V1919 - Topic Officiel - Année 1922
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
Dans un Empire aux accents militaires maintenant bien prononcée, c'est une nouvelle tragique qui s'est répandue comme un feu de forêt. Falkenhayn, retiré des affaires au Château de Lindstedt à Potsdam, a expiré son dernier souffle ce 8 Avril 1922. Le héros de Verdun, et celui de tout le Front de l'Ouest, qui avait réussi contre toutes les attentes des Dioscures et de ses pairs de l'époque, à percer la coquille Française. Le héros de la percée finale de Saint-Dizier et Besançon. Un nom qui aura donné l'espoir et la victoire aux Allemands contre l'accumulation des forces coalisées Françaises, Anglaises et Américaines.
Un décès qui motive le Grand Chef d’État-major, malgré ses désaccords passés avec le héros de Verdun et les entraves à l'unification du commandement militaire, à honorer sa mémoire, et par là honorer la mémoire de tout les combattants du Westfront. Suite à des funérailles militaires grandioses, et qui n'aurons pas manqué d'en faire parler dans la presse, l'impressionnante sépulture de Falkenhayn siège ainsi au cimetière de Bornstedt, au sein du domaine royal des Hohenzollern.
C'est ainsi que tout soldat est honoré deux fois. Lors de sa victoire, et lors de sa défaite face à la mort.
Neu Leadership
Oskar Hergt
Une disparition moins soudaine agite légèrement le DNVP: Wolfgang Kapp, atteint d'un cancer depuis maintenant quelques temps, ne se sent plus vraiment capable d'exercer ses fonctions politiques. Le rassembleur de la droite conservatrice prussienne et de la droite populaire ouvrière doit désormais déléguer sa présidence. Le choix de la succession s'est curieusement tourné vers Oskar Hergt. Un parfait inconnu, mais qui aurait tout pour rassembler, étant resté indépendant de toute étiquette politique ce jusqu'à la création du DNVP. Affaire à suivre...
Rêveur_Lucide- Ministre
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
Généralités
Le vieux Boselli
Les prémices du Parti Libéral Italien
Les manigances de Giovanni Giolitti étaient révélées au grand jour. Grâce au réseau franc-maçon, Boselli put apprendre de la bouche du Maréchal Ameglio des agissements de son ministre de la guerre. Cette trahison provoqua la colère du président du conseil ; certains de ses alliés libéraux voulurent donc sa chute. Cela ne se passerait pas comme ça, et le vieux lion n'allait pas laisser sa place sans se battre. Ainsi, comme il sut le faire depuis plusieurs années, Boselli allait manœuvrer dans l'ombre pour créer la dissension au sein de l'union libérale. Son plan était bien huilé, et il décida d'approcher le plus proche allié de Giolitti, Luigi Facta. Il convoqua son actuel ministre de l'économie et entama la conversation :
«- Luigi, les forces libérales sont acculées, mon autorité ne fait plus l'unanimité. Nous devons nous réinventer. Je fais maintenant partie du passé, tout comme ton mentor Giolitti. Tous les deux, nous sommes nés quand l'Italie n'existait pas encore. Et je pense que tu as le potentiel pour être le leader dont le futur Parti Libéral Italien a besoin.s'exclama le président du conseil avec un sourire.
- Merci, je suis surpris. C'est un honneur que vous me faites en pensant à moi. Mais prendre ce chemin serait trahir mon mentor Giolitti, je ne veux pas faire ça à mes pairs de l'union libérale.répondit Luigi Facta, avant que le chef du gouvernement continue son discours de séduction.
- Je respecte cette fidélité, mais ce que je vous propose est dans l'intérêt général du Royaume. Vous le savez, je ne suis pas immortel et Giolitti a aussi un âge avancé. Je dois tout mettre en œuvre pour que l'Italie soit dans de bonnes mains, et nous devons nous unir contre le danger anglosocialiste qui frappe à notre porte. Boselli soupira, avant de prendre un verre d'eau et de poursuivre. La fin de mon mandat approche, ainsi que ma retraite méritée, et je vais être franc avec toi Luigi, l'Italie ne doit pas être sous la coupe de Giolitti, ce serait une catastrophe.
- Mais pourquoi ? demanda Facta avant que son interlocuteur lui tende un dossier.
- Prends tout le temps dont tu as besoin, Luigi. Mais d'abord, lis ce qu'il y a à l'intérieur de ce dossier, c'est ce qu'a voulu me cacher Giolitti. Je n'ai point de rancune, mais cela m'a convaincu. Nous, libéraux, devons faire table rase de cette vieille politique et devons ensemble nous réinventer.» dit humblement le maître de l'Italie.
Pierremenez- Ministre
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
Election day
George Windsor à la cérémonie d'hommage des anciens combattants à leurs camarades tombés au champ d'honneur. 1er Mai 1922.Mon cher cousin,
Cela fait quelques temps que je n’ai pas donné de nouvelles car je n’en ai pas forcément eu le temps ni la possibilité. Cela ne m’empêche pas de beaucoup penser à vous et de suivre du mieux possible le destin de votre grand pays. Aujourd’hui c’est dimanche et j’ai voté aux élections. J’ai pour ma part choisi les travaillistes car les nationaux-libéraux n’avaient pas présenté de candidats sur ma circonscription. David Lloyd George a quant à lui voté pour un indépendantiste gallois avec qui il est ami. C’était un moment très solennel et je suis content d’avoir accompli mon devoir de citoyen. J’ai appris qu’une guerre avait éclaté dans votre secteur de l'Asie centrale et j’espère que vous vous portez au mieux.
Lorsque je suis parti au Pays de Galles j’avais emporté avec moi une belle réserves de pounds mais je ne te fais pas un dessin, la monnaie ne vaut quasiment plus rien, sauf si l’on arrive à trouver du dollar ou du mark, et de toute façon l’essentiel du commerce des gens normaux se fait par le troc désormais.
Alors je me suis engagé comme volontaire dans une association de vétérans. Nous avons mené de nombreuses distributions de biens de nécessité, nous avons participé à divers travaux que ce soit pour rénover des infrastructures ou aider aux travaux agricoles. Et désormais que je n’ai moi même plus rien, je me suis fais prendre comme ouvrier dans une ferme. Elle a été racheté à la fin de la guerre civile par le syndicat des travailleurs agricoles, ils tentent de créer un nouveau modèle d’agriculture, sans patron ni propriétaire, cela m’amuse d’y prendre part et ils me traitent bien et m’évitent les travaux les plus difficiles à cause de mon âge avancé. Je dois admettre que je suis très heureux de m'atteler à une tâche et de remplir mes journées.
Cela m’occupe l’esprit, car de côté-ci, je dois bien admettre que cela ne va pas très fort. Lorsque j’ai quitté Buckingham car j’avais besoin de solitude, je ne pensais pas que les évènements qui m’entourent prendraient une telle tournure. Mary et les enfants me manquent plus que tout au monde, notre séparation me paraît à tel point absurde que je suis absolument incapable de me l’expliquer. La rupture des liens avec le Canada est entendable d'un point de vue politique, mais c'est une folie d'un point de vue humain, car je sais que beaucoup de familles d'ici se sont retrouvées brusquement séparées par l'Océan Atlantique. Nous vivons dans un monde terrible, mais il nous faut faire aller jusqu'à ce qu'une solution puisse être apportée.
Tout de même nous savons encore nous amuser et je pense que toi même n’aurait pu t’empêcher d’éclater de rire en me voyant parader avec les autres anciens combattants le Premier Mai dernier dans une bourgade de 2000 habitants. Pour l’honneur et l’avenir des travailleurs de Grande-Bretagne et du monde entier parada George Windsor, tu imagines un peu. C’était un moment festif très fort qui m’a beaucoup plu et qui à fait mourir de rire David.
Passe mes salutations à toute la famille russe, avec toute mon affection,
George Windsor.
Les élections ont eu lieu le premier week-end du mois de mai, juste après les célébration du 1er Mai qui ont permit au pays et aux autorités révolutionnaires de montrer au peuple et au monde un visage confiant et déterminé. Une séquence qui devait se clore par la réussite de l’exercice démocratique appelé par le gouvernement provisoire. En réalité, il n’y avait que peu de suspens. Une parti de l’opposition avait déjà été mise au ban et en plus de cela, l’alliance électorale du Popular Front avait été maintenue au nom de l’unité nationale puisque la guerre se poursuivait.
