir le Colonel House Américain qui a planifié une prochaine visite à Berlin et ce probablement pour discuter du remboursement de la campagne sous-marine, et adresser la demande pressante de la France d'engager des pourparlers pour l'intégration de la France à l'économie de la Mitteleuropa. En ce qui concerne ce dernier point, le chancelier Allemand propose une rencontre officielle à Paris, rassemblant non seulement des représentants Allemands et Français mais aussi des représentants Belges et Espagnols, afin de discuter de l'intégration de l'espace Ouest-Européen aux programmes économiques Allemands, qui se centralisent d'ailleurs de plus en plus autour de la E.E.

Réponse au Gouvernement Nationaliste Chinois

Le gouvernement Allemand n'a pas tardé à envoyer sa réponse au gouvernement nationaliste Chinois. Les intérêts Allemands et Chinois convergent de plus en plus, mais il est annoncé au gouvernement Chinois qu'il est trop prématuré et inégal aux yeux de l'Allemagne que d'exiger l'invalidation du Protocole Boxer ce seulement pour l'Allemagne. Par cette réponse, le gouvernement Allemand souhaite apprendre aussi certaines erreurs faites pendant la guerre. Il s'agit ici de ne pas précipiter l'entrée en guerre de la Chine contre le Japon, mais au contraire de mieux la préparer. Le gouvernement Allemand propose donc une solution intermédiaire, qui serait la conclusion d'accords commerciaux et de fourniture d'aide militaire, ainsi qu'un soutien diplomatique si jamais devait être engagé une demande de la part du gouvernement Chinois d'annulation de l'article 6 du Protocole Boxer et ce pour tout les pays demandeurs de la dette chinoise. Une solution attentiste donc, qui ne plairais pas à ceux qui pensent qu'on livre les colons Allemands de Kaiser-Wilhemsland et Samoa à la merci des Japonais. Mais bon, c'est quelque part déjà le cas...

par **Shikkoku** Dim 25 Juin 2023 - 13:37

Congrès de Versailles, 1920 :

Le 27 janvier 1920 à Versailles se réunissent les deux chambres parlementaires françaises, le Sénat et l'Assemblée Nationale, dans le but d'élire le futur président de la République française.

Alors que des centaines de parlementaires affluent vers les travées et bientôt les 590 députés et les 300 sénateurs élus ou ré-élus ce mois-ci sont dans les couloirs. 22 députes et 15 sénateurs ne seront pas renouvelés car représentants de territoires français arrachés à la France par le Traité de Strasbourg. Ils sont cependant tous présents. Ces 37 hommes quittent la salle du Congrès où ils s'entretenaient avec le Président du Conseil Painlevé en marchant d'un pas lourd. C'est un silence de mort qui règne, et leurs belles chaussures claquent sur le parquet centenaire de Versailles. Un applaudissement se fait entendre, suivi de quelques autres. On les salue, mais pas d'ovation pour les 37, qui quittent Versailles et disparaissent au loin en automobile. La France est amputée.

L'élection présidentielle est compliquée, et cela fait plusieurs jours que l'Assemblée Nationale et le Sénat s'écharpent. La première, menée par la droite conservatrice, souhaite installer l'un des siens. Au final, on choisira Charles Jonnart, un membre de l'Alliance démocratique. Mais blocage du côté du Sénat qui refuse Jonnart. On le dit inexpérimenté, un administrateur colonial tout au plus. Jonnart est furieux mais se contient.

Après une après-midi de débats, à 18h14, c'est la candidature de George Clemenceau qui est validée par le Congrès parlementaire français, remportant 70% du suffrage, contre 18% pour Jonart et 12% pour Gustave Delory présenté par la SFIO.

George Clemenceau, Président de la République

Clemenceau a rassemblé les deux chambres. Membre du PRRRS, mais surtout un des seuls membres du gouvernement de l'Union Sacrée qui jouit encore d'une certaine aura et sur lequel on ne fait pas tomber un voile d'incompétence chronique, il est le candidat parfait pour rallier les forces politiques françaises dans l'effort titanesque de la reconstruction. George Clemenceau a annoncé qu'il nommera le Président du Conseil que l'Assemblée Nationale lui recommandera dès le 28 janvier, c'est-à-dire le lendemain. Alors la France sera dotée d'un gouvernement au terme d'un long processus démocratique de 3 semaines.

par **Utyi** Dim 25 Juin 2023 - 14:27

Royaume de Belgique

Le Royaume de Belgique reçoit avec enthousiasme la proposition de rencontre de pourparlers économiques à Paris par l'Allemagne. En plus du réseau ferroviaire, elle aimerait aborder la batellerie et la marine commerciale de haute mer ainsi que le développement portuaire et industriel de la Flandre, actuellement agraire.

par **Sirda** Dim 25 Juin 2023 - 15:59

Devlet-i ʿaliyye-i ʿos̲mâniyye

Etat ottoman exalté

Istanbakou.

................Après quelques semaines de calme relatif au sein du Gouvernement impérial, les différentes factions se mettent chacune en ordre de bataille pour gagner cette lutte interne dont le vainqueur dirigera l’Empire - ou ce qu’il en restera. Profitant de sa position de force, Enver Pacha s’est rendu en République démocratique d’Azerbaïdjan, pour réitérer - officiellement, cette fois - l’offre qu’il avait faite aux élites panturques du pays : l’union. Pour le nouveau ministre des Affaires étrangères, azéris et turcs ne forment qu’un seul peuple voué à s’unir et à se fondre dans un seul et même Etat. Après des siècles de séparation, “il est temps de rassembler cette grande famille turque dans une même maison” selon Ismaïl Enver, moyennant, bien sûr, quelques accommodements raisonnables quant à l’organisation interne de l’Azerbaïdjan qui sera largement préservée - après tout, les dirigeants de l’Empire et de la République partagent la même vision.

................Reste à voir si Bakou est prête, ou non, à franchir le pas et à mettre en application son idéologie jeune-turque jusqu’au bout, c’est-à-dire jusqu’à la réunification de tous les territoires turcs du monde. Si, lors du précédent congrès du Comité Union et Progrès, le panturquisme a été réaffirmé comme idéologie fondamentale du parti devant être promue, l’ottomanisme l’est aussi - certes, surtout pour ne pas exclure les territoires arabes. Des territoires qui pourraient connaître de nouveaux remous si l’Azerbaïdjan décidait, effectivement, de se fondre dans l’Empire, car la majorité démographique turcique deviendrait alors de plus en plus écrasante et renforcerait d’autant plus la domination turque, au détriment des minorités qui le composent. Mais, pour beaucoup de dirigeants jeunes-turcs ottomans, deux millions d’azéris valent bien cinq millions d’arabes. Pour certains, réduire l’Empire à sa portion véritablement turque ne serait peut-être pas un mal, à condition de conserver un certain pouvoir sur les anciens territoires, bien sûr.

Le Sultan de Roum.

................Les récentes déclarations du Tsar Ferdinand de Bulgarie ne sont pas passées inaperçues à Constantinople. Le nationalisme bulgare ouvertement exprimé, chose somme toute naturelle, inquiète la Sublime Porte et surtout les Jeunes-Turcs, qui n’oublient pas que Salonique, ville où ils sont nés, est aux mains des Bulgares. La question balkanique est vive, au sein du Gouvernement, entre d’une part, les nostalgiques de la Roumélie rêvant de reconquérir la Thrace, la Macédoine et l’Albanie, voire la Grèce ; et d’autre part les réalistes, qui constatent le solide soutien de Berlin envers Sofia et du risque de défaite en cas d’attitude agressive à l’endroit de cette dernière. Tout l’enjeu de ces débats est simple : près d’un million de Turcs vivent en Bulgarie, pour moitié dans le pays avant guerre, pour un tiers en Thrace et pour le reste en Macédoine. Ce qui est loin d’être anodin, pour un pays d’environ sept millions d’habitants. Pour Constantinople, deux possibilités s’offrent : soit la revendication de la Roumélie, au nom de l’unification des peuples turcs - quitte à avoir six millions de non-turcs supplémentaires menaçant la stabilité intérieure -, soit la négociation pour faire revenir à la maison tous ces Turcs.

