[En Cours] Occupation de l'Espagne

Déflagration :

L'intervention de l'armée française à Valence a causé la mort de 72 soldats espagnols, alors que la guerre est finie depuis déjà presque un an. Il s'agit du plus gros incident de l'occupation espagnole par les forces de l'Entente, et ce que la presse appelle "El baño de sangre valenciano" est sur toutes les lèvres.

Le gouvernement est dans une position difficile. Le Président, qui est également Premier Ministre par intérim et assure en réalité l'entièreté de la stabilité du Gouvernement Militaire Provisoire d'Union National, en place depuis le coup, est un ancien de l'Armée d'Afrique. Il y a en effet servi plusieurs années en qualité d'officier, avant un bref retour à la tête de la Guardia Civil en 1917, qui l'a propulsé à la tête du pays. Sur un plan personnel, les événements de Valence le touchent profondément, et le rendent fou furieux. Mais sur un plan national, une opposition frontale à la France de la part du gouvernement est impossible.

La France a cependant promis au gouvernement son départ après la fin de la guerre avec l'Allemagne. La nouvelle surprend tout de même un peu le gouvernement. Qui pensait sincèrement que la France resterait après la guerre ? Il ne s'agit que d'une confirmation. A moins que la France n'avait des intentions cachées envers l'Espagne, il semblait logique que les troupes en bleu quittent le pays au plus vite dès qu'elles n'auraient plus besoin d'assurer l'ordre et la production militaire.

Dans les rues espagnoles, en revanche, c'est une autre histoire. A la nouvelle que les soldats français avaient tués 72 soldats, des manifestations éclatent partout dans le pays. Rapidement le chiffre augmente à travers le bouche à oreille et les exagérations, et dans les rues de Séville on crie ¡Justicia para los 200! tandis qu'à Pampelune c'est plutôt "Nunca olvidaremos a nuestros 500 compañeros en Valencia" qui est inscrit sur des pancartes placées devant le quartier général français c'est-à-dire : Nous n'oublierons jamais nos 500 compagnons de Valence.

L'agitation est à son comble. Il faut dire que le pays est nerveux. Si la Guardia Civil a réussi à ce que les manifestations ne débordent pas, elle a surtout agit pour éviter que manifestants et soldats françaises se croisent, de peur qu'en cas de tirs de la part des soldats de Paris, la Guardia Civil n'ait à faire un choix. Plusieurs manufactures d'armes se mettent en grève, et refusent de continuer à fournir des munitions aux soldats français qui en font usage contre le peuple espagnol. Dans la banlieue madrilène, alors que la Guardia Civil est envoyée tenter de relancer la production militaire d'un conglomérat d'usines de munitions légères, les ouvriers en appellent à leur conscience nationale, leur amour pour la patrie, et enfin leur sens de l'honneur en tant qu'espagnols face à ce qui est perçu comme une violation totale des normes de l'occupation jusqu'à présent. La Guardia Civil madrilène ne parvient pas à remettre les ouvriers au travail, mais refuse également d'employer la force.

Le pays est en ébullition, et le gouvernement craint bien que si la situation ne retourne pas à la normale d'ici peu, les élections promises et qui permettaient d'avoir un semblant de vie politique normalisée se retrouveront annulées, et empêcheront la formation d'un gouvernement civil démocratiquement élu qui est pour l'instant impossible.

PORTUGAL
Brève
Evènement

Au vu de la tournure que prend l'occupation de l'Espagne après la pacification de Valence et du mécontentement général suite au traité de paix d'Argenteuil, les troupes portugaises décident d'évacuer leurs positions à travers le pays pour se concentrer sur une présence de 10 000 hommes à Huelva, 10 000 hommes à Badajoz, 10 000 hommes à Salamanque, 5 000 hommes à Valladolid et 10 000 hommes à Vigo.

Ce faisant les effectifs du corps portugais en Espagne passent de 50 000 hommes à 45 000 hommes et se concentre sur les villes frontalières de la République portugaise, afin d'assurer la sécurité du territoire national et la stabilité des régions frontalières. Le maintien de l'ordre dans les villes du reste du pays, qui semble de plus en plus compliqué, est abandonné par Lisbonne.

Un soldat britannique et un portugais en Espagne, 1916

La mesure prise par le gouvernement portugais s'inscrit dans le cadre d'un refroidissement général des relations avec l'Entente.