République Française
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République Française
Nom : République Française
Nombre d'habitants métropolitains : 41 530 000 habitants
Nombre d'habitants Empire Colonial : 45 000 000 habitants
Superficie totale de la Métropole : 529 050 kilomètres carrés
Superficie totale de l'Empire Colonial : 10 367 493 kilomètres carrés
Religion officielle : Aucune
Langue officielle : Français
Capitale : Paris
Monnaie : Franc
Description
................ La République française est un État souverain transcontinental, dont le territoire métropolitain est situé en Europe de l'Ouest. Ce dernier a des frontières terrestres avec la Belgique, le Luxembourg, l'Allemagne, la Suisse, l'Italie, l'Espagne et les principautés d'Andorre et de Monaco et dispose d'importantes façades maritimes sur l'Atlantique et la Méditerranée. En 1912, la France est le deuxième pays colonisateur après la Grande-Bretagne. Elle contrôle de nombreux pays d’Afrique et du Maghreb et a fondé l’Afrique-Occidentale française et l’Afrique-Équatoriale française, qui représentent ensemble pas moins de 11 pays. En Asie, ses colonies sont regroupées dans l’Union indochinoise.
Fruit d'une histoire politique longue et mouvementée, la France est une république constitutionnelle unitaire ayant un régime parlementaire. La devise de la République est depuis 1875 « Liberté, Égalité, Fraternité » et son drapeau est constitué des trois couleurs nationales (bleu, blanc, rouge). Son hymne national est La Marseillaise chant patriotique hérité de la Révolution française. Son principe constitutif est la démocratie : le « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple ».
Dernière édition par Aetius le Mar 26 Juil 2022 - 22:02, édité 1 fois
Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
Grande Guerre - Front de l'Ouest
Défaite stratégique pour la seconde bataille de Champagne : https://chacunsonpays.forumgratuit.org/t9737-wwi-front-de-l-ouest#123306
Défaite stratégique pour la bataille d'Artois
Défaite stratégique pour la seconde bataille de Champagne : https://chacunsonpays.forumgratuit.org/t9737-wwi-front-de-l-ouest#123306
Défaite stratégique pour la bataille d'Artois
Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
République Française
Prêt américain et nouveau souffle de guerre
Le télégramme AEF, B 62521 émis par Gueyraud au ministre des Affaires étrangères et au ministre des Finances sonne comme un vent de libération pour les autorités financières françaises : elle constate le retour positif des tractations françaises auprès de Washington concernant le financement de la guerre. En effet, les finances publiques étaient mal préparées au conflit lorsqu'il éclata en 1914 ; la faute à une guerre plus brutale et moins décisive que prévue. De plus, l'héritage financier de 1870 n'est pas encore digéré et les dépenses publiques gonflent avant-même le début des hostilités. Jusqu'ici, les dépenses extraordinaires de la France ont été garanties via des emprunts brutaux et court-termistes dont la valeur ne peut être assurée par l'or, les actifs mobiliers ou les traites commerciales du trésor français.
Voilà pourquoi la France a besoin des devises fortes (le dollar et la livre sterling) pour le paiement de ces produits importés et que l'Amérique est un choix idéal pour le ministère des Finances. Le volume d'épargne disponible outre-atlantique force le respect et permettra de résoudre le problème épineux du taux de change. L'idée d'un prêt commun par les alliés a été lancée par Alexandre Ribot, ministre des finances. Elle permet à la France de contracter un prêt de 50 millions de dollars par l'entremise de la banque Morgan auprès de la National City Bank et de la First National Bank. Dans le même temps, une initiative des banques privées françaises menée par le Crédit Lyonnais se voit obtenir un crédit de 20 millions de dollars par un groupe de banques américaines mené par Brown Brothers.
À partir de l’automne 1915, le gouvernement français entreprend d’acheter aux capitalistes français leurs titres américains. Ainsi, en octobre 1915, la maison Rothschild de Paris obtient d’un groupe de banques américaines un crédit de 30 millions de dollars à 5 % contre le dépôt d’obligations de chemins de fer Pennsylvania et Chicago Milwaukee, qui seront ensuite rachetées discrètement par le ministère des Finances français. L’opération sera reprise par un groupe bancaire dirigé par la banque Kuhn Loeb, ce qui permit un nouveau crédit porté au gouvernement français. Mais, contrairement aux capitalistes britanniques, les Français ne disposent que de l’équivalent de 150 millions de titres américains.
Au même moment, l’idée d’un règlement général des crédits commerciaux fait son chemin. Pour régler les paiements des achats américains en dollars, lord Reading, chef de la délégation britannique aux Etats-Unis, et son homologue français Octave Homberg ont bien tenté de créer un marché pour la négociation de traites en dollars qui seraient acceptées par les banques américaines. Mais le projet suscite l'indignation des financiers de la City. Qu'importe pour la République Française ! Octave Hornberg négocie ardemment la réalisation de ce projet quitte à susciter la colère du Royaume-Uni de voir sa principale place financière concurrencée par les émissions de titres par la bourse de New York. Il reste à savoir si le Congrès américain acceptera la proposition française.
L’État financier de la France s'améliore donc, même si les dépenses vertigineuses en munitions pour l'offensive de Champagne a plombé la logistique de l'armée française. C'est là où s'affaire désormais les logisticiens de la République ; rationaliser le ravitaillement du front. Penser la guerre comme une chaîne industrielle et réduire les marges d'erreur. De nouveaux protocoles et de nouvelles méthodes sont introduits dans la chaîne de commandement de l’État-major pour permettre de reconduire des offensives de grande ampleur.
Dans le même temps, la motorisation progressive du ravitaillement suit son cours et on assiste même à quelques étrangetés logistiques. En effet, Le capitaine d'infanterie Moufflet suggéra l'ingénieuse idée d'importer 144 huskys d'Alaska pour conduire le ravitaillement des régiments d'infanterie stationnés dans les Vosges, une expérience grandiloquente qui permet d'améliorer la disponibilité opérationnelle des unités de montagne.
La République arrive en Grèce
Désempétrés de sa situation dans les Dardanelles, le Corps Expéditionnaire d'Orient (CEO) et le Corps Expéditionnaire des Dardanelles (CED) atterrissent à Salonique où une tête de pont française s’amarre. En effet, le CEO et le CED sont fusionnés pour former l'Armée Française d'Orient (AOF) commandé par le général d'armée Henri Gouraud. Avec l'arrivée de nouveaux renforts partis de Marseille, l'AOF compte 90 000 gaillards prêts en découdre avec les Bulgares ; la majorité de ces hommes sont de métropole mais il faut noter l'importance numérique des Sénégalais et des Marocains dans les rangs orientaux.
Avec un tel attroupement français, consenti tacitement par les diplomates grecs, Athènes est pris à la gorge. Le Roi est désormais forcé de se joindre à l'Entente. De son côté, Goureau n'hésitera pas : si la politique du Roi est ambivalente, alors un détour vers Athènes sera planifié. L'AOF se prépare à lutter aux côtés des Britanniques, des Australiens et de Néo-Zélandais pour défendre la Thrace.
De l'autre côté, une armée en charpie et à peine reconnaissable hante la Thrace. L'armée serbe reçoit les tractations de Goureau : la France armera l'intégralité des soldats serbes qui ont échappé à la mort s'ils s'intègrent dans le commandement de l'entente. Aussi Goureau espère la mise sur pied de six divisions serbes complètes. D'autres missives vont à destination du Commandement britannique pour s'entendre sur la mise en place d'un commandement commun, dans lequel les Serbes, Italiens et Grecs seraient également invités.
Avec un tel attroupement français, consenti tacitement par les diplomates grecs, Athènes est pris à la gorge. Le Roi est désormais forcé de se joindre à l'Entente. De son côté, Goureau n'hésitera pas : si la politique du Roi est ambivalente, alors un détour vers Athènes sera planifié. L'AOF se prépare à lutter aux côtés des Britanniques, des Australiens et de Néo-Zélandais pour défendre la Thrace.
De l'autre côté, une armée en charpie et à peine reconnaissable hante la Thrace. L'armée serbe reçoit les tractations de Goureau : la France armera l'intégralité des soldats serbes qui ont échappé à la mort s'ils s'intègrent dans le commandement de l'entente. Aussi Goureau espère la mise sur pied de six divisions serbes complètes. D'autres missives vont à destination du Commandement britannique pour s'entendre sur la mise en place d'un commandement commun, dans lequel les Serbes, Italiens et Grecs seraient également invités.
Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
Front de Salonique et d'Albanie - victoire écrasante des armées françaises et alliées
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Dernière édition par Aetius le Dim 10 Juil 2022 - 10:40, édité 1 fois
Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
Après la grande victoire en Macédoine et en Albanie, c'est la douche froide pour l'armée française qui n'arrive pas à progresser le long du Vardar et de Tsrna.
Défaite française et stabilisation du front
https://chacunsonpays.forumgratuit.org/t9747-ww1-front-des-balkans#123419
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Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
Deux nouvelles défaites pour la France :
- Verdun semble plus vulnérable que jamais
- Les armées franco-britanniques échouent lourdement dans la Somme.
https://chacunsonpays.forumgratuit.org/t9737-wwi-front-de-l-ouest#123422
- Verdun semble plus vulnérable que jamais
- Les armées franco-britanniques échouent lourdement dans la Somme.
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Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
République Française
Diplomatie
Les chancelleries françaises présentes à Shanghai et à Canton acceptent volontiers les demandes du gouvernement central chinois. Des négociations se tiendront à Pékin pour décider de l'avenir des concessions européennes en Chine ; il semble pour l'heure évident et totalement légitime que les concessions allemandes et autrichiennes redeviennent chinoises après l'entrée en guerre du gouvernement républicain. La remise en cause des concessions françaises, britanniques et russes sera abordée après l'arrivée des corps laborieux chinois, qui ont toute l'attention de l'état-major français par le rôle décisif qu'ils pourraient avoir dans l'effort de guerre industriel et logistique de la France.
