République Française
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Re: République Française
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Percée allemande vers Reims
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Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
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La France accède à toutes les demandes du gouvernement américain
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Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
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Le Général Pétain est en charge de la défense de Reims. Si la ville tient miraculeusement depuis 6 mois face aux nombreux assauts allemands, la rupture du front à Chalons rend intenable la capitale de Champagne. L'armée française élabore donc le plan XIX. La ville est évacuée (de nombreux civils sont déjà partis avec l'offensive allemande de 1916) et les troupes françaises se préparent à quitter Reims. L'armée française se retira dès le début de l'offensive allemande, en faisant sauter les ponts et en feignant la déconfiture. Ce leurre devrait permettre à l'armée française de se replier derrière la Vesle où les défenses commencent à être érigée. Pétain espère que l'armée allemande sera surprise et que son offensive se déséquilibrera d'elle-même. Le plan exige déjà un lourd tribu : la ville de Reims. Le parlement réuni en comité secret, grince déjà des dents ...
Dernière édition par Aetius le Mer 10 Aoû 2022 - 23:47, édité 2 fois
Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
République Française
Les Catalans se massent pour saluer l'armée française
Les Catalans se massent pour saluer l'armée française
Pax hispanica
Le spectre de la guerre s'éloigne en Espagne. Un théâtre d'opération entier vient de s'effondrer, l'Allemagne, en dépit de ses brillantes victoires en France, ne peut pas empêcher la capitulation de son allié espagnol. La France, sous la pression militariste prussienne, traite l'Espagne avec un certain égard. Pour ainsi dire, la capitulation espagnole était une condition vitale pour éviter l'effondrement du Front de l'Ouest ; la déroute militaire espagnole est ainsi limitée par les dividendes géopolitiques dont disposent le gouvernement provisoire espagnol lors des tractations diplomatiques à Paris. Les diplomates espagnols ont été invités à Argenteuil après l'acceptation du cessez-le-feu par la France. L'ébauche du traité d’Argenteuil est soumis à l’approbation du gouvernement espagnol.
Les possessions espagnoles ultra-marines sont saisies par les gouvernements alliés. Le Portugal revendique l'ensemble de l'empire colonial espagnol, il est cependant jugé inapte pour maintenir une autorité sur le continent. Ainsi les annexions portugaises se limitent à des prétentions insulaires : les îles Canaries (liées à l'archipel de Madère) et les îles guinéennes équatoriales (associées la colonie de Sao Tomé). La France rafle l'intégralité du Maroc et la partie continentale de Rio Muni. Les Baléares restent sous souveraineté espagnole. Les Britanniques inquiets de l'annexion française du Rif obtiennent un moratoire sur le statut de Tanger et Ceuta, les deux villes seront placées sous un mandat international. L'Italie obtient également des garanties diplomatiques sur les deux villes, alors que l'Espagne pourrait conserver une influence sur les deux villes à condition qu'elle respecte le traité d'Argenteuil.
La frontière entre le Portugal et l'Espagne demeure intacte. Par contre, l'indépendance de la Catalogne - garantie par la République Française et le Royaume d'Italie - sera actée par le traité d'Argenteuil. En délimitant les frontières catalanes, le traité d'Argenteuil assure le contrôle de Valence aux autorités espagnoles. Cependant, ces dernières perdent accès à Urgell et de ce fait le condominium franco-espagnol d'Andorre est révoqué. La France ne reconnaît pas l'indépendance des provinces basques de l'Espagne. Enfin, les frontières entre la France et l'Espagne ne bougeront pas.
Les possessions espagnoles ultra-marines sont saisies par les gouvernements alliés. Le Portugal revendique l'ensemble de l'empire colonial espagnol, il est cependant jugé inapte pour maintenir une autorité sur le continent. Ainsi les annexions portugaises se limitent à des prétentions insulaires : les îles Canaries (liées à l'archipel de Madère) et les îles guinéennes équatoriales (associées la colonie de Sao Tomé). La France rafle l'intégralité du Maroc et la partie continentale de Rio Muni. Les Baléares restent sous souveraineté espagnole. Les Britanniques inquiets de l'annexion française du Rif obtiennent un moratoire sur le statut de Tanger et Ceuta, les deux villes seront placées sous un mandat international. L'Italie obtient également des garanties diplomatiques sur les deux villes, alors que l'Espagne pourrait conserver une influence sur les deux villes à condition qu'elle respecte le traité d'Argenteuil.
La frontière entre le Portugal et l'Espagne demeure intacte. Par contre, l'indépendance de la Catalogne - garantie par la République Française et le Royaume d'Italie - sera actée par le traité d'Argenteuil. En délimitant les frontières catalanes, le traité d'Argenteuil assure le contrôle de Valence aux autorités espagnoles. Cependant, ces dernières perdent accès à Urgell et de ce fait le condominium franco-espagnol d'Andorre est révoqué. La France ne reconnaît pas l'indépendance des provinces basques de l'Espagne. Enfin, les frontières entre la France et l'Espagne ne bougeront pas.
- Carte:
Dans l'ébauche du traité d'Argenteuil, la République Française précise que l'armée espagnole devra abattre ses principales lignes fortifiées et démilitariser ses frontières. Le complexe militaro-industriel espagnol est maintenu à flot par les commandes françaises. L'Armée Espagnole est limitée à un contingent de 150 000 hommes, une réduction de moitié de ses effectifs. La Garde Civile espagnole est limitée à 80 000 hommes. Une partie du matériel espagnol, d'origine allemande notamment, est détourné vers le front de l'Ouest. Le statut de la marine espagnole demeure indéfini. Les Britanniques s'apprêtent déjà à saisir les deux cuirassés espagnols pour son efforts de guerre. Concernant les réparations financières, l'Espagne devrait s'en tirer à bon compte. En effet, les réparations de guerre espagnoles seront annulées si le complexe militaro-industriel espagnol participe à l'effort de guerre allié.