Ce manque d’incertitudes n’avait pas empêché la population de se rendre en nombre aux urnes, on comptait à la fin de la journée quelques 73 % de participation. Les résultats apparurent rapidement aux yeux de tous et en particulier des citoyens venus se rassembler aux pieds de mairies depuis lesquelles étaient annoncées le dénouement de l’exercice électoral que le pays venait de jouer. Le Popular Front l’emportait très largement. Sur les 602 sièges en jeu ce jour-ci, 281 revenait aux travaillistes, le gros de leurs résultats ayant été obtenus dans le nord de l’Angleterre mais aussi à Londres et dans l’est. Le Parti socialiste – auquel s’était rattaché durant la campagne le Women’s Party qui n’avait ainsi pas présenté de candidats – obtenait un score impressionnant de 135 élus, venant particulièrement des foyers révolutionnaires qu’étaient l’Écosse et le Pays de Galles ainsi que certaines villes ouvrières très radicales tel que Liverpool ou Leeds. Le Parti national-socialiste obtenait pour sa part un score décevant de seulement 38 sièges. Il avait fait le pari durant le partage des circonscriptions de la coalition de gauche de s’attaquer aux terres de la classe moyenne du sud de l’Angleterre et avait échoué, il obtenait ses plus gros scores dans les circonscriptions où l’ont trouvait des baraquement, traduisant sa grande influence sur les milieux militaires. Le parti agrarien du gauche dirigé par Bill Holmes, le Farmers’ and laborers’ party, réussissait pour sa part un tour de force en arrachant 28 sièges, dont la plupart était autrefois bien tenus par l’aristocratie foncière conservatrice. Le parti national-libéral, seul parti d’opposition sérieux autorisé à participer obtenait le score respectable de 58 sièges, principalement issus du sud de l’Angleterre et des Cornouailles. Finalement, 62 indépendants – tous plus différents les uns que les autres, et dont nous ne ferons ici pas la liste – allaient aussi siéger à Westminster. Évidemment, la Chambre des Communes n'est pas complète puisque 13 sièges censés être occupés par les représentants élus du peuple nord-irlandais resteront pour l'instant vacant.
Le gouvernement provisoire dont le Popular Front constituait l’essentiel des membres allaient donc pouvoir aborder cette rentrée parlementaire de manière sereine en sachant qu’il aurait pleine latitude pour former un nouvel exécutif. C’est une nouvelle phase pour la Révolution britannique qui sort de la survie pure et qui se dote d’institutions légitimées par le suffrage universel pour poursuivre son avancée vers un avenir radieux.
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« - Alors t’as voté ? » Arthur posa la question avec un sourire complice auquel Bill répondit par un rire gras. Non il n’avait pas voté, comme la trentaine de gars avec qui il campait au cœur du Bodmin Moor, le massif de granit qui couvrait les Cornouailles et qui offrait pléthore de cachettes. Ils avaient pris le maquis en février 1921 quand les rouges avaient commencé à débarquer en masse dans la région avec leurs chars et leurs avions. Ils en étaient sur à ce moment là, Churchill allait revenir à la tête d’une flotte franco-italienne ou pourquoi pas belgo-portugaise, quelque chose quoi. Mais Churchill n’était pas revenu. Il avait fallu s’adapter. Au début tout allait bien, ils étaient plusieurs centaines dans la région et avaient mené des opérations d’envergures, un assassinat, plusieurs braquages, l’assaut d’un baraquement de l’armée rouge, le sabotage d’une piste de décollage. Il y avait de quoi être fier. Et puis au fil des mois beaucoup des leurs avaient foutu le camp, un certain nombre avait été tués et d’autres fait prisonniers.
La crise alimentaire qui touchait le pays les frappaient encore plus durement que les autres. Au début, certains locaux les aidaient et leur faisaient passer de la nourriture. Avec un peu de chance, ils arrivaient de temps à autres à recevoir du ravitaillement que des amis français leurs envoyaient sur les plages de Cornouailles. Mais tout ça, c’était le bon temps, petit à petit, l’étau du SIS s’était resserré autour d’eux et les avaient cantonné à ces cavernes et à ces trous de relief au milieu de la péninsule, coupés du monde, où il se sentait à peu près en sécurité. Beaucoup se disaient que les agents du SIS prenaient un malin plaisir à les laisser crever de faim au milieu de la cambrousse plutôt que de mener un dernier coup de filet qui prendrait le risque de les transformer en martyr. Non le moral n’était pas très haut, surtout que ça faisait des semaines qu’ils n’avaient pas mangé autre chose que de la soupe d’orties accompagné de ses croûtons de racines. Quant ils avaient un peu de chance tout de même, un lapin rachitique ou un pigeon ajoutait du baume au cœur. Quant il avait l’estomac trop bas dans les talons, Bill pensait à son vieux camarade James qui avait été fait prisonnier trois mois plus tôt et qui en était sans doute à faire bouillir ses semelles dans une prison insalubre de la région. Il fallait tenir bon car tant qu’ils respiraient, il y avait de l’espoir pour l’Angleterre.
Mirage- Grand Consul
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
Russie paysanne- Il est où le jambon, allez plus vite ! Plus vite !
Le rythme éreintant de la cuisine épuise le jeune homme. Natif de la campagne biélorusse, il avait été conscrit dans l'armée impériale, avant de vivre l'expérience des conseils de soldats. Son unité était posté aux côtés des tirailleurs lettons, qui avaient permis au gouvernement de résister au coup de force bolchévik. Le soldat Valadar Katerinochkine, en ce temps là, n'avait pas vraiment d'idée de qui soutenir, il savait juste qu'il en avait marre de la guerre, de la réaction qui en était responsable et de la bourgeoisie qui en récoltait les bénéfices. À la fin du conflit, impossible de retourner en Biélorussie. Les nouvelles de la famine sont arrivées, mais rien à propos de sa famille. Comment sauraient-ils le trouver de toute manière ? Le Biélorusse se refuse d'ailleurs à essayer d'en savoir plus. Pas de nouvelles, ça veut dire qu'ils sont peut-être encore en vie et en sécurité. Une solution bien trop plaisante pour chercher à la contester.
À Petrograd, où il est allé comme tant de réfugiés, il a trouvé ce poste chez un cuisinier plutôt réputé de la capitale. Une cuisine à la française, organisée avec une discipline stricte et toute une équipe. Le cadre lui rappellait l'armée, et c'est bien plus tranquille ainsi que de découvrir un nouveau mode de relation au travail. On lui donne des ordres, il les accompli, et un jour peut-être il sera promu au grade supérieur. La seule différence, c'est qu'il n'y a pas de médaille.
Aujourd'hui comme hier, il fait face aux services les plus éprouvants de sa vie. Loin du bistrot que tient le patron, cette semaine ils servent pour l'Exposition Panrusse de la Vie Paysanne. Nouvelle création du gouvernement, il s'agit de réunir, le temps d'une semaine, le maximum de produits, producteurs, chercheurs, penseurs de l'agriculture et de la paysannerie. Si une des inspirations a été le Concours général agricole des français, l'Exposition de la Vie Paysanne tient plus d'une exposition universelle low cost dédiée aux campagnes. Déjà, pas de pavillons dressés pour l'occasion. On se contente d'utiliser des entrepôts et champs de foire déjà existants, pour des raisons économiques évidentes. Ensuite, l'ambition va bien au-delà de simplement primer les meilleures bêtes. Certes, les paysans de toute la Russie, et plus particulièrement du Nord-Ouest russe, sont invités à présenter leurs plus beaux chevaux, chameaux, boeufs, vaches, cochons, moutons, chèvres, poulets, canards et tutti quanti. Mais on compte aussi des stands entiers de produits végétaux, qu'ils soient récoltés depuis peu, ou bien en bocaux. Des fruits, des fleurs, des légumes, des épices. Dans un autre hangar, les agronomes de l'académie russe des sciences parlent entre universitaires de leurs travaux. Dehors, sur le champ de foire, des animations à base de parades d'animaux côtoient des maquettes d'architectes agrariens cherchant à imaginer les meilleurs modèles de communes paysannes. Et puis, le hangar des artistes, où les gens peignent, chantent et sculptent les campagnes, parfois avec un réalisme digne de la grande époque des peintres ambulants, par ici dans les styles les plus avant-gardistes, là-bas avec la simple naïveté de la découverte de méthodes artistiques.
Et puis, la grande cantine. On pourrait presque dire un art aussi, que de cuisiner. Quel intérêt de mettre en avant la paysannerie russe si ce n'est pas pour valoriser sa production, hein ? Les plus beaux légumes, il faut qu'ils soient bons aussi. Tout un amalgame de restaurateurs ambitieux de la capitale ont été invités à exercer, en utilisant uniquement de la production présentée au salon, assignée au hasard par l'organisation. Et le plat du jour, pour notre bon vieux Katerinochkine, c'est les endives au jambon. Ingrédient qu'il n'a jamais vu auparavant, mais les drôles d'agronomes qui sont venus présenter leur plante ont expliqué en détail comment ça se mange en Belgique. Sont fous ces belges, de manger un truc aussi amer - s'est dit le commis la première fois. Soit. Les Belges le trouveraient tout aussi fous s'ils savaient que pour lui croquer dans un oignon comme dans une pomme est quelque chose de plutôt normal.
