V1919 - Topic Officiel - Année 1922
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
The Popular Republic of Great-Britain and Northern Ireland
GloomyL'arrivée de Bela Kun et de ses camarades sur le sol britannique est évidemment un soulagement pour les révolutionnaires anglais. C'est désormais une figure très importante du mouvement ouvrier européen, un militant d'une grande qualité qui sera sans aucun doute très utile au sein de l'Internationale. Cependant, la défaite rapide de la Hongrie conseilliste place désormais la Grande-Bretagne comme dernier obstacle au rétablissement définitif de l'ordre, du moins en Europe. Si le moral n'a jamais été excellent à Londres depuis la fin de la guerre civile, il est désormais exécrable et on se demande combien de temps le gouvernement révolutionnaire pourra tenir avant de devoir capituler. La Grande-Bretagne n'a pas d'alliés et est totalement isolée, le mouvement ouvrier international n'a pas réussi à faire accepter aux gouvernement bourgeois la victoire de la révolution britannique, la situation économique continue quant à elle de s'empirer sans espoir d'amélioration. C'est d'ailleurs le principal problème des gouvernants londoniens. La situation économique au sens large mais aussi et surtout alimentaire est extrêmement mauvaise et coupe de plus en plus de britanniques de la révolution qui n'aura finalement pas tenu ses promesses. La situation est pire qu'elle ne l'était pendant la guerre.
Pour marquer le coup, les autorités révolutionnaires ont fait ériger un monument en hommage au gouvernement de Bela Kun et aux masses ouvrières et paysannes hongroises. Celui-ci a été construit aux alentours de Douvres, face à la mer, faisant face au continent.
Mirage- Grand Consul
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
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Cracks
Des soldats de l'armée rouge transportant des sacs de blé.Malgré la mobilisation totale de l'économie par l’État et le TUC, le rationnement très dur, l'appel à l'aide internationale lancé par un George Lansbury, la crise humanitaire se poursuit. Il est désormais estimé que le bilan total de la disette, du manque de médicaments et de la dégradation des conditions de vie attendrait les 350 000 morts d'ici la fin de l'année 1922. La situation devient d'autant plus difficile que des émeutes de la faim ont commencé à embraser les bidonvilles de Londres, Birmingham ou Liverpool et que des grèves sauvages se sont déclenchées contre l'effondrement des salaires et les pénuries. Heureusement pour le gouvernement, la classe politique et les syndicats ont fait front pour condamner les débordements et pour réprimer les plus énervés lorsque c'était nécessaire. Si la situation reste pour le moment sous contrôle, elle traduit l'effritement du prestige des révolutionnaires et du sentiment d'unité national qui s'était développé à la fin de la guerre civile, avec la déclaration de guerre allemande. Elle fait réapparaitre la grande priorité qu'est le rétablissement des liens commerciaux avec le monde et la normalisation de la situation économique, seule manière de réellement stabiliser le régime et d'ancrer la révolution sur le long terme.
Les politiques lancées par le TUC afin de construire l'auto-suffisance alimentaire du pays sont difficiles à mettre en œuvre et ne donneront pas d'effets avant un certain temps. Tout est à reconstruire : les filières industrielles permettant la modernisation de l'agriculture et l'accroissement de la productivité sont en ruine, le travail paysan est mal organisé et les terres arables à mettre à l'exploitation sont encore nombreuses. Le gouvernement a décidé d'accélérer la vente des réserves d'or pour augmenter temporairement les importations de produits alimentaires afin de relever les taux de rationnement. Cependant, cette solution n'en est pas une et elle n'aboutira à moyen terme que sur l'enrichissement des grands fermiers du Midwest ou du Tambov qui profiteront de l'isolement commercial britannique pour augmenter leurs prix.
Mirage- Grand Consul
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
Królestwo Polskie
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Novembre 1922 - La Pologne, le socialisme et Son Seigneur :
La Pologne de novembre 1922 n'avait plus rien à voir avec celle d'il y a désormais plus d'un an. Les émeutes et la quasi-révolutions qui avaient démarrés en août 1921 après l'assassinat d'un clerc par la PSP et qui avaient menés à la création du Parti du Socialisme Catholique, avec à sa tête Karl Gostmoski et le Père Kamil Kasak, n'ont pas tourné comme l'espéraient les Polonais. Après de longues négociations entre Gostmoski et le chancelier allemand Ebert, celui-ci n'a finalement plus fait preuve de patience à l'égard des Polonais, et, après avoir fait arrêté Gostmoski mais aussi l'ex-Premier Ministre, Ostrowki, a délégué à Hindenburg la gestion musclée de la situation. En juillet 1922, les troupes de la Deutsches Heer pénètrent le territoire polonais et en quelques jours à peine, au prix de milliers de victimes, la révolution polonaise est arrêtée. Cependant, l'histoire du socialisme catholique ne s'arrête pas là. Alors que Ernst Ier, malgré son moral inexistant et sa motivation disparue à continuer à diriger son pays, est maintenu en tant que roi de Pologne, un nouveau Premier ministre, fidèle de l'Allemagne et du projet mitteleuropéen, prend la tête du gouvernement : Stanislaw Szeptycki. Comte d'une noble famille de Ruthénie, ancien commandant militaire de l'armée austro-hongroise, il était un des autres favoris en 1919 déjà pour briguer la direction de la Pologne. En plus de prendre la tête du pays, Stanislaw Szeptycki est aussi et surtout mis à la tête du Parti du Socialisme Catholique. Après en avoir fait tuer ou disparaître les précédents membres, Szeptycki devient président du PSC et instaure celui-ci comme le Parti unique en Pologne. Le Parlement est dissous et laisse place au Saint Comité Social (Święty Komitet Społeczny/Heiliger Sozialausschuss), organe de décision du PSC.