La France laisse une partie ses troupes en Espagne, conjointement avec l'armée portugaise. Les communications, totalement secrètes, entre le gouvernement provisoire espagnol et la république française assurent le soutien de l'armée française aux autorités provisoires. L'armée française mate les révoltes basques des régions qu'elle occupe déjà et pourra assister l'Espagne pour maintenir l'ordre partout où elle est en difficulté. Concernant la question de l'armée d'Afrique, la majorité de ses effectifs étant encerclés par les armées françaises, la France promet au gouvernement civil espagnol qu'elle peut désamorcer la menace séditieuse en fonction des demandes espagnoles. Dans des conversations privées, Malvy demande aux ministres espagnols s'ils désirent écarter des officiers du centre du pouvoir ...
La France laisse une partie ses troupes en Espagne, conjointement avec l'armée portugaise. Les communications, totalement secrètes, entre le gouvernement provisoire espagnol et la république française assurent le soutien de l'armée française aux autorités provisoires. L'armée française mate les révoltes basques des régions qu'elle occupe déjà et pourra assister l'Espagne pour maintenir l'ordre partout où elle est en difficulté. Concernant la question de l'armée d'Afrique, la majorité de ses effectifs étant encerclés par les armées françaises, la France promet au gouvernement civil espagnol qu'elle peut désamorcer la menace séditieuse en fonction des demandes espagnoles. Dans des conversations privées, Malvy demande aux ministres espagnols s'ils désirent écarter des officiers du centre du pouvoir ...
Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
République Française
Il n'existe plus qu'une seule issue diplomatique pour la France
Il n'existe plus qu'une seule issue diplomatique pour la France
Un nouveau départ
« La France ne tombera pas cette année ». Une communication du Général Franchet d’Espèrey. Une phrase salvatrice et inespérée, ornant les journaux parisiens au petit matin du 27 octobre 1917. Le frêle Paul Deschanel aurait aimé recevoir cette note libératrice plus tôt. Il se voit encore, la veille, engloutir avec véhémence sa boîte d’anxiolytique et descendre une bouteille de cognac tel un tyrolien. Sa dernière bouteille de Cognac et il le pensait sincèrement. Seulement, cette soirée brumeuse ne fut pas la dernière et il émergea le matin, la bouche pâteuse et les jambes engourdies. Quelques minutes, plus tard, il descendit de son train de nuit du mauvais pied. Quelques vieux os cassés et une lettre de démission qu’il remit à Raymond Poincaré. Il ne serait ni l’homme de la victoire ni l’homme de la défaite.
Un brouhaha incessant émane de l'Assemblée nationale. Les réminiscences défaitistes de 1870 font lever les hommes, saliver les sophistes et délirer les idéologues. Le plan XIX n’a que trop bien marché et les troupes françaises, en désertant Reims, ont déserté le reste de la Champagne et la Lorraine. La situation se rétablit quelque peu, alors qu’Épinal, dernier sanctuaire de la Sainte République, repousse une à une les offensives allemandes. La situation semble désastreuse, mais il faut bien que quelqu’un reprenne la tête du Conseil.
Après quatre jours de huis clos, Paul Painlevé est appelé par Raymond Poincaré pour composer son gouvernement. Le républicain-socialiste, ancien dreyfusard, abandonne le ministère de la guerre pour devenir l’artisan du sursaut français. Il parvient, par l’intermédiaire d’Aristide Briand également républicain-socialiste, à obtenir l’allégeance des radicaux et de la SFIO.
Les socialistes seront la clé du succès de Painlevé, Albert Thomas demeure le seul homme à maintenir la cohésion des classes laborieuses dans l’industrie de l’armement. Paul Faure, de la SFIO, prend le patronage de l’économie. Mais celui qui fait une entrée fracassante au gouvernement, c’est George Clémenceau, proche des radicaux-indépendants. Opposant féroce à Briand, le Tigre de la République annonce finalement son ralliement au gouvernement avec la ferme intention d’en découdre avec les Allemands, il reçoit le ministère de la guerre. Aristide Briand se maintient aux Quai d’Orsay, la relation entre les deux hommes s’annoncent tumultueuse.
Paul Painlevé a du pain sur la planche, il doit remobiliser un pays entier. Reims est tombé. Nancy est tombée. Avec ces deux villes, la France perd son accès à une partie de son industrie. Elle y perd sa dignité. Et son armée fait pâle figure.
Un brouhaha incessant émane de l'Assemblée nationale. Les réminiscences défaitistes de 1870 font lever les hommes, saliver les sophistes et délirer les idéologues. Le plan XIX n’a que trop bien marché et les troupes françaises, en désertant Reims, ont déserté le reste de la Champagne et la Lorraine. La situation se rétablit quelque peu, alors qu’Épinal, dernier sanctuaire de la Sainte République, repousse une à une les offensives allemandes. La situation semble désastreuse, mais il faut bien que quelqu’un reprenne la tête du Conseil.
Après quatre jours de huis clos, Paul Painlevé est appelé par Raymond Poincaré pour composer son gouvernement. Le républicain-socialiste, ancien dreyfusard, abandonne le ministère de la guerre pour devenir l’artisan du sursaut français. Il parvient, par l’intermédiaire d’Aristide Briand également républicain-socialiste, à obtenir l’allégeance des radicaux et de la SFIO.
Les socialistes seront la clé du succès de Painlevé, Albert Thomas demeure le seul homme à maintenir la cohésion des classes laborieuses dans l’industrie de l’armement. Paul Faure, de la SFIO, prend le patronage de l’économie. Mais celui qui fait une entrée fracassante au gouvernement, c’est George Clémenceau, proche des radicaux-indépendants. Opposant féroce à Briand, le Tigre de la République annonce finalement son ralliement au gouvernement avec la ferme intention d’en découdre avec les Allemands, il reçoit le ministère de la guerre. Aristide Briand se maintient aux Quai d’Orsay, la relation entre les deux hommes s’annoncent tumultueuse.
Paul Painlevé a du pain sur la planche, il doit remobiliser un pays entier. Reims est tombé. Nancy est tombée. Avec ces deux villes, la France perd son accès à une partie de son industrie. Elle y perd sa dignité. Et son armée fait pâle figure.
