V1919 - Topic Officiel - Année 1923

par **Thalassin** Sam 5 Aoû 2023 - 20:14

Bon jeu à tous !

N'hésitez pas à consulter la mise à jour du contexte condensé dans le topic idoine.

par **Mirage** Dim 6 Aoû 2023 - 15:33

The United States of America

The new democrats ?

Le Président Bryan tient indéniablement la barre. Cependant la crise économique se poursuit sans que de sérieuses réponses puissent y être apportées, le mouvement ouvrier reste très actif malgré la bonne volonté de Bryan qui se retrouve plus ou moins coincé par son propre parti, pas forcément disposé à mener une politique trop progressiste dans le contexte morose actuel. Les 8h ? Dans ce contexte ? Cela coulerait notre belle industrie américaine !
En réalité, Bryan est un homme d'un autre siècle, l'essentiel des politiques qu'il a pu mettre en œuvre depuis sa nomination en 1921 sont en faveur de la classe moyenne rurale et paysanne. Une espèce en voie de disparition que le démocrate a décidé de maintenir en vie par la subvention pécuniaire et la lutte contre la formation de grands trusts agro-alimentaires. Bryan flatte son électorat mais cela ne permet pas au parti démocrate de s'installer dans les centres urbains et industriels - cela s'est vu lors des élections de mi-mandats - où les ouvriers sont plutôt hostiles à la bigoterie sans limite de Bryan, et surtout à son soutien sans faille à la prohibition.

Certains membre du parti démocrate sont persuadés que Bryan ne représente qu'un accident de l'histoire lié au traumatisme de la défaite mais que son courant de pensée n'a pas d'avenir et devra un jour ou l'autre être dépassé pour permettre aux démocrates de rentrer dans le XXème siècle et de sortir de leurs vieilles lubies agrariennes et religieuses. Ce courant qui s'appuie pour mener la bataille interne sur la réhabilitation de l'héritage Wilsonien est menée par des démocrates du Midwest et de la côte est. Son dirigeant principal est le défait de la primaire démocrate de 1920, le gouverneur de l'Ohio James M. Cox. Il a ses côtés le gouverneur de l’État de New York, Alfred E. Smith ou encore le délégué spécial de l'administration Bryan aux relations commerciales avec la Grande-Bretagne, John W. Davies, le représentant du Deep South au sein de ce conglomérat de jeunes loups.

En plus de la défense de politiques progressistes, modernistes et volontaristes visant à revitaliser le capitalisme américain en coordination avec le mouvement syndical, ces hommes défendent à pas de velours une forme de retour en grâce de l'interventionnisme américain et la défense du libre-échange, soutenus sur ce point par une partie des industriels pro-démocrates qui voient avec crainte la fermeture de nombreux marchés internationaux et l'effondrement du commerce depuis la fin de la guerre, ce qui est à leurs yeux la cause principale de la crise économique qui frappe le pays. Si personne n'ose espérer pouvoir mettre en difficulté la nomination de Bryan en 1924, tous préparent activement une belle campagne des primaires permettant de défendre leurs idées.

par **Utyi** Dim 6 Aoû 2023 - 22:15

Royaume de Belgique

La guerre des gangs

Pendant que le Frontpartij fayotte à Bruges, la situation économique belge va de mal en pire : le harcèlement constant de leurs petits bras et le manque de charbon anglais rendent l’importation de produits allemands moins cher que la production locale, qui est donc dévasté. Pas que ça gêne les pontes qui voient en cette désindustrialisation forcée l’accomplissement de leurs programme. En tout cas, à Bruges.
A Anvers et Bruxelles, les tentatives de sabotage sont répondues par des tabassages de la famille et des noyades dans la mer avec un lest de béton. C'est le bras armée du BWP qui commande et fait disparaître les preuves dans l'estuaire de l’Escaut, au détour du trafic de marchandises de haute valeur provenant de la République britannique (colis principalement) via les Pays-Bas.
Les apolitiques, anciens collabos, sont la source des financements du BWP clandestin. De l'argent contre la protection face aux thugs du FP, alors que la police est indifférente à cette guerre des gangs. Un pacte scellé dans la loi du silence. De toute façon, la production de produits manufacturés en Belgique est illégale ou n'est pas. Bruxelles est le cœur de la production chimique : de l'alcool contrefait à partir de déchets végétaux, de la gélatine, divers composés chimiques produits dans des garages et des hangars désinfectés. Toute cela avec matières premières achetés en Wallonie allemande. La libre circulation de l'EuroEisein a du bon, comme l'apathie des douaniers belges désabusés.
Entre la France embourbé dans le fatalisme, les conglomérats de la Ruhr et les Pays-Bas commerçants avec la République britannique, la Belgique a trouvé son rôle d'intermédiaire pas net.
Le nouveau venu
- Et donc, après le trafics de colis anglais, le racket des bouges acculés par le FP, la production de gnôle dans les caves, tu nous suggères la production de quoi ?
- Le glutamate.
- C'est quoi cette merde ?
- Un exhausteur de gout.
- Et ?
- Le pognon du roi des belges.
- Celui qui moisi dans son palais ?
- Le même qui paye en pigeon les lettres de son frère et la protection de ses pois dans son jardin.
- L'argent n'a pas d'odeur qu'on dit ...
- Il nous indique qu'il faut hydrolyser à l'acide des protéines : os, peaux, gluten pour extraire ce cristal blanc. Et que y a même des industriells dans la boucle. On les protège déjà des volikiestes.
- Fallait le dire que ça implique de niquer du FP'er.

Une conversation express à 23h dans un endroit où la police n'ose pas aller

par **Mirage** Lun 7 Aoû 2023 - 1:18

The United States of America

The new republicans ?

Du côté républicain, la reconstruction difficile du parti se poursuit autour de personnalités nouvelles et relativement jeunes telles que Calvin Coolidge ou Herbert Hoover. Le renouveau idéologique du Grand Old Party se construit autour d'une adhésion totale aux politiques isolationnistes mise en place par le Président Bryan moins la référence à l'anti-impérialisme. Économiquement, les républicains tiennent les deux bouts d'une politique franchement pro-business et de laissez-faire visant à restreindre au strict minimum l'intervention publique dans l'économie tout en défendant une politique protectionniste visant à protéger les ouvriers américains et leurs salaires afin de permettre le développement du marché intérieur américain qui permettra à terme de sortir de la crise. De l'autre côté, les républicains sont relativement critiques de la prohibition sans pour autant appeler à son abolition et proposent des politiques aux accents progressistes comme par exemple l'accès aux droits civiques de l'ensemble des indiens-américains.

Ces grands axes politiques nouveaux ont été portés lors des dernières élections de mi-mandat et ont permis de redresser la barre en emportant un grand nombre de circonscriptions perdues en 1920, sans pour autant parvenir à mettre à mal la majorité démocrate. Les porteurs de cette ligne ne subissent que peu d'opposition interne et, contrairement au parti démocrate, le parti républicain est uni autour des grands penseurs de la mue capable de le faire revenir sur le devant de la scène. De ce point de vue là, les républicains partent avec une longueur d'avance sur Bryan.

par **Shikkoku** Lun 7 Aoû 2023 - 10:26

JAPON
Brève
Evènement

Les troubles qui secouent le Japon depuis quelques années, notamment depuis les émeutes du riz, menacent l'ordre établi dans l'archipel nippon. L'élection de Yamamoto Gonnohyōe comme Premier Ministre représente la réponse des élites conservatrices japonaises à ces mouvements. Amiral et ancien Premier Ministre, le vieil homme est fermement attaché au système politique japonais moderne mais représente une figure de proue des mouvements pour la préservation de l'ordre et de la stabilité au Japon.

Yamamoto Gonnohyōe

par **Sirda** Lun 7 Aoû 2023 - 19:14

Sultanat de Turquie

Le sugar daddy de la Turquie.

Dans une chambre de l’ambassade turque à Berlin qui lui avait été mise à disposition, Jafar s’apprêtait. Un serviteur l’avait aidé à enfiler son éternel trois pièces à carreau, cette fois bordeau - pour rappeler la couleur de son fez, disait-il. Une fois vêtu, il passa plusieurs minutes à soigneusement coiffer ses cheveux, avant d’y mettre une dose de gomina pour les aider à tenir, avant de peigner sa moustache. Sa coquetterie lui avait valu cette mission spéciale. A Constantinople, on riait bien volontiers des notes de l’ambassade qui relataient le développement de l’homosexualité de la capitale berlinoise. Alors, son supérieur, un aristocrate austère assez peu porté sur cette orientation sexuelle, l’avait envoyé sur place pour négocier, d’autant que le sujet le concernait directement : les tracteurs.

Sitôt le fonctionnaire enfin prêt, une voiture vint le chercher, direction le ministère des finances. Là-bas, un rendez-vous avait été organisé entre un employé dudit ministère, chargé des relations commerciales, ainsi qu’un membre de la Deutsche Bank et un représentant de Krupp. Sans grand encombre, le véhicule arriva à bonne destination. Quatre à quatre, Jafar monta les marches pour arriver à la réunion, pas tout à fait en retard mais presque à l’heure. On le fit annoncer, et il s’engouffra aussi rapidement dans le bureau, où, outre les trois hommes, un interprète était également là pour faciliter les échanges, même si Jafar, depuis la fin de la guerre, apprenait régulièrement l’allemand. Les présentations faites, la négociation s’engagea rapidement.