A Salonique, Serrès est menacé. Une position stratégique pour tenir la Thrace. Le gouvernement grec est rassuré par Paris : le front de Macédoine n'est pas un front "périphérique" pour les armées françaises ; de fait les "fermiers de Salonique" ont obtenu des victoires décisives à Bitula et leur souffrance pourrait bien mener à quelques rentes stratégiques à mesure que l'Italie avance sur l'Isonzo. Les Armées Alliées en Orient recevront des renforts humains et matériels pour lutter contre la Bulgarie et l'Autriche-Hongrie.
Une nouvelle rencontre secrète a lieu dans le Hedjaz, la France réaffirme les promesses territoriales de la Grande-Bretagne à l'égard des potentiels insurgés arabes. Hussein Ben Ali reçoit également l'assurance que Paris prépare une mission française en Orient dirigée par le lieutenant-colonel Brémond. Débarquée dès que possible, elle se composera principalement de soldats et de sous-officiers musulmans de l'empire colonial français, tirailleurs et sapeurs ; elle comprendra 42 officiers et 983 sous-officiers et hommes de rang. Un appui technique donc, mais également des missions de combat pourront être affectées à cette unité spéciale.
La France met en place un gigantesque plan-logistique à l'égard de son allié russe. 500 000 d'obus et 500 pièces d'artillerie sont envoyés à la Russie. L'effacement naval allemand, permettra la livraison de ces armes à Arkhangelsk. Dans l'esprit de soutenir une offensive majeure sur le front de l'est, l'armée russe reçoit également des équipements individuels pour 200 000 soldats et Paris s'engagera à continuer sur cette voie tant que son industrie et son empire colonial le permettra.
La Russie reçoit également l'aide du Corps expéditionnaire belge des autos-canons-mitrailleuses en Russie composé de 444 soldats belges, de 12 auto-blindées Minerva, de 24 motos et de 120 cyclistes pour améliorer les opérations de reconnaissance russe. Quelques détachements aériens français sont mobilisés pour améliorer les missions de photographie et de surveillance de l'armée russe. La Russie reçoit une mission française de 2 000 officiers et sous-officiers. Ces derniers sont chargés du génie et de la logistique dans le secteur sud du front russe. Ils auront également la charge d'améliorer la réponse de l'armée russe face aux attaques de gaz de combat puisque quelques unités Z seront affilées à la mission.
Industrie et guerre
Le général Étienne est conforté par le gouvernement dans ses recherches pour l'élaboration des engins blindés à chenille. Il reçoit de nouvelles directives de la chambre des industries : il doit remettre ses premiers livrables pour janvier 1917.
Du côté de l'armée de l'air, l'effort industriel se poursuit avec une hargne particulière : 2 940 aéronefs sont en service groupé en 301 escadrilles. 5 233 pilotes sont désormais opérationnels. Des missions du Service Aéronautique sont en cours pour étudier les défaites aériennes franco-britanniques au-dessus de la Somme. Des conclusions très sévères s'abattent sur l'individualisme des pilotes et le saupoudrage des escadrilles. La création d'une "division aérienne" parait indispensable pour lutter contre ces phénomènes et adopter des "stratégies de masse". La première Daé élaborée par colonel Marie Charles Duval devrait être opérationnelle en octobre 1916 avec 600 appareils rattachés au groupe d'armées nord.
Du côté de l'armée de l'air, l'effort industriel se poursuit avec une hargne particulière : 2 940 aéronefs sont en service groupé en 301 escadrilles. 5 233 pilotes sont désormais opérationnels. Des missions du Service Aéronautique sont en cours pour étudier les défaites aériennes franco-britanniques au-dessus de la Somme. Des conclusions très sévères s'abattent sur l'individualisme des pilotes et le saupoudrage des escadrilles. La création d'une "division aérienne" parait indispensable pour lutter contre ces phénomènes et adopter des "stratégies de masse". La première Daé élaborée par colonel Marie Charles Duval devrait être opérationnelle en octobre 1916 avec 600 appareils rattachés au groupe d'armées nord.
Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
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Diplomatie secrète
Alfred Chilhaud-Dumaine regarde dans le hublot de son vieux biplan néerlandais. Bénéficiant d'un réservoir d'essence supplémentaire, l'aéronef est piloté par un mercenaire belge et se dirige vers Berne. Le vieux diplomate est songeur : est-ce qu'il peut faire la différence, son destin sera t-il aussi glorieux que celui de Talleyrand ?
Un voile brumeux le maintient dans cet état songeur pendant une poignée de minutes, avec que l'arrière-train de heurte le bitume suisse. De là, il prendra une automobile helvétique jusqu'à à la frontière. Il traversera la frontière à bord d'une charrette discrète et il retrouvera la ville qu'il a quitté il y'a deux ans : Vienne. Le vieux briscard dispose d'une fonction plénipotentiaire octroyée par le Président de la République et il compte bien en faire usage.
Un voile brumeux le maintient dans cet état songeur pendant une poignée de minutes, avec que l'arrière-train de heurte le bitume suisse. De là, il prendra une automobile helvétique jusqu'à à la frontière. Il traversera la frontière à bord d'une charrette discrète et il retrouvera la ville qu'il a quitté il y'a deux ans : Vienne. Le vieux briscard dispose d'une fonction plénipotentiaire octroyée par le Président de la République et il compte bien en faire usage.
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Re: République Française
#Mise à jour de la guerre :
Tour 6 du Front de l'Ouest :
- Verdun tombe
- Une offensive allemande se poursuit sur St-Didier mais rencontre un échec
https://chacunsonpays.forumgratuit.org/t9737-wwi-front-de-l-ouest#123502
Tour 3 du Front de Macédoine :
- Velès et Dobre Pole résiste à une offensive française de grande ampleur
- Les pertes s'amoncèlent pour les alliés, paralysés par une épidémie de paludisme.
https://chacunsonpays.forumgratuit.org/t9747-ww1-front-des-balkans#123388
Tour 6 du Front de l'Ouest :
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- Une offensive allemande se poursuit sur St-Didier mais rencontre un échec
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Tour 3 du Front de Macédoine :
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Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
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Réminiscences défaitistes
Une nouvelle page moisie de la guerre qui mettra fin à toutes les guerres se tourne, elle n'est pas jolie à voir : 60 000 français sont morts à Verdun, et 30 000 de nos confrères sont aux mains des rapaces germaniques. Bien évidemment avec 150 000 morts, l'armée allemande subit une saignée supérieure à l'armée française. Mais à quel prix ? Les forces armées françaises auraient dû abandonner la saillant de Verdun à l'ennemi comme le défendait Philippe Pétain, mais prises dans une logique patriotique et revancharde, elles ont défendu bec et ongles Verdun. Le prix est lourd : le front de l'Ouest est vulnérable au niveau du nœud de Saint-Didier. Bien qu'une première offensive allemande ait été repoussée, c'est surtout l'état moral de l'armée française qui inquiète. L'armée française est humiliée, dépassée par la ténacité et l'efficacité des divisions allemandes. Dans les airs, les as français sont abattus par des divisions aériennes allemandes mieux organisées et dirigées par une volonté de masser la puissance aérienne. Sur terre, l'artillerie française ne sait toujours comment repousser les assauts des divisions de choc allemandes.
L'état-major doit donc repenser la guerre. Les divisions d'artillerie révisent leurs protocoles et les sections du génie affinent la logistique et l'aménagement du front. Au sud de Saint-Didier, des entrepôts d'armes sont construits et des ateliers sont réaménagés pour fabriquer des obus. Les travailleurs chinois, arrivés en masse à Brest, sont déployés dans tout l'est français pour renforcer l'efficacité de l'armée française. Le colonel Duval obtient l'accélération de la mise en place de ces divisions aériennes : il faut que l'armée de l'air recommence à devenir victorieuse pour qu'une réaction vertueuse voit le jour.
Mais le salut de l'armée française viendra par le politique. Avec 20 000 désertions, la bataille de Verdun a semé la graine de la discorde au sein de la population française. Pire encore, trente mutins ont été fusillés après la bataille de Saint-Didier. La mutinerie de faible ampleur n'a pas empêché la défaite allemande de Saint-Didier mais elle provoque l'hydre de l'état-major qui étouffe l'affaire. Les gradés, particulièrement les cinq étoiles, commencent à craindre les poilus de la même manière que les bourgeois craignent les classes laborieuses. Les commissions martiales commencent donc à resserrer la ceinture et surtout les grandes offensives meurtrières de Champagne ne sont plus au goût du jour. L'armée française est dans une impasse car elle sait qu'elle n'a plus le droit à l'erreur.
L'état-major doit donc repenser la guerre. Les divisions d'artillerie révisent leurs protocoles et les sections du génie affinent la logistique et l'aménagement du front. Au sud de Saint-Didier, des entrepôts d'armes sont construits et des ateliers sont réaménagés pour fabriquer des obus. Les travailleurs chinois, arrivés en masse à Brest, sont déployés dans tout l'est français pour renforcer l'efficacité de l'armée française. Le colonel Duval obtient l'accélération de la mise en place de ces divisions aériennes : il faut que l'armée de l'air recommence à devenir victorieuse pour qu'une réaction vertueuse voit le jour.
Mais le salut de l'armée française viendra par le politique. Avec 20 000 désertions, la bataille de Verdun a semé la graine de la discorde au sein de la population française. Pire encore, trente mutins ont été fusillés après la bataille de Saint-Didier. La mutinerie de faible ampleur n'a pas empêché la défaite allemande de Saint-Didier mais elle provoque l'hydre de l'état-major qui étouffe l'affaire. Les gradés, particulièrement les cinq étoiles, commencent à craindre les poilus de la même manière que les bourgeois craignent les classes laborieuses. Les commissions martiales commencent donc à resserrer la ceinture et surtout les grandes offensives meurtrières de Champagne ne sont plus au goût du jour. L'armée française est dans une impasse car elle sait qu'elle n'a plus le droit à l'erreur.
