Topic officiel - V1925

République de Chine
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Evènement


Yan Xishan

Yan Xishan, le général en chef de la clique du Shanxi, est extrêmement inquiet: la province du Shaanxi voisine à l'ouest est tombée dans des mains des communistes. L'armée du Guominjun s'est tout simplement écroulée, alors que nombreux de ses résidus ont rejoint l'Armée Nationale Révolutionnaire au sud dans la province du Henan. La situation du Shanxi est délicate, désormais prise au piège entre trois armée concurrentes. Cette situation contraignait Yan Xishan à finalement prendre la décision de sortir son armée de la neutralité: seul le Kuomintang était une armée efficace prête à parer la menace communiste, annonçant ainsi son ralliement à Tchang et sa promesse de contribuer aussi à finaliser l'Expédition du Nord.

AUTRICHE
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Evènement

En juillet 1927 à Vienne, deux militants sociaux démocrates sont assassinés par des miliciens d'extrême-droite issus de la Heimwehr après avoir appelé à la grève. A la fin du mois, le verdict du tribunal de Vienne est clair : les trois assassins, qui ont tabassé à mort les deux jeunes hommes, sont acquittés et ressortent libres.

Cavalier de la police montée, juillet 1927 Vienne

Immédiatement, la colère prend parmi le peuple. Des dizaines de milliers de manifestants se rassemblent en ville, et la grève générale est annoncée et effective immédiatement. Les viennois se massent devant le Palais de Justice, et bientôt ce sont 200 000 manifestants qui emplissent les rues de la capitale autrichienne. La situation est tendue, et en fin d'après-midi, l'ordre est donné de disperser les manifestants. La police ouvre le feu : 89 morts et des centaines de blessés parmi les manifestants, principalement des sociaux démocrates et des socialistes. La grève générale est également levée immédiatement par les forces de sécurité autrichiennes.

Juillet 1927 est un drame pour l'Autriche. La Heimwehr est désormais plus qu'officieusement main dans la main avec le gouvernement bourgeois, et le pays semble sombrer dans une violence politique sans précédent.

POLOGNE
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Evènement

Le Maréchal Józef Piłsudski est l'homme fort de la Seconde République Polonaise, bien qu'il ne soit que ministre de la guerre. Le général a pris la parole à la Diète polonaise pour mettre un mot sur les inquiétudes latentes de la classe politique polonaise, et y donner une solution.

Le Maréchal Józef Piłsudski

Le rapprochement franco-germanique est dénoncé avec fermeté par le ministre de la guerre, qui y voit un aveuglement de Paris sur la nature de l'Etat allemand et le danger que celui-ci représente, alors qu'il est déjà revenu à ses capacités de production industrielle d'avant guerre. Mais le Maréchal fait également une promesse solennelle à la Diète : "La Pologne n'est pas encore morte", et de grandes réformes militaires seront entreprises immédiatement. La Pologne se dotera le plus rapidement possible d'une armée moderne, indépendante, et capable de protéger la République.

GRECE
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En Grèce, Georgios Kondylis, un général de l'armée, a repris le pouvoir des mains de la junte et restaure la république ainsi qu'une certaine liberté politique. Athènes est le coeur de la vie politique nationale grecque, et bouillonne. De nombreuses idéologies en concurrence s'opposent. La nation grecque se cherche, et l'organisation d'élections en 1928 pour élire un Parlement, peut être le premier parlement fonctionnel de l'histoire grecque, agite les grands axes de la politique. Le mastodonte Eleftherios Venizelos gagne en popularité et pourrait selon les journaux, remporter aisément la majorité.

Kondylis

TURQUIE
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Les grandes réformes légales en Turquie continuent. En 1926 et 1927, un nouveau Code criminel a été établi et validé par le parlement, ainsi qu'un Code commercial, un Code de la navigation, etc.. La jeune République kémaliste se donne d'un arsenal juridique moderne. Un complot visant à assassiner Mutafa Kemal à Izmir a été dévoilé et les coupables sont en majorité pendus, et pour le reste enfermés à perpétuité. Mosoul est définitivement reconnu comme irakien par la Turquie, en échange de 10% des bénéfices pétroliers de la région rendus à la Turquie par l'Iraq, et ce pour 25 ans.

Le pouvoir de Mustafa Kemal est fermement assis, et son aura de chef de guerre et père de la nation le rend absolument incontournable dans la vie politique nationale. Le CHP, son parti politique, dirige le pays d'une main de fer et le modernise à marche forcée.