« – Monsieur le ministre des Finances souhaiterait faire l’acquisition de cinq cents exemplaires supplémentaires de tracteurs afin de poursuivre la modernisation de l’agriculture, indiqua Jafar, regardant le représentant de Krupp. Néanmoins, les prix demandés par la compagnie paraissent trop élevés pour pouvoir être payés comptant, mais…
– Alors pourquoi vouloir les acheter si vous ne pouvez les payer ? l’interrompit assez sèchement le banquier, sans laisser le temps au représentant de Krupp de répondre.
– N’est-ce pas justement l’intérêt de votre présence ici, me le permettre ? rétorqua quasi-immédiatement Jafar. Il me suffit seulement d’un prêt de votre part, à 2% si ce taux vous convient.
– Le groupe Krupp ne voit aucun inconvénient à ce que les matériels soient acquis avec l’aide d’un emprunt, au contraire, tant que nos ventes en Turquie s’accroissent précisa le représentant de l’industriel.
– Vous n’êtes pas des emprunteurs très rigoureux, vous ne devez votre large désendettement qu’à la paix, et encore, sitôt votre dette réduite, vous l’avez reconstituée pour perdre la moitié de votre empire… fit remarquer l’employé de la Deutsche Bank. Qui me garantit que vous payerez ce prêt, en plus des autres ? »

La discussion, si elle était plutôt cordiale entre Jafar et le représentant de Krupp, manqua de peu de devenir houleuse à chaque intervention de celui de la Deutsche Bank. L’employé du ministère allemand des finances, Heinrich, jusqu’alors discret - trop concentré à regarder Jafar depuis le début -, vint mettre fin aux discussions entre deux rêvasseries, pour indiquer très poliment que la demande turque serait étudiée avec la plus grande attention. Cela ressemblait à une fin de non-recevoir assez aimablement formulée. Jafar rassembla ses affaires, avant de quitter les lieux. Mais, dans l’escalier, il fut rapidement rattrapé par Heinrich, lui proposant de poursuivre cette discussion plus tard, dans la soirée, au Kantstraße 24, Charlottenburg. Le sourire de son homologue poussa Jafar à accepter.

Quelques heures plus tard, après avoir passé une partie de la journée à déambuler dans les rues de Berlin, puis à regagner l’ambassade pour changer de tenue et en prendre une plus appropriée pour une sortie en soirée, Jafar se rendit au lieu-dit en voiture affrétée par Heinrich. Le véhicule s’arrêta devant un bar-boîte de nuit au nom exotique, l’Eldorado. Jafar y entra, et se fit accompagner par un serveur quelque peu excentrique jusqu’à une table, où Heinrich l’attendait, une bouteille de champagne dans un seau de glace et deux flûtes retournées posées sur la table. Le turc prit place, avant de regarder cette salle essentiellement composée d’hommes, et de travestis. Jafar ne prit que quelques brèves secondes pour comprendre dans quel genre d’endroit il était. Et ce que Henrich attendait de lui. Mais cinq cents tracteurs et un prêt à 2% valaient bien une nuit de débauche.

par **Rêveur_Lucide** Lun 7 Aoû 2023 - 22:10

V1919 - Topic Officiel - Année 1923 German10

Empire Allemand
Deutsches Reich

Weihnachten aus Stahl

V1919 - Topic Officiel - Année 1923 00005-11

Décembre 1922

Dans un huit-clos aux lumières nébuleuses de quelques chandelles, se poursuivait un simple dîner entre amis. Ou du moins, entre interlocuteurs où l'entente était cordiale, et la discrétion respectée.

- Et donc, monsieur le Chancelier... Comment allez-vous vivre avec votre réputation? De l'homme qui aura donné le plein pouvoir aux Prussiens? De l'homme qui aura... Terrassé la menace socialiste sur le sol Hongrois? Bâti la paix sur le cadavre de milliers?

Ebert nettoyait alors soigneusement sa bouche avec sa serviette de table, effaçant une légère goutte de vin rouge Français du coin de sa lèvre. Semblant peu affecté par le propos (la contre-lumière de la pièce ne l'aurait pas montré de toute façon...), Ebert pris le soin de délicatement plier sa serviette après l'usage, avant de la ranger près de ses couverts.

- Ces réputations, je les laisse au Kaiser et aux Prussiens. Je vous concède, qu'il n'est pas évident de se dire pour vous que je n'avais pas vraiment mon mot à dire dans toutes ces manigances... Constitutionnelles, et militaires... J'ai fais ce que j'ai pu, et je fais ce que je peux.

Les gentlemen continuaient alors de se servir à volonté de leur coq au vin. La bonne "gauche caviar", pour user de cette expression anachronique.

- Et donc, chancelier. Qu'avez-vous encore de socialiste?

- La Pologne?

Fou rires à la table.

- Non, plus sérieusement, je laisse cette considération idéologique à nos amis Polonais. Je travaille sur des choses sérieuses moi, ce qui ne relève ni du désordre, mais ni de l'immobilisme.

- Et donc? J'attends la réponse à ma question?

- Réformes fiscales plus égalitaires, protection de l'enfance, extension des assurances maladies, extension de la liberté religieuse et d'expression, meilleure régulation du temps de travail pour les femmes... Enfin les formalités du progrès disons, le vrai socialisme! Pas celui qui construit des barricades et assassine.

- Hah! Et ceux qui ne bénéficierons pas de ce socialisme là? Nos camarades Belges?

- Je fais les choses à mon échelle, je suis quelque peu écarté des affaires... internationales, en ce moment. De ma propre initiative. Car... Entre les Prussiens conservateurs, et les libéraux de l'EuropEisen, le dialogue est difficile. Alors je me contente, malgré moi, de bâtir mon socialisme ici.

- Votre socialisme?

- Un socialisme... Pour les Allemands.

par **Shikkoku** Mar 8 Aoû 2023 - 9:37

REPUBLIQUE POPULAIRE DE GRANDE BRETAGNE ET D'IRLANDE DU NORD
Brève
Evènement

A Londres, l'hiver 1922-1923 est ponctué par la parution du livre "Les conséquences économiques de la paix" de la part du jeune économiste hétérodoxe John Manyard Keynes aux presses de l'université d'Oxford. Le livre critique abondamment le nouvel ordre économique établi depuis Berlin. Il est vendu à de nombreux exemplaires et encore plus lu et discuté, dans la presse et les cafés de Grande-Bretagne.

Soldat de l'armée rouge britannique avec un peu de lecture keynésienne

Autre fait marquant beaucoup moins public, le gouvernement londonien prépare, dans le plus grand des secrets, une opération d'invasion de l'Irlande du Nord visant à libérer le territoire conquis par les irlandais, tout en sécurisant la révolution pour l'entièreté des îles britanniques. Cette opération devrait être déclenchée d'ici l'été 1923.

AUTRICHE
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Evènement

En Autriche, le Mouvement pour la Préservation de l'Empire ( Bewegung für die Erhaltung des Kaiserreichs) ou BEK, un parti politique ouvertement magyarophobe et très conservateur, prend de l'ampleur. Le Parti Chrétien Social, un parti catholique et cherchant à préserver l'autonomie de l'Autriche de l'Allemagne perçue comme trop protestante, s'accomode d'une coalition avec le BEK qui entre donc au gouvernement impérial pour diriger le pays après la guerre. Le prêtre Ignaz Seipel devient Chancelier impérial.

Les élections parlementaires hongroises sont très surveillées par les services de répression politique allemands et autrichiens. Toute forme d'indépendantisme est sévèrement réprimée, et c'est le Parti Conservateur Hongrois qui obtient une majorité écrasante de sièges au parlement de Transleithanie, dans des élections non libres. L'opposition socialiste est interdite.

En Tchécoslovaquie, les élections mènent au pouvoir le Parti Progressiste Tchèque, mené par Tomáš Masaryk qui devient Premier Ministre de Tchécoslovaquie. La Tchécoslovaquie est une terre de libertés démocratiques, où la libre expression est de mise. Les élections sont libres, et le bassin tchèque et la ville de Prague sont relativement épargnés par la crise économique latente en Europe. Le niveau de vie y est relativement acceptable.

En Illyrie, les élections mènent au pouvoir le Parti Libéral Panslave, un parti démocratique, libéral politiquement et relativement progressiste. Le gouvernement garantit les libertés de culte de ces nouveaux citoyens musulmans et orthodoxes (bosniens et serbes).

Si les gouvernements siégeant à Vienne et Budapest sont conservateurs, ce sont de puissants libéraux qui sont élus à Prague et Zagreb, offrant un contraste saisissant au plus haut niveau de gouvernance impériale. Le chancelier Seipel marche sur des oeufs.

