Re: [V1919] Topic officiel

par **Sirda** Dim 5 Déc 2021 - 19:27

United Kingdom of Great Britain and Ireland

« The empire on which the sun never sets »

Sailor King’s Revenge.

................Pour la première fois depuis quatre-vingt-quatorze ans, l’Union Jack flotte à nouveau fièrement sur Hanovre. La capitale de l’ancien royaume éponyme, qui appartint jusqu’en 1837 au Royaume-Uni, est désormais pleinement contrôlé, bien que diverses opérations de maintien de l’ordre et de traque des dernières poches de résistance allemandes soient encore conduites par la Military Police et la British Army, selon les cas. La ville, majoritairement épargnée par la destruction et les bombardements, devient le quartier-général de l’état-major britannique en Allemagne, et accueille les diverses institutions d’occupation de la Basse-Saxe, incluant l’ancien territoire royal hanovrien ainsi que Oldenbourg et la ville-libre de Brême. A Londres, certains honorables membres du Parlement appellent à la réunification des trônes britannique et hanovrien sous la houlette de l’empereur-roi Georges V, ou à la création d’un dominion de Hanovre. Le vieux lion balaie ces « pulsions anachroniques » d’un revers de la main : il n’est pas question pour la Grande-Bretagne d’annexer des territoires continentaux allemands, ni de reconnaître à Sa Majesté une nouvelle couronne à laquelle le droit salique lui empêche de prétendre. Mais Hanovre sera, pour l’instant, administré par l’Angleterre.

Administration des territoires occupés en Allemagne.

................Les simiesques ersatz de débats sur le futur d’Hanovre mis de côté, le Gouvernement de Sa Majesté prend ses premières mesures pour l’administration des territoires actuellement occupés par l’Empire en Allemagne, à savoir la Basse-Saxe, le Holstein et la Westphalie-Ruhr. Naturellement, sont mises en place les mesures précédemment adoptées avant que les Britanniques ne soient promptement chassés par les Allemands avant de reprendre le contrôle de la région. Dans chacun de ces territoires, des autorités militaires d’administration sont d’ores et déjà mises en place pour assurer leur direction, dé-volkiser les masses, et entreprendre la reconstruction des parties détruites, qui se concentrent essentiellement dans la Westphalie-Ruhr – dont l’intérêt stratégique est majeur. La stratégie française en Rhénanie est par ailleurs imitée : les industries lourdes sont démantelées, les machines-outils récupérées et expédiées au Royaume-Uni, les ingénieurs et scientifiques se voient proposer de travailler dans les entreprises britanniques, et les savoir-faire, technologies, etc., sont pillées et redistribuées ou vendues aux industriels anglais.

................Se met ainsi en place un travail forcé pour les soldats prisonniers, les anciens cadres volkistes, les criminels, etc., afin d’entamer la reconstruction des infrastructures vitales mais aussi la remise à niveau des diverses mines, notamment de charbon, qui doivent aider à relancer un semblant d’économie et à payer l’effort de guerre britannique. En produisant un charbon potentiellement deux à trois fois moins cher qu’au Royaume-Uni grâce au travail forcé, le Gouvernement espère ainsi le mettre rapidement en vente à son prix habituel, légèrement minoré, sur le marché international – une fois la part pour la consommation locale déduite – afin de renflouer un maximum ses caisses. L’agriculture n’est pas oubliée : la saint Michel approche, l’heure est à la moisson des récoltes encore exploitables, pour nourrir la population et les travailleurs forcés, tandis que le blocus naval se lève sur cette zone occupée pour permettre le débarquement depuis les Indes d’aliments, souvent échangés contre des travaux gratuits par les bénéficiaires de cette aide alimentaire plus que bienvenue dans la famine menace.

................Dans le Holstein, les autorités de la Royal Navy prennent formellement possession du canal de Kiel, une fois ses alentours sécurisés, mais maintiennent sa fermeture aux navires civils ou de pays non-belligérants alliés le temps que les combats cessent. La flotte allemande stationnée à Lübeck est saisie et détruite dans sa totalité pour s’assurer qu’elle ne serve plus jamais, tandis que les policiers militaires matent tant bien que mal les mouvements communistes qui sévissent encore dans la région, toujours menacée par des assauts allemands. A Hambourg, et dans les principales villes portuaires, on emploie aussi la population à déblayer les quais et les éventuels navires échoués pour permettre une réutilisation rapide des capacités maritimes locales, afin de poursuivre l’acheminement d’hommes, de matériels et de vivres, mais aussi l’envoi vers le Royaume-Uni de ces précieuses machines-outils qui, on l’espère, redonneront une fois la guerre achevée un avantage compétitif majeur à l’Angleterre pour rattraper une partie de son retard face aux autres puissances industrielles mondiales.

Skål !

................A Copenhague, une fois la liesse de la libération de la ville passée, les Royal Marines débarqués se mettent au travail pour assister les Danois à reconstruire leur gouvernement, assurer la sécurité des principaux lieux du royaume, mais aussi gérer l’aide alimentaire qui parvient depuis les ports anglais. Le Danemark a lui aussi été touché par les pillages allemands, et sa population pourrait connaître, voire connait déjà, des épisodes de famines. Il s’agit dès lors d’apporter un soutien matériel à ce fier peuple qui s’est vaillamment défendu contre l’envahisseur volkiste. La sécurité du pays étant quasiment assurée à nouveau, la famille royale danoise, ainsi que le gouvernement et les quelques unités qui avaient été embarquées sur des navires de la Royal Navy jusqu’aux îles Féroé sont transportés jusqu’à Copenhague pour reprendre leurs charges, et contribuer à la reconstruction du pays. Londres n’entend pas s’éterniser sur place, et sitôt le cas du Schleswig réglé, et la sécurité totale du Danemark réassurée, les quelques troupes britanniques quitteront le pays pour regagner l’archipel ou le continent, selon les besoins.

par **Thalassin** Dim 5 Déc 2021 - 20:24

[V1919] Topic officiel - Page 20 Banniere_Suisse

Guerre en Allemagne

L'implosion de l'Allemagne, combinée à l'avancée des troupes alliées, a de lourdes conséquences dans l'opinion publique suisse. Certains régiments allemands préfèrent se faire interner plutôt que de se rendre aux Français. La politique d'occupation couplée aux méthodes de terre brûlée du nabot Goebbels ont poussé des dizaines de milliers de badois-wurtembergeois à fuir la misère pour se réfugier du côté suisse de la frontière, où l'herbe est plus verte. Les témoignages de ces réfugiés choquent dans la population suisse, même au-delà du röstigraben. La Suisse ne se sent pas plus en sécurité avec le monstre franco-britannique à sa frontière qu'elle ne l'était avec les volkistes allemands.

Discours officiel du président de la Confédération Heinrich Häberlin (extrait) :
Les récents évènements ayant lieu en Allemagne sont particulièrement préoccupants pour l'avenir de la Confédération Helvétique. Si certains d'entre nous ont pu avoir l'espoir qu'avec la fin du règne du chancelier Göring sur l'Allemagne une ère de paix s'ouvrirait, il est désormais indéniable que la France et, bien plus surprennament, le Royaume-Uni, sont déterminés à faire subir à l'Allemagne ce que l'Allemagne a fait subir aux Polonais et aux Tchèques. La question n'a donc jamais été de défendre le droit suprême des peuples polonais et tchécoslovaque à jouir de leur liberté, mais bel et bien la destrution définitive de l'Allemagne en tant que puissance. Voilà qui nous met devant le fait accompli : le concert des nations est entré dans une phase totalisante qui vise la soumission ou la destruction des autres peuples. Cris tout à gauche de l'Assemblée : "L'impérialisme !". Face à tout cela, il est important pour l'ensemble du peuple suisse de rester soudé, solidaire et fier de ce qu'il a accompli. Que chaque patriote sache la détermination du Conseil Fédéral, et de tous les cantons, à ce que la Suisse reste un roc de raison, de liberté et de démocratie peu importe la force des typhons qui balaient l'Europe.

par **Thalassin** Dim 5 Déc 2021 - 21:00

Fédération du Danube
Brève
Évènement

La crise économique et l'affaissement des prix des denrées agricoles touche durement, et dans ses fondations même, le régime agrarien de Brasov. Les paysans en général en veulent aux élites industrielles, et notamment pétrolifères, accusées de profiter de la richesse du pays pendant que le coeur même de la nation verte doit se serrer la ceinture. L'encadrement de la société garde les Roumains dans leur ressentiment sans trop de troubles, mais dans les minorités ethniques les forces centrifuges sont plus fortes du fait que les industriels sont associés à la domination roumaine sur le pays. Ainsi, la Bulgarie - ou plutôt les états fédérés d'ex-Bulgarie - de Stambolyiski et la Transylvanie sont des lieux de renouveau nationaliste, en général sous le manteau. Fait notable, la trêve conclue entre l'ORIM et le gouvernement agrarien semble s'être rompue, se manifestant par un retour d'activités de ladite organisation sur le territoire de Brasov.

par **Alaminsk** Dim 5 Déc 2021 - 23:58

Repubblica socialista italiana

[V1919] Topic officiel - Page 20 Drapea14

Affaires suisses

Le Conseil du prolétariat (organe exécutif de la RSI en charge notamment de la diplomatie et de l'armée) accepte les demandes suisses et s'aligne sur les volontés de la mère patrie soviétique. Face à l'effondrement du monde germanique, à la torpeur des Slaves du Sud, à la haine mutuelle entretenue avec la France, la République italienne espère pouvoir compter sur une certaine détente avec le voisin suisse pour stabiliser ses frontières terrestres et se concentrer sur un objectif : poursuivre la reconstruction pour protéger la révolution.

LE CONSEIL DU PROLÉTARIAT :

[V1919] Topic officiel - Page 20 Emblzo15

par **Skorm123** Lun 6 Déc 2021 - 2:52

Dai Nippon Teikoku

Empire du Japon

Conférence de Tokyo – Conférence de la Grande Asie Orientale.

