V1915 - Topic Officiel
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Re: V1915 - Topic Officiel
La grande lueur à l'EstLe gouvernement Tchernov et sa merveilleuse Constituante n'ont pas de temps à perdre. Après avoir attendu l'arrivée de la quasi-totalité des membres élus, suffisamment pour obtenir effectivement la majorité absolue, il agit. Cela malgré l'absence de représentants des territoires les plus éloignés du pays, ou de territoires proches du front où le dépouillement se poursuit encore du fait des difficultés d'organisation.
Premier vote de la Constiuante : La monarchie est abolie et la République proclamée. La forme que prendra ce qui est provisoirement nommé République russe n'est pas encore définie, indiquant le maintien pour le moment du gouvernement provisoire dans ses fonctions. Les propriétés immobilières impériales sont saisies, incluant ainsi l'ensemble des palais sous la propriété des Romanov, et la République en devient propriétaire. L'annonce de la proclamation de la République est l'objet de scènes de liesse à Petrograd, où les portraits officiels du Tsar servent à allumer de gigantesques feux de joie. Le tsar, depuis Samarcande et sans avoir le choix de toute manière, confirme son abdication définitive.
Second vote : Le drapeau rouge est, en l'attente de l'établissement d'une commission dédiée au retour à la paix, le drapeau officiel de la République russe.
Thalassin- Modérateur
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Re: V1915 - Topic Officiel
Remous politiques :
L'annonce de la fin de l'Empire russe et de la proclamation d'une République en Russie secoue Istanbul avec force.
La nouvelle est premièrement très bien accueillie par la majorité de la classe politique ottomane, et surtout par le corps officier. Ces derniers y voient un signe de la faiblesse congénitale de la Russie, s'exprimant dans un maelstrom libéral. Il ne fait aucun doute que l'instabilité politique russe ouvrira à l'Empire ottoman et à ses fidèles soldats la porte du Caucase. Ce n'est qu'une question de semaine avant que la Russie perde tout contrôle sur cette périphérie difficile à administrer, et que les troupes ottomanes trouvent en face d'elles des soldats russes désabusés de se battre désormais pour une "république".
De l'autre, les inquiétudes se font croissante chez les conservateurs du Comité Union & Progrès. Si le Tsar, qui partageaient avec le Sultan une aura autocratique unique, a pu être ainsi renvoyé à la porte comme un vulgaire fonctionnaire, est-il possible que cela se produise à Istanbul ? Beaucoup pensent que non. Le peuple ottoman, et sa classe politique, sont fidèles au Sultan Calife. Il est l'incarnation de l'Empire ottoman, et de ses siècles d'histoire et de puissance. Mais le doute s'installe dans les coeurs et les esprits des membres du Parlement... La révolution russe n'a aucune conséquence politique en Anatolie, mais le séisme émotionnel est fort sur les rives du Bosphore.
Re: V1915 - Topic Officiel
Généralités
Posture de la diplomatie italienne.
Rome s’empresse de féliciter et de reconnaître l’avènement de la République Russe dirigé par Tchernov. Si l’inquiétude est toujours de mise, le fait que la nouvelle Russie veut se maintenir dans le conflit, en adoptant une position défensive rassure quelques peu le gouvernement italien. Il est en effet essentiel pour le Royaume d’Italie que l’allié russe poursuive, le plus longtemps possible la guerre contre les puissances centrales, sans quoi la péninsule devra prendre de face une réorganisation du front italien en sa défaveur. Cette posture qui semble à première vue étonnante n’est dû qu’à la volonté des italiens d’être conciliant avec Petrograd afin de sauvegarder ses intérêts militaires.
Concernant l’Espagne, la diplomatie italienne s’active afin de convaincre les belligérants de l’Entente d’accepter le cessez le feu immédiat du Gouvernement Militaire Provisoire Espagnol. Le fait que les putschistes sont prêts à reconnaître la République catalane (reconnu par Rome comme un état à part entière) est un gage assez important pour répondre positivement. C’est ainsi que les ambassadeurs à Londres et à Paris font savoir la position italienne.
Pour ce qui est de l’Empire d’Autriche-Hongrie, l’Italie a perçu comme un signe de faiblesse les récentes tentatives de négociation de la double monarchie. Mais quand bien même, s’il semble pour l’heure irréaliste d’arrêter les combats contre les autrichiens, Rome souhaite toute de même reprendre le dialogue avec Vienne. Si l’ennemi est toujours l’empire, il n’en reste pas moins que l’aigle autrichien est pour l’heure le seul gage de stabilité, à contrario des nationalistes Yougoslaves.
Dernière édition par Pierremenez le Sam 6 Aoû 2022 - 18:08, édité 1 fois (Raison : mauvais codage)
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Re: V1915 - Topic Officiel
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Re: V1915 - Topic Officiel
L’expédition américaine à Alexandretta est finie. Elle ne s’est pas éternisée dans la ville désertée par l’entièreté des Arméniens et ne sachant pas combien de temps encore elle pourrait compter sur la passivité des autorités ottomanes. La flotte de John Hood se retire à Chypre avec d'inquiétants rapports fournis par les Marines qui étaient sur place.
La Maison Blanche est particulièrement enthousiaste devant l’évolution politique en Russie, l’archaïque empire est enfin tombé. Philander C. Knox a transmis à Washington son plus grand optimisme, la discipline de fer qu’applique Kerensky est jugée remarquable. Il recommande en conclusion au Président de reconnaître rapidement la jeune République russe. La chose est suivie d’effets, les Etats-Unis reconnaissant le nouveau régime, et ravie de voir une telle énergie que Washington propose d’accorder une large subvention financière à celle-ci, si elle le souhaite bien sûr. Knox s’éternise, mais pour de bonnes raisons à Petrograd puisque la mission américaine continue d’avoir son sens et l'américain cherche à prendre contact avec Aram Manoukian, ce qui n’est pas sans relations avec les récentes découvertes sur le sort de la minorité arménienne rapportée par John Hood. Le Président Hughes se soucie personnellement de la situation et compte sur cette entrevue avant de prendre des mesures à l’encontre de l’Empire ottoman.
À l’inverse, le Mexique cherche des noises manifestement avec les Etats-Unis. L’érection de tranchées et l’intensification des mouvements de troupes à la frontière ne passent pas inaperçu et alimentent la paranoïa américaine, convaincue que Mexico se prépare à envahir l’Amérique avec l’aide allemande. Le major général John J. Pershing est toujours chargé de défendre ce flanc poreux de l’Amérique avec à sa disposition plus de 117 000 soldats de la garde nationale.
Gosseau- Secrétaire général des Nations Unies
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Re: V1915 - Topic Officiel
Le rêve de pas mal d'autrichiens (et pas que)
Des nouvelles du front intérieur ...
