[V1919] Topic officiel

Imperial Conference et affaire Byng-King :

Le Royaume-Uni annonce la tenue en novembre et décembre 1926, de cette année donc, d'une Conférence Impériale réunissant le Royaume-Uni et les Dominions Britanniques à Londres.

Cette conférence sera axée sur les relations entre Royaume-Uni et Dominions, et des Dominions entre eux. Sont conviés les représentants politiques du Canada, de l'Australie, des Indes, de l'Etat libre d'Irlande, de Terre-neuve, de Nouvelle-Zélande et d'Afrique du Sud.

Autre affaire de l'Empire britannique, Sa Majesté George V a bien reçu vent des affaires politiques d'Ottawa. Sur recommandation du gouvernement de Stanley Baldwin, le Gouverner-Général Byng est prié de quitter ses fonctions et de rentrer à Londres où il obtiendra un poste au Ministère de la Guerre. C'est Lord Irwin, Edward Wood de son Etat, qui le remplacera au poste de Gouverneur-Général du Canada et représentant de Sa Majesté.

Lord Irwin

Affaires Internes

Qui dit élections, dit campagne. Et les campagnes, elles ont de moins en moins peur de la gauche. Sans pour autant aller jusqu'à soutenir des communistes de toute façon interdits, la SFIO a mené une campagne en tous points admirable, avec des candidats jusque dans les campagnes profondes, recrutés parmi les plus éminents hussards noirs de la République, enfants prodiges de ces mêmes villages ruraux transformés par l'université.

Quand les résultats tombent, il est pourtant évident que la bataille menée par Blum était vaine, tant la droite renouvelle sa majorité. Les radicaux continuent à partir en vrille, totalement aspirés à leur droite par l'Alliance Démocratique qui est la grande gagnante du scrutin. En se renforçant, elle renvoie la Fédération Républicaine du président du conseil à un rôle de deuxième parti de gauche, provoquant par ce fait la démission de Castelnau de la présidence du conseil. Il est remplacé à ce poste par le briscard Louis Barthou : candidat dans son ancienne circonscription des Pyrénées-Atlantiques, le Béarnais retrouve son mandat et la tête du gouvernement. Les élections présidentielles, dans la foulée, voient tout naturellement la même victoire de l'Alliance Démocratique, et c'est encore une fois un vétéran de la politique qui l'emporte puisqu'il s'agit du sénateur lorrain Albert Lebrun.

Affaires Étrangères

L'accord d'amitié proposé par le Yémen du Nord n'impliquant pas d'alliance militaire, la France accepte de le signer.

Egalement, un appel d'offres est lancé pour équiper l'armée française. Si la Citroën-Kégresse a été choisie comme base présente et future pour la mécanisation de l'artillerie de campagne, aucun constructeur français n'a su répondre aux attentes en termes de performance, et notamment de vitesse, pour le remplacement des tracteurs d'artillerie lourde. Aussi il a été décidé d'autoriser les constructeurs français à s'associer à des étrangers dans le domaine de la motorisation. Le ministère de la guerre donne deux mois de délai pour le dépôt des esquisses.

Complexe militaro-industriel

Si un enseignement doit être tiré de sa première décennie d'existence, c'est que le gouvernement ouvrier de Moscou doit absolument s'armer pour faire face à l'hostilité toujours renouvelée des grandes puissances capitalistes à son égard qui n'attendent que le moindre signe de faiblesse de sa part pour terminer le travail qu'elles n'ont pas réussi à mener à terme lors de la guerre civile russe. Vu les leçons de la guerre civile et la recherche d'une manière prolétarienne et novatrice de mener la guerre, en écho avec les révolutions militaires liées à la Grande Révolution française de 1789, les théoriciens militaires et industriels soviétiques n'ont pas à s'encombrer des vieilles doctrines et du conservatisme qui peut régner dans une partie des ministères de la guerre du globe.