Non seulement c'était la bourre à cause du monde, mais il faut aussi prioriser les invités de marque. Hier, la tsarine a visité l'exposition, mais elle a mangé chez quelqu'un d'autre. Par contre, aujourd'hui, le ministre de l'agriculture vient à leur table découvrir ces fameuses endives. Quel bordel. En plus il est en retard, parce qu'évidemment des paysans sont venus le voir pour se plaindre. Si la réforme agraire a eu lieu dans les grandes lignes pendant l'hiver, il y a encore bien des arbitrages qui traînent, avec des nobles qui reviennent à la campagne le temps de conserver un lopin de leurs propriétés, des paysans qui s'estiment lesés par rapport à la valeur des terres attribuées comparé au voisin, et d'autres trucs que les gouvernements locaux gèrent en fonction de la couleur politique locale. Au moins, le Biélorusse n'aura pas à subir la même épreuve la prochaine fois. L'an prochain, l'exposition se tiendra à Moscou, et changera de ville chaque année.
Thalassin- Modérateur
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
1er mai survolté :
Le 1er mai est une date dangereuse pour le gouvernement français. Alexandre Millerand le sait bien. Lui qui a été nommé dans les remous de la Petite Révolution de décembre 1920 est, comme l'entièreté du gouvernement, arcbouté dans la lutte contre l'infiltration anglosocialiste du milieu ouvrier français.
Louis Loucheur, Ministre de l'Intérieur depuis janvier 1919
A l'Intérieur, le Ministre Loucheur est en perdition plus ou moins affirmée. Le rôle du ministère et de la police devient de plus en plus difficile à assumer réellement. Dans la Zone a Administration Spéciale, c'est-à-dire le Nord et le Pas-de-Calais, les forces françaises laissent largement place aux policiers allemands. Dans la Zone Démilitarisée, les forces de police ne peuvent pas avoir l'appui de l'armée française, et dès le début la majorité des grosses opérations contre-insurrectionnelles a été effectuée par des milices paramilitaires. Enfin même là où la République est entièrement souveraine, le manque de moyens continue de la rendre dépendante de ces même milices. Dans certaines zones, notamment en Provence et dans la région bordelaise, la police est en réalité quasiment subordonnée aux capitaines de milices locaux pour tout ce qui concerne la lutte contre les anglosoques.
Ce n'est une surprise pour personne donc que le 1er mai ait été le lieu de quelques turbulences politiques. Des émeutes spontanées de militants politiques d'extrême gauche ont notamment appelé à la grève générale, sans succès. Elles ont toute été réprimées. Cependant, leurs dénonciations publiques et à haut-volume de la vente de droits d'exploitations miniers dans le Nord ont trouvé un écho parmi la population française.
Si le moratoire sur la dette est une bonne nouvelle et soulagera sûrement la crise financière que traverse le pays, fallait-il se réduire à brader les ressources et les travailleurs français ? Millerand est de plus en plus critiqué, et ce même par son propre bord politique. Les séances parlementaires deviennent difficiles et le gouvernement s'embourbe. Fin de règne pour le vieil Alexandre ?
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
Maisons russesLutchok Abalyshev a gagné la médaille d'or. Son projet d'école rurale, doublée d'une salle commune au rez-de-chaussée, a été élu meilleure participation au concours d'architecture de l'Exposition Panrusse de la Vie Paysanne. Il faut dire que, si son projet reprend la plupart des codes de l'art nouveau, loin des nouveautés des années dix et vingt, il n'en garde pas moins une certaine originalité. Une originalité intimement liée au parcours de vie de son architecte. Etudiant en architecture proche des milieux narodniki, le jeune Abalyshev a été poussé à l'exil par la répression tsariste en 1900. Atterri en Suisse, il poursuivit son cursus universitaire au sein de l'école des beaux-arts de la Chaux-de-Fonds, en Suisse romande. Là-bas, il se trouva sous l'influence du professeur Charles l'Eplatennier, duquel il tira une grande partie de ses principes et aspirations. Parmi ses collègues étudiants, un certain Charles-Edouard Jeanneret, dont il a entendu dire qu'il était en train de se bâtir une solide réputation dans le milieu de l'architecture française.
Contrairement toutefois aux oeuvres de Jeanneret, qui en délaisse la majeure partie, "L'école paysanne" d'Abalyshev reprend les codes principaux du style sapin développé par l'Eplatennier et ses disciples. Variante de l'art nouveau, ce style donne une place majeure aux motifs végétaux et naturels. À la Chaux-de-Fonds, en plus des branches et pives de sapin, des motifs majeurs étaient la gentiane ou le chardon. Conservant le sapin, Abalyshev a remplacé le reste par des plantes russes, mais aussi des motifs céréaliers et fruitiers. Surfant sur la vague de son prix à l'exposition, l'architecte russe a d'ores et déjà obtenu plusieurs contacts et contrats : des postes de professeurs, des propositions de construction d'écoles et autres bâtiments à travers la Russie rurale. Là où le style sapin s'est écrasé contre les nouveautés européennes, son itération russe semble avoir un avenir brillant.
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
Popular democracyLa Chambre des Communes désormais constituée et légitimée par l'onction populaire a pu se mettre rapidement au travail, après tout c'est la guerre, il ne faut pas traîner des pieds. D'ailleurs a peu près tout le monde était assez heureux de s'y mettre et d'enfin en finir avec le règne sans contrôle du gouvernement provisoire. Un nouveau gouvernement a d'ailleurs été mis sur pied par le Popular Front et a obtenu une large confiance de la part des membres du parlement. Toujours dirigé par George Lansbury, la plupart des grands ministres : Bonar Law à la défense, Snowden aux affaires étrangères, Bramley à l'économie sont maintenus. Le gallois travailliste de droite William Brace est nommé Chancellor of the Exchequer, John Robert Clynes récupère le très stratégique ministère au rationnement. Le nouveau gouvernement en place, les parlementaires travaillèrent rapidement à inscrire dans la loi les mesures décrétées depuis le début de la guerre avec l'Allemagne par le gouvernement provisoire.
Une fois ces formalités accomplies, il était temps de se mettre au véritable travail, ancrer les acquis de la Révolution dans la loi britannique. Symboliquement, la première véritable loi originale votée par la Chambre des Communes est le Workers' rights act qui acte la mise en place dans tout le pays de la journée de 8h et de la semaine de 48h de travail maximums pour tous les salariés. Il est rapidement suivi par le National insurance act qui entérine la prise en charge par l’État - via des assurances nationalisées - des vieux, des chômeurs et des malades afin d'assurer leur survie. Le texte met aussi en place une forme de sécurité sociale alimentaire qui force le gouvernement à fournir de quoi survivre aux citoyens dans le besoin. Enfin, le Commonwealth act donne le coup d'envoi d'une grande campagne de partage des terres agricoles qui appartenaient autrefois aux émigrés et qui seront redistribuées aux ouvriers agricoles et aux petits paysans. Celle-ci sera dirigé par le georgiste James William Graham Peace. Ces textes gravent dans le marbre des choses qui étaient de toute façon en place dans l'essentiel du pays depuis la révolution, soit parce que les ouvriers et les paysans l'avaient imposé de fait, soit parce que l’État l'avait pris en charge pour éviter un effondrement totale de la société. Cela permet tout de même à la presse loyaliste de claironner.
Arthur James Cook du syndicats des mineurs annonce au conseil de Cardiff le vote des premières lois par le nouveau Parlement.
Mais le grand évènement de ces premières semaines d'activité parlementaire et celui qui fera sans doute date dans l'Histoire, c'est le vote du Popular democracy act of 1922. Celui-ci a été adopté à une quasi-unanimité dans les cris de joie et les lancers de chapeaux venant de toute la salle, devant un George Lansbury ne pouvait réprimer un grand sourire sous sa moustache, l’œuvre de sa vie s'accomplissait devant ses yeux. La monarchie est définitivement abolie et avec elle tous les privilèges de sang ainsi que la Chambre des Lords. La République populaire de Grande-Bretagne et d'Irlande du Nord est proclamée. Celle-ci doit se doter d'un Président de la République aux pouvoirs anecdotiques qui est nommé par l'ensemble des Parlementaires.
Les conseils qui couvrent tout le pays depuis 1917 obtiennent enfin une existence légale et se retrouvent divisés en trois catégories. Les conseils purement géographiques - généralement de villages ou de quartiers - qui obtiennent quelques compétences mineures et le droit d'obtenir un nombre conséquent de sièges au sein des conseils municipaux ou des administrations locales. Les conseils de travailleurs rattachés à une entreprise gagnent le droit de participer à la direction et d'influer sur les décisions administratives. Les conseils de soldats et de marins conservent la possibilité de faire valoir un droit de regard sur leur hiérarchie mais perdent tout de même l'essentiel des droits qu'ils s'étaient arrogés durant la révolution. Tout ces conseils se réunissent tous les quatre ans pour élire des représentants qui viendront siéger à la Chambre des Conseils, remplaçante de celle des Lords et nouvelle chambre haute du parlement britannique. L'élection de la Chambre des Communes se mènera elle aussi désormais tous les quatre ans, l'ensemble du Parlement se retrouvant renouvelé le même jour. La démocratie populaire britannique s'appuie sur deux jambes desquelles elle est héritière : la démocratie directe conseilliste d'un côté et la démocratie représentative parlementaire de l'autre.
