Topic officiel - V1925
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Re: Topic officiel - V1925
Le Préfet de Fer"Votre excellence a carte blanche, l'autorité de l'Etat doit absolument, je répète absolument, être réinstaurée en Sicile. Si les lois actuellement en vigueur venaient à vous entraver, ce n'est pas un problème, nous ferons de nouvelles lois" - Benito Mussolini
Cesare Mori marche dans la ville. Il n'est pas très grand, pourtant il surplombe la majorité des passants. C'est un homme d'action : après la Première guerre mondiale, il avait fait arrêter nombre de brigands désoeuvrés en Sicile. Il s'était opposé aux squadristes de Bologne, et pourtant le voilà ici, à recevoir des ordres de Benito Mussolini en personne. Ce n'est un secret pour personne, la mafia sicilienne est une sacrée écharde au bout de la botte italienne. Concurrençant l'Etat, des barons mafieux s'en donnent à coeur joie pour intimider les Siciliens et les placer dans une position de soumission informelle. Dommage pour eux, le parti fasciste sait très bien faire ça, et infiniment mieux qu'eux. Le Duce a sifflé la fin de la récréation. Le préfet Mori a été nommé préfet de Palerme, avec une autorité étendue à toute la Sicile. Un seul mot d'ordre : éradiquer la mafia, partout, tout le temps.
DiplomatieL'accord donné par le gouvernement yougoslave au traité de Nettuno, qui autorise la colonisation par des Italiens de la Dalmatie, satisfait amplement l'Italie. Faire ratifier le texte à une assemblée composée en majorité de fascistes n'est qu'une formalité, et la balle est désormais du côté de Belgrade. Entre le ralliement du brave Zogu et ce traité, l'Adriatique semble plus que jamais promise aux bras de Rome.
Thalassin- Modérateur
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Re: Topic officiel - V1925
Les succès militaires au Rif auréole de gloire le régime de Rivera, alors que lui-même est plutôt contre la présence de l’Espagne dans ce territoire maudit sans ressources. La communauté internationale à toutefois répondu présent pour aider l'Espagne à contenir le barbarisme sans nom des rifains. Il serait donc totalement inapproprié pour Madrid de ne pas assumer ses responsabilités protectrices… Pour l’instant. Primo de Rivera s’est fait peu d'amis au sein de l’entourage du roi Alphonse XIII, africaniste convaincu.
Il va donc de soi que sans l’appui du roi dans le futur, Rivera devra compter sur la légitimité politique, ce qu’il manque cruellement. Son plus grand défi sera de gagner des élections générales, ce qu’il refuse obstinément à faire dans le contexte actuel. La mise en place d’un Directoire Civile est annoncé, politiquement payant pour Primo de Rivera puisqu’il appelle des alliés important de l’ancien système de partis et délègue ainsi plusieurs des responsabilités qu’il avait jusqu’alors laisser aux mains des militaires. José Calvo Sotelo y occupe le ministère du Budget, Galo Ponte y Escartín le ministère de la Grâce et de la Justice et Eduardo Callejo de la Cuesta le ministère de l'Instruction publique. La constitution reste, bien entendu, suspendue.
Le premier geste politique du Directoire est de doubler les fonds dans le Plan hydrologique national, prôné le premier par le politicien régénérationiste Joaquín Costa Martínez. Grâce à l'énergie hydraulique, l’Espagne se modernisera à grand pas et le gouvernement estime que la production d'électricité pourrait presque triplé en 7 ans, tout comme celle du ciment, matériel essentiel pour la fabrication de nombreux barrages. Il s'agit de la fondation incontournable pour l'industrialisation du pays.
Finalement, malgré son anticommunisme notoire, Primo de Rivera ordonne au ministère des affaires étrangères de nouer des liens avec l'URSS, malgré les protestations du palais royal. Les motivations de Rivera sont nettes pour le gouvernement, il s’agit de profiter de l’isolement de l’Empire communiste afin d’obtenir des ressources primaires tel que du pétrole à bas coût pour le consommateur espagnol.
GeorgeV- Grand Consul
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Re: Topic officiel - V1925
Méandre weimarien
Gustav Stresemann a par ailleurs proposé à Paris et Londres d’entériner le fruit des négociations entamées au début de l’année. Le ministre allemand estime que la ville de Locarno au bord du lac Majeur entre la Suisse et l’Italie constituerait un bon endroit pour se retrouver ce mois d’octobre. Berlin convenant également, Bruxelles, Rome, Prague et Varsovie à cette conférence internationale.
Gosseau- Secrétaire général des Nations Unies
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Re: Topic officiel - V1925
La Suède est entrée dans le grand mouvement de l'industrialisation - et ses conséquences, une société urbaine, riche, éduquée, où la science et la technique sont appréciés à leur juste valeur, où les marchés sont unifiés et la production orienté par le profit, en 1860. Grâce aux matières premières tel le bois (et donc le papier), les minerais tel le fer.
Et avec une population urbaine et éduquée, la fameuse question sociale, c'est à dire quelle société pour ce nouveau monde productif a été posée. Et la réponse est la démocratie, et le réformisme social démocrate. Dès la fin du XIXe et le début du XXe, des régulations sur la santé, la retraite, l’inspection du travail ont eu lieu. La première élection des deux chambres législatives au suffrage universelle est de 1921. La journée de 48h est la dernière réforme en lice. Mais le gouvernement SAP (sociaux démocrates) est instable, pour cause d'un alignement de malades et de morts. Rickard Sandler succède à Hjalmar Branting, mais est coincé par le fait que le SAP n'a pas la majorité absolue.
Mais pendant que la politique se patauge, l'économie croit toujours, grâce au génie humain ...
Utyi- Grand Consul
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Re: Topic officiel - V1925
Généralités
City of London en pleine effervescenceLa séduction fatale de l’étalon or
La mise en place de la convertibilité or de la livre sterling est une bénédiction pour la City qui rayonne de nouveau. Les capitaux étrangers affluent à Londres et la Banque d'Angleterre retrouve son arrogance d’antan. L'Angleterre retrouve petit à petit son rôle de banquier du monde. Comme aime le dire le Premier Ministre Neville Chamberlain en privé à ses proches collaborateurs « Le retour de la suprématie de la livre sterling donnera au Royaume-Uni des avantages financiers, commerciaux et politiques considérables. »
Mais déjà certains économistes, Keynes en tête entame une croisade contre ce retour à l'étalon qu’il qualifie de « relique barbare ». Tout en dénonçant la politique déflationniste mortifère du gouvernement conservateur qui va selon lui, inévitablement renchérir le prix des produits anglais à l'exportation et conduire à la baisse des salaires.
Future balade à Locarno
L’autre Chamberlain, qui est Foreign Secretary, accepte la proposition de Gustav Stresemann d’entériner les négociations entamées au cours de l’année 1925. Le choix de la ville est plus ou moins judicieux, même si de mauvaises langues colportent l’idée que le Foreign Office aurait préféré une ville plus proche de Monaco comme Sanremo. En effet, certains tories de la Chambre des Communes propagent la rumeur que Sir Austen Chamberlain serait un joueur invétéré et que l’opportunité de faire une petite virée au casino de Monte Carlo ne le laisserait pas insensible.
Pierremenez- Ministre
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Re: Topic officiel - V1925
Reichspräsident Marx
Ces sillons qui menacent l’Allemagne sont visibles et la société reste divisée même après deux élections. La société est si divisée que la victoire d’Hindenburg fut presque une réalité, juste 300 000 voix qui inversent le cours d’une destinée que beaucoup voulaient tracer. C’est seulement grâce à la mobilisation des catholiques allemands qui ont fait suffisamment corps pour empêcher la victoire du protestant prussien qu’est Hindenburg. Le bloc conservateur du Reichsblock reste dégoûté par cette élection et disparaît de fait. Néanmoins, ses composantes restent centrales dans le jeu politique weimarien et tentent leurs coups pour occuper plus d’espaces. Ainsi, le DNVP puisqu’il participe au gouvernement d’experts de Hans Luther, cherche à s’ingérer dans les préparatifs de la conférence internationale en manœuvrant en interne. Leur chef Martin Schiele qui n’occupe aucune fonction gouvernementale, demande au Chancelier Luther de ne pas se rendre à Locarno avec Stresemann, officiellement pour préserver le régime, mais certainement aussi parce que son gros cerveau est craint. Aucune raison toutefois pour le Reichskanzler d’accepter une telle idée qui romprait le fragile équilibre weimarien et prévoit bien de se rendre en Suisse avec son ministre des affaires étrangères.
