V1980 - Topic Officiel - Année 1981
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V1980 - Topic Officiel - Année 1981
Rêveur_Lucide- Ministre
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Re: V1980 - Topic Officiel - Année 1981
Une heure avec le président de la République.
Georges Bortoli, Alain Duhamel et Jean-Pierre Elkabbach règlent les derniers détails entre eux. Leurs chuchotements agacent quelque peu Valéry Giscard d’Estaing, qui attend impatiemment le début de l’entretien. Plus vite ce sera commencé, plus vite ce sera terminé, songe-t-il. C’est que le chef d’Etat de la troisième puissance nucléaire est occupé : il avait promis à Anne-Aymone de lui jouer du piano dans la semaine. L’accordéon, c’était seulement pour s’attirer les sympathies du peuple. Le régisseur fait signe, un assistant lance le décompte sur ses doigts. Lumière rouge : on filme.
« – Monsieur le Président, bonsoir. Voici la 7ème émission de la série "Une heure avec le Président de la République". Elle a lieu ce soir en direct de l'Elysée. Cette fois, c'est au tour des journalistes d'Antenne 2 de vous interroger : Georges Bortoli, Alain Duhamel et moi-même vous interrogerons sur la politique extérieure de la France à un moment particulièrement opportun lance Jean-Pierre Elkabbach. Monsieur le Président, que pouvons-nous faire en Afghanistan ?
– Et bien, les Soviétiques disent qu’il y a des ingérences, puisqu’il y a un soutien à la résistance afghane. Puisqu’il s’agit d’ingérence extérieure, la solution, me semble-t-il, est de réunir dans une conférence l’ensemble des pays qui, à tort ou à raison, sont accusés ou soupçonnés d’ingérence dans les affaires intérieures afghanes : ceux qui interviennent manifestement, à savoir l’Union Soviétique, ceux qui sont soupçonnés, l'Afghanistan, le Pakistan, l’Iran, et bien sûr les membres permanents du Conseil de sécurité. Mais aussi l’Inde, qui a un rôle dans cette région, et la communauté islamique.
– Mais pas le gouvernement afghan ?
– Il n’y en a pas lieu, ce n’est pas une négociation avec l’Afghanistan mais une conférence sur l’Afghanistan. Et je ne peux qu’appeler Messieurs Brejnev et Reagan, en premier lieu, d’accepter cette proposition. »
Les journalistes semblent dubitatifs. Après quelques échanges supplémentaires sur le sujet, Alain Duhamel passe à l’Europe, non sans avoir préalablement interrogé Giscard sur ses relations avec le chancelier allemand, qualifiées de bonnes malgré les rumeurs.
« – L’entrée de la Grèce au sein de la Communauté est un signe fort : on ne pouvait pas laisser Platon à la porte ! Ce nouvel élargissement ne doit être qu’un premier pas vers l’est et la Méditerranéen. Demain, l’Espagne et le Portugal finiront bien par rejoindre notre communauté.
– Mais ne risque-t-elle pas de rencontrer des difficultés institutionnelles dans la prise de décision, à commencer au sein du Conseil européen ?
– Il faudra, à terme, prévoir, bien sûr !, une nouvelle réforme des institutions européennes. Mais au fur et à mesure que l’Europe s’élargit, elle doit aussi s’approfondir. Des compétences qui, jusqu’ici, étaient jalousement conservées par les Etats, doivent commencer à être partagées. Le système monétaire européen est un premier pas en ce sens. Je ne peux qu’appeler à ce qu’à l’avenir la coopération politique européenne soit de plus en plus utilisée pour définir une politique étrangère commune aux Dix, et peut-être, qui sait, en faire une compétence commune. S’y adjoindra naturellement l’armée, car il n’y a pas de diplomatie commune sans défense commune, d’autant lorsque nous faisons face aux mêmes menaces.
– Ne serait-ce pas là faire courir un risque à nos intérêts en Afrique, où nos partenaires européens ne souhaitent pas intervenir ? interroge Elkabbach.
– Nos intérêts seraient partagés tranche froidement VGE, agacé d’être pris au dépourvu par cette question. Bortoli rebondit.
– Et qu’en serait-il de l’OTAN ? Nous en sommes sortis, et vous ne semblez pas vouloir y remettre la France. Nos partenaires sont, quant à eux, attachés à l’OTAN. Comment concilier ces vues divergentes ?
– Quand j’ai été élu il y a sept ans, on m'accusait de vouloir revenir dans l’OTAN ; et aujourd’hui, on me demande d’y revenir. La question sera tranchée le moment venu au niveau européen, si cet approfondissement se réalise. Pour le moment, je n’entends pas revenir sur le passé à ce sujet. »
Giscard montre de nouveau un certain agacement envers les journalistes, tant dans sa posture que dans sa voix. Duhamel reprend la main pour interroger le chef de l’Etat sur le Québec.
« – Monsieur le Président, le Québec accèdera à l’indépendance le 24 juin. Vous avez d’ores et déjà indiqué reconnaître à cette date la souveraineté québécoise, et votre volonté de nouer des relations diplomatiques avec ce pays. Ici et là, des voix d’hommes politiques français appellent au rattachement du Québec à la France, à commencer par Mme Marie-France Garaud. Quelle est la position officielle de la France à ce sujet ?
– Je ne crois pas qu’un peuple qui se bat depuis si longtemps pour sa propre souveraineté accepterait d’y renoncer à peine celle-ci acquise si durement pour se fondre dans un autre Etat, en l’espèce le nôtre. Indépendamment, au demeurant, les liens profonds, séculaires, qui unissent les Québécois et les Français, des liens véritablement fraternels. Le Québec s’est prononcé pour sa souveraineté, notamment pour pouvoir prendre en mains son destin et sa politique intérieure, et quelques-uns à Paris voudraient qu’il se plie au droit français ? Voyons.
– Justement, Mme Garaud suggérait d’intégrer le Québec par l’intermédiaire de la Communauté française, toujours inscrite dans notre Constitution, de sorte que la Belle Province conserve une très large part de son autonomie.
– Nous le pourrions, certes. Mais je ne crois pas que ce soit là la volonté du peuple québécois, auquel cas il aurait très bien pu l’exprimer. Si tel était le cas, bien sûr que nous accueillerions le Québec à bras ouverts dans notre Nation, et que nous préserverions sa pleine et entière autonomie. Mais c’est au Québec seul de se prononcer, pas à Mme Garaud, ni à moi.
– Le Québec n’a pas de chef d’Etat : seriez-vous favorable à ce que, comme pour Andorre, le président de la République française soit également chef de l’Etat québécois, de la même manière que le monarque anglais l’est pour le Canada ?
– Là encore, Monsieur Bortoli, il ne m’incombe pas de vous répondre, mais au seul peuple québécois, par voie référendaire ou par voie parlementaire, selon les modalités qu’il se fixe lui-même. Mais si le Québec le veut, ce serait un grand honneur fait à la France, et cela renforcerait indéniablement les liens entre nos deux Etats.
– Allez-vous vous rendre au Québec prochainement ?
– Oui, car je crois qu’il est nécessaire de conclure un traité entre nos deux pays. Pour réglementer nos relations, évidemment, mais aussi prévoir notre coopération économique, et assurer, bien sûr, l’indéfectible soutien de la France au Québec. Y compris militaire au besoin. C’est une véritable chance, pour la France, de voir une nouvelle nation francophone apparaître sur le devant de la scène internationale, et j’entends la saisir. Si du moins M. Lévêque y consent aussi ! »
Sirda- Modérateur
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Re: V1980 - Topic Officiel - Année 1981
Pretoria are you listerning ?
Sous le soleil impitoyable de l'Afrique australe, deux soldats sud-africains, Hendrik et Pieter, se dissimulaient parmi les hautes herbes de la savane, leurs visages peints en vert et noir pour se fondre dans le paysage. La chaleur était suffocante, mais ils ne pouvaient se permettre de relâcher leur vigilance.
« Regarde là-bas », murmura Hendrik en pointant du doigt un groupe de soldats zimbabwéens près d'une petite rivière. Leurs uniformes kaki se distinguaient à peine dans la végétation dense.
Pieter ajusta ses jumelles et observa attentivement. « Ils semblent se reposer. L'armée zimbabwéenne est une blague, quasiment pas de tour de garde. »
Hendrik sortit un carnet de notes et commença à griffonner des détails sur le nombre de soldats zimbabwéens, leurs armes, et leurs mouvements. "Ils n'ont que trois canons DCA, un premier monté sur un vieux camion à 10 km de Salisbury. Deux autres sont camouflés dans la ville. Au vu de la crasse et la poussière qui a enseveli la ville dernièrement, je ne pense pas qu'elle posera des problèmes."
Les deux compères détallèrent et se changèrent. Il gagnèrent Salisbury au soir et rencontrèrent deux autres compères, Johan et Koos. Après trois semaines d'organisation intense, impliquant plus d'une vingtaine d'espions et de soldats, ils avaient avoir enfin une réponse.