Dans un discours au parlement, Paul Painlevé s’annonce optimiste quant à la victoire finale. Action de propagande et mesures symboliques, le président du Conseil s’attarde désormais à reprendre en main son pays, en pleine déconfiture morale.
« À mesure que la guerre avance, vous voyez se développer la crise morale qui est la terminaison de toutes les guerres. L'épreuve matérielle des forces armées, les brutalités, les violences, les rapines, les meurtres, les massacres en tas, c'est la crise morale à laquelle aboutit l'une ou l'autre partie. Celui qui peut moralement tenir le plus longtemps est le vainqueur. Le vainqueur, c'est celui qui peut, un quart d'heure de plus que l'adversaire, croire qu'il n'est pas vaincu.
Alors je marcherai, messieurs, malgré vos insultes et votre ignominie. Je marcherai vers la victoire en maintenant le moral du pays. Messieurs, toute ma politique tend à ce but : maintenir le moral du peuple français à travers une crise qui est la pire de toute son histoire.
Je marcherai pour abattre le défaitisme partout où il se trouve. J’ai frappé fort, en éloignant Louis Malvy de mon gouvernement, dès que j’ai appris qu’il était un relais de défaitisme au sein de l’Union Sacrée.
J’ai, en accord avec le Président Raymond Poincaré, mené une procédure judiciaire contre Mata Hari ! Le symbole de la trahison et de l’intelligence à l’ennemi. Une cocotte naïve et vénale qui poignarda nos poilus avec une véhémence sans précédent. Demain, elle sera exécutée. Exécutée sur l’autel de notre république ! Tous les traîtres, les déserteurs et les lâches se présenteront sur cet autel et expieront leurs crimes de lèse-nation. Et je continuerai à avoir du sang dans la main ; il faut maintenir ce pays uni. Je marcherai, jusqu’à ce que ce sang devienne celui-ci du Kaiser en personne !
Gloire à la République ! Vive la France ! »
« À mesure que la guerre avance, vous voyez se développer la crise morale qui est la terminaison de toutes les guerres. L'épreuve matérielle des forces armées, les brutalités, les violences, les rapines, les meurtres, les massacres en tas, c'est la crise morale à laquelle aboutit l'une ou l'autre partie. Celui qui peut moralement tenir le plus longtemps est le vainqueur. Le vainqueur, c'est celui qui peut, un quart d'heure de plus que l'adversaire, croire qu'il n'est pas vaincu.
Alors je marcherai, messieurs, malgré vos insultes et votre ignominie. Je marcherai vers la victoire en maintenant le moral du pays. Messieurs, toute ma politique tend à ce but : maintenir le moral du peuple français à travers une crise qui est la pire de toute son histoire.
Je marcherai pour abattre le défaitisme partout où il se trouve. J’ai frappé fort, en éloignant Louis Malvy de mon gouvernement, dès que j’ai appris qu’il était un relais de défaitisme au sein de l’Union Sacrée.
J’ai, en accord avec le Président Raymond Poincaré, mené une procédure judiciaire contre Mata Hari ! Le symbole de la trahison et de l’intelligence à l’ennemi. Une cocotte naïve et vénale qui poignarda nos poilus avec une véhémence sans précédent. Demain, elle sera exécutée. Exécutée sur l’autel de notre république ! Tous les traîtres, les déserteurs et les lâches se présenteront sur cet autel et expieront leurs crimes de lèse-nation. Et je continuerai à avoir du sang dans la main ; il faut maintenir ce pays uni. Je marcherai, jusqu’à ce que ce sang devienne celui-ci du Kaiser en personne !
Gloire à la République ! Vive la France ! »
Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
Percée allemande à Nancy et à Reims, les Allemands s'arrêtent après avoir sécurisé un bon morceau de la Lorraine
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Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
Abandon
Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
Reprise
Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
République Française
Miel ou Mort (Part I)
Miel ou Mort (Part I)
« LES ALLEMANDS MARCHENT SUR PARIS ». Les titres des journaux parisiens écument le pavé crasseux de la capitale, tels des sceaux ensanglantés ils marquent toute une ville dans sa chair. Quatre-vingt-mille Parisiens prennent la route, parfois sans leurs effets personnels. Plus loin, la Marne ressemble à un charnier. Les troupes françaises sont débordées par l’offensive allemande, d’une rare témérité. Les Allemands devaient penser que les Français étaient aussi mûrs qu’une pomme s’apprêtant à tomber au sol. Au lieu de cela, les Français se battent avec la force du désespoir et tous les enfants marchent au secours de la patrie.
Sur le croiseur Châteaurenault, Pierrot regarde le métal et la vapeur fendre une mer tumultueuse. Voilà quatre mois qu’il commande un bataillon des Nouvelles-Hébrides. Les troupes coloniales sont meurtries, la mine déconfite, après une marche fuyante de 200 km. Voilà qu’elles doivent se battre en France. Mais pourquoi accourir sur le front quand la défaite est certaine ? 300 000 vétérans de Salonique arrivent sur le front. Ils sont tous convaincus que la guerre est déjà perdue.
Amédée est savoyard. Il a honte de ces racines italiennes. Engagé pendant 18 mois sur le front alpin, le chasseur de haute montagne prétend désormais que les Italiens sont une souillure à l’Europe, corrompus par des siècles de trahisons et de candaulisme. Il marche, encore et encore, pour défendre une patrie qu’il a choisi d’adopter. 35 000 alpins se donnent rendez-vous à Reims.
Paul-Émile revient du front ibérique. Il sait que les Allemands ne sont pas froussards comme les Espagnols, il ne veut pas aller sur le front. Mais Eugénie, sa bien-aimée, habite à Compiègne. Il ne laissera pas sa femme à la merci des Freikorps. 300 000 vétérans d’Espagne débarquent en Champagne.