Les dernières récoltes de céréales et de pommes de terres ont été faites et stockés pour l'année. Le compte n'est pas bon ce qui était prévisible. Le blé ukrainien est toujours hors de porté et donc une famine terrible attendra l'empire dès le printemps 1918. Pas sur qu'il en survive si il n'y a pas d'armistice avec les russes, où le blé ukrainien fait parti des clauses comme celui des échanges de prisonniers. De toute façon, ce blé ne suffirait qu'à éviter le pire, et la disette et la malnutrition seront toujours présentes ... Le charbon est globalement en quantité suffisante pour l'électricité, les machines à vapeur et le chauffage. Cependant, son prix ne l'est pas. Les sporadiques grèves en Bohème, qui provoquent plus de la panique que une réelle sous production, comme l'inflation galopante prive certains de la possibilité d'avoir cette pierre noire en suffisance. Pour une partie de la population de l'empire, une paix rapide, ou au pire un armistice commence à devenir une question de survie. Et cette proportion risque d'augmenter de manière irrésistible en 1918...
Charles 1er est lui aussi en détresse, pas alimentaire certes. La déchéance express de Nicolas II lui donne des frissons. Le scénario d'une révolution dans son empire serait encore pire, car contrairement à la révolution de février qui donne un seul état successeur à l'empire russe, une révolution ou plutôt des révolutions fracasseront l'empire habsbourgeois en une demi-douzaine de nations différentes. Le plan du trialisme, voir une fédéralisation encore plus poussée de l'empire, est pour lui la seule porte de sortie pour sauver l'empire. Mais cela a été refusé par les allemands, et il faudra un évènement retentissant pour pouvoir ressortir ses projets. Pas sur que Charles 1er pourra contrôler l'évolution de cet évènement comme de ses projets qui risquent fort de le dépasser, lui, sa dynastie, et son empire.
Et des trois espèces naturalisés
Et les animaux ? Eux aussi se préparent à une purge hivernale. Les coyotes ajoutent à leur alimentation carnée, de rongeurs et de charognes d'ongulés, des fruits et des tubercules. Cet apport de glucides sera important pour tenir l'hiver où ils restent actifs à traquer les rongeurs dans leurs terriers. De même les rations laveurs s'engraissent grâce à des glands et autres noix, dans le but de doubler de poids (de 4kg à 8kg) pour survivre de ces réserves adipeuses lors de leur hivernation. Les opossums, en tous cas ceux en ville, ont la vie plus facile, car l’environnement urbain garanti un minimum de chaleur, de protection contre la pluie et le vent, et de nourriture en tous genre, en particulier les invertébrés (insectes, arthropodes, vers et mollusques (limaces) ) où il n'y a pas de concurrence avec les sujets austro-hongrois.
En bref en plus d'une grande tolérance aux facteurs abiotiques, ce qui donne comme résultat une grande diversité des zones habitables, ces trois animaux ont une alimentation et des comportements très variables, capable de changer en fonction des situations. Il manque juste la capacité à modifier leur environnement pour qu'ils triomphent du paléarctique.
Et ça, c'est fournit par les austro-hongrois dont l'action la plus remarquable cette année semble bien être l’expansion et le destin prometteur de ces trois espèces introduites.
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Re: V1915 - Topic Officiel
Friedensbotschaft
- Missive russe remontée au Kaiser, ordonnant au ministère des affaires étrangères d'étudier les termes d'une proposition de paix. Proposition au président d'indépendance polonaise, de reprise de commerce sur le blé ukrainien, et de cession de la Bessarabie à la Roumanie.
Dernière édition par Rêveur_Lucide le Lun 8 Aoû 2022 - 16:58, édité 2 fois
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Re: V1915 - Topic Officiel
La Russie nouvelleLe nouveau gouvernement russe doit déjà gérer la première d'une longue liste de "questions nationales". En effet, l'abdication définitive de Nicolas II permet au Parlement finlandais, qui s'y préparait déjà depuis la révolution de Mars, de réclamer l'indépendance totale du Grand-Duché. Les juristes finlandais considèrent que la fin de la monarchie rompt de fait l'union personnelle qui liait la Finlande à la Russie. Toutefois, il faut noter qu'avec la révolution de février, les fissures dans la société politique finnoise se sont elles aussi agrandies, notamment sur la nature du Parlement. Là où la gauche socialiste réclame l'abolition du système de classe du Parlement, et s'aligne de plus en plus sur les SR russes concernant les revendications politiques, la droite conservatrice et notamment l'aristocratie suédoise restent attachés au maintien de la nature classiste du pouvoir. La solution pour le Grand-Duché dépendra donc de comment se goupille la fracture au sein même de la société finnoise. Quoi qu'il en soit, le gouvernement provisoire n'est pas particulièrement fermé à l'idée de laisser partir à terme ce territoire jamais vraiment intégré, et a nommé trois commissaires pour entamer les discussions nécessaires.
De son côté Philander Knox s'est vu notifier de l'enthousiasme du gouvernement provisoire vis-à-vis du potentiel soutien financier américain. Il a également pu rencontrer une délégation de Dashnaks incluant monsieur Aram Manoukian, permise par l'intermédiation d'Alexandre Kerenski, qui a été l'avocat de militants arméniens après les épisodes de violence interethniques de 1905-1907. L'homme d'Etat s'est vu présenter par les révolutionnaires d'Arménie des recueils entiers de témoignages de survivants et réfugiés concernant les violences ottomanes à l'encontre des Arméniens, sans compter les horribles on-dit sur le sort des Arméniens d'Anatolie. Un plaidoyer intense et massif contre Istanbul et pour la libération des territoires arméniens donc. En parallèle, les Dashnaks ont également exprimé quelques doléances concernant leur situation dans la Russie révolutionnaire. S'ils sont divisés entre indépendantistes et fédéralistes, ils ont poliment demandé à monsieur Knox si l'Amérique pouvait faire pression sur le gouvernement provisoire pour diverses questions : ils souhaitent l'égalité avec les Géorgiens dans la commission de Transcaucasie (actuellement composée d'un russe, deux géorgiens, un arménien et un azéri), mais aussi l'application des efforts de nationalisation de l'armée aux Arméniens volontaires ou conscrits combattant dans le Caucase.
Enfin, les réponses allemandes aux propositions de paix inquiètent Tchernov. Tout d'abord, celles de l'Etat allemand lui-même. le président du gouvernement considère effectivement la question de la Pologne comme un terrain de dialogue, et voit comme normale la reprise du commerce de denrées entre les deux pays - sans tarifs avantageux toutefois. La cession de la Bessarabie passe moins bien, tout comme l'absence de traitement de la question austro-hongroise, le gouvernement provisoire considérant la double monarchie comme une relique du passé. L'ensemble de ces questionnements sont transmis à Berlin par les canaux secrets établis. Quant à la lettre spartakiste, Tchernov a soupiré en la lisant, avant de ranger dans un tiroir ce qu'il a décrit à une personne présente dans la pièce comme "quelque chose qui ressemble beaucoup trop à un tract bolchevik".
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Re: V1915 - Topic Officiel
Deux géantsChaim Zhitlowsky entre dans le bureau du secrétaire d'Etat Elihu Root, et le salue du chapeau avec un grand sourire. L'homme était un membre éminent du parti social-révolutionnaire, et vit actuellement en Amérique. Il avait fait partie, dix ans plus tôt, d'une délégation SR envoyée dans le pays à la bannière étoilée, et y était retourné en 1914. Il est également une des figures de proue du mouvement yiddish, et s'est fait remarquer pour son action en faveur de la neutralité, et contre les tendances pro-allemandes de ses compères de langue en Amérique. Maintenant, il venait d'être nommé ambassadeur de la Russie aux Etats-Unis. Il n'avait rien vu encore de la révolution, mais il était déjà au-delà du Pacifique, et le contexte rendait cela bien plus pratique.