[V1919] Topic officiel - Page 20 Manchukuo011

« Avec l’aide du Japon, la Chine, et la Mandchourie, le monde peut être en paix. »

Après plusieurs années de préparation, le Japon ouvre enfin sa conférence qui sera celle qui décidera de l’avenir de l’Asie Orientale dans son ensemble. En premier lieu les pays invités sont : l’empire du Japon, l’empire de la Grande Mandchourie, le Royaume du Siam, et … c’est tout concernant les Etats. En effets, les Etats indépendants n’existent plus tellement en Asie, les territoires étant colonisés par des puissances étrangères. C’est d’ailleurs l’objet de cette conférence, entre autres : organiser la résistance asiatique face à la colonisation occidentale. Beaucoup d’organisations sont donc invités, visant à l’indépendances des divers pays, des organisations nationalistes ou du moins indépendantistes, qui seraient prompts à se battre contre l’Occidental et à installer paradoxalement une idée de panasiatisme dans l’esprit des habitants de l’Asie Orientale. Ainsi donc, sont invités l’Indian Independance League, l’Indian National Council et divers autres associations locales indiennes, le Sakdalista philippin (malgré sa position de centre-gauche), le Việt Nam Quốc Dân Đảng indochinois, et divers parties politiques des indes orientales néerlandaises, comme le PNI-baru, ou le Partindo.

Le Japon doit impressionner, laisser une trace indélébile dans l’esprit de ces organisations et Etats pour gagner une légitimité dans la lutte indépendantiste, et surtout du panasiatisme tant voulu par l’Etat japonais et de s’accorder un titre de « libérateur » face au jougs occidental, le « diable blanc ». Une véritable lutte entre deux civilisations, Huntington serait fier. C’est pourquoi une vaste campagne de propagande devrait avoir lieu dans cette conférence à cette idée afin de convaincre plus facilement chacun des représentants présents. Pour le premier ministre japonais : « 1 milliard d’asiatiques doivent avoir leurs libertés face à la barbarie occidentale et prendre en main leurs destinés. ». Afin d’être plus efficace face à la puissance destructrice occidentale blanche, le Japon ne souhaite que l’unité asiatique, sous la bienveillance japonaise, capable de fournir moyens directs ou indirects. Pour cela, le Japon incite les divers mouvements nationaux à l’unification. Mais ce mouvement d’unification devra se faire à échelle locale, pas à des milliers de kilomètres dans une capitale étrangère. C’est pourquoi la Conférence de Tokyo n’a pour but que de mettre en contacts les diverses organisations pour qu’ils puissent lutter à échelle locale plus efficacement. L’autre sujet d’importance de la Conférence de la Grande Asie Orientale n’est autre que la création d’un mouvement commun, pour le moment ne réunissant que le Japon et la Mandchourie (le Siam décidant de ne pas rejoindre, yet). Cette organisation serait nommée la Sphère de Coprospérité de l’Asie Orientale visant à promouvoir la coopération, l’unité économique et culturel des asiatiques et océaniens ainsi que de créer un bloc auto-suffisant asiatique qui serait libre des règles du monde occidental. Puis de déclarer conjointement (sauf le Siam) :
« Le principe de base pour l'établissement de la paix mondiale est que les nations du monde ont chacune leur place et jouissent de la prospérité en commun grâce à l'aide et à l'assistance mutuelles.
Les États-Unis d'Amérique, la France, les Pays-Bas et l'Empire britannique ont, en cherchant leur propre prospérité, opprimé d'autres nations et peuples. En Asie de l'Est, ils se sont livrés à une agression et à une exploitation insatiable, et ont cherché à satisfaire leur ambition démesurée d'asservir toute la région, et finalement ils sont venus menacer sérieusement la stabilité de l'Asie de l'Est. Les pays de la Grande Asie orientale, en vue de contribuer à la cause de la paix mondiale, s'engagent à coopérer pour mener à bien l’indépendance de la Grande Asie orientale, libérer leur région du joug de la domination anglo-américaine et assurer leur l'auto-existence et l'autodéfense, et dans la construction d'une Grande Asie de l'Est selon les principes suivants :
-Les pays de la Grande Asie de l'Est, grâce à la coopération mutuelle, assureront la stabilité de leur région et construiront un ordre de prospérité et de bien-être communs fondé sur la justice.
-Les pays de la Grande Asie orientale assureront la fraternité des nations de leur région, en respectant la souveraineté et l'indépendance des uns et des autres et en pratiquant l'entraide et l'amitié.
-Les pays de la Grande Asie de l'Est, en respectant leurs traditions mutuelles et en développant les facultés créatrices de chaque race, rehausseront la culture et la civilisation de la Grande Asie de l'Est.
-Les pays de la Grande Asie orientale s'efforceront d'accélérer leur développement économique par une coopération étroite sur une base de réciprocité et de promouvoir ainsi la prospérité générale de leur région.
-Les pays de la Grande Asie orientale cultiveront des relations amicales avec tous les pays du monde et œuvreront à l'abolition de la discrimination raciale, à la promotion des relations culturelles et à l'ouverture des ressources à travers le monde, et contribueront ainsi au progrès de l'humanité. »
Après cette déclaration commune, le premier ministre mis fin à la Conférence qu’il estima assez réussi.

par **Shikkoku** Lun 6 Déc 2021 - 11:29

Percée en Allemagne

L'Armée française, victorieuse sur le front, est en train d'écraser les forces allemandes. 80 000 français sont morts au front pour libérer le Rhin et avancent désormais vers la Bavière, progressant de plusieurs kilomètres par jour parfois. La capitulation de l'Allemagne, prise dans une guerre civile, n'est plus qu'une question de temps.

Les soldats français ont reçu l'ordre d'avancer méthodiquement et de mener une véritable action de lutte contre l'idéologie volkiste. Les responsables du parti sont arrêtés, les cadres suspectés sont interrogés et listés, les centres administratifs fouillés et leurs archives transportées par voie ferroviaire jusqu'à Paris.

A Paris se monte la Commission de Gestion de l'Allemagne, ou CGA, sur ordre de de Castelnau. Celle-ci a pour but de réfléchir à comment gérer l'occupation de l'Allemagne et la destruction de sa capacité militaire.

Armée française progressant dans le Bade, 1931

Troubles économiques :

Une autre nouvelle ne peut plus être évitée par le gouvernement. La crise économique, qui fragilise énormément les colonies françaises mais également la métropole. Les conditions sont dures. Le gouvernement, qui commence à cruellement manquer de fond, se montre de plus en plus violent dans sa mobilisation militaire.

En effet, l'impôt est fortement augmenté sur les classes aisées, mais également populaires dans une moindre mesure. Si l'industrie nationale jouit d'un état de grâce actuellement notamment à cause de l'importation forcée du matériel allemand depuis les territoires occupés par la France, l'agriculture qui emploie une très grande partie de la population est en terrible difficulté.

Dans les campagnes françaises, le prix des matières premières s'est effondré. Les paysans ne peuvent plus décemment vivre, et à l'approche de l'hiver 1931 on s'inquiète partout, des Flandres à la Catalogne, de comment faire pour payer les factures. Le gouvernement de Castelnau, sur recommandation de ses nouveaux alliés politique, a ordonné la mise en place d'un prix standard pour différents produits.

Ainsi le pain passe de 2.15 francs le kilo à 1.90 franc. Le litre de lait de 1.67 franc à 1.50 franc, le sucre de 4 francs le kilo à 3.50 francs, ou encore le kilo de beurre de 24 francs à 22 francs. De la même manière, les Volontaires Nationaux sont déployés à travers le pays pour assurer un appui agricole toujours plus important. Ce corps de jeunes hommes et femmes compte désormais pas moins de 1.2 millions de membres.

Recueil de chant des Volontaires Nationaux

Il devient de plus en plus clair dans les hautes sphères de l'Etat française que la fin de la guerre avec l'Allemagne signifiera une crise économique d'une ampleur inédite en France. Plusieurs membres du gouvernement appellent à la poursuite de la mobilisation et à l'intensification du pillage de l'Allemagne, mais aussi de l'Autriche et de la Hongrie, alliés de Berlin (quoi que dans le cas hongrois cela soit discutable).

L'état de guerre totale dans laquelle la France se trouve depuis plus ou moins 1914, avec notamment la guerre civile italienne et les campagnes d'Orient, a épuisé la société, mais l'a également profondément transformée. Un point notable de ce changement récent est la méfiance du peuple français envers l'allié américain, qui est critiqué pour n'avoir pas aidé la France aux heures les plus dangereuses de son histoire. En effet, malgré les concessions accordées par le gouvernement dans les années 1920, Washington semble finalement ne pas être un allié de choix pour Paris.

par **Gosseau** Lun 6 Déc 2021 - 16:35

United States of America

[V1919] Topic officiel - Page 20 XdYYLtn

The Hope of a Nation

……..L’Amérique s’enlise dans la plus grave crise économique de son histoire. L’abandon progressif du gold standard en Europe après le choix audacieux de Churchill provoque des remous dans le système américain, qui reste insensible. La FED ne plie pas les genoux et maintient aveuglement l’étalon d’or, asphyxiant les banques américaines. Les entreprises vont étonnamment mieux, la demande mondiale compensant mieux l’effondrement de la demande interne, mais pour combien de temps ? Au rythme suicidaire de la FED qui se garde bien de d’émettre davantage de billets, les entreprises qui proposent des salaires de plus en plus faibles, finiront par fermer leurs portes frénétiquement. Le chômage explose déjà en grimpant à 16%, nul doute que le pallier de 20 millions de chômeurs sera brisé l’année prochaine. De plus, l’accélération de l’effondrement de l’Allemagne et l’avance inexorable des croisés franco-britanniques dans le Reich ne rassure pas Wall Street qui s’attend à une sortie de guerre catastrophique pour les deux grandes puissances européennes. À la Maison Blanche, on souffle enfin. L’Amérique compte bien jouer un rôle dans l’après-guerre européen qui devra fatalement avoir une composante financière. L’Allemagne avait déjà une dette envers l’Amérique et les Alliés, et il faudra la restructurer dans le contexte économique mondial délétère actuel et la nouvelle défaite des Allemands qui devra s’endetter encore pour réparer ses dégâts. Mais c’est bien la seule bonne nouvelle qui pourrait en ressortir pour l’Amérique de la fin de la guerre (en-dehors de la bonne tenue de l’organisation des Jeux Olympiques qui se confirme pour l’année prochaine). Le Japon a fondé sa propre secte internationale et qui porte un message pan-asiatique. Washington travaille toujours sur son projet d’indépendant pour les Philippines qui doit être terminer d’ici l’année prochaine. Mais pour l’instant, l’Amérique ne peut que se taire, de façon à préserver ses intérêts commerciaux avec le Japon qui comptent. Le pire sont sans doute les multiples percées masculines de l’Union soviétique en Europe qui excitent les syndicats et l’extrême-gauche américaine. Les mouvements de grève ne sont pas rares dans les centres industriels du pays et les adhérents de ces mouvements diaboliques augmentent. Le directeur du Bureau of Investigation (ancêtre du FBI) J. Edgar Hoover lutte fanatiquement contre les bolcheviks qui pullulent. Les moyens financiers trop maigres pour lutter à la fois contre les traîtres communistes et les mafias qui profitent de la prohibition compliquent l’entreprise d'investigation de Hoover. Mais celui-ci détourne sans hésitation des finances pour son kink anti-communiste au détriment de la lutte contre la criminalité, jugée moins prioritaire, malgré les morts tous les jours. Le Congrès laisse les choses bouillir avant de prendre une initiative politique contre l’accroissement de la menace communiste mondiale et au sein des Etats-Unis.