................La deuxième solution est, pour l’instant, privilégiée par les autorités ottomanes. Le pays sort de près d’une décennie de guerre, et une guerre face à une Bulgarie sous stéroïde pouvant prendre Constantinople en deux semaines serait catastrophique pour ce qu’il reste de crédibilité de l’Empire, tant auprès de ses propres peuples que des pays étrangers. De surcroît, faire venir plusieurs centaines de milliers de Turcs des Balkans permettrait de repeupler certaines régions vidées de leur population, mais aussi renforcer la présence démographique turque dans les territoires arabes. Ainsi, l’ambassadeur ottoman auprès du Tsarat de Bulgarie a officiellement adressé au ministre des affaires étrangères bulgares une proposition d’accord d’échanges de population relativement simple : les Turcs de Bulgarie partent pour l’Empire, les Bulgares de l’Empire partent pour le Tsarat. Un échange certes totalement déséquilibré pour Sofia, qui perdrait plus d’habitants qu’elle n’en récupérerait, mais qui gagnerait une homogénéité démographique.

par **Shikkoku** Dim 25 Juin 2023 - 16:25

Le gouvernement Auguste Isaac :

C'est Auguste Isaac, conservateur proche des milieux de l'industrie lyonnaise qui est nommé Président du Conseil des Ministres par le Président Clémenceau.

Auguste Isaac

Celui-ci a été choisi par la Fédération Républicaine pour à la fois son expérience dans l'Industrie mais également son expérience internationale, en tant qu'ancien membre du conseil d'administration du Canal de Suez ou des Chemins de Fer Français par exemple. C'est un solide homme d'affaire qui prend la tête de la France.

Il nomme le cabinet suivant, satisfaisant grandement l'Assemblée Nationale dominée par une coalition de la Fédération Républicaine (160 députés), l'Alliance démocratique (85 députés) et une partie des Radicaux Indépendants (55 députés) pour s'assurer une majorité de 300 voix sur les 290 requises.

Ministre des Affaires Etrangères : Alexandre Millerand (SE)
Ministre de la Guerre : Louis Barthou (AD)
Ministre de la Justice : Laurent Bonnevay (FR)
Ministre de l'Intérieur : Louis Loucheur (FR)
Ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts : Léon Bérard (AD)
Ministre de la Marine : Flaminius Raiberti (FR)
Ministre du Commerce et de l'Industrie : Auguste Isaac (FR)
Ministre des Finances : Charles de Lasteyrie (FR)
Ministre des Travaux Publics : Yves Le Trocquer (FR)
Ministre de l'Agriculture : Edmond Lefebvre du Prey (FR)
Ministre des Colonies : Paul Strauss (RI)
Ministre du Travail : Laurent Eynac (RI)
Ministre des Pensions, Primes et Allocations de guerre : André Maginot (FR)
Ministre de l’Hygiène, de l’Assistance et des Prévoyances sociales : Georges Leredu (FR)

On notera la création du Ministre des Pensions, Primes et Allocations de guerre mené par monsieur Maginot. Le Ministère a été crée pour pallier aux soucis liés aux indemnisations militaires.

Communiqué à l'Allemagne, la Belgique et l'Espagne :

Le Ministre des Affaires Etrangères de la République française accepte la réception de délégations diplomatiques allemande, belge et espagnole afin de discuter des lignes de force de la reconstruction économique de l'Europe de l'ouest.

par **Rêveur_Lucide** Dim 25 Juin 2023 - 16:44

Empire Allemand
Deutsches Reich

"Pour la libération de mes camarades!"

V1919 - Topic Officiel - Année 1920 Haase_1905

Bien loin des préoccupations principales du Reich, entre guerre contre le Japon, contrôle des passeports et Mitteleuropa, Hugo Haase ne réclame qu'une seule chose:

Je n'ai en face de moi que des hommes qui prétendent jouer un jeu démocratique. Messieurs, dites moi, quelle démocratie dans une assemblée qui se refuse à écouter ceux qui n'ont jamais voulu la guerre, le tombeau de plus de millions de personnes partout en Europe?
[...]
Pour cette raison, je demandes à ce que ce soit les anti-démocrates qui partent de cette assemblée. Laissez mes véritables camarades parlez ici, plutôt que de les emprisonner lâchement! Libérez Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg!

Un discours qui se sera très vite vu interrompue par le violent lancer de chaussure de Wolfgang Kapp contre son opposant d'extrême-gauche, avant un recadrage en droit de l'ensemble des députés de l'hémicycle. Sacré Reichstag.

par **Shikkoku** Dim 25 Juin 2023 - 17:00

Mise en alerte des colonies du Pacifique :

La France dispose dans l'Océan Pacifique de plusieurs colonies. La Nouvelle-Calédonie, la Polynésie et les îles de Wallis & Futuna sont sous tutelle française.

Au vu des récents développements de la politique étrangère japonaise et de l'apparente impossibilité pour Berlin et Tokyo de trouver une solution diplomatique à leurs différents, le Président du Conseil Auguste Isaac a ordonné aux gouverneurs de ces trois colonies de se tenir prêts à la possibilité d'une invasion japonaise.

La missive, secrète, fait doucement rire tant à Papeete que Nouméa. La France, fortement réduite dans sa puissance militaire et navale dans le Pacifique, ne dispose dans les faits que 120 soldats à Papeete et environ 150 à Nouméa. Il n'existe d'ailleurs, à l'est de l'Indochine française, aucun navire militaire français. On serre donc les dents dans le Pacifique français en espérant que la guerre ne s'étende pas aux territoires de la République.

par **Sirda** Dim 25 Juin 2023 - 17:39

Devlet-i ʿaliyye-i ʿos̲mâniyye

Etat ottoman exalté

Les richesses de l’Orient.

................C’était l’un des grands points ayant remporté une certaine unanimité lors du congrès du 30 octobre 1919 : l’économie, et sa reprise en main par l’Empire, et son développement en prenant comme modèle le Japon. Conscient que la modernité passe par une économie forte capable de produire des richesses plutôt que de les importer, le Gouvernement a procédé à plusieurs nationalisations d’importances. La première est celle de la Bank-ı Osmanî-i Şahane fondée en 1856 sous la pression de Londres et de Paris pour prendre en main financièrement l’Empire. Le symbole est fort, et la victoire de la Triplice permet à Constantinople de dégager les financiers anglais et français de cette banque qui devient officiellement la banque centrale de l’Empire, chargée de l’émission de la monnaie et de la stabilité monétaire, et désormais placée sous la direction de l’ancien ministre des Finances et économiste Mehmed Cavid.

................La Banque impériale ottomane perd néanmoins ses activités commerciales, afin de se concentrer purement sur ses missions de banque centrale. Lesdites activités sont dévolues à la Banque nationale de Turquie, fondée par les Anglais et elle aussi nationalisée. La nationalisation de cette seconde revêt d’une importance économique capitale, puisqu’elle possède la moitié des parts de la Turkish Petroleum Company, dont les parts anglaises et néerlandaises sont également nationalisées sans compensation financière, permettant à Constantinople de posséder 75% de la compagnie. Un contrôle qui devrait se réduire, avec la nécessité de trouver des capitaux pour développer l’exploration et l’exploitation de l’or noir, dont on sait que la Mésopotamie regorge sans savoir où précisément pour l’instant, et qui promet de grasses recettes pour un Empire en manque d’argent - et qui doit payer ses dettes envers l’Allemagne.