Consignes de Petrograd en tête, Zhitlowsky énonce - entre deux bouffées de cigares - les préoccupations du gouvernement russe à ce nouvel ami américain. La Russie souhaite que cette guerre impérialiste s'achève par une paix anti-impérialiste. Cela signifie, selon Petrograd, l'abandon de toutes revendications d'annexion à l'encontre de l'Allemagne - exception faite de l'Alsace-Lorraine, et faire en sorte que les nationalités opprimées d'Autriche-Hongrie et de l'Empire ottoman puissent accéder à la liberté hors de leurs empires antidémocratiques. La république russe souhaite abandonner l'esprit de revanche et l'esprit d'écrasement de l'ennemi, pour substituer au découpage des vaincus une juste paix. Tous ces mots pour dire simplement que la Russie souhaiterait savoir si la position américaine dans cette guerre vise à pousser jusqu'à l'écrasement de l'Allemagne ou à simplement obtenir une paix satisfaisante et libératrice.
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Re: V1915 - Topic Officiel
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Le mouvement Laurentiste qui prend part a des rallyes pour vaincre le libéral Lomer Gouin aux élections Québecoises
Le chef du mouvement que les fédéralistes appelle les Laurentistes, Henri Bourassa, cherche par tous les moyens à faire tomber le gouvernement provincial de Lomer Gouin, son némesis depuis son élection en 1905. Plusieurs canadien-français jugent trop silencieux contre les décisions liberticides du gouvernement d’Union National de Robert Borden et Henri Bourassa, propriétaire de l’un des plus grands journaux de la province, Le Devoir, qui capitalise grandement sur l’esprit corruptible de Lomer Gouin. Le mouvement Laurentistes demande la reconnaissance du français comme langue officielle du Dominion du Canada, l’abolition du rôle de Lieutenant-Gouverneur du Québec ainsi que du Conseil législatif du Québec jugé hérité de la monarchie britannique et demande davantage de pouvoir pour le Québec ainsi que l’indépendance diplomatique pour le Canada. Prenant pour symbole le drapeau blanc sur lys d’or de la monarchie française, le mouvement Laurentiste s’inspire grandement du modèle français et souhaite que le Québec pèse de tout son poid démographique, économique et politique afin de forcer le Canada hors de la sphère d’influence britannique.
A Ottawa, le mouvement Laurentiste n’est pas réellement pris en compte, diminuant grandement son influence continuelle dans La Belle Province. L’effort de guerre prend quasiment tout le temps et les efforts du gouvernement fédéral. Le soutien du Foreign Office à l'achat de la colonie danoise du Groenland par les États-Unis est fortement critiqué par la chambre des communes qui vote à l'unanimité la condamnation de ce soutien par la diplomatie britannique. Une lettre de la chambre est envoyée au Conseil privé de Sa Majesté afin de mettre en litige le gouvernement britannique dans cette affaire. Citant que le Foreign Office doit prendre en compte les intérêts de la totalité de l’Empire dans ses affaires, y compris les Dominions. Le gouvernement britannique met en danger la souveraineté de la Couronne dans le nord Canadien sous souveraineté canadienne en encourageant une influence américaine trop importante en Arctique. La faible population du Canada ainsi que ses moyens limités dans la protection de ses frontières nordiques sont d’autant plus d'arguments pour lesquels le gouvernement britannique doit prendre en compte lors de soutiens diplomatiques qui mettent en danger les intérêts de l’Empire dans son ensemble.
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Re: V1915 - Topic Officiel
Généralités
Les soldats napolitains en périphérie de Turin
Grève à Turin !
Depuis l’entrée en guerre du Royaume d’Italie aucune contestation d’ampleur du prolétariat n’a été effectué. Pour autant cette quiétude est menacée par les récents évènements russes, un peu partout dans les grands centres industriels du nord de l’Italie des manifestations de soutien au Soviet de Petrograd émergent. Cette contestation se transforme très vite en revendication contre l’impérialisme et le militarisme. C’est ainsi que ce qui devait arriver arriva. Le 18 septembre 1917, Turin connaît une grève générale en raison de l'augmentation des prix et du manque de pain. Ce mouvement social s’est transformé très vite en émeute suite à la répression terrible mené par les carabiniers et la polizia qui n’ont pas hésité à faire feu sur les ouvriers.
Pour éviter toute contagion et surtout toute insurrection le généralissime Améglio, sans en référer à Rome, a décidé d’envoyer la troupe en déployant dans les rues de Turin une partie de la Brigade Napoli placé jusqu’à présent en réserve. Si certains chef du mouvement ont espéré un appui du côté des soldats cela a été vain, ceux-ci étant persuadé que cette tentative de révolte avait été suscitée par les allemands et les autrichiens, afin d’affaiblir l’offensive sur le front Slovène. Ces événements ont durés deux jours et firent 42 morts et plus de 221 blessés. Après la défaite du mouvement, les leaders furent arrêtés et mis à l’écart, afin d’affaiblir pour un temps la mouvance ouvrière. Mais les sentiments communistes du prolétariat turinois ne sont pas éteints.
Pour le président du conseil Boselli, ce qui s’est passé à Turin ne passe pas mais la puissance du généralissime ne peut être contesté dans le contexte actuel. Grâce à ses victoires sur l’Isonzo et surtout la conquête de Trieste, Améglio a une grande popularité, tant parmi les classes populaires que parmi la bourgeoisie italienne. Quand bien même, le pouvoir politique doit essayer de reprendre la main et une missive de contestation a été transmise au Duc de Gênes, actuel représentant de la couronne à Rome, étant donné que le roi est toujours à proximité de la ligne de front.
Pierremenez- Ministre
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Re: V1915 - Topic Officiel
Friedensbotschaft 2
La réponse du président de la République Russe suscite surprise auprès du ministère. Le questionnement autour du statut de la double monarchie Austro-Hongroise, qualifiée de "relique", est considéré comme une ingérence qui suscite tout les questionnements quand aux réelles ambitions de Tchernov.
La réponse se fit attendre auprès du président, le temps d'évaluer les propositions Russes. La missive répondit qu'il appartenait à la double-monarchie et seulement elle de décider de son statut (ironique connaissant les menaces du Kaiser quand au projet de réforme triple-monarchique) et qu'un tel statut ne pourrait évaluer qu'après la Grande Guerre. La missive fait part aussi de l'importance que constitue les exportations de blé et qu'un accord spécial est exigé pour garantir la sécurité alimentaire de l'ensemble des membres de l'Alliance Centrale, en terme de priorité d'achat et de prix préférentiel. En échange, l'Allemagne envisage de concéder la revendication territoriale Roumaine et même de concéder du territoire Austro-Hongrois en Galicie à la République Russe (territoire qui serait aussi retaillé pour la constitution de l'état Polonais).