L'homme qui vient de prendre la tête de l'Armée de l'air rouge, le letton Yakov Ivanovitch Alksnis en est un exemple frappant. Sorti il y a seulement deux ans de l'école militaire de Leningrad, vétéran de la guerre civile et pilote d'avions à ses heures perdues - il poursuit en plus de ses responsabilités une formation en Crimée pour devenir officiellement pilote de chasse de l'Armée soviétique - l'homme est avant tout un vétéran de la guerre civile, membre du Parti depuis 1916, convaincu de la nécessité d'être le plus audacieux possible au combat. Après avoir pu être observateur d'une démonstration civile de l'emploi de parachutes aux États-Unis, il n'a pas hésité à lancer l'Armée de l'air rouge sur cette direction en priorisant des programmes allant en ce sens dès son retour en Russie. Énergétiquement portée par le bonhomme et par un volontarisme politique indiscutable, la production locale d'avions militaires décolle enfin en URSS après de nombreuses années de difficultés, de tentatives de rétro-ingénierie, d'aumône d'appui technique, en particulier à l'Allemagne,  et de recrutement d'ingénieurs étrangers à prix forts. Portée par des bureaux d'études tels que Grigorovitch, Polikarpov ou Tupolev, l'Union soviétique arrive au bout de ses peines dans le secteurs et commence à rattraper ses concurrents. L'entrée en service prochaine du premier chasseur indigène apte à la production en série, le Polikarpov I-3, qui fait suite à plusieurs tentatives et échecs, en est un exemple flamboyant. Bien que celui-ci soit prévu pour être motorisé par une copie de moteur BMW, cette réussite n'en reste moins un exploit remarquable, symbole des résultats obtenus par les politiques industrielles soviétiques.

Si l'aviation et la modernisation de l'armée de terre par l'utilisation de blindés et de camions sont les priorités évidentes pour repousser une nouvelle invasion impérialiste, la marine n'est pas en reste. Cette année 1926 a vu voter un ambitieux plan de la marine russe, quasiment disparue lors de la guerre civile. Centré sur la défense du territoire soviétique, sur les économies de ressources et sur la modernité, c'est sans surprise que la priorité a été donnée à cette nouvelle arme qu'est le sous-marin et qui a tant fait ses preuves lors du dernier conflit mondial. Projetant de rétablir et de moderniser l'ensemble des arsenaux qui avaient bien souvent vu leurs lignes de productions modifiées pendant la guerre civile pour répondre aux besoins du moments, le plan prévoit que la marine rouge puisse aligner, d'ici 1940, 3 cuirassés, 7 croiseurs, 60 destroyers, ~200 sous-marins, ~300 torpilleurs, 20 patrouilleurs, ~100 poseurs de mines, 75 chasseurs de sous-marins. La planification d'une marine résolument défensive donc, centrée sur la défense des côtes soviétiques. C'est un choix pragmatique qui prend en compte les difficultés industriels et économiques d'Union soviétique qui doit faire face intelligemment avec des moyens limités.

Royaume d'Espagne
Brève
Evènement

Les troupes espagnoles s'affairant en logistique

Dans le Rif, une opération majeure s'est déroulée, dans le but de porter un coup décisif aux rebelles d'Abd-el-Krim. Commandée par Primo de Riveira, l'homme fort espagnol, il s'agit de la première opération combinée de l'histoire. Alliant troupes au sol (espagnoles), flotte et aviation (espagnoles et françaises), 13 000 hommes se sont emparés des plages visées après quelques jours d'âpres combats. Au bout de la bataille, Ajdir, la capitale rifaine, est prise par les soldats espagnols, mettant Abd-el-Krim et ses partisans dans une situation bien difficile qui contraste avec l'espoir qu'avait suscité la victoire d'Anoual en 1921.

Grève de 1926 :


Les pires craintes du gouvernement se sont concrétisées. La Miners' Federation of Great Britain a ordonné la Grève générale le 4 juin 1926. Immédiatement, des centaines de milliers d'ouvriers miniers se sont mis en grève, suivis par des dizaines de milliers d'ouvriers d'autres secteurs.

La loi martiale est immédiatement déclarée par le gouvernement britannique, et ce sont près de 25 000 soldats qui sont mobilisés pour assister les forces de l'ordre. La Royal Navy elle même est mise en alerte, et les estuaires de la Tamise, de Liverpool ou de Manchester sont gardés par des navires armés.

Rapidement cependant, le gouvernement fait appel à des volontaires pour lutter contre les grévistes. L'Organisation for the Maintenance of Supplies (OMS) a pris le relais dans de nombreux cas. Celle-ci est en effet une organisation politique visant à mobiliser travailleurs volontaires et bénévoles pour effectuer les tâches abandonnées par les grévistes, afin de faire continuer à fonctionner le Royaume-Uni.