Hendrik : « Très bien, messieurs, racontez-nous ce que vous avez trouvé.»
Johan : « Chef, vous n'allez pas croire ce qu'on a découvert. Imaginez Koos et moi, en parfaits rhodésiens à écumer les bars à la recherche de filles shona, tout en grappillant des infos ..."
Pieter: « Revenons aux faits, messieurs. Qu'avez-vous découvert ? »
Johan : « Ah, oui, désolé. Alors, on était en train de siroter un soda au bar de l'Hôtel Africa Pride, quand tout à coup, on a vu un type entrer. Lunettes de soleil, costume trois pièces, l'air de quelqu'un qui a quelque chose à cacher. »
Koos : « Et Johan ici présent a failli renverser son verre en le voyant. Pas très discret, mais heureusement, personne n'a remarqué. »
Hendrik : « Était-ce Tambo ? »
Johan : « Oui, chef. Nous avons confirmé. Il a pris l'ascenseur jusqu'à la suite de luxe au dernier étage. Nous avons aussi repéré son garde du corps. »
Pieter : "Il faut faire remonter tout ça, notre mission ici est terminée. Supprimons toutes nos traces et cassons-nous."
Rencontre secrète au sommet
Dans une salle de conférence austère du quartier général à Pretoria, la lumière crue des néons jetait une lueur froide sur les visages tendus des hauts-responsables du régime d'apartheid. Sur la table, une carte de l'Afrique australe marquée de points stratégiques était déployée. Autour de cette carte, le Ministre de la Défense, le Chef des Services de Renseignement et plusieurs généraux de l'armée sud-africaine débattaient de la situation au Zimbabwe
Ministre de la Défense (Fouché) : « Messieurs, nous avons reçu des informations fiables indiquant qu'Olivier Tambo tiendra une conférence de grande importance à Salisbury, au Zimbabwe, dans une semaine. Cette rencontre réunira plusieurs encartés de l'ANC, des azaniens et des communistes. »
Général Malan : « Si nous les laissons faire, ils renforceront leur stratégie et leur soutien international. Nous devons agir maintenant pour les affaiblir. »
Chef du B.O.S.S. (Van Der Bergh) : « Nous devons être prudents. Bombarder une conférence sur le sol étranger, surtout au Zimbabwe, peut déclencher une réaction en chaîne. Mugabe ne restera pas les bras croisés, et l'opinion internationale nous accusera de terrorisme. »
Général Malan : « La question n'est pas de savoir si nous pouvons le faire, mais si nous devons le faire. Et nous devons le faire, monsieur le premier ministre, messieurs les ministres, notre maison est assiégée par la pire racaille noire qu'il nous soit possible d'affronter. »
P.W. Botha regarda chaque homme autour de la table, pesant leurs opinions. « Et quelles sont nos alternatives ? » demanda-t-il enfin.
Malan : « Nous n'avons pas d'alternatives ! Monsieur ! Il faut agir ! Cela suffit ! Nous ne pouvons nous comporter en mauviettes, plus maintenant. Nous somme le pinacle de la civilisation blanche, assumons notre supériorité, assumons notre force. Si les Zimbabwéens veulent la guerre, ils l'auront. Nous rendrons au centuple, les coups qu'ils nous porteront. ».
Aéroport de Waterkloof, 9 janvier 1981, à 10h.
Dans la lueur rougeoyante de l'aube, deux pilotes sud-africains en uniforme montaient à bord de leur bombardier stationné sur le tarmac de la base aérienne. Le rugissement des moteurs résonnait dans l'air frais du matin, couvrant les bruits alentours. Ils étaient concentrés, conscients de la gravité de leur mission : bombarder un hôtel à Salisbury, au Zimbabwe.
Dans le compartiment arrière de l'avion, un soldat vérifiait les équipements et s'assurait que tout était en place. Une bombe massive, prête à être larguée, se trouvait devant lui. Il passa lentement sa main sur le métal froid, une habitude qu'il avait développée pour se calmer avant une mission.
« C'est vraiment le grand jour, » murmura-t-il, plus pour lui-même que pour les autres.
L'un des pilotes, les mains sur les commandes, jeta un coup d'œil rapide par-dessus son épaule. « On ne peut pas se permettre de rater, » dit-il d'une voix ferme.
L'autre pilote acquiesça, ajustant ses écouteurs. « Chaque seconde compte. Préparez-vous pour le décollage. »
Le soldat à l'arrière, toujours près de la bombe, se pencha légèrement en avant et chuchota, comme à un ami proche. « Allez, ma belle, fais ce pour quoi tu es faite. » Ses doigts parcouraient les lettres gravées sur la bombe, traçant doucement les contours.
Le bombardier commença à rouler sur la piste, prenant de la vitesse. Les pilotes restaient concentrés, leurs visages impassibles malgré la tension palpable.
Alors que l'avion s'élevait dans le ciel, le soldat à l'arrière continua de caresser la bombe, un sourire ironique sur les lèvres. Les mots gravés devenaient plus clairs à mesure que la lumière du soleil levant illuminait l'intérieur de l'avion.
La bombe portait un nom sinistrement approprié : « Zero Tolérance ».
Aetius- L'Alexandre du Nord
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Re: V1980 - Topic Officiel - Année 1981
Inauguration Day
Investiture du 40ème président des Etats-UnisLe 20 janvier 1981, il pleut sur Washington, tout comme il avait plu le 5 novembre 1980, au lendemain de l’élection triomphale du candidat républicain Ronald Reagan. Mais aujourd’hui, l'Inauguration Day allait marquer le début officiel de la présidence Reagan. Tout doit être éloquent et montrer la rupture par rapport à Carter. Ainsi, Ronald Reagan a décidé de prêter serment non pas, comme ses prédécesseurs, devant la façade du Capitole, qui tourne le dos à la ville, mais de l’autre côté du bâtiment, qui bénéficie d’une perspective plus grandiose et télégénique. Là où se trouvent les monuments dédiés aux pères fondateurs de la nation américaine, Reagan prête serment avant d’entamer son discours.
Le 40ème président des États-Unis brosse dans ses premiers paragraphes le portrait d’une économie hyperinflationniste, où le nombre de chômeurs dépasse les 6 millions, où le budget semble en permanence en déficit, où la dépréciation de la monnaie est telle que les ménages ne peuvent rationnellement choisir d’épargner. Fort d’une nouvelle majorité au Sénat et d’une coalition conservatrice à la Chambre des représentants grâce aux démocrates dissidents surnommés « les anémones ». Il n’hésite pas à dénoncer l’intervention de l’État dans l’économie, et présente sa solution : une baisse draconienne des dépenses publiques ne correspondant pas à l’exercice des missions régaliennes. Il s’agit pour le président Reagan de réduire toutes les dépenses à l’exception de celles de l’armée, qui se verra attribuer un budget énorme en vertu de la lutte programmée contre ce que Reagan appelle « l’Empire du Mal », l’Union soviétique. Avant de conclure que la puissance américaine n’a pas de limite :
« Il est temps pour nous de réaliser que nous sommes une trop grande nation pour nous limiter à de petits rêves. Nous ne sommes pas, comme certains voudraient nous le faire croire, condamnés à un déclin inévitable. Je ne crois pas à un destin qui s'abattra sur nous quoi que nous fassions. Je crois en un destin qui s'abattra sur nous si nous ne faisons rien. »
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Re: V1980 - Topic Officiel - Année 1981
La Troisième ChimurengaSalisbury a passé la nuit en état d'urgence militaire. La veille, une explosion retentissante dans les beaux quartiers de la capitale zimbabwéenne a brisé la quiétude de la ville aux alentours de 22 heures. Moins d'une heure plus tard, des militaires patrouillaient dans les rues, imposant un couvre-feu à une population choquée de la situation. Interdiction totale de circuler dans le quartier sinistré et les avenues principales. Parmi la population, les rumeurs enflaient, d'autant plus qu'un grand nombre de témoins affirmaient avoir entendu un avion survoler les lieux au même moment. Au festival des uniformes et ambulances tailladant le soir répondait l'agitation digne d'une fourmilière dans le gouvernement, réuni en conseil des ministres exceptionnel à partir de 1 heure du matin, jusqu'à ce que des accords soient trouvés sur la réaction à l'attaque que venait de subir le pays sans même qu'il le sache.
Peu avant midi, une conférence de presse se tient enfin, et elle est exceptionnelle dans son organisation. Une grande estrade a été installée devant le parlement national. Aux premiers rangs, l'entièreté des membres de la représentation nationale présents à Salisbury, avec les journalistes nationaux et internationaux derrière eux. Un cordon de militaires armés sépare ce beau monde de la population, autorisée à assister à l'annonce. Le brouhaha de la foule s'intensifie quand une série de voitures officielles se gare à proximité, et leurs occupants sont escortés jusqu'à la plateforme. Un par un, des ministres à l'air fatigué se tiennent debout devant le monde, et il devient vite évident pour tous que c'est tout le gouvernement moins un qui est présent.