Le mois de novembre 1922 laisse place à une nouvelle ère pour la Pologne, et celle-ci commence, notamment, avec la reprise des activités économiques et sociales du pays, qui avaient été mises à l'arrêt depuis plus d'un an avec les évènements qui traversaient le pays. Depuis sa prise de pouvoir, Szeptycki faisait mention de la nécessité de nationaliser et de collectiviser massivement l'espace économique polonais. Dans un article du désormais unique journal autorisé du pays, le Święty Socjalista (ou Der Heilige Sozialist en allemand), le Premier Ministre écrivait aux Polonais :
La nation polonaise, et les travailleurs de Pologne, protégés par la Grâce du Seigneur, et bénis par Lui, doivent en revenir aux bases des sociétés catholiques : une société d'égalité, une société où l'on ne discrimine pas, et où le pouvoir revient aux travailleurs, qui, désormais, par votre dévotion, par ma dévotion et par celle de Sa Majesté Ernst Ier, envers le Seigneur et envers le Christ, sont à la tête de l'État polonais. Ce royaume est le vôtre, en plus d'être celui de Dieu, et nul ne saurait priver les Polonais de ce qui leur est dû : ainsi commence le retour aux travailleurs du fruit de leur labeur.
La collectivisation des terres agricoles est la première étape du Plan kolektywizacji, et celle-ci sera organisée de sorte que l'institution en charge des parcelles de terre soit l'Église catholique polonaise elle-même. Ainsi, les curés en charge de leurs églises seront également en charge de la gestion administrative et fiscale des terrains de leurs communes. L'on procèdera à des expropriations, puis à des enregistrements de chaque parcelles de terrains des communes en fonction des églises. Un saint-administrateur, ou więty administrator, délégué par le gouvernement, accompagnera la gestion de ces terrains et leur organisation, ainsi que l'organisation du travail de chaque paysan. Cette collectivisation aura pour but de maximiser les productions agricoles, et d'appliquer une logique socialiste aux terres polonaises.
En plus de ces collectivisations et de ces réformes administratives et fiscales dans l'ensemble de la Pologne, chaque curé aura à sa charge une école catholique, qui sera construite pour permettre aux enfants de paysans d'étudier et de devenir les futurs cerveaux de l'État polonais. Les cours auront lieu les après-midi, et seront essentiellement consacrés à trois grandes thématiques : l'étude des textes socialistes et de l'histoire du socialisme (ainsi que de la Pologne, mais surtout dans le rapport entre l'Allemagne et la Pologne), l'étude des textes catholiques et de la théologie chrétienne, et enfin l'apprentissage des fondamentaux de l'agriculture mais aussi de l'industrie agricole, pour permettre de faire au mieux la passerelle entre l'industrie et le monde agricole polonais, qui pâtissent encore trop d'une certaine déconnexion.
Szeptycki fait passer cette réforme en force au Saint Comité Social (SKS), celui-ci n'étant de toute façon composé que d'éléments fidèles au Premier Ministre et à la couronne, et celle-ci pourra se mettre en place tout au long de l'année à venir et devrait voir les premiers effets positifs arriver très rapidement, le Premier Ministre étant très confiant sur sa réforme. Celle-ci, sous ses apparences de réforme purement socialiste teintée de velléités catholiques et religieuse, vise avant tout et surtout à faire de l'État polonais - et donc, de l'État allemand - le seul et unique propriétaire des capacités de production des terres en Pologne.
Davoan- Haut Commissaire
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
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Cracks II
Une manifestation d'objecteurs de conscience à Londres.Les émeutes spontanées des masses affamées sont suivies par la mobilisation de certaines franges de la petite bourgeoisie et de la classe moyenne, parfois soutenues par quelques cercles liés au parti travailliste ou au parti national-libéral, afin de demander la fin de la guerre. Plusieurs associations se saisissant de la mémoire des objecteurs de conscience de la Grande guerre ont été montées ces dernières semaines. Les principales demandes de celles-ci sont l'abolition du service militaire et l'ouverture de négociations de paix avec Berlin qui permettrait de rétablir les liens commerciaux avec l'Europe continentale. Il s'agit là d'une évolution importante dans la Grande-Bretagne post-révolutionnaire puisqu'il s'agit sans doute de la première véritable tentative de mettre sur pied une opposition organisée au nouveau gouvernement. Ces associations d'objecteurs de conscience et comités pour la paix peinent cependant à attirer du soutien populaire. Il semble évident à beaucoup qu'il n'y a pas de négociations possibles en dehors d'une capitulation et du retour pur et simple de Churchill, et cette option n'est pas soutenue par grand monde. Cela n'empêche que le gouvernement n'est pas ravi par ces nouvelles, on pensait s'être débarrassés des capitulards lorsque ceux-ci ont sauté dans le premier bateau pour le Canada mais il en sort toujours de nouveaux. Tant que la situation est sous contrôle il n'y a pas de raison de sévir, les syndicats sont tout de même mobilisés pour discréditer tout cela auprès des ouvriers.