Un bus conduit par un volontaire de l'OMS, sous garde policière

Le 8 juin, la Grève générale de la Miners' Federation of Great Britain prend fin. Les dégâts sont considérables, mais le gouvernement n'a cependant pas cédé. Celui-ci cependant a été fortement divisé dans sa gestion de la crise. Churchill a appelé à armer les soldats de manière systématique et même à faire appel à des tirs de dissuasion pour disperser les foules grévistes, ce que le gouvernement de Baldwin n'a heureusement pas effectué. Sa Majesté George V, mis au courant de la situation, a encouragé le gouvernement à comprendre la situation des grévistes, en déclarant au gouvernement qu'il fallait d'abord essayer de comprendre comment ces gens pouvaient bien vivre dans la misère si totale avant de les juger, et avant tout qu'il était nécessaire de remédier à la brutale et déshumanisante pauvreté frappant la classe ouvrière britannique, et tout particulièrement du Nord de l'Angleterre, de l'Ecosse, et du pays de Galles.

Pour satisfaire les attentes de mineurs, le gouvernement a annoncé la mise en place de plusieurs réformes issues du rapport Samuel effectué il y a quelques mois.

- Amélioration des conditions de travail des ouvriers : multiplication des bâtiments de surface et diminution des bâtiments sous terre (douches, réfectoires) et mécanisation accélérée de la production pour éviter les situations dangereuses
- Concentration industrielle par le regroupement des puits, afin de faciliter la gestion et le dialogue


En revanche, l'idée proposée par certains de nationaliser les houillères est définitivement abandonnée.

Gertrude Ederle, le requin américain :

Sur une note plus triviale, le Royaume-Uni a suivi la performance de la nageuse américaine Gertrude Ederle avec grand intérêt. La nageuse new-yorkaise a ainsi posé le pied dans le Kent, après être partie du Cap Gris-Nez en France. 14h de traversée longue et difficile pour l'américaine.

Le requin américain

Adoptant le crawl, et protégeant ses yeux de l'eau salée à l'aide de lunettes de moto, la jeune femme a fait la une de nombreux journaux britanniques.

Affaires Coloniales

Au Levant, les opérations de pacification menées par le général Gamelin vont bon train. Les plaines sont globalement revenues dans le giron français, et les combats se poursuivent principalement dans les massifs du Djébel Druze. Dans le même temps, l'influence du courant pro-Lyautey en matière de gestion coloniale a porté ses fruits, et une Commission du Levant mêlant civils et militaires a été nommée par Paris. À la tête de celle-ci, le colonel Brémond, chef des opérations françaises dans le Hedjaz pendant la Grande Guerre puis administrateur civil de la Cilicie.

La mission du Commissariat du Levant est, dans un premier temps et avant même de parler d'indépendance, d'établir des structures étatiques stables dans la région. Pour ce faire, la Commission a pris la décision, se fondant sur les divers entités créées jusque là, de n'en conserver que quatre pour l'accès potentiel à l'indépendance : le Liban, la Syrie, les Alaouites, la Cilicie.

Le (Grand) Liban, un des premiers territoires à avoir été détaché de l'escarcelle syrienne et fief chrétien maronite, est sans doute là où le processus étatique est le plus avancé. La république libanaise est entièrement encouragée par la France, qui se fonde principalement sur les sympathies historiques des chrétiens libanais pour la France, traditionnelle protectrice de ses co-religionnaires orientaux.

Le territoire puis Etat des Alaouites est conforté dans son autonomie, et est dès à présent transformé en République Alaouite. Paris souhaite en effet continuer de favoriser un particularisme alaouite distinct de l'identité nationaliste arabe. Regroupée autour d'un fief principal à Lattaquié, cette petite république ne se voit cependant pas attribué le sandjak d'Alexandrette, pourtant en majorité peuplé d'Alaouites.

Alexandrette est en effet rattachée à la Syrie, tout comme l'Etat rebelle des Druzes. La France, divisant pour essayer de mieux régner, espère ainsi pousser le reste des Syriens à s'opposer par nationalisme à la rébellion qui se poursuit au sud de la Syrie. Quant à la structure de l'Etat de Syrie, rien n'a encore été décidé. Si, au vu de l'importance démographique et géographique de cette entité, Paris aimerait bien un roi à pouponner sur le modèle marocain, hors de question de rappeler un hachémite. Une assemblée est cependant installée à Damas, qui aura tout le temps de statuer plus tard.