Rêveur_Lucide- Ministre
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Re: V1915 - Topic Officiel
Les Catalans se massent pour saluer l'armée française
Les possessions espagnoles ultra-marines sont saisies par les gouvernements alliés. Le Portugal revendique l'ensemble de l'empire colonial espagnol, il est cependant jugé inapte pour maintenir une autorité sur le continent. Ainsi les annexions portugaises se limitent à des prétentions insulaires : les îles Canaries (liées à l'archipel de Madère) et les îles guinéennes équatoriales (associées la colonie de Sao Tomé). La France rafle l'intégralité du Maroc et la partie continentale de Rio Muni. Les Baléares restent sous souveraineté espagnole. Les Britanniques inquiets de l'annexion française du Rif obtiennent un moratoire sur le statut de Tanger et Ceuta, les deux villes seront placées sous un mandat international. L'Italie obtient également des garanties diplomatiques sur les deux villes, alors que l'Espagne pourrait conserver une influence sur les deux villes à condition qu'elle respecte le traité d'Argenteuil.
La frontière entre le Portugal et l'Espagne demeure intacte. Par contre, l'indépendance de la Catalogne - garantie par la République Française et le Royaume d'Italie - sera actée par le traité d'Argenteuil. En délimitant les frontières catalanes, le traité d'Argenteuil assure le contrôle de Valence aux autorités espagnoles. Cependant, ces dernières perdent accès à Urgell et de ce fait le condominium franco-espagnol d'Andorre est révoqué. La France ne reconnaît pas l'indépendance des provinces basques de l'Espagne. Enfin, les frontières entre la France et l'Espagne ne bougeront pas.
- Carte:
La France laisse une partie ses troupes en Espagne, conjointement avec l'armée portugaise. Les communications, totalement secrètes, entre le gouvernement provisoire espagnol et la république française assurent le soutien de l'armée française aux autorités provisoires. L'armée française mate les révoltes basques des régions qu'elle occupe déjà et pourra assister l'Espagne pour maintenir l'ordre partout où elle est en difficulté. Concernant la question de l'armée d'Afrique, la majorité de ses effectifs étant encerclés par les armées françaises, la France promet au gouvernement civil espagnol qu'elle peut désamorcer la menace séditieuse en fonction des demandes espagnoles. Dans des conversations privées, Malvy demande aux ministres espagnols s'ils désirent écarter des officiers du centre du pouvoir ...
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Re: V1915 - Topic Officiel
EMPIRE OTTOMAN & ALLEMAGNE
Brève
Evènement
C'est un scandale qui secoue les couloirs du Ministère des Affaires Etrangères de Berlin. Un télégramme ottoman, destiné à l'ambassade américaine de Suède, a été intercepté par l'Allemagne. Celui-ci a en réalité été envoyé par erreur aux alliés allemands, une grossière erreur.
Le télégramme ottoman cherche en effet à contacter Washington pour une paix séparée, en échange de concessions pétrolières en Irak. Pire encore, il semblerait que depuis 3 mois maintenant, le gouvernement ottoman négocie en secret (sans succès) une paix séparée avec l'Entente. Les diplomates allemands sont au courant, et les relations entre l'Allemagne et la Sublime Porte s'en retrouvent tendues.
REPUBLIQUE DE CHINE
Brève
Evènement
En Chine, les élections visant à élire la Chambre des Représentants et le Sénat ont animé tout l'été 1917. Les résultats sont tombés. Près de 42 millions d'électeurs (sur 400 millions de citoyens environs) ont voté pour élire la Chambre, dont la composition est la suivante :
Sur 870 sièges
- Guomindang : 540 sièges (Parti conservateur, ratissant large, nationaliste, forts liens avec l'armée)
- Parti Républicain : 120 sièges (Conservateur, Unitariste, Républicanisme)
- Parti de l'Unité : 75 sièges (Pro-monarchie, Unitariste)
- Parti des Télécommunications : 60 sièges (Lobby industriels, notamment de Canton et de Shanghai, libéraux)
- Indépendants : 75 sièges (quelques Indépendants issus de minorités ethniques, notamment mongols, tibétains, musulmans ou mandchous)
Le Guomindang remporte ainsi une très large victoire, lui assurant une large majorité et une stabilité. Le Sénat reprend peu ou prou le même schéma, et c'est Sun Yat-Sen, le Père de la République, qui est élu Président de la République de Chine.
Sun Yat-Sen, portrait officiel de la Présidence de la République
La stabilité nationale se maintient, notamment grâce au redoutable Cai'E qui maintient le bon ordre dans les troupes chinoises. Le gouvernement cherche à moderniser intensément le pays, mais la charge de travail est titanesque. Sur le plan diplomatique, la République de Chine cherche à multiplier ses ambassades, et notamment aux Etats-Unis. Les demandes effectuées à Londres concernant les pressions sur le Japon sont renouvelées.
CATALOGNE
Brève
Evènement
Les élections catalanes, qui font suite à la réorganisation du pays sur un modèle à la Troisième République française, font le ciment de la jeune nation qui se voit désormais dotée d'un gouvernement démocratiquement élu.
L'Assemblée catalane voit ainsi une large coalition d'indépendantistes se rassembler pour diriger, issus pour les franges de la gauche sociale démocrate au parti conservateur chrétien. C'est un moment d'union nationale qui se prolonge, et qui maintient Francesc Macià i Llussà comme Président de la République, désormais de plein droit. Le Président du Conseil élu est Josep Dencàs, un homme de gauche, mais prêt au compromis. Il est largement soutenu par la frange droite de la coalition d'union nationale.
Josep Dencàs
Les premières mesures du gouvernement sont de fermement ancrer la Catalogne dans le monde moderne, en créant notamment de solides programmes scolaires en catalan uniquement, tout un arsenal de lois culturelles et linguistiques, et l'organisation territoriale à travers l'établissement d'une Haute Ecole des Fonctionnaires de l'Administration à Barcelone.
ESPAGNE
Brève
Evènement
En Espagne, alors que les troupes de l'Entente occupent une bonne partie du pays qui vient de se rendre, la République est proclamée. Ce n'est pas vraiment une surprise pour ceux qui suivent l'actualité politique du pays, le Roi Alfonso XIII étant jugé responsable de la glissade vers la guerre et de la catastrophe qui a frappé l'Espagne en 1917, menant à la perte de la Catalogne et à la quasi-capitulation du gouvernement.
Agustín de Luque y Coca la proclame le 21 septembre 1917, et annonce l'organisation d'élections pour octobre.
Le Roi est envoyé en exil, et expulsé lui et sa famille du territoire de la Seconde République Espagnole. Sur le champ politique, l'annonce de la proclamation tend les esprits. Si une majorité populaire semble soutenir le projet de Luque y Coca, ce n'est pas le cas de la frange conservatrice du pays, qui s'organise déjà pour tenter de remporter les élections.
Le 30 septembre, les urnes portent le Parti Liberal Républicain au pouvoir, une coalition de républicains pacifistes et voués à l'arrangement d'une paix aussi favorable que possible avec l'Entente. Face à eux, le Parti Conservateur et le Parti pour le Roi remportent une part non négligeable des voix, surtout dans les campagnes. A l'ouverture du Parlement le 31 septembre, des affrontements entre militants armés font 2 morts sur le parvis du Parlement espagnol à Madrid. Les tensions sont extrêmement hautes, et seule l'occupation étrangère d'une partie de l'Espagne semble pour l'instant geler en partie le conflit et empêcher celui-ci de glisser vers une escalade de violence.