Celui qui s'avance pour parler est le ministre de l'intérieur Joshua Nkomo. Leader de la ZAPU, premier parti d'opposition, il est également un chef indépendantiste respecté. Il est habillé dans son ancien uniforme militaire, à la surprise générale. L'homme est imposant : sa vieillesse et sa corpulence font qu'il a besoin de s'appuyer de sa canne pour marcher, faisant craquer doucement l'estrade sous ses pas. Sa forte stature s'accompagne d'yeux petits mais perçants, lui conférant un charisme tout particulier. Bien que le Zimbabwe ait accédé tardivement à l'indépendance, Nkomo fait partie de la génération de leaders décoloniaux anglophones qui a fréquenté le Ghana de Nkrumah. Il est une de ces figures qui a accompagné l'Afrique dans la libération. Et, s'appuyant de ses deux mains sur le pupitre, il parle, et son ton est sec. Nkomo sait être chaleureux, son discours laisse transparaître une colère froide et profonde.
"Zimbabwéens, Zimbabwéennes, camarades et compatriotes,
Hier soir, un hôtel a été détruit à Salisbury à la suite d'un bombardement aérien organisé par une puissance hostile. Cet hôtel était le lieu de résidence d'Oliver Tambo, grande figure de la résistance sud-africaine au régime d'apartheid imposé par la minorité blanche. Vous n'êtes pas sans savoir qu'il était présent dans le pays en prévision d'une série de conférences avec notre gouvernement, dans le cadre de notre soutien aux mouvements de libération africains. Au vu des moyens lourds impliqués, et de la cible de la frappe, il ne fait aucun doute que le gouvernement raciste sud-africain en est responsable. Cependant..."
Le vieux Nkomo enlève sa casquette et la dépose sur le pupitre, avant de se redresser d'un air solennel et d'attendre que les discussions de la foule suite à l'annonce de l'attaque sud-africaine laissent place au silence.
"Au moment de l'attaque, le premier ministre Mugabe était en train de s'entretenir avec monsieur Tambo. Son corps a été extirpé des débris" Souffle coupé de la foule. "Un mois de deuil national sera observé à travers le pays en sa mémoire.
Il n'est plus, mais son esprit et sa mission vivent toujours à nos côtés. La nation zimbabwéenne pensait avoir atteint la paix en se libérant du joug rhodésien. Il est désormais évident que l'indépendance nationale ne sera totale que lorsque la guerre d'indépendance collective de l'Afrique australe contre l'oppression blanche sud-africaine aura été menée à terme. Dans ces circonstances exceptionnelles, les bureaux politiques de la ZANU et de la ZAPU ont agréé une fusion afin de rescussiter le Front Patriotique qui avait permis la victoire. À la demande collective du gouvernement, le président Banana a pris la décision de me nommer Premier Ministre.
Afin d'assurer la sécurité nationale, le gouvernement zimbabwéen a pris la décision à effet immédiat de renvoyer Peter Walls de son poste de commandant des forces armées. Ancien chef de l'armée rhodésienne, nous ne pouvons tolérer, dans la situation où nous sommes, de laisser nos troupes être dirigées par un homme ayant entretenu autant de liens avec l'armée ennemie par le passé. C'est d'ailleurs le message que nous passons aujourd'hui à ceux, qui, dans la communauté blanche zimbabwéenne, seraient tentés de collusionner avec Pretoria. Nous continuerons de respecter les accords de Lancaster House dans leur entièreté. Messieurs Smith et Norman resteront partie du gouvernement. En revanche, ceux-là qui soutiennent la menace suprême dont l'ombre plane sur notre pays, faites vos bagages. Partez avant que l'on vous trouve, car nous n'aurons pas de pitié envers les traîtres !
Le temps qui commence aujourd'hui est celui du deuil, qui annonce celui des combats. Après les funérailles du premier ministre Mugabe, j'effectuerai une tournée internationale afin d'organiser la lutte à venir contre les forces hostiles au peuple africain.
A luta continua !"
Réenfilant sa casquette, Nkomo se recule et descend de son pas lourd vers sa voiture, suivi par le reste du gouvernement. Aucune question ne sera posée, et l'estrade se vide aussi vite qu'elle s'était remplie. Un silence de mort plane sur la place, et le choc prédomine. Et maintenant ?
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Re: V1980 - Topic Officiel - Année 1981
NUKE IS POWER Dans le désert implacable du Kalahari, sous un ciel d'un bleu éclatant, l'instant tant attendu approche. Les ingénieurs sud-africains et les observateurs israéliens retiennent leur souffle, concentrés sur leurs instruments. Le silence est presque assourdissant, chargé d'une tension palpable. Soudain, un compte à rebours commence, chaque chiffre résonnant comme une promesse de l'inimaginable. Au zéro fatidique, un bouton est pressé. D'abord, un éclat aveuglant illumine l'horizon, transformant la nuit en jour pendant une fraction de seconde. Puis, presque immédiatement, une onde de choc se propage, secouant le sol avec une violence inouïe. Une boule de feu colossale s'élève du cœur du désert. Le champignon nucléaire se forme, majestueux et terrifiant, s'élevant rapidement vers le ciel. La base de cette colonne est entourée de nuages de poussière irradiée, tandis que des couleurs surnaturelles - oranges, rouges, et jaunes - dansent à l'intérieur de la boule de feu. Les observateurs israéliens, bien que familiers des essais nucléaires, semblent impressionnés par la puissance brute de cette démonstration. Ils échangent des regards significatifs. Les instruments enregistrent des données précieuses : la force de l'explosion, la dissipation de l'énergie, les niveaux de radiation. Alors que le calme revient progressivement et que les échos de l'explosion s'éteignent, les équipes sur place comprennent la portée historique de ce moment. Ce test marque une étape cruciale dans la quête de l'Afrique du Sud pour devenir une puissance nucléaire, renforcée par l'expertise et la coopération de leurs alliés israéliens. Le désert du Kalahari, autrefois tranquille, est maintenant un témoin muet de cette démonstration de force et de la nouvelle réalité géopolitique qu'elle représente.
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Re: V1980 - Topic Officiel - Année 1981
Brèves de presse.
Sondages TNS Sofres : Valéry Giscard d’Estaing (UDF), bien que toujours pas déclaré candidat, en tête des sondages avec 28% des intentions de vote. Michel Rocard (PS) en deuxième position avec 18%, suivi par Georges Marchais (PCF) à 17%, Jacques Chirac (RPR) à 13%, Jean-Pierre Chevènement (CERES) à 7%, Coluche (DVG) à 6%, Michel Debré (DVD) à 4% et Marie-France Garaud (DVD) à 3%.
Présidentielles : Les candidatures de Chevènement et de Coluche inquiètent vivement rue Solférino. Des pressions seraient organisées par le Parti Socialiste à l’encontre des deux candidats pour obtenir leur désistement. M. Chevènement a opposé une fin de non-recevoir à M. Rocard. Une qualification au second tour de M. Marchais est crainte.
M. Chirac appelle Mme Garaud et M. Debré à retirer leur candidature et à soutenir la sienne afin de réunir le RPR et le porter à 20% dans les intentions de vote, ce qui suffirait pour qualifier l’ancien Premier ministre au second tour face au président de la République.
Zimbabwe : La France respectera un deuil national protocolaire de 3 jours à la suite de l’assassinat du dirigeant zimbabwéen. Le Quai d’Orsay indique à son homologue que Paris se tient à la disposition de Salisbury pour déployer des experts à même d’identifier l’origine de l’attaque.
Turquie : L’Elysée fait savoir à Ankara qu’une visite du président turc est envisageable à Paris dans les semaines à venir. Manifestations de la communauté arménienne à Marseille. Deux diplomates turcs sont assassinés à Paris par l’Armée secrète arménienne de libération de l'Arménie.
Sécurité : Promulgation de la loi sécurité et liberté par le président de la République. Manifestations à gauche contre cette loi qui restreint les libertés publiques, et qui est accusée de faire glisser le pays sur la pente du totalitarisme. Michel Rocard promet son abrogation s’il est élu.
Guerre Iran-Irak : Conformément à ses engagements, la France a livré 5 Mirage F1 à l’Irak en janvier. Une quinzaine d’appareils doit être livrés cette année, avec les missiles.
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Re: V1980 - Topic Officiel - Année 1981
Les hommes du président
Le Cabinet Reagan
L’administration se met en place. Le président a nommé James Baker, qui avait dirigé la campagne de Bush en 1980, au poste de chef de cabinet, accompagné par Michael Deaver et Edwin Meese. Ces trois hommes seront les plus proches collaborateurs de Reagan, qui les surnomme ironiquement la « troïka ». En ce qui concerne son cabinet, Reagan désigne Alexander Haig, un ancien général, pour servir à la tête du département d'État. La Défense est tenue par Caspar Weinberger, partisan d'une forte hausse des dépenses militaires, alors que le secrétaire au Trésor, Donald Regan, qui travaillait auparavant comme directeur de banque, aura la lourde tâche de tenir les rênes de la Bourse.