................A propos de dette, la controversée Ottoman Public Debt Administration connaît un sort similaire, avec une reprise en main énergique de l’Etat, qui exclut les gouvernements européens anciennement ennemis et la place sous la supervision du Ministère des Finances, avec le retrait des prérogatives fiscales jugées iniques qui lui avaient été attribuées. Néanmoins, Constantinople tient à rassurer ses créanciers : comme avant la Grande Guerre, l’Empire payera ses dettes, et en gage de bonne volonté, une partie du budget du gouvernement est nominalement affectée au remboursement des emprunts contractés - plutôt que, jusqu’ici, des impôts et taxes nominalement désignés et répartis sur une partie et non la totalité du territoire -, tandis que les principaux alliés conservent des représentants au sein de cette agence. Une dette dont le fardeau s’allège, puisque l’essentielle partie est détenue par la Banque impériale ottomane grâce aux fonds apportés par Londres et Paris à l’époque, et qui se retrouvent temporairement neutralisés, l’acquittement des créances envers les pays étrangers étant prioritaire pour réduire les pressions, bien que l’Empire continue d’emprunter.

................Les chemins de fer connaissent un destin similaire aux établissements bancaires détenus par les Anglais et les Français, et subissent eux aussi une nationalisation et un regroupement au sein de la Société ottomane des chemins de fer, possédée majoritairement par l’Etat et pour partie par des investisseurs allemands et autrichiens dont les intérêts sont préservés dans toutes ces mesures, et qui détient désormais le monopole des voies ferrées dans l’Empire. Enfin, et plus largement, de nombreux propriétaires Anglais et Français sont expropriés de leurs établissements commerciaux, qui passent aux mains généralement des Turcs, et souvent de membres des familles dirigeantes de la CUP. La France, qui représentait à elle seule la moitié des investissements étrangers dans l’Empire en 1914, est naturellement la plus touchée par ces mesures, l’Angleterre l’étant dans une moindre mesure - sa puissance militaire contraignant Constantinople à moins durement sévir contre ses intérêts dans l’Empire. Bien évidemment, de nombreux régimes dérogatoires consentis sont dénoncés, à l’instar des capitulations envers Paris.

par **Skorm123** Dim 25 Juin 2023 - 18:02

Österreichisch-Ungarische

Monarchie

Osztrák-Magyar Monarchia

Empire d’Autriche-Hongrie

Projet de loi sur le suffrage universel.

Le Reichsrat de Vienne, parlement de la partie Cisleithanienne de l’empire, est en ébullition. Pour cause, après plusieurs semaines d’écriture, le gouvernement de Karl Renner vient de déposer un projet de loi visant à réformer le système d’élection des royaumes et pays représentés au Conseil d’Empire. Le projet vise notamment à devenir un pays à suffrage universel avec le vote des femmes mais également de doter le pays d’outils législatifs pour rendre le parlement plus solide et moderne. Outre les arguments misogynes habituelle, d’autres arguments valables ressortent du lot.

Aujourd’hui, le parlement a réussi à retrouver un semblant de fonctionnalité du fait que la Cisleithanie ait perdue des territoires. En effet, avant la guerre le Conseil d’Empire était divisé par idéologie et par nationalité, donnant des dizaines de micro-parties et la gouvernance se faisait par alliances de circonstances. Le Reichsrat était donc, pour les dernières années d’avant-guerre, un joyeux bordel. Avec la perte des minorités, italiennes, slovènes, Ukrainiennes et Polonaises, le Reichsrat s’est retrouvé divisé en deux nationalités uniquement, les tchèques et les allemands. Ce qui permet un équilibre des forces bien plus importants, à l’avantage des allemands (plus nombreux que les tchèques). Cet équilibre pourrait être troublé par une nouvelle classe politique, les femmes, dont les conservateurs sont effrayés. Pour eux, cela causerait leur fin car les femmes auraient tendance à voter plus libéral et socialistes que les hommes. C’est pourquoi tout sera fait pour stopper ce projet de loi.

Outre cette expectation, la loi répond à la seconde critique : le cout des élections. Pour toucher 10 millions d’électeurs, il faut beaucoup plus de budget que pour toucher 5 millions de personnes. Un dispositif sera mis en place, chaque partie qui feront plus de 5% aux élections seront intégralement remboursés, dans une limite fixée auparavant par un comité multiparti de 60 députés, chargé de surveiller les élections du début jusqu’à la fin. Le dépassement est autorisé mais sera entièrement à la charge des partis politiques. L’objectif affiché est d’éviter que les partis s’endettent et acceptent des financements non recommandables (corruption). En effet, pour justifier leurs budget une commission multi-parties sera établis pour vérifier et accepter (ou refuser) les remboursements. L’idée est de réguler tout cet environnement, et le rendre plus efficace. Pour Renner, le fait de rembourser qu’à certains, les plus gros, obligera les partis politiques à s’unifier, et donc à réduire grandement les petits partis qui seront dilués dans les plus gros et à stabiliser un parlement et le rendre plus efficace.

Un autre dispositif prévoit une limite de financement par personne, à une limite là encore prévu par le comité chargé de vérifier les élections. Le but étant toujours d’éviter de trop devoir à une certaine catégorie de population, sans les citer, les bourgeois et nobles autrichiens qui sont conservateurs. Le premier ministre reste socialiste et donc naturellement contre ces personnes.

Le gouvernement est chanceux, les conservateurs, et autres éléments de droite du pays restent fixés sur le droit de vote des femmes, alors que les autres dispositifs permettront de moderniser le Reichsrat tout en réduisant l’importance des micro-partis et des conservateurs au profit des libéraux et socialistes. Une aubaine, et un coup de poker important.

par **Mirage** Dim 25 Juin 2023 - 18:15

The United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland

The Old chaps

Un vieil homme emmitouflé dans un grand manteau, le visage partiellement caché par un chapeau bien enfoncé sur son crâne pénétra discrètement par une porte dissimulée dans Buckingham palace. Alors qu'il retirait son chapeau, apparu le visage de l'ancien chef de gouvernement, David Lloyd George. Un valet se précipita auprès de lui.
- Monsieur le Premier ministre. Sa Majesté vous attend dans ses appartements.
- Norbert.. appelez moi David, depuis le temps que l'on se connait. Et puis vous savez bien que je ne suis plus Premier ministre depuis un certain temps. J'ai laissé cette lourde tâche à monsieur Churchill. Lloyd George avait dit cette phrase avec un certain sarcasme qu'il avait accompagné de son légendaire sourire malicieux. Le majordome répondit par un ricanement révélant une certaine complicité. Churchill n'était pas très apprécié au sein de la famille royale.
- Vous connaissez le chemin, je ne vous accompagne pas.

Lorsque Lloyd George pénétra dans le petit salon où il avait l'habitude de retrouver Georges V, le vieux monarque était assis dans un large fauteuil, un feu brûlait dans la cheminé, les rideaux étaient fermés. A l'arrivée de son visiteur, le roi se leva pour remplir deux grands verres de whisky.
- Du Kilbeggan, eh ben, ça fais longtemps que je n'en ai pas bu.
- Il y a encore des irlandais qui m'apprécient il faut croire.