[V1919] Topic officiel - Page 20 DWGW2x3

Curtis en sueur.

Curtis est bien fatigué face à la détestation de tout le pays de sa présidence. Lui, qui espérait un mandat bien tranquille, est totalement désillusionné par la politique. Il écrit par-ci par-là quelques papiers sur un projet qui lui tient à cœur du fait de ses origines, un projet de loi pour améliorer la condition des natives americans dans le pays. Pas sûr qu’il y parvient entre ses cigares et sa procrastination naissante. Tout le monde autour de lui sait qu’il ne souhaite pas candidater à sa propre succession et rejoindra son ami Coolidge pour une retraite bien méritée (même si Curtis ne fait rien, il est l’homme le plus important de la planète). Le GOP n’est pas inquiet avec Hoover, le candidat malheureux des dernières primaires qui repart favori et encore plus fort, faisant l’unanimité des Républicains les plus conservateurs mais aussi ceux, plus modérés. Borah qui espérait par son omniprésence politique et médiatique faire son trou pour sa candidature avec le soutient des membres du parti qui se définissent comme « progressistes », les plus libéraux en somme, a bien du mal à marquer les esprits sur le terrain. Le camouflet à San Francisco ne retourna pas seulement l’opinion des Américains vers l’Union soviétique, mais sur Borah lui-même aussi, éclaboussé par le virilisme de Boukharine et son armée rouge en Europe. Ses dernières prises de paroles ne furent pas très risquées ni très remarquées, annonçant la reconnaissance des États-Unis d’Amérique de la jeune République espagnole à laquelle il envoie ses plus amitiés les plus sincères ; et fait part de son admiration pour la neutralité adroite et efficace du peuple helvétique, un des derniers phares qui éclairent le continent européen en effondrement. Pour en revenir à la campagne présidentielle qui se prépare pour l’année prochaine, une surprise reste possible, la nomination républicaine est loin d’être jouée. Certains lubistes républicains se rassemblent autour pour préparer une campagne pour les primaires républicaines avec John J. Pershing comme candidat. Ces cerveaux malades de la frange la plus radicale des Républicains, espèrent organiser et convaincre l’unique General of the Armies qui a dirigé les troupes américaines pendant la Grande Guerre de faire campagne pour l’investiture républicaine, afin de défendre l’Amérique face à l’instabilité internationale. À voir si tout ce cocktail de singeries compromettra ou non les primaires républicaines, qui seront soit ennuyantes, soit monkiesque. Chez les Démocrates, le blues du fiasco de la dernière élection est bien passé et un trio de tête se dégage nettement des autres membres du parti pour la course à l’investiture démocrate. D’abord John Nance Garner, un représentant populaire du Congrès et qui détient les votes de l’Ouest du pays ; ensuite Al Smith, l’ancien gouverneur de l’Etat de New-York le perdant de 1928 retente sa chance et possède un solide appui dans le nord-est avec les immigrés européens et l’électorat catholique ; et enfin l’actuel gouverneur de l’Etat de New-York, Franklin Delano Roosevelt est un homme très populaire, reconnaissable grâce à son nom de famille et réélu récemment pour un second mandat, il mène une politique d’investissements publiques pour compenser les effets de la grande dépression économique qui frappe gravement son Etat. Il compte sur le sud qui lui est acquis ainsi qu’au nord où il gratte efficacement l’influence de son prédécesseur Al Smith à New York. Les Démocrates partent assurément avec une avance sur les Républicains pour le prochain scrutin, tant l’impopularité de l’administration Curtis est néfaste pour le GOP. Ce dernier qui tarde de plus en plus à fournir une réponse pourtant promise aux difficultés des fermiers américains, a le potentiel pour devenir le Président le plus impopulaire du XXe siècle. En attendant, le peuple américain doit continuer d’espérer, la dépression économique brouille les esprits et désorganise tout le fonctionnement du pays. Il faut un grand homme d’Etat pour reprendre en mains le destin des États-Unis d’Amérique.

par **Skorm123** Lun 6 Déc 2021 - 19:01

Dai Nippon Teikoku

Empire du Japon

Réforme de l’armée – Réarmement Araki.

Kaigun Tokubetsu Rikusentai, Forces navales spéciales de débarquement (FNSD)

Sadao Araki est un officier de l’armée impérial japonaise, et mis à part une réforme sur le complexe militaro-industriel japonais et son augmentation via le plan à 5 ans, le premier ministre n’a effectué aucune augmentation de personnel, chose qui devient urgent au vu des changements de la politique extérieure japonaise, allant vers l’agression. Le Japon dispose aujourd’hui d’une base solide de 20 divisions, à cela s’ajoute quelques régiments indépendants, comme 2 régiments blindés et autre. Sadao Araki veut s’attaquer en premier lieu à ces régiments indépendants, en les augmentant à un chiffre d’une trentaine d’ici à 1940. Les Kaigun Tokubetsu Rikusentai seront le fer de lance de cette nouvelle stratégie de régiments spécialisés. Il s’agit de forces spécialisées dans la guerre amphibie dont le Japon veut garder l’hégémonie mondiale. La marine avait depuis l’ère Meiji des unités spécialisés dans la guerre amphibie, nommés les rikusentai ou bien les Kaiheidan. Toutefois, le Japon n’a jamais formé d’organisations clairs à ce sujet. La création d’unités d’élites, recrutés directement de ces unités et de les rassembler pour former la première division des FNSD, équipé de 4 régiments chacun sur une base navale (Kure, Maizuru, Sasebo, et Yokosuka) ainsi qu’un centre d’entrainement, quelques unités de soutiens (génie …) et même une compagnie blindée. Ce sera le fer de lance japonais, crains dans toute l’Asie du sud-est. A cela, s’ajoute la création des Teishin Shudan, les troupes aéroportées du Japon. Visant à rattraper le retard japonais à ce niveau, et à créer de nouvelles troupes d’élites au même niveau que les FNSD mais spécialisé dans un autre type de missions avec un matériel différent (forcément). La première division de Teishin Shudan, de 5 000 troupes, sera disponible que d’ici 1940 minimum. Toutefois, des unités isolées pourraient être utilisés avant si le Japon en a réellement l’utilité. Ces régiments s’ajoutent à ceux déjà spécialisés, comme ceux équipés de ski et de l’équipement à la guerre hivernale ou encore les régiments blindés et enfin ceux équipés de vélos et celles motorisés.
Toutefois, le Japon n’abandonne ses divisions d’infanterie qui reste la structure de l’armée. Au nombre de 20 aujourd’hui, le Japon compte arriver à 34 divisions d’ici 1935. Toutefois, ce chiffre est à relativiser car une réforme plus en profondeur des divisions est commencé dans l’armée impériale japonaise dans le cadre du réarmement Araki. Sadao Araki a toujours voulu donner plus de pouvoir aux régiments plutôt qu’aux divisions, son réarmement a principalement ce but, et pour cela les divisions de l’armée impériale japonaise seront organisées par triangulaire plutôt que carrés. Le but étant d’enlever la brigade (la division est organisée en deux brigade ayant chacune deux régiments) et de ne garder que le régiment comme principale force organisationnelle dans une division.

C’est avec cette dernière loi, qui tenait à cœur d’un premier ministre malade, que Sadao Araki quittera ses fonctions prochainement. Au KSSU, c’est le branle-bas de combat pour trouver un successeur potentiellement plus diplomate et capable d’unifier le mouvement et le Japon.

par **Sirda** Lun 6 Déc 2021 - 19:52

United Kingdom of Great Britain and Ireland

« The empire on which the sun never sets »

House of Cards.

................La fin de la guerre n’est plus qu’une question de semaines, la défaite définitive de l’Allemagne semblant de plus en plus imminente à la classe politique britannique. Aussi, si l’union nationale se maintient en façade, dans l’arrière-boutique de Westminster, on aiguise déjà les couteaux et on se prépare à l’inévitable – déjà retardé de quasiment trois ans – : les élections générales d’après-guerre. Et elles s’annoncent mouvementées. En se basant sur l’expérience issue de la fin de la Grande Guerre, l’on s’attend naturellement à une explosion du chômage dans les premiers mois suivant la démobilisation des conscrits, de même qu’à ce que la crise venue de New York s’abatte sur la Grande-Bretagne. Une récession, à l’ampleur difficile à prévoir, est tout aussi logiquement attendue, tandis que la situation financière du pays est des plus précaires. Certes, ce nouveau conflit aura moins coûté que le précédent, du fait de sa plus courte durée, d’une production militaire moindre, etc., mais les finances publiques britanniques n’étaient point des plus florissantes avant 1929 – à l’instar de l’économie stagnante pendant toute la décennie.

................A la House of Commons, les membres du Parlement se sont mis d’accord en cette fin d’automne 1931 : les élections devront avoir lieu au maximum trois mois après la fin de la guerre, afin que les conséquences directes de celles-ci puissent être gérées par ce gouvernement d’union nationale, et qu’une véritable campagne digne d’une immense démocratie telle que le Royaume-Uni puisse avoir lieu, tout en permettant naturellement au plus grand nombre d’électeurs d’être présents sur l’archipel, quatre millions d’entre eux étant encore déployés en Allemagne à se battre et à occuper les territoires envahis. Mais ce gentlemen's agreement n’empêche par pour autant les états-majors des deux principaux partis politiques du pays de se préparer à la prochaine bataille, cette fois électorale, ni ceux des autres partis moins importants, à l’instar des libéraux.