Mirage- Grand Consul
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
Droujba narodovTout le monde en uniforme d'hiver, et en marche. Une ouchanka militaire couvrant ses cheveux blonds, Sakhalinski passe un entrepôt militaire en revue. Il y a là des obus, des munitions, ce qu'il faut pour se défendre en cas d'attaque des rebelles turkestanais, mais pas encore assez pour attaquer. Le gouvernement a promis de permettre une offensive au printemps, mais les fonds ne suivent pas. Petrograd fait bien ce qu'elle peut, mais les fonds militaires sont réduits et par la situation du pays et par l'envie de ne pas lancer de grandes opérations militaires qui nécessiteraient l'emploi d'un grand nombre de conscrits. Plus le temps passe, et plus le général doit se résoudre à la réalité : l'offensive de printemps devra être limitée dans ses objectifs. L'armée russe ne sera pas à Boukhara pour l'été. S'enfermant seul dans le hangar pour réflechir, le natif de Sakhaline s'en va au fond de l'entrepôt, et se laisse tomber sur une des bottes de foin entassées pour nourrir les chevaux. Il pense. Si cette guerre est perdue, alors il devra encore partir. Comme il a quitté Sakhaline en 1905, comme il a quitté Vladivostok après la révolution, comme il a dû quitter l'état-major général après la défaite. Drôle de sentiment que de ne pas avoir envie d'être poussé hors de l'Asie centrale tout en n'ayant aucune intention d'y faire sa vie. Est-ce là sa destinée ? Danser à jamais au gré des notes inscrites sur le papier à musique du grand opéra de l'histoire ?"Très cher cousin,
Je n'ai pas pris le temps de vous écrire au cours de ces derniers mois. Beaucoup de responsabilités m'ont surpris. Vous avez sûrement su par la presse que des militants ont proclamé l'indépendance du Turkestan, ôtant à notre contrôle bien des villes précieuses de la région. Le placard dans lequel on m'a rangé est bien moins calme que votre Pays de Galles. J'ai entendu bien des choses à propos de la Grande-Bretagne. Quelle ironie que nos deux familles subissent un sort si similaire ! Il vaut sans doute mieux pour le peuple britannique que ton fils ne récupère pas la couronne des mains de l'envahisseur allemand, comme cela a été le cas pour Marie. J'ai aussi su pour la famine. J'aurais bien fait parvenir un colis de charcuteries fumées avec cette lettre, mais il me semble peu avisé de risquer que l'ancien roi soit vu en train de recevoir des cadeaux de l'ancien tsar des Russies.
Quant à la guerre en Asie centrale, je ne sais que penser. Le gouvernement ne cesse de m'assurer de leurs plans pour intégrer les habitants de la région à la nation russe. Certains n'y comprennent rien, mais je pense pourtant que quasiment tous sont sincères. Ils veulent vraiment que les Kirghizes, les Ouzbeks, les Tatars, marchent dans la nation russe aux côtés des Moscovites, des Pétersbourgeois et des Cosaques. Une belle et grande Russie internationale réunie par l'amitié des peuples. La nation internationaliste. On me disait le père des peuples, quand j'étais au pouvoir. J'ai découvert ici que je n'ai jamais rien su de ces gens si différents des Russes que j'ai côtoyé, mais non moins sujets de l'Empire. Maintenant, les membres du gouvernement, par principe ou par nécessité, font des efforts pour connaître ces gens, mais je crois que ce sont les Russes qu'ils méconnaissent alors. Pour chaque Russe d'Europe ou de Sibérie qui me parle de mettre fin aux discours chauvinistes, je trouve à Tachkent un colon Russe qui méprise la culture dans laquelle il vit au quotidien.
Quand je les vois, je suis forcément attristé. Pardonne-leur, car ils ne savent ce qu'ils font. Voilà ce que je me dis. Mais c'est bien trop facile pour moi de leur pardonner. Je ne suis pas un musulman d'Asie centrale, mais un Russe orthodoxe né dans un berceau d'argent. Qui sait, une fois la guerre finie, combien de temps cela prendra pour que les gens pardonnent ? Ou même, qu'ils demandent à être pardonnés ? J'ai moi-même appris le tadjik, depuis que je suis arrivé. Je dis partout que je parle persan, car cela est plus élogieux, mais j'ai appris avec un homme né dans le Pamir, et dont c'est la langue maternelle. Je parle quelques mots de turcique, ou bien d'ouzbek, les militants se battent encore pour savoir comment l'appeler. J'ai écrit mes premiers poèmes en tadjik. L'écriture est sans doute fade, voire académique, mais je suis heureux de pouvoir manier ainsi cette langue. Tu me diras sans doute que ce sont mes délires mystiques, et peut-être, sans doute, tu auras raison, mais je trouve bien plus de sens à parler de mon pays en tadjik que je n'en ai jamais ressenti en dialoguant en français ou en allemand à la cour. Je sais de source sûre que ma fille, sur mes conseils, apprend depuis plusieurs mois maintenant le tatar. Apprenez donc quelques phrases, des mots, des chants en gallois. Je suis impatient de connaître votre ressenti dans cette expérience.