Georges V souriait, il était visiblement heureux d'avoir une visite de qualité, celle d'un vieux camarade de route. Les deux hommes avaient le sentiment de se comprendre et l'expérience de la guerre avait fait d'eux des amis très proches. La discussion se développait rapidement vers une multitude de sujets qui s'entremêlaient. Le roi semblait très intéressé par l'avis de Lloyd George sur l'état du pays. Evidemment, Churchill et le siens en prenaient bien souvent pour leur grade au fil de la discussion. Soudain, Lloyd George évoqua une rencontre récente, un émigré russe, un révolutionnaire qui avait du fuir, un homme nommé Lénine.
- Tu sais, je l'ai rencontré par l'intermédiaire d'un ami travailliste, il est protégé par le Trade Union Congress qui lui offre du travail dans certains de ces journaux. Bon c'est un maximaliste, mais en discutant avec lui je me suis rendu compte de quelque chose. Toi et moi, que nous le voulions ou non nous avons clos le siècle précédent, avec panache je ne dis pas, mais nous sommes des hommes du passé, pas des hommes du XXème siècle. Aussi radical soit-il, ce Lénine et ceux de sa trempe ce sont des hommes du siècle, ce sont eux qui feront le futur, nous n'avons plus rien à offrir, la guerre a tout changé, et il le fallait. Lloyd George marqua une pause. Georges V écoutait son ami les jambe croisé, il tenait son verre à la main et regardait dans le vide. Il semblait réfléchir. Le gallois reprit la parole.
- Moi cette histoire de socialisme tu sais. Finalement, c'est quelque chose de proches de leurs solutions que j'ai du appliquer au pays pendant la guerre. Certes c'est violent mais diablement efficace. La guerre a ouvert un siècle d'extrême violence, et nous n'en sortirons que par l'extrême violence, j'en suis sur.
- Tu n'as pas tort.. Murmura le roi.
- Le socialisme des insurgés de Paris en 1871 ou des ouvriers allemands, lui il n'a pas d'avenir. D'ailleurs regarde, les ouvriers allemands ont prit le pouvoir et pourtant rien, le Kaiser trône tranquillement dans son palais, les bourgeois allemands n'ont jamais été aussi heureux qu'en ce moment. Nous en discutions avec ce russe et il me disait que le socialisme du XXème siècle sera un socialisme des tranchées. Quelque chose de sérieux.
- Je suis surement trop vieux mais je n'aurais jamais imaginé Lloyd George se convertir au socialisme, surtout pas sous l'influence d'un russe.
- Je m'en fiche du socialisme, je n'ai plus de rôle, j'essaye juste de comprendre comment notre vieux pays pourrait s'en sortir. Comment il pourrait accomplir son rajeunissement. Le socialisme ou autre chose je m'en fout. Mais ce n'est pas Churchill qui trouvera la solution, crois moi, il faut écouter les jeunes, ceux qui ont donné leur sang dans la Somme ou dans le désert arabe.

par **Pierremenez** Dim 25 Juin 2023 - 21:26

Regno d'Italia

Généralités

Innsbruck la perle des Alpes italiennes

Le statut d'autonomie des régions du Tyrol

Comme il a été convenu lors de sa tournée dans le Tyrol, Paolo Boselli allait tenir sa promesse. Si depuis la fin de la guerre, l'ex-région impériale ne connut guère de changement notable dans son administration, grâce à l'esprit pragmatique du président du conseil, ce dernier prônant la décision unilatérale de maintenir les fonctionnaires austro-hongrois. Cette solution n'était que transitoire et l'heure est venue d'incorporer cette structure à celle mise en place dans l'ensemble du Royaume. Ainsi, depuis l'application du traité de Vérone, un groupe de travail s'est attelé à l'élaboration du statut spécial des provinces tyroliennes, excluant le Trentin.

C'est pourquoi, sur la base de ce travail de longue haleine, est votée la loi de "gestion administrative des régions du Tyrol à majorité germanophone". Cette loi entérine le statut spécial de ces régions avec l'instauration d'une administration publique bilingue, la mise en place de compétences étendues dans le domaine de la culture, de l'éducation, d'économie et d'aménagement du territoire. Pour appliquer concrètement cela, le gouvernement Boselli va créer les institutions suivantes :

- Le Consiglio regionale (Conseil régional), qui est l'organe législatif de la région.
- La Giunta regionale (Junte régionale), l'instance exécutive.

À la tête du Consiglio regionale, nous trouverons un président élu par les conseillers régionaux et qui présidera également la Giunta régionale. Il désigne ses assesseurs qui siégeront dans la Giunta et dirigeront les services administratifs de la région. Pour que cette organisation soit effective, le pouvoir romain décide d'organiser des élections régionales dans le Tyrol du Nord et du Sud (à l'exception du Trentin) en juin 1920. S'ensuivra en fin d'année un vote du parlement pour l'ajout dans le Statut albertin (constitution du royaume) des spécificités d'autonomie des deux régions tyroliennes.

par **Thalassin** Dim 25 Juin 2023 - 22:22

V1919 - Topic Officiel - Année 1920 352-92

La tsarine

Toute la matinée de Noël a été une panique complète pour les officiels moscovites. Le couronnement est une affaire sérieuse, et le nombre de personnes venues pour y assister se compte dans les centaines de milliers. De surcroît, un spectre plane sur le couronnement. Pas celui du communisme cette fois, mais celui du couronnement de Nicolas II en 1896. Plus de 1300 personnes avaient perdu la vie dans la bousculade qui est entrée dans l’histoire sous le nom de tragédie de Khodynka. En plus de cela, le choix de faire se dérouler la cérémonie à Noël rend le défi logistique encore plus compliqué. Un peu partout, des fonctionnaires s’emploient à poser des sacs de charbon à proximité des multiples feux installés pour protéger la foule du froid mordant du janvier moscovite.

Fort heureusement, une fois les moujiks amassés autour des barrières, les mouvements de foule sont contenus. Il faut dire que si les autorités avaient planifié en fonction du précédent couronnement qui avait attiré un demi-million de personnes, ce n’est que la moitié badauds qui sont présents. La monarchie n’a plus autant la cote dans un contexte de campagne électorale, et bien des gens sont restés chez eux pour fêter Noël à l’église locale puis en famille. Pour ceux qui sont là, ils ont droit à un magnifique gobelet en métal émaillé. Si ceux de Nicolas II étaient ornés des initiales du couple impérial, il a été décidé cette fois-ci de ne pas mettre en avant la personnalité de la nouvelle tsarine, mais de décorer la chose d’une représentation de la Vierge Marie, dont l’impératrice partage le nom. Les heureux badauds repartent également avec un sac d’un kilo de fruits secs et une saucisse. De quoi bien se régaler en famille.

La cérémonie en elle-même peut être décrite comme décevante pour les amateurs de couronnements et autres célébrations monarchiques. Par exemple, aucun invité étranger autre que les ambassadeurs en Russie n’ont été conviés : se retrouver avec les princes allemands et leurs rejetons monarques à travers l’Europe mettrait la hchouma sur la tsarine. Même les deux monarques d’Asie centrale russe ne sont pas présents, ayant préféré assurer leur présence sur leur trône au vu du bouillonnement contestataire qui vise leurs pouvoirs. Pour des raisons budgétaires, les parades et performances musicales ont été réduites au strict minimum. Un défilé de régiments de cavalerie et quelques chants populaires. L’événement le plus impressionnant est sans doute une procession orthodoxe rassemblant 20 000 croyants qui a traversé Moscou jusque la cathédrale de la Dormition du Kremlin ou le couronnement en tant que tel a été célébré. Fait notable, le couronnement a été opéré par le patriarche Tikhon, premier patriarche russe depuis des siècles élu par ses pairs à la faveur de l’abandon du Saint-Synode. Ce qui ne manquera également pas de provoquer l’indignation parmi le reste des puissances du continent européen est la titulature choisie pour la tsarine – après l’accord et l’implication majeure de la régence – qui prend le parti de conserver les titres de certains territoires perdus pendant la guerre tels que l’Ukraine, le Belarus ou encore l’Arménie. Un défi symbolique contre l’ordre mitteleuropéen, que la Russie n’a évidemment pas les moyens d’appuyer d’actes matériels.

Une fois cela fait, Marie I s’est rendue sur le champ de foire pour se montrer à une foule généralement joyeuse, malgré quelques sifflets isolés. Pas d’anarchistes venus commettre un attentat non plus, au grand soulagement de la mairie de Moscou. La Russie semble entrer dans une nouvelle ère. Ou est-ce seulement une pause dans le chaos post-1917 ?