« Ils sont là ! Oh, putain, ils sont tous glabres comme des puceaux ! Regarde, ce ne sont pas des poilus ça ». Les « petits de l’année zéro »débarquent dans les tranchées. Ils sont accueillis par les mines circonspectes des poilus. Franchet d’Espèrey vient de déclarer la mobilisation des jeunes gens nés en 1900, qu’ils aient 18 ans ou non. 470 000 minots arrivent sur le front.
Franchet d’Espérey commande ses troupes avec la force du désespoir. Au petit matin du 4 février, il émet la lettre « Miel ou Mort ». La lettre évoque « la nécessité de la victoire » et la « mort certaine de la République et de la France » si les Allemands gagnent la troisième bataille de la Marne. Dès 7 heures du matin, les officiers lisent la lettre. L’intégralité des officiers de l’Armée française reçoit l’ordre « de ne pas céder de terrain à l’ennemi ». Les officiers qui se rendent coupables d’un acte défaitiste, à savoir un ordre de réédition ou un ordre de retraite, seront pendus. Les soldats français doivent se battre, qu’ils soient encerclés ou non.
La situation est désespérée pour l’artillerie française. Près de 900 canons lourds manquent à l’appel, capturées par les Allemands, qui doivent sûrement produire des obus aux normes françaises à Nancy. Mais Albert Thomas ne désespère pas, il remet les bouchées doubles et offre, via des commandes à Washington et l’occupation des usines basques, les obus suffisants à Mangin pour organiser de nouvelles unités de canons de 75. La France répond systématiquement aux avancées allemandes par des contre-offensives rapides et appuyées par les canons de 75, mobiles et disponibles. La France ne possède quasiment plus de chars lourds, détruits par les Français pour éviter leur capture à Reims. Elle doit se contenter de l’entrée en service du fameux char FT. Franchet d’Esperey les jette dans la bataille avec le concours des canons de 75, en espérant qu’ils ne soient pas capturés par l’ennemi.
Les divisions aériennes françaises s’en tirent mieux que les escadrilles britanniques, belges et américaines. Cependant, l’Allemagne dispose toujours de la supériorité aérienne. La mise en service de deux nouvelles daé parviendra peut-être à stopper l’hégémonie des compatriotes du Baron Rouge.
La troisième bataille de la Marne est âpre. La France s’y jette la tête la première, envoyant l’intégralité de ses forces, du poilu téméraire jusqu’à la bonne bouille au cul glabre. Un véritable chant du cygne pour la République, une oraison funèbre que les plus chanceux pourront peut-être chanter.
Sur le croiseur Châteaurenault, Pierrot regarde le métal et la vapeur fendre une mer tumultueuse. Voilà quatre mois qu’il commande un bataillon des Nouvelles-Hébrides. Les troupes coloniales sont meurtries, la mine déconfite, après une marche fuyante de 200 km. Voilà qu’elles doivent se battre en France. Mais pourquoi accourir sur le front quand la défaite est certaine ? 300 000 vétérans de Salonique arrivent sur le front. Ils sont tous convaincus que la guerre est déjà perdue.
Amédée est savoyard. Il a honte de ces racines italiennes. Engagé pendant 18 mois sur le front alpin, le chasseur de haute montagne prétend désormais que les Italiens sont une souillure à l’Europe, corrompus par des siècles de trahisons et de candaulisme. Il marche, encore et encore, pour défendre une patrie qu’il a choisi d’adopter. 35 000 alpins se donnent rendez-vous à Reims.
Paul-Émile revient du front ibérique. Il sait que les Allemands ne sont pas froussards comme les Espagnols, il ne veut pas aller sur le front. Mais Eugénie, sa bien-aimée, habite à Compiègne. Il ne laissera pas sa femme à la merci des Freikorps. 300 000 vétérans d’Espagne débarquent en Champagne.
« Ils sont là ! Oh, putain, ils sont tous glabres comme des puceaux ! Regarde, ce ne sont pas des poilus ça ». Les « petits de l’année zéro »débarquent dans les tranchées. Ils sont accueillis par les mines circonspectes des poilus. Franchet d’Espèrey vient de déclarer la mobilisation des jeunes gens nés en 1900, qu’ils aient 18 ans ou non. 470 000 minots arrivent sur le front.
Franchet d’Espérey commande ses troupes avec la force du désespoir. Au petit matin du 4 février, il émet la lettre « Miel ou Mort ». La lettre évoque « la nécessité de la victoire » et la « mort certaine de la République et de la France » si les Allemands gagnent la troisième bataille de la Marne. Dès 7 heures du matin, les officiers lisent la lettre. L’intégralité des officiers de l’Armée française reçoit l’ordre « de ne pas céder de terrain à l’ennemi ». Les officiers qui se rendent coupables d’un acte défaitiste, à savoir un ordre de réédition ou un ordre de retraite, seront pendus. Les soldats français doivent se battre, qu’ils soient encerclés ou non.
La situation est désespérée pour l’artillerie française. Près de 900 canons lourds manquent à l’appel, capturées par les Allemands, qui doivent sûrement produire des obus aux normes françaises à Nancy. Mais Albert Thomas ne désespère pas, il remet les bouchées doubles et offre, via des commandes à Washington et l’occupation des usines basques, les obus suffisants à Mangin pour organiser de nouvelles unités de canons de 75. La France répond systématiquement aux avancées allemandes par des contre-offensives rapides et appuyées par les canons de 75, mobiles et disponibles. La France ne possède quasiment plus de chars lourds, détruits par les Français pour éviter leur capture à Reims. Elle doit se contenter de l’entrée en service du fameux char FT. Franchet d’Esperey les jette dans la bataille avec le concours des canons de 75, en espérant qu’ils ne soient pas capturés par l’ennemi.
Les divisions aériennes françaises s’en tirent mieux que les escadrilles britanniques, belges et américaines. Cependant, l’Allemagne dispose toujours de la supériorité aérienne. La mise en service de deux nouvelles daé parviendra peut-être à stopper l’hégémonie des compatriotes du Baron Rouge.