................Du côté du Conservative and Unionist Party, personne n’ose véritablement s’en prendre frontalement au Premier ministre Winston Churchill. Auréolé d’une immense popularité grâce à sa conduite exemplaire de la guerre, son avènement au 10 Downing Street coïncidant avec la reprise de manœuvres militaires audacieuses et pleines de succès, le vieux lion est publiquement intouchable dans son rôle de leader du parti. En privé, le soutien des barons conservateurs est moins acquis : son caractère gêne, et s’il est un brillant homme d’Etat en temps de guerre, sa compréhension de l’économie, enjeu majeur des années à venir, laisse à désirer. Mais personne n’ose le critiquer publiquement, et aussi est-il assuré d’un soutien de ses pairs.

................Le Labour Party est quant à lui sujet à davantage de remous. L’ancien éphémère Premier ministre Ramsay MacDonald est chahuté par les siens, tandis que l’actuel l’Chancellor of the Duchy of Lancaster et député pour Smethwick a fait grand bruit en publiant le Mosley Memorandum. Officiellement, ce mémorandum n’est qu’une liste de suggestions et de préconisations de réformes économiques à adopter pour se préparer à l’après-guerre. Officieusement, il s’agit d’un programme politique, bien compris comme tel par de nombreux députés travaillistes qui n’ont pas hésité à annoncer leur soutien à son rédacteur, le baron Sir Oswald Ernald Mosley. Sa publication était opportune puisque s’ouvrait l’élection du nouveau Leader du parti, à laquelle les deux hommes, notoirement hostiles, s’affrontèrent. Pressenti depuis plusieurs années comme un potentiel futur Premier ministre, Mosley aura dans quelques mois l’occasion de tenter sa chance, après avoir remporté cette élection interne grâce à sa jeunesse, son dynamisme, et à sa vision protectionniste qui a su séduire l’électorat travailliste.

par **Mirage** Mar 7 Déc 2021 - 0:06

Union des Républiques Socialistes Soviétiques

Complot anti-soviétique dans les pays baltes

Alors que l'Armée rouge se prépare à débuter sa grande opération de libération de la Pologne et de la Lituanie occupée par la Wehrmacht, l'OGPU a dévoilé un complot de grande envergure impliquant les gouvernements baltes. Plusieurs sources ont mis les agents russes sur la piste durant les mois précédents mais les révélations sont glaçantes. Bon nombres de ministres membres des gouvernements des trois pays, proche de la minorité des nobles germanophones locaux, sont entrés en contact avec l’État-major allemand puis avec les proches de Bormann afin de concentrer l'action des dernières troupes allemandes vers la Baltique et de bâtir un fou projet de pureté ethnique consistant à réduire en esclavage baltes et russophones au service des germains locaux tout en comptant sur la bienveillance de l'Entente vis-à-vis d'une telle opération qui ne gênerait finalement que l'Union soviétique. Forcée de réagir, l'Armée rouge s'est déployée dans les capitales respectives afin d'anticiper toute action agressive. La diplomatie soviétique a rapidement envoyé une bienveillante demande (sous la menace des chars) aux parlements des trois États baltes afin de leur demander de démettre les personnalités concernés et de mettre en place de nouveaux gouvernements sûrs. Étonnamment, plusieurs membres issus des organisations parapluies construites depuis l'arrivée des soviétiques sur places par les anciens communistes clandestins ont pu intégrer les exécutifs à des postes clés (défense, intérieur, justice, affaires étrangères).

par **Thalassin** Mar 7 Déc 2021 - 3:55

[V1919] Topic officiel - Page 20 Banniere_Raj

Incident de Calcutta

Les actes d'opposition à la domination britannique se multiplient alors que l'Inde est dans un état d'ébullition gigantesque, causé par la combinaison des mouvements du Congrès National Indien, résolument indépendantiste depuis 1929, de l'opposition massive des Indiens à la guerre, et du dédain évident du gouvernement britannique à l'écart de la colonie. Une nouvelle fois, un de ces évènements a été particulièrement médiatisé, atteignant les organes de presse de tout l'Empire.

Lors d'une manifestation du Congrès National Indien à Calcutta, fief de Subhas Chandras Bose, ce dernier a fait bloquer l'entièreté du port de la ville dans une opération non-violente de protestation. Au cours de celle-ci, de nombreux orateurs ont prononcé des discours en faveur de l'indépendance de l'Inde, citant les autres chefs du mouvement. Une scène commune, si l'on omet la taille de la ville et du port, dans le Raj actuel, mais l'évènement qui a fait son écho et tout autre.

Après le discours principal de Bose, au cours duquel ce dernier a lancé de nombreuses piques à l'encontre de Londres, l'ex-maire de Calcutta a fait brûler puis jeter dans le port une effigie de Winston Churchill, sous les applaudissements de la foule. L'énorme raciste qu'est le vieux Britannique envers les habitants du Raj, sans distinction de religion, en fait une personne assez universellement détestée parmi les mouvements anti-coloniaux. Une scène filmée et photographiée par des journalistes gallois initialement présents pour couvrir un tournoi de cet horrible sport qu'est le cricket. Les images font le tour du monde pendant que Bose a été emprisonné par la police du Raj.

par **Mirage** Mar 7 Déc 2021 - 12:40

Union des Républiques Socialistes Soviétiques

Révolution dans la Baltique

Après avoir mené ce qui s'apparente dans les faits à un véritable coup d’État en bonne et due forme avec l'appuie de l'Armée rouge, les communistes baltes ont utilisé l'appui russe pour mettre en place des soviets largement artificiels surtout construit autour de soutien minoritaire mais réel que peuvent leur apporter une partie des classes populaires locales, toujours plutôt intéressées par le socialisme soviétique depuis la Révolution d'Octobre. Toute réponse répressive étant proscrite par le noyautage des appareils sécuritaires baltes et par la mainmise de l'OGPU et des troupes soviétiques sur ces pays. S'en est suivie un putsch de palais maquillé en révolution populaire aboutissant à la proclamation de républiques socialistes soviétiques et, dans la foulée, à des demandes d'adhésion à l'Union soviétique. En quelques semaines, la situation est ficelée. L'URSS accepte les candidatures baltes, l'opposition politique est mise aux arrêts selon la technique de la sujukisation et déportée en Russie ou tout simplement réduite au silence. Ceux qui ont l'intelligence de courber l'échine sont nommés à des postes mineurs. L'Armée rouge maintien une forte présence (~100 000 hommes lourdement équipés) dans la région et une horde de bureaucrates zélés et de militants bolchéviques afflue de toute l'Union pour organiser la soviétisation de la Baltique : massification du Parti, mise en place de la NEP et de la "révolution culturelle".

par **Thalassin** Mar 7 Déc 2021 - 17:30

Grèves militaires

Alors qu'on sent bien à Londres que la mobilisation approche de son terme, les effectifs de l'Armée des Indes, qui ont gonflé, sont dans une situation de tension importante. Alors même que nombre des membres des troupes sont largement influencés par le mouvement indépendantiste, une grève générale des officiers et sous-officiers a été lancée. Celle-ci a un objectif clairement déterminé : rendre leur armée aux Indiens. Cela passe par deux axes majeurs : le refus d'intervenir dans un but de répression à l'encontre des mouvements anti-coloniaux, et l'indianisation totale de l'armée. Depuis la fin de la première guerre mondiale, il y a en effet eu un processus d'indianisation mis en oeuvre depuis Londres, mais la réalité est misérable. Le nombre d'officiers indiens effectivement formé est ridicule, et le traitement de fait continue d'avantager les Britanniques. Or, l'expansion rapide des troupes après la déclaration de guerre a forcé la nomination d'Emergency Commissionned Officers parmi les soldats indiens, et le reflux du nombre de soldats met leur place à risque. Les demandes à ce sujet sont simples : Que tous les postes d'officiers et de commandement (hormis le commandant en chef qui est le roi) dans l'Armée des Indes soient occupés par des Indiens.

La situation est d'autant plus préoccupante pour Londres que nombre de ces grévistes ne sont pas issus des populations indiennes urbaines, mais des soit-disant "races martiales" prisées par les recruteurs britanniques, la plus célèbre étant les Gurkhas, eux aussi paralysés par la grève massive de leurs sous-officiers.

Crise de l'or

La fin de l'étalon-or décrétée unilatéralement par Londres a des conséquences majeures en Inde. Les Britanniques, en effet, profitent de la nouvelle situation pour littéralement aspirer massivement les réserves d'or du Raj vers la métropole, depuis le port de Bombay. Alors même que la vice-royauté, du fait de la guerre, n'a toujours pas cédé sur la question de la taxe du sel, Gandhi repart à l'assaut, pacifiquement. Depuis sa cellule de prison, il a lancé une satyagraha sur le même modèle, à l'encontre de cette exportation d'or.

La popularité énorme du vieil homme résonne à travers le Raj, où les plus de 250 000 prisonniers politiques ne dissuadent pas les gens de participer à de telles entreprises encore et encore, et rapidement il trouve des relais pour organiser les protestations en son absence. Très vite l'ensemble des dépôts d'or de Bombay sont paralysés par un nombre de manifestants qui se comptent en dizaines de milliers, bloquant totalement le départ de l'or indien vers l'Angleterre.

Le nombre de personnes impliquées empêche la police de s'en débarasser en faisant massivement usage de coups de bâtons et matraques, et la situation de l'Armée indienne rend totalement hors de propos son usage en contexte de répression. Le vice-roi a par conséquent écrit directement au Roi, ainsi qu'à Winston Churchill, afin de leur présenter la situation : ou bien il cède en légiférant sur la conservation de l'or des Indes au sein du Raj, ou bien la répression doit avoir lieu par le biais de la British Army in India.

par **Sirda** Mar 7 Déc 2021 - 18:39

United Kingdom of Great Britain and Ireland

« The empire on which the sun never sets »

Les joyaux de l’Empire.

................Alors que la situation en Europe semble progressivement se stabiliser et voir la victoire totale de l’Entente sur la barbarie volkiste, le Gouvernement de Sa Majesté est averti de la recrudescence de troubles touchant la Raj britannique, par l’intermédiaire du India Office et surtout grâce à la lettre du Vice-roi. En réaction, le Premier ministre lui apporte une réponse claire, signifiant la ligne actuelle du gouvernement sur la situation en Inde.