Général Nicolas Romanov"
Thalassin- Modérateur
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
ETATS-UNIS
Brève
Evènement
Les élections de mi-mandat sont un test important pour les démocrates au pouvoir depuis l'effondrement du parti républicain en 1920. Les politiques progressistes du président William J. Bryant sont mises à l'épreuve et les démocrates doivent continuer de faire face à la division de plus en plus visible de leur parti entre les southern democrats et les autres. Le parti républicain poursuit quant à lui sa reconstruction, s'orientant, grâce au leadership de pointures telles qu'Herbert Hoover ou Calvin Coolidge, vers des politiques pro-business, isolationnistes tout en défendant le protectionnisme commercial afin d'obtenir le soutien d'une partie du monde ouvrier soucieux de préserver des salaires extrêmement hauts par rapport à la moyenne mondiale.
Sans surprise finalement, les élections aboutissent à un recul conséquent du parti démocrate au profit des républicains sans que ces derniers ne parviennent à arracher la majorité au congrès. La gauche américaine parvient anecdotiquement à briser la tranquillité du bipartisme en accrochant un total de quatre sièges, deux pour le Farmer-Labor Party dans le Minnesota, deux pour le Socialist Party of America : un dans le Wisconsin et un à New York. Ces résultats permettent au Président Bryant d'aborder avec confiance la fin de son premier mandat et de poursuivre l'avancée de son agenda en attendant 1924.
AUSTRALIE
Brève
Evènement
En Australie, les élections de décembre voient la victoire d'une coalition électorale de droite regroupant le National Party et l'Australian Country Party parvient à mettre un terme à l'hégémonie travailliste. Le vote de gauche, divisé entre l'Independant Labor Party, proche des travaillistes britanniques et le Labor Party, se retrouve mal représenté à la Chambre des Représentants. Malgré qu'à eux deux, les deux partis obtiennent à l'échelle nationale environ 55% des suffrages, le système du first past the post fait qu'ils n'occuperont que 30 sièges sur 75, 9 pour l'ILP et 21 pour le Labor, la coalition Liberal-National prend le reste. Stanley Bruce, membre du Parti National est pressenti pour mener ce nouveau gouvernement.
Mirage- Grand Consul
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
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International
John 'Jack' Reed, nouveau représentant du 14ème congressional district de New York.L'Internationale ouvrière et socialiste et son administration ont pu commencer à travailler après avoir prit leurs quartiers sur la très chic Sydenham Hill, dans le sud-est londonien. La priorité de l'organisation est le renforcement de la gauche américaine qui a prouvé sa capacité à performer efficacement lors des récentes élections de mi-mandats et qui semble avoir un rôle majeur à jouer sur le court-terme. L'Internationale appelle l'ensemble des organisations qui lui sont proches à mettre sur pied des pratiques unitaires afin de mettre sur pied un Front, proche de la pratique britannique du Popular Front, visant à défendre les droits de la classe ouvrière et la démocratie américaine. Sont principalement concernés le Parti socialiste, mais aussi le Farmer-Labour et la Nonpartisan League. Cette force de base, si elle était construite suffisamment rapidement, permettrait de commencer à travailler à une candidature pour la présidentielle de 1924 que l'Internationale préfèrerait voir incarnée par une figure extérieure à la gauche américaine : par exemple le sénateur républicain du Wisconsin Robert M. La Follette, ou encore le sénateur démocrate du Montanan Burton K. Wheeler. L'idée est de rendre le mouvement socialiste-travailliste américain respectable et suffisamment gros pour devenir difficilement attaquable en utilisant des pratiques de front large.
Le deuxième point important mis en avant par l'Internationale et la lutte interne à l'American Federation of Labor. Les difficiles luttes récentes qui se sont largement soldées par des échecs ont participé à démoraliser la classe ouvrière américaine et construisent le terreau d'un tournant de l'AFL en partie piloté par le parti démocrate qui l'enverrait dans la direction d'une trop grande modération qui pourrait s'avérer mortelle. L'affichage d'une organisation politique solide et unie permettra de faire la démonstration de la poursuite de l'existence du mouvement ouvrier américain, aura une effet remobilisateur et permettra de mener la bataille en interne à l'AFL.
En Afrique du Sud, l'Internationale prend acte de la purge subie par la Fédération Industrielle. Le Parti travailliste clandestin, désormais dirigé d'une main ferme par Walter Madeley et David Ivon Jones va devoir s'engager dans une stratégie dite du parallel unionism. Court-circuitant la fédération syndicale désormais coquille vide, il va falloir construire des syndicats racialement mixtes même quand c'est illégal. L'Internationale appelle aussi à reconstruire une façade légale au mouvement ouvrier afin d'obtenir un minimum d'audience nationale quitte à tenir des discours plus modérées sans pour autant remettre en cause l'existence du Labour clandestin.