- Le Gouvernement des Etats-Unis:
Vice-président : George H. W. Bush
Secrétaire d'État : Alexander Haig
Secrétaire au Trésor : Donald Regan
Secrétaire à la Défense : Caspar Weinberger
Procureur général : William French Smith
Secrétaire de l'Intérieur : James G. Watt
Secrétaire de l'Agriculture : John R. Block
Secrétaire au Commerce : Malcolm Baldrige Jr.
Secrétaire du Travail : Raymond J. Donovan
Secrétaire de la Santé et des Services sociaux : Richard S. Schweiker
Secrétaire du Logement et du Développement urbain : Samuel R. Pierce Jr.
Secrétaire des Transports : Drew Lewis
Secrétaire de l'Énergie : James B. Edwards
Secrétaire à l'Éducation : Terrel H. Bell
Ambassadeur des États-Unis auprès des Nations Unies : Jeane Kirkpatrick
Représentant au Commerce des États-Unis : William E. Brock
Le Discours de l'Union
Le président Reagan au Congrès
Quelques jours après la nomination de son cabinet, le président, dans son discours sur l'état de l'Union, décrit l'URSS comme l'Empire du Mal et prône une politique étrangère agressive et ferme, envisageant même des alliances de circonstance afin de lutter le plus efficacement possible contre les Soviétiques en Afghanistan. Au niveau intérieur, Ronald Reagan présente au Congrès son programme de redressement économique, notamment ses premières propositions budgétaires relatives aux réductions d'impôts et à la réforme de la protection sociale. Ces mesures permettront, selon le président, de lutter contre l’assistanat et de remettre l'Amérique au travail.
Politique étrangères
Washington répond positivement à la visite du nouvel homme fort de la Turquie, le président-général Evren. Les réformes économiques libérales instituées par Ankara attisent la curiosité des États-Unis. Ronald Reagan compte bien accueillir les Turcs en grande pompe, accompagné par la fine fleur du patronat américain, qui lorgne sur les privatisations.
Concernant le Zimbabwe, les États-Unis adressent leurs condoléances en apprenant la mort du Premier ministre Robert Mugabe. Alexander Haig indique devant la presse que la diplomatie américaine est prête à rencontrer le nouveau Premier ministre zimbabwéen, Joshua Nkomo. Le nouveau secrétaire d’État envisage même une visite officielle à Salisbury afin de discuter du contexte géopolitique de l’Afrique australe.
Pierremenez- Ministre
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Re: V1980 - Topic Officiel - Année 1981
Funérailles nationalesLa période de deuil national est marquée par les funérailles de Robert Mugabe. Celui-ci, très populaire dans l'ensemble de la population noire, est considéré comme l'un des principaux libérateurs de la nation, et sa mort en martyr ne fait que décupler son aura. Son cercueil est présenté à la foule, le visage découvert mais le corps savemment enlinceulé de manière à ne pas rendre visibles les affreuses blessures ayant déchiré sa chair. Le nombre de personnes assistant à la cérémonie n'est pas connu en détail, mais les organes de presse zimbabwéens comme internationaux s'accordent sur le fait qu'il s'agit d'un nombre à six chiffres. Le cercueil d'Oliver Tambo, fermé, est placé à côté pour également honorer ce compagnon de la libération africaine.
Parmi les différents hommages, on notera le dépôt de gerbes de fleurs par les chefs des partis d'opposition, Abel Muzorewa de l'UANC mais surtout Ian Smith. L'ancien premier ministre de Rhodésie a en effet ravalé sa fierté pour se joindre aux célébrations. Les plus cyniques, sans doute avec une part de justesse, diront qu'il s'agit là d'une manoeuvre ayant pour but de dissocier ouvertement sa personne et son parti du régime sud-africain.Tournée internationaleLa série de voyages diplomatiques du premier ministre Nkomo commence à Salisbury. En effet, le président de la Zambie Kenneth Kaunda, ainsi que le président du Mozambique Samora Machel, deux alliés de longue date des mouvements de libération du Zimbabwe, ont fait le voyage pour assister aux funérailles de Mugabe. En marge des commémorations, Nkomo s'est entretenu avec eux de la situation, des réseaux militaires des uns et des autres, et de leurs ennemis sud-africains.
Quelques jours plus tard, le nouveau chef du gouvernement zimbabwéen s'envolait pour la première étape de ses visites : faire le tour des Frontline States, les états d'Afrique australe opposés au régime sud-africain (et autrefois portugais et rhodésien). La Zambie et le Mozambique ayant déjà été consultés, monsieur Nkomo rencontre les dirigeants du Botswana, de l'Angola, et de la Tanzanie. En substance, les discussions sont du même acabit. Les camarades de lutte mis au point de la nouvelle situation, le vieux leader zimbabwéen va maintenant faire le tour des grandes chancelleries pour faire valoir sa cause. Dans l'ordre : Royaume-Uni, Union Soviétique, Chine, Etats-Unis, Canada et Cuba.
Joshua Nkomo (à droite) aux côtés du président zambien Kenneth Kaunda
Thalassin- Modérateur
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Re: V1980 - Topic Officiel - Année 1981
Ce ne devait être qu'une journée comme une autre, pour le petit Baset.
Le Nouristan, province d'Afghanistan mystérieuse, montagneuse, impénétrable, devait lui offrir après tout un cadre idyllique et isolé, loin des affres de la guerre et des tumultes du monde des adultes.
C'était exactement ce dont Baset se contentait, au final. Des petites vallées escarpées, des forêts, des crevasses, des rivières ci et là. Une vraie petite terre d'aventure. Sa cours de récréation. La vallée de l'éternité.
Une cours de récréation auquel alors s'invita une rencontre. C'était alors la fin du mois de Mars, et les neiges de la vallée étaient encore loin de s'être dissipées. Baset, sinuant alors à travers les arbres pour se retrouver soudainement sur un flan plat et déblayé, vit quelque chose alors de proprement suprenant.
Tel l'annonce du printemps, un papillon vert s'était agréablement posé entre deux rochers, miroitant la lumière du soleil d'un bref éclat aveuglant. Quelque chose de proprement curieux, magique... Quelque chose qui appelait à l'attention de Baset, tel un jouet, tel un cadeau tombé des cieux.
Baset s'approchait à tatillon de l'objet, qui continuait de miroiter la lumière, brillant presque d'un feu métallique. D'ailes larges et distinguées, le papillon était pourtant immobile. Comme prêt à être ranimé à la vie par la grâce du simple toucher de l'enfant.
Peut-on blâmer sa curiosité? D'avoir voulu récupérer ce qui était pour lui qu'un simple jouet? D'avoir croqué, sans le savoir, dans ce qui semblait être qu'une simple pomme dans ce jardin d'éden?
A l'exception que la colère de Dieu ne s'était pas abattu sur Baset. Mais la violente déflagration d'une mine antipersonnelle PFM-1 de production Soviétique, alors larguée il y a seulement plusieurs jours sûrement par un hélicoptère de combat, et seulement de passage.
C'est ainsi dans cette vallée si calme d'habitude, que les larmes et sanglots des parents de Baset auront retenti de désespoir et sonné le deuil pendant bien des jours et des jours.
Une tragédie, qui hélas ne sera ni la première, ni la dernière, alors que les victimes collatérales des mines antipersonnelles se poursuivent, et que jusque dans les régions les plus isolés du pays, la haine est alimentée contre les responsables.
26ème Congrès et Politburo
Quelqu'un toque à la porte de Brejnev. Brejnev marche vers la porte, met ses lunettes, déroule un document sorti de sa poche et commence à le lire...
"- Qui est-ce?"
Dans un contexte où le secrétaire général est sénile et pourtant complètement reposé sur ses acquis, le 26ème Congrès du Parti Communiste se tint pour répondre aux enjeux mettant pression sur le pays. Face à la guerre en Afghanistan, la crise en Pologne, la crise alimentaire généralisée et la nouvelle direction belliqueuse Américaine, le Secrétaire Général fit un discours de 5 heures... Confirmant la capacité de la direction actuelle du pays à faire face à ces enjeux.
Ainsi, la crise de renouvellement se poursuit malgré elle, à l'exception du choix de nomination de Vladimir Ivashko et Boris Yeltsin, deux "jeunes", au poste de suppléant. Les deux membres les plus influents du politburo, à savoir Gromyko et Andropov, maintiennent ainsi la barre.
Ceci étant posé, le discours de Brejnev, peut-être aussi fragile que sa personne, a cependant révélé ce qui semblait être une légère ouverture quand à certaines propositions internationales. Bien que très critique à l'égard des dernières déclarations et évocations de l'administration Reagan, le secrétaire général a souhaité réitérer une demande de discussions sincère sur la course aux armements. La proposition Française de congrès sur l'Afghanistan n'est pas passée non plus inaperçue par le secrétaire général, qui a cependant insisté sur une position de fermeté: "La position Américaine actuelle n'augure aucun compromis de possible, et sans que celle-ci ne soit désavouée par les nations souveraines [Brejnev faisant allusion notamment à l'Iran et au Pakistan], l'Union continuera de faire le nécessaire pour sauvegarder la sécurité du pays."