TCHECOSLOVAQUIE
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La République de Tchécoslovaquie fait exemple en matière de démocratie en Europe. En effet, il s'agit de loin du pays le plus démocratique et engagé dans le libéralisme politique de l'Europe centrale et orientale. Aux élections de 1928, Tomáš Garrigue Masaryk est réelu pour un troisième mandat avec 63% des votes, face à un candidat communiste,  Václav Šturc. Masaryk assoit sa domination personnelle sur la Tchécoslovaquie, phare de la démocratie.

Masaryk en 1927

Le pays se modernise rapidement, et se dote d'une industrie de plus en plus compétitive avec ses voisins, surtout dans le bassin tchèque, qui bénéficie en premier des avancées économiques.

ETAT LIBRE D'IRLANDE
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Le 1er juillet 1927, Kevin O'Higgins, Vice President du Conseil Executif de l'Irish Free State et Ministre de la Justice, est assassiné par balles par des membres de l'IRA. Il quittait son domicile à Dublin pour se rendre à son bureau au Ministère de la Justice lorsque sa voiture a été stoppée par trois inconnus, et qu'ils ont rafalé l'habitacle à l'aide de pistolets. O'Higgins et son chauffeur succombent de leurs blessures avant l'arrivée des secours.

O'Higgins donnant un discours en 1924

La question des rapports à la Couronne britannique continue de diriger la politique irlandaise. L'IRA, qui a revendiqué l'attentat, rejette toute forme de négociation défendue par O'Higgins. Il l'aura payé de son sang, et l'événement relance l'Irlande dans une nouvelle vague de tensions politiques majeures, alors que les comtés protestants du Nord de l'île sont toujours fermement sous contrôle de Londres.

FRANCE & SYRIE MANDATAIRE
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Evènement

La Grande Révolte arabe en Syrie touche à sa fin et la mobilisation contre le pouvoir français s'essouffle fortement après les victoires militaires de Paris au Levant. Les causes de la révolte sont principalement la présence française et surtout la division en plusieurs entités de la Syrie. Afin de parvenir à un accord de paix définitif, les insurgés syriens proposent à la France une armistice en échange de la création d'un Conseil Exécutif rassemblant les quatre Etats syriens mandataires. Accepter signifierait une cessation immédiate des dernières poches de résistance.

Le Général Yusuf al-Azma, tué en 1920 au commandement de rebelles syriens contre les troupes françaises

BELGIQUE
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Evènement

Au Palais Egmont à Bruxelles, la Ligue contre l'impérialisme et l'oppression coloniale est fondée en juin 1927, avec des représentants de 175 nations. 107 d'entre eux viennent de pays actuellement colonisés. La ligue souhaite fournir un cadre de lutte contre le colonialisme et l'impérialisme, et faciliter l'émancipation des peuples.

Ses organisateurs espèrent pouvoir faire peser sur les gouvernements européens afin de pousser à la décolonisation et à la fin de l'impérialisme dans le monde.

HONGRIE
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La Hongrie, lourdement restreinte dans ses ambitions militaires par le Traité du Trianon, envoie une missive secrète à Rome. Mussolini semble être un partenaire à l'écoute de la Hongrie, qui se tient prêt à coopérer avec Budapest à l'heure où la majorité des pays d'Europe et surtout ses voisins continuent de renier le petit Etat magyar.

L'Amiral Miklos Horthy

Une proposition simple et secrète est envoyée à l'Italie. La mise en place d'un système de partenariat culturel et d'échanges de jeunesses, qui prendrait la forme de camps de jeunes hommes se rendant en Italie pour apprendre l'italien et participer à l'amitié italo-hongroise cacherait en réalité un programme d'entraînement de plusieurs milliers de miliciens en soldats professionnels, entraînés aux dernières tactiques et stratégies mises en place par le savant quartier-général italien. Le projet permettrait à la Hongrie de former un noyau militaire moderne et efficace en dépit des interdictions de Trianon.

BULGARIE
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L'IMRO, l'Organisation révolutionnaire interne macédonienne, cherchant le rattachement de la Macédoine yougoslave et grecque à la Bulgarie, est un acteur important bien qu'agissant dans l'ombre de la politique nationale bulgare et balkanique au sens large.

L'organisation clandestine passe à l'action le 10 juillet 1927 en frappant fort. Alors que le Roi des Serbes Croates et Slovènes se trouve à Niš pour participer à la revue des troupes de la région, il est habillé dans son uniforme de hussard.