Mobilisations coloniales
« Il nous faut 500 000 hommes de troupes indigènes. » s’exclame le général Joffre après la défaite de Verdun. Après la déclaration de la mobilisation en Indochine, la France métropolitaine commence à voir les premiers bataillons tonkinois arriver sur le Front. Ils ont intégrés au sein du deuxième corps d'armée colonial, composé également d'unités sénégalaises et réservistes. Ces unités mixtes seront reconduites avec l'arrivée par cargo des nouveaux recrutés. Certains annamites rejoignent la Xe armée de Pétain, car les autres généraux n'en veulent pas après la propagande ardue de Joffre envers ceux qu'il considère comme "des piètres combattants mais d'excellents travailleurs".
De nombreux cargos débarquent ces « indigènes » en France dans des camps qui occupent tout le sud et le sud-est de la France, particulièrement autour de Marseille, Toulon et Nice, camps d’entraînement, camps de repos après de durs combats, camps de formation à la conduite d’automobiles. Si les promesses de récompenses, d’allocations et de solde ainsi que le soutien des femmes, procurent au début, pour des raisons économiques, de nombreuses jeunes recrues, l’âpreté des combats et la brutalité lors de nouveaux recrutements découragent peu à peu les populations.
Avec les premières rebellions coloniales, des Bédouins à Agadez à celle des Bobos dans la région des Hauts-Bassins de la Volta, il devient évident qu'une conscription totale pourrait mettre le continent africain à feu. L'armée française se contente donc d'écraser les rebelles par quelques expéditions de fortune.
De nombreux cargos débarquent ces « indigènes » en France dans des camps qui occupent tout le sud et le sud-est de la France, particulièrement autour de Marseille, Toulon et Nice, camps d’entraînement, camps de repos après de durs combats, camps de formation à la conduite d’automobiles. Si les promesses de récompenses, d’allocations et de solde ainsi que le soutien des femmes, procurent au début, pour des raisons économiques, de nombreuses jeunes recrues, l’âpreté des combats et la brutalité lors de nouveaux recrutements découragent peu à peu les populations.
Avec les premières rebellions coloniales, des Bédouins à Agadez à celle des Bobos dans la région des Hauts-Bassins de la Volta, il devient évident qu'une conscription totale pourrait mettre le continent africain à feu. L'armée française se contente donc d'écraser les rebelles par quelques expéditions de fortune.
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Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
République Française
Gouvernement Aristide Briand VI
Coup de tonnerre sur la IIIe République ! Le général Joffre, conseiller technique du gouvernement français, est démis de ses fonctions par Aristide Briand. C'est la déconfiture pour Joffre, bien que la défaite de Verdun sanctifie son naufrage politique, l'épée de Damoclès pendait au-dessus du vieux-stratège depuis la deuxième bataille de Champagne. Nombreux considèrent sa vision de la guerre intenable, particulièrement les poilus las des errements stratégiques de la France. La décision du Parlement, réuni selon la procédure du comité secret, met en position indélicate le socialiste-républicain Aristide Briand qui démissionne séance tenante. Raymond Poincarré, à court de talents politiques pour maintenir l'Union Sacrée, rappelle Aristide Briand. Ce dernier décide de piocher dans sa famille politique et à sa gauche pour former son sixième gouvernement. Une telle politique est critiquée par la Fédération Républicaine, mais Aristide Briand n'a pas le choix. Il a longtemps souffert de l'impopularité croissante de Joffre, il tente donc de jouer la carte de la communion avec les classes laborieuses pour conserver la crédibilité de sa présidence du Conseil. Après des semaines de tractation avec Jules Guesde, il présente son gouvernement en Août 1916. Il est difficile de savoir si Aristide Briand parviendra à maintenir l'Union Sacré face à la popularité grandissante de Clemenceau, alors que dans le même temps les nouveaux alliés socialistes de Briand font face à la fronde de conjurés de Zimmerwald.
René Viviani demeure un des garants de l'Union Sacrée et obtient la vice-présidence du Conseil. Les deux hommes du Parti républicain-socialiste (PRS) parviennent à octroyer deux ministères régaliens à d'autres membres de leur parti : Albert Métin obtient le Ministère du Travail et de la Prévoyance sociale alors que Paul Painlevé devient le ministre de l'Instruction publique. Les alliés traditionnels du PRS, le parti républicain, radical, et radical-socialiste (PRRRS), obtiennent la majorité des ministères à l'instar de Louis Malvy qui conserve l'Intérieur et de Gaston Doumergue, indéboulonnable aux Colonies. Aristide Briand refuse de donner les Affaires Étrangères à la Section Française de l'Internationale Ouvrière (SFIO), dont il assure lui-même la fonction. Les socialistes obtiennent pourtant une série de ministères importants pour le soutien inédit qu'ils offrent au Conseil. Jules Guesdes conserve son Ministère d’État et arrive à placer Alexandre Zévaès au ministère de la Justice. La nouveauté à souligner, c'est la nomination du socialiste Albert Thomas en tant que ministre de l'Armement et des Fabrications de guerre, ce nouveau poste démontre la spécialisation du gouvernement français dans la gestion de la guerre. Cette expertise croissante est complétée par le maintien du républicain Alexandre Ribot en tant que ministre des Finances.
René Viviani demeure un des garants de l'Union Sacrée et obtient la vice-présidence du Conseil. Les deux hommes du Parti républicain-socialiste (PRS) parviennent à octroyer deux ministères régaliens à d'autres membres de leur parti : Albert Métin obtient le Ministère du Travail et de la Prévoyance sociale alors que Paul Painlevé devient le ministre de l'Instruction publique. Les alliés traditionnels du PRS, le parti républicain, radical, et radical-socialiste (PRRRS), obtiennent la majorité des ministères à l'instar de Louis Malvy qui conserve l'Intérieur et de Gaston Doumergue, indéboulonnable aux Colonies. Aristide Briand refuse de donner les Affaires Étrangères à la Section Française de l'Internationale Ouvrière (SFIO), dont il assure lui-même la fonction. Les socialistes obtiennent pourtant une série de ministères importants pour le soutien inédit qu'ils offrent au Conseil. Jules Guesdes conserve son Ministère d’État et arrive à placer Alexandre Zévaès au ministère de la Justice. La nouveauté à souligner, c'est la nomination du socialiste Albert Thomas en tant que ministre de l'Armement et des Fabrications de guerre, ce nouveau poste démontre la spécialisation du gouvernement français dans la gestion de la guerre. Cette expertise croissante est complétée par le maintien du républicain Alexandre Ribot en tant que ministre des Finances.
Amitiés franco-italiennes
Aristide Briand débute son nouveau mandat diplomatique en félicitant chaleureusement le Royaume d'Italie pour ses nombreuses victoires face à l'armée austro-hongroise. En plumant l'aigle habsbourgeois, l'Italie devient un élément clé des armées alliées. Avec le renforcement du front à venir par les armées allemandes, il devient évident que l'Italie doit se prémunir d'une trop grande extension de ses offensives. Pour assister l'armée italienne, Paris dépêche une vingtaine d'officiers. Dans le même temps, l'armée française reforme la 44ème division d'infanterie alpine composée de quatre régiments de chasseurs alpins pour sanctifier le versant nord du front austro-italien. Sous le commandement d'Ameglio, ces chasseurs alpins réservistes permettront de contrer l'influence grandissante de l'Allemagne dans la région.
Dans le même temps, il est possible que le 2ème corps d'armée mixte ne soit dépêché en Italie. Bien évidemment ce corps d'armée est encore embryonnaire puisque les unités zouaves, sénégalaises, françaises d'Algérie et tonkinoises qui composent ce corps d'armée ne sont pas toutes opérationnelles. Destiné au front de l'Ouest en priorité, ce corps d'armée est promis à Rome si l'armée italienne parvient à percer le cœur de l'Empire austro-hongrois.
Dans le même temps, il est possible que le 2ème corps d'armée mixte ne soit dépêché en Italie. Bien évidemment ce corps d'armée est encore embryonnaire puisque les unités zouaves, sénégalaises, françaises d'Algérie et tonkinoises qui composent ce corps d'armée ne sont pas toutes opérationnelles. Destiné au front de l'Ouest en priorité, ce corps d'armée est promis à Rome si l'armée italienne parvient à percer le cœur de l'Empire austro-hongrois.
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Re: République Française
République Française
Aristide Briand, saluant la délégation américaine
Aristide Briand, saluant la délégation américaine
Le Colonel House à Paris
Depuis la réception d'un télégramme de l'ambassade américaine, le gouvernement français était préparé à recevoir en grandes pompes Edward M.House, le conseiller diplomatique du président Wilson. En petit comité, Edward M.House est reçu dans un hôtel particulier par Aristide Briand - Président du Conseil et Ministère des Affaires Étrangères - et par le Ministre des Finances, Alexandre Ribot. Les premières discussions tâtonnèrent sur les mésaventures du trésor français quant à la contraction des prêts financiers ; Alexandre Ribot s'exprime avec gratitude envers le représentant américain et aux quelques membres de la JP Morgan qui ont été invités pour la première partie de la rencontre. Grâce aux mouvements combinés des banques privées américaines et du gouvernement des États-Unis, la France a été capable de contenir les ambitions délirantes du militarisme prussien.
Appuyé par les propos des investisseurs américains, Alexandre Ribot démontre l'engloutissement des devises françaises par la guerre et la nécessité pour la France de se fournir en devises étrangères - de préférence américaines - pour financer sa production industrielle. Après la rencontre House Grey, il semble que la création d’un règlement général des crédits commerciaux soit assez mûre pour être proposée à la délégation américaine. En effet, la France souhaite la création d'un marché pour la négociation de traites en dollars. Elle permettrait au trésor public français de se fournir plus facilement en devises américaines et autoriserait le gouvernement américain de renforcer l'émission de titres par la Bourse de New-York. Le compromis de Ribot est discuté jusqu'à la tombée de la nuit, où la délégation française assure la viabilité d'un tel projet sous le rythme effréné des verres de scotch qui se vident les uns après les autres.