Le Loup Gris
Un simple document retrouvé...
Sofia, 05/03/1981
A l'attention de M. Ali Ağca,
Suite à l'entretien avec ██████ █████████, nous réitérons ainsi notre offre de 3 millions de Marks, dont ███ ███ supplémentaires pour être dépensés dans l'achat de [censuré].
[...]
Les documents vous seront fournis pour passer en Italie par le checkpoint de █████ ██████, pour une arrivée à Trieste le ██/██/1981. D'ici, vous serez autonome et encouragé à planifier seul votre trajet jusqu'à Rome.
Si ces détails supplémentaires vous conviennent, vous serez contacté pour la finalisation du projet.
[La lettre n'est pas estampillée]
Rêveur_Lucide- Ministre
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Re: V1980 - Topic Officiel - Année 1981
Le président Ronald Reagan entre la vie et la mort
Le président à terre
En cette après-midi chaude et pluvieuse de mars 1981, le cortège présidentiel attendait depuis une quinzaine de minutes devant la sortie de l'hôtel Hilton de Washington. Comme le voulait la procédure de sécurité, le chauffeur gara la limousine du président, une Lincoln Continental blindée, à l’emplacement prévu. Point d’inquiétude pour le Secret Service qui connaissait bien les lieux et savait que le président serait exposé sur une courte distance entre la sortie de l'immeuble et la voiture. Inutile donc pour Reagan de mettre un gilet pare-balles.
Une fois son intervention devant les membres de l'AFL-CIO finie, le chef de l'État, en compagnie de James Brady, sortit du bâtiment. Tout sourire avec sa chevelure grisonnante coiffée avec soin, Ronald Reagan salua en levant son bras droit la foule qui l'attendait. Alors qu’un journaliste, posté derrière une barrière de protection, s'écria « Mr. President », un homme sortit un revolver Röhm RG-14 et tira à six reprises en direction du président. Le tireur envoya sa première balle sur un policier protégeant Ronald Reagan, avant d’avoir le champ libre pour l'atteindre. Deux balles atteignirent l'homme le plus puissant du monde : une touchant la poitrine et une autre le flanc gauche au dessous de son bras gauche . Immédiatement, les agents spéciaux sortirent leur Uzi avant que l’un d’entre eux ne plongea sur le tireur.
Mais il était trop tard, le président était touché. Les gens pouvaient apercevoir Reagan cracher du sang avant qu’il ne soit évacué dans le véhicule de secours en direction de l'hôpital universitaire George Washington. Quelques instants plus tard, le président entra en salle d'opération. Alerté sur une ligne de communication directe, le vice-président George H. W. Bush fut averti que le pronostic vital du chef d’état était engagé.
Pierremenez- Ministre
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Re: V1980 - Topic Officiel - Année 1981
ESPAGNE
Evenement
Le 23 février dernier, de l'année 1981, c'est à dire environ 6 ans après la démocratisation du pays, l'Espagne est entrée dans une grave crise, peut-être la plus sérieuse depuis des décennies.
Des éléments de la Guardia Civil (gendarmerie) et de l'armée pénètrent le parlement espagnol en pleine session, alors que Leopoldo Calvo-Sotelo était en train d'être nommé chef du gouvernement. Ils prennent en otage les parlementaires. Ils appellent à un soulèvement généralisé des casernes et à un retour à la dictature militaire.
Les putschistes au Parlement
Le Roi Juan Carlos I hésite de longues heures à entrer dans l'arène politique, estimant que ce n'est pas son rôle. A Valence, un soulèvement franquiste mené par le capitaine Jaime Milans del Bosch prend le contrôle de la municipalité après une escarmouche avec des forces de police coûtant la vie à 3 policiers. Le capitaine Milans del Bosch proclame l'Etat d'urgence. Au petit matin du 24 février, des unités loyales au gouvernement libèrent le Parlement après une escarmouche qui coûte la vie à 4 putschistes, 2 loyalistes et un député communiste, le regretté Alfonso Guerra. Le Roi soutient l'opération, et les putschistes de Valence sont soumis par la menace de frappes aériennes. Ils se rendent pour éviter un bain de sang et une défaite totale. Le 25 février, l'Espagne vient de traverser 48h de crise, qui ont fragilisé très lourdement le lien entre la monarchie et la démocratie. Cette dernière est cependant sauve, et à l'aube du 25 février, Leopoldo Calvo-Sotelo est intronisé Chef du Gouvernement au sein d'un Parlement encore taché de sang.
LIBAN
Evenement
Au mois de mars, les forces de Saad Haddad (Etat Libre du Liban, allié à Israël) bombardent allègrement des positions des Forces Armées Libanaises au mortier, et tuent 2 soldats. Une attaque sur une patrouille libanaise se solde par la prise en otage d'1 jeune officier et de 2 conscrits. Les événements font grandir l'écart entre les milices maronites du sud (Saad Haddad) pro-Israël, et celles du Nord.
Alors que la pression politique se fait grandissante, le président du Liban Elias Sarkis ordonne une contre-offensive punitive inédite sur les forces de Saad Haddad. Deux semaines après l'attaque initiale, les troupes de l'armée libanaise attaquent à l'artillerie un convoi maronite de l'Etat Libre du Liban. Le bombardement fait 7 morts. Les tensions sont au plus haut.
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Re: V1980 - Topic Officiel - Année 1981
Tournée internationale IIDans l'avion entre la Tanzanie et le Royaume-Uni, Nkomo change également de visage. L'uniforme militaire ne sera pas adapté pour rencontrer les pontes des premier et deuxième monde. Lorsqu'il descend de l'avion, le premier ministre est dans un costard en phase avec les tendances londoniennes du moment. Sa rencontre avec la première ministre Thatcher fut courtoise. Devant la presse, Nkomo a tenu à remercier la précieuse participation britannique à la lutte contre le régime rhodésien, et a porté ses éléments de langage contre l'Afrique du Sud, et en faveur du Commonwealth. C'est d'ailleurs au nom de cette première visite d'un premier ministre du Zimbabwe - pays-membre du Commonwealth - que Nkomo a pu se rendre à Buckingham Palace afin d'échanger avec la reine Elizabeth. Il en dira par la suite que "Sa Majesté a l'esprit bien plus clair que beaucoup de gens qui prétendent occuper des postes de gouvernement dans certains pays". Outre le soutien de Londres contre l'Afrique du Sud, la délégation zimbabwéenne laisse une autre chose sur la table : une demande d'organiser une ample mission militaire britannique pour entraîner et encadrer la réorganisation de l'armée zimbabwéenne.
Fast-forward to Moscou. Avec la ZAPU, Nkomo a toujours été bien plus proche des Soviétiques que ne l'a été la ZANU de Mugabe. Il ne s'agit pas néanmoins de renverser les alliances. La place du Zimbabwe reste dans le mouvement des non-alignés, cela ne veut pas dire que l'Union Soviétique n'est pas un partenaire de choix. L'opposition idéologique, politique et diplomatique des Soviétiques à Pretoria est déjà un fait établi, aussi le vrai intérêt du vieux leader est le suivant : tenter d'obtenir, directement de Moscou ou via les réseaux du pacte de Varsovie par la suite, des délégations techniques comme on peut en trouver au Mozambique - en particulier dans le secteur agricole. Pas un mot sur l'Afghanistan, évidemment.
En Chine, c'est très simple. Pays allié de longue date, parfaitement en phase avec Salisbury. Nkomo est surtout venu parler partenariats militaires, et poser les jalons de l'achats d'équipements lourds dans le futur, avec une assistance technique chinoise pour en produire une partie au Zimbabwe. Dossier à suivre donc.
Joshua Nkomo à Londres
L'Amérique, la voilà enfin. En posant le pied à Washington, Nkomo n'a pas été reçu par le président Reagan, à l'hopital suite à la tentative d'assassinat qu'il a subie. "Qui eut cru que les fans de Jodie Foster et les racistes sud-africains avaient un point commun ?" a réagi le premier ministre zimbabwéen à son arrivée sur le tarmac, amusant la galerie. On n'attend pas grand chose à Salisbury du gouvernement américain, si ce n'est de respecter l'embargo sur les armes. Aussi le premier ministre s'est plutôt attelé à s'attacher la sympathie des progressistes américains, faisant des parallèles entre l'Afrique australe se libérant inexorablement de la suprématie blanche et la lutte constante pour l'idéal de liberté du peuple américain. Enfin, un passage obligatoire par New York et l'assemblée des Nations-Unies pour un discours fleuve jetant l'opprobre sur Pretoria, et mettant à l'amende "les quelques pays qui, parce qu'ils n'ont pas laissé de signature, prétendent ne pas voir l'identité des assassins de Mugabe. Sans doute croient-ils que c'est le Malawi ou les Comores qui ont peut-être envoyé un bombardier militaire éliminer le premier chef d'un gouvernement zimbabwéen libre et un leader de la libération sud-africaine ? Ceux-là sont ridicules".