Alexandre Ier

Sur son cheval noir, il passe en revue des rangées de soldats serbes, croates et slovènes, qui le saluent d'un geste martial et viril du bras, tout en tenant fermement leur fusil. Ces hommes, de la garnison de Niš, ont été triés sur le volet pour la parade, devant une foule de civils et de journalistes. Visiblement, les services de sécurité n'ont pas suffisamment bien effectué leur travail. Soudainement, alors que le Roi Alexandre Ier continue son petit pas équestre, un soldat avance d'un pas mécanique vers l'avant, fait un quart de tour vers la droite, met son fusil en joue, et tire. Le Roi est touché, le cheval se cabre, le Roi tombe au sol, et les rangs des soldats explosent. L'assassin est roué de coups de crosse, et défiguré, il git à terre en quelques secondes. Le public s'enfuit en courant.

Alexandre Ier aura été touché à la main droite, qui tenait les rênes du cheval. Sa main est amputée par les services de médecine militaire de la ville de Niš. Elle n'aura pas pu être sauvée, mais Sa Majesté a la vie sauve. L'assassin est un jeune macédonien, venu de Bulgarie, et agissant au nom de l'IMRO. Il s'est infiltré parmi les rangs des soldats, profitant de l'anonymat relatif du fait du rassemblement de plusieurs unités locales.

ETATS-UNIS
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Le gouvernement Coolridge est relativement préoccupé par l'évolution de la situation en Extrême-Orient. Cependant le gouvernement du Kuomintang semble fournir, dans les yeux de Washington, un partenaire fiable dans la région, qui permettrait de contrebalancer l'influence nipponne et soviétique.

Le Président Coolridge

Ainsi, une enveloppe de plusieurs millions de dollars, une somme conséquente, est proposée au Kuomintang. Celui-ci est également invité à envoyer des représentants à San Francisco, afin de s'entrenire pour plusieurs jours sur des accords commerciaux entre la Chine et les Etats-Unis, qui seraient mutuellement bénéfiques.

Le Kuomitang accepte la main tendue de l'Amérique, et une délégation chinoise se rendra dans les semaines qui viennent en Californie.

BEIYANG
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Plus au Nord de la Chine, Zhang Zuolin, commandant du gouvernement de Beiyang, se ridiculise quelque peu par ses ambitions démentes.

Zhang Zuolin

Au début du mois de juillet 1927, il s'autoproclame "Grand Maréchal du gouvernement militaire de la République de Chine", un titre aussi pompeux que creux. Les plumes du couvre-chef du général chinois dont la base de pouvoir est le Nord-Est du pays et la région de Pékin ne semblent lui attirer les faveurs que de ses plus proches conseillers. A l'international, le gouvernement de Zhang Zuolin perd sérieusement en traction face au Kuomintang, jugé bien plus démocratique.

Sa Majesté est au sol :


Le 10 juillet 1927 est une infamie nationale pour le Royaume. Alors qu'il passait en revue les troupes, le Roi est touché par la balle d'un fusil macédonien infiltré dans les rangs de l'armée, et s'effondre. Sa main devra être amputée, bien qu'il aie la vie sauve.

Le Roi, transporté dès le 12 juillet par voie automobile, reçoit de fortes doses d'opiacés pour résister à la douleur qui lui prend après l'amputation de sa main droite. L'entièreté du gouvernement condamne avec fermeté l'assassinat. A l'Assemblée Nationale, c'est la colère qui gronde sur les bancs, pour quasiment tout le monde.

Les membres du Parti Radical Populaire, le parti au pouvoir et proche de Sa Majesté, appellent quasiment ouvertement à la guerre contre la Bulgarie, qui visiblement ne tient pas ses engagements. L'IMRO continue ses opérations terroristes, et visiblement depuis le territoire bulgare même. Il faut la punir, fermement, rapidement, pour assoir l'autorité de Belgrade et venger par le sang celui versé par le Roi. Sur les bancs du Parti Paysan Croate, les dénonciations se font plus discrètes, Stjepan Radić, prenant la parole, dénonce le crime, mais s'est refusé à souhaiter la bonne santé avec ses partisans et le bon rétablissement avec le reste de l'Assemblée à Sa Majesté. Les tensions montent également entre les Croates et les Serbes, les second accusant les premiers de bien se satisfaire du terrorisme bulgare. La séance est ajournée pour éviter les violences.

Belgrade ordonne cependant la mobilisation de 80 000 soldats à la frontière bulgare, une mobilisation qui prendra au moins deux semaines selon le quartier-général.

Soldats serbes en 1927

Meurtres sur l'Adriatique :

Le 11 juillet 1927, alors que la nouvelle de l'attentat royal se répand comme une trainée de poudre à travers le pays, dans une auberge de Murvizza à quelques kilomètres de Zadar, des paysans serbes déplorent la violence autour de verres d'alcool.