Enfin, en Cilicie, c'est aussi une République qui est instituée, installant sa capitale à Adana. Il s'agit là du seul état levantin où la langue co-officielle aux côtés du français n'est pas l'arabe, mais le cilicien (nom donné par l'administration française à l'arménien occidental).

Concernant les droits des minorités, le commissaire Brémond est particulièrement attaché à ne pas se mettre à dos les autorités religieuses, qu'elles soient chrétiennes ou musulmanes. Ainsi, les droits religieux accordés aux Arabes de Cilicie sont maintenus, et étendus aux musulmans libanais. En Syrie, les Assyriens sont particulièrement chouchoutés par l'administration française, qui leur donne également des droits religieux, tout comme aux Yézidis, bien que l'enthousiasme soit moindre pour l'ange paon que pour les enfants du Christ.

Carte du Levant

Libkez

La grande campagne d'éradication de l’illettrisme, l'un des principaux chantiers du pouvoir bolchevique, lancé dans les flammes de la guerre civile avance à grands pas. Bien que les objectifs, souvent basés sur le peu d'informations qu'avait Moscou à la fin des années 1910s et sur un volontarisme un peu trop grand entraînant un rehaussage constant, ne sont pas toujours atteint, les résultats restent très positifs et l'on hésite d'ailleurs pas à les transmettre aux camarades du Komintern à travers le monde pour que ceux-ci puissent l'afficher comme une nouvelle grande réussite du socialisme. Alors qu'on estimait le taux d'alphabétisation à 38% de la population masculine et 12% de celle féminine en 1917 lors de la prise de pouvoir du Parti, le grand recensement de 1926, le premier mené depuis la fin de la guerre civile, permet d'observer la hausse de ces taux à 50% de la population adulte tous genres confondus. Motivé par une telle réussite, le travail continue avec pour objectif de mener la campagne à son terme dans la prochaine décennie 1930.

Affaires yéménites

L'Union soviétique est tout à fait disposée à entrer en contact avec l'Imam Yahya Mohammed Hamid ed-Din. Une délégation diplomatique pourrait être envoyée si acceptée par les autorités locales dans les plus brefs délais pour installer un lien permanent.

Royaume mutawakkilite du Yémen

Spoiler:

Le prince héritier Ahmad:

Dans la ligne de la proclamation du royaume mutawakkilite, le désormais Roi Yahya Mohammed Hamid ed-Din continue d'asseoir son autorité sur le pays. Depuis plusieurs semaines maintenant nombres de rumeurs faisaient état d'une volonté étroite du Roi de sécuriser sa dynastie à la tête du pays. Ainsi, après avoir confirmé la dimension héréditaire de hauts titres honorifiques, il nomme son fils Ahmed ben Yahya Hamideddine prince héritier. Le prince héritier Ahmed se voit également confier la gestion de la ville de Taizz afin d'accumuler de l'expérience en matière de gouvernance.
Le Roi Yahya participe en marge de cela à l'élaboration d'une véritable cour au sein du palais royal de Sana'a, qu'il remplit de membres importants des tribus fidèles acquises à sa cause mais aussi des fameux otages pris aux plus récalcitrantes en guise de gage de loyauté. Il y voit une occasion unique d'asseoir son autorité politique auprès des dirigeants tribaux influents dans l'arrière pays nord yéménite, qu'il compte sécuriser le plus rapidement possible afin de pouvoir projeter ses ambitions au-delà des frontières tracées sur les cartes de la région. La grogne monte au sein des principales tribus rivales, cependant peu osent faire preuve d'animosité physique envers la personne du Roi ou de ses administrateurs suite aux diverses répressions ayant eu lieu ces dernières années, chaque révolte ayant été matée impitoyablement.
A cela s'ajoute un soutien de poids pour le Roi Yahya : le récent traité d'amitié signé avec les autorités françaises est lourd de sens. Il confirme auprès des plus sceptiques que le Yémen est bien uni sous la dynastie des Rassids aux yeux des grandes puissances occidentales notamment. La volonté de l'URSS d'entamer un dialogue concret avec le régime du Roi ne fait que renforcer la légitimité des réformes politiques menées jusqu'ici, parvenant à convaincre une grande partie de la population yéménite que le pays parviendra sous peu à assurer sa place au concert des nations. Ces bonnes nouvelles viennent soulager une vérité que les dignitaires yéménites étaient obligés d'accepter jusqu'ici ; le pays était totalement isolé diplomatiquement et son futur loin d'être assuré face à l'installation du régime saoudien au nord et sa tendance à appuyer les Idrissides.