La visite au Canada est de moindre intérêt. En réalité, il s'agit plutôt d'une manière pour la délégation zimbabwéenne de s'éviter les déboires diplomatiques et administratifs d'un vol direct entre Washington et La Havane. Nkomo en a néanmoins profité pour, à Ottawa, saluer "la bonne volonté démocratique du Canada devant les aspirations nationales du peuple du Québec, antithèse parfaite de la tyrannie blanche sud-africaine".
Cuba, enfin, et là Nkomo remet l'uniforme. Il ne faut pas jurer à côté de Fidel, probablement le plus grand allié non-africain des mouvements anti-apartheid d'Afrique Australe, avec ses hommes en Angola. Accolades, rencontre avec la communauté afro-cubaine, discours de Nkomo à la gloire du régime cubain - comme si les événements d'il y a quelques mois n'existaient pas - et, dans le secret des palais gouvernementaux, discussions stratégiques et militaires.
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Re: V1980 - Topic Officiel - Année 1981
LIBAN
EvenementAux portes de la vallée de la Beeka, occupée par la Syrie, les combats font rage à Zahleh. La cité, l'une des plus grandes villes très majoritairement chrétiennes de la région, fait l'objet de violents combats entre les Forces Libanaises de Bachir Gemayel et l'armée syrienne, soutenue par la Force de dissuasion arabe et l'OLP. Malgré des frappes d'artilleries et une tentative d'invasion, les troupes arabes peinent à entrer dans la ville, farouchement tenue par les soldats chrétiens, renforcés par des troupes supplémentaires acheminées depuis Beyrouth. Des massacres de civils sont perpétrés.
La ville occupe une position stratégique pour la Syrie, en ce qu'elle menace potentiellement sa propre domination sur la Beeka, d'autant plus si Israël venait à s'allier aux Forces Libanaises présentes. Pour Damas, il s'agit donc d'une véritable course contre la montre qui est lancée pour s'emparer le plus rapidement possible de la ville, et ainsi sécuriser sa position dans la région.
A New York, Ottawa et Paris, des manifestations ont spontanément lieu pour demander la fin des massacres dans la ville ainsi que, plus largement, la fin des combats à Zahleh, tandis que plusieurs pays dont l'Arabie Saoudite et l'Egypte exigent également que les combats cessent rapidement.
Sirda- Modérateur
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Re: V1980 - Topic Officiel - Année 1981
Le Grand Soir ?
Place du Colonel Fabien, les apparatchiks du Parti sont tous rassemblés dans la salle de réunion. Dans les locaux, élus et sympathisants affluent pour vivre la soirée électorale. Sur la télé de la salle, Antenne 2 est diffusé. La voix de Daniel Bilalian surgit des hauts parleurs, pour annoncer d’ores et déjà une participation de plus de 80% des électeurs à ce premier tour de l’élection présidentielle, ce qui est en baisse par rapport aux législatives de 1978 précise Patricia Charnelet. Georges Marchais semble assez indifférent à la nouvelle, tandis que Liliane lui sert un café.
La chaîne publique diffuse ensuite des images de chaque grand candidat glissant son bulletin dans l’urne au cours de la journée. A part les images de Marchais, tous sont copieusement hués - à commencer par Giscard. Puis l’actualité passe. Syrie, Irlande, tiercé. Le camarade Philippe s’écrie soudainement.
« – Bon sang ! C’est gagné ! 2600 francs ! »
Les autres camarades le regardent, interloqués. Ils comprennent rapidement, en voyant son billet de tiercé dans les mains, qu’il a obtenu la bonne combinaison : 11, 9 et 5. Ils le félicitent, lui leur précise aimablement qu’il payera la tournée si Georges est au second tour. Puis soudainement, le visage de Bilalian réapparaît brièvement, avant qu’un mauvais montage soit diffusé à l’écran avec les résultats du premier tour.
« – Le président de la République arrive en tête des résultats avec 28,32% des suffrages. Au coude à coude avec Michel Rocard, Georges Marchais arrive en deuxième position avec 19,85% des suffrages tandis que le candidat socialiste ne recueille que 19,12% des voix… »
Dans la salle de réunion, c’est l’effervescence. Et dans les locaux du Parti plus généralement aussi. C’était quasiment inespéré : le candidat communiste accédait au second tour, alors qu’il y a quelques semaines encore, Michel Rocard était donné devant, de peu, certes. Dans le brouhaha, une main se pose sur l’épaule de Philippe, et un camarade lui rappelle sa promesse. Les deux hommes rient de joie. Georges, lui, embrasse Liliane. En arrière-fond, Bilalian continue de donner les résultats : Chirac à 18%, Chevènement à 9%, Lalonde à 3,88%, etc. Au fil de la soirée, les candidats perdus défilent à la télé. Chevènement appelle à soutenir Georges Marchais. Quant à Chirac et Rocard, leur position consiste à laisser leurs électeurs voter en leur âme et conscience, estimant qu’ils n’ont pas de consigne à donner. Une position copieusement huée par les partisans de Marchais et de Giscard, dans leurs QG respectifs.
Gaston Plissonnier, l’éminent rouage du Parti communiste, masque péniblement une inquiétude en calculant sur une feuille les résultats de chacun, les reports potentiels, et la probabilité de victoire. Elle est maigre, mais il se tait. Ce n’est certainement pas le moment de gâcher cette magnifique soirée, d’autant que l’élection fut rude, et que la victoire n’a tenu qu’à la présence de Chevènement qui a divisé le camp socialiste. Quelques instants après, Georges sort de la salle pour profiter de ses soutiens, avant de monter sur son estrade et de tenir son discours, devant les caméras. Ses propos sont unanimement applaudis par la salle pendant un long moment, avant que Georges Marchais ne s’exclame, en direction de sa femme.
« – Liliane ! Fais les valises, on part à l’Elysée ! »
Sirda- Modérateur
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Re: V1980 - Topic Officiel - Année 1981
FREE BANTUSTAN P.W. Botha éponge son front plein de sueur, il discute avec les membres de son cabinet, de la possibilité de faire éclore une nouvelle constitution et de donner les droits civiques aux minorités indiennes et coloured du pays. Ce changement constitutionnel de grande envergure permettrait de gagner de nouveaux citoyens au sein de l'apartheid et de stabiliser, pour un temps, le régime. Mais qu'adviendra t-il de la majorité ? Les Bantustans ne pourront devenir une solution que si la population noire adhère à ces Etats, ce qui n'est absolument pas le cas aujourd'hui. Ainsi, le Ciskei, le Bophutatswana et le Venda reçoivent tous l'indépendance nominale et une souveraineté totale sur leurs affaires intérieures. Si ces régimes sont toujours dépendants économiquement de l'Afrique du Sud, ils seront à terme, la matrice de la nouvelle Afrique australe. Botha prend également de nouveaux décrets progressistes : fin de l'interdiction du mariage interracial et abrogation des lois anti-métissages. Dans le même temps, Botha abolit des pans entiers du Group Areas Act. en faisant voter la création des Open Group Areas, des quartiers mixtes dont la création requiert un autorisation préfectorale.
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Re: V1980 - Topic Officiel - Année 1981
ETAT D'ISRAELCampagne électorale de 1981 :
C'est officiel, l'été 1981 verra des élections législatives se tenir en Israël. Le gouvernement du Likoud ne peut en effet plus tenir beaucoup de ses promesses. Le Premier Ministre Begin fait face à de nombreuses critiques, et en conséquence, a porté devant la Knesset une loi qui traînait dans les couloirs de son parti depuis plusieurs années.La "Loi Basique : Jérusalem Capitale d'Israël" est proposée en mars 1981 par le Likoud au Parlement. Cette loi comporte quatre volets, simples mais puissantes :
1. Jérusalem, une et indivisible, est reconnue capitale de l'Etat d'Israël.
2. Jérusalem est le siège de la Knesset, de la Présidence d'Israël, de la Cour Suprême et du Gouvernement.
3. Les Lieux Saintes de la ville de Jérusalem, peu importe leur appartenance confessionnelle, doivent être protégés par l'Etat d'Israël de toute forme de désecration ou violation portant atteinte à la paix entre communautés, ou a la liberté d'accéder pour les membres des communautés religieuses de Jérusalem aux Lieux Saints qu'ils jugent importants et nécessaire à la pratique de leur foi.
4. Le Gouvernement devra, à travers un budget spécifique validé par la Knesset, accorder une aide financière destinée au développement économique et à la planification urbaine de la ville de Jérusalem.
La Loi sur Jérusalem est adoptée par la Knesset, malgré l'opposition d'une partie de la gauche. La coalition de gauche Alignement est en effet fracturée sur le sujet, et Begin joue là une carte politique d'une main de maître, en semant la discorde parmi les membres de l'opposition, à quelques mois des élections législatives.