Mirage- Grand Consul
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
PetrogradUne poignée de destroyers, voilà tout ce qu'il reste de la flotte de la Baltique. Le reste a soit été repêché, soit repose encore au fond du golfe de Finlande. Après avoir perdu la majeure partie de ses navires et son prestige au Japon, l'amirauté avait fait bâtir une flotte moderne, rutilante, formidable au vu des ambitions maritimes limitées qu'avait l'Empire. En 1919, tout s'est envolé de nouveau. Pas question de construire une troisième flotte en 25 ans, en tout cas. Trop cher pour le moment. Les seuls plans de construction navale actuellement en cours dans le pays consistent en la commande d'une série de onze destroyers sur les plans de la classe Fidonisi, la dernière imaginée pendant la guerre. Trois pour la Baltique, la Mer Noire et le Pacifique, les deux restants en Arctique. La classe était, à l'origine, bâtie dans les chantiers navals de Nikolaïev, aujourd'hui en Ukraine. Ceux-ci - et c'était sans doute la raison principale du pourquoi de leur commande - donneront du travail aux chantiers navals de Petrograd. Deux canonnières blindées ont également été mises en travaux pour la mer Caspienne. C'est tout pour des années.
L'immense cathédrale navale, construite à Kronstadt juste avant le conflit, était sensée accueillir les prières de toute la société des marins russes. Elle est à présent une géante au milieu d'un désert. La citadelle est encore en armes, et défendue par la marine. Il y a plus de fantassins de marine que de personnel embarqué dans cette flotte balte. Tchernov avait tenu un formidable baroud d'honneur à Kronstadt, mais Saint-Pétersbourg était déjà tombée. Encore aujourd'hui, Kronstadt se tient prête à protéger la capitale d'un éventuel assaut naval. Presque au lance-pierre, dira-t-on. Si le traité de paix n'a pas nécessité la destruction des fortifications de Kronstadt, il est interdit d'y disposer quelconque canon lourd. Alors s'il le faut, les marins essaieront de riposter. Sur un malentendu, peut-être de que l'artillerie de campagne parviendra à couler un cuirassé. C'est la seule solution.
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À la gare de fret de Petrograd, en revanche, il y a de l'activité. Les premières récoltes de l'année d'après la réforme agraire ayant eu lieu, le commerce de produits agricoles se porte bien. Outre la consommation importante de la capitale impériale, Petrograd est également le lieu de transit de l'ensemble des marchandises à destination de l'Angleterre - via Mourmansk - et de la Finlande. Le grand-duché, dirigé par le tsar jusque la fin de la guerre, a en effet bâti tout au cours du siècle dernier son économie en lien avec la Russie. Les produits du bois finlandais en particulier ont toujours trouvé leur demande dans l'Empire, alors que les récoltes des moujiks nourrissent la Finlande. Vyborg, également, continue de voir son activité marquée par les échanges avec sa grande voisine pétersbourgeoise.
Pourtant, le fait que l'activité semble prospère cache une certaine morosité dans les sphères économiques du pays. Petrograd a en effet été isolée dans les échanges interbaltiques, et les grands industriels en sont bien conscients. Quitte à ce que l'industrie russe n'ait d'autre choix que de prioriser le marché intérieur, certains envisagent de plus en plus sérieusement d'aller s'installer ailleurs dans le pays. Même au niveau des échanges agricoles, les grands négociants, malgré les accords douaniers avec l'Allemagne sur les céréales, craignent sur le moyen-terme la concurrence déloyale des junkers allemands qui se gavent à travers l'europe de l'est sur le dos de l'exploitation des populations locales.
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
Sultanat de Turquie
Les damnés de la Terre.
Mon estimé Rabbi Lévi,
Je te remercie pour ton précédent courrier : cela me fait chaud au cœur de savoir que le kibboutz se développe bien, et qu’il pourvoira bientôt à ses besoins. Adresse, si tu le veux bien, mes félicitations à nos frères en Abraham pour leurs exploits, et dis-leur que j’ai hâte de goûter leurs figues à mon retour. J’espère qu’à l’atelier, les hommes tissent comme il faut pour alimenter ma boutique, et ainsi financer notre nouveau village.
Ici, à Londres, l’Internationale a pris fin. J’y ai représenté la section de Halep de notre bonne Fédération socialiste ouvrière, aux côtés de Shlomo de Constantinople, d’André d’Izmir et de Moshe de Mosul. Nous étions tous sur la même ligne, cela fait plaisir de voir notre parti aussi uni. La bonne nouvelle, c’est que lors de la prochaine réunion, quatre de nos membres pourront de nouveau représenter la Fédération auprès des autres partis socialistes frères du monde. C’est peu, bien sûr, mais c’est assez pour faire entendre notre voix.
J’ai revu Avraam Benaroya, il n’a pas changé depuis tout ce temps. Désormais, il a refondé une fédération soeur en Bulgarie, toujours à Salonique. Nous devrions aller le voir, un jour. Il te salue.
La victoire de la ligne modérée me rassure. Les socialistes britanniques et bolchéviques russes me paraissent trop dangereux, au regard de leurs discours, même s’ils le sont moins que les nationaux-socialistes, qui n’ont de socialistes que le nom. Leurs idées farouchement nationalistes vont à l’encontre de notre philosophie : la guerre des races au lieu de celle des classes.