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Re: V1915 - Topic Officiel
La mobilisation d'automne 1917 est très pénible. Alors que le début de cette année, 1 million de soldats ont pu renforcer tous les fronts, ce semestre seulement 700.000 partent. La seule bonne nouvelle est que la production d'armes et d'équipement est relativement stable, et donc qu'un rétro-équipement de presque toute l'armée austro-hongroise est possible. Globalement, cela permet de retourner aux effectifs de début 1917. Mais dans l'armée, le défaitisme est présent en masse. Tout le monde est convaincu que la guerre est perdue, et en conséquence, ne veut pas se battre et mourir inutilement. Pourtant, Ljubljana doit être défendue, au nom d'un empire pour lequel personne ne soutient plus.
L'évacuation de Ljubljana, qui est menacée après les avancées italiennes sur les dernières passes séparant cette ville du front, s'est embourbé dans la mésentente. Si la géographie devrait dicter une évacuation vers l'est, en Croatie (hongroise), le dualisme montre ses problèmes : La diète hongroise ne veut pas entendre parler des réfugiés et veut de ce fait les diriger vers le nord, en Autriche, à travers les montagnes. Encore une preuve des tensions inter-nations dans l'empire alors que les hongrois veulent de plus en plus mettre fin à l'Ausgleich, et donc à l'Empire. Au final, c'est la population de cette ville qui a imposé son choix, en partant vers Zagreb. La diète hongroise, furieuse, n'a pas d'autre choix qu'accepter le fait, alors que les croates semblent faire preuve de bonté face aux slovènes, ce qui encore une brique de plus dans l’ethnogenèse du peuple yougoslave, contre l'Autriche-Hongrie et l'Italie, encore une fois.
Ailleurs dans l'empire, l'n-ième recul en Slovénie provoque le désaveu des Habsbourg. La majorité de la population dans le sud de l'empire ne croit plus en l’Autriche-Hongrie mais en la Serbie et la Russie pour éviter les ambitions italiennes. Les désertions toujours problématiques, ont explosé cette année, avec près de 200.000 personnes disparues ou évitant leur conscription. Même les prisonniers et leurs gardiens s'y mettent, avec des cas de fraternisation, mais surtout un mouvement parmi les prisonnier russes de simplement renter chez eux. Et l’État austro-hongrois partage aussi ce sentiment, de faire un échange de prisonnier de guerre le plus vite possible, le million de russes devenant de plus en plus encombrant alors que la nourriture vient à manquer.
Czernin, diplomate de l'empire et mis au courant du plan de cession de la Galicie ne peut qu'accepter ce fait, et fait part à l’empereur de la possibilité de reformes, une fois la guerre finie.
Utyi- Grand Consul
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Re: V1915 - Topic Officiel
Liberté, liberté chérie.
…………….A Barcelone, l’indépendance durement acquise est célébrée comme il se doit. D’ores et déjà, les Corts Generals de Catalunya, nouvelle assemblée nationale catalane, ont quasi-unanimement choisi la date du 22 janvier comme fête nationale pour commémorer l’insurrection catalane contre l’oppresseur espagnol, non sans oublier le précieux concours de la République française, largement acclamée sur les bancs des députés. Il y a 201 ans, l’Espagne bourbonne retirait à la Catalogne ses dernières institutions héritées de siècles d’histoire et de construction politico-juridique. Désormais, la nation catalane tient sa revanche sur les Bourbons, et, comble de l’histoire, grâce au soutien du pays dont ils étaient issus et qui les rejeta à leur tour. Comme un symbole, 201, c’est aussi le nombre de députés qui compose désormais le parlement monocaréral catalan, présidé par Francisco de Asís Cambó y Batlle, dirigeant de la Ligue régionaliste, parti autonomiste / indépendantiste de droite. Et des symboles, la jeune Catalogne en aura besoin pour s’unifier et construire sa nation.
…………….Poursuivant ses premières mesures récemment adoptées, parmi lesquelles l’utilisation unique du catalan comme langue officielle de la jeune République, le gouvernement d’union nationale a officiellement reconnu l’Institut d'Estudis Catalans, fondé dix ans auparavant par feu Enric Prat de la Riba, précédent président des Corts Generals de Catalunya, comme académie officielle de la Catalogne, reprenant là le modèle de l’Académie française. Nommé à sa tête, Josep Puig i Cadafalch, qui occupait jusqu’ici la présidence de la chair d’Histoire et Archéologie dudit Institut, se voit confier une lourde tâche : celle de construire, par tous les moyens mis à la disposition de cette académie, la nation catalane. L’archéologie, la culture, l’histoire, la philologie, les sciences, toutes les armes seront employées pour véritablement fonder cette nation et assurer son rayonnement dans le pays, bien sûr, mais plus généralement dans tous les Pays catalans encore sous occupation madrilène, au besoin en diffusant les résultats des travaux sous le manteau auprès des intéressés. En centralisant ainsi cette production culturelle, intellectuelle et universitaire conséquente, le gouvernement entend consolider le sentiment catalaniste dans et hors la République.
…………….Dans un tout autre registre, plus sanglant cette fois, la Catalogne reste profondément reconnaissante à la République française et au Royaume d’Italie pour leur soutien sans faille dans cette quête réussie pour l’indépendance nationale. Dès les premières semaines de l’indépendance, ce sont plus de 10’000 volontaires catalans qui se sont formés en bataillons et en régiments pour aller soutenir Paris face à Berlin sur les champs de bataille de Lorraine, de la Somme, et d’ailleurs. Aux familles de ceux-là, le gouvernement catalan versera désormais une solde en attendant leur retour. En Catalogne, leur dévotion et leur bravoure est utilisée à des fins de propagande : l’on vante sans scrupule ces valeureux Catalans partis se battre loin de leur terre, alors nouvellement indépendante, et d’aucuns mentionnent déjà ces volontaires comme la nouvelle Compagnie catalane, nom officiellement repris par le gouvernement même si, pour l’instant, ces volontaires ne sont pas encore structurés comme une véritable division régulière relevant de l’armée catalane. Dans les Balkans, Barcelone a par ailleurs recensé plus d’un millier de volontaires partis eux aussi se battre en remerciement pour l’Italie face à l’Autriche-Hongrie. Malgré sa faible population, la Catalogne entend participer à la Grande Guerre, d’autant qu’elle revêt un enjeu stratégique de propagande pour l’exécutif.