La troisième bataille de la Marne est âpre. La France s’y jette la tête la première, envoyant l’intégralité de ses forces, du poilu téméraire jusqu’à la bonne bouille au cul glabre. Un véritable chant du cygne pour la République, une oraison funèbre que les plus chanceux pourront peut-être chanter.
Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
République Française
L'Italie n'est plus un allié
Brouille sur le front
L'Italie n'est plus un allié
Brouille sur le front
Franchet d'Espèrey est constamment harcelé par le commandant du corps expéditionnaire italien en France. Il se plaint régulièrement du sabotage français, ralentissant le retour des soldats italiens en Italie. La majorité des pièces d'artillerie ont été saisies par la France. Les soldats italiens commencent à faire l'inventaire des pertes et à préparer leur départ, ils constatent la perte d'une partie de leurs camions. Les heurts entre Italiens et Français deviennent de plus en plus fréquents. Certains Italiens enterrent les mitrailleuses et les obus pour éviter les saisies françaises. Améglio, furieux porte l'affaire devant le Quai d'Orsay, les diplomates franco-italiens tentent de trouver une solution pour accélérer le retour pacifique des Italiens. Ce qui est sûr, c'est qu'une solution à cette controverse majeure ne passera pas les états-majors respectifs de l'Italie et de la France qui entretiennent des relations exécrables depuis l'armistice sur le front italien.
L'assassinat de Pigalle
David Fogalli marche dans les rues de Pigalle, il ressort d'un cabaret réputé. Jamais il n'a été aussi déçu par Pigalle. Les artistes afro-américains affluent en masse dans la capitale française, depuis la déclaration de la guerre signée par le congrès américain. Moi, David Fogalli, je ne participerai pas à la mort de la civilisation française ! L'ambassadeur italien longe les ruelles sombres de Paris, en compagnie de son garde du corps, le Caporal Farani.
En arrivant devant leur sublime Maybach, une explosion détone. Il tombe à la renverse. Il regarde la visage de son cher Farani, le visage ravagés par les éclats de carrosserie. Il rampe au sol pendant quelques secondes. Avant qu'une brique ne s'abatte sur son genou. Il se tourne et aperçoit son agresseur, un homme masqué et gras lui martyrisait la jambe. Son os sorti du genou et une effluve de sang immacula son pantalon de velours.
"Tu aimes les briques Françaises, sombre rital ?
- per favore, ho i soldi, non uccidermi"
La brique s'abattit sur son visage, il ne sentait plus la douleur à la jambe. Ses pensées étaient plus lentes, ils n'arrivaient plus à comprendre ce qu'il se passait, il était déjà aveugle d'un œil. La lumière vint au cinquième coup de brique.
En arrivant devant leur sublime Maybach, une explosion détone. Il tombe à la renverse. Il regarde la visage de son cher Farani, le visage ravagés par les éclats de carrosserie. Il rampe au sol pendant quelques secondes. Avant qu'une brique ne s'abatte sur son genou. Il se tourne et aperçoit son agresseur, un homme masqué et gras lui martyrisait la jambe. Son os sorti du genou et une effluve de sang immacula son pantalon de velours.
"Tu aimes les briques Françaises, sombre rital ?
- per favore, ho i soldi, non uccidermi"
La brique s'abattit sur son visage, il ne sentait plus la douleur à la jambe. Ses pensées étaient plus lentes, ils n'arrivaient plus à comprendre ce qu'il se passait, il était déjà aveugle d'un œil. La lumière vint au cinquième coup de brique.
La lettre grise
Le meurtre de l'ambassadeur italien à Paris, d'une trentaine de coup de brique, est un véritable choc pour la communauté italienne en France. Ces derniers devaient déjà faire aux drames des émeutes anti-italiennes dans le sud-est de la France ; une charge anti-émeute de la police française dans le port de Nice ayant provoqué une dizaine de noyades. Désormais, les spectres d'une véritable guérilla politique entre les deux ministères français et italiens se profilent. Camille Barrère, un italophile de grande renommée, essaye par-dessus tout de calmer le jeu à Rome. Depuis quelques semaines, il démontre la qualité de l'enquête policière sur le crime de Pigalle à ses homologues italiens. Cette dernière avance l'hypothèse d'un crime politique d'extrême droite et Barrère promets une détente dans les prochains mois. Mais il est terrassé par l'inculture crasse de ses collègues du Quai d'Orsay. Après de longs mois de tensions entre les deux services diplomatiques, il est contraint de remettre la "lettre grise". Une série de sanctions à l'égard de l'Italie :
- Saisie de l'intégralité de la production militaire française à destination de l'Italie, y compris des 390 aéronefs à destination de l'aéronautique italienne. La France ne prévoit pas de procédures de remboursement.
- Saisie des capitaux en France d'une trentaine de capitaines de l'industrie de l'armement italienne. Le préjudice s'élève à 60 millions de francs.
- La France participe à l'embargo décrété par le président Hugues.
- Certains bien immobiliers de la Maison de Savoie sont saisis.
- La grande majorité du personnel diplomatique et politique italien, est renvoyé à Rome, qu'il soit localisé en France ou dans son empire colonial (Tanger y compris).
Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
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Miel ou Mort (Part II)
Miel ou Mort (Part II)
Avec un élan tonitruant, le général Franchet d'Espèrey ouvre les portes battantes de la Salle du Congrès, au château de Versailles. Voilà deux mois que les deux chambres du Parlement ont quitté Paris pour la ville du Roi-Soleil pour le plus grand bonheur des journaux satyriques. Une entrée aussi fracassante dans cette Haute Cour dorée pose un problème de respect de la procédure démocratique sans équivoque, à ceci près que le chef des armées françaises est là pour une bonne raison. La contre-attaque du Général Charles Mangin forte de 1,9 millions d'homme, de 2 000 pièces de canon de 75 et de 900 chars FT, est un véritable succès. L'armée allemande qui avançait dans un premier temps, est en reflux, son offensive mal préparée se heurte à la résistance opiniâtre de la 6e Armée Britannique du Field Marshal Sir William Robert Robertson et au déluge du feu du Groupe d'Armées de Réserve de Mangin.