Un organe de presse officiel a été créé afin d'informer le peuple yéménite des exploits du Roi. Al-Iman sera l'instrument principal de propagande à destination des masses, reprenant chaque semaine les actions positives menées par le Roi et rendant compte d'actualités internationales servant les intérêts du pouvoir. L'une des principales lignes éditoriales sera également d'ériger Yahya en sauveur du Yémen face à ce qui sera présenté comme la menace anglo-saoudienne, notamment par le biais de caricatures dépeignant les Idrissides comme de vulgaires benêts à la solde des colons étrangers. La première édition d'Al-Iman communique notamment la fondation à Sana'a d'un orphelinat et d'une école supérieure des sciences religieuses afin de former les futurs hauts fonctionnaires du pays.

En réponse aux sollicitations soviétiques une invitation signée de la main du Roi a été remise aux contacts russes de la péninsule arabique. Une délégation représentant l'URSS sera accueillie chaleureusement à Sana'a, séjournera pendant la durée de son choix directement dans le palais royal auprès de la cour. La volonté du gouvernement mutawakkilite est d'en apprendre plus sur la vision que porte l'URSS sur la région, mais également de défricher le terrain concernant une coopération commerciale entre les deux pays. Soucieux de sa stabilité, le Yémen aura notamment besoins de fonds et de fusils.

Une invitation similaire est envoyée auprès des autorités françaises. Le Roi bâtit une grande part de sa légitimité diplomatique sur ce nouvel accord et souhaite recevoir en grandes pompes une délégation française à Sana'a. Une entrevue pourrait permettre d'envisager, là aussi, une coopération commerciale plus concrète de par la proximité des territoires français en Afrique. Le Yémen a en effet toujours besoin de fonds, et de fusils.

Affaires Coloniales

Si l'établissement du Commissariat du Levant est un énorme coup d'arrêt pour le lobby colonial, il y a bien un endroit où ce dernier reste extrêmement influent : les départements d'Algérie. En effet, les promoteurs de la cause des colons remportent un franc succès chez la majorité (des citoyens) pieds-noirs, effrayés par la naturalisation des combattants algériens. S'il est bien entendu impossible de revenir sur cet octroi, le gouvernement Barthou a décidé de faire un geste aux Français d'outre-Méditerranée en renforçant le jacobinisme linguistique dans les écoles de la République de la région, auxquels les enfants des naturalisés se retrouvent obligés d'assister. Là-bas, les mêmes méthodes que celles employées pour mater les poches de résistance bochisantes en Alsace-Moselle sont employées : coups de règles systématiques, lignes à copier, corvées de nettoyages, tous les moyens sont bons pour punir la moindre tentative de s'exprimer en arabe, berbère ou autre baragouinage contraire à la concorde républicaine.

Dans le même temps, Pierre-Amable Chapon-Baissac, gouverneur de la Côte Française des Somalis (Djibouti), s'est rendu au Yémen du Nord pour rencontrer la cour du roi au nom de la République française. S'il écoute les demandes initiales du roi-imam avec un intérêt particulier, il est fait comprendre que la France est enthousiaste à l'idée de commercer, mais que des ventes d'armes devront recevoir le non-veto de l'allié britannique avant d'être finalisées.

Imperial Conference 1926


C'est dans le coeur battant de l'Empire Britannique, la ville de Londres, que s'ouvre la Conférence Impériale de 1926 visant à réunir tous les Dominions britanniques au près du gouvernement de Sa Majesté pour décider des relations inter-Dominions et des relations entre le Royaume-Uni et ceux-ci.

Ship me somewheres east of Suez, where the best is like the worst,
Where there aren't no Ten Commandments an' a man can raise a thirst;
For the temple-bells are callin', an' it's there that I would be
By the old Moulmein Pagoda, looking lazy at the sea;
On the road to Mandalay,
Where the old Flotilla lay,
With our sick beneath the awnings when we went to Mandalay!
O the road to Mandalay,
Where the flyin'-fishes play,
An' the dawn comes up like thunder outer China 'crost the Bay !
Mandalay, Kipling 1890

Comme le montre la photographie ci-dessus, Sa Majesté George V s'est personnellement entretenu avec les chefs de gouvernement des Dominions à Londres, avant que ceux-ci ne s'engagent dans les longs pourparlers de plusieurs semaines afin de redéfinir les liens.