L’équilibre des forces politiques est visible justement au Reichstag où les partis s’entre-déchirent en permanence ou presque. Depuis le 10 janvier 1925, l’Allemagne a retrouvé sa souveraineté commerciale ce qui depuis cause bien du remue-ménage dans le Parlement. L’enjeu est extrêmement important du fait de l’intensification des échanges avec toute l’Europe et d'avoir un cadre pour les représentants diplomatiques allemands qui ont besoin d'un cadre et de consignes dans ces pays étrangers avec laquelle le Reich entretient des relations économiques privilégiées. Les puissants industriels notamment ceux de la métallurgie plaident pour avoir le moins de restrictions pour favoriser sa production, tandis que les groupes agraire tourné vers la situation domestique déplorable des paysans veut veulent augmentation du taux de taxe appliqués aux industries pour qu’elles soient équivalentes aux leurs. L’affaire paralysé faute de consensus, Gustav Stresemann se plonge dans le dossier, considérant que c'est dans son périmètre. Mais au bout du compte, c’est seulement grâce à des accords entre tout ces puissants groupes d’influences de l’économie qui ont permit de dégager eux-mêmes le terrain pour permettre aux politiques de mettre en œuvre un accord minimal. D’une part, le taux d’importation augmente pour les industriels qui remonte à ceux des niveaux d’avant-guerre malgré le DNVP qui a rechigné. Et de l'autre, les conservateurs qui avec le Zentrum ont lâcher du leste pour les agriculteurs, qui verront leurs taux aussi augmenter pour les protéger de la prédation mondiale. Elle se fera très progressivement sur 30 ans afin de calmer l’opposition qui se mobilisait dans le pays, beaucoup s’inquiétant des répercussions que cela aurait sur les prix de la nourriture dans ce contexte sociale. Ce cadre qui satisfait juste assez dans l’immédiat permet d’une part au Parlement de confirmer plusieurs accords commerciaux qui n’attendaient que l’autorisation des parlementaires allemands : c’est le cas notamment pour celui conclu avec les Etats-Unis, du Royaume-Uni, de l’Union économique belgo-luxembourgeoise, de l’Espagne et de la Grèce qui doivent s’attendre à un bond des échanges économiques. Une bouffée d’air alors que la balance commerciale de l’Allemagne est négative. Des négociations sont engagées avec d’autres chancelleries européennes pour permettre l’aboutissement de discussions qui traînent depuis des années : celles avec Paris sont vraisemblablement bloquées à cause du refus français d’accorder à l’Allemagne la clause de la nation la plus favorisée et de quotas concernant l’Alsace-Lorraine ; tandis qu’avec Varsovie, des complications sérieuses apparaissent sur fond de rivalités locales. Au moins, Berlin a bon espoir que les négociations avec Rome se terminent avant la fin de l’année.
Gosseau- Secrétaire général des Nations Unies
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Re: Topic officiel - V1925
Ouverture
Le monde continue de s'ouvrir à l'URSS. Le premier pas que pose l'Union Soviétique en Amérique est donné par Mexico, alors que l'annonce du président Elías Calles, chaleureusement remercié par la délégation étrangère Soviétique, a donné au ministère des affaires étrangères tout un chantier devant lui: constituer l'ambassade Soviétique à Mexico, et y envoyer les ambassadeurs. Il y a encore du travail.
Toujours en hispanophonie, c'est cette fois une communication Espagnole qui a été reçue. Plutôt une bonne nouvelle pour le gouvernement Soviétique, pour normaliser ses relations avec le monde extérieur. L'Espagne représentait cependant moins sur la scène internationale, et l'anticommunisme de Primo de Rivera n'aidait clairement pas à sonder les intentions de l’interlocuteur. Mais une opportunité de dialogue était ouverte et il fallait la saisir.
Notant les intentions de l'interlocuteur d'obtenir du pétrole à prix clairement avantageux, l'Union Soviétique demande en échange au gouvernement Espagnol une facilitation de transfert de technologies d'Europe de l'Ouest, et un engagement à l'arrêt de la propagande et désinformation anti-soviétique et anti-communiste au sein du gouvernement dirigeant et de la presse (hors de question de se retrouver avec une seconde "lettre Zinoviev"...).
En Asie, la délégation soviétique a adressé ses condoléances à la famille du défunt Sun Yat-Sen et réitéré son soutien au KMT. Meilleur espoir à l'étranger de l'URSS, la Chine est observée attentivement dans sa lutte contre les féodaux seigneurs de guerre, et l'Union Soviétique espèrera alors avoir un allié de très grand poids dans la région. A suivre.
Frunze Is Not Dead
31 Septembre 1925,
Mon cher ami,
je travaille intensément et sans relâche pour la gloire de la révolution depuis le début de l'année. Et je peux te dire qu'en ces mois de reprise en main de l'armée rouge, tout se porte pour le mieux! Camarade Toukhatchevski est d'une créativité exceptionnelle, et même si les moyens manquent, nous ne cessons de continuer à développer notre puissance et de trouver de nouvelles inventions tactiques et stratégiques hors pair. Manquera plus que de les mettre en application si les impérialistes osent ne serait-ce que de nous toucher!
Tu m'as reposé la question sur mon état de santé. Je continue toujours d'avoir des crampes, et j'ai finalement consulté un médecin. Il m'a diagnostiqué un ulcère à l'estomac, et m'a affirmé que c'était bénin. Rien de grave donc, et puis ça fait depuis un certain temps que je vis avec.
Mais je penses que c'était une erreur d'aller le voir. Depuis ma visite, le Politburo me harcèle pour que je me fasses traiter, et vient même de me commander une opération pour dans 4 semaines. Je n'ai rien demandé à personne, et pour une maladie bénigne je ne demandes certainement pas une opération. Je sais que celui-ci consulte mes lettres en plus de consulter mon dossier médical, donc au Politburo je dis la chose suivante: je ne ferais pas votre opération, et je vous laisse juger, au vu de mon refus de l'opération comparé à l'efficacité de mon travail depuis Janvier et de ma pleine dévotion à l'armée et aux affaires navales, s'il est mieux pour vous de me licencier moi ou de me garder en poste.
[...]
Amicalement,
Frounze
Rêveur_Lucide- Ministre
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Re: Topic officiel - V1925
Le débat de la modernitéL'Exposition internationale des Arts décoratifs se clos en cette fin d'année 1925 avec pour bilan une grande réussite pour la France. L'évènement a attiré de très nombreux visiteurs issus des quatre coins du monde, surtout, elle a confirmé et renforcé la position de Paris comme capitale culturelle et artistique du monde. Les artistes les plus mainstream ont pu s'affronter aux coups d'éclats des avant-gardistes comme le groupe de Montmartre mené par Picasso mais aussi à l'architecte Le Corbusier qui a présenté au cours de l'exposition son "Plan Voisin" qui s'attaque au problème du surpeuplement du centre de Paris en proposant d'en raser l'essentiel pour y construire d'imposants gratte-ciels afin d'optimiser la question du logement comme de l'accès aux commerces de proximité et aux loisirs. La radicalité de cette proposition n'a pas manqué de provoquer l'indignation des bien pensants comme le souhaitait son initiateur et de lancer un débat passionné sur l'avenir de Paris dépassant largement les cercles des quelques spécialistes au sein desquels il se cantonnait jusqu'ici. L'exemple d'Ankara pour laquelle le pouvoir turc a lancé un grand projet de transformation de la jeune capitale a participé à inspirer et à prouver que des changements étaient possibles. Pour le gouvernement, la solution la plus réaliste est la plus souhaitable est la mise en place de grand plan d'expansion de la banlieue afin d'y reloger les parisiens et de désengorger la capitale pris au piège du foutoir haussmanien. Cette solution à tout de même le grand inconvénient d'offrir de nouvelles cohortes d'ouvriers à l'influence quasi exclusive des communistes - les seuls à oser intervenir sérieusement en banlieue parisienne comme l'ont prouvé les dernières municipales - tout en ayant l'avantage des reléguer ces dangereux prolétaires loin du centre de Paris d'où ils ont un accès direct aux lieux de pouvoir. Rien n'est pour le moment tranché pour autant.