Le leader de l'opposition, Shimon Peres, a soutenu l'initiative du gouvernement sur la désignation de Jérusalem comme capitale du pays, s'attirant les foudres des partis les plus à gauche de sa coalition gouvernementale.
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Re: V1980 - Topic Officiel - Année 1981
Le président par intérim
Réunion de crise de la Maison-Blanche pour gérer la situation d'urgence à la tête de l'État.
"Les nouvelles n’augurent rien de bon. Le président a été placé en soins intensifs et plongé dans un coma artificiel. Ses chances de survie sont faibles."Voilà les informations données par le Dr Benjamin Aaron à la Maison-Blanche après l’opération de Ronald Reagan. Cette situation inédite pose la question de comment assurer la continuité de l'action du gouvernement américain. Cette question a été confiée au conseiller juridique de la Maison-Blanche, Fred F. Fielding, qui a dès lors actionné le transfert des pouvoirs présidentiels. Le vice-président, avec la majorité du Cabinet, a déclaré le président incapable d'exercer ses fonctions. Le XXVe amendement de la Constitution a donc été mis en œuvre et permet à George H. W. Bush de devenir président par intérim. Avant son intervention télévisée, Bush a informé le président de la Chambre des représentants et les chefs des groupes parlementaires démocrate et républicain.
- Extrait de l'allocution télévisée:
Mes chers compatriotes,
C'est avec une profonde émotion que je m'adresse à vous. Il y a deux jours, notre pays a été secoué par une tentative odieuse d'assassinat visant notre président bien-aimé, Ronald Reagan. Nos pensées et nos prières vont immédiatement à lui, à sa famille, et à tous ceux qui ont été touchés par cet acte de violence insensé.
Malgré les soins attentifs des meilleurs médecins de notre nation, le président Reagan a été placé dans un coma artificiel. Je serai direct : son état de santé est critique et sa vie est entre les mains de Dieu. C’est pourquoi, en concertation avec les membres du cabinet, nous avons décidé d’activer le 25e amendement de la Constitution des États-Unis. Cette décision est lourde de sens mais nécessaire pour garantir la continuité du gouvernement. Cela signifie que, conformément à nos lois, j'assume dès maintenant les fonctions de président par intérim jusqu'à ce que le président Reagan puisse reprendre ses fonctions.
Nous vivons un moment difficile et incertain, mais je veux que chacun de vous sache que les institutions de notre démocratie sont conçues pour résister à de telles épreuves. Je suis convaincu que, comme toujours, les Américains sauront se montrer à la hauteur de la situation. Ensemble, nous surmonterons cette épreuve et en sortirons plus forts et plus unis que jamais.
Que Dieu bénisse les États-Unis d'Amérique.
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Re: V1980 - Topic Officiel - Année 1981
ETAT D'ISRAELCommuniqué aux Etats-Unis :
L'Etat d'Israël, cherchant à se doter de capacités navales plus avancées et d'une flotte de surface capable de mener à bien la protection du territoire israélien, est intéressée par l’acquisition d'une frégate Oliver Hazard Perry-class.
Les capacités de lutte anti-aérienne et anti-sousmarine de ces frégates, ainsi que leur faible coût, intéressent grandement l'état-major israélien. Israël demande donc la possibilité d'achat d'une frégate et une livraison en 1982 ou 1983.
Re: V1980 - Topic Officiel - Année 1981
Accord du président par intérim
Frégate Oliver Hazard Perry
Washington approuve la demande de vente d'armes de l'État d'Israël. L'exécutif américain a d'ores et déjà notifié le Congrès qu'il allait procéder à la livraison d'une frégate de classe Oliver Hazard Perry au plus tard en 1983. Le président par intérim George H. W. Bush comprend l'urgence du fait de l'instabilité chronique du Moyen-Orient.
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Re: V1980 - Topic Officiel - Année 1981
COMOROS WEAPONS INC. Bob Dénard débarque à Johannesburg par une claire matinée de mai, le mercenaire français enfermant sa tignasse dans un béret de fusilier marin, mais exhibant fièrement sa moustache iconique. Du haut de son mètre soixante-quatre, l'aventurier anti-communiste se retrouve face à la montagne afrikaner Magnus Malan. Les deux compères bavardent avec insouciance de leurs nombreuses manigances, de leurs exploits belliqueux et de leurs succès et échecs respectifs. Malan a convoqué son acolyte pour une raison bien précise : s'assurer de son aide pour contourner l'embargo draconien qui paralyse le régime d'apartheid. Ensemble, ils doivent trouver comment s'approvisionner en armes légères, munitions, et surtout en artillerie performante. À part des canons AA de 20 mm et des mortiers d'infanterie, l'Afrique du Sud ne fabrique pas assez de canons pour ses guerres. Malan exige une trentaine de canons de 150 mm, peu importe leur état, l'armée sud-africaine sait tout réparer. Il réclame aussi de quoi entretenir son armée de l'air : brouilleurs, pièces de moteur, guidage laser, instruments de vol... Bref, l'Afrique du Sud a besoin de pièces détachées. Mais le cœur des discussions tourne surtout autour du soutien sud-africain au RENAMO et à l'UNITA, et de voir si le mercenaire français n'aurait pas encore quelques coups tordus en réserve pour mater du communiste.
DES AFFAIRES DU MOZAMBIQUE C'est décidé. Pour compenser la disparition des éléments rhodésiens de la Central Intelligence Organisation, l'Afrique du Sud, dans un élan héroïque de préservation des idéaux du passé, se jette à corps perdu dans la lutte anti-marxiste au Mozambique. Magnus Malan, arborant fièrement ses larges épaules dans un uniforme militaire tendu à craquer, accueille Afonso Dhlakama et ses officiers du RENAMO à Waterkloof. Sous les trilles hypocrites des oiseaux de la réserve ornithologique, ils discutent joyeusement de bombardements, de massacres et de batailles. Malan, déterminé à jouer les chevaliers blancs, promet d'envoyer l'armée sud-africaine si nécessaire. Ces promesses enflamment les officiers nationalistes du Mozambique, surtout lorsqu'elles prennent la forme de généreux chèques. Avec l'appui enthousiaste du B.O.S.S., Pretoria se dit prête à investir 300 millions de rands pour équiper et former les troupes du RENAMO. Le RENAMO, incapable de se débrouiller seul contre le FRELIMO, a désespérément besoin des mercenaires rhodésiens qui reçoivent maintenant leur paie de la part du B.O.S.S. Les Flechas de la police coloniale portugaise, ces modèles d'éthique et de droiture, profiteront également de la manne sud-africaine. Bien que de nombreux acteurs du réseau rhodésien préfèrent se retirer, il est crucial que l'Afrique du Sud, avec le soutien discret de ses voisins complices, prenne le relais. La filière des Comores est activée pour le Mozambique : des milliers d'armes légères pour armer les sbires du RENAMO et une centaine de soldats sud-africains pour former ces milices, directement depuis la pittoresque province du Natal. Quel noble engagement pour la paix et la stabilité en Afrique !
DES AFFAIRES DE L'ANGOLA. Après avoir refilé les affaires mozambicaines à Roelf Meyer, Magnus Malan débarque à Grootfontein, au cœur du Sud-Ouest Africain, pour réorganiser son armée avec une énergie débordante. Plus question de tergiverser : il veut une armée offensive, audacieuse, prête à en découdre. Au-delà déplacement stratégique des forces armées vers le secteur 72, Malan rêve d'une machine de guerre redoutable capable de frapper simultanément l'Angola et le Zimbabwe. Au début de l’hiver de l'hémisphère sud, son armée va profiter de la sécheresse et de la disparition des hautes herbes pour lancer des opérations éclairs, histoire de démolir les avant-postes du MPLA.
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Re: V1980 - Topic Officiel - Année 1981
La rupture dans la continuité.
L’Elysée était calme, en ce mardi 19 mai. Le thermomètre extérieur affichait les 17°. Un peu frais, mais appréciable. Dans les jardins, Valéry Giscard d’Estaing, installé sur un fauteuil, prenait le petit-déjeuner. Posé sur la table, Le Figaro titrait sur la dissolution de l’Assemblée nationale - une première depuis 1962 -, annoncée la veille par le chef de l’Etat. Le journaliste politique du quotidien avait vu juste : Giscard avait tout intérêt à dissoudre pour obtenir une majorité plus confortable au Palais Bourbon, et surtout, mettre en minorité le RPR dont il était trop dépendant. Il fallait bien que ses 59,41% du second tour servent à quelque chose, songea Giscard.
Alors qu’il venait de prendre une bouchée de son croissant, rapidement accompagnée d’une gorgée de café, Anne-Aymone surgit soudain, toute apprêtée. Sa robe bleue - ou jaune, ça dépend des yeux - était particulièrement mise en valeur par un sublime collier en diamants. Valéry le regarda attentivement, avant de sourire largement et de lui dire.
« – Ah, ma chère Anne-Aymone… Ce collier vous sied à ravir.
– Merci, Valéry.
– Souhaitez-vous partager ce déjeuner en ma présence ?