Pour l'ensemble de cette situation, Franchet d'Espèrey intervient dans l'ordre du jour du Parlement pour mettre fin au vote de l'exil du Parlement à Bordeaux. Une décision qui se relève aujourd'hui inutile. Gaston Doumergue, entourés d'éminents membres du G.Q.G proclame que la séance est levée. Paul Deschanel exulte et une hourra vrombit dans la Salle du Congrès.
Paul Painlevé, Gaston Doumergue et Louis Franchet d'Espèrey marchent dans les jardins symétriques à la française. Le programme est clair. L'Assemblée doit se préparer à lever une série de mesures : l'exil du gouvernement à Bordeaux est levé, l'état de siège de Paris doit être également levé et la mobilisation des gueules cassées pour la défense de la ville n'est plus une nécessité. Les biens exceptionnels de la République, confiés aux services impériaux de Sir Robertson, ne seront pas transférés à Londres. Mais cela n'est pas le plus important. La France doit lever des crédits de guerre exceptionnels pour financer sa prochaine offensive et faire plier l'Allemagne. Les agendas des parlementaires français et des ministres du gouvernement français sont déjà remplis ; ils espèrent capitaliser sur leur relation avec quelques banques américaines pour stabiliser la situation bancaire de la France. La France va devoir lever de nouveaux fonds auprès de sa population et les crédits de guerre seront le nerf de la victoire finale.
Surtout, il va falloir trouver les effectifs pour une telle offensive. Si les quatre divisions aériennes françaises ont désormais la supériorité aérienne au-dessus de la région parisienne, la France ne peut rivaliser avec l'Allemagne sur tout les fronts d'autant que les Belges, les Britanniques et les Américains sont de bien piètres pilotes. Sur terre, l'artillerie française manque de pièces lourdes. L'artillerie légère, mobile et dévastatrice, devra être régénérée pour répéter l'effort. Les blindés, eux, sont la grande satisfaction du gouvernement de Painlevé puisque Albert Thomas est parvenu - par une série de mesure d'impôts industriels et de réquisition sur le petit patronat - à élever la production des chars FT à 15 unités par jour. Dès lors, une reprise des offensives en août, impliquerait l'utilisation de 2 100 chars FT.
La situation est plus compliquée pour l'infanterie. La mobilisation des "jeunes de l'année zéro" et le retour de l'Armée Française en Ibérie et de l'Armée Française en Orient permettent à la France d’élever ses effectifs à trois millions d'hommes sur le front de l'Ouest. Il est probable qu'un tel ordre de bataille soit intenable et que les pertes ne soient pas toujours remplacées. D'autant plus que les troupes coloniales ne seront pas mobilisées pour les offensives de 1918. En effet, les 600 000 soldats coloniaux pèsent lourds sur l'Empire colonial français. Joost Van Vollenhoven, gouverneur général d'Afrique Occidentale Française ne mache pas ses mots :
« Les opérations de recrutement qui ont eu lieu de 1914 à 1917 en AOF ont été excessives dans leurs résultats comme dans leurs méthodes... Aucun nouveau recrutement n'est possible tant que la Colonie ne sera pas complètement en mains et que la population n'aura pas repris une suffisante confiance en nous pour ne plus redouter les abus du récent passé. Je vous supplie, Monsieur le Ministre, de ne pas donner l'ordre de procéder à de nouveaux recrutements de troupes noires. Vous mettriez ce pays à feu et à sang. Vous le ruineriez complètement et ce, sans aucun résultat. Nous sommes allés non seulement au-delà de ce qui était sage, mais au-delà de ce qu'il était possible de demander à ce pays. ».
Paul Painlevé recommande à René Resnard, ministre des Colonies, de laisser couler la situation. Les refus de mobilisation des gouverneurs des Colonies sont problématiques. Mais la France n'a pas les moyens de mobiliser à l'outre-mer quand l'essentiel de sa marine est occupée à extirper les ressources industrielles espagnoles pour l'effort de guerre français. La France devra compter sur toutes ses forces vives pour mener une offensive ... Les jeunes gens de l'année zéro ne seront pas démobilisés. Un vent de colère souffle sur les foyers français et la république est au bord du gouffre. Franchet d'Espèrey est persuadé que l'armée française est désormais une force intenable pour l'Allemagne, mais elle est surtout une force intenable pour la France elle-même. Entretenir une telle puissance est un coût que Paul Painlevé ne pourra pas supporter bien longtemps ...
Pour l'ensemble de cette situation, Franchet d'Espèrey intervient dans l'ordre du jour du Parlement pour mettre fin au vote de l'exil du Parlement à Bordeaux. Une décision qui se relève aujourd'hui inutile. Gaston Doumergue, entourés d'éminents membres du G.Q.G proclame que la séance est levée. Paul Deschanel exulte et une hourra vrombit dans la Salle du Congrès.
Paul Painlevé, Gaston Doumergue et Louis Franchet d'Espèrey marchent dans les jardins symétriques à la française. Le programme est clair. L'Assemblée doit se préparer à lever une série de mesures : l'exil du gouvernement à Bordeaux est levé, l'état de siège de Paris doit être également levé et la mobilisation des gueules cassées pour la défense de la ville n'est plus une nécessité. Les biens exceptionnels de la République, confiés aux services impériaux de Sir Robertson, ne seront pas transférés à Londres. Mais cela n'est pas le plus important. La France doit lever des crédits de guerre exceptionnels pour financer sa prochaine offensive et faire plier l'Allemagne. Les agendas des parlementaires français et des ministres du gouvernement français sont déjà remplis ; ils espèrent capitaliser sur leur relation avec quelques banques américaines pour stabiliser la situation bancaire de la France. La France va devoir lever de nouveaux fonds auprès de sa population et les crédits de guerre seront le nerf de la victoire finale.