A Son Excellence le Très Honorable Freeman Freeman-Thomas, Vice-roi & gouverneur-général des Indes, Comte de Willingdon, GCSI, GCMG, GCIE, GBE, PC

Dear Sir,

J’ai pris bonne connaissance de votre précédent courrier dans lequel vous avez eu l’amabilité de m’informer de la prononciation d’une Satyagraha à l’encontre des exportations d’or depuis les Indes orientales à destination de la Grande-Bretagne. Si ma maîtrise du sanskrit, que j’ai eu le plaisir de découvrir lors de mon affectation militaire dans ces territoires, ne me fait point défaut, il s’agit là d’un ordre fermement attaché à la vérité adressé par ce trublion séditieux croupissant dans nos geôles.

La vérité, votre Excellence le Vice-roi, est que cet or appartient à l’Empire britannique et lui seul peut, par l’intermédiaire du Gouvernement de Sa Majesté dont j’ai la charge de la direction, en disposer librement et pour l’intérêt supérieur de la Couronne. La vérité réside aussi dans le fait que, en assurant le gouvernement juste et éclairé de la Raj britannique, mais aussi sa défense face aux menaces qui pèsent sur son intégrité, le Gouvernement de Sa Majesté est tout à fait légitime à exiger en contrepartie une contribution financière de la part des concernés, laquelle passe notamment par cet or.

Aussi, soyez assuré du soutien de la British Army in India dirigée par le Field Marshal Philip Walhouse Chetwode afin de vous assister dans le rétablissement de l’ordre public à Bombay face aux émeutiers pour que l’or puisse être à nouveau acheminé correctement jusqu’en Grande-Bretagne. En outre, et puisqu’il semble toutefois nécessaire d’accorder une contrepartie afin d’apaiser la situation dans les Indes, vous disposez, sur la volonté du Gouvernement de Sa Majesté mais contre la mienne, de la possibilité de mettre fin au monopole sur le sel, et par là d’autoriser les Indiens à le collecter par eux-mêmes, à la condition toutefois qu’ils cessent immédiatement leurs perturbations à Bombay. Je vous saurais gré, en outre, de faire parvenir sous brefs délais des recommandations d’établissement de nouvelles impositions afin de compenser les pertes de recettes consécutives à l’abolition du monopole sur le sel, si toutefois vous jugez nécessaire de la proclamer.

De même, et s’agissant des revendications des troupes indigènes de la British Indian Army, il n’apparaît pas aux yeux du Gouvernement de Sa Majesté que celles-ci soient, pour l’instant, en état de pleinement occuper les charges militaires d’officiers comme elles y aspirent. Toutefois, consigne a été adressée au le Field Marshal Philip Walhouse Chetwode afin d’instituer l’Indian Military Academy, dans la capitale de Dehradun, pour que les Indiens puissent y recevoir une formation efficace et faciliter l’accession aux grades supérieurs des engagés. Progressivement, la British Indian Army verra ses effectifs officiers indigènes s’accroître et ceux britanniques décroître, dès la fin des premiers cycles de formation dans seize mois.

Quoi qu’il en soit, les prétentions à l’autogouvernance que formulait cet ancien avocaillon formé à Londres devenu un fakir rebelle au nom de ses semblables, qui ne parvinssent jamais au cours de leur histoire à démontrer une quelconque aptitude à cela, doivent être ardemment combattues par tout loyal sujet de Sa Majesté le Roi-Empereur Georges V, que Dieu le protège. Il ne sera jamais admis que la Raj britannique puisse, un jour, connaître une évolution politique qui pourrait la conduire sur le chemin de l’autogouvernance et, par-là, l’indépendance réclamée par quelques séditieux. Aussi est-ce là votre principale mission, tout mettre en œuvre pour que d’une part, l’autorité de Sa Majesté à travers les directives de Son Gouvernement soit restaurée et respectée sur les territoires dont vous avez la charge, et d’autre part, pour que cessent ces revendications et que l’intégrité de l’Empire britannique soit assurée.

Yours faithfully,

Winston Churchill

par **Skorm123** Mar 7 Déc 2021 - 20:43

Dai Nippon Teikoku

Empire du Japon

Changement de premier ministre, changement de paradigme.

[V1919] Topic officiel - Page 20 Ob_ab3ac3_araki-sadao02

Sadao Araki, architecte de la Restauration Jinka, désormais déchu

Trop extrêmes, même pour ce qui est de l’extrême-droite, certaines personnes, mouvements ou idéologies semblent extrêmes. C’est le cas avec le Japon actuellement. Sadao Araki est le symbole de ce fanatisme aveugle, allant toujours vers l’excès. Trop isolé, et perdant de plus en plus de soutiens, critiqué de toute part y compris dans l’armée même, Sadao Araki est obligé de quitter ses fonctions. Le stress perpétuel a aussi dégradé sa santé fragile. Avec une certaine amertume, et un sentiment de déshonneur, le soldat repart. Il reprend ses fonctions de Kyoiku sokanbu, inspection générale de l’entrainement militaire, troisième rôle le plus important dans l’armée et en contact direct avec l’empereur sans devoir passer par le ministère des armées. Cependant, devant une telle influence de la Kodoha dans ce domaine, le ministère des armées reste aux mains de l’organisation avec la mise en place du général Jinzaburo Masaki à ce poste qui est peut-être le membre le plus fidèle à Sadao Araki dans la Kodoha. Le poste du ministre des armées est essentiel, car contrairement aux armées occidentales, l’armée japonaise est plutôt indépendante et peux, à certains moments, organiser des actions de son propre fait comme lors de l’invasion de la Mandchourie. D’ailleurs, l’armée impériale du Kwantung, la plus grande de toute, reste sous influence et domination de la Kodoha.

A ce jour, le premier ministre est remplacé nul autre que par un modéré, totalement inverse du précédent mandat de Sadao Araki. Il ne s’agit ni plus ni autre que Isoroku Yamamoto, sa rapide ascension dans les sphères de la marine, son jugement plutôt avisé et sa vision d’un Japon qui a une place certes immense, mais limité, dans le monde est un atout. Yamamoto aura toutefois de nombreux défis, à l’externe le Japon reste isolé dans un monde bouleversé. Les anciennes alliances ne sont plus et le Japon se sent encerclé par des rivaux, voir ennemis. A l’interne, la situation est plus que complexe. La création d’un Etat dans l’Etat symbolisé par le Kokumin Seishin Sōdōin Undō, le Mouvement Spirituel de Mobilisation National (KSSU), pose beaucoup de soucis en termes de gouvernance. Beaucoup disent que le KSSU contrôlent désormais l’Etat japonais en secret. Le génie de cela est que le KSSU n’est pas personnifié, de peur des assassinats, action assez commune au Japon pour éliminer un rival.

Toutefois, l’armée impériale est trop influente et puissante. Pour lutter contre cette influence, le premier ministre n’a d’autre choix que de redéfinir les missions de la Kempeitai, et de fournir l’entièreté des responsabilités de cet organisation au ministère de l’intérieur, même au-delà du Japon. La Kempeitai aura aussi la possibilité de former des divisions d’élites, fanatiques, pour aider l’armée impériale à sécuriser le territoire interne et externe contre toute type de menace. La partie militaire est directement recruté auprès des Seinen-tō, la partie jeunesse du KSSU, dans les éléments plus prometteurs en termes d’efficacité et de loyauté, et de fanatisme. On estime à 4 divisions les capacités du Kempeitai de former cette nouvelle armée paramilitaire d’ici 1935. Le but est en réalité de se défendre contre une armée impériale pas forcément loyale à l’Etat japonais comme elle l’a prouvé lors de la restauration Jinka. Les paramilitaires de la Kempeitai seront bien plus loyaux.
Cette situation cause donc 3 grands luttant pour le pouvoir : l’armée incarné par la Kodoha de Sadao Araki, le KSSU promouvant la grandeur du Japon dans la modération et enfin l’Etat japonais lui-même, divisés par ses dissensions internes. Pour le moment, les relations entre ces blocs semblent cordiales à première vue, mais la lutte de pouvoir pourrait dégénérer.

par **Sirda** Mar 7 Déc 2021 - 21:57

United Kingdom of Great Britain and Ireland

« The empire on which the sun never sets »

Victory Day !

................Londres est en liesse, et l’Empire aussi. Après quasiment trois ans de combats, les soldats britanniques peuvent enfin espérer rentrer auprès des leurs. Probablement pas pour Noël, certes, mais assurément pour le Trooping the Coulour en l’honneur du roi le samedi 4 juin 1932. En cette froide journée du mois de novembre, le Premier ministre Winston Churchill est apparu au balcon de Buckingham Palace, entouré par le Roi-empereur affaibli, le Prince de Galles, et toute la famille royale, un rare honneur pour un homme politique, tandis que devant les grilles du palais, la foule acclamait le héros de la guerre. Quelques minutes plus tôt, c’était depuis le 10 Downing Street, par radio, que le vieux lion s’adressait à l’Empire tout entier pour annoncer la victoire de la Grande-Bretagne contre l’Allemagne. Un discours résolument enthousiaste pour l’avenir, mais teinté d’un certain pessimisme face à l’avancée de l’Union soviétique en Europe de l’est.

................ « Ce matin, les dernières forces volkistes ont jeté leurs armes et annoncé leur capitulation totale face à l’Entente. […] En raison de la désorganisation du haut commandement allemand, il est hélas possible que des combats surviennent encore dans les semaines à venir, mais la Grande-Bretagne les gagnera, comme elle a gagné cette guerre. […] Les heures les plus sombres du continent européen sont désormais derrière nous : cette grande guerre européenne de vingt ans, commencée en Orient et qui, par une succession de conflits tous liés les uns aux autres, prend fin par la victoire suprême des soldats de Sa Majesté et la race britannique, au prix d’un lourd tribut humain, et avec le concours des forces Alliées. […] Désormais, il incombe à la Grande-Bretagne de s’atteler à de grandes tâches pour établir la justice, le progrès économique et social et la paix en Europe. […] Si, aujourd’hui, la paix est rétablie, nous ne devons pas oublier les menaces qui nous viennent de la Russie soviétique, qui, après s’être alliée de facto à l’Allemagne volkiste, s’est retournée contre elle et a profité de son effondrement pour assouvir des peuples jadis libres et étendre son joug dictatorial. […] Advance Brittania, long live to the cause of Freedom. God save The King ! »

Après-guerre.