Lorsque l'esprit de House est suffisamment imbibé d'alcool, Aristide Briand remercie Alexandre Ribot et les représentant de la JP Morgan ; il se met enfin à aborder le cœur même de l'aventure diplomatique de la délégation House. La question du blocus naval du Reich Allemand et les volontés de faiseur de paix du président Wilson. En premier lieu, le président du Conseil réassure House sur le bienfondé de sa mission. Il est exécrable que les civils meurent de part et d'autre du Rhin, le blocus allemand est cependant nécessaire pour briser l'industrie de guerre allemande. Avec les compromissions des économies hollandaises, scandinaves et suisses, l'Allemagne est capable de semer les graines d'une longue guerre. La France maintient que le blocus naval permettra d'achever la guerre plus rapidement. Il s'en suit de longues tirades sur les bombardements allemands sur des infrastructures civiles, les crimes de guerre en Belgique et les récits de l'enfer des poilus confrontés à des obus toujours plus gros et surtout à des gaz toujours plus toxiques. Après quelques photos des rapports médicaux de l'armée française sur l'utilisation des gaz de combat, Aristide Briand affirme que l'industrie de guerre allemande continuera d'élaborer des armes toujours plus destructrices qui resteront dans le livre noir de l'humanité.
La proposition américaine visant à établir des couloirs pour les navires des pays neutres allant jusqu’en Allemagne est éludée par la promesse d'une commission entre les alliés et les puissances neutres (américaines, néerlandaises et scandinaves) pour discuter de ces affaires. Il apparaît alors évident que les ambitions de House ne seront pas satisfaites par Paris qui reste un soutien indéfectible de la position britannique.
Appuyé par les propos des investisseurs américains, Alexandre Ribot démontre l'engloutissement des devises françaises par la guerre et la nécessité pour la France de se fournir en devises étrangères - de préférence américaines - pour financer sa production industrielle. Après la rencontre House Grey, il semble que la création d’un règlement général des crédits commerciaux soit assez mûre pour être proposée à la délégation américaine. En effet, la France souhaite la création d'un marché pour la négociation de traites en dollars. Elle permettrait au trésor public français de se fournir plus facilement en devises américaines et autoriserait le gouvernement américain de renforcer l'émission de titres par la Bourse de New-York. Le compromis de Ribot est discuté jusqu'à la tombée de la nuit, où la délégation française assure la viabilité d'un tel projet sous le rythme effréné des verres de scotch qui se vident les uns après les autres.
Lorsque l'esprit de House est suffisamment imbibé d'alcool, Aristide Briand remercie Alexandre Ribot et les représentant de la JP Morgan ; il se met enfin à aborder le cœur même de l'aventure diplomatique de la délégation House. La question du blocus naval du Reich Allemand et les volontés de faiseur de paix du président Wilson. En premier lieu, le président du Conseil réassure House sur le bienfondé de sa mission. Il est exécrable que les civils meurent de part et d'autre du Rhin, le blocus allemand est cependant nécessaire pour briser l'industrie de guerre allemande. Avec les compromissions des économies hollandaises, scandinaves et suisses, l'Allemagne est capable de semer les graines d'une longue guerre. La France maintient que le blocus naval permettra d'achever la guerre plus rapidement. Il s'en suit de longues tirades sur les bombardements allemands sur des infrastructures civiles, les crimes de guerre en Belgique et les récits de l'enfer des poilus confrontés à des obus toujours plus gros et surtout à des gaz toujours plus toxiques. Après quelques photos des rapports médicaux de l'armée française sur l'utilisation des gaz de combat, Aristide Briand affirme que l'industrie de guerre allemande continuera d'élaborer des armes toujours plus destructrices qui resteront dans le livre noir de l'humanité.
La proposition américaine visant à établir des couloirs pour les navires des pays neutres allant jusqu’en Allemagne est éludée par la promesse d'une commission entre les alliés et les puissances neutres (américaines, néerlandaises et scandinaves) pour discuter de ces affaires. Il apparaît alors évident que les ambitions de House ne seront pas satisfaites par Paris qui reste un soutien indéfectible de la position britannique.
La paix donne le vertige à l'Amérique
Dans le même temps, Aristide Briand est interloqué par le revers de la diplomatie américaine, piégée par le verdict de la commission internationale sur la guerre sous-marine. Il demande des précisions sur l'attitude diplomatique américaine à l'égard des compensations financières allemandes. L'Allemagne ne compte pas changer de stratégie navale, il devient évident que cette dernière engendrera de nouvelles victimes civiles, si ce n'est déjà pas le cas. Comment le gouvernement américain gérera la question de ces attaques contre l'Amérique ? Se contentera-t-il des compensations financières de Berlin ou confrontera-t-il le Reich sur sa "stricte responsabilité" en matière navale ?
Concernant les promesses de paix de House et sa volonté de chapeauter une conférence de paix à l'échelle européenne, Aristide Briand acquiesce par ce qui pourrait être le plus grand défi diplomatique de l'histoire de l'humanité. Devant les propos rapportés par un House définitivement ivre, Aristide Briand est circonspect de voir que l’Allemagne souhaite la paix alors qu'elle lance des offensives meurtrières coûtent la vie à des centaines de milliers d’hommes. Néanmoins, l’homme d’État est disposé à la paix du moment qu’elle emprunte les mécanismes diplomatiques usuels. En effet, Briand ne fera pas de paix séparée avec l’Allemagne. Il propose plutôt une paix entre la Triple-Entente et la Triple-Alliance, si l’Allemagne est disposée à rendre l’Alsace-Lorraine, elle peut faire d’autres concessions ! La chancellerie française insiste sur le rôle primordial de l’Amérique dans la résolution de conflit, il flatte également les talents de diplomate de House. Peut-être qu’un ultimatum américain pourrait forcer l’Allemagne à la paix ?
Concernant les promesses de paix de House et sa volonté de chapeauter une conférence de paix à l'échelle européenne, Aristide Briand acquiesce par ce qui pourrait être le plus grand défi diplomatique de l'histoire de l'humanité. Devant les propos rapportés par un House définitivement ivre, Aristide Briand est circonspect de voir que l’Allemagne souhaite la paix alors qu'elle lance des offensives meurtrières coûtent la vie à des centaines de milliers d’hommes. Néanmoins, l’homme d’État est disposé à la paix du moment qu’elle emprunte les mécanismes diplomatiques usuels. En effet, Briand ne fera pas de paix séparée avec l’Allemagne. Il propose plutôt une paix entre la Triple-Entente et la Triple-Alliance, si l’Allemagne est disposée à rendre l’Alsace-Lorraine, elle peut faire d’autres concessions ! La chancellerie française insiste sur le rôle primordial de l’Amérique dans la résolution de conflit, il flatte également les talents de diplomate de House. Peut-être qu’un ultimatum américain pourrait forcer l’Allemagne à la paix ?
Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
Bataille de la Somme : victoire tactique franco-britannique
https://chacunsonpays.forumgratuit.org/t9737p25-wwi-front-de-l-ouest#123560
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Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
République Française
Le Canada et la France : Je me souviens
Le Canada et la France : Je me souviens
Robert Borden reçut une procession à son arrivée sur le sol français. Aristide Briand, Alexandre Ribot, Ferdinand Foch et Émile Fayolle reçurent le premier ministre canadien avec le reste du gratin politique et militaire français. Raymond Poincaré s'entretint avec le Très Honorable Robert Borden jusqu'à tard dans la nuit du 5 octobre. Il remercia le gouvernement canadien pour ses nombreux sacrifices politiques en matière de conscription, notamment face à l’écueil protestataire que posent les canadiens-français. Après avoir été mis au fait de la gratitude et du soutien de Paris envers sa politique, Robert Borden partit avec le Maréchal Foch pour le front. Sur la Somme, il visita un cimetière militaire canadien, où 10 000 canadiens étaient enterrés avec pour faits d'armes la rocambolesque libération de Combles, racontée par quelques vétérans canadiens sur place. Après quelques photographies de propagande au chevet des blessés canadiens de la Somme, le premier ministre fut convié à un rencontre avec Foch, Fayolle, Franchet d'Espèrey, Allenby, Rawlison, Haig et surtout le roi-soldat Albert Ier. Quelques photographies de propagande sont réalisées. Robert Borden est laissé au soin de la diplomatie britannique après cette rencontre. Cette série d'évènements et de conventions permet à la France d'assurer son éternelle gratitude au Canada et de planifier la poursuite de l'effort de guerre.
Salonique : le jardin français
Ce qui est déjà surnommé le "jardin français" par les quelques détracteurs du front de l'Orient reçoit de nouveaux renforts. Le II corps d'armée mixte, composé d'unités coloniales et métropolitaines, est envoyé à Salonique après le revers du Monténégro. Les Français ne lâchent pas ce front clé à une période où l'Autriche-Hongrie a démontré toute sa fébrilité. Par ailleurs, Henri Gouraud est relevé de ses fonctions. Si la note officielle rend compte d'un état de santé accablant, il est possible que les échecs répétitifs du général à Dobre Pole ne l'éloignent d'une fonction de plus en plus importante. Maurice Sarrail reprend le commandement de l'Armée Française d'Orient mais également le commandement combiné des Armées Alliées en Orient. Avec l'arrivée des Français d'Algérie et de Provence, des zouaves, des Tonkinois et des tirailleurs sénégalais, les forces de l'AFO comptent 250 000 soldats français de métropole et d'outre-mer. Les troupes serbes passent sous le commandement russe.
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Création du Détachement Français de Palestine et de Syrie
Création du Détachement Français de Palestine et de Syrie
Après une très longue bataille contre le ministère des affaires étrangères britanniques, le Maréchal Joffre vient d'obtenir la participation de la France sur front de Palestine où Allenby exerce une influence écrasante. Séance tenante, Paris annonce la création du Détachement Français de Palestine et de Syrie. Mis à disposition par Jules Hamelin, chef de la section d’Afrique à l’état-major de l’armée, deux régiments de tirailleurs algériens débarquent à Port-Saïd. Ils sont appuyés par le 1er Bataillon "Arméniens" et le 2ème Bataillon "Arméniens" de la Légion Étrangère d'Orient. Un escadron de spahis et un peleton de mitrailleurs rejoignent également le Détachement. Le Colonel Gilles de Philpin de Piépape prend le commandement du Détachement. Lorsqu'il débarque à Port-Saïd, assommé par la chaleur du Sinaï, il reçoit une bonne nouvelle de l'état-major : une compagnie de volontaires syriens est placée sous ses ordres. Il est à la tête d'une force de 2457 soldats, une mission à l'effectif léger et à l'équipement léger. En effet, le Détachement ne compte pas de grenadiers en son sein et les mitrailleurs sont peu nombreux pour assurer des objectifs offensifs sur le front de Palestine. Philpin de Piépape devra attendre 5 000 hommes supplémentaires promis par Paris pour janvier 1917, dont une partie devrait être issue de la diaspora arménien et de la diaspora syro-libanaise d'Amérique du Sud.