UKRAINE
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Evènement

Le niveau de vie ukrainien peine à décoller et se maintient au ras du sol, avec des disettes récurrentes. Dans l'ouest du pays, la colonisation allemande expulse de fait plusieurs dizaines de milliers d'ukrainiens de leurs terres qui s'en vont vers Kiev, le Dniepr ou le Donbass. Dans le Donbass, les mines tournent à plein régime et emploient quelques millions de familles. Les produits extraits (charbon et fer) partent en majorité directement vers l'Allemagne, où ils nourrissent l'industrie du Reich.

BIELORUSSIE
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Evènement

Malgré les efforts pour développer une identité distincte de la Russie émanants de la classe politique de Minsk, une étude sociologique germano-biélorusse à travers les petites villes du pays montre que plus de 80% des biélorusses s'identifient comme russes. L'étude n'est pas publiée, mais transmise au gouvernement allemand et biélorusse.

Cela fait maintenant des années que les élites du pays tentent, visiblement en vain, de détacher le peuple biélorusse du peuple russe à travers de lourdes politiques culturelles. Celles-ci ne semblent pas prendre dans la société civile, et ce à plus ou moins n'importe quel échelon social.

LIVONIE
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Evènement

Un système extrêmement répressif s'est progressivement instauré, où une noblesse germanique avec des alliés baltes locaux dispose de toutes les terres du pays et exercent une activité économique principalement basée sur la production agricole à travers de vastes exploitations fermières d'où les paysans ne peuvent s'échapper. La Livonie plonge dans ce qui ressemble au servage paysan, en tout sauf en nom. Le niveau de vie y est extrêmement contrastée entre l'élite latifundiaire et les travailleurs agricoles, ces derniers étant parmi les plus pauvres de la MittelEuropa.

LITHUANIE
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Evènement

La petite Lithuanie est nourrie par un afflux de réfugiés livoniens, et développe une petite industrie à Klaipeda (le port) et Vilnius. Le pays s'en sort relativement bien comparé à la Livonie, et nourrit une certaine activité politique démocratique. S'il s'agit du plus petit Etat de la région en superficie et peut-être en population (les recensements ne sont pas très précis), la Lithuanie offre ainsi un modèle national relativement réussi et attractif.

POLOGNE
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Evènement

Le processus de collectivisation agricole est marqué par la résistance passive des paysans. Si la lassitude décourage les révoltes, le cheptel de bétail du pays a diminué de deux tiers par rapport aux chiffres pré collectivisation.

Il est grandement temps pour Varsovie de considérer le plan de collectivisation. Il semble que sans usage de moyens coercitifs, ou a minima de plan clair et précis pouvant mener à la collectivisation, celle-ci ne fasse que se heurter à un mur.

BULGARIE & ROUMANIE
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Evènement

Dans le contexte de continuation d'opérations militaires roumaines en Europe de l'Est, le tsar bulgare rend visite au Kaiser de Vienne pour l'assurer de son soutien diplomatique. Les relations entre les deux ex-puissances centrales sont au point le plus froid depuis la fin de la deuxième guerre balkanique

ESPAGNE
Brève
Evènement

Mars 1923 est une humiliation pour l'Espagne. Les Rifains, qui préparent leur offensive à l'aide de cartes françaises secrètement transmises et de manière méticuleuse depuis des mois, se sont emparés de la ville de Melilla au terme d'une courte bataille sanglante. 400 soldats espagnols tués et un milliers de captifs, contre environ 300 soldats rifains tués ou blessés grièvement. L'humiliation est totale, et la situation dans le Rif proche du désastre absolu.

par **Shikkoku** Mar 8 Aoû 2023 - 10:06

L'horreur d'une guerre fraternelle :

La péninsule indienne est ravagée par une guerre en cours depuis maintenant deux ans. Les armées de la Ligue Musulmane et du Gouvernement du Congrès s'affrontent de manière sporadique mais extrêmement violente. La stagnation relative de la guerre a emplit les coeurs de fatigue et de haine, et les exactions sont de plus en plus courantes.

Soldat du gouvernement du Congrès regardant le No Man's Land dans le Punjab

250 000 soldats sont morts au combat ou de maladie depuis le début de la guerre, et environ le même nombre de civils a péri des affres de la faim et de la misère liée au déplacements forcés. Pour des millions d'indiens, la guerre a été un ravage, les forçant à quitter leurs terres de manière temporaire, la perte de leur emploi, la perte d'un proche, la perte d'un foyer.

En ce mois de mars 1923 cependant, le 10 mars 1923 a 12h00 très précisément, c'est un silence assourdissant qui s'abat sur le front. L'armistice a été décrétée par les gouvernements de Delhi et de Lahore. Les canons se taisent, et dans la presse indienne on se réjouit de la possibilité d'un fin de la guerre civile.

S'ouvre maintenant l'heure des négociations, et elles seront hardues. D'un côté, la Ligue Musulmane, menée par Muhammad Ali Jinnah et de l'autre le gouvernement du Congrès mené par Chakravarti Rajagopalachari. Chacun des factions se dit prête à la paix, mais à Lahore comme à Delhi, des voix minoritaires appellent à la partition immédiate de pays en deux Etats. La guerre a brisé quelque chose en Inde.

Fort heureusement, le 11 mars 1923, le lendemain de l'annonce de l'armistice, un communiqué joint de Muhammad Ali Jinah, Chakravarti Rajagopalachari et d'autres figures majeures des mouvements d'indépendance nationale comme Mohandas Karamchand Gandhi intitulé le "Lahore-Delhi Call for Unity" met en place quelques points d'accord entre les gouvernements qui semblent être l'armature des négociations de paix :

- L'unité indienne doit être préservée, de la frontière afghane aux vallées d'Assam
- La reconnaissance de la richesse culturelle et religieuse indienne, notamment entre religions hindouistes et Islam, qui ont cohabité pendant des siècles sur la terre indienne
- L'attachement du peuple indien aux valeurs démocratiques et parlementaires
- Le respect des systèmes de gouvernance politique locaux
- La mise en place de systèmes de quota et de représentation minoritaire pour les religions, groupes ethniques et groupes linguistiques en situation d'infériorité démographique dans leur circonscription électorale, afin de garantir une représentation juste
- La dénonciation de la colonisation britannique comme un acte de guerre permanente et d'assujetissement du peuple indien
- La construction d'un mouvement national fort, indépendant, et prêt à représenter l'Inde dans le monde

Les termes sont lâchés dans les rues indiennes. La proposition du Lahore-Delhi Call for Unity est floue, mais semble dessiner les contours d'une proposition démocratique, qui n'irait cependant pas à l'encontre des élites princières locales de manière trop abrupte, et l'instauration de quota religieux, ethniques et linguistiques dans les futures assemblées. La Grande-Bretagne en prend également pour son grade et forme le point le plus consensuel de l'appel : la colonisation britannique est honnie, dénoncée, rejetée.

Après l'heure des fusils, c'est désormais l'heure des courriers et des tables rondes qui s'ouvre. La ville de Ludhiana, à mi-chemin entre Delhi et Lahore, a été choisie pour être le lieu des pourparlers.

par **Mirage** Mar 8 Aoû 2023 - 17:57

The United States of America

The troublemakers

L'élection de Churchill comme chef du gouvernement canadien fais quelque peu jaser dans les milieux de la haute bourgeoisie américaine. Si bien entendu on comprend tout à fait l'entêtement du jeune bulldog à vouloir reconquérir son pays - c'est la moindre des choses - son arrivée est pouvoir est vécu comme celle d'un énième fauteur de trouble sur la scène internationale. Le Canada rejoint donc le club composé de l'Allemagne, le Japon ou la France - les anglosocialistes étant mis dans une autre catégorie - c'est à dire la liste des pays irritant les industriels et les commerçants américains à cause de leur refus d'accepter et d'entériner un certain retour à la normale et de retrouver une situation politico-économique favorable permettant de réfléchir sereinement au futur. La guerre permanente n'est pas vraiment au goût des boutiquiers. L'Allemagne en particulier est jugée responsable du chaos ambiant en tant que nouvelle maîtresse de l'Europe et démontrant son incapacité à bâtir un nouvel ordre équilibré et juste, portant préjudice à tous les autres pays dans le présent et sans doute dans le futur.

Le Canada a une place particulière en tant que pays faible et désormais isolé souhaitant reprendre la place de l'ancienne Grande-Bretagne dans les rapports mondiaux en particulier en maintenant ce qui sera possible de l'Empire en plein écroulement. Pourtant, les États-Unis se serraient bien vus se tailler une belle part dans les ruines des anciennes possessions ultramarines britanniques en s'ouvrant de nouveaux marchés juteux qui aideront à juguler la crise économique. L'Australie et la Nouvelle-Zélande sont déjà partiellement tombées dans l'escarcelle américaine mais on espère que d'autres suivront, en particulier les très stratégiques îles caribéennes mais aussi certaines possessions asiatiques à l'intérêt stratégique et économique très important, la Malaisie, Ceylan ou encore la Birmanie. Pour le moment rien n'est fait mais l'élection de Churchill fait craindre que ces plans ne puissent se mettre à exécution pour le moment, en attendant que l'impétueux premier ministre ne se casse à nouveau les dents.

par **Rêveur_Lucide** Mar 8 Aoû 2023 - 20:42

Empire Allemand
Deutsches Reich

Heart of Darkness, Electric Boogaloo

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Mars 1923

Le périple de Detzner était long. Bien heureux pour lui qu'il était accompagné d'une équipe compétente pour le mener dans les profondeur du Congo. De Neu Frankfort à Stanleyville, en passant par Coquilhatville et Lisala, Detzner restait tout de même surpris d'un fait: les Allemands étaient loin d'être seuls à administrer le fleuve. Bien sûr, l'emploi était ouvert aussi aux Noirs, mais cela ne l'étonnait pas tant que la présence encore de nombreux Belges au sein des comptoirs et des installations coloniales aux abords du fleuve. Une question, auquel Detzner n'allait pas rester encore longtemps dubitatif.

