Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1920

par **Mirage** Jeu 29 Juin 2023 - 17:28

The United Kingdom of Great Britain and Ireland

The Lord of Africa

Le gouverneur du protectorat du Kenya, Edward Northey, est fatigué d'attendre. Alors que Lloyd George lui avait confié les rennes des colonies est-africaines de l'Empire, la métropole semble aujourd'hui bien loin et Northey attend encore que les promesses faites par l'ancien gouvernement soient tenues. Depuis l'accès au pouvoir de Churchill, les choses n'ont fait qu'empirer. L'administration coloniale kenyane manque cruellement de moyens financiers et militaires alors qu'elle doit faire face à une insurrection Dervish de basse intensité au Somaliland et, désormais, de plusieurs ethnies kényanes qui commencent à s'insurger.

Il faut dire que le règne de l'administration Northey est extrêmement dure avec les locaux, la possibilité d'être mobilisé pour du travail obligatoire dans les fermes propriétés de colons a par exemple été décrété il y a deux mois de cela. Les kenyans qui ont été nombreux à combattre au sein des King's African Rifles sont extrêmement en colère. Northey est face à une impasse, face à la discrétion du pouvoir métropolitain, sa légitimité au Kenya est désormais largement lié aux colons européens eux-mêmes et au soutien qu'ils lui apportent. Ce soutien à lieu au prix d'une politique de plus en plus brutale envers les africains afin de satisfaire les appétits insatiables des propriétaires terriens et des patrons installés sur place.

Alors que la situation escalade, Northey a décidé unilatéralement de prendre une certaine autonomie financièrement et militairement en organisant un budget en toute autarcie, mais aussi en autorisant les propriétaires terriens à lever des milices ainsi qu'en mettant sur pied une armée ne répondant qu'à lui et n'était pas relié au ministère des armées britanniques. A Londres, on ferme les yeux, bien conscient de la position difficile du Kenya et en pariant sur la capacité du gouvernement à reprendre la main à moyen terme après les élections de 1921.

par **Gosseau** Jeu 29 Juin 2023 - 17:37

Sultanat d'Égypte

V1919 - Topic Officiel - Année 1920 - Page 3 CoCdAXt

Rougir le sable

……L’arrestation du dirigeant nationaliste Saad Zaghloul puis sa déportation vers Malte à bord d’un navire de guerre britannique amorcent une série d’événements sans commune mesure.
Le jour-même, après l’humiliant refus de Churchill de recevoir une délégation du populaire parti Wafd, ces plus jeunes et dynamiques membres s’amassent devant les cafés Cairois les plus fréquentés afin d’y distribuer des bulletins en faveur de l’indépendance et demandant la libération de Zaghloul. Le milieu très prisé par l’intelligentsia et la classe moyenne s’emballe vite lorsque des étudiants se pointent en montant sur les tables pour lire à haute voix leurs propres bulletins et crier leurs slogans. Dispersés à la va-vite par les forces de l'ordre, les mots d’ordre diffusés conduisent à une mobilisation extraordinaire traduisant une nouvelle étape dans le développement du sentiment national.

Dès le lendemain, le 3 février 1920, une série de protestations spontanées éclatent au Caire. C’est d’abord les étudiants qui constituent le gros de la protestation urbaine, dont beaucoup provenant de la mosquée et de l’université al-Azhar. Les Azharis impressionnent par leur nombre et les forces de police sont vite dépassées quand l’iconique place Ismailia et les rues de la ville sont envahies par une foule hétéroclite jamais vu, scandant « Égyptien, lève-toi ! ». Le 4 février, c’est au tour des membres du barreau égyptien de s’y joindre, le syndicat des avocats votant la grève alors que les contours d’un débrayage général se concrétisent à une vitesse infernale, avec les fonctionnaires arrêtant le travail dans la plupart des ministères, paralysant l’administration centrale du pays après que le système judiciaire ait été neutralisé. La gestion des affaires de l’État est dès lors rendue impossible et les tentatives d’interdire les mobilisations rendues vaines. Tandis que l’impotent Sultan reste calfeutré dans son palace, le chef du gouvernement égyptien donne sa démission, remplacé au pied levé par un éminent juriste copte, Youssef Wahba.
Les forces de police locale que ce soit au Caire, Alexandrie ou Port-Saïd en appelle régulièrement à l’assistance des troupes britanniques, les violences se propageant partout en Haute-Égypte. Devant pareille situation, les violences qui augmentent dans l’arrière-pays sont tout aussi assimilables à une ambiance révolutionnaire.

V1919 - Topic Officiel - Année 1920 - Page 3 Ow1PIcA

Un drapeau américain qui témoigne que l'idéal proclamé par l'ancien président Hughes est plus vivant que jamais pour les révolutionnaires égyptiens

Là-bas, de larges pans des Fellahs (paysans) ont allié leurs griefs locaux (dramatiquement exacerbés par les conditions de la guerre : les chameaux tant utiles étaient réquisitionnés, tout comme d’immenses quantités de nourriture et de coton) avec la rhétorique nationaliste portée par Saad Zaghloul. L’élite bourgeoise qu’est le parti Wafd a savamment surgi depuis deux ans comme le principal et le plus dynamique mouvement politique pour l’indépendance et contre la présence britannique.
Les plus futuristes des Fellahs en tout cas croient au retour du Mahdi, Abbas II Hilmi, l’ancien khédive déposé et qui a déjà tenté un putsch infructueux en 1915. Des policiers de Fayoum ont même démantelé un petit centre d’impression de tracts sur lesquels on peut lire une proclamation de l'ex-khédive et Mahdi, qu'il reviendrait bientôt à la tête d’une puissante armée.

Contrairement aux Indiens, les Égyptiens ne firent pas partie de troupes combattantes, confinés à des tâches d’ouvriers dans l’Eastern Frontier Force puis l’Armée d’Égypte au prix d’un effort humain pharaonique qui finit d’enterrer toute embellit. Les besoins toujours plus grands furent matérialisés par l’exploitation de « volontaires » dans les zones rurales afin de constituer l’Egyptian Labour Corps (72 000 hommes construisant les infrastructures nécessaires à la campagne militaire) et l’Egyptian Camel Transport Corps (170 000 hommes et 72 500 chameaux ravitaillant dans des conditions géographiques extrêmes pour permettra l’avancée et la survie des troupes). Sans eux, les exploits d’Edmund Allenby auraient été impossibles et jamais il n’aurait pu pousser ses soldats jusqu’à Antep.

Marqués par le déclin apparent des troupes britanniques après la démobilisation d’après-guerre, les paysans s’en sont pris au nerf névralgique de l’occupant en s’attaquant directement au train reliant la région à la Haute-Égypte. Plusieurs stations sont ainsi brûlées, des rails arrachés et des lignes de télégraphes coupés. En rendant inopérante la ligne, c’est tout l’approvisionnement en nourriture qui est coupé à la capitale, accentuant dramatiquement les tensions là-bas. Las enfin de s’être serré la ceinture et de l’inflation, les pauvres laboureurs pillent les réserves de céréales des grands propriétaires quand ça ne va pas jusqu’à mettre totalement sens dessus dessous leurs propriétés (y compris celles d'éminents membres du parti Wafd). Face à l'incontrôlable, les soldats égyptiens restent les bras croisés alors que les soldats britanniques s’affairent à leur terreur habituelle : ils violent, assassinent et brûlent les maisons sur leur passage.

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Funérailles publiques pour les héros tombés contre les forces britanniques

Alors que les morts s’entassent jour après jour (1016 civils dont : 960 Égyptiens, 19 Arméniens, et 37 Européens dont 4 Britanniques), les violences tant vis-à-vis des Européens qu’intercommunautaires sont limitées. Puisque la police n’a plus aucune emprise sur les événements la « sécurisation » du Caire si tant est que ce soit possible est confiée aux Britanniques, plus précisément au Major-General H.D. Watson. Les manifestations et les grèves organisées à travers l’Égypte sont quotidiennes depuis plus d’1 mois, rassemblant les étudiants, l'élite, les fonctionnaires, les marchands, les paysans, les travailleurs et les chefs religieux. Sans oublier les Femmes aussi présentes, pour la première fois à une telle échelle et concrétisent la mobilisation totale du peuple contre la présence coloniale britannique qui semble plus près que jamais de sa fin.
Les Égyptiens sont époustouflés par la spirale de violence qui a mis le pays à l’arrêt, les Britanniques apparaissant et agissant comme s’ils voulaient réintégrer leur pays dans leur Empire. La popularité de Saad Zaghloul explose et sa réputation de héros ne se discute plus.

L’agitation nationale égyptienne est maintenant un soulèvement donnant lieu à une révolution, la première du monde arabe.

par **Rêveur_Lucide** Jeu 29 Juin 2023 - 19:25

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Empire Allemand
Deutsches Reich

Deutsch-Marokko

Hans von Seeckt, résident-général du Maroc Allemand

Chef d'état-major sous Mackensen de la 11ème armée du front de l'est, Hans von Seeckt s'est reconverti, à son propre souhait, dans les affaires coloniales. Le transfert du Protectorat Français du Maroc à l'Allemagne, aboutissement de ce que le Kaiser convoitait antérieurement à la Weltkrieg, intéressait Seeckt. A la suite des procédures menées pendant le Traité de Strasbourg, Seeckt fut nommé résident-général du familièrement nommé "Deutsch-Marokko" (bien que le Maroc conserve son statut de protectorat, différent des colonies Allemandes).