En fait, l'ensemble de l'exposition et des débats qu'elle a provoqué pose la grande question de la "modernité" et de sa place dans la France rurale et conservatrice des années 1920. Malgré le travail des pionniers du progrès industriel que peuvent être Citroën ou Schneider pour ne citer qu'eux, les résistances d'une forte proportion de la population aux sirènes du modernisme reste structurante. Cela à fait jaillir une ligne de clivage essentielle au sein de la majorité socialiste et radicale, les premiers étant de fervents défenseurs de réformes visant à moderniser les structures économiques de la France, y compris par l'action volontariste et énergique de l’État. Les seconds au contraire, hérauts de la petite propriété, du petit commerce et des exploitations agricoles familiales tout en étant des libéraux bon teint préféreraient freiner des quatre fers. Il s'agit là d'un clivage d'ampleur que rien ne semble pouvoir trancher pour le moment, d'autant que l'aile gauche du radicalisme menée par le président du parti Édouard Herriot tend à pouvoir se rapprocher des socialistes sur ces questions, de la même façon que les communistes pour des raisons bien différentes.
Mirage- Grand Consul
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Re: Topic officiel - V1925
Depuis Liebig, on sait que les plantes ont besoin de certains nutriments, et que le manque nuit à leur croissance. Si le phosphate comme la potasse sont des ressources minérales plus ou moins éparpillées à travers le monde, les nitrates eux sont dépendants entre autres des déjections de mammifères (cochons, vaches). Il va de soit que l'activité des bactéries fixant les nitrates, n'est ni assez rapide, ni assez massive. Certes il y a des roches, qui sont le leg d'oiseaux vieux de plusieurs millions d'années dont les crottes ont formé une véritable pierre, le guano. Mais en 1909, l'azote que l'on trouve partout dans l'air peut être transformé grâce au procédé Haber-Bosch en ammoniac, lui même transformé en nitrate d’ammonium.
Bien sûr, le guano n’étant pas rare les allemands n'ont utilisé ce procédé que quand sous blocus de la Triple Entente ils ont du faire sans les crottes du Chili. Car le nitrate peut aussi servir à la fabrication d'explosifs, ce qui est important en 1914. Mais le nitrate étant du nitrate, ce procédé n'est pas cantonné aux industries militaires. Il répond très bien aux demandes des exploitants agricoles, et l'industrie allemande s'est reconvertie de ce fait.
A partir de le l'azote liquide extrait de l'air, et de l’hydrogène, issu d'une réaction de vaporeformage entre de l'eau et du charbon ou du pétrole, avec un catalyseur en fer, à 500°C et sous haute pression ( 5000 kPa), la réaction chimique fait des nutriments depuis littéralement de l'air. Un délire christique diront certains cléricards. En réalité une lutte épique contre l'entropie, cette réaction étant thermodynamiquement défavorable, ce qui montre le génie humain dans toute sa puissance.
Mais les fermiers en Scanie ne voient que la fin de cette histoire. Les cristaux de NH4-NO3 sont emballés en sac depuis l'Allemagne pour être déversés dans les terres pauvres car écrasés il y a 10000 ans par cruels et froids glaciers du Pléistocène.
Telle est l'histoire derrière un simple achat qui permet de résoudre grâce à la technique des problèmes soit disant insolubles, dont certains voudraient capituler devant.
Peut être est-ce un faux argument imaginé par ceux qui n'ont pas les moyens d’intégrer le marché, avec l'achat de matériel agricole et de produits chimiques, pour la production et la vente d'une commodité comme les autres à l'industrie agro-alimentaire. Mais ils se coucheront face au rude concept de la concurrence, tôt ou tard ...
Utyi- Grand Consul
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Re: Topic officiel - V1925
URSS
Evènement
Opération Trest, le programme de contre-espionnage Soviétique, se porte bien. L'agent britannique Sidney Reilly, surnommé l'as des espions et instigateur de troubles et de désinformation contre les bolchéviques, a été piégé par l'OGPU. Attiré en Finlande pour soi-disant comploter avec des contre-révolutionnaires, il a été capturé et interrogé sans qu'il ne délivre d'informations, puis exécuté dans une forêt près de Moscou.
Sidney Reilly
ALLEMAGNE
Evènement
Deuxième anniversaire du putsch de la brasserie pour Adolf Hitler et ses partisans, qui se fête par la concrétisation de la structure de la Schutzstaffel (escadron de protection). Successeur de la Stosstrup, cette organisation paramilitaire a certes comme but principal de servir de garde rapprochée à Adolf Hitler, mais ce dernier a encouragé, notamment dû à l'interdiction de la SA, de étaler son rôle et son influence. Celle-ci sert désormais de garde rapprochée pour les hauts responsables dans toutes les villes où est présente le mouvement national-socialiste.
Rêveur_Lucide- Ministre
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Re: Topic officiel - V1925
IRAN
Evènement
C'est le règne d'une dynastie qui s'achève. Le dernier shah de la dynastie Qajar du Sublime Etat de Perse, Ahmad Shah Qajar, a vu son pouvoir s'effriter. Subissant ingérences Britanniques et Soviétiques, celui-ci s'était fait dérobé la plupart de son pouvoir lors du coup d'état de 1921. Qajar décidant de partir en Europe en 1923, le premier ministre Reza Khan enclencha de son côté tout les pouvoirs possible pour assurer une transition politique en sa faveur...
Chose faite le 12 Décembre 1925, où la Madjles, l'assemblée constituante du pays, déposa officiellement Qajar et intronisa Reza Khan comme le nouveau shah. Une renaissance nationale, par un changement de tête et un changement de nom: Etat Impérial de Perse.
Reza Shah Pahlavi
Rêveur_Lucide- Ministre
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Re: Topic officiel - V1925
14ème Congrès du Parti Communiste de l'Union Soviétique
Camarade, comme promis je vais vous résumer ce qui se passe depuis le début du Congrès. J'espère que vous pourrez revenir très vite participer à celui-ci, car croyez-moi ça chauffe!
Je vais d'abord me faire gage de qualité en vous résumant les différents points et développements qui ont été abordés en ouverture du Congrès les premiers jours. Je me suis partiellement endormi sur beaucoup de remarques qui m'ont semblé être assez classique et banales: la nécessité de la dictature du prolétariat et du rôle central du parti et de son unité, le maintien de la NEP, la mise sous attente de la contradiction historique par le créditeur Américain, etc...
La présentation d'une nouvelle doctrine très curieuse m'a cependant réveillé, présentée par le secrétaire général et camarade Boukharine, qu'ils ont baptisé le "socialisme dans un seul pays". Partant du constat d'échec des tentatives révolutionnaires en Europe, cette doctrine affirme qu'il serait désirable pour le parti de se concentrer sur la construction du socialisme ici en URSS. Ils ont affirmé qu'une telle doctrine est loin d'être un abandon de la nécessité de la révolution mondiale, mais je vous laisses vous faire un avis dessus.
Sur le plan économique, ils ont présenté aussi la volonté de continuer à viser de privilégier le marché intérieur de l'Union et limiter les échanges avec les puissances impérialistes. [...]
[...]
Venons maintenant au cœur de ce qui est en train de faire bruit au Comité Central, et va probablement faire bruit très dangereusement dans la presse par la suite! Tout a commencé lorsque camarade Molotov a subtilement commencé à s'en prendre aux camarades Zinoviev, Kamenev et Frounze dans ce qu'il a décrit être des "déviations du léninisme" de leur part. Le répondant de Zinoviev a été mesuré, défendant son droit et celui du comité de Leningrad de publier dans le Leningradskaya Pravda des opinions contraires à celles de la majorité.
Au début, tout le monde se marrait bien. Tout le monde se foutait joyeusement de la gueule de Lachevitch lorsque celui-ci affirmait que Zinoviev et Kamenev étaient retenu des décisions politiques majeures du Politburo. Fait récusé par Mikoyan avec beaucoup de fermeté. Plus beaucoup de personnes prenaient au sérieux la troupe des "bolchéviks de Leningrad".
Mais c'était sans compter sur la bombe. Le discours du 21 Décembre 1925. Un discours de Nadejda Kroupskaïa, qui s'est levée pour prononcer un discours, qui était peut-être celui le plus violent que je n'ai jamais entendu de ma vie. Une attaque directe contre le secrétaire général Staline, un règlement de compte à proprement parler. L'accusant d'abus de pouvoir, Kroupskaïa a affirmé détenir et partagé des informations concernant le "testament de Lénine", un document dont elle a affirmé que l'ensemble du Politburo connaissait l'existence, mais qu'il avait été censuré par celui-ci et restreint par "la force de Staline et ses associés". Elle ne pu pas dire grand chose dû à l'émeute qui commençait à se déclarer au sein du Congrès, si ce n'est qu'elle pu prononcer que le "testament" affirmait que Lénine recommandait fortementd'écarter Staline du poste de Secrétaire Général.