Faits notables, l'Afrique du Sud s'est démarquée de par sa réticence à continuer à participer aux activités impériales. Jan Smuts, Premier Ministre d'Afrique du Sud souhaitait une constitution impériale codifiée et très claire sur les rapports de pouvoir entre entités impériales, ce qui n'a finalement pas pu voir le jour faute de désaccord de par le fait que les entités impériales évoluent dans des contextes très différents.

Arthur Balfour, secrétaire de la Commission aux Relations Inter-Impériales, s'est chargé de tenter de réunir les points de vue des Dominions et d'agir en médiateur afin de rédiger une déclaration commune.

En tout premier lieu, une déclaration formelle a été adressé par la Commission à Sa Majesté :

" The Prime Ministers and other Representatives of the Governements of the British Empire assembled in Conference, at their first meeting and as their first official act, desire to express their respectuf greetings and fidelty to the King, and their earnest hope that Your Majesty and Her Majesty the Queen may long be spared to strengthen the ties of affection and devotion which unite the peoples of the British Commonwealth under the Crown."

Ensuite, à la fin de la Conférence, une déclaration a été publié dans un rapport d'une soixantaine de pages, énonçant les propos suivants :

- Tous les Dominions sont égaux en droits et sont des "communautés autonomes au sein de l'Empire Britannique", non assujetties au Royaume-Uni.
- Cet ensemble de communautés autonomes impériales sera connu sous le nom de Commonwealth.

De par cette puissante déclaration, Londres s'écarte encore plus d'un interventionnisme politique direct dans les affaires des Dominions, mais satisfait ces derniers en leur laissant une autonomie politique désormais reconnue, et en se portant garant de celle-ci.

Fait intéressant, l'Imperial Conference a également été le lieu de très vives discussions concernant la réorganisation des colonies britanniques dans la Mer des Caraïbes en une communauté autonome impériale, c'est à dire un Dominion, et ce dans des délais souhaités courts. Ceci permettrait aux colonies caribéennes de l'Empire de renforcer à la fois leur stabilité politique, mais également de simplifier les relations entre les colonies caribéennes et le reste de l'Empire en créant un interlocuteur unique au lieu de la dizaine de colonies séparées actuellement présentes.

Communiqué au Dominion du Canada :

Les différents territoriaux sur la côte Atlantique sont pleinement entendus. Londres organisera très prochainement des pourparlers avec Terre-Neuve afin de trouver une solution aux soucis auquel le Québec et Ottawa font face.

Chine
Brève
Evènement

L'invasion japonaise de la Mandchourie et sa subséquente annexion ont secoué la Chine. Cette dernière, désunie, n'a pas pu faire face aux armées impériales. Partout dans les centre de pouvoir du pays on a peur d'être les suivants sur la liste. Si la Mandchourie a cédé si vite et sans aide venue d'autres armées chinoises, qu'est-ce qui empêche le Japon de débarquer à Canton, Pékin, Shanghai, et de ravager la province et d'y installer un gouvernement collaborateur voire pire, de l'annexer purement et simplement sous un régime colonial ?

Chiang Kaï-Shek

Chiang Kaï-Shek, récemment mis en charge du commandement suprême de l'Armée Nationale Révolutionnaire, émet l'idée d'offensives militaires claires et nettes de son armée sur ses voisins au sud, et de soutenir les idéaux de la révolution de Sun Yat-Sen jusqu'au bout, en allant déloger les imposteurs de Beiyang s'il le faut.

Grèce
Brève
Evènement

Terrible nouvelle est imprimée dans les journaux nationaux grecs. Un village de "turcs en voie d'héllenisation" ou "d'hélleno-turcs" comme certains se plaisent à les appeler à été ciblé par un groupe de vétérans de l'armée grecque, après une rixe dans un bar.

On aurait en effet accusé un jeune homme turc d'avoir violé une femme grecque, et celui-ci aurait été poignardé par un vétéran grec à sa sortie du bar, en banlieue de Smyrne. Décédé sur place, l'incident s'est vite propagé, et quelques banlieues de la ville se sont agitées en émeutes. Deux jours plus tard, un groupe d'une centaine de vétérans de la guerre gréco-turque a débarqué dans un village au petit matin afin de mener une véritable expédition punitive, et ont exécuté entre 12 et 35 civils selon les sources.