C'était alors presque comme un début de retraite pour le monsieur. Entre tournées du Kaiser à Tanger, Casablanca, Agadir et Marrakech, et vacances prolongées, Seeckt se plaisait bien à son poste. Mais les rumeurs et chuchotements du déserts sont remontés jusqu'aux quartiers généraux Allemands à Tanger par l'intermédiaire du Sultan: on redoute Abdelkrim et une extension du conflit du Rif à l'intérieur des frontières.

Seeckt est peu convaincu par l'état des rumeurs et confiant en la capacité de l'armée Espagnole, en coopération avec la Légion Espagnol, à atteindre ses objectifs. Ceci étant dit, il préfère prendre ses dispositions: un régiment de 1000 hommes est dépêché pour en savoir plus. L'objectif principal est le renseignement pour confirmer ou non les rumeurs et quantifier la menace, par la surveillance de la frontière entre le protectorat et le Rif. Les officiers Espagnols préparant la prochaine offensive contre le Rif sont aussi contactés, tout renseignement sur d'éventuels mouvement rebelles par delà les frontières intéresse l'Allemagne.

völkisch vibes

Munich, Mai 1920

Un bar, deux bières autour d'une simple discussion, pour deux simples démobilisés.

- Mais du coup, tu vas tenter les Beaux-Arts de Munich? J'veux dire franchement, avec un talent comme le tien t'as toutes tes chances.

Une gorgée de bière supplémentaire pour lui donner une réponse.

- Tu sais... C'est compliqué. J'ai tenté à Vienne, on m'a recalé. J'ai tenté ici-même il y a 5 ans, et la guerre nous a rattrapé. Et maintenant... Je sais pas. Ce n'est plus la même chose qu'avant . Je n'ai plus du tout la même vision des choses, Ernst. Avant j'étais naïf et bohême. Mais la guerre m'a éveillé à bien plus de choses maintenant. Et toi aussi.

Du coin de son regard, la cicatrice au visage de Ernst gravait en effet dans la chair le propos du moustachu.

- Jveux dire, c'est contradictoire Ernst, mais j'ai été confronté au meilleur comme au pire. Sur le front j'ai trouvé une camaraderie que je n'ai jamais retrouvé à Vienne ou ici. De vrais hommes, qui communiquaient des valeurs et qui étaient prêt à tout pour la patrie. Met toi à notre perspective une seconde. C'est avec eux que je suis devenu profondément patriote fut un instant. Et dans tout ça, de retour du front, ayant rendu mes armes et de retour à la vie civile, je dois faire quoi? Tout simplement revenir à ma vie d'avant de bohême insouciant et seul? Dans un pays qui donne désormais le droit de vote aux femmes, et élit les putains de socialistes au pouvoir? Qu'est-ce que c'est que cette moquerie de notre combat? Oui, fondamentalement je peux me débrouiller à revendre mes peintures, mais ce pays a changé, Ernst. Oui, notre nation est victorieuse, mais si c'est pour que ce soit des femmelettes ou des juifs au pouvoir dans mon pays, c'est pas pour ça que je me suis battu.

Ernst écoutait silencieusement son camarade d'arme déverser son discours. Il pouvait lui redire beaucoup de choses, mais sa capacité oratrice et sa passion pour la politique, ça, il ne pouvait pas le lui retirer.

- C'est compliqué, mon ami. Tu as vu comme moi dans quelle direction s'embarque ce monde. Cette guerre... Complètement inhumaine. Lorsque tu penses à tout les moyens technologiques développés par la révolution industrielle, tu en es dégoûté. Mais ça je l'ai compris il y a longtemps. La perdition du "progrès". Mais bon, dans ton cas, sincèrement, je penses rien ne t'empêche de t'intégrer en tant que peintre tout en te retirant à la campagne loin de la technologie, de la vie de bohême et du cosmopolitisme. C'est ce que j'ai tenté à un moment avant la guerre. Et franchement, se caser à la campagne, fonder une famille, ça peut être ton bon plan.

- Ah ouais? Et pourquoi t'as pas fait ça toi?

- Ah ça... Si tu savais...

Une pause gorgée de bière pour Ernst qui ne pouvait pas expliquer explicitement à son ami pourquoi il n'avait pas trouvé de femme.

- Après c'est aussi parce que Munich est différente. Il y a des choses ici qu'on ne trouve pas ailleurs pour se cultiver, se solidariser. Il y en a des associations de réinsertion professionnelle pour anciens combattants. Et aussi, tant que j'y penses...

Ernst retira de sa poche un petit tract, décorés de petits symboles occultes.

- Ça pourrait t'intéresser.

Adolf prit le fragile papier entre ses mains. Au-dessus d'un glaive devant la représentation d'une carte de l'Europe surplombée par la représentation d'un continent inconnu, figurait qu'un seul mot: "Thulé".

Suez Crisis

Les troubles en Égypte inquiètent fortement la présence Allemande de 800 hommes dans le cadre du SCSAZ, et menace très dangereusement une escalade de la situation. Le Royaume-Uni est contacté pour demander en urgence une stabilisation de la situation afin de ne pas compromettre la gestion commune du Canal de Suez. L'Allemagne suggère qu'il est peut-être venu de la part des Anglais de négocier et mettre en place au plus vite l'indépendance du Sultanat Egyptien promise lors du Traité de Strasbourg.

par **Skorm123** Jeu 29 Juin 2023 - 19:35

Österreichisch-Ungarische

Monarchie

Osztrák-Magyar Monarchia

Empire d’Autriche-Hongrie

Vote sur le Suffrage universel

Il a fallu quelques mois pour que le processus législatif se passe dans un Reichsrat toujours aussi mal organisé suite à la guerre. Pourtant, ça y est, l’Abgeordnetenhaus, la chambre basse, a voté positivement la loi dans son ensemble visant à réformer profondément le système électif de la Cisleithanie. Si dans la loi le vote de la femme a pris une place prépondérante dans les débats législatives et sociétales, d’autres mesures importantes ont étés votés visant à rendre plus efficace, plus fort et plus moderne le parlement de Cisleithanie. En premier lieu, le vote des femmes double quasiment le nombre de votants, obligeant à des mesures importantes. Par exemple, des votes supplémentaires obligent à des circonscriptions plus petites, et donc à plus de députés. A ce niveau, la chambre basse retourne à 516 sièges comme en 1907 pour un territoire quasiment deux fois plus faible. Une nouvelle cartographie des circonscriptions a été effectué et permet une certaine égalité des votes, Karl Renner souhaitant éviter au mieux le Gerrymandering. Outre ces changements, le gouvernement Renner voulait donner une légitimité plus élevée au parlement, pour qu’il soit pris comme réel contre-pouvoir à l’empereur. La loi prévoit donc des comités multi-partisanes afin de prévoir les élections en amont et en aval et seront disponibles pour préparer les prochaines élections de 1923. Le budget limite (outil amont) est ce que remboursera l’Etat aux partis pour leurs élections à condition de faire 5% des voix minimum et sera définit par le comité. L’acceptation des budgets (outil aval) des élections prendra en compte certaines règles, comme la limite individuel ou morale des financements, qu’une personne unique pourra financer afin éviter que ces partis soient trop dépendants d’une classe sociale (surtout les bourgeois et nobles du coup).

Karl Renner espère beaucoup de cette loi, déjà l’unification des partis au vu des couts faramineux des campagnes futures, pour toucher le plus de monde, et l’espoir d’avoir 5% des votes. Ceci devrait permettre une certaine unicité dans les partis. Ceux-ci s’unifieront car ne pourront pas lutter face aux gros partis qui seront remboursés et donc auront un budget bien plus conséquent. Qui plus est, le vote des femmes est globalement plus de gauche que celui des hommes, permettant au SDAP d’exceller aux prochaines élections. A ce niveau, le parti se prépare en créant des factions semi-autonomes en son sein, divisés en nationalités. Renner veut mettre en avant l’idéologie plutôt que la nationalité.

par **Oldarick** Jeu 29 Juin 2023 - 21:16

Empire du Japon - 大日本帝國

Élections Générales de Mai 1920

Le Premier Ministre nouvellement réélu Hara Takashi

Le Rikken Seiyūkai remporte la victoire, fort d'une position militariste populaire et de son récent triomphe contre l'Allemagne dans le Pacifique. Leur développement des services public et leur expansion de la bureaucratie a conduit a créé une élite bureaucrate qui, grâce aux nouvelles réformes, peut voter pour ceux qui ont créé leur emploi.

Toutefois, la guerre en cours avec l'Allemagne a commencé à isoler le Japon sur le plan diplomatique, inquiète de plus en plus. Les hommes d'affaires japonais, dont les entreprises dépendent du commerce internationale et de la bonne entente du Japon avec le monde, craignent les répercussions économiques de cet isolement. Le Kenseikai et le Rikken Kokumintō, malgré leur défaite aux élections, se font l'écho de ces préoccupations et commencent à gagner en popularité auprès de la population.