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Re: V1915 - Topic Officiel
Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'IrlandePremière quinzaine du mois d'octobre 1917L'arrivée du bruyant hiver :L'été du bon Lloyd George n'a été gâché que par l'action de quelques ménagères inquiètes et d'objecteur de conscience gauchistes, cela n'a pas inquiété plus que nécessaire le gouvernement bien que ces nouvelles ne pouvaient présager rien de bon pour les différentes phases à venir de l'extension de la conscription. Le problème est que nous y somme. Le gouvernement à introduit une réforme du Military Service Act prévoyant la levée de l'exemption de conscription pour les hommes mariés, nécessaire pour obtenir une levée de troupes suffisante en nombre pour que le BEF ait suffisamment de viande fraîche d'ici le printemps. La première épreuve a été le passage au parlement lors duquel les libéraux décidèrent collectivement de s'abstenir, faisant littéralement voler en éclat la coalition d'union nationale formée il y a moins de six mois et provoquant l'ire d'un premier ministre exaspéré par le comportement de ses anciens camarades de parti, plus occupés à miner son autorité qu'à combattre les fritz. Tant pis pour eux, le gouvernement continuera de s'appuyer sur une coalition sans libéraux de fait, bien que le gouvernement n'ait pas été remanié pour les expulser de celui-ci, ils n'occupent de toute façon plus que des positions mineures et sans rapport direct avec le conflit depuis juin, il s'agit aussi de maintenir les apparences.
L'autre problème vient de la rue. Si les habituels pacifistes ont connu une recrudescence inédite de leur activité, allant bien au delà des pics de 1915, mais c'était attendu, il semble que le gouvernement ne pourra s'épargner un hiver très bruyant. En effet, contrairement aux estimations, un effet de contagion se fait sentir et les rapports sur l'activité du mouvement ouvrier fournis par les services de police font état d'une montée en puissance de la colère matérialisée par une hausse des grèves sporadiques, parfois sauvages et hors de tout encadrement syndical, une hausse des émeutes de quartiers, une hausse des agressions spontanées sur les représentants de l’État, tout particulièrement ceux en uniformes militaires. Alors que l'hiver approche et que les rations individuelles devraient subir un tour de vis important dans le contexte d'une situation alimentaire toujours très précaire, l'inquiétude est très forte de voir le mouvement ouvrier échapper des mains des syndicats et du Labour, situation qui pourrait aboutir au désastre. Finalement, dernier indicateur et pas des moindres, les taux de conscrits refusant de se présenter à leurs convocations, qui avaient reculés depuis 1916 et le durcissement des peines encoures, à déjà commencé à brusquement augmenter alors que la réforme n'est pas encore officiellement entrée en vigueur..
Londres, automne 1917
La situation irlandaise est elle aussi prise très au sérieux par le gouvernement et Lord Balfour, ministre des affaires étrangères a saisi l'opportunité présentée par la médiation américaine pour proposer tout simplement de tenir le résultats des élections de juin 1917 comme référendum d'indépendance de fait - c'est de toute façon ce qu'elles étaient en réalité en Irlande - et d'organiser dès la fin de la guerre l'indépendance pleine et entière de la partie de l'île ayant voté pour le Sinn Fein. Les irlandais pourront durant le processus choisir de manière pleine et complète l'organisation de leur futur pays sans intervention de la part de l'Angleterre. En attendant, Londres propose dès à présent de confier petit à petit la gestion de certaines administration, en particulier la police, aux indépendantistes (ce geste de bonne volonté en apparence permettra surtout de dégager quelques précieuses troupes supplémentaire pour l'enfer français). En échange, le Sinn Fein doit s'engager officiellement à cesser toute propagande anti-britannique, et officieusement à faciliter le recrutement de volontaires irlandais au sein de l'armée britannique. C'est un beau cadeau qui est fait aux irlandais mais le gouvernement estime de toute façon qu'il n'aura pas les moyens après-guerre, quelqu'en soit l'issue, pour maintenir sa présence en Irlande au vue des évolutions des dernières années. Cela devrait aussi être un beau cadeau à mister Hughes qui pourra renforcer les positions de son parti auprès de la diaspora irlandaise lorsqu'elle apprendra qu'il a réussi à négocier l'indépendance irlandaise sans difficulté. La Couronne quand à elle pourra se remettre de cette humiliation sans trop de soucis et vu la situation sociale sur le British Isle, ce serait une folie de risquer l'élargissement sur l'Île d’Émeraude..
Mirage- Grand Consul
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Re: V1915 - Topic Officiel
Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d'IrlandePremière quinzaine du mois d'octobre 1917Redéploiement d'automne :
Troupes britanniques sur un navire de transportDeux évènements d'une indéniable importance viennent pousser les forces britanniques à revoir leur déploiement à travers le globe. Le premier bien sur, la clôture de front ibérique, le seconde, la réduction à peau de chagrin des rapports d'activité des sous-marin allemands, permettant à l'Admiralty d'affirmer timidement que la bataille de l'Atlantique aurait été gagné.
Dans un premier temps, l'empire ne veut pas risquer de voir l'Espagne se transformer en épine enfoncée en son flanc comme ce fut le cas pour Napoléon, le Portugal est sauf ? Alors aucune raison de s'attarder plus longtemps dans ce trou à rat, les 70 000 soldats britanniques de la feu Portuguese Expeditionary Force reprennent le bateau à Lisbonne, accompagnés de 30 000 portugais, direction la France pour un déploiement cet hiver au sein du BEF. 100 000 hommes de plus, une belle somme ? A peine de quoi remplacer la moitié des pertes subies pendant l'été..
La Royal Navy qui semble avoir définitivement triomphé de la marine du Kaiser doit trouver un autre terrain de jeu avant que les amiraux se pendent, mis face au vide de leur existence, pourquoi pas l'Asie du Sud-Est. La flotte de l'Atlantique est allégée et un important contingent (~40 navires toutes catégories comprises) entament un long périple à travers le globe pour aller rejoindre Singapour et la flotte de l'Extrême-Orient afin de renforcer les positions britanniques sur place. Évidemment, l'ambassadeur à Pékin en fait tout un foin auprès du nouveau gouvernement chinois - qu'il félicite à propos - présentant une telle action comme une nouvelle illustration de la fiabilité britannique.
Mirage- Grand Consul
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Re: V1915 - Topic Officiel
Alfons XIII
Le front Ibérique fut employé pendant la durée totale de l'année 1917 comme outil de propagande par la presse Allemande, pour faire l'éloge du roi Alfonse XIII et de son armée, représentés comme d'une bravoure inégalée pour avoir tenu tête à l'Entente. Mais la réalité tactique et stratégique est là: l'entrée en guerre a été catastrophique pour l'Espagne, et certains rejettent la faute à l'Allemagne d'avoir entrainé le peuple Ibérique dans cette défaite humiliante. De plus, l'ouverture du front des Pyrénées n'a pas eu l'effet escompté de soulager suffisamment les troupes Allemandes présentes sur le front ouest. Certes, l'Espagne aura diverti quelques troupes et épuisé le ravitaillement en munitions de la France, mais dérisoire comparé aux mutineries Françaises qui restent au cœur des réussites Allemands qui commencent tout juste à porter fruit.
Et quid du roi et de sa famille? Entouré de toute part par l'Entente, celui-ci n'avait que très peu de moyens de s'échapper en terre ou sur la mer. Mais quand à sous la mer... Alfonse XIII et sa famille en Espagne décidèrent de se refuser le luxe d'un transport confortable, pour venir apprécier le bref enfer d'un u-boot Allemand venu le récupérer au port de Valence dans la plus grande discrétion. Un voyage que la famille ne retenterait pas de sitôt, et que le roi Alfonse n'a pas hésité de décrire au Kaiser comme "cauchemardesque". Mais toujours est-il qu'ils remercient celui-ci de les avoir fait passé sous le radar pour bénéficier de la protection Allemande à Berlin.