L'Union jack est abandonné au profit d'un drapeau républicain à trois bandes horizontales rouge blanche et verte popularisé par les chartistes en leur temps. En réalité, l'ancien drapeau restera largement utilisé, entre autre lors des cérémonies officielles mémorielles en hommage aux combattants de la Grande Guerre. L’État se proclame laïc et ne reconnait plus l'église anglicane comme privilégié sur le sol de Grande-Bretagne. Chacun se voit garantir l'exercice de sa foi par la loi.
Le nouveau drapeau de la République
Cependant, il n'est pas question de faire du passé table rase. La République se proclame l'héritière de la glorieuse révolution parlementariste de 1688, de la Grande Révolution des Lumières - il faut bien que quelqu'un entretienne sa flamme désormais que la République n'est plus que l'ombre d'elle même - mais aussi du chartisme et de la Commune de Paris, première tentative concrète de socialisme. La question de la construction d'un État ouvrier poussée par le Parti socialiste reste pour le moment en réalité en suspend.
Cette longue séquence est close par le Devolution act qui offre à l’Écosse, au Pays de Galles et à l'Irlande du Nord un statut de républiques autonomes les autorisant à se doter d'un parlement et d'un gouvernement qui obtiennent la souveraineté sur une vaste série de compétences allant de la police à l'éducation. Beaucoup analysent cette décision comme une prise en compte par le pouvoir central du grand pouvoir prit par l’Écosse et le Pays de Galles en tant que terres révolutionnaires très importantes.
Dernière édition par Mirage le Jeu 3 Aoû 2023 - 22:55, édité 1 fois
Mirage- Grand Consul
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
Royaume de Belgique
Le fabacée japonaisLes travaux de sélection variétales pour la tolérance au froid et à l'humidité avancent. Les agronomes belges ont réussi au bout de quelques générations à trier les spécimens les plus prometteurs. La reproduction sexuelle de cette plante demande cependant des conditions très favorables de chaleur, 25 °C minimum. Ce n'est pas un problème dans un laboratoire, ni dans les pépinières des semenciers, mais une fois dans un environnement un peu moins contrôlé, comme les champs et pâturages, la reproduction par clonage devient la seule voie de propagation.
Une caractéristique peu gênante tant que la recherche agronomique et l'agriculture moderne sont en vigueur. Mais cette condition, qui allait de soi il y a trois ans, est en danger.
Von Tirpitz a jugé bon de placer les cadres du Frontpartij, nommés dérisoirement volkiesten, néerlandisation du mot allemand décrivant leur idéologie, comme intermédiaires à sa junte.
En conséquence, les nombreux industriels, ingénieurs, agronomes et hauts fonctionnaires soft-purgés se retrouvent acculés à Bruxelles et Louvain, loin du cœur du pouvoir de la marine allemande et ses nouveaux collabos à Bruges comme du terrain socialiste à l’interface des Pays-Bas, porte vers la République Britannique qu'est Anvers.
Le projet de modification d'écosystème par introduction d'une espèce allochtone n'est donc plus à l'ordre du jour et ce qui devait être annoncé de manière triomphale est passé sous le tapis de peur d'un saccage-vandalisme de la part des germanophiles.
Mais il existe des héros pour toutes choses, aussi improbables soient-ils. Léopold III, assigné à résidence depuis la répression allemande, est un entomologiste et herpétologiste amateur. La botanique ne lui est pas inconnue, et l’application des dernières actualités en biologie, à savoir la génétique des populations et ses relations avec l'écologie et l’évolution, ne manque pas de susciter son intérêt.
Pas qu'il ai grand chose d'autre à faire que suivre le projet d'évolution dirigé du Kudzu dans le Palais royal de Bruxelles. Sauf à attendre les rares lettres de son frère l'officier de la Republican Navy passés par les contrebandiers du BWP. Il sera le nouveau parrain de ce projet que certains veulent voir échoir.
Utyi- Grand Consul
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
Le constat que tout homme sensé fait au sujet du système fiscal iranien est que ce dernier est au mieux vieillissant au pire totalement archaïque. La classe politique iranienne qui jusque-là fut au pouvoir, n’a pas pris la peine de reformer ce système. Cependant le nouveau gouvernement mené par Reza Khan et Ghassem Khan Vali est conscient des défauts structurels liés à la collecte des impôts.
Les reformes sont certes nécessaires mais encore faut-il avoir les moyens et le savoir-faire pour les mettre en place. Or le deuxième élément manque clairement en Perse. Il y a dans ces contrées que peu de personnes qualifiées en économie et dans la gestion des administrations et cela est un manque cruel.
Pour remédier à ce problème, il est décidé de créer une commission composée à la fois d’étrangers et d’iraniens dont l’objectif sera de proposer des mesures structurelles visant à transformer le système fiscal pour le rendre plus efficient. La question de la nationalité de ces étrangers semble être une question assez prégnante puisque que choisir des britanniques enverrait un message de soumission vis-à-vis de ces derniers.
D’autant plus que choisir des étrangers dont les intérêts du pays d’origine ne coïncident pas avec ceux de la Perse est un pari hautement risqué. Il est donc décidé de recruter principalement des Américains. L’isolationnisme dans lequel le pays est plongé ainsi que l’absence totale d’influence américain en Perse permet au gouvernement de s’assurer de la loyauté de ces spécialistes étrangers. De plus les Américains ont, du moins en Perse, assez bonne réputation. Les opposants politiques ne peuvent donc pas accuser le gouvernement de vendre le pays aux nations étrangères.
Une des premières mesures proposées par cette commission est la centralisation de l’ensemble des taxes au ministère du Budget pour que ce dernier puisse ensuite les redistribuer aux différentes administrations iraniennes. Ainsi actuellement en Perse une partie des impôts notamment ceux servant à financer l’armée était directement collectée par les différents corps d’armées sans que l’administration de l’Etat n’intervienne dans le processus. Cette mesure de rationalisation vise à mieux contrôler les revenus fiscaux de l’Etat central.
Un des autres problèmes du système fiscal iranien est bien évidemment la corruption qui fait que certains iraniens ne donnent guère ce qu’ils doivent à l’Etat central. Pour faire face à ce problème quelque peu embarrassant, la commission désire mettre en place un corps de fonctionnaire chargé de surveiller les collecteurs d’impôts et de s’assurer que ces derniers remplissent dûment leurs missions au service de l’Etat. Ce nouveau corps est placé directement sous la tutelle du ministre des Finances.
Le statut des fonctionnaires du ministère des finances est aussi reformée. Pour pouvoir devenir collecteur d’impôts, il faudra désormais passer un concours de la fonction publique, ce dernier sera calqué sur les normes européens en la matière. Cela évitera notamment les phénomènes de népotisme et garantira la compétence des futurs fonctionnaires de l’Etat iranien. Pour former l’ensemble de ces nouveaux agents de l’Etat, projet est fait d’ouvrir plusieurs écoles de la fonction publiques dans les principales villes d’Iran, à commencer par Téhéran et Tabriz.
Enfin il y a une nécessité pour l’Etat central d’ouvrir plusieurs de centres de collectes d’impôts afin de mailler l’ensemble du territoire et d’assurer sa présence partout où cela est possible qu’il soit. Cela va de pair avec une meilleure contrôle des populations notamment des populations nomades en améliorant les registres d’Etat civil. La généralisation de l’usage du Shenasnameh semble une nécessité.
Bien évidemment cette réorganisation du système fiscal iranien ne se fera pas en un jour et prendra un temps assez loin, sûrement plusieurs années, mais le gouvernement compte sur la bonne réalisation de ces projets.
Ces mesures bien que salutaires ne peuvent être mises en place de manière efficace si le gouvernement de Téhéran ne contrôle pas l’ensemble de son territoire. Or les chefs locaux quelque peu récalcitrants se sont depuis longtemps émancipées de la tutelle des Kadjars et refusent notamment le payement d’impôts. Pour restaurer l’ordre dans ces régions des politiques de conciliations ou alors des opérations militaires sont nécessaires. Ces campagnes militaires seront sûrement lancées une fois que l’insurrection du Jangal sera vaincue.
Le coup d’Etat des trois généraux n’a pas mis fin à l’insurrection des Jangals, cette révolte est encore bien vivace. Après plus de 8 ans de guerre, les troupes de Mirza Koutchak Khan continuent à se battre pour leur noble cause : l’égalité. Cela n’est cependant pas du gout du gouvernement de Téhéran. Ghassem Khan Vali veut faire fruitier les revers qu’il a infligés aux jangals, avec l’aide des cosaques, lors de sa campagne. Une nouvelle offensive est donc prévue, au grand désespoir des finances de l’Etat persan. Pour mettre à terme à sa rébellion, Reza Khan, ministre de la Guerre est envoyée en personne. Avec une force composée à la fois de cosaques et de gendarmes, il a pour objectif de capturer et de tuer Mirza.
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
POLOGNE
Brève
Evènement
Stanisław Szeptycki, le nouveau premier ministre PolonaisLudendorff a vite délégué l'accueil du premier ministre Ostrowki et du représentant du Parti Socialiste Catholique Karl Gostmoski au chancelier Ebert et son gouvernement, afin de lui déléguer la responsabilité de constituer un arrangement avec les Polonais, de sorte à la fois de calmer les émeutes et de réformer le système.