Scènes de violence interethniques en banlieue de Smyrne

Si le gouvernement grec a lancé avec forte ambition une politique d'assimilation forcée de plusieurs centaines de milliers de turcs, la majorité des citoyens grecs ne se méprennent pas et dans la pratique, ces gens sont toujours considérés comme turcs et musulmans même s'ils ont pour beaucoup cessé de parler turc en public, et que leur religion se pratique désormais dans la sphère privée.

Turquie
Brève
Evènement

De l'autre côté de la frontière, Mustafa Kemal Atatürk a lancé de grandes réformes de modernisation et d'occidentalisation du pays. L'alphabet ottoman est abandonné au profit de l'alphabet latin, et l'école est rendue obligatoire pour tous les enfants âgés de 4 à 16 ans. Les acquis du régime anatolien ne sont pas tous abandonnés, comme le droit de vote des femmes qui est conservé, ainsi que de nombreuses structures para-étatiques comme les Jeunes Lions d'Anatolie (organisation de jeunesse).

Mustafa Kemal Atatürk

Au niveau politique, le révolutionnaire jouit d'un soutien à la fois institutionnel et populaire sans faille. Seul fait tache dans le tableau le Kurdistan turc, où le pouvoir d'Antalya continue d'être contesté. En réponse, Mustafa Kemal a proclamé dans l'est du pays des Directoires-Généraux (au nombre de 3 dans les provinces à majorité kurdes). La loi martiale y est appliquée de manière indéfinie et les Directeurs-Généraux de l'Est répondent directement au Conseil d'Etat et surtout à Mustafa Kemal...

Espagne
Brève
Evènement

Le Premier Ministre espagnol Miguel Primo de Rivera, agissant en autocrate depuis 1923, est profondément concerné par la situation italienne et une possible propagation du communisme bolchévique en Espagne.

Primo de Rivera

Agissant de manière préventive, le gouvernement espagnol a déclaré la CNT illégale, de même que plusieurs réunions d'intellectuels madrilènes, barcelonais ou andalous qui animaient la vie politique provinciale. Et afin de supprimer la "fièvre catalane" comme l'appelle le gouvernement, il a été ordonné de donner la messe en latin ou en castillan à travers tout le pays et non plus en langue locale (notamment le catalan, qui est le premier visé bien entendu).

Mexique
Brève
Evènement

Au Mexique, les réformes anticléricales et laïques issues de la Révolution passent de plus en mal au près de la population fermement catholique et pratiquante de certaines régions du centre et de la côte pacifique.

Suivant des affrontements entre masses paysannes et policiers cherchant à disperser des rassemblements religieux, le gouvernement de Calles a ordonné que les portes des églises de l'Etat de Jalisco soient tout bonnement scellées par les forces de l'ordre et l'armée. L'opération est très très mal reçue dans tout l'Etat de Jalisco, et la côte pacifique s'est enflammée par des émeutes majeures, n'épargnant que très peu de villes et de villages.

En réplique, les prêtres catholiques de Jalisco ont décidé de ne plus donner de leçons dans les écoles publiques et laïques, où ils représentent la majorité des enseignants. Ceci a eu pour effet de fermer mécaniquement la majorité des écoles de l'Etat. Afin de ne plus enrichir Mexico, de nombreux catholiques de Jalisco, rejoints par quelques fervents pratiquants à travers le pays, ont décidé de boycotter les services publics en entier (transports, école, ...) allant jusqu'à refuser de payer l'impôt.

Manifestants pacifiques devant le palais présidentiel, appelant au boycott

Si pour l'instant on dénombre très peu de morts (environ 5) à travers le pays, la tension est palpable et la poudrière mexicaine pourrait bien s'enflammer à nouveau. Le Pape Pie XI en personne a apporté son soutien aux catholiques mexicains dans une encyclique, fait dénoncé par le gouvernement mexicain comme de l'ingérence, mais qui ne fait que renforcer la ferveur des paysans.