La mission Brémond prend forme
Le Colonel Brémond, ancien chef des bureaux arabes d'Afrique du Nord, est très fier de la mission qu'il a mis en place auprès du Hedjaz révolté contre la Sublime Porte. Au départ cantonné dans un rôle symbolique pour faire "bonne impression" auprès du conseil du chérif, la mission de Brémond a réussi à prendre de plus en plus de place au sein de l'armée chérifienne. Son influence repose principalement sur le maréchal des logis Claude Prost, âgé de soixante ans, mais frère de lait du Chérif, parlant aussi bien l’arabe que le turc, et qui a été demandé par Hussein lui-même. Sur demande de l'état-major britannique, les Français décident d'augmenter le rôle de conseillers et de formateurs qu'ils entretiennent auprès de l'armée chérifienne. La cavalerie chérifienne reçoit un encadrement d'officiers et de sous-officiers d'Algériens et une compagnie de génie marocaine est déployée sur le terrain. Plus encore, Brémond met à disposition au chérif huit sections de mitrailleuses Hotchkiss (soit seize pièces), et deux batteries de canons de 80 mm de modèle ancien (une batterie de campagne de six pièces et une batterie de montagne de quatre pièces). Ces armes sont envoyées avec leur encadrement ordinaire de sous-officiers indigènes et de cadre et de personnels techniques français, les soldats devant provenir de l’armée locale. Les autres officiers restent cloisonnés au littoral pour éviter l'émotion de voir des chrétiens débarquer en terre sacrée de l'Islam. Il est évident que les 700 hommes de la mission de Brémond sont surmotivés mais ils se pourraient qu'ils deviennent circonspects face aux récentes controverses qui touchent les ministères alliés sur l'utilité d'une révolte chérifienne : les Français ont promis à Londres de ne pas soutenir avec zèle le chérif, une véritable menace aux intérêts franco-britanniques au Levant.
La France à Tokyo
Après les importantes tractations diplomatiques du Foreign Office à Tokyo, Paris tente également d'obtenir de l'aide auprès de son allié japonais. Émile Combes est chargé par Aristide Briand d'obtenir les faveurs militaires des officiers japonais particulièrement auprès de la branche navale de l'état-major nippon. Émile Combes reçoit des éléments troublants de l’attaché militaire français à Tokyo. Ce dernier rapporte les paroles du Baron Uchara, le chef de l'état-major japonais, affirmant que son gouvernement est prêt à appuyer l'offensive alliée au Moyen-Orient avec quelques divisions. S'il est certain que les neufs divisions promises par le Baron Uchara pourraient être délibérément exagérées par okyo pour s'attirer les faveurs de l'Occident, cette déclaration de bonne volonté est pourtant prise au sérieux par Émile Combes.
Des visites protocolaires se déroulent à Tokyo, à Kyoto et à Osaka. L'amitié franco-japonaise est célébrée par quelques photographes et des déclarations de coopération sont proclamées tout le long du séjour du vieux diplomate, dont l'embonpoint ne résiste pas à la cuisine locale. Lorsqu'il n'est pas aux toilettes à déverser ses intestins en territoire étranger, il rencontre le gratin politique et militaire de Tokyo. Au-delà du symbolique, une série de documents est rédigée par les attachés français à Tokyo. Ils rassurent les prétentions de Tokyo vis-à-vis de ses conquêtes en Asie du Sud-Est et demande officiellement l'assistance japonaise en Mésopotamie.
Si la France n'est pas engagée en Mésopotamie, Émile Combes, en vieux briscard, essaye de distiller l'idée d'une création d'un corps expéditionnaire japonais sur le front du Moyen-Orient. Il ne sait pas encore si la diplomatie britannique saura cueillir cette opportunité en Mésopotamie. Dans le cas échéant, il se pourrait que la France puisse défendre l'idée d'une opération navale de grande ampleur en Syrie. La visite diplomatique d’Émile Combes se termine dans les quartiers généraux de la marine japonaise. Il connaît l'avidité des amiraux japonais et leur volonté de se recouvrir de prestige en surclassant leurs rivaux de l'armée ; cette rencontre reste tiède et Combes se demande sincèrement si la marine japonaise sera disposée à mettre à disposition les troupes et le tonnage nécessaires pour soutenir les efforts alliés en méditerranée.
Des visites protocolaires se déroulent à Tokyo, à Kyoto et à Osaka. L'amitié franco-japonaise est célébrée par quelques photographes et des déclarations de coopération sont proclamées tout le long du séjour du vieux diplomate, dont l'embonpoint ne résiste pas à la cuisine locale. Lorsqu'il n'est pas aux toilettes à déverser ses intestins en territoire étranger, il rencontre le gratin politique et militaire de Tokyo. Au-delà du symbolique, une série de documents est rédigée par les attachés français à Tokyo. Ils rassurent les prétentions de Tokyo vis-à-vis de ses conquêtes en Asie du Sud-Est et demande officiellement l'assistance japonaise en Mésopotamie.
Si la France n'est pas engagée en Mésopotamie, Émile Combes, en vieux briscard, essaye de distiller l'idée d'une création d'un corps expéditionnaire japonais sur le front du Moyen-Orient. Il ne sait pas encore si la diplomatie britannique saura cueillir cette opportunité en Mésopotamie. Dans le cas échéant, il se pourrait que la France puisse défendre l'idée d'une opération navale de grande ampleur en Syrie. La visite diplomatique d’Émile Combes se termine dans les quartiers généraux de la marine japonaise. Il connaît l'avidité des amiraux japonais et leur volonté de se recouvrir de prestige en surclassant leurs rivaux de l'armée ; cette rencontre reste tiède et Combes se demande sincèrement si la marine japonaise sera disposée à mettre à disposition les troupes et le tonnage nécessaires pour soutenir les efforts alliés en méditerranée.
Dernière édition par Aetius le Mar 19 Juil 2022 - 17:56, édité 1 fois
Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
République Française
Les rouages de l'industrie de guerre française
Les rouages de l'industrie de guerre française
Albert Thomas trifouille sa moustache et gratte sa bedaine. Depuis son entrée au gouvernement, le jeune socialiste de 37 ans est occupé à organiser la production d'armement ; son rôle déterminant lui a valu sa nomination en tant que ministre. En tant que travailleur acharné, il s'est entouré d'ingénieurs pour composer son cabinet afin de mobiliser les grandes entreprises et surtout les petits industriels pour répondre aux besoins énormes de la guerre contre l'Allemagne. Il s'appuie sur les services du ministère et sur deux collaborateurs et amis, François Simiand, adjudant de territoriale affecté au sous-secrétariat et Mario Roques, rappelé du front pour le cabinet du ministre, ainsi que sur quelques collaborateurs, dont Émile Hugoniot, ingénieur au Service industriel du cabinet, Maurice Halbwachs ou William Oualid. Mais très vite, ses efforts, de créer des arsenaux nationaux, s'avèrent infructueux : à Roannes, la production est engloutie par la bataille de la Somme. Il faut plus, beaucoup plus pour répondre à l'appétit de cette satanée guerre.
Cet échec permet l'ascension de Louis Loucheur, un ingénieur devenu sous-secrétaire à l'artillerie. Albert Thomas et Louis Loucheur sont des partisans de la production totale, même si le socialiste ne souscrit pas à l'irrespect chronique des directives de Loucheur au droit du travail. Cette vision totaliste de la production industrielle s'explique par les demandes exorbitantes du C.Q.G. : ils demandent 200 000 obus de 75 par jour et 100 000 obus de 105 par jour. En ce mois de décembre 1916, la mobilisation des travailleurs et des travailleuses au sein de l'industrie de guerre atteint presque le million. Pourtant, cela ne suffit toujours pas, le C.Q.G. se plaint déjà de la supériorité de feu des Allemands à Verdun. Il faut dire que les 150 tonnes d'obus au km2 expliquent sûrement la défaite française.
Albert Thomas se tourne donc vers le Comité des Forges, pour obtenir les faveurs tissu industriel du petit patronat. Le représentants du Comité des Forges obtiennent des séances quotidiennes au sein du Ministère de Thomas ; le Ministre quant à lui, contrôle le Comité en divisant la production munitionnaire en différentes régions. Un chef de production est nommé pour chaque région, ce dernier doit s'assurer que les usines de sa région disposent de l'outillage et des matières premières nécessaires pour optimiser la production d'armement.
Le temps presse pour Albert Thomas qui obtient du Parlement, réuni en comité secret, la réquisition de l'outillage de l'industrie civile nécessaire à l'usinage d'obus. Surtout, il obtient la levée d'un impôt industriel exceptionnel avec un effet rétroactif remontant jusqu'à 1914. L’impôt prélève de 50 % jusqu'à 80 % les bénéficies exceptionnels des industries en temps de guerre.
Cette manne financière permet de construire de nouvelles fabriques à munitions et d'investir dans les parcs d'artillerie pré-existants.
Le C.Q.G. souhaite également améliorer la mobilité de son armée dans l'espoir d'une reprise de la guerre de mouvement en faveur de la France. Albert Thomas s'efforce de rationaliser la production de camions en Normandie et dans le bassin parisien. Des commandes sont également passées à l'étranger, les usines ford reçoivent des commandes de plusieurs milliers de camions. La mission du colonel Estienne porte également ses fruits puisque Schneider et Cie devrait produire 150 blindés d'ici avril 1917 dans les usines de sa filiale SOMUA. Ce blindé léger est en concurrence avec le Tracteur A produit à Saint-Chamond, destiné à détruire les positions de mitrailleuses ennemies avec son canon de 75. Cette boîte de conserve est équipée d'un moteur de locomotive Panhard et Levassor. FAMH espère produire 50 exemplaires pour les offensives de printemps.