La discussion entre le chancelier et Gostmoski est très vite devenue un dialogue de sourds. Là où l'un voulait garder les institutions Polonaises construite par la régence globablement intacte, le Gostmoski était un idéaliste qui voulait tout rebâtir. Là où l'un voulait que l'Allemagne garde un fonctionnement d'économie de marché sur certain secteurs clés, l'autre voulait la collectivisation et ce au service des ouvriers. Pendant toutes ces discussions inutiles, le peuple Polonais continuait de gronder: les petites émeutes, les petits incidents, se poursuivaient encore. Très vite, Ebert est essouflé, et n'a pas su cacher son exaspération à ses collègues Dioscures...
Encore une fois, la solution pacifiste est épuisée, et Hindenburg, beaucoup moins patient, a eu le dernier mot. Profitant de la présence de Gostmoski et Ostrowki sur le sol Berlinois, ces deux derniers se retrouvent soudainement mis aux arrêts par les militaires, transférés et internés à Magdebourg avec leurs autres collègues qui n'avaient pas prêté allégeance à l'Empereur. Les émeutes Polonaises se tuent net, par l'arrivée soudaine des troupes de la Deutsches Heer, inspirées par les tactiques de leurs camarades déployés en Ukraine et de leurs camarades de la Hochseeflotte sous le commandement de von Tirpitz. Une chape de plomb s'abat brutalement sur le pays, alors qu'on interdit toute activité syndicale, et que le mouvement ouvrier Polonais embrasse le feu de la mitraille des Allemands. Partout dans les grandes villes du pays, on dénombre désormais au total des milliers de morts.
Aucune idée quand à savoir si cette reprise en main améliorait ou non le moral de Ernst Ier, qui était, aux dernières rumeurs, affectés par les émeutes. Mais il est, contre son gré ou non, maintenu à la tête du pays, et désormais accompagné par une toute autre administration. Rares sont ceux qui conservent leur poste, mais il y en a, comme Edward Rydz-Smigty qui maintient son rôle de ministre des armées. Mais le gouvernement est sinon quasiment complètement remanié, et ce par un certain Stanisław Szeptycki: comte de la noble famille Szeptycki de Ruthénie, et commandant militaire de l'armée Austro-Hongroise pendant la Weltkrieg, Stanisław Szeptycki était déjà depuis longtemps un candidat de choix pour diriger la future Pologne. Il s'était de plus beaucoup rapproché de Berlin depuis la décision Allemande de céder l'entièreté de la Galicie à la Pologne. Les cartes avaient finalement joué en sa faveur.
Et s'il y a bien une chose de curieuse chez Stanisław Szeptycki, c'est sa volonté d'expérimenter, mais ce cette fois dans la bonne direction. Une curieuse idée, approuvée des deux mains par la gouvernance militaire Allemande, était d'imposer la chape de plomb non pas seulement par la force militaire mais par la réappropriation des valeurs ouvrières. Procédant à la réquisition et au vol de l'héritage de Gostmoski, Stanisław Szeptycki se proclame premier ministre de Pologne et président du Parti Socialiste Catholique. Ses membres, principalement exécutés ou disparus, sont purement et simplement remplacés par de nombreux fonctionnaires et conseillers économiques. L'importance du PSC se solidifie dans le pays, alors qu'il est proclamé parti unique en interdisant ou intégrant de force les autres, et que sous son impulsion, on nationalise et collectivise, comme le voulait les ouvriers. Mais avec un hic: on nationalise seulement au profit exclusif de l'Etat et de l'Allemagne. "Ainsi passe la gloire du monde", comme pourrait dire le père Kamil Kasak désormais.
PAYS-BAS
Brève
Evènement
Charles Ruijs de Beerenbrouck, premier ministre NéerlandaisDepuis 1919, un gouvernement de tendance non-socialiste (conservatrice, libérale, catholique, protestante) dirige les Pays-Bas. Le pays aura vu entretemps Londres, son principal allié et partenaire économique, sombrer dans l'anglosocialisme.
Cet évènement aura marqué dans l'opposition socialiste une dynamique très intéressante entre l'opposition de gauche formée par le SDAP et le SDP. Le SDAP (Parti Social-Démocrate des Ouvriers), aligné sur le SPD Allemand, s'est bien gardé de défendre la révolution anglosocialiste, fidèle à sa ligne réformiste et collaboratrice avec le gouvernement. Le SDP (Parti Social-Démocrate), scission du SDAP, soutient au contraire ouvertement la révolution, appelle à des changements en profondeurs et ne se censure pas à condamner ouvertement la répression militaire Allemande en Belgique.
Une dynamique, subitement menée au premier plan par les élections générales de Juillet 1922 qui surprennent tout le monde. Là où beaucoup pensaient que les partis traditionnels (conservateurs, libéraux, etc...) garderaient intacte leur majorité et coalition, près d'un tiers des sièges du parlement sont rafflés par la gauche. Encore plus surprenant, ces sièges sont départagés quasiment à l'équitable entre le SDAP et le SDP, là où précédemment seulement le SDAP était réellement représenté.
La majorité absolue reste détenu par les partis non-socialistes, ce qui permet au premier ministre Beerenbrouck de garder son poste de premier ministre. Cependant, fidèle à la tradition démocratique du pays, Beerenbrouck remanie son cabinet pour le rendre représentatif du parlement. Ainsi, c'est quelques figures éminentes du SDAP et SDP qui prennent place dans l'administration Néerlandaise.
Rêveur_Lucide- Ministre
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
Démission du gouvernement Millerand :
Gouvernement Millerand (janvier 1920, juillet 1922)
Ministre des Affaires Etrangères : Alexandre Millerand (SE)
Ministre de la Guerre : Louis Barthou (AD)
Ministre de la Justice : Laurent Bonnevay (FR)
Ministre de l'Intérieur : Louis Loucheur (FR)
Ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts : Léon Bérard (AD)
Ministre de la Marine : Flaminius Raiberti (FR)
Ministre du Commerce et de l'Industrie : Frédéric François-Marsal (AD)
Ministre des Finances : Charles de Lasteyrie (FR)
Ministre des Travaux Publics : Yves Le Trocquer (FR)
Ministre de l'Agriculture : Edmond Lefebvre du Prey (FR)
Ministre des Colonies : Paul Strauss (RI)
Ministre du Travail : Laurent Eynac (RI)
Ministre des Pensions, Primes et Allocations de guerre : André Maginot (FR)
Ministre de l’Hygiène, de l’Assistance et des Prévoyances sociales : Georges Leredu (FR)
C'est la dernière fois que les français verront cette liste de ministres composant le gouvernement de la République française. Celui-ci, issu des élections de 1919, a été d'abord chahuté par la Petite Révolution qui a vu Isaac devoir assumer le rôle impopulaire mais nécessaire de meneur de la réaction gouvernementale mais aussi d'assassin du peuple. Millerand se trouve aujourd'hui dans une tourmente similaire, suite à la fois à l'incapacité du gouvernement français de sortir de le pays de la crise mais aussi suite à la vente de concessions minières lors du Congrès de Lyon.
Le Président du Conseil et Ministre des Affaires Etrangères Millerand a dans un entretien journalistique déclaré qu'il ne regrettait rien, et que les concessions à l'Allemagne valent bien la peine d'alléger le poids des indemnités de guerre pour l'entièreté du peuple français. Il a cependant annoncé sa démission, et un nouveau gouvernement s'est formé, toujours issu de la majorité parlementaire de droite, centrée autour de la Fédération Républicaine et de l'Alliance Démocratique.
Ministre des Affaires Etrangères : George Leygues (AD)
Ministre de la Guerre : Flaminius Raiberti (FR)
Ministre de la Justice : Laurent Bonnevay (FR)
Ministre de l'Intérieur : Théodore Steeg (PRRRS)
Ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts : Léon Bérard (AD)
Ministre de la Marine : Adolphe Landri (RI)
Ministre du Commerce et de l'Industrie : Auguste Isaac (FR)
Ministre des Finances : Charles de Lasteyrie (FR)
Ministre des Travaux Publics : Yves Le Trocquer (FR)
Ministre de l'Agriculture : Joseph-Honoré Ricard (SE)
Ministre des Colonies : Paul Strauss (RI)
Ministre du Travail : Paul Jourdain (AD)
Ministre des Pensions, Primes et Allocations de guerre : André Maginot (FR)
Ministre de l’Hygiène, de l’Assistance et des Prévoyances sociales : Emile Ogier (SE)
C'est George Leygues qui est choisi pour devenir Président du Conseil des Ministres et assume le rôle de Ministre des Affaires Etrangères. L'homme de droit, passionné par la Marine et l'histoire militaire navale, a été nommé par le Président Clemenceau avec l'aval de l'Assemblée Nationale bien évidemment qui voit en lui un modéré et un relatif inconnu du public à même de recommencer à zéro en tentant de prendre le taureau de la crise par les cornes.