Marie, Impératrice de toutes les Russies, de Moscou, Kiev, Vladimir, Novgorod, Tsarine de Kazan, Tsarine d’Astrakhan, Tsarine de Sibérie, Tsarine du Chersonèse Taurique, Seigneur de Pskov, et Grande Duchesse de Smolensk, Volhynie, Podolie, Princesse de Carélie, Tver, Ougrie, Perm, Vyatka, Bulgarie, et autres territoires; Seigneur et Grande Duchesse de Nijni Novgorod, Tchernigov; Souveraine de Riazan, Polotsk, Rostov, Iaroslavl, Beloozero, Oudoria, Obdorie, Kondie, Vitebsk, Mstislav, et tous les territoires du nord; Souveraine des terres kabardes et des territoires arméniens; Souveraine héréditaire et Seigneur des Tcherkesses et des Princes Montagnards et autres; Seigneur du Turkestan, et ainsi de suite

par **Shikkoku** Dim 25 Juin 2023 - 22:37

Communiqué à la Russie :

Le Président de la République George Clémenceau apporte ses plus vives félicitations à la Tsarine Marie I. La stabilité retrouvée dont semble jouir la Russie est une bonne nouvelle, pour le peuple russe avant tout, qui a du faire face à de terribles traumatismes dans les dernières années, mais également pour l'Europe et le Monde.

Maurice Paléologue, ambassadeur de France en Russie

Au nom de la République française, veuillez accepter la lettre de crédence qui sera apportée à la Tsarine par M. Paléologue, ambassadeur de France en Russie lors de la Grande Guerre et dont le gouvernement français a décidé de renouveler la mission, après un hiatus de trois ans.

par **Jhe** Dim 25 Juin 2023 - 23:11

United States of America

Janvier 1920 : le texan et le chancelier

Après un long voyage en bateau à travers l’Atlantique, puis en train à travers la France et l’Allemagne, le Colonel House est finalement arrivé à Berlin. Accompagné de quelques collaborateurs triés sur le volet seulement, l’envoyé du Président Fairbanks a voyagé de façon discrète et en potassant ses dossiers (notamment afin de ne rien rater de l’actualité politique européenne, très chargée en ce moment). Mais sa venue en Allemagne avait naturellement été préparée en amont et, sitôt arrivé à la gare de Lehrte, des représentants du ministère des Affaires étrangères du Reich parlant un Anglais impeccable ont accueilli avec le plus grand respect la petite délégation américaine. Parmi eux des diplomates que le Texan avait déjà rencontré lors de sa première visite en Allemagne, ce qui a grandement facilité la prise de contact.

Le Colonel et ses collaborateurs ont ensuite été conduit vers l’hôtel où ils résideront le temps de leur séjour dans la capitale allemande. Après un peu de repos bien mérité, l’émissaire du Président des États-Unis s’est entretenu de façon plus approfondie avec les fonctionnaires du ministère des Affaires étrangères chargés de l’accueillir et de prendre langue avec lui. Et très vite ses interlocuteurs lui ont annoncé qu’il allait rencontrer le nouveau chancelier, Friedrich Ebert, dès le lendemain et qu’il pourrait ainsi lui exposer directement le message du Président Fairbanks.

S’il s’attendait certes à rencontrer des responsables de haut rang, Edward M. House ne pensait pas être reçu par le chancelier en personne, encore moins dans des délais aussi brefs. Avant de se rendre à la chancellerie le yankee a donc passé son après-midi et une grande partie de la soirée à se renseigner sur le nouveau chef du gouvernement allemand issu des rangs du SPD afin de ne pas passer pour un amateur et de ne commettre aucune gaffe.

Le lendemain, l’envoyé de la Maison Blanche a été reçu de façon très cordiale par le chancelier pour un entretien en tête-à-tête, avec seulement un interprète pour faciliter la communication.

Fidèle à lui-même, le Texan n’y est pas allé par quatre chemins et a déclaré sans ambages au dirigeant allemand que les États-Unis entendent bel et bien revenir à une politique isolationniste vis-à-vis des affaires européennes et qu’ils ne s’ingéreront donc pas dans les relations entre l’Allemagne, désormais en position de force, et les autres États du vieux continent. Toutefois, comme le rappelle le Colonel au chancelier, les États-Unis ont des intérêts en Europe et ne pourront disparaître totalement du paysage, notamment au point de vue financier puisque la France et la Grande-Bretagne doivent des sommes considérables aux banques américaines. A ce propos, l’émissaire du Président des USA tente, par de subtiles questions, d’amener son interlocuteur à lui en dire plus sur la façon dont l’Allemagne compte se comporter vis-à-vis de la France en ce qui concerne le paiement des indemnités de guerre (étalement des paiements ? Pression financière immédiate ?…).

Plus largement, House assure le chef du gouvernement du Kaiser que les États-Unis entendent à l’avenir entretenir les meilleures relations possibles avec l’Allemagne, tant que celle-ci ne s’ingère pas de façon excessive dans les affaires du continent américain, chasse gardée de Washington conformément à la doctrine Monroe qui est l’un des principes fondamentaux de la diplomatie états-uniennes. En clair : Washington restera en dehors des affaires européennes si Berlin reste en dehors des affaires américaines. Donnant-donnant.

En ce qui concerne les relations diplomatiques, le Colonel propose la réouverture dans les plus brefs délais d’une ambassade américaine à Berlin et d’une ambassade allemande à Washington. Des liens diplomatiques normaux, avec des ambassadeurs de plein droit, seraient ainsi rétablis, marquant définitivement la fin de la séquence ouverte début 1917 lorsque le Président Hughes avait rompu les relations diplomatiques avec le Reich.

Enfin, Edward House a rappelé au chancelier, comme celui-ci s’y attendait, le jugement du tribunal d’arbitrage international qui avait reconnu en 1916 la légalité de la guerre sous-marine à outrance tout en imposant à Berlin d’indemniser les pays neutres (dont les États-Unis jusqu’au début de l’année 1917) pour les dégâts matériels et humains causés par les U-Boot. Pour régler ce dossier sensible, une commission réunissant des délégués allemands, américains et des anciens pays neutres concernés pourrait se réunir dans un pays tiers (par exemple la Suisse) pour discuter des modalités de l’indemnisation. Faute d’accord sur ce point, cette question pourrait empoisonner les relations germano-américaines pour longtemps, nombre de familles états-uniennes et d’armateurs n’ayant pas oublié les horreurs de la guerre sous-marine. En outre un accord sur ce dossier permettrait de solder définitivement le passif de la guerre et de passer à autre chose.

par **Mirage** Dim 25 Juin 2023 - 23:23

The United Kingdom of Great Britain and Ireland

The Strike

Une petite colonne d’hommes en uniformes, coquelicot en papier cousu sur la poitrine et brassard de tissu rouge enfilé au niveau du biceps droit, arrivait d’un bon pas devant un puits de mine relié aux charbonnages de Swansea. Il faisait encore nuit, c’était le petit matin. La grève avait été voté par les gars du syndicat il y a deux jours de cela et le piquet avait tenu sans soucis depuis. Mais aujourd’hui c’était du sérieux, les sources du syndicat annonçaient qu’une bande de jamaïcains arrivés pendant la guerre pour travailler à la mine et qui campaient dans un bidonville au sud de la ville depuis la perte de leur travail à cause de la démobilisation avaient été mobilisés par le patron pour casser la grève. Ils allaient être escortés par la police et il allait falloir les stopper, par la force si nécessaire.

La petite troupe était constituée de membres du Veterans council de Swansea et était menée par Joseph. Ils avaient amené des manches de pioche et des armes de poing pour se défendre mais ne prévoyaient pas d’employer la force armée sauf en cas de dernier recours, si les flics ouvraient le feu en premier. Joseph ne put s’empêcher de remarquer que le drapeau rouge de la classe ouvrière, dont on ne percevait à peine la couleur que grâce à la lune, flottait majestueusement au dessus du puits de mine. Les charbonnages de Swansea avaient connu leur lots de batailles entre les mineurs et les patrons depuis qu’ils existaient, mais jamais, de mémoire de syndicaliste, le drapeau rouge n’avait flotté sur eux. Cela lui donna un petit pincement au cœur. Il ne s’était pas battu pour rien. Il ne se battait pas pour rien. Le piquet de grève ressemblait à n’importe quel piquet de grève hivernal. Quelques feu de camps et de la stout très forte pour se réchauffer, du lard et des haricots en train de chauffer, des hommes en train de dormir, d’autres somnolant, attendant la relève des grévistes du matin pour rentrer dormir chez eux.