Six jeunes serbes, fortement imbibés, jouaient aux cartes lorsque la conversation s'est inévitablement tournée vers l'attentat. Après plusieurs dizaines de minutes de discours nationalistes, l'un d'eux se lève, et clame haut et fort : " UN TOAST A SA MAJESTE ALEXANDRE ! ". A gauche, la table d'autres travailleurs saisonniers serbes se lève, et d'un regard complice, lève son verre. A droite, malgré une certaine réticence, des saisonniers croates se lèvent, brandissent un verre vers leurs compatriotes serbes et avalent rapidement leur verre de rakja. Mais au fond de la table, quatre hommes semblent continuer de fumer, sans se préoccuper.

- " Eh vous au fond ! Bande de connards, ça vous dérangerait de vous lever ? "

Les quatre hommes continuent de papoter en sirotant des bières. Un des serbes à l'origine du toast se tourne brutalement vers eux, renversant sa chaise. Le silence tombe. Les quatre buveurs de bières se tournent vers le reste de l'auberge et se rendent compte qu'il se passe quelque chose.

- " Che cosa sta succedendo ? " l'un d'eux lance, d'une voix calme.
- " Putain j'en étais sûr, encore des chiens d'italiens ", lance le serbe à la chaise renversée, en se dirigeant vers eux.

Pris d'une colère alcoolisée et d'un coeur lourd de nationalisme comme de xénophobie, un poing serbe s'abat sur une mâchoire italienne en quelques secondes, avec une remarquable précision. L'auberge explose, et les chaises volent rapidement. Mais pire encore, après une demi-heure, l'incendie se propage en dehors de la petite maison, et c'est toute la ville de Murvizza qui s'enflamme dans une haine italophobe.

Une nuit de violences réclame son dû : alors que le pays s'endeuille de la blessure royale, ce sont 14 italiens, 5 serbes et 7 croates qui sont tués, et des dizaines de personnes blessées grièvement. La police de la ville n'est pas arrivée à endiguer les violences, qui ne s'arrêtent que le lendemain à l'aube, alors que des commerces italiens sont en feu ici et là, et que peu de personnes ont pu fermer l'oeil... Le 11 juillet 1927 et l'émeute de Murvizza ne défrayent pas la chronique d'un pays obsédé par le Roi, l'IMRO, et une guerre qui s'annonce peut-être, mais outre-adriatique, c'est une autre histoire qui se dessine...

I am speed

S'il est bien quelque chose que le fascisme admire, c'est la vitesse. Loin des préoccupations des bandeurs d'antiquité ou des admirateurs de la Renaissance, les futuristes s'émerveillent devant le béton, la jeunesse, et la vélocité. La voiture est à leurs yeux un symbole de magnificence. L'humanité libérée par son génie de la dépendance au cheval qui dévale des autostrade à toute allure sur ses montures de fer nourries au pétrole. La puissance du train à la portée de tous : voilà l'avenir dont rêvent les futuristes, qui sont un des courants artistiques en vue dans l'ère fasciste.

Si le tout-voiture est encore loin de susciter le même enthousiasme dans un gouvernement qui soutient néanmoins la construction d'autoroutes, un autre type d'appareil fascine l'Etat. L'avion. Italo Balbo est populaire, il a appris à piloter, et il est ministre de l'air. Quoi de plus beau que ces cavaliers du ciel, bravant la gravité pour atteindre de nouveaux horizons. Les cieux ne sont désormais pas plus inaccessibles à l'homme que le pas de leur porte. L'Italie moderne, définitivement, aura pour musique le vrombissement des moteurs.

Diplomatie

Les événements qui secouent la Yougoslavie font énormément parler en Italie. En premier lieu, l'assassinat du roi refroidit terriblement la chancellerie italienne sur la possible alliance avec l'IMRO. Tout ça va beaucoup trop loin pour risquer que l'Italie y soit directement associée. En revanche, la mobilisation partielle de l'armée yougoslave à la frontière bulgare est une aubaine pour un rapprochement entre Rome et Sofia. La première réaction italienne est en effet d'apporter son soutien plein, entier, et inconditionnel à l'état bulgare. "Toute agression à l'encontre du Royaume de Bulgarie entraînerait l'entrée en guerre de l'Italie pour assurer le respect de l'intégrité nationale bulgare", voilà la position développée par l'ambassadeur à Belgrade interrogé par un journaleux serbe. Ainsi, en secret et au cas où, l'état-major italien est chargé de préparer des plans de débarquement à Spalato, Raguse et la baie de Cattaro en cas de guerre avec la Yougoslavie. De plus, la garnison de Zara est planifiée pour monter à 10 000 hommes dans les 2 prochaines semaines.de