La guerre a mis fin au boom économique japonais de la Grande Guerre, alimenté par la demande européenne, s'est déjà résorbé et les exportations dont le Japon avait bénéficié pendant la Première Guerre mondiale en raison de la demande européenne. Les ressources du gouvernement, quant à elles, sont de plus en plus absorbées par l'effort de guerre. Ces situations ont entraîné des difficultés économiques pour une vaste partie de la population japonaise, particulièrement sa tranche qui n'a pas le droit de vote. Les appels à la paix des partis Kenseikai et Rikken Kokumintō trouvent un écho auprès de ceux qui sont las du conflit avec l'Allemagne, de l'isolation diplomatique et de ses conséquences économiques.

La victoire du Rikken Seiyūkai, témoignant de son succès auprès de la bureaucratie, a également mis en lumière une fracture grandissante au sein de la société japonaise. Un après les dernières élections, le Rikken Seiyukai a du faire face aux émeutes du riz, et le futur promet d'être tout aussi troublé pour le gouvernement.

Résultats
Rikken Seiyukai : 260
Kenseikai : 120
Kokuminto : 44
Autres : 40

Les revanchards au service de l'Empereur

Le réponse à l'appel japonais à l'industrie aéronautique et aux vétérans de l'air alliés a été mitigé. Aucun des quatre gouvernements contactés, la France, le Royaume-Uni, la Russie et les États-Unis, n'ont répondu favorablement, trop attachés à la nouvelle paix qui s'est installé chez les blancs. Des dizaines de pilotes, d'à travers le monde, ont cependant répondu présent. Qu'ils aient été laissés sans emploi ou qu'ils soient des revanchards avec des velléités contre l'Allemagne, ils sont surtout parmi les indisciplinés et les marginaux de leurs nations respectives. Les français, particulièrement humilié et privée d'une aviation nationale, forment une pluralité de ce contingent de vétérans. Ils serviront d'instructeurs dans une école d'aviation conjointe des forces armées en banlieue de Tokyo et formeront la nouvelle génération de pilotes japonais.

Une poignée d'ingénieurs occidentaux, encore plus bohèmes et décalés que les pilotes, sont aussi venu présenter leurs services au Japon. Ils seront répartis, avec des salaires gonflés par le gouvernement, entre les ateliers de Nakajima, l'arsenal de Yokosuka Nakajima, et les nouveaux bureaux de développement aériens de Mitsubishi, Aicha, et Kawanishi.

par **Pierremenez** Jeu 29 Juin 2023 - 21:26

Regno d'Italia

Généralités

Vittorio Emanuele Orlando ministre des affaires étrangères

Le passeport une lubie italienne

Dans son somptueux ministère, Vittorio Emanuele Orlando était assis derrière son bureau, entouré de piles de dossiers. Son visage fatigué témoignait des longues heures passées à travailler sur les affaires internationales qui concernaient directement l'Italie. C'était une tâche ardue, mais Orlando était déterminé à défendre les intérêts de son pays avec diligence. Ce jour-là, l'un des dossiers les plus urgents sur son bureau concernait l'attitude que devait adopter le royaume envers le Reich allemand. Il fallait réinventer le rôle de l'Italie dans cette Europe remodelée par le vainqueur de la Grande Guerre. Le ministre des Affaires étrangères savait qu'il devait jouer subtilement, il savait que son pays avait un nouveau rang et qu'elle devait prendre sa propre voie.

C'est ainsi qu'il ouvrit le dossier initié par les Allemands sur le modèle international du passeport, parcourant les détails complexes que lui avaient transmis les diplomates italiens présents à Berlin. Orlando avait l'esprit vif et une connaissance pointue des aspects juridiques de par sa formation de juriste, et cette idée lui plaisait. Avec l'aval préalable de Boselli, l'Italie adopte le passeport allemand. C'est un premier appel du pied de Rome vers le Reich, même si pour l'heure il n'est toujours pas question de rejoindre l'Europäisches Eisenbahnunternehmen.

par **Shikkoku** Jeu 29 Juin 2023 - 21:32

L'affaire des pilotes japonais :

La situation que le gouvernement français découvre dans les journaux l'embarrasse fortement. Un certain nombre d'officiers français de l'aviation militaire auraient pris pied au Japon, et seraient destinés dans un futur proche à former l'armée de l'air nippone. Au vu de la continuation de la guerre entre l'Allemagne et le Japon, que beaucoup saluent à demi-mot parmi les vétérans d'ailleurs, la chose est problématique. On ne parle même pas des menaces en demi-teinte que Tokyo a proféré à l'encontre des colonies françaises en Asie.

Ainsi, l'ambassadeur de France au Japon reçoit l'ordre de rentrer en contact avec ces pilotes français et de leur intimer l'ordre de revenir au pays. Il devra également contacter le gouvernement japonais et demander à Tokyo de cesser de recruter des anciens officiers français et de mettre fin à leurs contrats, au vu de l'explosivité de la situation. La réponse du Japon est attendue au plus vite.

par **Shikkoku** Jeu 29 Juin 2023 - 21:38

EMPIRE OTTOMAN
Brève
Evènement

Enver Pasha (1881-1920)

A Istanbul, devant le Ministère de la Guerre, le célèbre Enver Pasha quittait les locaux afin de se rendre à sa résidence. L'homme, de taille modeste, était l'architecte de l'entrée en guerre de l'Empire ottoman aux côtés de l'Allemagne, mais également un des penseurs du génocide arménien et des violences envers les populations civiles, chrétiennes surtout, durant la guerre.

Ce 28 mai 1920, alors qu'il montait dans son automobile de facture bavaroise, un jeune homme qui n'avait l'air de rien se précipita vers le véhicule, et jeta un paquet à l'intérieur avant de s'éloigner en courant et en hurlant : "GLOIRE A L'ARMENIE, HONNEUR AUX MARTYRS". Enver, qui venait d'entrer à l'arrière de la voiture, se trouva avec le paquet aux pieds. Il s'immobilisa, tel un cerf pris dans les phares d'un camion. L'explosion pulvérise l'automobile. Enver Pasha meurt sur le coup, ainsi que son chauffeur. Le jeune arménien, un dénommé Soghomon Tehlirian, est un proche du Dashnak et a été appréhendé quelques secondes après l'attentat. Sa mission est réussie, et se dit prêt à mourir sans honte, sans regrets, et avec le sourire aux lèvres d'avoir vengé les centaines de milliers de morts arméniens.

par **Shikkoku** Jeu 29 Juin 2023 - 21:55

La lettre de Lyautey :

Le Rif espagnol est un feu ardent qui couve sur les pentes arides du Nord du Maroc. Personne ne le sait mieux que Lyautey, l'ancien gouverneur général du Maroc qui a lutté contre l'insurrection il y a une dizaine d'années.

Le mois de mai à Oran est déjà chaud, et un vent aride souffle depuis la mer. Dans un café arabe proche du souk, un jeune français, membre de la désormais notoirement connue Ligue pour la République, responsable de l'assassinat du candidat SFIO à Marseille l'automne dernier, prend un thé à la menthe. L'ambiance est assez calme à l'intérieur du bâtiment, bien qu'il soit ouvert vers l'extérieur et le marché par de larges ouvertures dans les murs blanchis à la chaux.

Après une vingtaine de minutes passé à siroter son thé et à tenir fermement dans sa main droite une enveloppe, son invité arrive. Un arabe s'assoit à table.

- " Salam aleikum"
- " Wa aleikum salam", répond le jeune français.

Un serveur s'approche et l'arrivant commande un thé à la menthe et quelques pâtisseries. Quand le serveur demande à être réglé, il rigole en désignant en arabe le jeune français. Le dindon de la farce ne comprend rien. C'est un vétéran du front franc-comtois, il a grandi à Lyon pas ici en Afrique du Nord...

- " Vous avez bien ce que nous avions demandé ? " demande l'arabe, dans un français parfait.
- " Oui. La lettre du gouverneur. Vous y trouverez ce que vous cherchez. "

Il lui tend l'enveloppe, assez épaisse. Les deux hommes échangent quelques mots, bavardent une dizaine de minutes. Mais aussitôt que les pâtisseries sont terminées et les thés vidés, ils se séparent. Le mystérieux invité repart en direction du port d'Oran, avec la lettre dans sa sacoche. Là-bas, dans la chaleur du début d'après-midi, il embarque dans un petit esquif.