George Leygues, Président du Conseil des Ministres depuis juillet 1922 et Ministre des Affaires Etrangères
La presse se concentre en réalité sur deux nominations ministérielles. Tout d'abord le retour d'Auguste Isaac au Ministère du Commerce et de l'Industrie, qui se fait sans trop de déclarations publiques du personnage. L'ancien Président du Conseil reste discret, mais sa soif de pouvoir l'a à nouveau propulsé au sein du gouvernement français. Mais aussi Théodore Steeg, qui n'est pas issu de la droite mais du Parti républicain, radical et radical-socialiste. Rien n'engageait l'Assemblée à le nommer ni Leygues à l'accepter, mais le nouveau Ministre de l'Intérieur offre un visage plus humain et proche du peuple, quelque chose de nécessaire en ces temps difficiles.
Théodore Steeg, Ministre de l'Intérieur depuis juillet 1922L'été provençal :
Le Comité pour l'Ordre, le Travail et la Patrie, cette alliance des forces réactionnaires françaises principalement active dans le Sud du pays, ne peut pas faire l'impasse sur la question provençale.
Le Félibrige, cette association littéraire défendant la culture et l'identité provençale, fondée en 1854 par Frédéric Mistral, est aujourd'hui présidée par un nouveau Capoulié : Marius Jouveau. Le poète, vétéran de la guerre où il a servi sur les fronts des Flandres, a été élu en juin 1922 par ses pairs. Il s'est illustré par sa carrière de poète et d'éditeur, notamment en étant le chef de rédaction du journal Lou Felibrige et directeur de l'Armana prouvençau.
Marius Jouveau
Si Jouveau et Pujo ont partagé de bons pastis tout l'été 1922, et que le rapprochement entre l'Alliance française et le Félibrige semble, pour le moins sur plan relationnel entre "chefs", largement acquis, Hervé Frontignan et la Ligue pour la République sont plus froids à l'idée d'une association avec ce fort mouvement des intellectuels provençaux et occitans. Là où Pujo et Jouveau voient la concorde dans une vision de la France centrée sur la réalité du territoire, comme dit le jeune Maurras de plus en plus présent dans les écrits de l'Alliance française, Frontignan ne voit qu'un cancer dialectal et régional qui au mieux freine le progrès de la France et au pire menace sa stabilité politique. Il faut dire que l'expérience de la Grande Guerre a montré combien de citoyens français peinaient à parler le français et à le comprendre. Frontignan se rappelle des nouvelles de 1914, et de brigades bretonnes ou occitanes entièrement annihilées car n'ayant pas compris les ordres de retraite en français.
Le Félibrige est ainsi la première fracture réelle entre l'Alliance française et la Ligue pour la République au sein du COTP. Pour Hervé Frontignan, une chose est sûre : la sédition, le séparatisme, réel ou imaginaire, concret ou potentiel, en marche ou en germe, doit être combattu. Si l'assise de la Ligue pour la République en Provence est forte, l'été 1922 voit les efforts de Frontignan s'étendre à installer des bureaux politiques à travers le pays, et notamment en région parisienne et en Zone Démilitarisée.
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
Clem« Le camarade Clement Attlee l'emporte avec 67% des voix ! ». La large foule rassemblée devant le siège du Herald, le quotidien propriété du Trade Union Congress exulte et se congratule. L'abolition des privilèges liées à la noblesse a entrainé la fin du poste de Lord-mayor de Londres remplacé par celui, plus modeste, de Mayor. Une élection spéciale a donc du être tenue pour doter la capitale britannique d'un nouveau dirigeant. Sans surprise, le candidat travailliste et premier artisan de la libération de la ville durant la guerre civile, Clement Attlee l'a emporté largement face à son principal opposant, le Major Archibald Church, national-libéral transfuge du Labour ayant changé de bord lors de la prise en main du parti par George Lansbury. Cette victoire a lieu quelques jours après la nomination par le parlement du vénérable révolutionnaire britannique Tom Mann au poste symbolique de Président de la République. La Grande-Bretagne renforce petit à petit ses nouvelles institutions.
Rapidement, la nouvelle administration municipale londonienne se met au travail, portée par l'énergie et le volontarisme de son maire. Les milices ouvrières de la ville sont centralisées au sein de la London Militia placée sous le contrôle de la mairie afin d'en rationaliser l'action et d'endiguer la montée rapide de la truanderie et de l'insécurité. Le véritable premier défi est tout de même la question de la crise du logement, une partie importante du centre-ville a été détruit dans les combats et un afflux de réfugiés venant du nord où une bonne partie de la guerre civile s'est jouée s'est installée dans des bidonvilles en plein développement autour de la ville. Même pour ceux qui ont la chance d'avoir un logement en dur, l'essentiel des services sont totalement désorganisés et une grande partie de la ville sombre semaine après semaine dans l'insalubrité. Des hordes de fonctionnaires, miliciens ou simple militants volontaires sont mandatés par la mairie pour établir un état des lieux des conditions de logement des londoniens. De nombreux bâtiments sont mis à contribution afin d'accueillir des familles et un service public de la rénovation et du maintien en état du bâti est mis sur pied, offrant pour un prix très faible des services allant de la réparation de tuyauterie à la réparation de toits. Les transports en commun sont relancés et réorganisés, la mairie s'accorde avec les différents conseils locaux et organisations politiques ou syndicales pour optimiser les distributions de biens de premières nécessités dans des lieux fixes et publiquement connus. Londres tente de renaître, le futur nous dira si elle y parviendra.
Dernière édition par Mirage le Lun 31 Juil 2023 - 1:37, édité 1 fois
Mirage- Grand Consul
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
ETATS-UNIS
Brève
Evènement
Le cri d'alerte poussé par le Premier ministre britannique alertant sur la situation humanitaire critique sur les îles britanniques pousse le puissant monde associatif américain. L'American relief administration de l'influent Herbert Hoover ainsi que les diverses organisations humanitaires des Quakers sont à la pointe de cette dynamique et mènent un important lobbying à Washington leur permettant d'obtenir des crédits de la part du Congrès afin de financer une large opération d'aide à la population britannique, financement complété par des levées de fonds ainsi que par une participation du gouvernement londonien via la vente de l'équivalent de plusieurs millions de dollars des impressionnantes réserves d'or dont jouit la Grande-Bretagne.
Des tonnes et des tonnes de produits alimentaires et médicaux partent rapidement de toute la côte est états-unienne vers Liverpool, Londres et Southampton. L'effort est si important que la quaker's ration composée de corned beef, de fromage américain en conserve, d'une brique de lait, de sucre compressé et de cigarettes rentre dans le langage courant britannique.
En Europe, l'appel britannique peine à mobiliser malgré la tentative du médiatique explorateur norvégien Fridtjof Nansen de porter ce sujet sur la place publique.
Mirage- Grand Consul
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
Généralités
Le vieux Boselli
L'avènement du Parti Libéral Italien et remaniement
Après plusieurs mois de tractations et de manigances, les libéraux, sous la houlette du président du conseil, ont réussi à s'unir au sein d'un seul et unique mouvement : le Parti Libéral Italien (PLI). Les défections successives des principaux leaders de l'Union Libérale, mais surtout Luigi Facta, ont sonné le glas de Giovanni Giolitti. Ainsi, la création du PLI provoque des remous au sein du gouvernement et entraîne inévitablement un remaniement. Boselli a donc tranché dans le vif et décidé que ce deuxième cabinet devait préparer sa succession. Pour autant, l'essentiel est là, et la coalition de centre-droit reste toujours au pouvoir, évitant par conséquent des élections anticipées. En effet, un tel scénario aurait pu voir arriver au sein du parlement italien des députés suivant l'idéologie de Gramsci.
- Gouvernement Boselli III:
Président du Conseil : Paolo Boselli
Ministre de l’Intérieur et numéro 2 : Luigi Facta
Ministre des Affaires Étrangères : Vittorio Emanuele Orlando
Ministre de l’Instruction Publique : Luigi Rossi
Ministre de l’Intérieur : Francesco Saverio Nitti
Ministre de la Justice : Luigi Rossi Giovanni Antonio Colonna
Ministre de la Guerre : Marcello Soleri
Ministre de la Marine : Antonio Salandra
Ministre des Finances et de l’Économie : Camillo Peano
Ministre de l’Industrie et du Commerce : Teofilo Rossi
Ministre des Postes et du Télégraphe : Ivanoe Bonomi
Ministre de l’Agriculture : Giovanni Bertini
Ministre des Colonies : Giovanni Amendola
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
For the struggle carries onCela aura été difficile, fastidieux, un enfer organisationnel, mais ça y est, pour la première fois depuis 1912, la fine fleur du mouvement ouvrier international était rassemblé en un même endroit, en l’occurrence le Crystal palace, reinauguré pour l'occasion car il a le grand avantage d'être excentré du centre de Londres et donc d'avoir été épargné par les combats de la guerre civile. Ce sont plusieurs centaines de congressistes qui ont été accueillis et se retrouvent logés tant bien que mal, bien souvent chez des militants volontaires, au plus proche de l'évènement. Les militants socialistes ont l'habitude des conditions compliquées, en particulier ces temps-ci. Le temps que tout le monde parvienne en Grande-Bretagne, beaucoup devant quitter leurs pays clandestinement, passer par l'Italie, le Portugal, la Russie, un véritable parcours du combattant pour finalement parvenir à Londres, le Congrès a tenu sa cérémonie d'ouverture le 6 août 1922. Pas de faste, mais de la camaraderie et un discours inaugural, celui du Président de la République et figure légendaire du mouvement ouvrier britannique, Tom Mann.