Les émeutes de Murvizza, par contre, sont le réel incendie qui enflamme l'Italie. Le lendemain matin de la nuit d'émeutes, une cinquantaine de chemises noires débarque en camion dans la ville pour protéger la population italienne des agresseurs slaves. Une dizaine de serbo-croates sont embarqués par les miliciens, et beaucoup d'autres passés à tabac pour leur apprendre comment ça se passe. L'entièreté de la presse fasciste - donc la seule - du pays relate les événements, racontant comment des horribles barbares slaves se sont organisés pour massacrer d'honnêtes italiens sans défense, et comment les Italiens de Murvizza ne doivent leur survie qu'à l'arrivée salvatrice de la MVSN, alors même que la police yougoslave aidait les assassins. Les officiers des Chemises Noires qui sont intervenus sur place sont convoqués à Rome pour être décorés par Mussolini. Dans le même temps, Rome a officiellement transmis une plainte publique à la commission d'arbitrage de la Société des Nations, décrivant une situation dans laquelle "Belgrade a volontairement failli à ses obligations contractées par le traité de Nettuno, créant une situation dans laquelle l'Etat italien s'est trouvé forcé d'intervenir en territoire du RSCS pour protéger la vie de civils menacés par des terroristes" Cette constatation écrite est liée à un discours de Mussolini à Zara, dans lequel il promet que "Chaque fois que la police de Belgrade refusera de défendre les Italiens de Dalmatie, alors la mère patrie volera à leur secours. Si pour assurer la sécurité des Italiens nous devons envoyer les Chemises Noires à Raguse, nous le ferons. Si pour assurer la sécurité des Italiens nous devons tuer des assassins slaves, alors nous le ferons. Que chaque Italien à l'est de l'Adriatique soit assuré que les légions fascistes leur offriront la paix quoi qu'il en coûte".

La proposition secrète de la Hongrie est évidemment acceptée, et lesdits camps seront mis en place par l'armée italienne en Vénétie. L'Italie a également fortement encouragé les sections des Jeunesses Hongroises participant aux camps d'amitié italo-hongrois à se doter de "clubs de tirs sportifs" auxquels Rome s'engagera avec enthousiasme à vendre des fusils.

BULGARIE
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Evènement

La Bulgarie, menacée directement par la mobilisation partielle de son voisin yougoslave, ordonne la mobilisation de 100 000 soldats à la frontière yougoslave afin de défendre son territoire d'une potentielle opération militaire venue de Belgrade. Les propositions italiennes de garantie territoriale et de sécurité collective sont saluées et acceptées avec vélocité par Sofia.

Un pays aux abois :

Dans les collines frontalières de la Bulgarie, des flux de conscrits et de soldats professionnels emplissent les vallées. On se prépare à la guerre. 80 000 soldats yougoslaves sont mobilisés, et font face à 100 000 bulgares. Parmi ces derniers, 20 000 soldats professionnels, et 80 000 volontaires bulgares, des patriotes, venus défendre leur patrie face à ce qu'ils perçoivent comme une agression serbe.

Il faut dire que l'armée du Royaume des Serbes, Croates et Slovènes ne paye pas de mine. L'équipement est relativement disparate, et si tout le monde est armé, pour beaucoup ils n'ont pas tiré depuis des mois, le manque de financement et d'organisation des forces armées obligent. Quoi qu'il en soit, parmi les officiers serbes, les discours nationalistes fusent. On crache sur l'IMRO, on crache sur le peuple bulgare, un peuple traître et régicide, et on crache sur les ennemis du Roi Alexandre Ier. Les officiers croates, récemment incorporés dans l'armée, sont plus discrets et professionnels. Moins de panache, moins de gesticulations, mais la même détermination à protéger le territoire du Royaume et à, si besoin est, être prêt à fondre sur les terres bulgares pour en purger une bonne fois pour toute l'IMRO.

Mais l'ordre d'invasion ne vient pas. Stevan Hadžić, Ministre de la Guerre et ami personnel du monarque, a reçu l'ordre du gouvernement de ne pas engager les hostilités avec les bulgares. Il est furieux, mais assuré que l'ordre vient de Sa Majesté lui même, comme le confirme expressément le Premier Ministre Nikola Uzunović, il se tient sage et freine des quatre fers les ambitions conquérantes de ses officiers.