Surtout, il va falloir trouver les effectifs pour une telle offensive. Si les quatre divisions aériennes françaises ont désormais la supériorité aérienne au-dessus de la région parisienne, la France ne peut rivaliser avec l'Allemagne sur tout les fronts d'autant que les Belges, les Britanniques et les Américains sont de bien piètres pilotes. Sur terre, l'artillerie française manque de pièces lourdes. L'artillerie légère, mobile et dévastatrice, devra être régénérée pour répéter l'effort. Les blindés, eux, sont la grande satisfaction du gouvernement de Painlevé puisque Albert Thomas est parvenu - par une série de mesure d'impôts industriels et de réquisition sur le petit patronat - à élever la production des chars FT à 15 unités par jour. Dès lors, une reprise des offensives en août, impliquerait l'utilisation de 2 100 chars FT.
La situation est plus compliquée pour l'infanterie. La mobilisation des "jeunes de l'année zéro" et le retour de l'Armée Française en Ibérie et de l'Armée Française en Orient permettent à la France d’élever ses effectifs à trois millions d'hommes sur le front de l'Ouest. Il est probable qu'un tel ordre de bataille soit intenable et que les pertes ne soient pas toujours remplacées. D'autant plus que les troupes coloniales ne seront pas mobilisées pour les offensives de 1918. En effet, les 600 000 soldats coloniaux pèsent lourds sur l'Empire colonial français. Joost Van Vollenhoven, gouverneur général d'Afrique Occidentale Française ne mache pas ses mots :
« Les opérations de recrutement qui ont eu lieu de 1914 à 1917 en AOF ont été excessives dans leurs résultats comme dans leurs méthodes... Aucun nouveau recrutement n'est possible tant que la Colonie ne sera pas complètement en mains et que la population n'aura pas repris une suffisante confiance en nous pour ne plus redouter les abus du récent passé. Je vous supplie, Monsieur le Ministre, de ne pas donner l'ordre de procéder à de nouveaux recrutements de troupes noires. Vous mettriez ce pays à feu et à sang. Vous le ruineriez complètement et ce, sans aucun résultat. Nous sommes allés non seulement au-delà de ce qui était sage, mais au-delà de ce qu'il était possible de demander à ce pays. ».
Paul Painlevé recommande à René Resnard, ministre des Colonies, de laisser couler la situation. Les refus de mobilisation des gouverneurs des Colonies sont problématiques. Mais la France n'a pas les moyens de mobiliser à l'outre-mer quand l'essentiel de sa marine est occupée à extirper les ressources industrielles espagnoles pour l'effort de guerre français. La France devra compter sur toutes ses forces vives pour mener une offensive ... Les jeunes gens de l'année zéro ne seront pas démobilisés. Un vent de colère souffle sur les foyers français et la république est au bord du gouffre. Franchet d'Espèrey est persuadé que l'armée française est désormais une force intenable pour l'Allemagne, mais elle est surtout une force intenable pour la France elle-même. Entretenir une telle puissance est un coût que Paul Painlevé ne pourra pas supporter bien longtemps ...
Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
République Française
Miel ou mort (part III)
La guerre apprend à tout perdre, et à devenir ce qu’on n’était pas. La France est transfigurée par l'effort de guerre. La contre-attaque du général Charles Mangin a été d'une efficacité sans pareil, les Français ont déblayé une offensive allemande mal pensée et mal préparée. Les 40 divisions françaises mobilisées par Mangin bloquent désormais les sempiternelles offensives allemandes. La France harcèle l'Allemagne, infiltrant ses tranchées et sabotant son ravitaillement. Cependant, l'armée française est exténuée par les combats et elle ne peut plus compter sur la sixième armée de Robertson à bout de souffle. Les Britanniques mobilisent leurs réserves et les unités américaines participent à leurs premières passes d'armes. Il faut dire que les Américains apprennent vite auprès des Britanniques. Certaines unités de U.S Marines pratiquent déjà la peaceful penetration, des opérations de guérilla inter-tranchées mises au point par les troupes de l'ANZAC. L'entrée en jeu des troupes américaines est une fierté pour le président Hughes qui arrive en trombe à Paris pour s'entretenir avec Paul Painlevé.
Une cérémonie est organisée à Paris, devant une foule parisienne qui fête le premier mois de la levée de l'état de siège. Hughes s'exprime auprès du récif de corail américain qui s'est solidement ancré à Paris. Diplomates, industriels, logisticiens, banquiers et officiers de l'armée écoutent avec attention les propos de Hugues, saluant l'efficacité des troupes alliées et l'arrivée prochaine de la victoire.
Quelques jours plus tard, Painlevé et Hughes arrivent à Parcay-Meslay - le camp d'aviation du U.S Air Service. Paul Painlevé énonce les quelques progrès réalisés par le corps expéditionnaire américain. Le chef des armées françaises, Franchet d'Espèrey, prétend que l'armée américaine vient de terminer son rodage et qu'elle peut assumer des secteurs entiers du front, en tant que force armée conduisant ses propres objectifs stratégiques. L'autonomisation des pilotes américains formés par leurs homologues français constitue la preuve des progrès réalisés par les américains en la matière. Le secteur de l'Oise est proposé à la force expéditionnaire américaine qui pourrait agrandir son théatre d'opération avec le temps. Concernant l'équipement des forces alliées, la France est revigorée par l'arrivée du Major General Leonard Wood. Les troupes françaises se battent mieux et la visite du président Hughes permet d'envisager la planification d'une offensive alliée à l'automne 1918. L'industrie française, bousculée en 1917, se remet dans les clous et se concentre sur l'équipement de la force expéditionnaire américaine. Ainsi, la France fournira :
Une cérémonie est organisée à Paris, devant une foule parisienne qui fête le premier mois de la levée de l'état de siège. Hughes s'exprime auprès du récif de corail américain qui s'est solidement ancré à Paris. Diplomates, industriels, logisticiens, banquiers et officiers de l'armée écoutent avec attention les propos de Hugues, saluant l'efficacité des troupes alliées et l'arrivée prochaine de la victoire.