L'enveloppe contient les plans des opérations contre-insurrectionnelles françaises ainsi que la position exacte des fortifications françaises dans la région de Fès. L'espoir est que les troupes rifaines, armées de ces matériaux, lutteront efficacement à la fois contre l'Allemagne et l'Espagne. Le gouverneur-général Lyautey a sans l'autorisation du gouvernement et en accord avec un réseau d'officiers français décidé de jeter de l'huile sur le feu au Maroc. Si cette terre sublime ne peut pas être française, alors elle ne sera pas allemande non plus...

par **Skorm123** Jeu 29 Juin 2023 - 21:57

Österreichisch-Ungarische

Monarchie

Osztrák-Magyar Monarchia

Empire d’Autriche-Hongrie

Le passeport problématique

On pourrait se dire que vu que l’Autriche-Hongrie est le premier allié de l’Allemagne, et que celle-ci aurait tendance à suivre les décisions du Reich allemand. Pourtant, en voilà un sujet complexe, le passeport uniformisé. C’est encore un symbole de disfonctionnement de l’Etat austro-hongrois et de sa non modernité. En Autriche-Hongrie, il n’y a pas de citoyenneté commune, cela signifie qu’il y a un passeport pour chaque entité de l’empire, et par entité on parle bien entendu de la Cisleithanie et la Transleithanie mais, également, du Royaume de Croatie-Slavonie. Ce dernier dispose d’une citoyenneté unique ainsi qu’un passeport en croate-français. Pire, la Bosnie ne dispose pas forcément de passeport non plus, étant longtemps été un Condominium Autriche-Hongrie, et encore moins en Macédoine qui vient tout juste d’être intégré à l’empire. Cet imbroglio administratif est un symbole fort des disfonctionnements d’un Etat qui arrive à bout de souffle. Bien entendu, Karl Renner, ministre-président de la Cisleithanie veut absolument unifier ce système et la proposition d’uniformisation allemande est l’occasion parfaite. Mais là encore, il a fallu négocier avec la Transleithanie mais également, et c’est bien moins souvent le cas, avec le Royaume de Croatie-Slavonie. Les deux considèrent leurs passeports comme un symbole de leur identité nationales respectives. Mais ils changèrent d’avis assez rapidement, car l’uniformité du passeport permet aussi des différences, notamment en y apposant les armoiries et le nom du pays.

Ainsi, ce n’est qu’après l’Italie que la Cis et la Transleithanie passèrent chacun de leurs côté une loi sur l’uniformité du passeport dans sa forme global, sous le modèle allemand. Au final, l’accord entre les deux entités prévoient un passeport par entité, soit un en Cisleithanie, et un autre en Transleithanie mais également, et c’est l’empereur lui-même qui l’a demandé, un passeport commun austro-hongrois pour ceux le souhaitant, et distribué par le K.U.K. ministère des affaires étrangères. Ce passeport sera à la charge du ministère et négociera avec les Etats du monde pour qu’il soit l’égal, voir supérieur, aux passeport de Cis et Transleithanie, cela afin d’attirer les citoyens de l’empire vers ce passeport.

par **Thalassin** Jeu 29 Juin 2023 - 22:10

BIELORUSSIE
Brève
Evènement

Alors que le modèle allemand de passeport s'étend à travers la Mitteleuropa, les autorités biélorusses décident de refuser le retour dans le pays à tout réfugié sans passeport, alors même que l'usage du document est loin d'être démocratisé dans le pays. Les dizaines de milliers de réfugiés ayant fui la famine pour la Russie, parfois sans emporter de documents officiels, se retrouvent contraints d'espérer un passeport de l'ambassade biélorusse à Petrograd alors que le gouvernement de Minsk est heureux de garder un nombre conséquent de Slaves loin du pays.

par **Pierremenez** Jeu 29 Juin 2023 - 22:45

Regno d'Italia

Généralités

Le vieillard et le désert

« Un monde s'effondre », tels étaient les mots de Paolo Boselli quand l'un de ses conseillers lui annonça la situation en Égypte. « D'abord l'Inde, ensuite l'instabilité égyptienne, mais que fait ce bougre de Churchill ? »,s'interrogea le président du conseil avant le début de la séance parlementaire. « Dites à Orlando de rester au Palazzo Montecitorio après la séance. Je l'attendrai dans mon salon privé. », cet ordre fut exécuté par l'un des huissiers.

C'est ainsi que commença l'entrevue entre les deux hommes forts de l'Italie. L'inquiétude se lisait sur le visage du vieux Boselli, il comprenait que la quête d'indépendance des Égyptiens était dangereuse. Il craignait les conséquences géopolitiques de ce soulèvement dans les possessions italiennes en Libye. Orlando était plus mesuré et essayait de calmer le chef du gouvernement avec tous les subterfuges possibles. « Paolo, calme-toi, je vais m'occuper de cette affaire avec Antonio. Tu devrais plutôt te détendre en fumant une cigarette. »,Boselli ressentit un soulagement temporaire en entendant ces paroles et alluma une clope. Il espérait encore que la situation allait être repris en main par les Britanniques. Mais Orlando doucha ses espoirs en mettant le doigt sur la faiblesse actuelle de l'Angleterre. Il fallait se préparer à l'éventualité d'une Égypte indépendante à court terme, un pays qui pourrait soutenir la rébellion libyenne. Il souligna donc la nécessité de contrôler rigoureusement la frontière orientale de la Libye. Cette idée plut au vieil homme qui ne pouvait qu'approuver cette idée. La question qui se posait maintenant était comment le général Ernesto Mombelli allait matérialiser ça sur le terrain.

par **Thalassin** Jeu 29 Juin 2023 - 23:08

V1919 - Topic Officiel - Année 1920 - Page 3 352-92

L'ours et le dragon

Se laissant bercer par son cheval, le soldat Timofeev patrouille le long du rail. Il somnole un peu, ayant développé une tolérance au son des outils métalliques des travailleurs du chemin de fer. Il ne prête pas tant attention aux ouvriers, et l'apathie est réciproque. Un patrouilleur qui patrouille et des travailleurs qui travaillent. Né d'un père cosaque et d'une mère bouriate, le jeune cosaque de l'ost de Transbaïkalie fait ce que les siens ont toujours fait. Sécuriser, contenir et protéger la frontière russo-chinoise. Un travail moins calme ces derniers temps que par le passé. Une fois arrivé dans le petit village itinérant qui suit les travaux, Pavel attache machinalement son cheval et regarde autour. Ils étaient sensés l'attendre, mais ils ne sont pas là. Il jette un coup d'oeil à l'horloge sur le quai, et voit que c'est en réalité lui qui est en retard. Il souffle et part à la taverne. Il n'y a rien à des dizaines de kilomètres à la ronde, ils étaient forcément là-bas. Le cosaque passe comme une fusée à travers la double porte, et plutôt que de scruter la salle entière, il gueule :

- Choïgou ! Gerassimov ! à peine a-t-il fini que tout le réfectoire se tourne vers lui, lui confrontant un mur de silence et de regards agacés, que seule une voix à l'accent touvain vient rompre.
- C'est bon Pasha, on est là, pas la peine de faire tout ce boucan
- Qu'est-ce que vous vouliez me dire ? demande le soldat en prenant une chaise, alors que les ouvriers reprennent leurs discussions
- On a eu des nouvelles du commandement. Tu sais que des chefs mongols ont été accueillis à Irkoutsk par le gouvernement ? Eh bien le gouvernement a décidé de les autoriser à utiliser la Russie comme base arrière pour mener leurs attaques contre l'occupation chinoise.
- Euh, oui ? et alors ?
- Alors ça veut dire que si tu vois un groupe de cavaliers mongols passer, ils ont le droit d'être là.
- C'est juste ça ?
- Non, tu me dois une bière, tu crois que j'ai pas oublié ? Ton pari de con comme quoi les bolchéviks allaient gagner les élections là

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Bien des projets ferroviaires ont dû être mis en suspens au vu de la situation financière du pays, pourtant la ligne en construction, reliant Minoussinsk à Belotsarsk, a été considérée comme d'importance majeure et reçoit une attention toute particulière. La dernière est en effet la capitale du kraï d'Ouriankhaï, protectorat russe faisant légalement partie de la Mongolie (approximativement l'actuel République Touvaine). Avec le militarisme chinois en Mongolie, la défense du kraï contre un potentiel coup de force de Cai'E est un point d'importance, d'autant plus que nombre d'élites locales entretiennent des relations cordiales avec les gouverneurs chinois voisins.