Stevan Hadžić

Nikola Uzunović est un roublard. Il sait bien que la Société des Nations et le monde ne semblent pas soutenir une riposte militaire contre Sofia, et qu'in fine, il est fort possible que si celle-ci devait arriver, le courage des troupes bulgares dépasse celui des yougoslaves... Il a donc menti à Stevan Hadžić : le Roi Alexandre Ier n'a jamais ordonné à l'armée de temporiser. Celui-ci est toujours alité, pris de fièvres et de complications suite à l'attentat, et plongé dans les vapeurs d'opium.

La stratégie du Premier Ministre qui cherche à préserver la paix ne peut cependant pas durer. Son mensonge ne tardera pas à être découvert, et la mobilisation coûte cher au Royaume, alors que l'été s'avance et qu'il sera bientôt l'heure des récoltes, les hommes s'impatienteront et chercheront à rentrer chez eux.

GRECE & TURQUIE
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Alors que les Balkans semblent dangereusement proches de la guerre, les gouvernements turcs et grecs font une annonce commune au monde. La Grèce et la Turquie, au vu des développements politiques de leurs voisins, s'engagent dans un pacte de défense mutuelle en cas de guerre dans les Balkans, visant à faire bloc face à un débordement d'une potentielle escalade bulgaro-yougoslave.

Tevfik Rüştü Aras, Ministre des Affaires Etrangères de la République de Turquie

L'annonce envahit les journaux européens. La stabilité des Balkans semble se consolider au moins un tout petit peu, et le risque d'embrasement régional s'éloigne. Mais surtout, la coopération diplomatique gréco-turque, quelques années seulement après la Guerre d'Indépendance turque et la guerre gréco-turque surprend dans les chancelleries européennes, mais elle est saluée. La hache de guerre est définitivement enterrée au fond de la Mer Egée.

Diplomatie

Considérant comme un peu sus la réaction de Belgrade à la résolution de paix établie par le Conseil de la SDN, le Royaume d'Italie annonce l'appel sous les drapeaux de 150 000 réservistes.

Crise à Belgrade :

Le Premier Ministre est terrifié. La mobilisation italienne fait peser la menace d'une intervention militaire directe sur le Royaume, qui détruirait tout semblant d'unité et ne serait certainement pas stoppable, au vu de la difficulté à réunir 80 000 soldats sur la frontière bulgare.

Alors que le Roi est toujours alité et souffrant, Nikola Uzunović ordonne la démobilisation des 80 000 soldats, qui sera effectuée en parallèle de la démobilisation bulgare. La décision est impopulaire, et Nikola Uzunović est chahuté à l'Assemblée Nationale avec violence. On questionne de plus en plus son leadership, et il est désormais quasiment certain qu'en ordonnant la démobilisation et en sauvant potentiellement le pays de la paix, le vieil homme bedonnant vient de mettre un terme à son mandat et sa carrière d'homme politique.

Le divin chauve

La mobilisation partielle de l'armée italienne est levée. Certains généraux râlent du coût qui se répercutera sur l'armée de terre, quelques extrémistes auraient préféré aller jusqu'au bout et saisir la Dalmatie, mais dans l'ensemble l'opération est reconnue comme un succès. L'Italie a fait plier Belgrade sans avoir à tirer le moindre coup de feu et assoit son statut de puissance majeure dans les Balkans.

Mussolini jubile. Les journaux italiens saluent le campione della pace, dont l'action virile a sauvé la Bulgarie et écarté le spectre de la guerre du continent européen. Le Duce a encore une fois fait respecter la puissance italienne sur la scène internationale. L'ambassadeur de Bulgarie est invité à rencontrer le chef de l'Etat italien en privé, qui lui a assuré que la Bulgarie pourrait compter toujours sur la protection de l'Italie.

Les relations italo-yougoslaves, quant à elles, s'en sortent à un bas historique jamais atteint depuis le traité de Rapallo. Si les deux nations sont encore liées par le traité de Nettuno, il est évident que Rome et Belgrade ressortent ennemies de la crise. Le fait que question des Italiens de Dalmatie ne repose plus que par la domination matérielle qu'exerce l'Italie sur son voisin est un secret de polichinelle.

Velimir Vukićević, l'homme du Roi :

Le couperet est tombé. Uzunović a été destitué lors d'un vote de confiance au Parlement, et l'entièreté du gouvernement chute. La coalition qui était mené par le Parti Radical Populaire n'a pas survécu au scandale des mensonges du Premier Ministre afin de sauver la paix. Il aura littéralement placé sa carrière entre le peuple et la guerre, et il le paye du prix ultime pour un politicien : l'exil. Il est en effet parti vivre en Roumanie, mais à terme souhaite s'installer en France.