Je me suis retourné vers les grandes figures du parti pour voir ce qui se passait. Staline était tout blanc et tremblant. Molotov était furieux et audible, mais pas autant que Yaroslavsky qui enleva sa chaussure pour la jeter contre Kroupskaïa. Le tout évolua en dispute générale, alors que nombreux de nos camarades ont dû intervenir pour éviter que des hommes s'en prennent à la veuve de Lénine, alors que d'autres commençaient la chasse au sorcière pour savoir qui l'avait instrumentalisé pour détruire Staline. Kalinin, Frounze et Kamenev étaient là pour s'interposer et protéger Kroupskaïa. Boukharine et Trotsky, eux, demeuraient muets comme des tombes.
La session fut brutalement suspendu cette journée là, et repris le lendemain matin avec punition disciplinaire (suspension d'assister au reste du Congrès) décrétée contre Yaroslavsky et Kroupskaïa, respectivement pour incivilité et non-respect d'une décision démocratique du Politburo. Mais le mal était fait. Sous la pression croissante conjointe des associés de Zinoviev d'une part, et de Boukharine d'autre part, ce fut Kalinin, seul membre du politburo incontestablement civique et calme, qui fut désigné pour nous lire, dans son entièreté, le dit testament de Lénine.
Tu en prendra connaissance très vite je penses, mais je peux te dire qu'avec ce que ce document a lâché, le parti a pris un sacré coup! Je vois très mal Staline renouveler son poste de secrétaire général, mais je vois encore moins qui pourrait lui succéder.. Ce que je peux te dire, c'est que les prochains jours de ce 14ème Congrès seront décisifs pour l'avenir du parti, et j'espère que tu pourras y assister!
Rêveur_Lucide- Ministre
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Re: Topic officiel - V1925
Le dogeL'économie italienne est dans la tourmente. Surtout, la lire est en chute libre par rapport à la livre Sterling. Voilà qui arrange pourtant bien les latifundistes italiens qui peuvent exporter en masse leur production à l'étranger, quand bien même les industrialistes du Nord râlent. Ce sont néanmoins ces derniers qui ont le dernier mot, puisque Mussolini n'a pas l'intention de garder la lire aussi basse. C'est le prestige de l'Italie qui est en jeu, et voici l'Italie qui entre dans la Bataille pour la lire. La nouvelle équipe aux ministères des finances et de l'équipe nationale est chargée de redresser la lire. Le premier est l'industriel et ancien gouverneur de Tripolitaine Giuseppe Volpi. Le second est Giuseppe Belluzzo, un ingénieur spécialiste des turbines hydrauliques, machines à vapeur et autres mécanismes qui font clic et brrrrrrr et qui remplacent peu à peu les chevaux.
Les deux Giuseppe se retrouvent confrontés à une dynamique de taille. Edmondo Rossoni, avec le soutien du secrétaire du PNF Roberto Farinacci, ont une nouvelle fois annoncé le soutien des syndicats fascistes à une grève de taille, cette fois-ci à Milan, fief lombard de l'industrie italienne. Le Parti est plus que jamais à couteaux tirés face à la Confindustria, et un des deux devra admettre sa défaite.
GouvernementLe Parlement remis en état de marche a fait voter une nouvelle série de lois renforçant les prérogatives de Benito Mussolini. Le Président du Conseil des Ministres devient le Chef du Gouvernement et Premier Ministre. Ce dernier n'est plus responsable devant personne à l'exception du Roi. Les membres du gouvernement ne sont plus responsables devant le Parlement, mais seulement devant le Roi et le Chef du Gouvernement. De plus, les journaux non autorisés par les préfets (donc par le gouvernement) se voient interdits de publication et de distribution. Une grande avancée pour l'efficacité et la sécurité de l'état italien
L'albatrosC'est la fête à Rome. Francesco de Pinedo a été reçu par le Duce et décoré, fait marquis ainsi que promu colonel. L'aviateur a en effet inscrit son nom parmi les grands de l'histoire de l'aviation. Parti de Rome en avril à bord d'un hydravion, aux côtés d'un acolyte navigateur, il a visité la Grèce, la Perse, l'Inde, les Indes orientales jusqu'à l'Australie, avant de rallier Tokyo non sans faire escale en Chine et en Corée. Plus impressionnant encore, il est revenu de Tokyo en seulement 22 jours ! Un exploit majuscule lorsque l'on sait qu'aucune préparation n'avait eu lieu en amont de chaque escale.
Thalassin- Modérateur
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Re: Topic officiel - V1925
République de Chine
Brève
Evènement
Zhang Xueliang, fils de Zhang Zuolin de la Clique de Fengtian, inspecte la ville de NankouUne nouvelle guerre d’influence majeure touche la République de Chine dominée par les seigneurs de guerres. Cette fois-ci, c’est Guo Songling, un général de division de la Clique de Fengtian qui a fait défection et a lancé une offensive, pour des raisons personnelles, sur la capitale du Fengtian, Mukden. Cependant, son siège de la ville échoua, ses forces se trouvèrent encerclés par ceux de la Clique de Fengtian pour se faire anéantir. Une fin pour Guo Songling qui se fit de suite exécuter, avec sa femme.
En réalité, Guo Songling n’est qu’un instrument entre la lutte d’influence entre Zhang Zuolin de la Clique de Fengtian et Feng Yuxiang du Guominjun. Avec Duan Qirui, le président du gouvernement de Beiyang ils formaient un triumvirat inégalitaire régnant sur le nord de la Chine. Inégalitaire car Zhang contrôlait de riches provinces, était soutenu par le Japon et avait surtout une armée puissante, alors que Feng Yuxiang, qui ne devait sa prise de pouvoir dans le Guominjun que grâce à sa trahison envers la Clique de Zhili durant la deuxième guerre Zhili-Fengtian mais dont ses provinces ne disposaient de pas grand-chose. De plus, de grandes différences idéologiques sont à mettre en avant : Zhang Zuolin était monarchiste ; et Feng Yuxiang était républicain convaincu. Quant à Duan Qirui qui était soutenu par l’URSS, il était plutôt conciliant et essayer de faire le médiateur entre les deux.
Les deux protagonistes cherchèrent des alliés durant l’été 1925 et courtisait Wu Peifu de la Clique de Zhili, l’ancien ennemi vaincu par Zuolin-Yuxiang. Celui-ci était actuellement dans une guerre contre la Clique de Anhui, la Clique de Fengtian et le Guominjun. De par la trahison de Yuxiang durant la deuxième guerre Zhili-Fengtian, Wu Peifu préféra son ancien ennemi Zuolin et scella une alliance avec ce dernier. Le général Sun Chuanfang de la Clique de Zhili, repris facilement les villes de Shanghai, de Nanjing et les provinces voisines en quelques semaines. Pekin et donc le gouvernement de Beiyang était toujours sous contrôle du Guominjun du fait que l’armée de la clique de Fengtian était désorganisée au début du conflit, notamment à cause de la trahison de Guo Songling. Cependant, les victoires s’enchainaient contre un Guominjun qui n’avait plus de morale et ayant ses troupes qui désertaient et commença à se désagréger. La prise de Pékin se fit en quelques mois et tomba dans l’anarchie, tandis que le Feng Yuxiang, sachant sa situation militaire désespérée, s’enfuit vers l’URSS.
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Re: Topic officiel - V1925
Ratification du traité de Nettuno :
Cela fait des mois que la ratification du Traité de Nettuno traîne. Le gouvernement s'est bien vite rendu compte de l'opposition viscérale du Parti Paysan Croate mais également de celle plus modérée de certains membres du Parti Radical Populaire.