- Bienvenue à Stanleyville, officier! Je me présente, je suis Jannick Krieger, pour vous servir.

Après les formalités, et une nuit de repos bien méritée, c'est en réunion huit-clos entre Detzner, son équipe et Krieger, que se tint la rencontre qui allait définir la mission de tout ce petit monde au sein du coeur des ténèbres.

- Je vais être bref et concis, officier Detzner. Au cas où vous n'auriez pas été expliqué les faits... La politique de notre gouverneur palie dans le manque de moyens actuels que nous disposons dans l'administration du Deutsch-Congo. Par cela, je veux dire que par le manque de schutztruppen et plus généralement de fonctionnaires coloniaux, nous avons dû être contraint... De recycler en partie, si ce n'est en certaine majorité, l'administration coloniale Belge.

Certains des Belges, fervents collaborationnistes ou simplement opportunistes, s'étaient reconnus dans cette salle.

- Et cela n'était pas sans désavantages... Beaucoup, à la fin de la guerre, sont rentrés aux pays, voir ont désertés leur poste. Laissant à nous la tâche ingrate de devoir trier et s'intéresser aux postes laissés vacants, et dans certains cas, constater que des villes entières sont devenus fantômes...

Detzner retira son chapeau un instant, soufflant d'agacement.

- Si vous pensiez que j'allais vous donner du travail purement administratif, détrompez-vous. C'est même loin d'être le cœur de la discussion. Ce que je dois vous présenter, est bien plus crucial que cela.

Krieger présenta alors à Detzner une collections de papiers et de cartes.

- Ces installations et ces villes, laissés à l'abandon, qui figurent sur cette carte... Ont été pillées. Et elles avaient toutes un point commun: soit on y extrayait de l'ivoire, soit on en stockait. Nous n'avons pas encore estimé l'entièreté des dégâts et des pertes, mais il est probable que des tonnes d'ivoires aient tout simplement disparus dans la nature.

- Oui, et comment?

- Nous n'avons aucune idée. Des irrédentistes Belges menant le maquis? Des brigands? Que sais-je... Mais dans les documents annexes, figureront des pistes pour vous aider...

- Nous aider à... ?

- A reprendre notre ivoire de droit.

par **Mirage** Mar 8 Aoû 2023 - 21:08

The United States of America

The left wing

Les recommandations faites par le bureau exécutif de l'Internationale, la crise économique, l'impatience d'une partie des ouvriers américains quant à l'accès à une vie digne et sereine, tout cela a contribué à relancer les efforts unitaires qui avaient débutés à la fin de la Grande guerre et qui avaient été partiellement interrompus à cause de la révolution britannique et de la Red scare. Le Farmer-Labor qui menaçait jusqu'en décembre 1922 de quitter la plateforme du CPPA (Conference for Progressive Political Action) qui centralise désormais les tentatives de construire l'unité du mouvement progressiste américain a finalement accepté de s'y maintenir jusqu'à fin 1924 au minimum suite à un débat interne très tendu. L'idée désormais très claire et qui passionne à gauche est la préparation d'une candidature pour les élections présidentielles de l'année suivante mais aussi des élections au Congrès où l'on espère bien performer.

La Conference for Progressive Political Action est une plateforme large qui se vit comme une organisation parapluie qui regroupe déjà de nombreux membres du mouvements syndical, associatif et des organisations reliées au mouvement progressiste. Les deux plus gros membres sont évidemment les partis socialistes et ouvriers-paysans. La seconde conférence qui s'est tenue à la mi-décembre 1922 a voté la décision d'avancer durant les deux prochaines années sur la route de la construction de l'indépendance politique des travailleurs industriels et agricoles par la mise sur pied d'un parti qui soit le leur. La conférence a aussi fait voter un programme politique qui inclut entre autres la nationalisation des chemins de fer, des mines, de l'eau et de l'énergie, l'augmentation des taxes sur les grandes fortunes et sur l'héritage, l'égalité hommes-femmes, l'élection du président au suffrage universel direct. La CPPA s'est pour le moment dotée d'antennes dans une trentaine d’États et connaît une certaine dynamique.

par **Mirage** Mer 9 Aoû 2023 - 2:05

The United States of America

The irish toiler

Le soleil avait beau ne pas s'être encore levé, ce début de matinée printanière était agréable dans la petite ville rurale et industrieuse de Troy. Sean distribuait The Harp, le journal de l'Irish Socialist Federation dont il était adhérent, une organisation à la fois active en Irlande et au sein de la diaspora, ici, aux États-Unis, où elle était affiliée au parti socialiste. Très liée à James Connolly et à l'Irish Labour Party, l'ISF agitait depuis quelques temps les ouvriers d'origine irlandais qu'elle pressait de financer la révolution irlandaise. C'était le travail de Sean, vendre le journal et récolter des dons pour la libération des camarades restés au pays.

Il n'était pas inhabituel que Sean se fasse insulter de londonien et de traître par certains de ses collègues et on ne pouvait pas dire que l'ISF tenait l'usine, mais tout de même, dans l'ensemble, à Troy, l'héritage du vieux révolutionnaire irlandais qui avait longuement vécu et milité ici était puissant, les connollistes étaient nombreux et Sean était bien accueilli. Toutes ces activités d'agitation se faisaient sous l’œil attentif des policiers du Bureau of Investigation qui s'assuraient surtout que les jeunes militants se contentaient de discuter de l'Irlande et n'appelaient pas à renverser la table ici, aux États-Unis. La diaspora irlandaise dans son ensemble, considérée comme particulièrement poreuse à la subversion anglosocialiste était surveillée comme de l'huile sur le feu par les autorités et souffraient d'une réputation d'être composée de révolutionnaires au couteau entre les dents, prêts à trahir leur terre d'accueil à la moindre faiblesse.

Troy, comme beaucoup de petites villes rurales et industrieuses d'Amérique, est largement divisée entre les ouvriers travaillant, ici, dans le textile et dans les mines de fer, et une petite-bourgeoisie boutiquière impactée par la crise. Le fait que beaucoup d'ouvriers de la ville sont d'origine étrangère, bien souvent catholique, a provoqué une grande division entre les quartiers ouvriers et ceux des classes moyennes et supérieures, à grande majorité WASP, ainsi qu'une hostilité grandissante entre les classes sociales. Ce n'est ainsi pas un hasard si Troy est aussi l'une de ces ville du nord où le Ku Klux Klan a pu poser ses valises et se développer à grande vitesse, profitant d'un terreau favorable de peur des ouvriers et des socialistes et de haine des immigrés.

par **Shikkoku** Mer 9 Aoû 2023 - 10:44

Le Traité de Kolkata

Dans les anciennes résidences des gouverneurs britanniques de Kolkata, dans le Bengale, les pourparlers vont bon train. Des délégations de tout le sous-continent sont présentes, représentant quasiment toutes les organisations politiques, à l'exception notable du Sultan d'Hyderabad qui a refusé de participer aux pourparlers.

Délégués indiens en pourparlers à Kolkata, mars & avril 1923

Les questions pressantes sont bien entendue l'organisation interne du futur Etat indien. Il a été décidé, quasiment à l'unanimité, de laisser une grande liberté aux futures organisations politiques locales, notamment en matière de droit des familles, de religion et tout ce qui est relatif à la législation sur les moeurs. Il s'agissait là bien évidemment d'une condition sine qua none de la Ligue Musulmane mais aussi de nombreuses communautés rurales. Les plus de 2 400 délégués sont arrivés à se mettre d'accord, non pas à l'unanimité évidemment mais à une forte majorité, sur un découpage administratif :

Découpage administratif interne de l'Inde:

19 Etats et Principautés et un Directorat pour les îles et possessions d'outre-mer formeront ainsi une association politique à travers un pacte fédéral, et donneront naissance à la Fédération Indienne. C'est décidé. Chacun de ces Etats ou Principauté sera libre de choisir son Chef d'Etat par voie démocratique ou non, mais celui-ci n'aura que peu de rôle et de poids politique. Il siègera cependant au Presidential Privy Council, organisme politique ayant accès direct au Président Fédéral. Les chefs de gouvernement de chacune des ces entités fédérées devra être élu au suffrage universel masculin à minimum (de nombreux Etats du Nord de l'Inde n'adoptent pas le suffrage féminin), avec un âge de majorité électorale fixé entre 21 ans pour l'Etat du Cochin, à 28 ans pour le Jammu & Kashmir. De manière générale, les hommes âgés d'environ 23 à 24 ans obtiendront le droit de vote.