Friedensbotschaft 3
Tandis que la réponse Russe se fait attendre, la mauvaise surprise au sein du ministère des affaires étrangères provenant de la Sublime Porte donne un goût amer quand à la suite de la cohésion de l'alliance Centrale. L'Allemagne constate malgré elle que entre les retards opérationnels Bulgares dans les opérations en Grèce, les propositions de paix foireuses de l'Empire Ottoman, et les tentatives dangereuses réformistes de la double monarchie Austro-Hongroise, l'Allemagne porte de plus en plus à elle seule toute l'alliance, la victoire en devenant sa responsabilité primordiale.
Ainsi, non sans consultation de Falkenhayn qui se réjouit des travaux du ministre Richard von Kühlmann, le Kaiser donna feu vert à une autre proposition pour mettre les chances du côté de l'Allemagne: chercher la paix séparée avec l'Italie, dont les gains militaires monstrueux menacent dangereusement la double-monarchie.
Les diplomates se sont activés, et le 9 Octobre 1917, ont déposé une missive à l'ambassade Italienne en Suisse destinée aux diplomates Italiens. Une paix entre l'Italie et les Empires Centraux est envisagée selon les points suivants:
- échanges de prisonniers de guerre
- reprise du commerce
- concessions territoriales suivantes de l'Empire Austro-Hongrois au Royaume Italien: Istrie, Trentin et Haut Adigue.
Le contenu de ces négociations n'est pas encore transmis à la double-monarchie Austro-Hongroise, mais il est attendu que Charles Ier ne sera pas en position de s'y opposer...
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Re: V1915 - Topic Officiel
Consternation pour Knox qui découvre l’ampleur du drame qui se joue dans le tombeau ottoman. Les informations circulent et se recoupent entre les différentes administrations. La première rencontre entre l’émissaire américain et un certain nombre de représentants Dashnaks, dissipa les quelques doutes qu’avait l’ancien avocat de Pennsylvanie. Surtout qu’il a confiance en Kerensky, et les témoignages font sens pour lui après les rapports de la courte expédition américaine dont il a eu connaissance. Washington lui a accordé quelques fonds pour étendre la durée de sa mission diplomatique et la Maison Blanche promet tout son soutien à son cher républicain, quand bien même l’homme est officiellement là au nom du Congrès. Knox accepte donc les demandes des Dashnaks anémiques, l’Amérique acte son choix de rendre libres ces gens et sans doute bien d’autres encore. Les subventions financières qu’accorderait l’Amérique à la jeune République russe doivent attendre le retour du Président Hughes qui fera une déclaration devant le Congrès très prochainement. Mais il est certain que les décisions du gouvernement provisoire envers les Dashnaks et leurs revendications soutenues par Washington, pèseront sur son arrivée concrète dans les caisses de l’Etat russe. La déclaration présidentielle devant le Congrès devrait d’ailleurs clarifier pour les chancelleries du globe la nouvelle ligne diplomatique internationale qui se met en place.
Le dossier arménien se constitue à Washington après les dernières informations transmises par Knox depuis Petrograd. Elihu Root tient le Président au courant de chaque nouvelle qui tombe et la rencontre avec l’ambassadeur russe Chaim Zhitlowsky tombe à point nommé. Voilà un yiddish qui représente bien une Russie nouvelle. Elihu Root lui promet que les Etats-Unis sont du bon côté de la barricade : l’indépendance catalane, la cause arménienne, et les souhaits yougoslaves. La diplomatie américaine évolue à son rythme en observants les changements du vieux continent. L’unique objectif américain est une paix juste, cela reste néanmoins très difficilement possible à l’heure actuelle. Les remarques russes sur les frontières paraissent surprennent un peu Root, l’Allemagne aura à faire des concessions en raison de sa responsabilité dans le conflit atroce pour obtenir une juste paix. Mais le responsable de la diplomatique américaine est bien d’accord avec Zhitlowsky, la restitution de l’Alsace-Lorraine est l’une des conditions sine qua non pour Washington, et il n’envisionne pas un plus grand changement du tracé des frontières dans cette région.
À propos des mouvances yougoslaves qui demandent l’attention américaine, la Maison Blanche a autorisé le départ de 3000 volontaires qu’ils demandaient, il faut ce qu'il faut pour gagner la guerre. Concernant les revendications territoriales, Washington se détache totalement des promesses qu’ont pu faire Paris ou Londres, ça n’est pas le dos du Président. Mais, dans le principe elle soutient la création d’un Etat yougoslave et suggère déjà l’idée d’une médiation américaine en cas de contentieux à la fin de la guerre.
Démonstration de force enfin en Asie, où une force navale composé de 2 cuirassées et 3 croiseurs partent en Mer Jaune pour rappeler la position diplomatique dans la région où les tensions sont maximales. C’est aussi un signal pour la Chine du soutien américain dont elle dispose, puisqu’il s’agit de prendre le nouveau taureau japonais par les cornes.
Gosseau- Secrétaire général des Nations Unies
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Re: V1915 - Topic Officiel
Le Caucase du siècleLes Américains ont rassuré monsieur Tchernov, et surtout, la possibilité d'un vaste financement américain est une aubaine incroyable pour la jeune République. Les deux plus grandes démocraties du monde qui coopèrent contre l'obscurantisme de la vieille Europe. L'Amérique parle bien, et par conséquent les Allemands attendront encore un peu pour songer à une paix séparée avec la Russie. Par contre, les pressions américaines impliquent une action. Une action mise en oeuvre avec promptitude par le gouvernement provisoire. Ainsi, les Arméniens disposeront eux aussi d'un deuxième membre au sein de la Commission de Transcaucasie. De plus, les efforts de nationalisation de l'armée s'étendent à l'Arménie, qui devient après l'Ukraine la deuxième nation russe à avoir un corps d'armée (environ 60 000 hommes) dédié. Les hommes qui la composent, comme pour l'Ukraine, sont moins nombreux que la totalité des effectifs nationaux dans l'armée, mais c'est déjà ça. De plus, la priorité dans la composition est donnée aux Arméniens de Russie, et non aux volontaires anatoliens.
Evidemment, ce favoritisme donné aux Arméniens fait râler dans le Caucase. Les Géorgiens en premier lieu, voient d'un très mauvais oeil l'émergence d'un groupe d'intérêt arménien qui vient menacer leur statut d'ethnie privilégiée de l'Etat dans la région. Voilà que désormais eux aussi se mettent à réclamer leur propre corps d'armée : une question fondamentale pour la suite des réformes à mener, qui devra être réglé par la Constituante sous peu. De leur côté, les Tatars du Caucase/Azéris/Turcs de la Caspienne se retrouvent encore plus minorisés. Ils ne sont là pas aidés par leur posture plus conservatrice et leur ottomanisme latent, qui nourrit les méfiances révolutionnaires à l'égard du Musavat. Ils manquent également d'influence dans l'armée, du fait de la non-conscription des Musulmans. En revanche, ils trouvent dans l'occupation du nord-ouest de la Perse un terreau fertile à leurs idées, et les manifestations du Musavat et ses affiliées dans l'Azerbaïdjan iranien, en particulier à Tabriz, se font fréquentes. Un spectacle qui ne réjouit guère le général Ioudenitch, qui voit en ces militants des agitateurs à la solde de l'ennemi.