Velimir Vukićević mène le Parti Radical Populaire dans un gouvernement minoritaire. Fini la coalition, mais aucune autre n'a réussi à émerger, même si le Parti Paysan Croate continue de peser comme une épée de Damoclès sur le Parti Radical Populaire. Velimir Vukićević est un fidèle parmi les fidèles du royalisme, de la cause serbe, et un ami proche du Roi Alexandre Ier.

Velimir Vukićević

Le Premier Ministre Velimir Vukićević n'a cependant aucune marge de manoeuvre, et les séances à l'Assemblée sont de plus en plus tendues. Aucun projet de loi n'a été voté pour le moment depuis des semaines, et on s'étripe de manière sérieuse à Belgrade.

Le Cartel se maintiendra

C’est fait, les congrès du parti radical et de la SFIO ont confirmé le maintien de l’alliance électorale du Cartel des gauches pour les prochaines élections qui se tiendront en 1928. Si du côté socialiste l’indéboulonnable secrétaire général Paul Faure se maintient sans surprise, le magistère de Léon Blum sur le parti reste inchangé et la stratégie d’alliance avec les radicaux n’est pas remise en question malgré le poussé de motions souhaitant un rapprochement avec les communistes.

Du côté radical, Édouard Herriot est maintenu à la présidence du parti. La candidature rivale portée dans un premier temps par la droite de Maurice Sarrault, trop clivante et donc peu crédible s’étant retirée au profit de la personnalité plus consensuelle d’Édouard Daladier qui aurait pu rassembler le centre et la droite n’a pas suffit et le maire de Lyon se maintient. L’alliance électorale avec les socialistes n’est ainsi pas remise en question, pas plus que les orientations tendant plutôt à gauche qui ont formé l’ossature de la plateforme électorale de 1924.

Si la droite rêve toujours de reconquérir le pouvoir et peut s’appuyer sur une unité inébranlable par le biais du bloc national et sur l’usure du pouvoir qui touche les radicaux et le Cartel, le maintient de l’alliance électorale socialo-radicale reste une épine de taille dans le pied de Poincaré et des siens qui devront batailler dur pour espérer l’emporter.

Les achigans à grande bouche (nom local: black bass) sont des vertébrés à dents, et ossifiés. Cela inclut une armature dans leur nageoire, ce qui les place dans les poissons à nageoires rayonnées, le plus grand groupe de vertébrés et la classe la plus représenté dans les mers (viennent ensuite les cartilagineux (requins) et les sans dents (lamproies)). Et en dernier les poissons osseux à nageoire charnues, sans os donc, qui forme le groupe sœur de cette grande classe. Mais un de ces poissons à nageoire charnue, tétrapode, à décidé qu'il serait bien de libérer ses lointains cousins de leur confinement dans les grands lacs d’Amérique du nord et du bassin du Mississippi pour rétablir une unité géographique brisée depuis l’orogenèse du calédonien.

Ce sont des poissons de jusqu'à un mètre de long, à l’alimentation carnivore mais diversifiée, ils sélectionnent aussi bien que les chalutiers entre crustacés, amphibiens et poissons à nageoires rayonnées, à l'image donc des habitants humains de ce continent.
Concernant l'habitat, ces poissons d'eau douce ont une tolérance à la salinité relativement forte de 1.3% (taux des mers: 3.5%, taux de la mer baltique: 0.2% à 1.2 %). Sur ce point, à partir de l’Øresund, toute la Baltique peut être colonisé. Et mieux, la Baltique devient de moins en moins profonde au fil du temps car elle repose sur un lit d'une ancienne rivière, elle aussi ramoné par le passé par des kilomètres de glaces. En effet, les masses terrestres remontent avec rebond post-glaciaire de l'Holocène. Déjà cette mer est truffé d'iles et d’étendues de terres submergés peu profondes, habitats tolérables pour nos bons black bass.

Cependant, ils préfèrent largement les fleuves, lacs et rivières calmes. Quelle chance, la Suède, dont la géographie est dévasté par les glaciers du Pléistocène, en regorge. Le Vättern et le Vänern, deux grand lacs reliés au reste du réseau hydrographique du pays par des canaux ou des rivières, puis par la fameuse mer baltique à toutes les autres rivières ayant pour embouchure cette mer, reste l'habitat le plus proche des Grands lacs et du Saint Laurent. Et donc quelques centaines de spécimens sont relâchés par des plaisanciers qui veulent enrichir l’écosystème d'une nouvelle espèce. D'un climat continental comparable à la Scandinavie, ces habitants du Midwest font le trajet inverse des migrants humains du XIXe et ont des autoroutes fluviales toutes tracés pour coloniser la moité nord de l'Europe.