Dans le même temps, les compagnies Z pullulent sur le champ de bataille et les obus d'ypérite sont crachés par l'industrie française. Ce qui ne manque pas de provoquer un nombre important d'intoxications et d'accidents de travail au sein des arsenaux de la république. Albert Thomas, contre l'avis de Loucheur, décide de la création de plusieurs organismes de médecine de travail et des indemnisations conséquentes. Il est temps pour le jeune socialiste de démontre que l'organisation socialiste du travail est compatible avec la réalité de la guerre. Dans le même temps, de nombreuses organisations des travailleuses naissent à l'arrière. Albert Thomas devra conjuguer sa politique industrielle avec la pression sociale qui monte.
Dans les diners mondains, Albert Thomas se compare à Sisyphe. La pierre retombe et il la remonte à chaque fois. C'est un cycle sans fin de missives du C.Q.G. dénombrant les pénuries en munition ; mais le travailleur acharné sait qu'il construit au-delà de la guerre et que son labeur n'est pas uniquement destiné aux tueries d'aujourd'hui.
Cet échec permet l'ascension de Louis Loucheur, un ingénieur devenu sous-secrétaire à l'artillerie. Albert Thomas et Louis Loucheur sont des partisans de la production totale, même si le socialiste ne souscrit pas à l'irrespect chronique des directives de Loucheur au droit du travail. Cette vision totaliste de la production industrielle s'explique par les demandes exorbitantes du C.Q.G. : ils demandent 200 000 obus de 75 par jour et 100 000 obus de 105 par jour. En ce mois de décembre 1916, la mobilisation des travailleurs et des travailleuses au sein de l'industrie de guerre atteint presque le million. Pourtant, cela ne suffit toujours pas, le C.Q.G. se plaint déjà de la supériorité de feu des Allemands à Verdun. Il faut dire que les 150 tonnes d'obus au km2 expliquent sûrement la défaite française.
Albert Thomas se tourne donc vers le Comité des Forges, pour obtenir les faveurs tissu industriel du petit patronat. Le représentants du Comité des Forges obtiennent des séances quotidiennes au sein du Ministère de Thomas ; le Ministre quant à lui, contrôle le Comité en divisant la production munitionnaire en différentes régions. Un chef de production est nommé pour chaque région, ce dernier doit s'assurer que les usines de sa région disposent de l'outillage et des matières premières nécessaires pour optimiser la production d'armement.
Le temps presse pour Albert Thomas qui obtient du Parlement, réuni en comité secret, la réquisition de l'outillage de l'industrie civile nécessaire à l'usinage d'obus. Surtout, il obtient la levée d'un impôt industriel exceptionnel avec un effet rétroactif remontant jusqu'à 1914. L’impôt prélève de 50 % jusqu'à 80 % les bénéficies exceptionnels des industries en temps de guerre.
Cette manne financière permet de construire de nouvelles fabriques à munitions et d'investir dans les parcs d'artillerie pré-existants.
Le C.Q.G. souhaite également améliorer la mobilité de son armée dans l'espoir d'une reprise de la guerre de mouvement en faveur de la France. Albert Thomas s'efforce de rationaliser la production de camions en Normandie et dans le bassin parisien. Des commandes sont également passées à l'étranger, les usines ford reçoivent des commandes de plusieurs milliers de camions. La mission du colonel Estienne porte également ses fruits puisque Schneider et Cie devrait produire 150 blindés d'ici avril 1917 dans les usines de sa filiale SOMUA. Ce blindé léger est en concurrence avec le Tracteur A produit à Saint-Chamond, destiné à détruire les positions de mitrailleuses ennemies avec son canon de 75. Cette boîte de conserve est équipée d'un moteur de locomotive Panhard et Levassor. FAMH espère produire 50 exemplaires pour les offensives de printemps.
Dans le même temps, les compagnies Z pullulent sur le champ de bataille et les obus d'ypérite sont crachés par l'industrie française. Ce qui ne manque pas de provoquer un nombre important d'intoxications et d'accidents de travail au sein des arsenaux de la république. Albert Thomas, contre l'avis de Loucheur, décide de la création de plusieurs organismes de médecine de travail et des indemnisations conséquentes. Il est temps pour le jeune socialiste de démontre que l'organisation socialiste du travail est compatible avec la réalité de la guerre. Dans le même temps, de nombreuses organisations des travailleuses naissent à l'arrière. Albert Thomas devra conjuguer sa politique industrielle avec la pression sociale qui monte.
Dans les diners mondains, Albert Thomas se compare à Sisyphe. La pierre retombe et il la remonte à chaque fois. C'est un cycle sans fin de missives du C.Q.G. dénombrant les pénuries en munition ; mais le travailleur acharné sait qu'il construit au-delà de la guerre et que son labeur n'est pas uniquement destiné aux tueries d'aujourd'hui.
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Re: République Française
République Française
Manipulations germaniques
Manipulations germaniques
Aristide Briand dénonce avec la plus grande des fermetés la création d'un État fantoche polonais. L'Empire allemand détourne les nationalismes slaves de ses oppresseurs. Le Quai d'Orsay l'assure : le combat des peuples slaves libres se fait auprès des armées françaises et des armées russes.
Le bureau franco-britannique des affaires navales
Le C.Q.G. souhaite envoyer une délégation d'officiers de marine à Londres pour chapeauter la création d'un bureau franco-britannique des affaires navales. Avec la déconfiture de la marine civile britannique, il apparaît indispensable que les alliés se coordonnent à mener un ensemble d'opérations conjointes pour libérer le Royaume-Uni de l'étau des U-boote allemands. Une autre problématique devra être traitée par les alliés : l'entrée en guerre de l'Espagne et la menace qu'elle implique sur le ravitaillement du front de l'Ouest. La France doit mobiliser le Royale pour protéger son commerce méditerranéen avec ses colonies et fermer l'ensemble des routes terrestres passant par l'Espagne. Les navires français sont priés de quitter les ports espagnols pour éviter les saisies de guerre.
La France aiderai également le Royaume-Uni à lutter contre la guerre sous-marine. Elle propose la mise en place de mission navale italienne, grecque et japonaise en méditerranée pour assurer la protection des navires et le ravitaillement du front égyptien.
La France aiderai également le Royaume-Uni à lutter contre la guerre sous-marine. Elle propose la mise en place de mission navale italienne, grecque et japonaise en méditerranée pour assurer la protection des navires et le ravitaillement du front égyptien.
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Re: République Française
République Française
Mattéo l'Espagnol
Mattéo l'Espagnol
Une petite ferme à Armissan, non loin de Narbonne, 4 janvier 1917
Mattéo a quitté l'enfer de la Somme et les bras réconfortants d'Amélie pour la veille maison familiale. Il repeint méthodiquement le bateau de son père, mort d'une insuffisance rénale une décennie de cela. La poitrine enchantée d'Amélie a laissé place au visage ridé de sa mère, qui s'affermit de sévérité avec l'âge. "Si ton père te voyait, la bonne affaire ! Participer à une guerre futile, toi, fils d'anarchiste ! Tu étais réformé par ton origine espagnole, mais il fallait que tu fasses le malin". Maman était comme ça, elle obligeait son fils à repeindre le bateau paternel tous les ans. Après le souper, il s'éclipsa pour le bistrot du coin.
Un petit bistrot à Armissan, non loin de Narbonne, 4 janvier 1917
Le Paulin, c'était un brave parmi les braves. Il était le premier à partir pour le front. Ils étaient revenu avec des éclats dans les yeux, éclopé par la guerre et l'un des premiers à montrer que la guerre était une garce à tout le monde. Mattéo s'approcha de lui et s'exclama.
"Alors on ne trinque plus avec les copains ?
- Ah, c'est pas vrai, ah ! Putain de dieu, il s'en est sorti ! Ah, mon salaud ! Mon petit salopard ! t'en es revenu, t'es moins con que je le pensais ! Mais t'as grossi, ma vache ?
- Et toi, mon petit père, comment tu vas ?
- Écoute, je vois moins de misères mais j'entends toujours autant de conneries. Léon ! Deux pinçons. Bon, écoute l'ami, j'ai quelque chose à te dire. Augustin et Criquet sont derrière, ils ont un travail, très bien payé. C'est dangereux, mais ça peut t'éviter de retourner en Picardie l'ami. Viens, je te fais rentrer."
Il bascula à l'arrière de la boutique, Jean-Michel le "Criquet" avec ses cuisses étroites attaquait son quatrième canon.
"Oh mon con, voilà Mattéo, il est vivant putain ! Assieds toi, on parlait justement politique.
- Criquet ! Mon salopard !
- Capitaine Criquet pour toi ! Je suis plus un merdeux désormais, j'ai mes tickets auprès du cinquième bureau du C.Q.G. désormais.
- Tu parles !
- Je t'assure, on m'envoie passer des armes auprès des Catalans. Tu veux en être ?
- Si j'ai une pension ..."
Augustin, releva ses lunettes et s'écria :
"Mais vous êtes fous ! Je partage la douleur du peuple espagnol d'être embarqué dans cette guerre, mais en tant que français, nous devons rester neutres.
- Ah t'es pas un rad-soc pour rien mon con. Mattéo, tiens, va reprendre un canon, je vais t'en dire un peu plus."
Sur une plage sauvage narbonnaise, 5 janvier 1917
Dans le voile de la nuit matinale, Gus vociférait "je vous en prie ! ne partez pas". Mais Mattéo prenait la mer avec Criquet, le bateau de son père fièrement repeint en rouge était plein d'armes, d'espoirs et de drames.