Le cosmonaute turc

Les nuits de Novorossiisk, bien trop souvent calmes au vu de l'assommant climat industriel qui plane sur le dernier vrai port russe sur la mer noire, sont à la fête. Comme à Vladikavkaz, Ekaterinodar et Stavropol, les autres centres urbains de la région, des feux d'artifice et des chants de joie s'élèvent au-dessus des bâtisses. Ce sont des Arméniens qui fêtent la mort d'Enver Pacha, assassiné par l'un des leurs. Des barbecues sauvages naissent dans les rues, et c'est la joie qui s'impose après le décès du plus haut responsable du génocide qui a frappé la population arménienne. La foule réunie scande le nom de Tehlirian, alors que des badauds russes se joignent aux célébrations, attirés par l'ambiance festive. L'image qui fera le plus parler dans les médias est sans doute celle de Mikhail Sabline, commandant de la flotte russe de la mer noire - une poignée de canonnières à ce point - photographié devant le siège du Dashnak en train de partager des grillades avec les membres dirigeants du Dashnak.

par **Utyi** Jeu 29 Juin 2023 - 23:10

Royaume de Belgique

Trois mois de recherche dans l’hiver austère à Anvers ont donné aux agronomes belges une sélection de plantes fourragères. La candidate retenue est une liane de la familles des Fabacées (les pois). Une famille qui est particulièrement chère aux botanistes depuis qu'un moine tchèque ait décider de gaver ses frères avec la récolte du jardin du monastère. La plante sélectionnée à tout pour plaire : fourragère avec des feuilles mais surtout des racines pleines d'amidon comestible, capable de permette aux bactéries nitrifiantes de prospérer dans ses rhizomes et donc de nitrifier les sols, dont les lianes et les racines favorisent la rétention des sols, sauf un détail. Elle a pour biotope les zones humides subtropicales. L'humidité est présente en Flandres, mais il fait un peu trop froid pour les holotypes. Qu'en est il des variantes aux marges septentrionales des zones où elle est présente ? Virginie du nord, Japon (Corée, Hokkaido), Russie (Primorye) sont des régions qui peuvent peut être fournir une base à remodeler par la sélection artificielle pour l'adapter à l'Europe. De ce fait, quelques exploitants agricoles partent, pour chercher dans les buisson du monde la Pueraria montana var. lobata.

par **Jhe** Ven 30 Juin 2023 - 0:27

United States of America

Mai 1920 : les tribulations du Colonel House en Europe

L’émissaire du Président Fairbanks continue sa tournée européenne : de retour d’Europe du Sud, il pose le pied à Paris où il espère bien prendre le pouls des Français et rencontrer de hauts responsables de la République afin de faire le point avec eux sur l’avenir de la relation transatlantique, le tout dans un cadre informel, débarrassé des pesanteurs de la diplomatie officielle. Le Colonel se rendra ensuite à Londres, avant de rembarquer pour l’Amérique début juillet.

Avant cela, Edward M. House s’est attardé en Europe du Sud et notamment en Italie, où il s’est, entre autres, entretenu avec le chef du gouvernement, Paolo Boselli, et son ministre des Affaires étrangères. Et le moins que l’on puisse dire est que le Texan a été bien reçu à Rome, où il a pu admirer les merveilles de la ville éternelle tout en goûtant à la gastronomie italienne dans les grands restaurants et même à la table du Président du Conseil. Cerise sur le gâteau, l’émissaire officieux de la Maison Blanche a été convié à assister à l’impressionnante cérémonie militaire organisée dans la capitale transalpine à l’occasion de la nomination de Giovanni Ameglio comme Maréchal d’Italie et de Paolo Emilio Thaon di Revel comme Grand Amiral.

Sur le fond, le Colonel a exposé à ses interlocuteurs italiens la nouvelle ligne diplomatique des États-Unis, fondée sur l’isolationnisme, la non-ingérence dans les affaires européennes et le repli sur le continent américain. Le Président Fairbanks et le Parti républicain ayant totalement mis de côté la rhétorique de Hughes et de ses « 14 points », il n’est plus question pour l’Amérique de faire des leçons de morale et de condamner les annexions ayant eu lieu pendant la guerre. Le conflit est terminé et les vieilles querelles doivent cesser : le temps est venu de revenir au pragmatisme. Dans ce cadre une nouvelle page des relations italo-américaines, profitable pour les deux parties, pourrait commencer à s’écrire, loin des tensions de l’ère Hughes. A Washington l’on est en effet bien conscient que l’Italie est désormais une puissance qui compte dans une Europe largement dominée par l’Allemagne, où Londres et Paris ne pourront plus être les seuls interlocuteurs privilégiés de la diplomatie états-unienne.

Néanmoins, Edward M. House ne cache pas à ses hôtes que l’Italie et ses ressortissants n’ont pas vraiment bonne presse aux États-Unis et que la « trahison » de la péninsule durant la guerre reste dans tous les esprits. En outre, l’opinion publique américaine, désormais très isolationniste, se montre de plus en plus réticente vis-à-vis de l’immigration venue d’Europe et le Colonel informe ses interlocuteurs qu’une politique plus restrictive en la matière sera certainement votée par le Congrès dans les mois ou les années à venir : autrement dit, l’émigration massive et légale d’Italiens vers les USA, ce sera sans doute bientôt finito.

par **GeorgeV** Ven 30 Juin 2023 - 17:43

V1919 - Topic Officiel - Année 1920 - Page 3 Flag_o24

♔ Dominion of Canada ♔

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L'Honorable Henri Bourassa, Premier ministre du Québec

La polémie de l'Action Française

Dans la grande et glorieuse province fleurdelisé, l’Action Française, un journal niche indépendansite crée par le chanoine Lionel Groulx, nous pouvons lire des mots très durs envers le gouvernement de la ligue nationaliste canadienne de Henri Bourassa pour son endossement du candidat libéral fédéral William Lyon Mackenzie King. Ce dernier affiche publiquement son désaccord avec Bourassa concernant le chemin à suivre pour l'émancipation du peuple français d'Amérique. Sans compromis, Lionel Groulx demande à la ligue de ne pas faire confiance aux anglais, précisant qu’aucune alternative à l’indépendance du Canada français de la Couronne protestante à Londres n’est envisageable pour le bien du peuple.

Aussitôt publié, l’Action Française est rapidement mis à l’index par l’Archidiocèse de Québec dirigé par le cardinal Louis-Nazaire Bégin. Une commande politique de Québec certainement, mais le cardinal n’a pas mâché ses mots contre l’éclésiastique Groulx. Dans le journal catholique très influent l’Action catholique qu’il dirige en tant que créditeur en chef, le cardinal Bégin publie de sa propre main un papier urgent les fidèles à continuer d’écouter les chefs de paroisse, de concentrer leurs efforts à honorer le seigneur ainsi que faire plusieurs enfants afin de propager la foi catholique à travers le Canada. ``Le peuple [canadien] français doit continuer de rester soumis à sa foi et à honorer Dieu. La seul et unique façon d’arriver au salut de l’âme est de démonter de la loyauté envers l’Église et la Couronne [britannique].``

L’alliance tacite entre Groulx et Bourassa semble bien érodée alors que la réalité du Québec change avec la fin de la guerre et la démobilisation. En effet, Bourassa voit dans le « séparatisme » une forme de « nationalisme outrancier qui ne vaut guère mieux que l'impérialisme britannique », mettant en péril tout « maintien d'un juste équilibre entre les deux groupes ethniques de base sur laquelle la Confédération fut fondée ». Le premier ministre Bourassa à ensuite confirmer l’objectif de la ligue qui est de donner davantage de pouvoirs au Québec en tant que peuple fondateur de Canada et que la reconnaissance du fait français à travers le Dominion soit confirmée par le gouvernement fédéral. Le Québec à une obligation morale envers le peuple français du Canada et se battra pour la reconnaissance et la survie de ces derniers.

par **Oldarick** Sam 1 Juil 2023 - 0:00

Empire du Japon - 大日本帝國

Rétrocession des Territoires Chinois

Dans une geste de respect et de reconnaissance, la Japon a annoncé la rétrocession d'une série de territoires précédemment japonais et allemand à la Chine. Les concessions japonaises en Chine lui sont retournéesé La baie de Kiautschou, prise des allemands, sera aussi rendu à la Chine à l'exception du port de Tsingtau. De plus, le Japon offre à la Chine tout soutien dont elle aura besoin pour reprendre en sa possession les concessions allemandes et austro-hongroises. Biensûr, l'influence en Mandchourie et les nombreux ports et droits de commerce japonais en Chine sont conservés.

Soldats japonais quittant les territoires précédemment occupés.

Les Pilotes Français au Japon

Le Japon refuse d'accéder à la requête de la République Française. Ces hommes ne servent pas les forces armées françaises et sont libres. Bien évidemment, une portion des français ont écouté leurs gouvernements, mais sous les rires des autres. La majorité, trop revanchards, désabusés, ou mêmes alcoholiques pour répondre à la demande de leurs pays, continuent de dormir sur les notes de leurs appartements d'officier. Avec les aviateurs d'autres nations, ils forment un corps de quelques dizaines d'instructeurs qui s'occupent déjà d'une première cohorte d'aviateurs.

Un volontaire français et deux britanniques qui se tiennent difficilement debout aux côtés d'aviateurs japonais et d'une recrue.

par **Shikkoku** Dim 2 Juil 2023 - 8:22

Du rififi à Blois :

Louis avait retrouvé son train de vie à Blois. Il y était rentré l’automne dernier après quelques mois à Paris, où il vivait chez sa cousine Marie. Le jeune homme y avait fait de multiples rencontres, et il avait aussi travaillé un peu dans l’entretien de la voirie parisienne.

De retour chez lui à Blois, rue Croix-Boissée, il s’ennuyait de pied ferme. Il avait trouvé du travail dans une petite usine de textile, ce qui était déjà un accomplissement. Même ici, alors que la ville était intacte et n’avait pas vu un seul occupant allemand, le chômage frappait durement les français. Son travail de filatier lui fournissait un maigre salaire mais lui permettait de ne pas avoir faim et c’était déjà ça.