................Dans l’immédiat, les quelques 5 millions de soldats mobilisés, dont quatre déployés en Allemagne, vont connaître une démobilisation progressive, notamment pour éviter une explosion massive du chômage. Ainsi, on prévoit une période de démobilisation jusqu’à l’été 1933 avec le retour à la maison d’un million de soldats par quadrimestre, pour maintenir in fine un effectif total d’un million d’hommes en armes en raison de la longue occupation de l’Allemagne en prévision, la moitié du pays étant désormais contrôlé par le Royaume-Uni. Il s’agit, pour le Gouvernement de Sa Majesté, d’assurer une occupation effective du territoire et de lutter contre les dernières troupes ennemies ou bandes insurrectionnelles afin d’asseoir définitivement l’autorité de l’Entente sur le pays dévasté par la guerre, et duquel de nouveaux monstres pourraient surgir dans ce clair-obscur. Naturellement, soin est laissé au prochain gouvernement de préciser toutes ces mesures, lorsqu’il aura été désigné.

................Après cette guerre militaire s’ouvre dès lors une bataille politique. Le gentlemen's agreement convenu le mois dernier par les principaux partis politiques britanniques est mis en œuvre. La House of Commons, après avoir célébré la victoire britannique en chantant Rule, Britannia !, God save the King ! et divers chants patriotiques anglais, a adopté sur proposition du Gouvernement une loi de dissolution prévoyant la tenue de nouvelles organisations élections générales le jeudi 4 février 1932 afin de renouveler l’intégralité des députés, iceux étant en poste depuis fin 1924. Naturellement, si le gouvernement d’union nationale reste de vigueur, les premières fortes dissensions apparaissent entre conservateurs et travaillistes, alors que la bataille politique s’annonce des plus rudes entre un Winston Churchill au sommet de sa gloire, venant de sauver l’Empire et l’Europe de la menace volkiste et déjà prêt à mener une bataille contre l’Union soviétique qu’il voit comme la principale menace à la Pax Britannica, et un Oswald Mosley qui entend donner la priorité aux besoins économiques des Britanniques plutôt que de se lancer dans de nouvelles confrontations diplomatiques voire militaires.

par **Thalassin** Mer 8 Déc 2021 - 8:05

Crise de l'or - Acte II

Les ordres de Londres sont particulièrement clairs. Et Freeman-Thomas sait très bien qu'ils sont la preuve d'une compréhension absolument défaillante de la situation en Inde. Dans l'espoir d'une accalmie, le vice-roi a commencé par céder sur la question du sel, sans annoncer aucune nouvelle taxe compensatoire au détriment des demandes de Londres. Il sait très bien qu'en instituer ne ferait que créer de nouvelles manifestations massives, et se contente de prétendre qu'il est en train de planifier des taxes à Churchill, espérant temporiser suffisamment jusqu'aux élections.

La fin de la crise du sel par le recul de Delhi n'a toutefois pas eu l'effet escompté. Très justement, les partisans du Congrès l'interprètent comme une victoire et leur capacité à faire plier l'Empire britannique. À Bombay, les manifestants sont donc particulièrement optimistes quant à leur force, et n'ont absolument pas l'intention d'évacuer.

Obligé de suivre les ordres de Londres, le vice-roi n'a pas d'autre choix que de demander au Field Marshall Chetwode de mener les régiments britanniques en Inde contre les manifestants. Ce dernier, conscient de la nécessité d'indianiser les forces, a, par le biais d'une note adressée à son commandant en chef (L'Empereur des Indes), fortement condamné la violence avec laquelle il devrait agir, et souligné qu'il s'agissait selon lui d'un point de non-retour dans la répression du mouvement indépendantiste. Il s'agit également d'une manière de s'éviter toute responsabilité personnelle dans le chaos qu'il voit venir.

Sous les yeux de journalistes du monde entier, les troupes britanniques s'avancent près des dépôts d'or impériaux, et effectuent trois sommations. Sans réponse. La détermination des manifestants à continuer dans leur cause, même lorsque la troupe fait siffler des balles en l'air, instaure un face-à-face silencieux entre la masse nationaliste et la colonne de Britanniques. Les images des soldats anglais pointant leurs fusils vers la foule avant de tirer, comme un peloton d'exécution, sont le prémice d'une journée funeste. Si nombre de manifestants apeurés fuient, l'usage développé pendant la marche du sel, où la manifestation continuait malgré les camarades tombés sous les matraques de la police, fait qu'une bonne partie des gens présents n'a pas évacué tout de suite.

Continuant de tirer, devant une foule qui, à défaut d'être hostile, tente de bousculer par sa masse pacifique l'organisation de la colonne britannique, des scènes horribles ont lieu alors qu'il est évident que le nettoyage de la place demandé par les autorités implique de tuer en masse, chose que les officiers locaux, pensant disperser rapidement la foule avec quelques morts, ont sous-estimé. Sous pression et en manque de munitions pour leur fusil, des soldats sont pris en train d'utiliser des grenades dans la foule, ou de poignarder des militants à la baïonnette.

Quand la dispersion est enfin acquise à force de violence, c'est un carnage qui se dévoile. Le massacre de Bombay dépasse en nombre de victimes celui d'Amritsar, dont les remous avaient déjà mis à mal le Raj après la Grande Guerre. Les exactions britanniques résonnent à travers l'ensemble du sous-continent indien, choquant l'intégralité du spectre politique, y compris la ligue musulmane. Elles retentissent également à travers tout l'Empire, ainsi que dans les deux bastions du monde libre : les Etats-Unis et l'Union Soviétique. Aux yeux du monde, Churchill a prouvé que l'Empire Britannique ferait couler le sang pour protéger sa domination.

D'un point de vue purement matériel, l'opération est toutefois un succès pour Londres. L'objectif escompté a été atteint, et l'or taché de sang peut reprendre son trajet vers la métropole. Le cynisme du Premier ministre l'empêche toutefois de se rendre compte d'une chose : cet or va coûter bien plus cher que sa valeur financière.

par **DerMohte** Mer 8 Déc 2021 - 16:46

Seconde République Espagnol

Stabilisation de l'Espagne

L'instauration de la República Española se présente comme une bénédiction pour introduire un souffle démocratique nécessaire malgré la bonne volonté dont disposait le monarque Alfonso XIII, d'ailleurs le terme de bénédiction se trouve fort approprié lorsqu'on observe l'apparente puissance dont dispose encore l'Iglesia Católica malgré la menace que proliférait le gouvernement pour le moins antimonarchiste de Madrid, encore est-il qu'un nouveau régime doit disposer d'une constitution et c'est désormais chose faîte ; Les Cortes Constituyentes ont confirmées l'adoption de la Constitución 1931, cette-dernière garantit le droit à la nationalisation en échange d'une indemnité de l'état, la mise en place d'un état-providence nommé Casa qui s'avère difficilement applicable selon les experts de la Banco de España, mais ce qui attire le plus d'attention dans la presse reste la survie des nombreux privilèges de l'église dont l'hostilité pourrait vite causer des soucis au Palacio de la Zarzuela, les jésuites eux se voient réserver un sort bien plus sombre qui se traduit par des réquisitions de bien immobilier, exclusion de la fonction publique et enquête approfondie tandis que leur richesse est distribué par tirage au sort aux paysans les plus pauvres, l'ensemble de ces mesures s'inscrit dans la volonté stabilisatrice de Manuel Azaña Diaz qui doit régulièrement composer avec le Personal del Ejército Central pour les restrictions budgétaires tandis que le second parti du pays Partido Republicano Radical se radicalise rapidement comme son nom l'indique, la droite elle reste fidèle, incapable de former un grand front national à cause de la friction parlementaire, cependant la crise économique pourrait vite bouleverser l'échiquier politique en fonction de l'intervention du Partido Socialista Obrero détenteur de la majorité au Cortes.

par **Shikkoku** Mer 8 Déc 2021 - 20:17

Victoire :

La France est VICTORIEUSE.

L'Allemagne a capitulé, et la France et l'allié britannique sont victorieux. 25 000 soldats français, 2 000 soldats britanniques, 2 000 soldats belges, 800 soldats tchèques et 800 soldats polonais défilent glorieusement sur les Champs Elysées sous les acclamations de la foule, réunie pour l'occasion. On ne compte pas moins de 1 500 000 personnes rassemblées à Paris pour fêter la fin de la guerre, qui est cette fois-ci, le gouvernement français, l'assure, la dernière guerre contre l'Allemagne.

Le bruit des bottes des milliers de soldats français, pour l'immense majorité issue d'unités ayant participé aux premières lignes, frappe les pavés parisiens. De Castelnau, en qualité de chef de gouvernement, salue les bataillons les uns après les autres solennellement.

La France est victorieuse, et l'Allemagne est détruite. La France l'assure, l'Allemagne ne se relèvera plus. Versailles avait été trop commode avec Berlin, et a permis à l'Allemagne de reprendre les hostilités envers la France en dix ans. Cette-fois ci, la paix en durera cent.

Le gouvernement français, mené par De Castelnau, a annoncé la tenue d'un conseil de guerre interallié à Paris, qui rassemblera le Royaume-Uni, la République de Tchécoslovaquie, la Belgique et le gouvernement en exil polonais afin de statuer sur la marche à suivre et de s'assurer conjointement de la destruction totale de l'impérialisme germanique.

Tentative d'assassinat du Pape :

Le Pape Pie XI, alors qu'il se trouvait à Orléans après une messe à Notre-Dame de Paris, a été visé par un attentat. En effet, son hôtel avait été piégé par plusieurs dizaines de kilos de dynamite, qui furent détecté par la Garde Pontificale, qui alerta rapidement les forces de l'ordre.

Quelques heures après avoir découvert le pot aux roses, un individu prénommé Michel fut arrêté alors qu'il s'approchait de l'hôtel du Pape, et dans une sacoche on trouva briquet et mèches explosives. Rapidement désigné comme coupable, Michel fut jugé quelques jours plus tard et condamné à mort par pendaison pour tentative d'assassinat envers une personnalité politique d'envergure.