Je reste encore quelques semaines ici. Non que le climat londonien m’agrée particulièrement, j’en profite néanmoins pour tisser de nombreuses relations avec des représentants d’autres partis, et notamment du parti travailliste britannique. J’essaie d’obtenir de leur part un soutien financier et matériel. D’eux, comme de nos frères en Abraham d’Angleterre. Une famille rencontrée à la synagogue lors du dernier shabbat semble ouverte à l’idée de rejoindre notre kibboutz.
Yitzhak Ben-Zvi était là, aussi. Il m’a parlé de la Palestine, de moins en moins de nos frères y font leur aliyah. Le nouveau gouvernement arabe ne me paraît guère enclin à nous redonner nos terres légitimes, mais qu’importe : lorsque la République internationale des travailleurs sera proclamée, chaque prolétaire sera chez lui partout dans le monde - B’ezrat Hashem !
A dans un mois,
Benyamin
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
The United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland
The girl from Birminghamm« - Jessie, tu viens ? Qu’est ce que tu fais ? ». La question a été criée en direction d'un cabanon miteux par un élégant jeune homme en uniforme de l’armée rouge qui patiente devant la porte. Jessie sort de sa petite cahute faite de tôles et de pierres récupérées sur les ruines des anciennes résidences ouvrières issues du paternalisme patronal qui dominaient la ville avant la guerre civile et les destruction. Elle n’est pas moche Jessie, la vingtaine tout juste, les cheveux à la garçonne, une jolie robe et le visage mis en valeur par un brin de maquillage. Difficile de savoir comment elle parvient à maintenir une telle coquetterie dans la misère et le marasme ambiant. Elle, elle ne se pose pas la question, c’est comme ça, cette révolution c’est aussi la sienne et celle de toutes les femmes de Grande-Bretagne, il ne faudrait pas gâcher ça. Certes elle vit dans un bidonville insalubre, mais au moins, elle vit comme elle l’entend.
Elle est serveuse dans un pub de l’est de la ville où se rendent les derniers ouvriers du coin auxquels se mêlent à partir de 23h une population d’artistes et de chômeurs vagabonds qui prend le soin de se saouler jusqu’aux aurores. Mais elle est aussi chanteuse à ses heures perdues, elle performe parfois au pub lorsque l’ambiance le lui donne envie, rien de bien sérieux. Et puis elle est responsable de la commission humanitaire et sanitaire de la section du Parti socialiste de laquelle elle est adhérente. C’est comme cela désormais en Grande-Bretagne, puisqu’il n’y a pas de travail, hommes ou femmes, les gens sont multi-casquettes, ils se débrouillent.
Ce soir, elle sort avec ce joli sous-officier de l’armée. L’avortement a été dépénalisé, la contraception se démocratise, l’influence de l’Église n’est plus celle d’autrefois. Alors comme beaucoup de jeunes gens, elle profite d’une vie sociale et amoureuse plus décontractée que ses aînées. Elle boit de l’alcool, elle fume, elle a des amants. Elle lit régulièrement avec intérêt les articles des Pankhurst et s’intéresse de près à ce grand mouvement de transformation des mœurs qui touche l’île britannique. Il faut dire qu’elle était quelque peu destinée à cela. Son père est un ouvrier syndicaliste, sa mère une militante suffragette, elle ne fait que suivre les pas qu’ils ont tracé pour elle.
Et puis elle est née à Birmingham. Le cœur rouge de l’Angleterre protestante et guindée. Un laboratoire pour les expérimentation du mouvement ouvrier, un nid douillet pour les artistes et tous les bohémiens du pays qui y sont accueillis avec enthousiasme. Une ville qui a réussi à retrouver une beauté singulière malgré les destructions et le départ d’une grande partie de sa population originelle. La, la, how the life goes on.
Mirage- Grand Consul
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
PerseBrèveÉvènementLes offensives persanes sur les jangals sont couronnées de succès, les principaux foyers de l’insurrections sont annihilés. Toutefois quelques irréductibles continuent la lutte, notamment Mirza Koutchak Khan qui n’a pas encore été capturé par l’armée iranienne.
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
État sublime de Perse
Elections : Suite et fin.
Les élections de 1922 sont arrivées à leurs termes. Pour le dire de manière prosaïque, elles ne furent pas très libres. Reza Khan autant que Ghassem Khan usèrent de leur influence, notamment de leur influence au sein de l’armée pour faire pencher la balance en leur faveur. Reza Khan, à afin de mettre en minorité son rival au sein du gouvernement Ghassem Khan, chercha à faire monter les radicaux du parti de la renaissance ainsi que les socialistes alors qu’au contraire Ghassem Khan chercha à faire monter les conservateurs modérés (le parti réformiste) ainsi que les modérés du parti de la renaissance, en somme ceux qui sont le plus conciliant avec sa personne.
Les résultats furent proclamés en grande pompe, le 2 décembre 1922 et le parti de la renaissance fut largement en tête avec 30 sièges, suivi par le parti réformiste avec 18 sièges et enfin le parti socialiste avec 14 sièges. Mais ce résultat ne nous dit pas qui de Reza Khan et Ghassem Khan a l’avantage au parlement puisque le parti de la renaissance est grandement divisé entre les partisans de Reza Khan et ceux de Ghassem Khan et que certains réformistes (conservateurs) ne veulent ni soutenir Reza Khan ni soutenir Ghassem Khan.