A l’usine, les conditions étaient dures. Louis s’était rapproché dès le début de camarades de la CGT. Il n’était pas allé au Congrès de Montpellier mais il en avait entendu parler. Quand Monatte et Broutchoux avaient fondé la Ligue Révolutionnaire Syndicaliste, Louis les avait suivis, et il était désormais chef de section à Blois et pour la région. C’était assez ridicule, quand il y pensait. Il avait à peine 18 ans, il n’avait jamais travaillé dans une usine avant ça et n’avait exercé que des petits boulots agricoles. Mais dans son cœur, il vouait une détestation profonde envers la CGT de Jouhaux, les socialistes de gouvernement et ceux qui étaient responsables de la défaite.

Même si Louis était jeune, il avait combattu. A l’été 1918 quand les allemands avaient percé avec fracas le front, lui et deux de ses amis avait répondu à l’appel de la patrie. Ils étaient partis sans rien de Blois et étaient montés sur le toit d’un train de marchandise en direction de Troyes, accompagnés de dizaines de volontaires. A quelques kilomètres de Troyes, des poilus les avaient accueillis. Ils étaient sales, couverts de boue, parfois de sang, leur uniforme souvent déchiré. On leur avait donné des fusils, une baïonnette, on leur a à peine expliqué comment s’en servir, et Louis et ses camarades avaient mis le cap sur le front de la Seine.

Louis comme des dizaines de milliers de jeunes et de moins jeunes avaient tenté de défendre la Seine et défendre Paris. Défendre la France, la République, sa famille à Blois et son vieux grand-père qui avait été officier en 1871 et témoin de la défaite face à la Prusse. Les Allemands bombardaient sans cesse à l’artillerie les volontaires de Blois, et en juin, un obus tombé du ciel comme un acte divin enleva la vie à ses deux amis qui l’avaient suivi depuis la gare de Blois.

Louis s’était battu comme un lion, prêt à mourir s’il le fallait. Aux côtés d’une armée désorganisée, où les idées de régiment, division ou de chaîne hiérarchique n’avait plus cours car tout était atomisé, ils avaient finalement été repoussés vers Créteil. Il avait été témoin des derniers jours de la guerre. Dans les maisons de la banlieue parisienne, les Français avaient stoppés les Allemands pendant quelques jours. Chaque baraque était une forteresse. Louis tirait avec son fusil depuis une cuisine dévastée, d’une famille qu’il n’avait jamais connu. Depuis son perchoir il avait abattu deux allemands qui tentaient de traverser la rue. La Bataille de Créteil était toujours en cours quand, à quelques kilomètres de là, le gouvernement capitula.

Les souvenirs de la guerre hantaient Louis, et il se réveillait souvent dans des draps trempés en pleine nuit, cherchant frénétiquement son arme. Comme beaucoup d’autres, dans le chaos de la capitulation de juillet 1918 il ne l’avait pas rendue. Elle était là, dans son armoire derrière sa veste et attendait sagement, dans sa chambre à Blois, rue Croix-Boissée.

Un juillet en Camargue :

La Camargue est une terre de feu et d'eau, de sel et de sang. Ce delta du Rhône qui court d'Arles à la Méditerranée et donne au Midi de la France un des plus grands marécages d'Europe a été le théâtre d'un drame terrible dans la soirée du 14 juillet 1920.

Vers 15h, alors qu'à Arles on fête tranquillement et sans trop d'effusion la fête nationale, une colonne de cavaliers se met en route. Ils sont une vingtaine. Parmi eux, Maurice Pujo de l'Action Française et une dizaine de militants du parti royaliste, antisémite et xénophobe. Les autres sont des jeunes gens de la région qu'ils ont recruté à la va-vite. Alors qu'ils sortent d'Arles, Pujo en tête de convoi, s'enjaille et lance un " Vive la France, Vive le Roi !" devant une centaine de badauds légèrement alcoolisés. On le regarde d'un air gêné, personne ne reprend son cri. Pour les arlésiens, le petit convoi n'est qu'un événement un peu comique de la fin d'après-midi.

Pour les travailleurs et immigrés italiens qui logent dans les marais salants près d'Aigues Mortes, c'est une autre histoire. A 18h alors qu'ils se préparent à manger et à eux aussi fêter le 14 juillet, un coup de feu retentit. La colonne de l'Action Française est arrivée sur place, et après un tir de sommation en l'air, la charge est donnée. Les cavaliers enfoncent le camp de travailleurs, et sabrent à droite à gauche. Si certains sont maladroits et ont bu, le coeur des militants de l'Action Française compte des cavaliers militaires et ils agissent avec une précision mortelle.

Les italiens paniquent. La majorité courent dans les marais et s'enfuient, ceux qui ont la malchance d'avoir attiré l'oeil d'un des cavaliers seront suivis et pour la plupart rattrapés et abattus dans l'eau stagnante. D'autres prennent les armes et en hurlant des ordres en italien tentent de résister. Fusils, pistolets, pelles, tout est bon pour se défendre, mais après une courte lutte au corps à corps, le bilan est lourd. 34 italiens sont tués incluant 7 femmes et 2 enfants, contre 3 cavaliers.

Les journaux du Midi s'empressent de relater l'événement. Des italiens qui se sont échappés avec succès relatent leur expérience, et on les écoute. Un des hommes n'était d'ailleurs même pas italien, et il parlait provençal. Il raconte comment les hommes de l'Action Française l'ont insulté de traître et de sale italien, alors qu'il est lui même français ! Il se trouvait simplement dans le camp des travailleurs italiens car il n'avait pas trouvé d'autre emploi que celui de petite main dans les marais salants.

Le Massacre du 14 juillet n'atteint pas les niveaux de violences que d'autres actions xénophobes ont pu avoir dans le Midi. Le 14 juillet 1919 était couvert de honte, celui de 1920 est couvert de sang.

par **Shikkoku** Dim 2 Juil 2023 - 8:27

UKRAINE
Brève
Evènement

La collectivisation ordonnée par le gouvernement ukrainien avait peiné à se lancer concrètement. Depuis le printemps et l'été 1920, avec les semis et une vraie saison agricole d'après-guerre, la chose est différente. L'Etat ukrainien, désormais propriétaire des terres agricoles qui avaient été saisies par l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie, s'impose par la force. Les paysans sont en effet très récalcitrants à céder leurs terres, leurs fermes, leurs animaux, leurs récoltes.

Dans la grande majorité des cas, les paysans résistent avec force premièrement aux fonctionnaires envoyés sur place, et par la suite à l'armée ukrainienne. Tout le long du Dniepr et dans l'ouest du pays surtout, là où la mesure est la plus vive, des Communes Paysannes se sont organisées pour protéger les exploitations. Des affrontements entre paysans et soldats ukrainiens ont causé la mort de plus de 2 000 personnes en date de début juillet 1920, et la situation menace d'exploser de manière sérieuse.

Le gouvernement de Kiev a ainsi dans un communiqué officiel demandé l'appui du Reich Allemand dans son projet de collectivisation.

par **Skorm123** Dim 2 Juil 2023 - 10:25

Österreichisch-Ungarische

Monarchie

Osztrák-Magyar Monarchia

Empire d’Autriche-Hongrie

Inquiétude sur le dossier Ukrainien

Le dossier inquiète particulièrement au plus haut de l’Etat austro-hongrois. En effet, si Berlin n’arrive pas à gérer ce dossier seul, il est fort à parier qu’il demandera une aide certaine à ses alliés, et notamment l’empire austro-hongrois. Cependant, la guerre a totalement détruit la K.U.K. Armee et le choix de la Cisleithanie et de la Transleithanie de ne financer les organisations communes qu’à 60% de 1907 ont réduits les capacités de celle-ci. En réalité, si l’armée commune dispose de 80 000 officiellement, seul deux divisions sont pleinement opérationnelles, deux divisions de montagnes. L’empereur a commencé depuis quelques mois une réforme globale de l’armée, visant à rendre l’armée commune pleinement professionnelle. La masse sera occupée par la K.K. Landwehr cisleithanienne et la Honved K.U. transleithanienne. Le projet vise à créer une armée commune forte de 100 000 hommes et moderne. Celle-ci dépasserait le factionnalisme car non liés territorialement et nationalement à son emplacement mais uniquement par le fait d’appartenir à une armée.

La conséquence de ces réformes, et suite à la guerre, la K.U.K. Armee parait encore fragile, et intervenir si loin des frontières sera un défi logistique important, toutefois l’Autriche-Hongrie s’y prépare.

par **Sirda** Dim 2 Juil 2023 - 11:42

Devlet-i ʿaliyye-i ʿos̲mâniyye

Etat ottoman exalté

Le premier homme dans l’espace.

................L’assassinat d’Enver Pacha est un véritable séisme politique dans l’Empire ottoman. Si la période de deuil national qui s’en suivit immédiatement, marquée par des funérailles d’Etat, fut l’occasion d’une certaine unité de façade, celle-ci prit promptement fin lorsque Soghomon Tehlirian rendit son dernier soupir, la gorge serré par une corde, dans la cour d’une prison où il fut immédiatement placé après son arrestation, jugé fort promptement, et exécuté. L’homme politique le plus puissant de l’Empire n’est plus, et sa faction se retrouve orpheline de son dirigeant. Le panturquisme perd également son plus ardent défenseur, qui était alors au sommet de sa gloire avec l’annexion de l’Azerbaïdjan. Dans les franges les plus extrémistes du Comité, Enver Pacha est d’ores et déjà érigé comme martyr et comme idole suprême dont la pensée doit être protégée et dont l’héritage doit être préservé. Un véritable culte de la personnalité qui inquiète.