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Re: V1915 - Topic Officiel
« Sa virilité et son courage étaient un défi et une inspiration constants. Il personnifiait l'américanisme dont il était le plus ardent défenseur. […] On peut dire que son plus grand service a été rendu dans les dernières années, lorsque, en tant que simple citoyen, il a sorti la nation de sa léthargie et de son indifférence et a exigé la reconnaissance et l'exécution de nos obligations nationales dans cette guerre. »
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Re: V1915 - Topic Officiel
Ramener les boys à la maisonLa situation en Autriche-Hongrie n'est pas la plus commode, et les murmures en faveur d'un échange de prisonniers avec la Russie sont très bien entendus à Petrograd. Il faut dire que ce bon Tchernov y voit là une occasion en or de dorer le blason de son gouvernement provisoire. Ramener en Russie un million de captifs serait un succès retentissant, ainsi, plus cyniquement, qu'un moyen d'obtenir une rotation plus vaste des troupes au front. Le ministre de la guerre, Alexandre Kerensky, a ainsi fait savoir la volonté de la Russie d'un échange de la totalité des prisonniers de guerre austro-hongrois présents en Russie contre la totalité des prisonniers russes en Autriche-Hongrie. L'échange, au vu de la situation sur le front, se ferait par une ligne navale temporaire entre Constanta et la Crimée.
En attente de la réponse de Vienne, on commence à isoler les Austro-Hongrois des soldats des autres. Evidemment, la légion tchécoslovaque restera en Russie, et aux autres prisonniers tchécoslovaques et serbes on posera la question s'ils veulent rentrer ou rester comme volontaires. Ceux qui refusent et tous ceux d'autres nationalités sont ainsi prêts à être transférés vers les ports criméens.
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Re: V1915 - Topic Officiel
Australie
Elections Fédérales Australiennes :
Les élections fédérales de 1917 ont enfin lieu, et voient une victoire du Labor mené par Frank Tudor face au Premier Ministre sortant Billy Hughes à la tête de son nouveau Nationalist Party.
Alors que les élections de 1914 avaient donné 42 sièges au Labor, ils en remportent cette fois 53, ne laissant que 22 sièges au parti de Hughes qui paye surement sa trahison et son changement de camp en 1916. Les pertes énormes de la guerre overseas, le référendum sur le conscription ainsi que les baisses de salaires d’environ 30 % pour l’ensemble des employés australiens n’auront pas aidé les nationalistes à se faire réélire.
Frank Tudor devient donc leader du groupe Labor à la Chambre des Représentants, mais ayant de nombreux soucis de santé il laisse sa place à T.J. Ryan pour former un gouvernement.
Thomas Joseph Ryan devient donc le 8eme Premier Ministre du Commonwealth d’Australie, et le premier natif du Commonwealth. T.J. Ryan, né à Port Fairy dans une famille de fermiers irlandais illettrés, est connu pour avoir été premier ministre du Queensland depuis 1915 ou il a mené des politiques très populaires de nationalisation à travers l’État, permettant de baisser les prix de nombreux biens de consommation comme le sucre et la viande. Il a aussi permis aux femmes de siéger au parlement du Queensland.
Baptiste- Secrétaire d'État
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Re: V1915 - Topic Officiel
Il n'existe plus qu'une seule issue diplomatique pour la France
Un brouhaha incessant émane de l'Assemblée nationale. Les réminiscences défaitistes de 1870 font lever les hommes, saliver les sophistes et délirer les idéologues. Le plan XIX n’a que trop bien marché et les troupes françaises, en désertant Reims, ont déserté le reste de la Champagne et la Lorraine. La situation se rétablit quelque peu, alors qu’Épinal, dernier sanctuaire de la Sainte République, repousse une à une les offensives allemandes. La situation semble désastreuse, mais il faut bien que quelqu’un reprenne la tête du Conseil.
Après quatre jours de huis clos, Paul Painlevé est appelé par Raymond Poincaré pour composer son gouvernement. Le républicain-socialiste, ancien dreyfusard, abandonne le ministère de la guerre pour devenir l’artisan du sursaut français. Il parvient, par l’intermédiaire d’Aristide Briand également républicain-socialiste, à obtenir l’allégeance des radicaux et de la SFIO.
Les socialistes seront la clé du succès de Painlevé, Albert Thomas demeure le seul homme à maintenir la cohésion des classes laborieuses dans l’industrie de l’armement. Paul Faure, de la SFIO, prend le patronage de l’économie. Mais celui qui fait une entrée fracassante au gouvernement, c’est George Clémenceau, proche des radicaux-indépendants. Opposant féroce à Briand, le Tigre de la République annonce finalement son ralliement au gouvernement avec la ferme intention d’en découdre avec les Allemands, il reçoit le ministère de la guerre. Aristide Briand se maintient aux Quai d’Orsay, la relation entre les deux hommes s’annoncent tumultueuse.
Paul Painlevé a du pain sur la planche, il doit remobiliser un pays entier. Reims est tombé. Nancy est tombée. Avec ces deux villes, la France perd son accès à une partie de son industrie. Elle y perd sa dignité. Et son armée fait pâle figure.
« À mesure que la guerre avance, vous voyez se développer la crise morale qui est la terminaison de toutes les guerres. L'épreuve matérielle des forces armées, les brutalités, les violences, les rapines, les meurtres, les massacres en tas, c'est la crise morale à laquelle aboutit l'une ou l'autre partie. Celui qui peut moralement tenir le plus longtemps est le vainqueur. Le vainqueur, c'est celui qui peut, un quart d'heure de plus que l'adversaire, croire qu'il n'est pas vaincu.
Alors je marcherai, messieurs, malgré vos insultes et votre ignominie. Je marcherai vers la victoire en maintenant le moral du pays. Messieurs, toute ma politique tend à ce but : maintenir le moral du peuple français à travers une crise qui est la pire de toute son histoire.
Je marcherai pour abattre le défaitisme partout où il se trouve. J’ai frappé fort, en éloignant Louis Malvy de mon gouvernement, dès que j’ai appris qu’il était un relais de défaitisme au sein de l’Union Sacrée.
J’ai, en accord avec le Président Raymond Poincaré, mené une procédure judiciaire contre Mata Hari ! Le symbole de la trahison et de l’intelligence à l’ennemi. Une cocotte naïve et vénale qui poignarda nos poilus avec une véhémence sans précédent. Demain, elle sera exécutée. Exécutée sur l’autel de notre république ! Tous les traîtres, les déserteurs et les lâches se présenteront sur cet autel et expieront leurs crimes de lèse-nation. Et je continuerai à avoir du sang dans la main ; il faut maintenir ce pays uni. Je marcherai, jusqu’à ce que ce sang devienne celui-ci du Kaiser en personne !
Gloire à la République ! Vive la France ! »
Aetius- L'Alexandre du Nord
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