Mattéo a quitté l'enfer de la Somme et les bras réconfortants d'Amélie pour la veille maison familiale. Il repeint méthodiquement le bateau de son père, mort d'une insuffisance rénale une décennie de cela. La poitrine enchantée d'Amélie a laissé place au visage ridé de sa mère, qui s'affermit de sévérité avec l'âge. "Si ton père te voyait, la bonne affaire ! Participer à une guerre futile, toi, fils d'anarchiste ! Tu étais réformé par ton origine espagnole, mais il fallait que tu fasses le malin". Maman était comme ça, elle obligeait son fils à repeindre le bateau paternel tous les ans. Après le souper, il s'éclipsa pour le bistrot du coin.
Un petit bistrot à Armissan, non loin de Narbonne, 4 janvier 1917
Le Paulin, c'était un brave parmi les braves. Il était le premier à partir pour le front. Ils étaient revenu avec des éclats dans les yeux, éclopé par la guerre et l'un des premiers à montrer que la guerre était une garce à tout le monde. Mattéo s'approcha de lui et s'exclama.
"Alors on ne trinque plus avec les copains ?
- Ah, c'est pas vrai, ah ! Putain de dieu, il s'en est sorti ! Ah, mon salaud ! Mon petit salopard ! t'en es revenu, t'es moins con que je le pensais ! Mais t'as grossi, ma vache ?
- Et toi, mon petit père, comment tu vas ?
- Écoute, je vois moins de misères mais j'entends toujours autant de conneries. Léon ! Deux pinçons. Bon, écoute l'ami, j'ai quelque chose à te dire. Augustin et Criquet sont derrière, ils ont un travail, très bien payé. C'est dangereux, mais ça peut t'éviter de retourner en Picardie l'ami. Viens, je te fais rentrer."
Il bascula à l'arrière de la boutique, Jean-Michel le "Criquet" avec ses cuisses étroites attaquait son quatrième canon.
"Oh mon con, voilà Mattéo, il est vivant putain ! Assieds toi, on parlait justement politique.
- Criquet ! Mon salopard !
- Capitaine Criquet pour toi ! Je suis plus un merdeux désormais, j'ai mes tickets auprès du cinquième bureau du C.Q.G. désormais.
- Tu parles !
- Je t'assure, on m'envoie passer des armes auprès des Catalans. Tu veux en être ?
- Si j'ai une pension ..."
Augustin, releva ses lunettes et s'écria :
"Mais vous êtes fous ! Je partage la douleur du peuple espagnol d'être embarqué dans cette guerre, mais en tant que français, nous devons rester neutres.
- Ah t'es pas un rad-soc pour rien mon con. Mattéo, tiens, va reprendre un canon, je vais t'en dire un peu plus."
Sur une plage sauvage narbonnaise, 5 janvier 1917
Dans le voile de la nuit matinale, Gus vociférait "je vous en prie ! ne partez pas". Mais Mattéo prenait la mer avec Criquet, le bateau de son père fièrement repeint en rouge était plein d'armes, d'espoirs et de drames.
Le France mobilise à l'encontre de l'Espagne
La France mobilise la Royale pour sécuriser ses routes méditerranéennes, en concomitance avec la Royal Navy. La flotte française se tient également prête à sécuriser certaines prises littorales en cas de réussite de ses opérations clandestines à Catalogne, un tonnage conséquent est réservé à des opérations amphibies. La France mobilise un corps d'armée de 150 000 hommes prélevés un peu partout en métropole, ajouté à ça des troupes mixtes de Nouvelle-Calédonie, d'Indochine et d'Afrique Équatoriale issues de la réforme de conscription coloniale. L'Armée française dispose de 40 000 hommes à l'ouest (QG : Biarritz), 50 000 hommes au centre (QG :Tarbes) et 150 000 à l'est (QG : Narbonne). Des officiers de Nice sont envoyés en Algérie pour former une division de marche zouave destinée à envahir le Rif espagnol. Deux brigades mauritaniennes sont pris en main par des officiers spahis provenant de Casablanca et saisiront le Sahara occidental. Une brigade de tirailleurs gabonais demandent l'assistance de troupes belges pour saisir la Guinée espagnole.
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Re: République Française
République Française
La République en Catalogne
La République en Catalogne
L'insurrection catalane est immédiatement prise au sérieux par le C.Q.G., pour ainsi dire, c'est le cinquième bureau qui est à l'origine du succès éclatant des rebelles catalans à Barcelone, nombreux sont armés de fusils Lebel et certains portent les mêmes casques que les poilus. Il n'empêche que la position des milices catalanes n'est pas sécurisée. La troisième escadre de la Royale, commandée par Frédéric Paul Moreau (cuirassé Jauréguiberry, croiseurs Jeanne d’Arc, Guichen, Desaix, Dupleix, D’Entrecasteaux, D’Estrées I) longe les côtes catalanes appuyant les troupes rebelles partout où elles ont besoin du feu de la république. Les croiseurs français ont la lourde tâche d'étouffer la contrebande de guerre avant qu'elle ne naisse et de bloquer toutes opérations navales espagnoles qui menaceraient Barcelone. Un navire hôpital arrive à Barcelone ; d'autres cargos arrivent en masse pour armer les forces catalanes et leur offrir l'appui logistique de la République.
Émile Combes arrive à Barcelone, une entrevue secrète est décidé avec les principaux représentants catalans dans son navire.
Si les responsables catalans l'acceptent, la France mettra à disposition une mission militaire en Catalogne. Une division d'infanterie débarquera à Barcelone pour sécuriser Girona. Les troupes catalanes recevront de l'équipement personnel et des armes lourdes de la part de la République Française ; et s'il manque du personnel, la France apportera des sections de mitrailleuse lourde, des compagnies du génie militaire et des brigades d'artillerie au sein de la nouvelle armée catalane
pour renforcer sa combativité et son opérationnalité.
Émile Combes arrive à Barcelone, une entrevue secrète est décidé avec les principaux représentants catalans dans son navire.
- La République Française reconnaît immédiatement la pleine indépendance de l’État Catalan.
- La République Française se porte garante de l'intégrité territoriale de l’État Catalan face aux forces armées espagnoles.
- La République Française reconnaît l’État Catalan comme un belligérant à part entière de la Grande Guerre, à ce titre, elle recevra le statut de vainqueur lors des accords de paix.
Si les responsables catalans l'acceptent, la France mettra à disposition une mission militaire en Catalogne. Une division d'infanterie débarquera à Barcelone pour sécuriser Girona. Les troupes catalanes recevront de l'équipement personnel et des armes lourdes de la part de la République Française ; et s'il manque du personnel, la France apportera des sections de mitrailleuse lourde, des compagnies du génie militaire et des brigades d'artillerie au sein de la nouvelle armée catalane
pour renforcer sa combativité et son opérationnalité.
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Re: République Française
Victoire française à Reims
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Victoire française en Lorraine
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Re: République Française
Défaite française en Espagne et échec de la saisie de l'empire colonial espagnol
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Re: République Française
République Française
La tranchée des espoirs (Part I)
La tranchée des espoirs (Part I)
Paris est un métronome, évoluant au gré des nouvelles du front. Des véritables bouffées d'oxygène alimentent la ville lumière alors qu'elle s'était éteinte une première fois en 1914 et une seconde fois en 1916 après la chute de Verdun. Les spectres de Verdun s'éloignent avec le temps et les victoires françaises égrainées cet hiver. L'armée allemande a été stoppée à trois reprises : à Saint-Didier, à Reims et à Nancy. Trois victoires semées pour gagner la guerre, le poilu français avance dans ses tranchées, empruntant les sentiers de la gloire et de la victoire.
Le gouvernement d'Aristide Briand tient miraculeusement bon. Tout n'a pas été facile pour le Président du Conseil. Efficace et laborieux, il n'a jamais cessé de se battre et il n'a jamais baissé les yeux face à Clemenceau, le Tombeur des Ministères qui l'accable de défaitisme. Après la chute de Joffre et la suppression du post de Chef des Armées, Louis Franchet d'Espèrey est adoubé par Liautey, le ministre de la guerre. Le général est à la tête du Groupe d'Armées de l'Est. Il est l'un des artisans du miracle de la Marne, de la prise Péronne par les troupes françaises engagées sur la Somme et des victoires hivernales françaises. Franchet d'Espèrey tient d'une main de fer ses hommes.
La bataille de Saint-Didier est douloureuse de désertions et de mutineries ; c'est pour cela que l'état-major réagit durement lorsque la moitié d'un bataillon se mutine lorsqu'il refuse de monter au front lors des assauts urbains allemands sur Reims. L'histoire des mutins du 49e bataillon d'infanterie est passée sous silence, six d'entre eux sont fusillés pour l'exemple dans les semaines qui suivent. L'offensive allemande en Lorraine est payée par le prix du sang, il semblerait toutefois que l’opiniâtreté du poilu soit revenue avec les victoires. Malgré les 200 000 morts sur les champs lorrains, le poilu tient bon et ne se mutine plus. Des actes de désertion demeurent. Dans l'armée française, de nombreux soldats s'infligent des mutilations volontaires pour quitter le front. Mais les médecins militaires décèlent ces blessures par les traces de poudre entourant le point d'entrée de la balle, et les intéressés sont sévèrement punis. Franchet d'Espèrey mène déjà sa troisième réforme du régime des permissions pour tuer dans l’œuf le phénomène et remonter le moral de ses troupes. La discipline de fer de Franchet d'Espèrey n'élude pas son charisme et sa popularité, les soldats s'exclament "ils ne passeront pas !" lors des inspections du général. Et ce dernier compte capitaliser de sa réputation défensive pour s'arroger la sympathie des poilus : le territoire de la République est sacralisé et le chef du C.Q.G. a promis qu'il ne reculerait jamais. Sur l'année 1917, 500 hommes sont arrêtés, tous les officiers et sous-officiers qui reculent devant l'offensive sont punis de huit jours d'arrêt.
Le gouvernement d'Aristide Briand tient miraculeusement bon. Tout n'a pas été facile pour le Président du Conseil. Efficace et laborieux, il n'a jamais cessé de se battre et il n'a jamais baissé les yeux face à Clemenceau, le Tombeur des Ministères qui l'accable de défaitisme. Après la chute de Joffre et la suppression du post de Chef des Armées, Louis Franchet d'Espèrey est adoubé par Liautey, le ministre de la guerre. Le général est à la tête du Groupe d'Armées de l'Est. Il est l'un des artisans du miracle de la Marne, de la prise Péronne par les troupes françaises engagées sur la Somme et des victoires hivernales françaises. Franchet d'Espèrey tient d'une main de fer ses hommes.