Le Parti Démocrate, l'aile libérale de la coalition au gouvernement, a finalement été convaincu par le Premier Ministre Nikola Pašić de voter la loi. Cela a pris des mois, et s'est effectué dans un climat de violence qui a bien failli faire voler en éclat l'entièreté de la coalition gouvernementale. Qu'est-ce qui a été cédé au PD ? Des concessions sur la direction que prendrait le gouvernement notamment au sujet de :
- Une accentuation de l'inclusivité des Croates et des Slovènes au sein du corps officier
- La mise en marche de réformes sur le processus électoral, faisant cesser les pressions officieuses exercées par le Parti Radical Populaire sur ses adversaires à l'aide des forces de sécurité du pays
L'accord du PD n'a pas été donné sans conséquences. Les vives tumultes en interne ont conduit Svetozar Pribićević à remplacer Ljubomir Davidović lors des élections du parti, au début de l'automne 1925. Ce premier est en effet de la ligne "Yougoslaviste", cherchant à ne pas concéder un quelconque avantage à une nationalité du Royaume sur une autre, tandis que le second est d'une ligne plus conciliante avec les nationalités, notamment les Croates, et plutôt proche du Parti Paysan Croate par ses affinités personnelles. Les journalistes soulignent l'ironie de l'élection de Svetozar Pribićević au poste suprême du Parti Démocrate, alors que celui-ci se trouve en coalition avec un parti, le Parti Radical Populaire, qui héberge de très nombreux suprématistes serbes. Le Parti Démocrate, dont la cohérence ne tient plus qu'à un fil, est face au gouffre.
Svetozar Pribićević, Président du Parti Démocrate depuis septembre 1925
Lors d'une session de l'Assemblée Nationale le 6 janvier 1926, le Traité de Nettuno est officiellement placé, pour la troisième fois, sur l'ordre du jour par le Premier Ministre.
Sur les bancs de l'assemblée, encore une fois, les Croates se soulèvent, littéralement. Les députés, debouts, insultent le gouvernement. " Imbéciles ! Agents de l'Italie ! Vous vendez la Dalmatie à Rome ! " peut on entendre venant des députés du Parti Paysan Croate, tandis qu'on leur répond " Vous ne comprenez rien ! C'est un accord de paix ! Bande de crétins ! " depuis l'autre côté des bancs.
Les discours se suivent, et deux d'entre eux particulièrement animent l'Assemblée et les journaux le lendemain :" Cet accord est un accord de paix ! Nous travaillerons avec l'Italie, une nation avec qui nous avons des différends il faut le reconnaître, pour mettre en place la sécurité, la paix et la coopération sur les rives de l'Adriatique. En ouvrant la Dalmatie aux citoyens italiens, nous l'ouvrons également à des investissements qui viendront soulager l'économie locale, mais également celle du Royaume tout entier ! Mais cela nos opposants ne peuvent le comprendre, obsédés qu'ils sont pas les questions sociétales (insultes du Parti Paysan Croate). Du calme ! Voyez leur hardiesse à l'opprobre ! Représentants du peuple ! Votre gouvernement oeuvre pour la paix, la démocratie, et l'entente des peuples. Votez le Traité, car le Traité, c'est la paix et la prospérité. " - Nikola Pašić, discours du 6 janvier 1926" Le Premier Ministre que nous venons d'entendre nous dit que le Traité de Nettuno est un accord de paix. Je dois vous dire que de ma vie, je n'ai jamais entendu une sottise pareille. En ratifiant ce traité, la Dalmatie sera ouverte non pas à l'essor économique mais à la co-lo-ni-sa-tion italienne ! (applaudissements sur les bancs du PPC) Les appétits de Mussolini pour la terre sont insatiables, et il arrange bien le gouvernement de céder des terres à l'Italie quand ces terres sont peuplées de croates ! Laisser les Italiens prendre racine, c'est s'assurer que le parasite mycéllaire romain ne quittera plus les terres dalmates. Il s'agit là d'un véritable virus qui se multipliera, et le seul moyen de le faire régresser sera la saignée ! (invective du député unique du Parti Italien Yougoslave). Refusez de voter pour ce traité. Le voter, c'est trahir notre peuple, car c'est prostituer notre bien le plus précieux : la terre. - Stjepan Radić, discours du 6 janvier 1926
Après plusieurs heures de débats, c'est enfin l'heure du vote. L'Assemblée Nationale est pleine à craquer, chose rare. Aucun député n'est absent. Le vote est tendu, peut-être le plus tendu des votes depuis l'Assemblée Constituante du début de la décennie. Les résultats tombent enfin, le soir à 17h30.
CONTRE la ratification du Traité de Nettuno : 152
VOTE BLANC : 3
POUR la ratification du Traité de Nettuno : 160
Le Traité est donc approuvé par le Parlement, et ratifié dans la foulée. Des tensions extrêmes accompagnent la sortie des parlementaires, et dans les rues de Belgrade le soir même, plusieurs blessés sont à déplorer. Parmi eux, Miroslav Budimir, un député du Parti Radical Populaire, est poignardé par des militants croates. Il s'en sort avec la vie sauve, mais une cicatrice lui balafre désormais le visage.
Les tensions au sein du Royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes n'ont jamais été aussi hautes. Ce que symbolise la dissension entre le Parti Radical Populaire et le Parti Paysan Croate se répercute à tous les échelons de la société.
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Re: Topic officiel - V1925
Fin de partie pour PainlevéL'échec de Paul Painlevé à maintenir les équilibres du Cartel des gauches aura finalement couté sa tête, après plusieurs semaines de flottement liées à des tractations intenses au sein du Palais Bourbon, le Président du Conseil a finalement été renversé par le parlement. Le Cartel est, dans les faits, bel et bien mort, les socialistes ayant annoncé leur retrait de la coalition parlementaire qui les relaient aux radicaux. L'aile droite du parti radical en a eu assez des revendications de la SFIO et l'aile gauche qui mettait depuis de nombreux mois tout leur poids dans la balance pour maintenir l'alliance a fini par perdre la bataille, affaibli par l'échec des négociations avec l'Union soviétique concernant le remboursement de la dette russe et la normalisation finale des relations économiques entre les deux pays. Cheval de bataille d’Édouard Herriot, cet échec a fini d'affaiblir sa crédibilité et de fragiliser sa position.
Un nouveau gouvernement a été mis sur pied par l'étoile montante des derniers gouvernements radicaux, Aristide Briand. Celui-ci a pu s'attacher l'appui de la droite modérée qui intègre le gouvernement, participation dans le symbole est l'intégration de l'industriel Louis Loucheur en tant que ministre des finances qui a déjà prononcé d'importantes hausses d'impôts dans le cadre de la lutte pour le redressement des finances publiques. Le nouveau gouvernement peut s'appuyer sur l'abstention de l'essentiel des socialistes lors du vote de confiance et même de l'appui de certaines figures modérées de la SFIO qui préfèrent Briand à un retour annoncé de Poincaré. Sur le plan des affaires étrangères, ce nouvel exécutif annonce sans doute la poursuite et le renforcement des politiques de rapprochement avec le Royaume-Uni et l'Allemagne - au sujet de laquelle on se félicite d'ailleurs de la défaite d'Hindenburg au Quai d'Orsay. L'idée de définitivement sanctionner les tractations diplomatiques entamées ces derniers mois avec ces derniers dans le cadre d'un véritable sommet est soutenu par Paris. La rupture des négociations avec les russes annonce au contraire sans doute une période de froid avec Moscou, dans cette logique, le maintien des alliances à l'est et du cordon sanitaire roumano-polonais reprend son sens. A ce sujet, la signature rapide d'un traité d'alliance avec Bucarest qui contiendrait en particulier la question de la Bessarabie est désormais poussée par la diplomatie française.
Paul Painlevé, si il aura échoué à mettre un terme à la crise du franc et à rétablir les finances publiques a malgré tout réussi sur plusieurs tableaux. Le retrait des troupes de Rhénanie et le rapprochement avec l'Allemagne sont d'une grande importance. La stabilisation quasiment acquise de l'épineuse situation marocaine en est une autre. L'ancien Président du Conseil récupère d'ailleurs le porte-feuille des armées qui est le sien depuis 1924.
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Re: Topic officiel - V1925
L'Empire en ébullitionLe nouveau gouvernement Briand n'a pas le temps de chômer. La situation de l'empire colonial français est en effet très préoccupante et doit être surveillée comme du lait sur le feu. Il s'agit d'un mouvement général d'une ampleur totalement inédite qui a saisi les colonies françaises depuis la fin de la Grande Guerre et en particulier le retour des combattants coloniaux d'Europe. Après l'Algérie, l'Indochine ou le Sénégal, ce fut au tour du Maroc de s'enflammer. La situation rendue inflammable par les difficultés espagnoles a finalement pu être gérée par les armes et l'armée française a renversé la vapeur et s'attèle à rétablir l'ordre sur le protectorat. Le maréchal Lyautey, responsable des opérations militaires et civiles - en tant que gouverneur général du Maroc - contre l'insurrection n'a pas rassuré, la France est apparue comme friable, pouvant être mise en difficulté. Ce n'est pas au goût de Paris qui doit désormais faire face à un autre feu de l'autre côté de la Méditerranée, au niveau du protectorat syrien.