Tom MannCamarades, amis, frères et sœurs. Depuis la réussite de notre révolution et sa survie, bien que précaire, car nous sommes encore là, sur nos deux jambes et prêts au combat, la bourgeoisie, défaite sur le sol britannique, a sonné le clairon de la contre-attaque. Partout autour du globe, de Yokohama à New York, de Johannesburg à Paris, de Copenhague à Melbourne, les nôtres subissent - vous le savez mieux que moi - une répression inédite, sans commune mesure avec ce que nous avions pu connaître par le passé. Pourquoi ? Parce que cette fois-ci, ils n'ont pas réussi à écraser la révolte dans l’œuf, la révolte a fait éclore notre belle République populaire. Nous avons ouvert une brèche dans le système capitaliste qui ne pourra faire que grossir tant que nous survivrons. La force qui leur offre leurs victoires actuelles, c'est le front uni qu'ils nous opposent. Effrayés, tous ces bourgeois qui nous envoyaient hier mourir sous les obus allemands se sont rangés bien vite derrière la bourgeoisie frisée, leur nouvelle maquerelle, la raison même de leur survie.[...]
En face, la classe ouvrière est divisée, trahit parfois par ses leaders, citons le travaillisme australien failli, le socialisme autrichien traître à la république internationale des travailleurs, bourreau de la révolte des ouvriers et paysans hongrois. D'autres se reconnaîtront peut être. En attendant, la journée de 8h n'est encore qu'un doux rêve sur la majorité du globe. La crise économique, largement liée à la guerre qu'ils mènent contre les travailleurs, se retrouve payée par ceux-ci.[...]
J'en appel ainsi à organiser pour l'année prochaine, un Premier Mai historique, prouvant au monde et à nos ennemis que l'Internationale des travailleurs fait encore sens. Il n'y a qu'unis que nous parviendrons à trouver le chemin vers les lumières de la paix, de la liberté, de l'égalité, de la fraternité. Workers of the world, unite !
La première journée passa en réalité sans difficulté, il s'agissait principalement de formalités et de moments symboliques. Les discussions liées au fonctionnement organisationnel concret de l'Internationale ouvrière et socialiste - IIIème Internationale - se déroulèrent dans de bonnes conditions. Il fut accepté l'idée qu'à partir du prochain congrès, chaque parti enverrait un nombre de congressistes proportionnel à son nombre d'adhérents, tout en incluant un plafond à huit et un plancher à quatre afin d'éviter de désavantager les nombreux partis en clandestinité et de trop avantager les immenses partis russes ou britanniques. Pour ce congrès, chaque parti aura un nombre de voix équivalent. Il fut accepté l'idée d'élire un comité exécutif chargé de mettre en œuvre les décisions votées par les congressistes entre chaque congrès.
Mais très rapidement, dès les premiers jours de travail des congressistes en fait, les premières difficultés apparurent. Trois groupes apparurent. D'un côté, une majorité plus modérée menée par le parti travailliste britannique, le parti social-démocrate suédois ou encore les populaires-socialistes russes défend l'idée d'une gestion plus mesurée du conflit de classe actuel. De l'autre, une forte minorité formée autour du parti socialiste britannique, du parti bolchevique russe ou encore du parti travailliste belge appelant au contraire à la transformation de l'Internationale en organisation de combat, fortement discipliné et devant se donner pour objectif la préparation à la reprise de l'offensive. Finalement, un dernier petit groupe, représenté par le parti national-socialiste, milite pour imposer des thèmes nationalistes et germanophobes. Ainsi, l'idée du respect de l'identité et de l'histoire de chaque parti a été acceptée après de très longs débats et une forte pression des travaillistes britanniques, accordant à chacun une marge de manœuvre importante dans la manière qu'aura chacun d'appliquer les décisions de l'Internationale.
L'idée de faire du Premier Mai 1923 une journée de mobilisation historique a aussi été votée, mais les socialistes espagnols parvinrent à faire accepter aux congressistes la possibilité de l'exprimer autrement que par l'appel à en faire une journée de grève générale, arguant que cela conduirait à n'en pas douter à des bains de sang dans de nombreux pays. Il s'agira simplement de faire de cette journée la vitrine de la puissance et de l'unité de la classe ouvrière internationale.
Le Congrès a aussi voté la mise sur place du Secours rouge, une organisation internationale visant à construire la solidarité ouvrière sur le terrain de la lutte contre les crises humanitaires. Son siège sera établit à Oslo afin d'éviter d'établir de trop forts liens avec la Grande-Bretagne révolutionnaire et donc de porter préjudice à l'action de l'organisation. L'objectif est de mettre sur pied un maximum d'antennes à travers le monde visant à faire de la collecte et de la distribution partout où elles seront installées mais aussi d'effectuer des levers de fonds pour faire face aux évènements extraordinaires.
Le texte final du Congrès a été le sujet d'une dure bataille de virgules entre l'ensemble des courants, chacun cherchant à faire pencher la balance de son côté. L'important est que l'Internationale se fixe comme objectif final la construction de la République internationale des travailleurs et l'abolition du capitalisme. Pour y parvenir, elle se fixe pour mission de bâtir à l'échelle mondiale un front de classe uni et actif. La lutte contre le colonialisme et l'impérialisme est déclaré comme une priorité et les congressistes proposent à chaque parti luttant contre ces maux, d'obtenir pour le prochain congrès une place de membre actif ou d'observateur.
James Larkin, chef de la délégation du parti travailliste irlandais
En marge du congrès, le parti travailliste britannique à organisé une réunion tripartite regroupant les partis travaillistes nord irlandais et irlandais. Après avoir longuement évoqué le danger que fait peser sur la révolution britannique les politiques menées par l'Irlande de Michael Collins, les britanniques ont évoqué à leurs camarades irlandais la possibilité de débuter l'organisation active d'une révolte ouvrière en Irlande afin de mettre fin au régime dictatorial et réactionnaire qui régit l'île d'émeraude. La Grande-Bretagne pourrait dès à présent commencer à faire passer des financements importants et des armes à l'Irish labour party via la mer d'Irlande. Les travaillistes anglais s'engagent à faire reconnaître par le gouvernement britannique la souveraineté de l'Irlande sur l'ensemble de l'île, Irlande du Nord comprise, en cas de réussite.
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
Généralités
Le ministre de l'intérieur Nitti
Création de l'Ufficio Intelligence e Azione
Dans le Tyrol, la politique d’investissement de Rome commence à porter ses fruits en améliorant la connexion entre les nouvelles provinces et le reste du Royaume. Pour autant, certains partenaires privés montrent leur mécontentement dans les "tançons" de chemin de fer financé par des capitaux allemands. Des difficultés financières surgissent avec des surcoûts sur certains matériaux. Cette situation inconfortable pour les Italiens permet à certains riches entrepreneurs tyroliens de rentrer dans le capital de sociétés de travaux publics. Ainsi, le contrôle économique des germanophones s’accentue et intrigue le renseignement intérieur.
Cet état de fait pousse le nouveau ministre de l’Intérieur, Francesco Saverio Nitti, à alerter le président du conseil. Pour le chef du parti radical italien, il y a une négligence évidente des militaires concernant la sécurité intérieure. C’est pourquoi Nitti propose la création de l’Ufficio Intelligence e Azione (UIA) sous la supervision directe du ministère de l’Intérieur. Le recrutement s’opère au sein de la polizia, des carabiniers et de la guardia di finanza. Cette initiative plaît beaucoup au chef du gouvernement qui décide d’approuver et d’entériner avec l’aval du parlement la création de ce service ayant pour mission principale de lutter contre l’ingérence étrangère, mais aussi de préserver l’ordre public en métropole et dans les colonies. Afin de doter l’UIA de locaux adéquats, l’État italien fait l’acquisition à Rome du palais Marguerite qui sera totalement réaménagé pour les besoins de cette nouvelle agence de renseignement.
Pierremenez- Ministre
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
Imagines être attendu par le roi pour parler d'une plante condamnée.
Et pourtant, après les aventures au Japon, l'affaire du sachet de glutamate, l'affaire du poulet du Kentucky, l'affaire des étudiants russes en quête d'endives, l'affaire du garde frontière russe qui rigolait au nez de toute la bande, l'affaire des mollusques des docks de Vladivostok, le débarquement crispé à Bruges et l'annulation par le Frontpartij de l'introduction du Kudzu comme de la palourde asiatique, la saga du labo d'agronomie de Louvain n'est pas prête de se terminer.