Soudain un homme cria, ils arrivaient. Au loin, on percevait les faibles lumières de phares et un nuage de poussière soulevés par une colonne de camion empruntant la route menant à la mine. C’était les jamaïcains. Lorsqu’ils débarquèrent des camions, le chef des bobbys paru surpris et s’approcha du groupe d’hommes en uniforme, il demanda à parler avec le chef alors Joseph fit deux pas en avant. Le policier lui avoua sa surprise de voir des miliciens en uniforme de l’armée présents ici alors Joseph lui répondit qu’ils étaient membres du conseil d’anciens combattants de Swansea et qu’il protégeraient le piquet de grève de leurs camarades par la force si il le fallait. Prit au dépourvu, le flic laissa échapper qu’il n’était pas sûr que ses gars soient capable de frapper des anciens combattants. Prenant conscience de sa bourde lors du silence gênant qui suivi, il se retira et prépara la confrontation. La confrontation eut bien lieu, très violente. Heureusement aucun coup de feu ne fut tiré mais un policier perdu la vie et une trentaine de blessés furent dénombrés deux deux côtés. Joseph fut arrêté, ce n’était pas la première fois de sa vie militante, ce n’était pas non la première fois qu’il était débarqué à Swansea devant le commissariat général. Mais cette fois-ci, alors qu’il n’avait reçu lors de ses précédentes expériences que des regards méprisants des badauds, il senti qu’il était observé avec respect par les passants.

par **Skorm123** Lun 26 Juin 2023 - 0:04

Österreichisch-Ungarische

Monarchie

Osztrák-Magyar Monarchia

Empire d’Autriche-Hongrie

Réforme économique et budgétaire.

(Si flemme, lisez uniquement le dernier paragraphe.)

L’Autriche-Hongrie va légèrement mieux que depuis la fin de la guerre, mais le pays reste exsangue. Et pour cause, problèmes structuraux ne sont toujours pas réglés, et la dette est trop lourde pour l’économie et le budget de l’Etat. Celle-ci correspond à un peu plus de 25 milliards de krone (100% du PIB), soit une taille importante que les deux budgets étatiques, de la Cis et le Transleithanie ne peuvent payer de façon traditionnelle. Le président-ministre Karl Renner a rencontré une nouvelle fois le premier ministre Sandor Wekerle afin de tenir une feuille de route sur le remboursement de la dette. Le plan vise à mettre en coopération les domaines budgétaires, financier et économique. Pour une fois, les deux chefs du gouvernement se sont rapidement trouvés en accords pour coopérer dans ce domaine, la survie des deux entités en dépends. On pourrait penser que cela n’est pas important, la France, la Russie et l’Ukraine doivent e effet payer une somme de 23.3 milliards marks, mais rien n’est moins sûr que cette dette étalée dans le temps soit intégralement remboursée. Se baser sur uniquement cet espoir serait destructeur. De plus, cela rendrait l’Etat austro-hongrois ultra-dépendant de ces Etats vaincus, et ce n’est pas une bonne idée.

La banque centrale austro-hongroise est l’élément principal du plan austro-hongrois sur le désendettement. Pour se faire, le ministre des finances de Cisleithanie Joseph Schumpeter, celui de Transleithanie Sandor Popovics ainsi que le directeur de la banque centrale Alexander Spitzmüller sont en contact direct et permanent pour répondre aux problématiques budgétaires et de dettes. En premier lieu, il a été décidé de ne pas retourner à la parité or et au contraire de diminuer pendant 3 ans la valeur de la monnaie, de 10% à 15%. L’idée derrière est de diminuer la valeur de la dette. Par exemple imaginons que l’Etat doit 100 krones à une banque, si la valeur de la monnaie diminue de 10%, l’Etat devra toujours 100 krones mais la valeur empruntée aura été d’environ 110 krones. Qui plus est, afin d’atteindre cette diminution, le directeur de la banque centrale Spitzmüller fournira aux gouvernements des emprunts à 0% pour financer les précédentes dettes, on parle alors de financement par l’endettement, ce qui augmente l’inflation et donc diminue la valeur monétaire par l’augmentation de la masse de celle-ci. Même si 10 à 15% parait important, en réalité cette diminution de la valeur du krone reste anecdotique, l’inflation post-guerre reste important du fait du flux important de monnaie en circulation et à la reprise économique. La population n’appréciera pas, et la monnaie pourrait se faire attaquer mais toutefois le conseil des trois a préalablement préparé les entités économiques aux réformes à venir, pour éviter la panique sur les marchés financier.

Si la finance est importante, le budget lui aussi devrait se réformer. En premier lieu, la coopération des deux gouvernements de Trans et Cisleithanie sur les taxes afin d’essayer de les rendre plus communes, et éviter une concurrence entre les deux qui est dommageable. Le pire étant les douanes qui sont effectifs entre les deux parties de l’empire. Si la Hongrie est peu encline à changer ses différentes taxes, elle a montré des avancés sur les douanes car la perte des régions productrices de matières premières de Cisleithanie a boosté la production minérale de la Transleithanie pour les usines de Bohème et d’Autriche. Les taxes ont diminué mais sont toujours présents, ce qui a augmenté les couts de production industriel et rendu l’import depuis l’Allemagne de certaines matières manufacturées plus rentable et donc diminuant les capacités d’exports de matières premières venu de Transleithanie. Popovics a parlé au ministre du commerce de Transleithanie Jozsef Sztenényi afin d’éliminer les taxes sur l’export de matières premières comme le fer ou le cuivre à destination des industries de Cisleithanie, tout en maintenant les autres taxes sur l’industrie pour garder l’avantage compétitif de l’industrie hongroise sur l’industrie autrichienne en Hongrie et éviter une crise économo-diplomatique entre les deux gouvernements.

Ces réformes devraient avoir des couts mitigés pour l’économie du pays : la monnaie qui diminue de valeur donne effectivement un avantage sur l’export mais en même temps le pays peut difficilement exporter à l’international, le principal port Trieste est toujours inaccessible pour l’Autriche-Hongrie et les marchés au-delà de l’Europe sont donc quasiment impossibles à atteindre, sinon passer par les ports allemands et néerlandais. De même que la fin des douanes sur les matières premières entre Trans et Cisleithanie, mais pas certains que la production de fer, de cuivre ou de pétrole puisse suivre, les Alpes autrichiennes ainsi que la Galicie fournissaient à l’époque la majorité de ces productions. L’importation de ces matières est couteuse et donc augmente le cout des produits manufacturés autrichiens. Enfin, l’inflation toujours galopante grève la consommation et déstabilise toujours autant l’empire, causant des grèves dans les usines et parfois même des sabotages. Ces problématiques pourraient s’avérer plus compliqués à gérer au vu de la politique inflationniste du gouvernement qui dégrade un peu plus la qualité de vie des habitants.

par **Mirage** Lun 26 Juin 2023 - 0:19

The United Kingdom of Great Britain and Ireland

The Maze

Thomas asséna un violent coup de tête au soldat ottoman avec lequel il était aux prises, le faisant tomber à terre. Alors que le Royal Marine tentait d’attraper l’arme de poing qu’il portait à la ceinture, un coup de pied désespéré donné par le turc fit lui toucha la main, tordant son pouce. Il décida de s’aplatir de tout son poids sur son adversaire au sol, lui écrasant les bras avec ses genoux et se mit à serrer son cou du plus fort qu’il le pouvait. L’ottoman avait beau se débattre, Thomas avait le dessus physique et ils le savaient tous les deux, alors il ferma les yeux attendis de ressentir le dernier râle qui lui indiquerait qu’il avait définitivement gagné ce corps à corps.