................Au sein du Gouvernement impérial, la division prévaut. L’espace politique qu’occupait Enver Pacha est désormais vide, et ses deux anciens collègues triumvirus tentent de le récupérer, Mehmed Talaat Pacha en tête. Mais le Ministre de l’Intérieur est rapidement accusé par les partisans d’Enver d’être, sinon responsable, au moins fautif dans la mort de leur idole, parce qu’étant chargé de la sécurité et gérant la Teşkilât-ı Mahsusa, il a échoué dans sa mission. Pis, dans les couloirs de la Sublime Porte, d’aucuns n’hésitent pas à l’accuser d’avoir sciemment laissé faire afin de se débarrasser d’un rival politique dont il partageait l’essentiel de la ligne idéologique, mais qui représentait une véritable menace pour son propre pouvoir personnel. Ahemed Djemal Pacha, quant à lui, n’échappe pas non plus aux critiques du fait de son rôle dans le génocide arménien, et son sauvetage de milliers d’entre eux. S’il avait laissé ses deux collègues faire leur travail en 1915, il n’y aurait plus d’Arméniens, et Enver Pacha serait toujours en vie…

................Dans les rues de Constantinople, les Arméniens longent les murs, quand ils osent sortir. En Anatolie et en Azerbaïdjan, les barbouzes de la Teşkilât-ı Mahsusa se défoulent contre les rares Arméniens encore en vie ou n’ayant pas quitté le territoire, conduisant à des lynchages faisant plusieurs dizaines de morts. Mais, au niveau national, aucune action de masse n’est autorisée par le Grand Vizir qui, opposant historique au génocide arménien, freine les ardeurs de Mehmed Talaat Pacha. Tout au plus, celui-ci est autorisé à faire arrêter quelques dizaines d’arméniens rapidement reconnus comme membre de l’organisation terroriste Dashnak, et condamnés à mort, à l’exil ou à la déportation, pour leur complicité prétendue ou avérée à l’assassinat d’Enver Pacha, ou leur simple appartenance - là aussi plus souvent prétendue qu’avérée - à cette organisation. Une bien maigre vengeance, destinée à contenter les partisans d’Enver autant que possible, alors que l’Empire continue de craquer un peu partout, et surtout dans ses parties arabes où l’on profite de la situation.

par **Davoan** Dim 2 Juil 2023 - 12:17

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Royaume de Pologne - Królestwo Polskie

Première année pour le gouvernement polonais :
Après une période d’hésitation et de discussions menée par le nouveau roi de Pologne, Ernst Ier, durant l’ensemble des mois de juillet et de août qui ont suivi son couronnement, celui-ci a finalement constitué un gouvernement, avec l’aide du Premier ministre, qui assurait déjà la régence, l’homme politique Joseph-August Ostrowki. La composition du gouvernement est donc la suivante :

- Au ministère des affaires étrangères, c’est Wladyslaw Studnicki qui est choisi.
- À l’Intérieur, l’on a choisi le politicien Wicenty Witos, jugé capable d’assurer la sécurité interne du pays et consolider le pouvoir.
- Pour l’économie, c’est l’économiste renommé, Wladyslaw Grabski, qui est nommé ministre, avec pour objectif celui de réorganiser l’économie nationale et de diriger les politiques financières du nouvel Etat polonais.
- Edward Rydz-Smigty, officier de l’armée polonaise, se voit confier le ministère des armées. Il devra veiller à la modernisation des armées polonaises, et à la réforme des tactiques et doctrines militaires de Pologne.
- Janusz Jedrzejewics est nommé ministre de l’Education. Cet universitaire et homme politique se voit confier la tâche de promouvoir une réforme profonde de l’éducation et le développement des institutions académiques et universitaires du pays.
- Jan Sadlak, leader du mouvement agrarien et du PSL, est mis à la tête du ministère de l’Agriculture.
- Eugenius Kwiatkowski, hommes d’affaires et économiste polonais, sera en charge du ministère du Commerce et de l’Industrie, et participera avec Grabski et Sadlak à constituer ensemble un trio talentueux pour assurer la modernisation de l’économie polonaise et l’industrialisation massive du pays.
- Janus Korczak devient ministre de la Santé.
- Leon Kozlowski, juriste et politicien, prend la tête du ministère de la Justice.
- Enfin, l’écrivain Stanislaw Wyspianski devient ministre de la Culture, avec comme objectif premier la restauration et la promotion du patrimoine et de la culture polonaise.

L’ensemble des ministres devront travailler, avec le souverain et le Premier Ministre Ostrowki, à faire de la Pologne une nation puissante au sortir de la guerre, le tout en collaboration avec les partenaires et alliés allemands, qui soutiendront et aideront dans les différents projets qui seront mis en place au fil des années par le gouvernement.
Pendant plus d’un an, le gouvernement n’a cependant pas entamé de grandes réformes. L’on note comme évènement capital le baptême catholique du Roi Ernst Ier, qui auparavant était protestant, et qui, en signe de bonne volonté à l’égard de son peuple, a choisi d’adopter la religion catholique, pour montrer sa pleine appartenance à la nation polonaise, qui, on le sait, est majoritairement catholique, et très attachée à ses valeurs religieuses. Le ministre de l’Économie, Grabski, a déjà commencé à faire travailler la population à la reconstruction de la plupart des villes et des villages polonais touchés par le conflit, sans pour autant entamer une politique de grands travaux. Les fonds polonais étant limités, celui-ci cherche avant tout à promouvoir une éventuelle réforme fiscale, et cherche une doctrine économique – en accord avec l’Allemagne – qui saurait renflouer les caisses de l’État, qui paraissent bien maigres, considérant la jeunesse de la Pologne et les dégâts subis pendant la guerre de 14-18.

L’avenir polonais reste donc encore très flou, avec un gouvernement que beaucoup jugent globalement trop passif voire inutile, et qui crée déjà des dissensions au sein de la population, qui n’approuve donc plus autant le Premier Ministre, le Roi et l’ensemble des ministres. Une bonne frange de la population – les plus conservateurs, souvent des religieux – forme l’essentiel de l’opposition, et réclame que le gouvernement se bouge et agisse, sinon quoi une crise politique ne saurait éclater, et ce alors que le pays n’a qu’une année d’existence officielle, et que le règne du souverain est tout aussi court.

par **Pierremenez** Dim 2 Juil 2023 - 12:37

Regno d'Italia

Généralités

Josef Schraffl le président du Tyrol du Nord

Les élections régionales dans le Tyrol

Comme cela a été promis par Paolo Boselli, les premières élections locales ont eu lieu dans les régions autonomes du Tyrol. Durant la campagne électorale, c’est le parti tyrolien qui a monopolisé toute l'attention de la population germanophone. Ce parti régionaliste a misé sur le vote identitaire dans ces provinces autrichiennes récemment annexées par le Royaume d'Italie. Le programme est principalement axé sur la préservation de la spécificité culturelle, mais aussi sur une politique économique visant à faire du Tyrol le carrefour commercial entre le monde méditerranéen et allemand. Ces points importants ont convaincu 75% des habitants et ont fait du parti tyrolien le premier parti de ces contrées. Il n'est donc pas surprenant que son leader, Josef Schraffl, et son colistier, Franz Stumpf, deviennent respectivement les présidents du Tyrol du Nord et du Sud. Les voix restantes se sont partagées entre les partis traditionnels italiens, formant ainsi une opposition hétéroclite.

Dès leur prise de fonction, Josef Schraffl et Franz Stumpf ont demandé une audience auprès du président du conseil. Cette rencontre a pour objectif de pousser Rome à initier une rencontre avec les représentants diplomatiques du Kaiser. Les deux hommes forts du Tyrol souhaitent en effet que Paolo Boselli entame des négociations sérieuses afin d'intégrer la péninsule dans l'Europäisches Eissenbahnunternehmen. Ce lobby pro-allemand risque d'être un atout majeur pour le Reich, ainsi que pour le développement futur de l'Italie germanophone.

par **Sirda** Dim 2 Juil 2023 - 12:55

Devlet-i ʿaliyye-i ʿos̲mâniyye

Etat ottoman exalté

Les Lions de la Bekaa.

Mahmoud passa la tête par la fenêtre ouverte de la locomotive, jetant un dernier regard admiratif sur le Mont Liban qui, progressivement, disparaissait au loin. La plaine de la Bekaa se réduisait elle aussi, tandis que la gare de Rayak paraissait de plus en plus petite. Au loin, le son des cloches de l’église de la petite cité était de moins en moins perceptible, couvert par la distance et le bruit de l’engin, au plus grand plaisir de ce turc qui exécrait les chrétiens. Pourtant, si la montagne était belle, il ne pouvait imaginer qu’autant de grecs catholiques peuplaient les environs. S’il avait l’habitude de faire cette route régulièrement, ses sentiments ne changeaient guère, et l’homme réagissait toujours de la même manière. Quelques heures plus tôt, il avait quitté Beyrouth, capitale du Liban, pour rejoindre Damas. C’était l’un de ses trajets favoris, car, lui qui était originaire du Taurus, avait l’impression de revoir son pays natal en traversant le mont Liban et l’Anti-Liban. Il en était pourtant loin, mais espérait un jour y retourner définitivement.