Finalement ce n’est qu’après seulement quelques jours et l’ouverture de la première session de la Madjles que les choses s’éclaircissent. Sur les 32 membres du parti de la renaissance siégeant au parlement, 20 décident de soutenir le premier ministre et 10 le ministre des Armées. Cette division entre les pro-Reza Khan (partisan d’une république) et les pro-Ghassem Khan aboutit logiquement à une scission au sein de cette entité politique. Pour le dire autrement, le parti de la renaissance implose. Les républicains partisans de Reza Khan quittent le parti de la renaissance et fondent le parti du progrès alors que les partisans de Ghassem Khan Vali, eux, gardent le nom Parti de la renaissance.
Quant aux réformistes, 12 députés se rallient à Ghassem Khan Vali. La peur des appétences républicaines de Reza Khan joue clairement en sa faveur.
Partisans de Reza Khan : 24 sièges (Parti socialiste + Parti du progrès)
Partisans de Ghassem Khan : 32 sièges (12 députés du Parti réformiste+ Parti de la renaissance)
Conservateurs non-affilés : 6 sièges.
Reza Khan est donc en minorité au parlement. L’occasion pour Ghassem Khan Vali de l’évincer du gouvernement.
Affaires diplomatiques :
L’ouverture de la Madjlès est aussi l’occasion de faire approuver le traité anglo-russe de 1922. Il est vu par les nationalistes iraniens comme une victoire en demi-teinte. Certes les capitulations ont été abolies mais l’influence Russe continue de se maintenir sur le pays via notamment un représentant du commerce russe à Téhéran et des gages sur les frais de douanes entre les deux nations.
Quoiqu’il en soit, le parlement entérine le traité et les ambassades turkestanaises sont violements expulsés du pays. La Perse ne reconnaitra pas l’existence de l’Etat turkestanais. Une légende bien ultérieure à l’évènement veut que le ministre des affaires étrangères Kazem Sayyah ait déclaré à son secrétaire : « Qu’ils aillent se faire foutre les turkestanais. Est-ce que tu en connais un, toi, de turkestanais. Moi j’en ai jamais vu un ». Ce dernier l’interrogeait sur les conséquences de la signature du traité sur la révolte des turkestanais
Nous york- Secrétaire d'État
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
The United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland
Vibes from BelfastThomas frappa trois coups sur la porte de la petite maison ouvrière. Il était tard et il espérait ne pas déranger, sa session de sparring s'était éternisée mais il s'était promis de le faire aujourd'hui, cela faisait trop longtemps qu'il reportait sous des mauvais prétextes qu'il se donnait à lui même : une réunion politique impossible à éviter ou un voyage dans la campagne nord-irlandaise pour y stocker des munitions qu'il ne pouvait confier à personne d'autre. Il aurait pu faire autrement bien sur, la vérité était qu'il n'avait pas osé, il avait trop peur. Mais pas aujourd'hui. Le bruit d'un loquet qu'on déplace et l'ouverture de la porte le tirèrent de sa rêverie, devant lui, une grosse femme aux cheveux gris tenant dans sa main une bougie allumée. Son visage resta médusé quelques secondes.
- Bonsoir Ma'.
- George vient voir !
Au bout de quelques secondes un solide bonhomme moustachu, la cinquantaine bien trempée, apparu dans le hall.
- Bonsoir Da'.
- Bon Dieu Thomas qu'est ce que tu fais ici ? Entre.
Alors il entra, et se vit offrir une bonne tasse de thé par sa mère en plus d'une mitraillade de questions. Il ne donnait plus de nouvelles à ses parents depuis plus d'un an et il n'avait pas mis le pied en Irlande du Nord depuis quasiment quatre ans, évidemment, il y avait beaucoup à rattraper. Il expliqua qu'il était arrivé à Belfast il y a quelques mois mais qu'il avait souhaité s'établir une situation avant de venir les voir pour ne pas avoir l'air de chercher l'asile. En effet, il aurait pu passer avant, mais il avait finalement trouvé un travail comme charretier, et puis un logement, modeste, mais tout de même, après plusieurs semaines dans un asile de réfugiés britanniques plein à craquer. Entre tout cela, il n'avait pas trouvé le temps.
Son père lui dit que ce n'est pas que lui qui aurait du revenir mais toute la Grande-Bretagne. Depuis que Collins a prit le pouvoir, les subventions qui maintenait en vie les arsenaux de Belfast ont été coupées et il a perdu son travail, il a même fait quelques semaines de prison pour avoir lutté contre cette décision avec le syndicat : propagande pro-révolutionnaire. Depuis il ne survit que grâce au soutien matériel du syndicat et à quelques petit boulot qu'il trouve à droite à gauche, comme la plupart de ses anciens collèges.