La bataille de Saint-Didier est douloureuse de désertions et de mutineries ; c'est pour cela que l'état-major réagit durement lorsque la moitié d'un bataillon se mutine lorsqu'il refuse de monter au front lors des assauts urbains allemands sur Reims. L'histoire des mutins du 49e bataillon d'infanterie est passée sous silence, six d'entre eux sont fusillés pour l'exemple dans les semaines qui suivent. L'offensive allemande en Lorraine est payée par le prix du sang, il semblerait toutefois que l’opiniâtreté du poilu soit revenue avec les victoires. Malgré les 200 000 morts sur les champs lorrains, le poilu tient bon et ne se mutine plus. Des actes de désertion demeurent. Dans l'armée française, de nombreux soldats s'infligent des mutilations volontaires pour quitter le front. Mais les médecins militaires décèlent ces blessures par les traces de poudre entourant le point d'entrée de la balle, et les intéressés sont sévèrement punis. Franchet d'Espèrey mène déjà sa troisième réforme du régime des permissions pour tuer dans l’œuf le phénomène et remonter le moral de ses troupes. La discipline de fer de Franchet d'Espèrey n'élude pas son charisme et sa popularité, les soldats s'exclament "ils ne passeront pas !" lors des inspections du général. Et ce dernier compte capitaliser de sa réputation défensive pour s'arroger la sympathie des poilus : le territoire de la République est sacralisé et le chef du C.Q.G. a promis qu'il ne reculerait jamais. Sur l'année 1917, 500 hommes sont arrêtés, tous les officiers et sous-officiers qui reculent devant l'offensive sont punis de huit jours d'arrêt.
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Re: République Française
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La tranchée des espoirs (Part II)
La tranchée des espoirs (Part II)
L'ensemble de classe politique française est néanmoins consciente du danger que suscitent les offensives allemandes sur le front de l'Ouest. Verdun est tombé, la principale place forte de la République est indispensable pour les dispositifs défensifs français et irremplaçable dans le cœur des poilus. Une telle vulnérabilité militaire et politique est constamment exploitée par Clemenceau qui traite Aristide Briand par tous les noms. La fronde s'intensifie avec la révolution de mars, la gauche est stigmatisée. Clemenceau jubile en ce mois d'avril quand il découvre que Liautey démissionne du gouvernement Briand V après une échauffourée avec le parlement. Quelques jours plus tard, Briand échoue devant le parlement à présenter un nouveau gouvernement. Considéré comme un Président du Conseil efficace, peu de parlementaires veulent voir partir Aristide Briand. Pourtant, Aristide Briand n'arrive plus à faire face à la fronde de Clemenceau et il sait que ce n'est qu'une question de temps avant qu'un hypothétique gouvernement Briand VI se fragilise encore une fois.
Après une réunion arrosée au cognac avec Raymond Poincaré, Aristide Briand remet officiellement sa démission. Volteface et coup de tonnerre dans l'Assemblée lorsque Raymond Poincaré appelle Paul Deschanel à présenter un gouvernement. Alors qu'Alexandre Ribot ou Georges Clemenceau étaient présentés comme les seuls hommes à pouvoir fabriquer un gouvernement d'union sacrée, Aristide Briand parvient à placer un dernier pion. Un coup de maître qui permet au gouvernement Deschanel de présenter un équilibre des forces allant de la SFIO jusqu'à l'Union Républicaine. Aristide Briand depuis le Quai d'Osay conserve une influence feutrée sur Deschanel qui souhaite maintenir les dialogues entre les différentes factions politiques. Il permet aussi à la SFIO de conserver quelques postes, notamment le ministère à l'armement de Thomas. Le ministère de la guerre est incarné par Paul Painlevé.
Après une réunion arrosée au cognac avec Raymond Poincaré, Aristide Briand remet officiellement sa démission. Volteface et coup de tonnerre dans l'Assemblée lorsque Raymond Poincaré appelle Paul Deschanel à présenter un gouvernement. Alors qu'Alexandre Ribot ou Georges Clemenceau étaient présentés comme les seuls hommes à pouvoir fabriquer un gouvernement d'union sacrée, Aristide Briand parvient à placer un dernier pion. Un coup de maître qui permet au gouvernement Deschanel de présenter un équilibre des forces allant de la SFIO jusqu'à l'Union Républicaine. Aristide Briand depuis le Quai d'Osay conserve une influence feutrée sur Deschanel qui souhaite maintenir les dialogues entre les différentes factions politiques. Il permet aussi à la SFIO de conserver quelques postes, notamment le ministère à l'armement de Thomas. Le ministère de la guerre est incarné par Paul Painlevé.
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Re: République Française
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La déconfiture
L'armée française est en pleine déconfiture. La moitié de l'armée est hors de combat. La majorité des soldats mutins refusent de monter en ligne, tout en acceptant de tenir leur position défensive. Des bruits d'insoumissions "à bas la guerre !" se font entendre dans les tranchées françaises.
Un tel état de délabrement ne peut être permis. Franchet d'Espèrey est sur le front pour mettre fin à l'état de mutinerie généralisée. Les refus d’obéissance s'amoncellent dans le secteur de Juvigny ; il faut dire que le poilu Français est soumis à un traitement inhumain : les maladies, le climat, les éclats d'obus et le vacarme germanique. Rien ne l'épargne. Ainsi, Franchet d'Esèrey frappe d'une main souple via plusieurs mesures visant à améliorer le sort des poilus, concernant entre autres les cantonnements, la nourriture, les tours de permissions ...
Son autre main tape durement. La loi du 27 avril 1916 prévoyant que « tous les tribunaux militaires [...] pourront, à l'avenir, en temps de paix et même en temps de guerre, admettre des circonstances atténuantes » est abrogée pour les actes de « rébellion, insubordination et embauchage de militaires ». Les conseils de guerre condamnent à tout-va, près de 600 poilus sont condamnés à mort. Le tiers est déjà exécuté. Des condamnations mineures touchent les déserteurs par mutilation.
De son côté, le G.Q.G. est en émoi. Les correspondances avec l'état-major britannique sont houleuses. L'armée française annonce que la 5e Armée et la 6 Armée ne peuvent plus se battre. Le secteur de l'Aisne est délaissé par l'armée française au profit de la BEF. Le C.Q.G. annonce également que le Royaume-Uni devra porter sa "nouvelle armée" à 200 000 hommes supplémentaires pour protéger ses nouveaux secteurs. L'armée française se concentre sur le secteur lorrain et la ville de Reims. Ces deux objectifs sont verrouillés par quatre Groupes d'Armées dont les effectifs sont remaniés pour éviter les faiblesses structurelles.
Les relations avec le nouveau gouvernement provisoire russe ne sont pas au beau fixe non plus. Maurice Sarrail vient d'arrêter les brigades russes qui refusaient de se battre sur le front de Salonique. Pour éviter que les mutineries ne contaminent le front de Salonique avec des idées bolchéviques, le corps expéditionnaire russe est déporté en Algérie.
La fin du mois est marquée par la nomination de Foch à la tête des armées françaises. Il déclare que l'armée française ne conduira plus aucune offensive avant l'arrivée de la force expéditionnaire américaine et la mise en service des chars FT-17. Pétain de son côté, reprend le rôle de pacificateur de Franchet d'Espèrey en promettant la fin des offensives pour atténuer le désespoir des poilus.
Un tel état de délabrement ne peut être permis. Franchet d'Espèrey est sur le front pour mettre fin à l'état de mutinerie généralisée. Les refus d’obéissance s'amoncellent dans le secteur de Juvigny ; il faut dire que le poilu Français est soumis à un traitement inhumain : les maladies, le climat, les éclats d'obus et le vacarme germanique. Rien ne l'épargne. Ainsi, Franchet d'Esèrey frappe d'une main souple via plusieurs mesures visant à améliorer le sort des poilus, concernant entre autres les cantonnements, la nourriture, les tours de permissions ...
Son autre main tape durement. La loi du 27 avril 1916 prévoyant que « tous les tribunaux militaires [...] pourront, à l'avenir, en temps de paix et même en temps de guerre, admettre des circonstances atténuantes » est abrogée pour les actes de « rébellion, insubordination et embauchage de militaires ». Les conseils de guerre condamnent à tout-va, près de 600 poilus sont condamnés à mort. Le tiers est déjà exécuté. Des condamnations mineures touchent les déserteurs par mutilation.
De son côté, le G.Q.G. est en émoi. Les correspondances avec l'état-major britannique sont houleuses. L'armée française annonce que la 5e Armée et la 6 Armée ne peuvent plus se battre. Le secteur de l'Aisne est délaissé par l'armée française au profit de la BEF. Le C.Q.G. annonce également que le Royaume-Uni devra porter sa "nouvelle armée" à 200 000 hommes supplémentaires pour protéger ses nouveaux secteurs. L'armée française se concentre sur le secteur lorrain et la ville de Reims. Ces deux objectifs sont verrouillés par quatre Groupes d'Armées dont les effectifs sont remaniés pour éviter les faiblesses structurelles.
Les relations avec le nouveau gouvernement provisoire russe ne sont pas au beau fixe non plus. Maurice Sarrail vient d'arrêter les brigades russes qui refusaient de se battre sur le front de Salonique. Pour éviter que les mutineries ne contaminent le front de Salonique avec des idées bolchéviques, le corps expéditionnaire russe est déporté en Algérie.
La fin du mois est marquée par la nomination de Foch à la tête des armées françaises. Il déclare que l'armée française ne conduira plus aucune offensive avant l'arrivée de la force expéditionnaire américaine et la mise en service des chars FT-17. Pétain de son côté, reprend le rôle de pacificateur de Franchet d'Espèrey en promettant la fin des offensives pour atténuer le désespoir des poilus.
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