Un de ces poissons est offert à l'ambassade italienne en suède qui est à l'origine de l'idée.

Anti-terrorisme et Colonisation

Dans un sous-sol de Zara, une dizaine de Yougoslaves s'occupent comme ils peuvent. Certains dorment, d'autres sont perdus dans leurs pensées. Autour d'une petite table, un groupe joue aux cartes sous le soupirail, seule source de lumière de la pièce. Tous sont là depuis les émeutes de Murvizza, et ont été raflés par les chemises noires le lendemain. Certains sont innocents, d'autres non. Quoiqu'il en soit, ils sont coincés là depuis tout ce temps, recevant la visite exceptionnelle d'un prêtre ou d'un délégué du gouvernement de Belgrade venu s'assurer qu'ils sont encore en vie.

Tout le monde relève la tête en entendant des pas dans le couloir. Ils reconnaissent le bruit des bottes, et savent très bien qui approche. La porte en bois grince, bloque, et claque contre le mur dans un coup d'épaule. En uniforme, fez noir bien calé sur la tête, Marco Moretti dévisage les prisonniers de ses grands yeux verts. Le chef des Chemises Noires de toute la Dalmatie a dans le regard une expressivité toute italienne. C'est comme si ses yeux accompagnaient les mouvements de mains appuyés qu'il faisait pour s'exprimer. Pointant du doigt la moitié des gens dans la pièce, le milicien lâche d'un ton martial :

- Voi, in piedi, siete liberi !

Les prisonniers se regardent l'air interloqués. Ce sont des saisonniers pour la plupart, ils ne parlent pas un traître mot d'italien. Un d'entre eux, qui a à peu près compris, leur explique qu'ils sont libérés et peuvent partir. L'annonce laisse les heureux élus assez hébétés. Ils sont contents évidemment, mais le caractère soudain de l'annonce les laisse sur le cul. Néanmoins, devant l'expression visiblement impatiente de Moretti, ils s'empressent de s'engouffrer par la petite porte de bois. Ayant mal compris, un type non désigné s'avance à leur suite, et se retrouve repoussé au sol par un violent revers du bras du gradé, qui crache dans un geste d'agacement :

- Non i croati !

Alors que, pour ménager le nouveau gouvernement de Belgrade, l'ensemble des prisonniers serbes ont été relâchés et ont pu retourner dans leur patrie, ce n'est pas le cas des Croates. Ceux-ci, transportés à Ancône, ont été jugés dans un procès largement médiatisé à travers l'Italie. Présentés comme des nationalistes Croates, ils sont accusés d'actes de terrorisme et de tentatives de meurtres. Le procès est expéditif, et la sentence est sans appel : les 6 écopent chacun de trente années de prison ferme.

De l'autre côté de l'Adriatique, à Spalato (Split), un petit homme en chapeau haut-de-forme regarde nerveusement le spectacle des navires cargo affrétés par la Société Italienne de Dalmatie. Tous sont chargés à ras bord de sable de construction et de barres d'acier, éléments indispensables à la construction du béton armé. Giovanni Iuti est un jeune architecte futuriste en vue en Italie. Son premier projet fut un immeuble de bureaux à Turin. Il a ensuite confirmé tout au cours de sa carrière en allant de projet ambitieux en projet encore plus ambitieux. À la Casa de Balilla de Bari a succédé une rue de Mogadiscio. Ce n'est donc pas étonnant que la Société Italienne de Dalmatie ait fait appel à ses talents pour son nouveau défi. Le gouvernement italien, souhaitant profiter de la reculade yougoslave, a en effet ordonné à la Société Italienne de Dalmatie de s'arranger pour loger 20 000 Italiens à Spalato (la ville compte seulement 40 000 habitants avant le projet) dès juillet 1928. Un tour de force en termes de bâtissage donc, que Iuti n'a pas hésité une seule seconde à accepter. Ses propositions "esthétiques" clamant la supériorité des formes simples, des matériaux bruts et des méthodes industrielles sont, dit-il, à même de dépasser les limites superflues imposées par les vieilleries passéistes. Aucun bâtiment de moins de cinq étages, du béton armée et des rambardes de métal apparent, c'est tout. Et sur des quartiers entiers. Des cohortes entières de travailleurs se sont déplacées pour l'occasion , et une fourmillière s'active. Les fondations et canalisations sont déjà posées, plus que 8 mois pour couler assez de béton pour loger 20 000 enfants de la Louve. Et ensuite, la Société Italienne de Dalmatie devra trouver de l'argent pour se remettre d'aplomb après ce projet pharaonique.