Accords de Balfour-Briand

République Française

Hussein et Faisal arrivent devant Aden, l'un des ports les plus achalandés du monde. Sous la férule britannique, la ville est un lieu idéal pour une rencontre tripartite entre les Hachémites, les Britanniques et les Français. Faisal est bien heureux d'être présent à la conférence d'Aden, d'autant que ses frères Ali, Abdullah et Zeid ne sont pas présents. De leurs côtés, les Britanniques sont représentés par le foreign secretary Lord Arthur Balfour, accompagné du Colonel T.E Lawrence dit Lawrence d'Arabie. Les Français parlent de la voix du ministre Aristide Briand, accompagné du Capitaine Rosario Pisario commandant de l'Armée arabe du nord, opérant à Jeddah. Le maréchal des logis Claude Prost, frère de lait de Hussein, est présent pour le compte du Chérif.

Après d'interminables débats sur la coordination des efforts alliés, notamment à propos du siège de Médine. Les alliés se réunissent autour d'un Mensaf préparés par la suite royale hachémite. Le repas est une bérézinade pour les Français puisque les Britanniques refusent les anciennes de revendications de la France en Syrie. Mais Aristide Briand, peu convaincu par le rôle traditionnel de la France en Syrie, balaye rapidement la question à la grande surprise des Britanniques. Les Français renoncent à établir une zone d'influence sur Damas et Alep. Et ce, pour le plus grand bonheur de Lord Balfour qui peut désormais garantir la création d'un État arabe unifié à Hussein.

De concerto, les Français et les Britanniques déroulent l'ensemble de leur projet commun pour le Moyen-Orient :

- Le Princa Faisal reçoit le trône de Syrie par le biais d'un Mandat britannique. La Syrie se compose des vilayets de Syrie, de Transjordanie et du nord de la Mésopotamie.
- Le Chérif Hussein reçoit le Royaume du Hedjaz, son royaume intégrera également les territoires de Jabal Shammar et les territoires saoudiens du Nedj. Ali deviendra l'héritier d'Hussein.
- La Palestine devient un zone internationale sous mandat britannique.
- Un Royaume d'Irak centré autour de al-Baṣrah émergera sous mandat britannique.
- Un mandat français s'établira à Lattaquié pour gouverner les populations alaouites, grecques et syriaques.
- Le Mont Liban passe sous mandat français.
- La Cicilie deviendra également un mandat français, sous la protection étroite de l'armée française en Orient.
- La France et le Royaume-Uni s'engagent à garantir les frontières de l'Arménie, en incluant Trébizonde et Van.

SYRIE | Balfour-Briand
Brève
Evènement

Hussein ben Ali signe officiellement l'accord Balfour-Briand. Il n'est pas ravi. Ses revendications d'une terre islamique indépendante (La Mecque, Médine) sont réalisées - il pourra également ajouter Jabal Shammar et le Nedj à son domaine royal. Il n'en demeure pas moins qu'il est extrêmement sceptique face à la création d'une grande Syrie arabe, regroupant les vilayets de Damas, de Homs, d'Alep, de Transjordanie et du nord de l'Irak. Il évoque pendant les négociations, un panarabisme de façade et incomplet devant les mandats britanniques d'Irak et de Palestine et les mandats français du Liban et de Lattaquié. Mais la majeure partie de la déception ne vient pas de là pour Hussein, le Shérif est déçu du comportement des Britanniques qui exploitent les divisions qui règnent entre ses enfants pour établir un mandat sur la Grande Syrie. Les Britanniques ont décidé de confier le trône syrien à Faisal, Abdullah n'aura probablement rien. Il sait qu'en signant les accords, il sécurise l'avenir du Hedjaz. Mais il sait aussi qu'en signant les accords, il signe le début des tensions internes au sein de son propre camp.

La réticence neutre de Hussein contraste avec la joie manifeste de Faisal. Bien évidemment, il aurait pu obtenir plus. Mais il sait qu'il aurait pu obtenir moins, surtout face à son frère et rival, Abdullah. Il sera le roi d'une Syrie unifiée. Pour l'instant, il serre les dents. Il entretient l'espoir que son alliance avec les Britanniques lui permette d'obtenir plus d'autonomie et de lorgner sur les territoires palestiniens. Faisal signe le traité.

Abdullah n'est pas associé à l'accord franco-britannique. Néanmoins, il apprend le contenu des négociations quelques jours après la signature de l'accord. Il fustige immédiatement les Britanniques ; la brouille est telle qu'il ne s'entretient plus avec T.E. Lawrence qu'il considère désormais comme un traitre. Abdullah, en réaction de l'accord, forme "la grande légion panarabe" ou "légion arabe". Il s'agit d'un regroupement politico-militaire qui vise à établir "l'unité réelle du monde arabe". Son alliance bricolée avec quelques milices bédouines, regroupe 10 000 hommes, les mieux entraînés et les plus aguerris de l'armée du Hedjaz. Abdullah poursuit son effort de guerre auprès des Britanniques, tout en s'opposant à l'établissement d'un mandat britannique sur la Syrie et la Palestine. Il sera probablement une épine dans le pied pour les Britanniques et pour Faisal dans les années à venir.

Le prince Zeid est déçu de ne pas être récompensé par le traité franco-britannique. Il embrasse le panarabisme par pur opportunisme. Zeid fonde le Bloc National (الكتلة الوطنية), une organisation politique transjordanienne. Il reçoit le soutien d'Auda Abu Tayi, un seigneur de guerre bédouin basé dans le désert de transjordanie. Grâce à ses moyens, il fonde une darak de 1 000 hommes. Il est proche de son frère Abdullah et pourrait s'allier avec lui contre les britanniques.