La situation qui était explosive depuis la fin de la guerre et l'héritage bouillonnant des promesses ayant été faites aux arabes durant la guerre a totalement dégénéré sous la double action catastrophique du Haut-commissaire au Levant Maurice Sarrail et de son acolyte militaire le général Maurice Gamelin. Ayant pris soin de s'aliéner au fil du temps aussi bien la majorité musulmane que la minorité chrétienne, leur décision de bombarder purement et simplement Damas à l'artillerie lourde pour se débarrasser de quelques rebelles infiltrés dans la ville depuis l'oasis de la Ghouta situé à l'est de la capitale syrienne a totalement mis le feu aux poudres. Remplacé au pied levé par Henry de Jouvenel, un radical peu motivé par le poste mais qui possède l'avantage décisif de ne pas être un imbécile fini, Sarrail est tout simplement exilé au sein d'une mission militaire de faible envergure en Europe de l'est où il aura le temps de réfléchir, sans responsabilité, à la poursuite de sa carrière.
Reste la situation difficile qu'il faut désormais régler. L'armée française a du totalement évacuer le Djebel el-Druze, coeur de la révolte en cours, une chose inacceptable car mettant en danger l'exercice du mandat sur la région, la région mitoyenne de Suweyda n'étant plus ravitaillé que par l'aviation. La première décision est de contacter le Royaume-Uni pour lui demander un contrôle plus assidu de la frontière avec la Transjordanie par où transite armes et hommes permettant à la rébellion de se maintenir. La mobilisation d'une force militaire d'envergure pour rétablir l'ordre doit elle aussi être organisée.
Comme si cela ne suffisait pas, les communistes multiplient en métropole les campagnes anti-coloniales, informant l'opinion publique de la situation réelle de l'Empire, quelque chose d'inédit et de particulièrement dangereux. La campagne menée contre la guerre du Rif est en particulier une grande réussite pour le PCF, forçant les socialistes habituellement peu bavards sur les politiques coloniales à se positionner, créant du débat public néfaste pour le gouvernement. Les communistes ont d'ailleurs réussi à médiatiser la situation de l'ancien tirailleur sénégalais Cheikou Cissé condamné en 1918 à la dégradation militaire et surtout à la déportation à perpétuité au bagne néo-calédonien pour incitation à la révolte à Dakar. Il n'avait pourtant fait que réclamer l'égalité des droits entre citoyens français et sujets impériaux et la direction du PCF remue ciel et terre pour obtenir son amnistie soit de la part du président soit par décision ministérielle, requête pour le moment refusées. L'action communiste reste une épine d'ampleur dans le pied du gouvernement et les sujets coloniaux deviennent de plus en plus centraux.
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Re: Topic officiel - V1925
Bagarre milanaiseLes grèves milanaises sont un sacré bazar. Dans le contexte du marasme économique qui frappe l'Italie, aux syndicats fascistes se sont joints des mouvements grévistes à tendance socialistes, paralysant l'activité économique lombarde pendant deux semaines. Des scènes un peu ridicules ont eu lieu où des syndicalistes fascistes se disputaient par la violence des piquets de grève avec des communistes, sous l'oeil circonspect de carabiniers refusant de prendre le risque de casser la gueule d'une grève soutenue par le secrétaire du Parti National Fasciste. Des notions qui n'arrêtent pas les chemises noires, qui elles n'ont pas l'once d'une hésitation lorsqu'il s'agit de casser la gueule des rouges. Les combats de rue coûteront la vie à une quinzaine de personnes en tout, dont un officier de la MVSN (le nom officiel des Chemises noires). Un décès qui affaiblira la position de Rossoni, considéré comme pour partie responsable de la mort du centurion calabrais Alessiu Cuneesi.
Après deux semaines chaotiques dans la métropole de l'escalope éponyme, le Duce sonne la fin de la récréation, devant l'insistance de Volpi, de la Confindustria mais aussi d'autres membres influents du fascisme pourtant normalement à l'écart des affaires économiques. Les négociations, au vu du dawa, forcent le patronat à des concessions certes mineures, mais suffisamment pour recréer une fissure entre 2 clans. Les syndicalistes de Rossoni contre les corporatistes de Volpi. Ce dernier a entretenu la question en traitant devant témoins Farinacci, le secrétaire du PNF placé là par Mussolini, l'accusant d'être "aussi clairvoyant qu'un babouin sous haschich". Cela donne une situation ubuesque, où les grands industriels soutiennent le corporatisme fasciste face à une confédération syndicale liée au pouvoir financée par les latifundistes du sud qui y voient des alliés dans leur opposition au libre-échange.
Affaires étrangèresLa ratification du traité de Nettuno est une victoire politique majuscule pour le Duce, d'autant plus au vu du contexte interne où elle intervient. Mussolini s'est lui-même rendu à Zara, en hydravion, pour célébrer la nouvelle dans la capitale dalmate pavoisée de drapeaux italiens. Devant la foule, il s'est félicité de "ce nouvel accomplissement que le fascisme a accompli. Là où les socialistes et les libéraux ont courbé l'échine devant l'affront fait à l'honneur italien, voilà que j'ai fait ratifier ce traité qui rend au peuple italien sa place et ses droits historiques sur la terre dalmate. Plus jamais aucun Italien ne vivra avec la terrifiante crainte que le sang qu'il a coulé ne soit souillé par la honte de la défaite, ou pire, par le larcin impardonnable des fruits de la victoire. Nous sommes tous chez nous en Dalmatie comme au pied du Capitole !"
De son côté, Volpi a annoncé l'établissement de la Société Italienne de Dalmatie, une entreprise d'Etat réservant les deux tiers de ses actions au patronat italien visant à appuyer, organiser et promouvoir l'implantation d'Italiens en Dalmatie. Celle-ci disposera d'un financement de Rome pour aider financièrement l'achat de terrains agricoles et constructibles par les colons Italiens, voire même l'établissement d'activités économiques. Si ceux-ci auront lieu à travers toute la Dalmatie, Giuseppe Volpi a décidé d'entamer la chose de manière symbolique par l'installation immédiate de 2 000 "volontaires" (en réalité des ouvriers agricoles sans terres du Mezzogiorno à qui on a promis l'accès à la propriété) à Cattaro et Castelnuovo. Les bouches de Cattaro, en plus d'être un lieu stratégique car le point d'accès maritime au Monténégro, est aussi un lieu qui fait particulièrement vibrer Volpi. Le renard a en effet commencé sa carrière d'industriel en négociant avec le roi Nicolas Ier l'exportation de tabac monténégrin, quoi de plus logique de poser ses grosses fesses pleines de soupe dans cet ancien territoire vénitien ?
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Re: Topic officiel - V1925
14ème Congrès du Parti Communiste de l'Union Soviétique - Partie II
Ce qui devait être pour Staline et Boukharine le Congrès du "socialisme dans un seul pays", s'est transformé en fiasco politique majeur. Révéler le testament de Lénine était jugé punissable pour "agitation anti-soviétique", à la façon dont le Politburo lors du 13ème Congrès avait restreint l'accès à son testament. Mais la principale concernée était non moins la veuve du Lénine. Le Congrès exceptionnellement allongé de 10 jours supplémentaires depuis le début du mois de Janvier 1926 voyait ainsi un parti divisé: entre ceux sous le choc de la révélation d'un document qui ne leur avait pas été donné à disposition, et ceux jugeant que Kroupskaïa ne représentait rien, n'était qu'au mieux la maitresse de Lénine et possiblement un pion de Trotsky.
Lors des 10 derniers jours, la narrative anti-Kroupskaïa fut partiellement tuée par Kamenev: responsable de l'écriture des règles sous lesquelles le testament de Lénine devait être diffusé, celui-ci affirmait que tôt ou tard son contenu allait de toute façon devoir être diffusé. La légitimité du texte fut tout autant renforcée par la lecture du testament par Kalinin, et l'impossibilité pour le camp Staline de réfuter quelconque éléments présent dans le texte, y compris un appel clair à la destitution de Staline. Il était cependant aussi d'avis majoritaire que Kroupskaïa avait dangereusement accéléré le processus et certainement violé les règles sous lesquels le testament devait être diffusé.