Après très précisément 55,9 kilomètres de route, il avait dû faire une pause, comme à l’accoutumée, pour changer de locomotive. Si celles à crémaillère étaient idéales pour le premier tronçon de route, les choses se gâtaient dans la plaine de la Bekaa, et il fit sa traditionnelle pause à Ma'alaqah pendant que les ouvriers de la prestigieuse Société ottomane des chemins de fer s'affairaient à raccrocher son train à une locomotive à adhérence, plus appropriée pour le reste de la route. Pendant ce temps, le trentenaire avait prié - c’était l’heure - et pris un thé en gare, avec quelques pâtisseries locales dont il raffolait, au grand désespoir de son épouse qui le trouvait de plus en plus gras avec le temps. Comme souvent, l’homme se contentait de soupirer et de hausser les épaules aux remarques désagréables de sa compagne, avant de l’inviter poliment à retourner à ses tâches. Si elle l’agaçait, il l’aimait tout de même, et avait placé sa photo de mariage dans la cabine de la locomotive, la faisant voyager avec lui.

Ma'alaqah passée, Mahmoud avait conduit son train jusqu’à Rayak, sans s’y arrêter. Sur les bas-côtés, les enfants s’étaient amassés pour saluer le chauffeur et son attelage mécanique. A son habitude, il tira sur la ficelle de la sirène, au plus grand bonheur des gamins qui entendirent le fameux tchou tchou. Ce n’était rien pour Mahmoud, mais c’était beaucoup pour ces gosses dont la journée était égayée. Un petit plaisir quotidien, qui un jour, avait été dramatique, un enfant trop près de la ligne avait trébuché et finit sous le train. Le chauffeur turc en faisait encore des cauchemars, six ans après, et cette macabre scène lui revint à l’esprit. Il tira quelques lattes sur sa cigarette, avant de la jeter par la fenêtre, pour disperser ce souvenir qu’il regrettait amèrement chaque jour qu’Allah lui permettait de vivre, bien qu’il n’y était pour rien dans cette affaire. Mais son sentiment de culpabilité était bien plus fort que la raison.

Le train poursuivait son chemin, paisiblement. Devant Mahmoud se dressait désormais l’Anti-Liban. Pendant qu’un avion militaire ayant décollé de l’aérodrome de Rayak, construit pendant la Grande Guerre avec l’assistance des allemands, survolait le train, le brave turc contemplait qu’à lui, en contrebas, la rivière Nahr Yahfufah qui s’écoulait jusqu’au grand fleuve Litani. Au fil des siècles, l’eau avait creusé une vallée qui constituait l’un des points de franchissement de l’Anti-Liban. Les Français, quelques décennies plus tôt, y avaient construit la ligne de chemin de fer Beyrouth - Damas, désormais propriété nationale de l’Empire. Sans arrêt, le train traversa la petite bourgade de Yahfufa, réitérant le rituel avec les enfants, avant de poursuivre sa route vers Serghaya et ses 1370 mètres d’altitude. De là, il tournait souvent la tête pour admirer toute la plaine de la Bekaa, et le mont Liban, au loin, un paysage sublime que Mahmoud appréciait à chaque fois. C’était un homme qui savait jouir des petits plaisirs de la vie, d’autant plus après toutes ces années de guerre pendant lesquelles il avait été mobilisé et avait conduit des milliers de soldats à la mort en Syrie, avec l’aide des déportés Arméniens.

Mais ce petit plaisir prenait soudainement fin. Alors que Mahmoud contemplait la vue, cigarette à la bouche, son collègue, quant à lui plus attentif à ce qu’il se passait devant, hurla dans la cabine. Le chauffeur n’eût le temps de réagir, à peine de sursauter, avant d’être tué par une rafale de balles. Cachés derrière des rochers et des buissons, plusieurs dizaines de rebelles arabes criblaient de balles le véhicule, avant qu’une explosion ne retentisse. Dans un bruit assourdissant, la locomotive dérailla et emporta le train tout entier dans le gouffre, avant de s’écraser quelques dizaines de mètres plus bas dans le lit de la rivière. Les rebelles cessèrent rapidement de tirer, tandis que les corps de centaines de soldats ottomans jonchaient le train et ses alentours, pour ceux qui étaient tombés pendant la chute. L’objectif était atteint : une partie du régiment qui avait massacré les rebelles de Beyrouth, quelques semaines plus tôt, était anéantie, et l’action fut bien rapidement revendiquée par la milice arabe des Lions de la Bekaa, qui s’était déjà fait connaître pendant la grande révolte arabe.

par **Utyi** Dim 2 Juil 2023 - 13:09

Royaume de Belgique

L'expédition au Japon

Trop focalisés dans ses pois, la petite délégation belge est arrivé en touriste au Japon. Les problèmes géopolitiques les ont rattrapés et ils sont coincés dans l'ambassade belge en attendant leurs papiers et laisser passez. Tous ça pour 3 iles allemandes dans le pacifique...
Mais la mission de l’expédition est de trouver des moyens pour améliorer l'agriculture belge. Cela ne se limite pas aux plantes fourragères. Chimie (engrais, pesticides) , machines agricoles, transports et silos, conservateurs et emballages, réfrigération, additifs alimentaires, produits transformés, tout est à revoir en Belgique, estropié d'un bon tiers de ses terres. Et les troubles en Ukraine ne font que confirmer la conviction des industriels agro-alimentaire, que les questions de nutrition sont trop importantes pour laisser ça aux paysans.
Des japonais semblent bien penser comme la petite troupe d'agronomes, d'ingénieurs, d'exploitants agricoles et délégués commerciaux. Une entreprise, Ajinomoto, fondé par le chimiste Kikunae Ikeda, à une croissance fulgurante : Elle produit 10x plus en 10 ans, soit une croissance annuelle de 26%. Bien à contre courant de la prétendue tradition et modernité du japon, son produit est une pure création de la chimie. Il a extrait, breveté et industrialisé l’extraction d'un acide aminé (GLU) qui active quelques récepteurs sensoriels de la langue humaine. La délégation belge qui mange sa colle à Tokyo en attendant que l'administration bouge a eu l'occasion de manger de la nourriture avec ce glorieux exhausteur de gout. C'est super bon et cela pique l’intérêt de toute la bande, surtout qu'une usine de production du glutamate monosodique est présente à Tokyo.
Une mission de plus s'ajoute donc, et c'est une entrevue avec les représentants de cette compagnie, dont le potentiel d'exportation en Europe est immense, dès que l'Allemagne et le Japon auront réglé leurs différents dans les iles à malaria.

L’ammoniac de Carl Bosch et Fritz Haber
Les paysans ukrainiens sont récalcitrants, l'Allemagne va sans aucun doute les mater, et le prix des denrées alimentaires augmentera donc très probablement. Une occasion pour la Belgique de marger et d’aligner des briques de Reichmarks. C'est dans ce contexte qu'une proposition d'implantation d'usines chimiques en Belgique est envoyé à BASF.
C'est l'ammoniac, et sa version oxydée, le nitrate ont un l’intérêt des industriels flamands. Son rôle est duel : Engrais de synthèse et précurseur aux explosifs comme le TNT. Si entre 1914 et 1919, le second rôle était le seul, les usines de BASF sont maintenant surdimensionnés. Il n'y a plus besoin de milliards d'obus avec chacun leurs charge. Mais les troubles en Ukraine vont ouvrir une voie royale pour la reconversion. Le futur sera chimique, et le port d'Anvers, au centre de l'Europe de l'Ouest et dans l'EE, à le potentiel d'être un hub pour les produits chimiques pour la moité ouest de l'EE. L’importance du transport maritime, fortement soutenu par les Belges lors de la rencontre de Paris, doit voir sa première application ici. Et pour s'assurer de l’intérêt de leurs comparses allemands, les industriels flamands préparent un dossier en béton : Comme pour la Rhur, le charbon est disponible par voie fluviale et donc une implantation de BASF est envisageable. La synthèse de l’ammoniac nécessite de l'azote et de l’hydrogène. L'azote doit être extrait par refroidissent de l'air. Un grand industriel de l'EE est français, pour une fois, c'est Air Liquide. L’hydrogène est obtenu par vaporeformage de l'eau sur le charbon. Il peut être substitué par du méthane. Et comme l'Europe n'a pas beaucoup de pétrole, un port en haute mer ne peut être que un signe de prévoyance. Les phosphates et le potassium minéraux peuvent aussi être importé de loin, et être combiné avec le nitrate d’ammonium pour faire un engrais de synthèse polyvalent comme l'a démontré il y a longtemps Justus von Liebig.

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