La nouvelle ne se répandit pas de manière massive à travers le pays, qui était occupé à célébrer la victoire contre l'Allemagne. Cependant, le gouvernement de Castelnau est mis au courant que l'attentat était commandité par l'extrême-droite, ce qui semble faire tomber des nues de Castelnau.

par **Mirage** Mer 8 Déc 2021 - 21:31

Union des Républiques Socialistes Soviétiques

Fin de la guerre

L'Armée rouge peut enfin parader sur la Place Rouge pour marquer la fin de ses campagnes militaires à l'ouest qui l'auront mené jusqu'en Europe centrale. Avec l'arrêt des combats en Hongrie, une redéfinition du dispositif est nécessaire, le gouvernement de Budapest ayant capitulé auprès de l'armée française, les forces soviétiques laissent l'occupation du pays à cette dernière et se retirent derrière les frontières du pays. En attendant la remise sur pied de l’État tchécoslovaque, les soviétiques maintiennent une force d'occupation militaire minimale dans la région slovaque. Moscou réitère à ce propos sa proposition de rencontre auprès des insurgés tchèques et en particulier de leur représentation pour organiser le départ des troupes soviétiques du pays ainsi que le retour à la normale dans les délais les plus brefs. Concernant l'occupation de l'Allemagne, le sujet est brûlant et il serait, du point de vue soviétique, préférable d'organiser communément avec la Pologne et les forces de l'Entente la suite des opérations. Il s'agit principalement de discuter des futures frontières de l'Allemagne et de la transition démocratiques devant amener à un retour à la normal. En attendant, l'URSS maintiendra environ un million d'hommes en Pologne et en Allemagne et poursuit son appel à la formation d'un gouvernement allemand unitaire et transitionnel construit autour de l'opposition ayant pris les armes contre la barbarie volkiste.

La démobilisation est partielle, si l'industrie retrouve ses activités normales - comptant donc un secteur militaro-industriel particulièrement important même en temps de paix - l'Armée rouge devra se stabiliser à terme autour d'un effectif de quatre millions d'hommes dont la moitié engagés au sein d'Armée du Travail.

par **Skorm123** Jeu 9 Déc 2021 - 0:06

Dai Nippon Teikoku

Empire du Japon

Tenno Heika contre le KSSU.

Tenno Heika, sa majesté l’empereur

Grandement influencé par les idées de Sadao Araki, et en quasi contact permanent avec ce dernier, Tenno Heika, sa majesté l’empereur, soutient bien évidemment l’ancien premier ministre. Cependant, il n’est pas de tradition pour l’empereur du Japon de réagir à la politique du pays, sa position de akitsumikami, divinité incarnée, fait que toutes considérations temporelles comme la politique n’est pas de son ressort. Il faut admettre que l’empereur actuel est un féru de la politique, de la grandeur du Japon, et de la supériorité de ce dernier sur le monde entier via l’hakko ichiu, la réunion des huit coins du monde sous un seul toit. Cette différence entre rôle théorique et pratique est de plus en plus problématique pour la famille impériale japonaise. Il ne fallu pas longtemps pour que Tenno Heika, par l’intermédiaire de Sadao Araki, publie un message radiophonique qui se diffusa sur les ondes nationales rapidement. Rare étaient les japonais qui avaient déjà entendu la voix de l’empereur. Celui-ci annonça sa désapprobation du gouvernement actuel, alors qu’il venait tout juste de se former. Comble de l’ironie, celui-ci soutient directement l’ancien premier ministre, accusant la classe politique de l’exclusion de celui-ci sans pour autant fournir des explications sur le coup d’état de Sadao Araki qui avait exclu la société civile elle-même de la politique. Le message, sensé être d’un soutien pour l’ex premier ministre Sadao Araki s’est rapidement transformé en débâcle, l’empereur n’a réussi que l’humiliation prouvant que celui-ci n’est pas un génie de la communication. Une réelle rivalité inédite entre le pouvoir politique, incarné par le KSSU, et l’empereur allié à Sadao Araki s’est créé par l’intermédiaire de ce message éhonté.

Le premier résultat de cela n’est autre qu’un changement, subtil, dans la communication globale du KSSU, s’occupant de toute la propagande vers la population. L’empereur y est très légèrement exclu, mettant en avant le Japon plutôt que l’empereur. Ainsi que la surveillance active par le nouveau service de mise en commun du renseignement créé sous Sadao Araki et sous la direction du Kempeitai, et donc sous la direction du ministère de l’intérieur dirigé par Keisuke Okada. Poste désormais éminemment stratégique au vu de la puissance qu’a pris la Kempeitai depuis quelques années ainsi que des missions traditionnelles du ministère sur la gestion de la vie intérieure du pays en générale. La coopération Okada-Yamamoto permet une certaine stabilité dans le cabinet, et le ministre des armées dirigé par Jinzaburo Masaki reste isolé face au KSSU.

Quelques noms commencent à ressortir, en guise de contre-attaque par la Kodoha, sur ceux qui dirigent la KSSU. Okada et Yamamoto en sont les plus visibles, mais on parle de Tetsuzan Nagata comme réel dirigeant du mouvement régulant désormais la vie des japonais. Sa puissance est telle qu’il a réussi à passer les échelons militaires au fil des années, et que celui-ci est désormais le supérieur de Sadao Araki en tant que chef de l’Etat-major de l’armée, le rôle sous le ministre de l’armée. Hideki Tojo est sous les ordres du ministre de l’intérieur en tant que dirigeant de la Kempeitai est aussi un membre éminant du KSSU.

Revenu en Mandchourie, l’ex premier ministre Sadao Araki s’occupe désormais de l’armée du Kwantung, indirectement, dirigé par ses disciples. Et en lien avec le ministre des armées, il y crée avec l’aide de Shiro Ishii l’unité 731 chargé de la recherche sur les armes bactériologiques. Le Japon pourrait développer ce domaine, ne pouvant réellement lutter contre ses rivaux soviétiques ou américains en termes de population ou économie. Cette action est notamment soutenue par Nagata qui y voit une possibilité de lutter à arme égales avec les rivaux du Japon.

par **Mirage** Jeu 9 Déc 2021 - 1:35

Europe
Brève
Évènement

Alors que le vent balaye les cendres de la guerre qui a secoué l'Europe occidentale et centrale, les conséquences combinées de celle-ci et de la crise économique venue d'outre-Atlantique commencent à se faire durement sentir.

L'un des principaux problèmes du Vieux Continent tient dans l'effondrement du système bancaire européen consécutif de ses liens privilégiés avec celui américain mais aussi à cause de la guerre qui à empêché toute activité économique productive et vidé leurs liquidité. Tout l'argent a en effet du être prêté à des États forcés d'accomplir les investissements très lourds nécessaire à l'économie de guerre. Ainsi plus que les banques, c'est tout le continent qui manque de liquidités, absorbés par l'effort de guerre, le retrait des capitaux américains, l'effondrement de l'activité. Au sortir de la guerre, les entreprises qui souhaitent réorienter leur production vers le civil en sont empêchées par l'absence d'investisseurs et l'impossibilité de trouver le moindre crédit, leurs trésoreries épuisées par la guerre et l'inflation qui lui est liée, elles ferment en masse et le chômage explose alors même que les soldats ne sont pas rentrés au pays. En Allemagne ou dans les pays ayant été occupés par la Wehrmacht, la situation économique se rapproche de la survie et rien ne permet d'entrevoir la possibilité de reconstruire facilement.

Dans la plupart des pays, la consommation est en berne et tel un cercle vicieux, c'est désormais le risque de tomber dans une spirale déflationniste qui apparaît. Pas d'argent ni de travail, pas de consommation, entreprises forcées de fermer des unités de production (plus de chômage) ou de baisser les salaires (moins d'argent) pour garder la tête hors de l'eau.

Dans le reste de l'Europe, épargné par la guerre, ce nouveau choc vient s'ajouter à celui déjà encaissé lors de la première vague américaine. Les banques interdisent les retraits pour se préserver de la faillite, les entreprises ferment, les queues des soupes populaires s'allongent. La Fédération du Danube, la Yougoslavie, le Royaume d'Italie ou la Grèce qui font face à des difficultés très importantes en particulier liées à l'effondrement du cours des denrées agricoles (consécutif à la baisse de demande générale due à la guerre) se voient forcer d'imposer des taxes douanières à l'importation afin de sauver ce qui peut l'être.

par **Thalassin** Jeu 9 Déc 2021 - 12:21

Voyage de Nehru

Le massacre de Bombay a largement tendu la situation en Inde, et les leaders du Congrès - et de la ligue musulmane - correspondent massivement depuis leurs cellules de prison afin de débattre de la poursuite des opérations, et de l'éventualité de l'usage de la violence contre les armes britanniques. Pendant que cette réorganisation a lieu, le président du Congrès, Jawaharlal Nehru, a choisi le moment pour aller à l'étranger plaider la cause de l'indépendance indienne auprès des deux puissances du monde n'étant pas fondées sur l'impérialisme colonial.

La première étape a lieu à Washington aux Etats-Unis. Outre les journaleries habituelles à ce genre de voyage, et la visite d'universités où le leader indien a pu faire montre de ses qualités de juriste émérite, un des moments forts a eu lieu au cours d'un repas mondain. Nehru a en effet été invité dans un gala tenu à la résidence du sénateur du Wisconsin John James Blaine, en compagnie de nombreuses personnalités originaires dudit Etat, allant d'acteurs à des écrivains, en passant par le professeur d'université Edward Ross. La discussion avec le sénateur a été particulièrement cordiale et fructueuse, et ce dernier a fait jouer de ses relations pour obtenir une entrevue entre Nehru et le secrétaire d'Etat Borah. La rencontre entre les deux hommes a cependant été tenue secrète et non médiatisée, afin de ne pas mouiller trop profondément le gouvernement américain dans le soutien au Congrès.