Quelques jours plus tard, Painlevé et Hughes arrivent à Parcay-Meslay - le camp d'aviation du U.S Air Service. Paul Painlevé énonce les quelques progrès réalisés par le corps expéditionnaire américain. Le chef des armées françaises, Franchet d'Espèrey, prétend que l'armée américaine vient de terminer son rodage et qu'elle peut assumer des secteurs entiers du front, en tant que force armée conduisant ses propres objectifs stratégiques. L'autonomisation des pilotes américains formés par leurs homologues français constitue la preuve des progrès réalisés par les américains en la matière. Le secteur de l'Oise est proposé à la force expéditionnaire américaine qui pourrait agrandir son théatre d'opération avec le temps. Concernant l'équipement des forces alliées, la France est revigorée par l'arrivée du Major General Leonard Wood. Les troupes françaises se battent mieux et la visite du président Hughes permet d'envisager la planification d'une offensive alliée à l'automne 1918. L'industrie française, bousculée en 1917, se remet dans les clous et se concentre sur l'équipement de la force expéditionnaire américaine. Ainsi, la France fournira :
Les progrès militaires des alliés sont formidables et pourraient bien renverser le cours de la guerre, en défaveur de la France. Paul Painlevé évoque l'avenir avec Hughes. Considérant le président américain comme un homme à la pensée diplomatique fine et à la vision résolument novatrice des relations internationales, les dîners en tête-à-tête dans les hôtels particuliers de Tours sont une aubaine pour Painlevé. Le mathématicien est bouche bée face aux promesses de nouveau monde de l'Américain et très vite le sujet tourne autour de l'avenir du Moyen-Orient. L'accord Balfour-Briand n'est pas encore finalisé, les négociations s'éternisent à Aden. Cependant, son contenu est déjà présenté à Hughes. Si le POTUS n'a pas commenté en détail l'accord, il présente déjà la possibilité pour la France de se placer sous l'égide d'une "ligue des nations". Une idée novatrice qui soumettrait le Liban et le Lattaquié français à un régime d'obligations morales et financières à l'égard des peuples colonisés. "Une idée brillante qui plaira à Briand ! J'en parlerai à Lloyd". Hughes restera quelque temps en France pour soutenir Leonard Wood dans les épreuves qui s'annoncent.
- 2 150 canons de 75 mm,
- 1 684 canons d'autres calibres dont des 155 mm (comme les Schneider - photo ci-dessous),
- 57 % des canons à longue portée,
- la quasi-totalité des munitions d'artillerie,
- des dizaines de milliers de mitrailleuses (comme les Hotchkiss ci-dessous) et de fusils-mitrailleurs (modèle Chauchat),
- plus de 20 millions de cartouches,
- 81 % des avions, soit 4 881 appareils, notamment des SPAD et des Nieuport,
- la totalité des chars de combat, soit 260 véhicules (dont des Renault FT).
Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
https://chacunsonpays.forumgratuit.org/t9777-accords-de-balfour-briand#124032
Les accords de Balfour-Briand sont signés et révélés selon les préceptes américains de la diplomatie ouverte et publique.
Les accords de Balfour-Briand sont signés et révélés selon les préceptes américains de la diplomatie ouverte et publique.
Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
République Française
Le général Maurice Sarrail, face à l'inaction chronique de la république espagnole concernant la démobilisation de l'Armée d'Afrique, marche sur Valence avec 50 000 hommes.
Les officiers de l'Armée d'Afrique reçoivent la visite d'un aéronef français qui larguent des tracts sur la ville de Valence, une heure avant l'arrivée de Sarrail.
Les forces françaises d'occupation procèderont au désarmement et à la démobilisation de l'Armée d'Afrique, les soldats présents à Valence devront se rendre à l'autorité militaire française. Les armes seront répertoires et les hommes recevront leur permissions de retour à la vie civile. Les officiers coupables des massacres de Valence seront jugés par l'autorité militaire française. L'armée française répondra avec la plus grande des sévérités aux tentatives d'insoumission de l'Armée d'Afrique.
Les officiers de l'Armée d'Afrique reçoivent la visite d'un aéronef français qui larguent des tracts sur la ville de Valence, une heure avant l'arrivée de Sarrail.
Les forces françaises d'occupation procèderont au désarmement et à la démobilisation de l'Armée d'Afrique, les soldats présents à Valence devront se rendre à l'autorité militaire française. Les armes seront répertoires et les hommes recevront leur permissions de retour à la vie civile. Les officiers coupables des massacres de Valence seront jugés par l'autorité militaire française. L'armée française répondra avec la plus grande des sévérités aux tentatives d'insoumission de l'Armée d'Afrique.
Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
Réussite de la démobilisation de l'armée d'Afrique :
https://chacunsonpays.forumgratuit.org/t9783-en-cours-occupation-de-l-espagne#124223
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Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
République Française
Le refus de la démobilisation de l'Armée d'Afrique au mépris du traité d'Argenteuil et de la saisie de l'empire colonial espagnol est un terrible désaveu pour les idéalistes d'Argenteuil. Maurice Sarrail, conscient de la poudrière espagnole, se retire de Valence puis de Madrid. Il stationne désormais dans les pays basques où il s'assure du monopole industriel français le temps de la guerre. 20 000 hommes occupent la caserne de Pampelune. 10 000 hommes occupent la Catalogne pour former l'armée catalane et protéger l'intégrité de la jeune république. Dans le même veine, la république catalane reçoit comme promis quatre navires français : le croiseur lourd Surcouf est rappelé de Guinée pour être le navire amiral d'une flotte comprenant trois torpilleurs légers de classe D'Iberville.
20 000 hommes retournent en France.
Les trois généraux responsables des massacres de Valence, sont extradés en Catalogne.
Maurice Sarrail, envoie l'agenda vert à Madrid. La république espagnole reçoit la promesse du départ des troupes françaises dès la fin de la guerre avec l'Allemagne.
20 000 hommes retournent en France.
Les trois généraux responsables des massacres de Valence, sont extradés en Catalogne.
Maurice Sarrail, envoie l'agenda vert à Madrid. La république espagnole reçoit la promesse du départ des troupes françaises dès la fin de la guerre avec l'Allemagne.
Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: République Française
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