C'est ce Chef de Gouvernement qui aura les pouvoirs politiques, s'appuyant systématiquement sur une Assemblée élue. En ce qui concerne la représentation fédérale, outre le Presidential Privy Council au pouvoir consultatif, la Lok Sabha ou Maison du Peuple sera formée de 75% de parlementaires élus au suffrage universel direct, et de 25% de parlementaires élus au suffrage universel indirect élus par les assemblées locales. De cette manière, les plus petits Etats et Principautés démographiquement parlant, notamment ceux du Nord-est du pays, seront représentés de manière plus égalitaire.

La Rajya Sabha ou Maison des Etats sera quant à elle élue dans son entièreté par les Assemblées des Etats et des Principautés. Elle comptera au minimum 4 et au maximum 12 membres par Etat ou Principauté, proportionnellement à sa population. C'est la Rajya Sabha qui élira le Président Fédéral Indien. Celui-ci devra nommer un Premier Ministre sur recommandation de la Lok Sabha. Le mandat présidentiel sera d'une durée de 7 ans non reconductible et le mandat de chef de gouvernement de 3 ans maximum.

La nouvelle est fort bien reçue par la population de manière générale, qui voit dans le Traité de Kolkata du 4 avril 1923 le début de la fin de la guerre civile. Si les détails les plus complexes, notamment au sujet des modalités électorales et représentatives, ne sont pas bien perçues par les citoyens indiens, cette ébauche constitutionnelle semble être relativement bien acceptée. Plusieurs épineuses questions restent cependant à élucider, notamment le choix d'un drapeau national, d'un hymne, et bien entendu la date des premières élections démocratiques de l'histoire indienne.

par **Mirage** Mer 9 Aoû 2023 - 17:46

The United States of America

Gadsden, Alabama

« Les assassins du Shérif Harisson acquittés par jury populaire ! » titre le Gadsden Times. Réputé plutôt progressiste, le journal de la petite ville de Gadsden regrette de voir les trois membres du Ku Klux Klan ayant assassiné le Shérif du comté d'Etowah s'en sortir à si bon compte. Ce jour là, le Shérif Harisson avait décidé de disperser une manifestation du Klan, une provocation dans la tranquille bourgade de Gadsden, ville d'industrie fermement tenue par les syndicats que les clansmen avaient vraisemblablement prévus d'intimider. La dispersion ne s'était pas déroulée comme prévue et le Shérif avait terminé avec du plomb dans l'aile et était décédé quelques heures plus tard. Le jury a cependant considéré que le Shérif avait outrepassé ses droits en tentant d'interdire aux manifestants leur droit à la libre expression et s'est donc refusé de condamner qui que ce soit. Un véritable fiasco judiciaire qui en fait fulminer certains, au cœur même de la terre du Dixie.

Le sénateur de l'Alabama Oscar Underwood mène la bataille face au KKK avec courage, il est probablement le seul politicien sudiste ayant son importance à dénoncer ouvertement le Klan, qui plus est avec véhémence. Pour Underwood, et il n'hésite pas à le déclarer, viendra le jour où il faudra faire un choix entre les États-Unis d'Amérique et le Klan car les deux ne pourront survivre simultanément. L'ubuesque affaire de Gadsden offre ainsi un petit peu d'eau à son moulin et lui permet de faire de cette affaire un sujet national, ramenant l'évènement au Sénat. Signe de la puissance de l'immense organisation, ces efforts ne mènent à rien, les hégémoniques ailes conservatrices des deux grands partis refusant de se positionner sérieusement sur le sujet, voir appuyant sans états d'âmes le Klan comme cela peut arriver dans l'entourage même du Président Bryan.

par **Davoan** Mer 9 Aoû 2023 - 18:23

Bóg, Honor i Ojczyzna!

Królestwo Polskie

Mazurek Dąbrowskiego

Avril 1923 - La faim, ou l'épreuve du Seigneur :

6 mois ont déjà passé depuis le lancement du Plan kolektywizacji, et les effets qui pourtant semblaient s'annoncer comme miraculeusement bons, sont loins d'être ceux escomptés par le gouvernement et par Szeptycki. Après que la collectivisation ait commencée, les paysans, contrairement à ce que le Premier Ministre attendait d'eux, ne se sont pas montrés aussi coopératifs qu'il l'espérait. Dans les hautes sphères du pouvoir, l'on a dès lors fait remarquer à Szeptycki le manque de moyens musclés de faire comprendre la non-possibilité de se soustraire à l'obligation de participer à la collectivisation des terres. Dès lors, bien qu'il ait désiré le plus possible ne pas avoir à recourir à la force envers sa propre population, le Premier Ministre a décidé de la formation d'une branche de l'armée polonaise, l'Armée du Seigneur Pour la Terre de Pologne, ou Armia Pana dla Ziemi Polskiej en polonais (APZP), qui sera chargée de veiller à la participation des paysans qui le refusent au processus de collectivisation. Les effets négatifs de cette première étape échouée du plan ne se sont pas faits attendre, car dans un rapport publié récemment par un institut à Varsovie, les réserves nationales de bétail ont baissés au tiers de ce qu'elles étaient au début du mois de novembre 1922. De quoi inquiéter suffisamment les autorités sur une potentiellement famine à venir d'ici peu, et à laquelle il faudra répondre au plus vite. C'est en réponse à cette famine, et sur les "bons conseils du Seigneur" que le Premier Ministre a jugé bon de faire intervenir l'APZP dans les campagnes de Pologne. Les troupes de cette nouvelle force armée, plus que pour infliger de véritables violences, sont surtout là pour terrifier la population et forcer les paysans à se plier aux nouvelles lois en vigueur. En plus d'être chargés d'intimider les paysans, ils sont aussi chargés de la protection des curés et prêtres qui sont en charge des collectivités agricoles nouvellement créées à l'issue de la collectivisation. L'habillement de l'APZP est facilement reconnaissable et très peu semblable à celui des forces armées régulières du royaume de Pologne.

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Les troupes de l'APZP sont dès lors connues pour terrifier les populations, défilant souvent dans les villes et villages de la campagne polonaise, et des auteurs, dont un auteur critique du gouvernement polonais, Michal Nowak, écrivait dans une nouvelle relatant son expérience de l'APZP :

Les cavaliers de cet ordre, qui n'avait de catholique que le nom, terrifiaient femmes, enfants et vieillards, sans une once de pitié. Il y eut, une fois, au village où vivait ma mère, un incident regrettable : un vieux paysan, M. Wojciechowska, que tout les enfants connaissaient car souvent il venait au centre du village pour distribuer des friandises qu'il ramenait de la ville, s'était heurté à une dizaine de soldats de l'APZP. Jamais M. Wojchiechowska n'avait eu peur de qui que ce soit, et tous le voyaient comme l'indominable, l'insoumis de notre village. Ce jour-là, alors qu'il se refusait à donner son bétail et ses récoltes au curé du village qui faisait venir les paysans pour la redevance trimestrielle, un soldat, un de ces maudits légionnaires du Diable, n'eut aucune pitié à rouer de coups et à défigurer ce pauvre Wojchiechowska. Quelques jours plus tard, nous venions tous à son chevet, nous qui avions grandi avec lui et lui qui nous avait vu grandir et partir du village, et assistions au dernier souffle de ce grand monsieur de notre village. Le surlendemain, alors que nous tentions d'organiser une messe pour son enterrement, le curé, protégé par sa bande de criminels armés jusqu'aux dents, refusaient la tenue de cette cérémonie, et se fit même une joie de cracher sur la dépouille, et de la faire jeter dans une fosse commune, où une vingtaine de cadavres de paysans, dont ceux de certains enfants du village, gisaient déjà.

Michal Nowak, Les terrifiants du Seigneur, 1923.

Quelques jours après la parution de cette nouvelle, l'on retrouva Nowak pendu dans sa chambre à Varsovie, le visage et le corps meurtris et témoins d'une terrible salve de coups. En bref, l'APZP n'avait pas une once de pitié et en peu de temps, ils deviennent le bras armé de Szeptycki. La bascule dictatoriale en Pologne, en bénéficiant de surcroît d'un certain enthousiasme à l'égard du socialisme catholique de la part de la population des villes, et des ouvriers, mais aussi et surtout, de la stabilité offerte par l'Allemagne, était totalement effectuée, et pour beaucoup, il était presque impossible voire totalement inconcevable, d'en sortir tant que Szeptycki et les sbires allemands seraient au pouvoir et domineraient totalement la Pologne.

V1919 - Topic Officiel - Année 1923 20120611142340!Godło_Królestwa_Polskiego_(1916-1918)

par **Rêveur_Lucide** Mer 9 Aoû 2023 - 21:14

Empire Allemand
Deutsches Reich

One Axe Now

V1919 - Topic Officiel - Année 1923 00021-11

Krieger et Detzner, après les préparations nécessaires avec l'équipe, avaient quitté le dernier confort que pouvait offrir la civilisation à Stanleyville, pour la quête de l'ivoire. A partir de maintenant, ils entraient, autant que les dossiers administratifs le savaient, dans No Man's Land. Ou plutôt... No More Man's Land.