Portugal
Brève
Evènement

Traversé par de nombreux affrontements entre les différents partis et par une instabilité parlementaire permanente, le Portugal est las de sa situation. La Première République est un échec, alors que les tentatives de coup d’Etat se succèdent. Depuis 1925, pas moins de trois révoltes et tentatives de putsch ont eu lieu. Face à l’impuissance du gouvernement pour stabiliser le pays, le général Manuel de Oliveira Gomes da Costa, profitant de son aura de pacificateur de l’empire colonial et de farouche combattant lors de la Grande Guerre, a renversé le gouvernement républicain lors d’un coup d’Etat réussi en fin d’année 1926. Après avoir brièvement exercé la présidence de la République, c’est l’ancien ministre de la Guerre António Óscar de Fragoso Carmona qui lui a succédé comme chef d’Etat et chef du Gouvernement, instaurant ouvertement un nouveau régime antiparlementariste et conservateur sous le nom de Ditadura Nacional. Si d’apparence ce gouvernement paraît fort, il n’en reste pas moins traversé par une forte concurrence entre ses deux hommes forts, Gomes da Costa et Oscar Carmona, de même que l’absence de projet politique clair pourrait être un sérieux frein à sa réussite.

République de Pologne
Brève
Evènement

La répression s’accroît à l’égard des minorités en Pologne. Après avoir spécifiquement visé les Juifs dans un premier temps, le chef d’Etat polonais a fait largement approuvé par la Sejm une nouvelle série de mesures discriminatoires contre tous les non-Polonais vivant dans le pays – malgré un accord avec Berlin. Allemands, Biélorusses ou encore Ukrainiens, tous sont visés par cette nouvelle loi : restrictions des emprunts auprès des banques publiques, exclusion de la fonction publique, restrictions d’accord de licences commerciales, numerus clausus particulièrement défavorable pour leur empêcher l’accès à l’enseignement supérieur, interdiction d’exercer des professions juridiques et médicales.

Le seul moyen d’échapper à toutes ces mesures pour les minorités est simple : la polonisation culturelle et linguistique. Roman Dmowski prône ainsi l’assimilation de ces communautés non-polonaises si elles veulent continuer à bénéficier des mêmes droits que les Polonais. La politique menée par le gouvernement nationaliste n’est pas sans conséquence : des milliers de familles quittent le pays, essayant d’obtenir des visas pour les Etats-Unis ou fuyant vers l’Allemagne, la Tchécoslovaquie et l’Union soviétique.

Indonésie
Brève
Evènement

Planifiant depuis mai 1925 une révolution indépendantiste avec l’aide d’éléments non-communistes et nationalistes, le Partai Komunis Indonesia a lancé une révolte dans plusieurs villes indonésiennes, dont Batavia, Padang, Bantam et Surabaya. Plusieurs dizaines de milliers de militants se sont ainsi rebellés dans ces villes, espérant lancer un vaste mouvement révolutionnaire destiné à se libérer du joug néerlandais. La tentative reste toutefois un flagrant échec : en quelques jours à peine, les autorités coloniales matent les rebelles, en arrêtent près de 13'000, en emprisonnent 4'500, et des centaines d’internés et d’exilés dans des camps. Le Parti communiste indonésien est interdit par le gouvernement des Indes orientales néerlandaises, emprisonnant une partie de ses dirigeants et traquant ses membres peu organisés, mais la violence de la répression fragilise quelque peu l’autorité néerlandaise sur l’archipel.

Après la fin de la délocalisation vers le nord de l'industrie allemande, on observe un léger ralentissement de l'économie allemande. De plus, le non respect unilatéral de la Pologne sur les accords de protection des minorités germanophones en Pologne n'est pas sans conséquences pour les investisseurs allemands à Poznan et dans le corridor de Gdansk. La Pologne exclu de sa communauté, son économie, sa société, les germanophones. Ceux qui ont fuit vers l’Allemagne sont accueilles comme victimes dont la souffrance est bien mise en propagande. Pour ceux qui restent, et ils sont majoritaire, le Reich a un autre plan. Il s'agit de former un para-état, pour les germanophones, et par les germanophones. Banque allemande, police allemande, enseignement allemand, commerce allemand, administration allemande, impôt allemand, toute une société parallèle doit se mettre en œuvre, via des sociétés écrans et des investissements, dont la provenance est évidement du Reich, mais dont tout doit être fait pour intoxiquer les polonais de la véritable origine. Bien sur, tout cela n'est qu'une solution temporaire, de quelques années tout au plus, avant que les polonais découvrent le pot au roses, qui ne fera qu'ajouter de l'huile sur le feu, mais plus le temps passe, plus le réarmement allemand se fait dans l'ombre et plus le Reich sera capable de soutenir des séparatistes... (mais on se garde bien de l'annoncer, contrairement aux condoléances standards envers le japon et son empereur décédé).