Lorsqu’il rouvrit les yeux, Thomas était dans la pénombre de son baraquement, allongé dans son lit. Il était couvert de sueur et il eut un frisson. Les nuit de l’hiver égyptien pouvaient être drôlement froide. Ce rêve, il le faisait tout le temps depuis que la guerre était terminée. Il revivait en boucle un corps à corps qu’il avait vécu lors de l’attaque d’un campement de l’arrière garde de l’armée ottomane en déroute en Syrie. Comme d’habitude lorsqu’il avait se rêve, il alla courir pour chasser les mauvaises idées. La base navale d’Alexandrie était magnifique dans la nuit et en courant, il apercevait au loin les lumières des navires de la Navy qui accomplissaient jour et nuit depuis quelques jours des aller-retour entre l’Égypte et Malte ou Chypre où était déplacé le quartier général de la Mediteranean Station.

Soudain le clairon retentit, annonçant que son unité allait être bientôt passée en revue, comme tous les matins, et qu’il devait se dépêcher de rejoindre son baraquement afin de s’y préparer. Il tapa un sprint final, fit son lit et se nettoya les aisselles et le visages au gant de toilette pendant que les autres Marines qui dormaient ici émergeaient de leur sommeil. Rapidement, la trentaine d’hommes sortit à bon rythme du bâtiment et en rejoignit une grosse centaine sur un terre plein de la base. Thomas s’était battu aux côtés de la plupart de ces gars à Gallipoli, dans le Sinaï, en Palestine, lors du siège d’Halep. Thomas avait participé en janvier 1918 aux côtés de la plupart de ces gars à la formation du conseil de soldats de l’unité pour soutenir les camarades du front de l’intérieur qui ne demandaient que ce que beaucoup de soldats demandaient depuis longtemps : la participation des gros et des aristos à l’effort de guerre, la mise en place du service militaire indiscriminé pour en finir avec les planqués. Les mêmes planqués qui avaient signé la paix de la honte avec les Frisés quelques mois plus tard. Après la guerre, Thomas était rentré à Belfast pour y retrouver sa femme. Il ne l’y avait pas trouvé, il avait apprit par les voisins que celle-ci avait été tuée par une bande de vagabonds qui l’avaient accusé de fréquenter un protestant lors du chaos provoqué par les émeutes de l’hiver 1917 durant lesquels la police et la plupart de l’administration avait décampé. Les planqués n’avaient même pas été foutus de lui faire savoir que sa femme avait été tué. Lui qui avait voté Sinn Fein quelques mois plus tôt et qui se sentait irlandais jusqu’au bout des doigts de pieds. Il se sentait maintenant égyptien, ou en tout cas n’importe quoi d’autre, et était très malheureux de quitter Alexandrie.

Le Major McKendrick qui les attendaient sur place en vint rapidement aux faits. La compagnie allait quitter Alexandrie pour être transféré à Malte dans la journée. Ils devaient se dépêcher de boucler leurs valises et de faire leurs adieu à ce pays car ils embarquaient sur l’HMS Excelcior à 13h30 pétante. A bord, ils allaient prendre en charge un VIP bien particulier. Saad Zaghloul, qui avait osé remettre en cause l’autorité britannique en Egypte avait été mis aux arrêts sur ordre personnel de Churchill et allait être exilé à Malte sous bonne garde et c’était à Thomas de s’occuper de lui. La ferme volonté du Premier ministre britannique de sauvegarder la domination de la Couronne sur l’Égypte n’en faisait pas non plus un benêt absolu. La fragilité de la position britannique au sein du Sultanat et la montée des tensions en Méditerrannée orientale, en particulier avec l’Empire Ottoman, le poussait à réorganiser le dispositif militaire britannique dans la région autour de région bien plus solidement tenues, Malte et Chypre.

par **Thalassin** Lun 26 Juin 2023 - 2:24

Douma

La tsarine entre dans la salle où la Douma est réunie, en grand habit d'apparat. Sans un mot, elle s'avance jusque sous le pupitre, où une table joliment ornée l'attend. Cérémonieusement, l'impératrice Marie dépose son sceptre sur la table. Elle se dévêtit de sa cape, la plie puis la pose également. Enfin, elle ôte sa couronne et la laisse à côté des deux autres artefacts. Quand elle se redresse, la jeune souveraine voit en face d'elle, sur le mur, au-dessus de la vague de représentants de la nation russe, le tableau d'Ilya Répine représentant son père en Pharaon découvrant la mort de son fils. Elle tremble un moment, puis se ressaisit en voyant passer des employés avec une chape en verre. De quoi sceller le tryptique d'objets. Les symboles du pouvoir impérial sont et resteront enfermés dans la Douma, sous bonne garde de la représentation nationale. La monarque se retire ensuite, sans prendre la parole devant l'assemblée. À la fin de la séance parlementaire, elle recevra un par un chacun des chefs de groupe qui se seront officiellement formés

Populaires-Socialistes : 108
Socialistes-Révolutionnaires : 103
Bolcheviks : 101
Bloc musulman : 35
- Musulmans Indépendants : 30
- Muslim Shuro : 3
- Société Muinil : 2
Mencheviks : 32
Alliance kirghize : 23
- Alash : 18
- Kirghizes : 5
Droite : 18
- Cadets : 17
- Union Chrétienne : 1
KPR : 15
Indépendants listes nationales : 30
- Cosaques : 12
- Fédéralistes Bachkirs : 5
- Dashnaks : 4
- Burnatskom : 3
- Tchouvaches : 3
- Fédéralistes iakoutes : 1
- Bachkirs-Tatars : 1
- Turkmènes : 1
Indépendants de gauche : 10
- Musulmans Socialistes : 7
- Socialistes Indépendants : 3

par **Oldarick** Lun 26 Juin 2023 - 9:39

Empire du Japon - 大日本帝國

De nouveaux droits

Toyotaro travaille de longues heures pour l'Empereur et la patrie. Il se lève à l'aurore, et on le retrouve à son bureau à la Banque du Japon une heure plus tard. Quand tout le monde quitte en milieu d'après-midi, il remplit sa mallette de dossiers et retourne chez lui pour continuer le travail, récupérant un journal au passage. Il continue de travailler jusque tard dans la nuit où il retrouve enfin le calme, le silence après une longue journée de travail. Il se retrouve seul avec son journal et sa cigarette de contrebande, car il aime se sentir comme un yakuza. Nouvelle réforme : les japonais payant 3 yen et plus, et non plus 10, obtiennent désormais le droit de vote pour les élections de cet été. Plusieurs secondes sont nécessaires au fonctionnaire, au salaire changeant et au cerveau fatigué, pour se rendre compte qu'il est question de lui. Le parlement, avec la bénédiction de l'Empereur, ont décidé de lui offrir le privilège du vote. Il ne sait pas en quoi faire. Les autres hommes de son rang le méritent-ils ? Il s'étonna à se demander vraiment, pour la première fois, pour qui va-t-il voter ?