L'équipe fit halte à la première station figurant sur la carte. Là où Detzner avait l'habitude de voir un minimum de vie grouiller, la première station qui figurait sur la ville depuis Stanleyville était pleinement morte. Le silence des bâtisses se complaisait avec l'humidité étouffante de l'atmosphère et du fleuve qui remuait sous les pieds des matelots. Avec tant bien que mal, l'équipe de noirs et de belges comme serviteurs de leur maîtres Allemands permirent à ceux-là d'accoster au ponton de la station, et mettre pied sur ses planches grinçantes.

- Enfin... On va certainement pas tomber sur le trésor caché de sa Majesté Léopold II, je présume? Ironisait Detzner.

- Vous pourriez être surpris. Je suis déjà tombé sur des bijoux en inspectant des stations en ce genre. Matelots! Fouillez-moi cette cabine! Detzner, suivez-moi...

Alors que la majorité du groupe se cantonnait à la berge, commençant très vite à vider, ouvrir et s'emparer des objets contenus dans les premières cabines comme des charognards, Detzner et Krieger s'aventuraient déjà plus loin, pas à pas, plus loin dans l'épaisse feuillage du sous-bois.

- C'est par ici que nous devrions normalement trouver ce qu'il y a de plus intéressant. Le cagibi du Capitaine...

Plus loin dans ce feuillage, les herbes couvraient de mieux en mieux la lumière émise par le ciel gris ardent, laissant les Allemands proie à cette nature infernale. Seule le bruit boueux de leurs bottes, et ce qui restait de leur perspective, leur réservait la conviction qu'ils continuaient effectivement à se déplacer.

- Ici!

Ils étaient arrivé alors à un cagibi dont on avait comme enlevé la porte de force.

- Après vous, commandant.

Detzner entra dans la pénombre du cagibi, plissant les yeux pour se repérer dans cet environnement. Une odeur infecte s'infiltra doucement dans ses narines, l’écœurant au fur et à mesure. Il se retint de faire quelconque commentaire, se décidant à se focaliser sur la tâche afin de sortir de ce lieu le plus rapidement possible. Krieger était derrière lui, restant au niveau de la porte grande ouverte, laissant Detzner prendre ses repères.

Après quelques instants bref d'observation, Detzner remarqua enfin un caisson en bois. Sortant sa hachette pour en défaire la coque protectrice, chaque coup porté à celle-ci faisait émaner de l'air méphitique contenu à l'intérieur. Se couvrant la bouche et le nez pour s'assurer de finir la tâche, Detzner eu enfin la possibilité de regarder ce qui était contenu à l'intérieur de la boite.

Et il avait regretté d'y toucher un seul instant, à la vision d'une masse putride de chair et d'asticots.

Et à l'entente d'un bruit sec derrière lui.

Se retournant immédiatement, il vit son camarade Krieger le regarder de yeux de travers. Detzner baissa les yeux pour immédiatement remarquer la vue d'une masse en fer ayant transpercée les intestins de son camarade, et d'une figure sombre émanant de deux mètres derrière la porte, Krieger s'entreposant entre les deux.

Les fractions de secondes suivantes se vivèrent en quelques minutes pour Detzner qui tenta alors de dégainer au plus vite son pauvre pistolet, avant de voir de derrière la figure émerger pas moins de 4 canons de fusil.

- Fin de partie pour toi, Schmidt. Fait pas le héros.

par **Nous york** Mer 9 Aoû 2023 - 21:57

État sublime de Perse

Le socialisme à la sauce iranienne

Alors que les forces bourgeoises représentées par Reza Khan et Ghassem Khan se battent pour le contrôle de l’Etat persan, les vraies forces progressistes du prolétariat en Iran s’organisent.

L’échec de la révolution bolchévique en Russie n’a pas tué l’espoir de voir naitre des organisations prolétariennes dans les pays semi-coloniaux et semi-féodaux. En effet la victoire du prolétariat britannique a donné l’espoir d’une révolution mondiale à ces prolétaires de tous les pays. Même si les forces productives persanes sont peu développées et que la bourgeoisie iranienne et son prolétariat semblent moins puissants par rapport à ceux du Royaume-Uni de la veille de sa révolution, certains personnages semblent décider à implanter des traditions ouvrières et révolutionnaires au sein de l’Etat sublime de Perse. C’est le cas notamment d’Avetis Sultan-Zade, un ancien membre du parti bolchévik qui avait déjà tenté de créer un parti communiste, avec l’aide d’autres, lors de la révolution d’Octobre mais l’échec de ladite révolution avait enterré ses projets.

Avestis Sultan-Zade a participé au congrès de fondation de la IIIème international pour le parti bolchevik dont il est membre. C’est à cette occasion que ce dernier s’est rendu compte de l’absence flagrante de peuples colonisées et non-européens dans les rangs des congressistes. Ce manque l’a incité à la poursuivre son projet de constituer un parti ouvrier en Iran. En s’associant à Ja’far Javadza et à eyyed Mohammad Dehga, il arrive à ses objectifs. Le 21 mars 1923 a lieu le premier congrès du parti des travailleurs iraniens

Au congrès de fondation du parti, seulement 60 personnes sont présentes. Pour la plupart, elles étaient (ou sont encore) liées de près ou du moins au parti bolchévik, ils sont renforcé par la présence de vieux constitutionnalistes. Le congrès a lieu dans la quasi-clandestinité, les révolutionnaires craignent les représailles des Etats-bourgeois.
Ainsi le parti se réclame clairement du marxisme, et ce, sans aucune forme de concessions. Il se veut être un parti ouvrier et révolutionnaire, dans ces statuts ces deux mentions apparaissent clairement. Par bien des égards, ceux que l’on surnomme déjà les travaillistes iraniens imitent les partis ouvriers européens traditionnels.

La question du rapport avec l’insurrection des Jangals était une question complexe. Elle fut vivement débattue au congrès. Même si certains militants du parti, dans une conception purement étapiste (la révolution bourgeoise doit avoir lieu avant la révolution prolétarienne, la révolution bourgeoise étant représentée par les Jangals), soutiennent les Jangals, l’absence de liens concrets entre le groupe fondé par Avetis Sultan-Zade et les Jangals empêche de fait aux deux organisations de se coordonner. D’autant que Avestis Sultan-Zade et ses partisans soutiennent, inspiré par l’anglosocialisme, que l’objectif concret de leur parti est la fondation d’organisations syndicale de masses notamment en développant le Central Council of Trade Unions. L’aventurisme des Jangals est dénoncé, d’autant plus que la révolution bourgeoise étant jugée inévitable, nul besoin de compromettre le naissant prolétariat persan dans cette histoire.

L’influence de l’anglo-socialisme et du bolchévisme est assez prégnante. Avetis Sultan-Zade a tiré les leçons de la révolution du prolétariat britannique et cette influence se traduit par l’importance que le parti des travailleurs iraniens donne aux syndicats. Ce sont des outils extrêmement efficaces pour l’organisation de la classe ouvrière. Dans cette perspective-là, les travaillistes iraniens avec l’aide de certains socialistes fondent le Central Council of Trade Unions. Une motion incite grandement sur la nécessité de développer ce syndicat.

Aussi la révolution au Royaume-Uni semble être une confirmation de l’étapiste. Seuls les pays les plus avancés sont mûres pour le socialisme. Dans une motion adoptée lors du congrès de fondation, les travaillistes iraniens rappellent que certes l’Iran n’est pas encore mûr pour le socialisme mais que le capitalisme est entré dans sa phase de crises et que la révolution mondiale semble à terme assez inévitable.

Enfin une dernière motion est adoptée, demandant à la IIIème international de faire du parti des travailleurs iraniens sa section nationale.

par **Thalassin** Mer 9 Aoû 2023 - 22:21

V1919 - Topic Officiel - Année 1923 352-92

Romans nationaux

Les Français ne sont pas que des ahuris. Il leur arrive parfois d'avoir une bonne idée. L'accès à une éducation gratuite, laïque et obligatoire de 5 à 15 ans en est une. Et une belle. C'est d'ailleurs par un acte constitutionnel, loi nécessitant l'approbation de trois quarts de la Douma, que la chose a été votée. Avec les voix de tous les partis de gauche et du centre réunis, ainsi que de bien des indépendants. Et, si les travaux légaux quant à la permission et l'encadrement des écoles de langue non-russe continuent, l'acte constitutionnel y ajoute - et à valeur constitutionnelle - une nuance particulière : toute localité de plus de 1000 habitants doit permettre l'enseignement en langue russe.