Le cœur du sujet était cependant la place de Staline. La lecture du testament et la soudaine liberté de parole s'étant dégagé de celui-ci amenaient beaucoup de délégués du Congrès à finalement nommer ce qu'ils n'avaient jamais nommé: le caractère fortement autoritaire et censitaire de Staline. Déjà subtilement nommé par Kamenev et indirectement par Lachevitch, Sokolnikov n'hésitait pas à appuyer la destitution de Staline, tandis que Frounze avouait aussi avoir subit des "pressions persistantes" venant du secrétaire général (faisant allusion sans le dire à l'insistance de Staline pour que Frounze réalise son opération). Staline lui, s'effritait: parlant très peu, c'était Molotov et Kaganovich qui étaient devenu ses avocats, à dénoncer ce qui devenait un règlement de compte "individualiste bourgeois", invoquant la nécessité du "centralisme démocratique" contre la tentative "factionaliste anti-léniniste" de diviser le parti. Les soutiens habituels de Staline se retrouvaient avec peu à dire: Kirov appelait à respecter la personne de Staline en toutes circonstances, mais Voroshilov et Ordzhonikidze se prononçaient peu. Trotsky, lui, restait muet comme une tombe et regardait l'histoire se faire sans lui.
Et le retournement de situation qu'il fallait pour définitivement mettre Staline en minorité arriva: la faction de Boukharine, Tomsky, Rikov, déclaraient qu'ils ne s'opposeraient pas au souhait de Lénine, tout en désirant comme secrétaire général un membre du Politburo qui soit désigné parmi ceux présent dans le testament de Lénine. Certes tous critiqués, certains étaient moins critiqués que les autres...
Les derniers jours du Congrès, du 5 au 10 Janvier 1926, vit les derniers débats puis votes se faire. La mort de l'autocensure, donnée au Congrès par le courage de la veuve de Lénine, avait paradoxalement libéré la parole au parti et instauré une ambiance plus agréable et moins pesante pour beaucoup. L'heure était à la réélection générale du Politburo et surtout, du secrétaire général... Et les gagnants étaient...
Une victoire sans équivoque pour "l'Opposition de Léningrad". Dans les débats, c'était les qualités oratoires hors-normes de Zinoviev, couplée à son écoute d'avis contraires, qui avait été finalement valorisée. L'aura de Staline demeurait cependant, car malgré la lecture du testament, beaucoup l'honoraient comme héros de la révolution auquel on avait fait nommé Stalingrad après lui rien qu'en Avril. Ainsi, Staline demeure au Politburo, qui à vrai dire ne fait que s'agrandir plutôt que de rétrécir: Karl Bauman, un latvien, y fait aussi son entrée...
Caractérisant plus une victoire politique d'individus plutôt qu'une direction pour le pays, la clôture du Congrès laisse cependant plus de questions que de réponses. Le pays va t'il suivre à la lettre le bilan de Staline effectué en tout début de session? N'ayant jamais exprimé clairement leur avis dessus, que dira Zinoviev de la doctrine du "socialisme dans un seul pays"?
Goodbye Stalin
Camarade Kroupskaïa,
Nous sommes victorieux! Nous avons triomphé et c'est grâce à vous! J'en suis infiniment reconnaissant.
Je comprends que vous ayez eu peur pour vous avec ce qui s'est passé, et je me chargerais de discipliner le lanceur de chaussure comme il faut. Tout est cependant encore devant nous à construire, et nous nous devons de consolider notre position car Staline est encore au Politburo, et nous n'avons pas pleinement gagné la confiance de tout le monde.
Et sur ce point là, je vous avertis que je ne penses pas qu'il soit sûr ni pour nous ni pour vous que vous reveniez aux prochains Congrès et réunions du parti. Nous allons nous occuper de stabiliser la situation, et croyez-moi que vous serez très très vite réintégrée.
Amicalement,
Grigori Zinoviev
Rêveur_Lucide- Ministre
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Re: Topic officiel - V1925
Généralités
Caricature d'un propriétaire de mine publié dans le Trade Union Unity MagazineRed Scare
La décision du cabinet Chamberlain de faire de la Livre Sterling une monnaie de premier rang au même titre que le dollar n’a pas que des effets positives. En effet, certains rapports économiques montrent une faible activité́ économique qui aboutit d’ores et déjà à un niveau élevé́ de chômage, autour des 8-9%. C’est une véritable bombe sociale et des prémices se font déjà sentir dans le secteur du charbonnage.
Lorsque les exploitants de mines font part de leur intention de réduire les salaires le syndicat des mineurs (Miners Federation) annonce sa volonté de s'y opposer par tous les moyens, y compris la grève générale. Confronté à cette menace le gouvernement choisit de temporiser, d'une part en accordant une subvention de neuf mois pour maintenir les salaires, d'autre part en lançant une enquête parlementaire, dirigée par Herbert Samuel, pour examiner les solutions possibles à la crise.
Si cette concession de Neville Chamberlain semble louable, il ne faut pas oublier que le premier ministre est machiavélique. Cette subvention provisoire permet surtout de temporiser, au cas où le compromis avancé par la commission serait refusé par les mineurs. Et dans les faits cet esprit vil du chef des tories se concrétisa l’incarcération préventive des dirigeants du Parti communiste, sous prétexte « de conspiration contre la nation britannique ».
L'Entente Cordiale
Sur le plan internationale la couronne répond favorablement à la demande française. Dans les jours à venir le Royaume-Uni renforcera sa présence militaire à la frontière Syrienne. Ces renforts militaires proviendront des bataillons britanniques qui étaient précédemment affectés à l’occupation de l’Allemagne.
Pierremenez- Ministre
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Re: Topic officiel - V1925
Dai Nippon Teikoku
Empire du Japon
Wakatsuki Rejiro, nouveau premier ministre du Japon
Une terrible nouvelle bouleverse la vie politique japonaise calme depuis quelques mois : le premier ministre Kato Takaaki vient de décéder d’une pneumonie à l’âge de 66 ans. De par ses fonctions et son travail au service du Japon, il est fait Comte et le Grand Cordon de l’ordre du Chrysanthème lui son remis à titre posthume. Plusieurs questions se pose quant à sa succession en tant que premier ministre ainsi que de la survie du Goken Sanpa Naikaku, coalition au pouvoir réunissant les partis libéraux. Pour beaucoup, c’est Wakatsuki Reijiro, architecte de la loi de la préservation de la paix et de la loi sur le suffrage universel et ministre du puissant ministère des affaires intérieures. Mais pourra-t-il maintenir la coalition à flot ? Reijiro n’a ni l’influence ni le charisme de Takaaki mais a peut-être cet esprit de médiation et diplomate qui va très bien pour une coalition. Ainsi donc, le jour même, de la mort de Takaaki, le Shugiin vota pour Reijiro en tant que premier ministre avec quelques modifications mineures dans le cabinet par rapport à Takaaki.
Skorm123- Boulet Indiscipliné
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Re: Topic officiel - V1925
La suède est sur un craton, d'un age très ancien de un à deux milliards d'années. Cela prédate les animaux et les plantes. Le bois et les matières végétales du carbonifère et du mésozoïque ne sont donc pas là. Mais au moins il y a des minerais: du cuivre, du fer (oxydé sus forme de BIF par des cyanobactérie cependant), du zinc du plomb, du calcaire ...
Et sur la fine surface pousse des plantes qui sont à l’image du capitalisme: Croissance rapide et tendance à la monopolisation des ressources et de l’espace. Ce sont les conifères, dont les racines étouffent les sous bois.
Deux ressources déjà largement exploités par les industriels suédois, qui ne se sont pas contentés d'exporter en masse la matière brute vers l'Europe de l'Ouest, (même si c'est le cas en partie), mais aussi de transformer sur place le bois en papier, l'hématite en acier, l'acier en moteurs et machines-outils. Car remonter la chaine de production permet de marger de valeur ajoutée pour plus de profit.
Quoi qu'il en soit, il faut toujours plus de matières premières pour les industries de transformation. Pour le bois, la réponse est comme partout ailleurs dans la mécanisation. Des treuils et des tracteurs au diesel pour transporter les arbres coupés à coup de tronçonneuses (invention récente, de 1910), des troncs dont l'écorce est enlevée dans d’énormes tambours rotatifs mu par des roues hydrauliques. Pour faire le papier, des troncs découpés en lambeaux et traités dans une cuve remplie de bisulfite ou de soude/sulfate de soude à 100 kPa à 150°C pendant 8h pour les pâtes chimiques, et simplement moulus comme du blé dans d’énormes meules en pierres pour les pâtes mécaniques.