Les ailes de l'Empereur

Accélérant le plan initial d'un an, au vu du conflit dans le Pacifique, la Marine Japonaise a posé la quille du futur porte-avion Hosho. Ce porte-avion sera le premier navire construit dans ce but, le Wakayima opérant en ce moment dans la Mer de Bismarck n'étant qu'un navire de transport converti. Cependant, la flotte aérienne de l'Empire est maigre et divisé entre le service aérien naval, essentiellement l'escadron embarqué par le Wakyima, et le service aérien de l'armée, composé d'un escadron de Nieuport 24 fabriqué sous licence et une poignée d'avion de reconnaissance déjà archaïques. Le Japon fait donc appel au monde pour améliorer son service aérien. Aux vétérans alliés, de généreux salaires sont offerts pour venir former les futurs pilotes japonais. Aux manufacturiers aériens du monde, des offres d'achats et d'importation ainsi que de fabrication sous licence sont envoyés. Enfin, au Royaume-Uni, à la France, aux États-Unis et à la Russie, des demandes formelles de collaboration dans la domaine aérien, dans la pratique militaire comme dans son innovation technique, sont envoyés. Discrètement, un appel aux dons d'aéronefs face à l'ennemi commun allemand est ajouté à ces demandes.

par **Rêveur_Lucide** Lun 26 Juin 2023 - 12:10

Empire Allemand
Deutsches Reich

Architekt

V1919 - Topic Officiel - Année 1920 1929-Oberbuergermeister-Plan-Gruenguertel

Cologne, Février 1920

- Permettez moi de vous exprimer ma fascination par votre dévouement à ce projet! N'êtes vous pas accablé par l'ampleur de cette tâche, conjuguée à vos fonctions de maire?

Le maire, plongé dans ses pensées, fixait intensément par la fenêtre. Il était privilégié, en effet, de jouir d'une vue imprenable sur les ruelles de Cologne depuis les hauteurs de la majestueuse tour de l'hôtel de ville. Cette cité était gravée en lui, au plus profond de son être. Mais l'aspect grisâtre de l'hiver n'arrivait pas à estomper le souvenir qu'il gardait de cette même ville, il y a de cela trois ans. Cette teinte sombre était le reflet de son accession au pouvoir, peut-être à l'un des moments les plus sinistres qui soient. Le ton du froid glacial de l'hiver, la teinte de familles désœuvrées faisant la queue pour de maigres subsistances. C'était la couleur d'une ombre malveillante, qui s'était abattue avec violence sur la cité et sur toute l'Europe.

- Croyez moi, Fritz... Je connais les raisons qui m'animent à m'investir corps et âme dans mon travail.

Soudain, une idée se fraya un chemin à travers les battements de paupières, suscitant en lui une notion d'imprévisibilité, de ténèbres prêtes à s'abattre au moindre relâchement de sa concentration.

- Mais, permettez moi, monsieur Adenauer... Nous devons franchir une très grande marche avec vos dernières préconisations. J'ai lu en détail votre dernier dossier, et le travail sera titanesque. Vous souhaitez élargir les fonctions de la E.E. bien au-delà de la simple reconstruction de chemins de fer. Si je comprends bien, vous voulez impliquer toute l'Europe dans cette institution, mais pourquoi?

Adenauer, à cet instant, ferma les yeux, faisant face aux ténèbres qu'il s'apprêtait à repousser. Les spectres revenaient, inlassablement. Au plus profond de son être, une force incommensurable murmurait ses ambitions. C'était la force d'un jeune garçon, à qui l'innocence avait été arrachée trop tôt, et qui ne peut être restituée.

- Quand je contemple Cologne, mon cher ami, j'y vois la jeunesse. La jeunesse qu'une guerre a mutilé. Tout ces jeunes là que je vois en ce moment même vagabonder dans les rues ont besoin d'une perspective. Et je ne peux tout simplement pas voir l'état de la jeunesse Colonaise sans ignorer celle de Paris, Londres, Vienne, Moscou, Constantinople et j'en passes.

Le maire se retourna désormais face à Fritz Thyssen.

- Tout une jeunesse s'est embarquée dans la catastrophe parce qu'un pauvre type a tué un héritier. Parce que nous, aînés, gardiens de nos nations et frontières, n'avons pas pensé une seule seconde à panser nos plaies entre nous. Nous avons voulu la guerre, et nous avons obtenu le privilège de devenir prince sur un champ de ruine. Et c'est maintenant que je suis dans ce champ de ruine que je réalises que nous avons plutôt intérêt à construire ensemble, cultiver nos jardins ensemble.

Après un long silence.

- Donc vous voulez une Fédération Européenne?

En Europe résonne la dernière annonce du conseil exécutif de la EE. L'idée est claire. Elle n'est pas seulement de participer à la reconstruction et normalisation des chemins de fer, mais aussi d'impliquer tout les pays Européens dans des projets d'industries et de coopération internationale. L'objectif est clairement affichée par le conseil exécutif de ne plus jamais avoir à reproduire un conflit aussi destructeur que la Weltkrieg, et ce en solidarisant les nations ensembles. La EE devient donc ainsi une société internationale qui sera composée de pays membres. Sans avoir à participer ou investir dans des projets, l'adhésion à la société peut être nominale afin au moins de soutenir l'idée de paix et d’apaisement en Europe. L'invitation est annoncée comme ouverte à l'ensemble des pays Européens suivants:

Irlande, Royaume-Uni, Portugal, Espagne, France, Belgique, Pays-Bas, Suisse, Italie, Danemark, Norvège, Suède, Finlande, Russie, Duché Balte, Lituanie, Biélorussie, Pologne, Ukraine, Autriche-Hongrie, Serbie, Roumanie, Bulgarie, Grèce, Empire Ottoman

Profonde gêne

V1919 - Topic Officiel - Année 1920 Housea10

Friedrich Ebert est d'un tempérament naturellement stressé. S'il se fait pousser la moustache ainsi, ce n'est pas seulement par effet de mode Prussienne, mais surtout pour distraire ses interlocuteurs de son stress. Autant dire que la visite avec le colonel Texan ne le laissait clairement pas indifférent.

Pourtant, la discussion se portait jusque là très bien. L'engagement des Etats-Unis d'Amérique à une route isolationniste avait tout pour plaire au chancelier, qui pensait à tort que la discussion serait donc écourtée. Mais ce n'était sans compter sur la tactique de House, déterminé à amener la question des dettes de la France et du Royaume-Uni envers l'Amérique, et ce de la bouche de Ebert. Il dû demander aux interprètes de répéter plusieurs fois les questions du Colonel, et devait retourner sept fois sa langue dans sa bouche. Il avait failli parler de la Résolution de Paix du Reichstag complètement bafouée par le Traité de Strasbourg, mais alors il devait trouver une réponse qui allait pas le faire passer pour un clown.

Tant bien que mal, malgré les incompréhension, Ebert formulait une réponse qui espèrait allait satisfaire les Américains: la pression financière immédiate est proscrite, sous condition d'une intégration de la France à l'espace économique Européen. Une certaine flexibilité est aussi envisagée par la gouvernance Allemande sur le mode de paiement Français, que ce soit par l'autorisation d'exploitation de ressources minières supplémentaires par des compagnies Allemandes, ou l'achat de produits de consommation ou de produits industriels Allemands par la France. Le mode de paiement est donc, si tout se passe bien, à la fois élongé sur le long terme, et flexible dans la façon dont la France peut repayer ses indemnités de guerre. Pas un mot n'a cependant été formulé à propos du Royaume-Uni et du futur des relations Germano-Anglaises.

Ebert reprit confiance en lui lorsque House changea de sujet pour évoquer les intérêts d'une bonne relation Germano-Américaine en évoquant la nécessité de l'Allemagne de respecter la non-ingérence sur le continent Américain. Ce à quoi le chancelier Allemand n'hésita pas une seule seconde à parler des menaces Américaines sur le Groenland Danois pendant la guerre. Exigeant un retour à la normale sur ce dossier là, Ebert a demandé solennellement à House la normalisation des relations avec Copenhague sur le sujet et le respect de la souveraineté Danoise. Ce principe de non-interférence mutuelle entre les affaires Américaines et Européennes tiendra seulement si les Américains abandonnent leurs ambitions sur le Groenland et le sortent de l'espace d'influence de la doctrine Monroe.

Sur ces conditions, la réouverture des ambassades mutuelles et la normalisation des relations bilatérales sera bien accueillie. Le chancelier souffla d'être relaxé de la nécessité d'adresser immédiatement le repaiement de la campagne u-boots, acceptant d'organiser prochainement une réunion diplomatique en Suisse avec l'ensemble des pays concernés.

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