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Dans une pièce du ministère de l'éducation, quatre fonctionnaires déposent une pile de livres. par dessus d'autres cartons remplis de bouquins. Tous sont des enseignants, soit dans l'enseignement secondaire, soit à l'université, et chacun est membre d'un des partis différents. Un populaire-socialiste, un bolchevik, un socialiste-révolutionnaire, et un membre du parti Alash. Leurs partis les ont choisi pour former la commission chargée d'établir une liste d'auteurs et d'oeuvres pour former un corpus de référence pour l'ensemble des cours de langue russe. Après un long ménage et le passage en revue des évidences - Pouchkine, Tourgenev, Tolstoï, Dostoïevski, etc. - mais aussi d'auteurs plus obscurs, tous les écrivais russes venaient d'être passés en revue, étiquetés, analysés, et les oeuvres élues classées par âge d'enseignement, difficulté, temps de lecture, nécessité ou nom d'abréger pour les enfants. Ne restait plus sur la table que deux caisses de livres.

- Et maintenant, on fait quoi de ceux-là ? ose Dimitri, populaire-socialiste et enseignant dans un lycée
- On ne peut pas simplement s'en passer ? demande hasardeusement le bolchévik, un professeur de lettres russes à l'académie des sciences
- Certainement pas sans discussion ! réplique Beksultan, le représentant de l'alliance kirghize, c'est aussi important que le reste !

L'objet du débat, ce sont les ouvrages d'auteurs non-russes, néanmoins dans la discussion pour être donnés aux élèves dans leurs cours de littérature russe. En s'approchant, le kirghize, qui enseigne au collège militaire d'Omsk, commence à fouiller dans un des deux cartons. Celui dans lequel il plonge sa main est uniforme : uniquement des auteurs ukrainiens. Vérifiant la tranche du coin de l'oeil, il sort Le Nez.

- Gogol, c'est un grand auteur, et puis c'est en langue russe, il a même été financé par le tsar. C'est pas de la littérature russe ça peut-être ? Chevtchenko aussi c'est un grand auteur.
- Mais, Gogol d'accord, j'entends bien, intervient le quatrième bonhomme, un terne larron qui met un point d'honneur à se faire appeler Docteur Jeglov, mais enfin Chevtchenko, c'est quand même nationaliste.
- Ce n'est pas comme si l'Ukraine allait redevenir russe ? Il a quelques nouvelles en russe.
- Mais enfin, c'est des cours de russe ! pas d'Ukrainien ! C'est pas parce que la personne a écrit deux trois poèmes en russe que c'est pour les russes
- Alors déjà, monsieur docteur, ce n'est pas une question d'être en langue russe ou pas, puisque la nomination officielle du cours c'est littérature de Russie !

Le Bolchévik intervient, gueulant plus forts que les deux types, et tente de calmer la donne.

- D'accord, on va passer en revue les Ukrainiens, mais seulement leurs textes en langue russe, je pense que cela fera un compromis suffisant. Par contre le deuxième carton, c'est l'inverse. Tout est fait par des auteurs de Russie, mais ils sont, dans leurs langues. On peut déjà virer les poèmes, ça ne mènera à rien de proposer des traductions, mais à part ça
- Justement ! coupe le kirghize, sortant un exemplaire traduit du Livre des Mots d'Abaï Kounanbaïouly, seule oeuvre kirghize du carton, celui-là n'est pas un poème, et puis, il est facile de le diviser en extraits à faire apprendre
- Ne venez pas mettre vos chauvinismes d'arriérés dans nos manuels scolaires, c'est un nationaliste ! grommelle le docteur troudovik, s'attirant un regard noir de la part de Beksultan
- Allons, qu'est-ce qu'il vous gêne alors ? Notre ami d'Omsk a raison, c'est un livre parfaitement adaptable au milieu scolaire, et puis ce n'est pas si nationaliste, vous exagérez. Quels passages vous dérangent ?
- Je n'en sais rien, je n'ai pas lu et je ne lirai pas quelque chose qui a été écrit par autre chose que des Russes
- Vous avez fait votre thèse sur la poésie française, docteur, fit remarquer non sans ironie le représentant bolchevik autour de la table.

La discussion continua et, si les auteurs ukrainiens d'expression russe furent ajoutés au corpus officiel, la version abrégée du Livre des Mots, du fait de l'influence notable du parti Alash à la Douma, est le seul ouvrage dans une langue nationale autre que le Russe à voir sa version traduite ajoutée aux programmes scolaires.

par **Shikkoku** Jeu 10 Aoû 2023 - 9:52

JABD AL-SHAMMAR
Brève
Evènement

Le nouvel Emir Seyf al-Shammar, ayant hérité de la charge politique après le décès de son père de son vieil âge, a officiellement proclamé la rupture des liens avec l'Empire Ottomane devenu Turquie, en raison de l'abolition du Califat. Quelques semaines plus tard, il pousse l'ambition encore plus loin.

A la tête d'une armée de 12 000 hommes, il se lance à la conquête du Hejaz, en déclarant grâce à ses oulémas personnels un jihad. L'expédition tourne au désastre absolu. La chaleur épuisante et anormale à ce moment de l'année fatigue les hommes, plusieurs tempêtes fractionnent le corps expéditionnaire alors qu'il franchit la frontière avec le Hejaz, et la moitié environ déserte. Seyf al-Shammar continue sa lutte, persuadé d'être nourri d'une mission divine. Il finira tué par les troupes du Hejaz, et la majorité de ses hommes faits prisonniers. Une bonne partie sera exécutée.

Avec la perte de son jeune émir, Jabd al-Shammar est dans la tourmente. Le pari a été raté, et le pouvoir du Hejaz et du Calife chérifien des Lieux Saints est plus que renforcé et confirmé par le succès militaire et les conditions climatiques quasi surnaturelles qui ont mené à la perte de l'armée ennemie.

REPUBLIQUE POPULAIRE DE GRANDE BRETAGNE ET D'IRLANDE DU NORD
Brève
Evènement

Le 1er mai, à 6 heures du matin, alors que les troupes se préparent à parader dans plusieurs villes britanniques, en Mer d'Irlande c'est une autre histoire qui s'écrit.

Le soleil se lève sur une flottille britannique en route pour l'Irlande du Nord. A Derry, Belfast, Dundalk et Galway, des milliers de soldats de l'armée rouge britannique ont reçu pour mission de débarquer, sécuriser par la force si nécessaire les ports, et assurer une tête de pont pour l'Opération Red Star, visant à libérer l'Irlande du Nord et neutraliser la menace dublinoise sur la révolution.

A l'approche des navires britanniques, qui débarquent avec une coordination prodigieuse, quelques coups de canons sont tirés par l'Armée Irlandaise. Les navires britanniques répliquent avec fureur, et les font taire. Rapidement, les canots sont mis à l'eau et les brigades révolutionnaires débarquent sur l'île d'Emeraude. Derry tombe sans combat, et la garnison se rend. A Belfast, la résistance dublinoise est sévère, mais ne dure que très peu : des troupes de partisans, ayant aperçus les navires socialistes au large, se sont organisés et se soulèvent massivement. Plus de 2 000 miliciens socialistes se joignent à la mêlée à Belfast, qui tombera la soirée du 1er mai.

A Dundalk, ville stratégique car coupant l'accès logistique au Nord de l'île depuis la façade orientale de l'île, les combats sont âpres, mais remportés par l'Armée Rouge. A Galway, le petit port endormi est réveillé par les canons, et aucune résistance notable n'est à remarquer. Les troupes progressent rapidement dans les campagnes irlandaises, et dans les grandes villes, notamment Dublin et Cork, des partisans attaquent les convois logistiques de l'armée irlandaise.

L'Opération Red Star est un succès majeur pour l'Armée rouge et la révolution anglaise. L'Irlande, prise par surprise, n'a pas eu le temps pour s'organiser, et la révolution revient toquer à la porte des îles britanniques, cette-fois avec l'appui de canons navals de 180mm.

par **Mirage** Jeu 10 Aoû 2023 - 16:28

The United States of America

Come what may

La grève a été voté, tout le monde le sait. Dans un grand nombre d'usine syndiquées, la grève a été voté pour le 1er Mai 1923. Certains répondent que le Labor day, en Amérique, c'est en septembre, on a quand même pas quitté l'Europe pour importer les habitudes de là bas. Mais l'Internationale a dit. Si l'Internationale a dit alors. L'organisation de ce premier mai de lutte appelé par l'Internationale lors du Congrès de Londres a été laborieuse aux États-Unis. Depuis 1894, le jour férié des travailleurs, c'est le premier lundi de septembre. Le 1er Mai conserve une aura importante, c'est sur, mais les gens ont perdu l'habitude de le faire. Pourtant, suite à la mobilisation importante d'une coalition composée des International Workers of the World, des syndicats les plus radicaux de l'AFL, du parti socialiste et du parti ouvrier-paysan, cette année, il faut le faire.