Dernière édition par Utyi le Mar 20 Déc 2022 - 0:44, édité 1 fois
Utyi- Grand Consul
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Re: Topic officiel - V1925
C’est fait, Miguel Primo de Rivera a réussi a arraché la paix en Afrique. Un exploit incroyable sachant que le pays est embourbé dans cette maudite guerre depuis maintenant 5 ans. Une guerre que les élites militaires à Madrid croyaient un jeu d’enfant. Lourd de conséquence est leur insolence. Le bilan matériel, humain et financier est incroyablement lourd pour l’Espagne. L’armée a perdu d'innombrable armes, munitions, officier et sous-officier d’expérience contre les insurgés. De même, le gouvernement s’est lourdement endetté afin de soutenir au mieux les hommes envoyés au Rif. L’Espagne a aussi perdu son gouvernement civil au profit d’une dictature militaire dû en grande partie, à cause de la lassitude de guerre et la corruption endémique dont souffre la bureaucratie inefficace de la nation.
Aujourd’hui toutefois, de Rivera est au sommet de sa puissance. L’homme qui a pris directement le contrôle des opérations dans le Rif au cours de la dernière année est auréolé de gloire alors qu’une propagande, jusqu’alors quasiment absente du régime, glorifiant le leader est mise en place. Une parade militaire est organisée à Barcelone, la ville la plus importante du régime car il s’agit de ground zéro du coup d’État organisé par de Rivera. Les hommes de l’armée d’Afrique parade fièrement, saluant au passage le président du conseil et Sa Majesté le roi. L’attitude de ce dernier est changée : la popularité de son premier ministre et ses succès éclatants l'inquiètent. Le roi sent peut-être le siège de son trône être soutirer de son royal fessier.
Ceci étant dit, Madrid entreprend de nouveau à prendre les rênes du pouvoir au Rif. Avec l’assistance incontournable de la France, les villes encore sous contrôle des insurgés sont prises sans coup de feu et les clauses du traité sont mises en place. L’armée espagnole gardera une présence importante : près de 35 000 hommes seront stationnés de façon permanente au Maroc dès l’an prochain. Un système de rotation entre le Rif et la péninsule est aussi mis en place avec un déploiement maximal de 9 mois au Rif, rendant ainsi les conscrits plus acclimatés à l’hostilité du territoire pour un conflit futur en Afrique.
GeorgeV- Grand Consul
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Re: Topic officiel - V1925
Kotor, février 1926 :
Dans le port de Kotor, logé au creux d'un véritable fjord monténégrin, le premier navire rempli d'italiens arrive le 22 janvier 1926. 185 italiens, mobilisés par Volpi, sont déchargés sur les quais de la ville. Ils sont accueillis à bras ouverts par les quelques centaines d'italiens qui ont décidé de ne pas partir de Kotor et de Dalmatie après le Traité de de Rapallo en 1920, qui avait scellé le sort yougoslave de la région.
Kotor, 1926
Il faut dire que la ville a une histoire singulière. Forteresse vénitienne, elle était jusqu'à il y a une trentaine d'année majoritairement italienne et italophone. Le lent exode amorcé depuis les années 1880 de la population italienne s'était brutalement accéléré ces dernières années, ne laissant sur place qu'une poignée d'italiens.
Les immigrés sont accueillis sans heurts notables. La veille, la police s'est assurée qu'aucun drapeau italien ne serait arboré nulle part. Il ne faut pas pousser le bouchon trop loin. Dans les cafés de la ville, désormais en ligne de front des actualités du Royaume, on parle beaucoup. La population locale, majoritairement serbe, voit d'un très mauvais oeil l'arrivée de ces migrants, et surtout la fraternité partagée entre eux et les italiens locaux, pourtant nés ici. Ces voisins avec qui l'ont a grandi, parlent désormais leur langue avec des étrangers, leur accommodant l'installation et leur proposant rapidement du travail dans les exploitations agricoles et minières de la région.
C'est un sentiment de colère qui grandit à Kotor, mais surtout en Croatie de manière générale. La ligne de fracture avec le gouvernement majoritairement dirigé par des Serbes ne fait que se renforcer.Intégration d'officiers croates et slovènes dans l'Etat-major :
Comme promis au Parti Démocrate, deux officiers croates et un officier slovène sont nommés au sein de l'Etat-major, où ils siègeront aux côtés de 4 généraux serbes. Ces promotions à gogo, qui risquent de transformer l'armée royale en armée d'officiers si on ne s'arrête pas, sont cependant saluées par une grande partie du public et de la classe politique, qui y voit un apaisement des relations entre les nationalités.
Stjepan Sarkotić en uniforme impérial, 1917
Grgo Kusić et surtout Stjepan Sarkotić sont nommés du côté croate. Le second est une véritable bombe politique. En effet, Stjepan Sarkotić est un ancien officier impérial d'origine croate, devenu partisan de la Croatie indépendante à la fin de la guerre. Il ne cache pas vraiment ses volontés de renforcer le plus possible l'autonomie croate, ce qui n'est pas pour déplaire à ses collègues au sein de l'Etat-major. Du côté slovène, c'est le ronflant Aleš Hojs, un vieil obèse slovène qui n'a aucune volonté politique qui a été nommé. La branche slovène du commandement suprême de l'armée royale est donc politiquement insignifiante.
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Re: Topic officiel - V1925
Graphiques et taux tarifairesDans le cadre de la bataille pour la Lire, le ministère des finances a annoncé le retour de l'Italie à l'étalon-or pour le mois de juin.
Cependant, la faille entre industrialistes et grands propriétaires terriens a continué de s'amplifier, allant jusqu'à saboter un autre grand projet de Mussolini. La Bataille du blé, sensée résoudre la non-autosuffisance italienne en céréales et projeter au monde l'image d'une puissance agricole, ne plaît pas aux industrialistes. En réalité, les industrialistes n'en sont pas plus affectés que cela, mais cette bataille du blé est vue comme une nouvelle main tendue à la tendance syndicalo-latifundiste du parti fasciste. Volpi, négociant de toutes parts avec ses amis de la Confindustria, et, plus largement, avec tout le grand patronat nord-italien, est bien décidé à venger l'affront de la paralysie milanaise en sabotant les politiques céréalières. Le Renard a ainsi trouvé un allié de taille en la personne de Giacomo Acerbo. Politicien de premier plan, impliqué dans l'assassinat de Matteoti, il garde néanmoins accès à l'oreille du Duce et des moyens de le convaincre : flatter sa personne et la grandeur de l'Italie.
Pas étonnant par conséquent de voir Mussolini rétropédaler sur l'ensemble des mesures sur sa bataille du blé : seul l'équipement en machineries agricoles (bien loin en quantités de ce que promet la propagande) reste maintenu en métropole italienne. Le rassemblement massif des parcelles pour passer à la monoculture céréalière est totalement mis à la trappe. Acerbo a réussi à souffler dans le Duce l'idée que l'Empire Romain se fournissait en céréales aux quatre coins de la Méditerranée, et que l'Italie fasciste devait en faire de même. Plutôt que rediriger la production céréalière vers la métropole, voilà que des agronomes italiens se voient chargés de diverses missions pour installer des exploitations céréalières dans les colonies (principalement en Libye). La Société Italienne de Dalmatie, elle, a annoncé favoriser massivement les exploitations céréalières dans ses accords de prêts aux colons italiens : voilà un territoire où les latifundistes italiens n'existent pas, autant en faire un grenier à blé pour Rome. Plus encore, des débuts de négociation pour des accords commerciaux de libre-échange dans le domaine céréalier sont officiellement recherchés avec l'Espagne, la France, l'Autriche, la Hongrie et la Turquie. Largement de quoi enculer les marges des grands exploitants agricoles, qui fulminent. Un partout, balle au centre.
De plus, concernant les accords économiques en discussion avec l'Allemagne, la question des ports adriatiques bloque, et l'Italie sent de plus en plus qu'elle n'obtiendra pas satisfaction à ce sujet. Aussi, une contre-proposition est faite aux Boches. L'Italie renoncerait à ses prétentions d'égalité douanière entre l'Adriatique et les ports allemands, en échange de quoi Berlin soutiendrait la mise en oeuvre d'un pacte de sécurité régionale italo-germano-autrichien, similaire aux accords de Locarno, qui serait garanti par Londres et Paris.
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