Alors Thomas raconta ce qu'il avait vu de la révolution britannique en Écosse, il du justifier sa décision de partir pour l'Irlande du Nord par le mal du pays et sa peur d'être coupé à tout jamais de sa famille. Il ne pouvait pas dire la vérité, ce serait trahir son serment auprès du SIS, ce serait aussi trahir ses parents. Sa vie en dehors de son travail, ce sont les réunions clandestines avec la direction du parti travailliste nord-irlandais, des rencontres avec les passeurs de la Mer d'Irlande pour s'assurer qu'armes, argent et courriers sont entre de bonnes mains, des séances d'entrainement au combat avec de jeunes volontaires socialistes. Rien de tout cela ne peut être raconté à ses parents, alors il n'a pas grand chose à raconter. En rentrant chez lui, il se rend compte que sa relation avec ses parents ne pourra redevenir normal que lorsque l'Irlande du Nord sera libérée.
Mirage- Grand Consul
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
Discussions de comptoirsOufa, ville-étape du chemin de fer transsibérien, est une ville moderne. Flirtant avec les 75 000 habitants et en croissance constante depuis la finalisation du rail, les locomotives ont apporté dans leurs wagons tout le nécessaire de la métropole du XXe siècle. De belles routes, des hopîtaux bardés d'équipement, des universités, et puis des restaurants avec des recettes bien meilleures que les soupes d'auberges.
Dans un de ces restaurants, situé sur une rue adjacente à la faculté d'agronomie, deux étudiants discutent. Aucun des deux n'est de nationalité russe. L'un est tatar, né à Oufa, l'autre est un bachkir de la campagne. Arrivés la même année pour suivre un cursus de l'autre côté de la rue, ils sont devenus amis et ont pris l'habitude de manger ensemble dans l'espace que leur permettait leur emploi du temps.
- Tu as vu, cette histoire de grand mufti ?
- Oui, il a été nommé à Kazan, c'est un tatar. Il est né à Chistopol, comme ma mère !
- Et ça te dérange pas plus que ça, que les Russes décident des figures de proue de l'islam en Russie ?
- Bah, non ? C'est normal que le gouvernement surveille les religions. Et puis, ils ont demandé à des chefs musulmans leur avis avant. Tu es déçu que ce ne soit pas un bachkir ?
- Ça n'a rien à voir, et tu le sais bien. Les massacres dans le Caucase, les guerres en Asie centrale, tu crois que ces gens-là en ont quelque chose à faire de l'islam ? Regarde-nous, on est en train de parler en russe parce que c'est plus simple.
- Tu dis vraiment n'importe quoi. Le gouvernement a distribué les terres. Pleins de tatars et de bachkirs en ont bénéficié, exactement comme les Russes. On était tous égaux devant la commission. Pourquoi je devrais détester la Russie ? Parce que je suis tatar ?
- Je ne comprends pas ton peuple. Les Bachkirs et les Tatars, on est si proches. On est des frères. Pourtant, nous on a la fierté. On a envoyé des députés défendre nos droits à la Douma. Les Tchouvaches aussi. Les tatars, que dalle. Juste des députés sur une liste commune avec des bachkirs à Perm, mais autrement vous avez aucune envie de défendre votre nation. C'est à croire que vous n'en n'avez rien à faire qu'on vous force à devenir russes !
- Et alors ?! Déjà, tu mens ! Les députés musulmans socialistes, ils sont quasiment tous tatars, déjà ! J'ai voté pour eux, et je regrette pas. Je peux pas être musulman, tatar, socialiste et russe ? Oui, désolé qu'il y a des Tatars qui vivent en ville, alors que les Bachkires sont tous des paysans. Désolé qu'on soit modernes, comme les Russes de Moscou. Kazan n'a pas attendu que les Russes construisent des chemins de fer et qu'on leur en donne pour avoir des universités. Peut-être que les Bachkirs auraient du faire pareil au lieu de se plaindre en permanence ?!
Alors que son collègue allait lui coller un poing dans la figure, une voix rauque à l'accent du Caucase l'interrompt, faisant planer le silence dans le restaurant.
- Il est là le sourd ! Viens là, on t'a commandé à manger !
Le petit homme qui vient d'entrer a lui aussi l'accent des montagnes du sud, et porte un très visible apparail auditif à l'oreille. Il arrive tout droit de Petrograd, et son visage s'illumine en voyant son ami à la moustache fournie. Il avance doucement, avec une démarche de chef et prend sa chaise. Au même moment, le serveur lui apporte ce que ces compagnons ont commandé pour lui. Une magnifique truite au beurre. Pas vraiment un choix compliqué, tant il est de notoriété publique qu'il s'agit du plat préféré de Lakoba. Le dirigeant du Parti communiste russe est venu exprès pour rencontrer Joseph Staline, son vieil ami et député de Perm. Ils ont beaucoup de choses à se dire. Le géorgien était l'homme de confiance de l'Abkhaze. Le J c'est le S comme on dit. C'est pour ça que c'est lui qui s'en est allé représenter le parti à l'Internationale, et il faut un sacré débrief à tout ça. À leurs côtés, la tête de liste malheureuse du KPR à Oufa. Savinkov, ancien chef des Gardiens de la Révolution, avait rejoint le KPR après la dissolution de sa police secrète. Malheureusement, Oufa a été la seule circonscription de la région ouralique qui n'a pas offert de députés aux fidèles de Lakoba. Perm et Vyatka et Orenbourg, quant à elles, ont élu 10 des 15 communistes à la Douma. La discussion portera donc également sur les diverses stratégies du parti pour assoir sa domination politique sur la région.
Thalassin- Modérateur
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