Les mots d'ordre clairs appelant à la journée de huit heures, à l'abolition du chômage et au partage du prix de la crise entre les classes ont fait mouche et ont tout de même permit de faire sortir un certain nombre d'américains dans la rue. Il faut dire que la crise est très dure et que beaucoup de gens sont contents de pouvoir se saisir de n'importe quelle occasion pour faire valoir leur colère. D'ailleurs, contre toute attente, la journée est une réussite toute particulière dans les États à l'ouest du Mississippi, les plus impactés par la crise économique mais habituellement peu enclins à la mobilisation sociale, d'autant que des cortèges de travailleurs ont défilé des lieux où il n'y en avait jamais eu jusqu'ici, des villes rurales où les manifestations étaient essentiellement peuplés d'ouvriers agricoles voir de vagabonds journaliers. Dans le Sud et dans le Nord-Est, les villes historiquement liées au mouvement syndical ont connu de puissantes manifestations qui ont régulièrement dégénéré, les nouvelles de l'arrivée de l'armée rouge en Irlande échaudant le Ku Klux Klan comme les autorités qui ont envoyé miliciens et policiers rappeler aux ouvriers américains qu'ils ne sont ici pas à Londres.

par **Shikkoku** Ven 11 Aoû 2023 - 9:56

REPUBLIQUE POPULAIRE DE GRANDE BRETAGNE ET D'IRLANDE DU NORD
Brève
Evènement

Dans les suites des débarquements socialistes en Irlande, le gouvernement londonien, plus que confiant, a lancé une offensive sur Dublin depuis le Nord et Dundalk.

Poster de l'IRA

C'était sans compter sur la résistance irlandaise, qui après un moment de flottement et de panique au 1er mai, s'est organisée avec efficacité et virulence. Premièrement, dans les villes irlandaises, si quelques troubles ont encore lieu, les partisans socialistes ont été matés, et nombreux sont ceux qui croupissent dans des prisons du Sud de l'île. Mais surtout, l'Irish Republicain Army a réussi à mobiliser ses troupes et a organiser la défense de Dublin avec succès. Les troupes britanniques ont été stoppées par les irlandais a une dizaine de kilomètres au sud de Dundalk, malgré l'insistance des bombardements navals britanniques. A travers des tactiques de guerilla, que l'armée irlandaise maitrise bien, mais aussi des unités de choc qui sont capables de tenir tête aux britanniques sur le front, le succès défensif irlandais est total.

Dans les mers, à l'annonce de l'invasion irlandaise, la marine britannique canadienne a appareillé une petite flottille en direction de l'Irlande. Le Premier Ministre Churchill assoit son autorité, et sa politique militariste vis-à-vis de la Révolution Anglaise. Les navires de la Royal Navy se sont ravitaillés à Brest, avec l'accord officiel de la France et de l'Allemagne, avant de mener des opérations offensives dans l'Océan Atlantique. Les résultats sont cependant un peu décevants pour Ottawa : deux destroyers socialistes ont été endommagés, assez lourdement, mais ont réussi à revenir en Mer d'Irlande. Quoi qu'il en soit, la Royal Navy vogue au large des îles britanniques pour la première fois depuis plusieurs années.

par **Nous york** Dim 13 Aoû 2023 - 14:35

État sublime de Perse

Ghassem Khan Vali contre Reza Khan dans l'armée

La lutte d’influence entre Reza Khan et Ghassem Kan Vali ne se joue pas uniquement au parlement, dans l’armée aussi les deux généraux se livrent une bataille sans merci pour la conquête du pouvoir politique.

Reza Khan et Ghassem Khan Vali tentent de soumettre les deux corps armées que sont la Gendarmerie iranienne et la division des cosaques. Pour ce qui est de la division des Cosaques. C’est Reza Khan qui en était le général avant le coup d’Etat du 21 novembre 1921. Mais cela ne veut pas dire que les commandants de ladite division sont forcément acquis à sa cause. D’autant plus qu’il y a un important travail de Ghassem Khan Vali et de ses partisans au sein de cette brigade pour essayer de les rallier à sa cause.

Le premier ministre sait que les cosaques ne sont qu’intéressés par une seule chose. Les privilèges et la richesse. Les considérations politiques ne leur siéent guère. Ils servent le pouvoir politique qui leur offre le plus d’avantages. Que cela soit Reza Khan ou Ghassem Khan Vali qui dirige leur importe peu. Par un habile jeu d’intrigue politique, le camp de Ghassem Khan Vali promet aux généraux cosaques qui se rallièrent à sa personne, des postes au sein de la nouvelle armée qu’il veut fonder. Bien évidemment Reza Khan en fait de même. Cependant les commandants de la brigade doutent de sa chance de succès face à Ghassem Khan Vali et préfèrent se rallier au premier ministre

Dans la Gendarmerie, c’est une autre histoire. Reza Khan tente de s’allier avec les éléments les plus radicaux de la gendarmerie, les républicains et quelques soldats qui ont des tendances quelque peu socialistes. Face à Ghassem Khan Vali qui représente le vieil ordre, malgré ses appétences réformatrices, Reza Khan se veut le plus modernes des hommes. Chez les gendarmes pro-démocrates, le discours de Reza Khan trouve un certain écho. Cependant nul ne sait à quel point. En effet Ghassem Khan Vali jouit au sein de la Gendarmerie d’un assez grand prestige. Avant 1922, il en était le chef et c’est le héro de la guerre de Tabriz.

par **Shikkoku** Dim 13 Aoû 2023 - 17:54

V1919 - Topic Officiel - Année 1923 Image

Proclamation officielle du Traité de Kolkata :

Le 21 juin à 6h00 du matin, alors que le soleil se lève sur l'Inde, le Traité de Kolkata mettant officiellement fin à la guerre civile entre en application. Selon les mots de Mohandas Karamchand Gandhi :

" C'est en cette matinée qui ouvre le jour le plus long de l'année que l'Inde toute entière accède à la paix. Cette paix, que les 350 millions d'Indiens ont souhaité de tout leur cœur, est le bien le plus précieux de ce continent. En cette matinée d'été, l'Inde s'est levée, libérée des chaînes de l'impérialisme britannique et libérée de ses conflits fratricides. " - Gandhi, interview dans le New York Times

Illustration du numéro de India Today du 21 juin 1923, montrant deux hommes se serrant la main, un hindou et un musulman

Le 21 juin est proclamé fête nationale, sous le nom de Indian Unity Day. Pour le célébrer, une parade militaire rassemblant des unités de l'armée du Congrès et de la Ligue Musulmane est organisée à Delhi. Plus de 600 000 citoyens indiens y assistent, et l'événement est largement repris dans la presse.

Au niveau des actualités politiques, plusieurs éléments ont été décidés par les diverses conventions pan-indiennes. Tout d'abord, le drapeau sera un tricolore horizontal, rassemblant les couleurs safran, blanc et vert. La première pour l'Hindouisme, la deuxième pour la paix et les minorités religieuses, et la troisième pour l'Islam. L'emblème national sera également formé du Lion d'Ashoka, et tout particulièrement de sa roue. Celle-ci, fortement liée au bouddhisme, a l'avantage de n'être ni réellement hindoue ni musulmane, et d'avoir été réutilisée à divers moments de l'histoire indienne par des souverains hindous ou musulmans sans distinction.

La capitale sera située à Delhi, et cette décision a été prise à la quasi unanimité des gouvernements de la Ligue et du Congrès. Dans le sud du pays, plusieurs protestations ont eu lieu, et l'ont souhaitait un régime à deux capitales, avec peut-être une ville pour le siège du pouvoir exécutif et une ville pour le siège du Parlement. Ca n'a pas été validé.

Le Sud de l'Inde est de manière générale la nouvelle problématique que doit affronter le pays. Le Nizam d'Hyderabad, Mir Osman Ali Khan, a refusé de se plier au Traité de Kolkata, et l'existence de cette principauté totalement indépendante est une véritable épine dans le pied du gouvernement indien.

Mais la priorité est celle de l'organisation d'élections, qui auront lieu entre août et septembre 1923. Durant cette période, plus de 200 millions d'Indiens sont attendus dans les bureaux de vote. Elles doteront les assemblées locales, le Parlement Fédéral, et le pays d'un pouvoir exécutif.

par **Mirage** Lun 14 Aoû 2023 - 2:14

The United States of America

Cox

Comme en 1920, le gouverneur démocrate de l'Ohio James M. Cox a décidé de présenter sa candidature à la présidentielle, défiant de fait le président en exercice William J. Bryan. Ce n'est pas un camouflet évidemment, Cox représente un courant du parti qui ne saurait être totalement invisibilisé. C'est par contre un véritable sacrifice, Cox n'a aucune chance à la primaire démocrate contre le sortant, il est lessivé par une première tentative infructueuse quatre années plus tôt, 1924 est sa dernière tentative et il la sait perdue d'avance. Sans espoir de victoire, ce combat reste très important pour le courant libéral-progressiste du parti qui va tenter de compter ses soutiens ainsi que de tester ses capacités à peser à l'avenir. Cox décide de commencer la campagne tôt afin de maximiser ses chances. Il mènera un certain nombre de réunions diverses avec les électeurs dans le Midwest et dans l'Ouest en évitant avec soin le Sud perdu d'avance afin de renforcer ses chances d'obtenir un résultat honorable. Les premières villes qu'il visitera sont Saint Paul et Minneapolis les villes jumelles du Minnesota afin de séduire un public progressiste composé d'ouvriers et de travailleurs agricoles.

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V1919 - Topic Officiel - Année 1923