Les aventures de Nehru l'emmènent ensuite à Moscou, siège de la grande lueur au Nord. Le bastion du socialisme est l'occasion pour Nehru de visiter des lieux de production, et des coopératives fermières soviétiques. Des expériences intéressantes pour celui qui flirte avec les ailes socialisantes de son parti. Au pays des Soviets aussi, il fait la rencontre d'éminents hommes d'Etat, en l'occurence le camarade Trotsky, avec qui il a pu longuement échanger concernant la situation interne de l'Inde et la répression imposée par l'impérialisme britannique.

par **Mirage** Jeu 9 Déc 2021 - 14:15

Union des Républiques Socialistes Soviétiques

11 ans de la NEP

La NEP, la Nouvelle Politique Économique, de Trotski et Lénine a 11 ans. La conjoncture géopolitique de ses onze années mouvementées en a fait un outil au service de la militarisation de l'économie soviétique, d'ailleurs probablement amené à changer selon la volonté de Boukharine et de sa clique d'économique. En tout cas, c'est une chose ayant été rendue possible par le contrôle croissant du politique sur l'économie. L'influence du Parti sur les campagnes n'est pas totale en particulier en comparaison de ce qui pourrait être si les solutions de certains prônant la collectivisation à marche forcée des exploitations agricoles avaient été mises en place. Mais cette méthode de fonctionnement reste cependant inédite dans l'histoire de l'humanité et n'est pas sans conséquences sur la structure sociale de la ruralité russe. La petite paysannerie désormais très majoritairement regroupée au sein des coopératives agricoles est largement bolchévisée et s'inscrit en rupture avec les paysans riches, se maintenant quand à eux vaille que vaille dans l'archaïsme des exploitations individuelles. Dans les régions les plus marquées par cette division, le Tioumen, le Kouban, l'Asie centrale, il n'est pas rare de voir des "bandes rouges" de paysans pauvres radicalisées par les slogans du Parti attaquant les koulaks locaux accusés de fraude fiscale, de dumping, parfois même simplement de trahison envers la Patrie. Les autorités locales condamnent, répriment même lorsque la situation est en passe de devenir incontrôlable, mais sans plus de volonté que ça. Officiellement, les mesures anti-koulaks ont connu un coup d'arrêt au moment de l'entrée en guerre contre l'Allemagne. Tout de même, les impôts qui pèsent sur eux ont triplé depuis 1928 et restent à des niveaux particulièrement élevés. Mécaniquement, ceux-ci ont préféré baisser leur production pour ne pas produire uniquement pour l’État, entraînant des débuts de disettes dans certaines régions où les exploitations individuelles restent fermement majoritaires. Que ce soit bien clair, l'URSS reste très largement excédentaire en production agricole et les problèmes de disettes sont principalement liées à une mauvaise intégration dans le réseau de transport qui fait que le blé venant d'ailleurs ne peut arriver à temps, pourrissant parfois en chemin. La situation n'a donc rien de catastrophique d'autant que le mouvement de fond reste le même, l'augmentation de la proportion de coopératives, qui sont déjà majoritaires dans le pays, afin d'esquiver la surimposition, voir le départ des paysans vers les villes qui sont beaucoup mieux ravitaillées et où les salaires sont meilleurs. Un mouvement qui se fait conjointement avec l'augmentation de productivité agricole liée à la mécanisation et à la production d'engrais chimique.

Pour d'autres régions, c'est au contraire la prospérité. L'Ukraine par exemple, qui a connu très tôt un large mouvement vers les coopératives et qui fait office de grenier à blé de l'Union et de porte de sortie des exportations vers l'Europe jouit d'une prospérité inédite dans son histoire. Celle-ci permet un cercle vertueux pour toute la région, l'agriculture se mécanise, les paysans partent vers la ville ou à la mine, la consommation s'accélère, tout cela favorisant le développement de l'industrie dans la RSS. C'est en conséquence encore une fois l'Ukraine qui est mise en avant comme modèle et comme preuve du fonctionnement des coopératives par le Parti dans ses campagnes de propagande visant le monde rural et qui utilisent pléthore de slogans tels que « enrichissez vous ! enrichissez la Patrie ! » (reprenant la célèbre phrase de Boukharine prononcé en direction de la paysannerie), ou encore « Le socialisme a enrichi les paysans, rendons le lui ».

La crise du grain, partiellement réglé durant la guerre par l'exportation massive de matières premières en Allemagne qui ont permis à l'URSS de siphonner les réserves d'or allemandes, danoises, polonaises et tchèques, est de retour, d'autant que la valeur des exportations soviétiques souffre en plus de la baisse du prix des denrées agricoles sur le marché mondial. Boukharine, qui ne veut surtout pas brusquer la société soviétique à ce moment charnière n'accélèrera pas le mouvement et va plutôt se contenter de poursuivre le processus d'érosion des exploitations individuelles déjà lancé depuis au moins 1928. Notons à ce sujet que les expériences de "collectivisation volontaire" vont bon train et atteignent environ 5% de la production agricole soviétique. L'industrialisation prendra plus de temps que prévu ? Qu'importe, les dernières années ont permis à l'URSS de sécuriser définitivement ses frontières et plus aucune menace mortelle ne menace le pays des soviets. La ligne de l'aile droite du Parti se pose désormais ainsi : des efforts continueront d'être demandés à tous, en particulier en terme de taux d'imposition qui est en moyenne très élevé afin de continuer à financer le travail d'industrialisation du pays. Il s'agit d'un mauvais moment à passer qui se terminera par la prospérité commune, sans industrie, pas de biens de consommation modernes, pas de mécanisation de l'agriculture ou d'automatisation des usines permettant d'alléger le temps de travail quotidien du travailleur, pas de gains de productivité permettant d'augmenter son salaire. Il nous faut poursuivre la construction du socialisme envers et contre tout. Et c'est en réalité un discours qui touche beaucoup de gens issus de cette génération qui a en effet vu ses conditions de vie s'améliorer sous le socialisme et qui souhaite surtout ne pas avoir fait la révolution pour rien, acceptant donc quelques efforts supplémentaires dans l'espoir d'apercevoir au bout du chemin les lendemains qui chantent.

En fait, une partie de cette cagnotte servira à financer un fond d'investissement dédié à permettre à l'URSS de se bâtir une sorte de "bloc économique" sur les ruines de la guerre. La crise économique, qui touche finalement assez peu l'URSS grâce à son isolement de système capitaliste (l’État a le monopole sur le commerce extérieur ainsi que sur le secteur bancaire), et la guerre offre des opportunités en ce sens. Une aide économique sous forme d'introduction de capitaux dans le pays a déjà été proposée à la Tchécoslovaquie. Mais des termes plus ou moins équivalent pourraient être proposés à la Pologne, à la Fédération du Danube, à l'Espagne ou à la Turquie en fonction de leurs difficultés respectives.

par **Thalassin** Ven 10 Déc 2021 - 12:13

Grèves militaires

Les maigres concessions données aux militaires grévistes de l'armée des Indes ne sont pas suffisantes pour arrêter la protestation. Les promesses de promotion dans le futur sonnent comme la répétition du mensonge qui leur a été servi dix ans plus tôt. Pis encore, le début de la démobilisation de l'Empire britannique marque également le même processus dans le Raj : les Emergency Commissionned Officers indiens se voient renvoyés à la vie civile par une armée coloniale qui garde en poste les officiers britanniques tout aussi gradés qu'eux. Par solidarité, encore plus de leurs camarades refusent de quitter les casernes, mettant devant le fait accomplis des Anglais n'ayant aucune idée de comment réagir à la situation sans l'envenimer.

Nombre de ces démobilisés contre leur gré, en réalité tout à fait capables d'exercer les postes d'officiers, trouvent refuge au sein du corps des volontaires du Congrès, où leurs talents martiaux viennent encadrer et discipliner des masses. Ce phénomène, s'il satisfait plutôt Nehru, et est même clairement favorisé par l'aile séculariste et socialisante du parti, inquiète fortement Gandhi et les leaders qui gravitent autour de lui, non partisans de la violence physique et des défilés en uniforme.

Le drapeau vert

En parallèle du Congrès, la Ligue musulmane se meut aussi dans toute cette agitation politique. Les deux entités ne sont pas spécialement ennemies, et en réalité dans bien des manifestations nationalistes le drapeau vert de la Ligue est hissé aux côtés du tricolore nationaliste. En revanche, l'organisation est encore dans un état peu clair, ses chefs n'arrivant pas à s'organiser et se disputant en querelles internes, quand ils ne sont pas directement en exil, comme c'est le cas de Jinnah en Angleterre. Ces querelles se retrouvent aujourd'hui dans le comportement desdits chefs devant le point de bascule qui est en train d'avoir cours dans l'histoire de l'Inde.

Au Bengale, Abul Kasem Fazul Huq, leader respecté et ayant été à la fois président de la ligue musulmane et secrétaire général du Congrès en 1916, s'est rapproché du parti de Nehru. Celui qui est sans aucun doute un des deux hommes les plus influents du Bengale - avec Subhas Chandras Bose - s'est affiché publiquement en compagnie d'Abul Kalam Azad, figure de proue des musulmans restés entièrement au sein du Congrès. Fazul Huq, dans cette apparition, s'est montré largement plus critique qu'auparavant vis-à-vis de l'occupant britannique, et, s'il n'est pas allé jusqu'à embrasser la politique de non-coopération de Gandhi, a largement sous-entendu que le massacre de Bombay signifiait qu'il n'y avait plus d'avenir pour l'Inde au sein de l'Empire.

Dans le Nord-Ouest du Raj, le destin de la Ligue semble paradoxalement se jouer à Lahore, alors même que le Punjab est politiquement dominé par un mouvement interconfessionnel mené par Sikandar Hayat Khan. La ville est en effet le fief de Muhammad Iqbal, poète majeur écrivant en ourdou, et partisan convaincu de l'incompatibilité de l'Islam et du nationalisme indien. Celui-ci prône en effet l'établissement d'une nation musulmane autonome, et est proche de Jinnah. Même si ce dernier est moins convaincu par le séparatisme pour l'instant, le poète tente de le convaincre de revenir au pays pour réorganiser la Ligue. Toujours dans le même temps, et dans la même ville, un autre mouvement musulman émerge en dehors de la Ligue, le mouvement des Khakhsars. Mené par Allama Mashriqi, il s'agit d'une organisation prônant l'unification de l'Inde et la tolérance avec les Hindous, tout en proposant une vision originale de l'islam du fait des travaux philosophiques et religieux de leur leader. Hors de la ligue, les Khakhsars sont redoutablement disciplinés et le chaos majeur qui secoue le pays leur permet de recruter rapidement, parfois même dans le reste du Nord-Ouest.

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