– Je ne puis, hélas, je dois aller voir ce nouveau haut-couturier… Lagerfeld ?
– Ah, j’avais oublié votre rendez-vous.
– Mais avant de partir, je tenais à vous dire que Louis m’a informé de son souhait de se représenter dans la première circonscription de l’Aveyron indiqua Anne-Aymone. Vous êtes-vous entretenu avec lui à ce sujet ?
– Il m’en a parlé, oui. Je lui ai fait part de mes doutes, précise Valéry, car c’est une circonscription qui est occupée de longue date par Briane. C’est assez cavalier. J’escompte plutôt l’orienter vers la deuxième du Puy-de-Dôme, c’est là que se trouve Chamalières, après tout. Et Morellon arrête.
– Et c’est la votre.
– Evidemment ! Serez-vous de retour pour dîner ?
– Seulement pour le souper, j’ai à faire ensuite. »
Anne-Aymone quitta Valéry sitôt après, non sans lui embrasser la joue au préalable. Ce baiser ne valait pas celui de la princesse Diana, mais Anne était elle-même fille de comte et de princesse. Alors cela compensait. Peu après, Giscard d’Estaing se rendit dans le salon d’angle où il avait installé son bureau depuis 1974, aussi appelé “le bureau qui rend fou”. Là, attendaient quelques conseillers, et au premier titre desquels le Secrétaire général de l’Elysée, Jacques Wahl.
« – Monsieur le Président, le secrétariat de Matignon a appelé, M. Barre souhaiterait s’entretenir avec vous au sujet de la dissolution indiqua Wahl. Il souhaite vous remettre sa démission.
– Fixons-lui un rendez-vous à 10h30 ce matin, alors. De toute manière, il conservera son poste jusqu’aux législatives.
– Avez-vous songé à qui le remplacera ? demanda Jean Lecanuet, président de l’UDF.
– Bien sûr ! s’exclama Giscard. Le chef de file UDF de ces élections : Giraud. Enfin, si nous remportons ces élections.
– Les risques sont minimes : le RPR a sous-performé, la gauche est divisée, nous devrions enfin être le premier groupe à l’Assemblée. De quoi remettre à sa place Chirac.
– C’est très bien. Lecanuet, interpella Giscard, pouvez-vous faire discrètement fuiter que j’envisage de nommer Juillet aux Armées et Garaud au Quai ? Je veux faire comprendre au RPR que Chirac est fini, mais que je suis suffisamment magnanime pour continuer de gouverner avec les bonnes volontés du parti.
– Sans faute, Monsieur le Président.
– Je compte sur chacun de vous, Messieurs, pour m’aider à mettre en œuvre cette rupture dans la continuité que j’entends incarner pour ce second septennat. Enfin, second, deuxième, je l’espère ! »
Sirda- Modérateur
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Re: V1980 - Topic Officiel - Année 1981
Un nouveau president
Les rayons du soleil illuminaient la salle à manger de Number One Observatory Circle. Il était tôt, et le président par intérim George H.W. Bush était attablé devant une assiette d’œufs brouillés, dégustant son café noir fumant.
Rien ne pouvait interrompre cet instant de quiétude. Comme toujours, Bush adorait feuilleter les pages du Washington Herald, son journal favori. Il savait que ces quelques instants n’allaient pas durer et que bientôt la réalité allait surgir. Réajustant ses lunettes rectangulaires, il entama la lecture d’un article parlant une énième fois de l’état végétatif de Reagan. Parfois, des pensées noires lui venaient à l’esprit : et si le président des États-Unis venait à mourir ? À peine imaginait-il sa vie en tant que chef du monde libre que le chef de cabinet de la Maison Blanche déboula.
« Monsieur le président par intérim, veuillez me suivre immédiatement ! Le président Reagan vient de décéder. J’ai convoqué un caméraman pour le serment. Il faut faire vite. »
« Mais James, je suis en peignoir, comme vous pouvez le voir. Il faut me laisser le temps de faire ma toilette et d’enfiler mon plus beau costume. Ce n’est pas tous les jours que l’on devient président des États-Unis, » ricana de façon lubrique Bush.
Une heure plus tard, filmé dans le Bureau ovale, George H.W. Bush prêta serment sur la Bible devant le Chief Justice, président de la Cour suprême.
« Je jure (ou affirme) solennellement que j'exécuterai loyalement la charge de président des États-Unis et que, du mieux de mes capacités, je préserverai, protégerai et défendrai la Constitution des États-Unis. Que Dieu me vienne en aide. »
Par ces mots, Bush devenait le 41ème président des États-Unis et cette cérémonie pittoresque fut diffusée dans la foulée sur toutes les chaînes du pays.
Pierremenez- Ministre
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Re: V1980 - Topic Officiel - Année 1981
Le bon côté de l'histoireComme attendu par la direction du Parti, ce début de décennie voit la situation escalader à grande vitesse en Afrique australe, cornerisée, l'Afrique du Sud réagit par une brutalité inscrite dans son ADN. Le lâche assassinat du premier ministre et héro de la révolution zimbabwéenne Robert Mugabe mené simultanément avec l'incursion des forces sud africaines en Angola est analysé par le MPLA comme un terrible aveu de faiblesse politique de la part du régime d'apartheid. Le président Dos Santos préconise une réponse mesurée aux gesticulations sud africaines. Alors que les premières nouvelles de l'entrée des troupes sud africaines sur le sol angolais parviennent à Luanda et se répandent dans la capitale comme une traînée de poudre, la première réaction des autorités est de prendre le temps de rassurer les investisseurs et porteurs d'intérêts étrangers, en particulier dans l'industrie pétrolière, en leur assurant que le gouvernement angolais prendra ses responsabilités afin de tenter d'éviter l'embrasement généralisé sur son sol.
La mobilisation des forces armées est décrétée. Cependant, les troupes angolaises ont pour objectif principal d'éviter le conflit direct avec les forces sud africaines bien supérieures en matériel pour le moment et d'empêcher l'UNITA de profiter de l'aventure militaire de Pretoria pour déclencher une offensive furieuse, la frontière zaïroise sera bien surveillée et c'est là que l'essentiel de l'effort militaire angolais se concentrera pour le moment. Des unités seront envoyées au sud avec pour objectif de gêner les opération sud africaines, de les ralentir et surtout de leur couper la route vers la côte. Le MPLA continue d'apporter son plein soutien au SWAPO mais ne pourra agir de manière décisive pour stopper l'opération sud africaine dans les conditions actuelles.
Pour le MPLA, l'objectif est de gagner du temps, des contacts urgents sont établis avec Cuba, l'Union Soviétique, la Roumanie afin d'obtenir des troupes cubaines supplémentaires - qui auront pour objectif premier la protection de la côte, de Cabinda et de Luanda - des instructeurs militaires et du matériel militaire soviétique et roumain. Au vu des péripéties qui agitent actuellement Washington DC, on attend la position de la nouvelle administration américaine sur le coup de force sud africain et on tente de sonder les businessmen américains présents en Angola afin de pécher des informations.
Mirage- Grand Consul
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Re: V1980 - Topic Officiel - Année 1981
BON VOISINAGE. Les récentes évolutions en Turquie furent suivies attentivement et Téhéran estime que les intérêts des deux pays sont assez proches depuis le changement de régime pour permettre une coopération plus approfondie. L’une des principales têtes d’affiche du nouvel appareil turc Turgut Özal récemment mis à l’honneur dans la presse internationale pour son programme économique est invité à Téhéran ainsi qu’un certain nombre d’entrepreneurs turcs de premier plan. Le gouvernement iranien souhaiterait négocier avec Ankara la mise en place d’une commission économique conjointe afin de promouvoir les relations commerciales bilatérales puisque l’Iran a des besoins d’importations massives depuis le début de sa guerre l’opposant à l’Irak ainsi qu’un accord de troc pour échanger son pétrole contre du blé, des produits laitiers et de la volaille de Turquie. D’autres questions sur le plan sécuritaire peuvent aussi être mises sur la table, Téhéran étant ouvert à une coopération avec les autorités turques à propos de la question kurde.
LEÇONS EXPLOSIVES. Une punition, enfin, semble dûment méritée à l'encontre de la France qui coopère étroitement avec l’ennemi irakien. Depuis un certain temps, Téhéran fournit une pleine assistance financière et en armement à deux des principales oppositions chiite, le Parti islamique Dawa iraquien et son jumeau libanais du même nom qui se sont tournés vers la clandestinité et la violence pour se faire entendre au nom de la défense sacrée de la communauté. En échange de cette assistance, l’Iran commandite secrètement deux attentats à ces deux organisations pour frapper ses adversaires : une attaque suicide avec une voiture remplie avec environ 100 kilos d’explosifs ciblant l'ambassade d'Irak à Beyrouth au Liban ; ainsi qu’une voiture télécommandée dotée de 50 kilos d’explosifs ciblant le portail de l'ambassade de France à Beyrouth.
Gosseau- Secrétaire général des Nations Unies
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