Au palais belge, sans formalités car toute façon le roi n'est même plus décoratif, mais dans un cabanon isolé loin d'oreilles indiscrètes :-Tout ce que vous avez fait pour la Belgique ruiné en 24h par impulsion des volkiesten. Depuis mon écartement par Tirpitz, j'ai eu le temps de suivre vos actions. Le Glutamate, très goutu. En plus c'est un acide aminé. Le Kudzu belge génétiquement guidé pour tolérer la fraîcheur et l'humidité, qui fixe l'azote, qui colonise sols dévastés. Un vrai roi de la rudéralité et de la succession écologique. Contrairement à moi ...
-Je vois que Sa Majesté s’intéresse fortement à nos travaux. Mais où voulez-vous venir ?
-Cela fait plus d'un an que je suis emprisonné de mon propre palais, pendant que mon père vie sa meilleure vie d'alpiniste au Canada et mon frère sa vie d'officier dans la Republican Navy. Les deux semblent apprécier leur sort. Moi, j'ai été placé puis jeté par les Allemands. Depuis je macère ici. Heureusement qu'il y a la lecture des revues de biologie et le jardin royal ! N'ai-je pas le droit au bonheur ? Je m’intéresse à la biologie, et à son utilisation pour l'amélioration du pays. Ce ne sont pas quelques laquais de Tirpitz qui vont décider de l'écosystème de la Belgique. Je vous soutiendrai dans toutes vos actions, d’ailleurs, je pense avoir des contacts pour rendre viable la production et la vente de glutamate, injustement soupçonné par sa production et la nationalité de son inventeur, dont la valeur gustative vaut bien toutes les épices du monde !
Décidément, le roi ne va pas bien
-Euh oui très bien mais qui est-ce ?
-Je ne peux pas vous le dire. Faites moi confiance. D’ailleurs, j'ai préparé des habitats dans le jardin pour le Kudzu et les palourdes. Il vaut mieux plusieurs lieux de conservation, maintenant que ces espèces ont été désignées à l'extermination par eux. C'est pour ça que je vous ai demandé de venir avec vos spécimens. Nous pouvons cloner la plante et je suis sûr que l'eau saturée en zygotes des palourdes suffira.
Au moins, sur les question techniques, il sait quoi faire
-Oui, avec plaisir. C'est vrai que il n'y a quasiment aucun effort à faire pour s'assurer de la reproduction de ce que nous avons choisi, car c’était un de nos critères ...
Et après ces deux opérations de 15 secondes chacune, Léopold III lâche un petite bombe :-Vous savez que Charles 1er, empereur de l'Autriche, avait tout une communauté de mésoprédateurs américains ? Une histoire d’hommage à François Ferdinand le safariste. Il ne sait plus quoi trop en faire, à vrai dire, il cherche à s'en débarrasser. Héritage trop lourd à porter sans doute. Puisque je ne peux plus voyager, je vais apporter la faune exotique en Belgique. Nos bons héros du Farwest et des Balkans arriveront d'ici quelques semaines.
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Utyi- Grand Consul
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
GRECE
Brève
Evènement
L'Eunosis, le rattachement de Chypre au royaume de Grèce, met du baume au coeur au peuple grec, profondément humilié et appauvri par la guerre. Les apports agricoles de Chypre et de la Crête permettent a la Grèce continentale de sortir de la disette pour la première fois depuis 1916. Le Roi Constantin Ier continue de mener une politique extrêmement autoritaire, mais celle-ci est de moins en moins appréciée par la population. Une alternative politique semble cependant impossible en l'état actuel des choses, la contestation est muselée, et le peuple grec reste occupé principalement à une survie économique basique.
BULGARIE
Brève
Evènement
La Bulgarie, grande nation vainqueure des Balkans, traverse une période de prospérité relative à ses voisins. Les affres de la guerre sont passés et a l'échelle des Balkans, le pays semble être celui avec le meilleur niveau de vie. Les villes détruites en partie lors de la guerre, notamment Thessalonique, sont reconstruites a grands coups de travaux publics et sont désormais des moteurs de l'économie régionale.
Il fait bon vivre dans le Tsarat de Bulgarie, qui dispose d'une bien meilleure base économique que la Grèce, est en paix contrairement à la Roumanie, et est évidemment en meilleure situation que la Serbie exsangue.
ROUMANIE
Brève
Evènement
La Roumanie est en guerre et celle ci se passe assez bien. Le gouvernement romain et le Roi jouissent d'une popularité a toute épreuve. La mobilisation de la population dans l'effort de guerre en Transleithanie a été saluée et certains volontaires ont du être refoulés tellement ils étaient nombreux. Le pays vit un moment fondateur de son histoire nationale, et touche du doigt la possibilité d'un bond en avant dans l'unification des peuples roumains d'Europe.
SUISSE
Brève
Evènement
La Suisse s'accommode du nouvel ordre européen. Ses banques sont nourries de larges afflux de placements privés allemands, français et italiens. Le pays reste cependant fermement attaché à sa neutralité bien entendu, mais dans les couloirs des instituts financiers de Zürich on sait que préférence est donnée aux investisseurs et industriels de l'Empire allemand.
CANADA & ROYAUME-UNI
Brève
Evènement
La proclamation de la République en Grande-Bretagne est un séisme majeur a Ottawa. Les élites politiques britanniques comme canadiennes sont traumatisées par ce qui est perçu comme la perte de la patrie britannique. L'opposition menée par Churchill gagne en popularité grâce à un narratif radical envers les révolutionnaires britanniques, appelant a la reconquête et la libération des îles britanniques pour la première fois de manière ouverte.
En appelant pour la première fois de manière très ouverte, publique, diffusée non seulement vis-à-vis du gouvernement mais aussi de la population canadienne à une intervention armée, Churchill franchit un cap.
INDE
Brève
Evènement
La guerre civile qui touche le sous-continent indien affecte fortement la production agricole. Au Bengale, dans le Nord de l'Inde et dans le Gujarat, une famine causée par les difficultés d'approvisionnement agricoles et les déplacements de population dus à la guerre cause la mort de 120 000 personnes depuis le début de l'année 1922. La situation reste critique, et les problèmes d'approvisionnement non résolus.
AFRIQUE DE L'EST BRITANNIQUE
Brève
Evènement
Face aux troubles qui ont lieu en Afrique de l'Est, les autorités coloniales britanniques du Kenya procèdent à l'arrestation et la détention de nombreux chefs tribaux locaux et de chefs religieux. Le gouvernement de Nairobi espère ainsi étouffer la contestation grandissante, en cours depuis quelques années, contre le pouvoir colonial.
Au Somaliland, le gouverneur Geoffrey Francis Archer s’inquiète du succès et de la présence italienne. Afin d’éviter une défiance des colons, il décide de lancer une offensive à l’encontre des derviches avec les forces en sa possession.
Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
Solidarity foreverLe Secours rouge international récemment mis sur pied comme organisation liée à l'Internationale ouvrière et socialiste lors de son premier Congrès se développe petit à petit et lance sa première campagne extraordinaire : la lutte contre la guerre indienne et la famine en découlant. Des levers de fonds et de dons vont être organisées à travers l'Europe et l'Amérique du Nord afin de mettre sur pied des convois d'aide qui devront permettre d'alléger la crise.
Pour Londres, l'Inde est une priorité diplomatique. Le rétablissement des liens commerciaux et économiques ne peut se faire dans de bonnes conditions tant que l'instabilité et la guerre continueront de frapper l'ancienne colonie. Par ailleurs, le Congrès national indien et la Ligue musulmane sont dans l'idée de potentiels partenaires pour les travaillistes, il est catastrophique pour le mouvement anti-impérialiste et anti-colonialiste de voir ces deux acteurs s'affronter et faire le jeu des anciens maîtres. Londres va donc tenter de mobiliser ses quelques réseaux diplomatiques et ses alliés sur place pour ramener les deux gouvernement rivaux à la table des négociations afin d'enfin obtenir la paix et de débuter la reconstruction du pays après bientôt deux ans de guerre.
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
Les discussions entre les trois putschistes et les partis politiques continuèrent le long de cette année 1922. Ghassem Khan Vali et les autres membres du gouvernement multiplièrent les entrevues avec les dirigeants politiques iraniens dans l’espoir de pouvoir constituer une majorité au parlement persan, le Madijles. Finalement, cela aboutit de la part de Ghassem Khan, à la proclamation d’un programme politique en 7 points. C’est sur la base de ce programme que les partis adhérent ou non à l’alliance électorale que le premier ministre veut mettre en place.
Le programme en question
- Mise en place d’une politique d’indépendance nationale, visant à s’émanciper de la tutelle des puissances européennes
- Respect de la monarchie persane
- Respect de l’Islam et de ses lois
- Construction d’une armée puissante
- Construction d’un Etat moderne en Iran, notamment en développant des infrastructures publiques et en ayant un corps de fonctionnaires efficaces au service de l’Etat
- Développement d’une politique d’alphabétisation
- Restauration de l’autorité de l’Etat dans les provinces séditieuses
Grace à ce programme ambitieux et quelques peu audacieux, Ghassem Khan Vali attire à lui une partie non négligeable du parti de la renaissance, qui, quelque peu frileux sur la question de l’Islam (ils sont partisans de la séparation du religieux et du politique, ou du moins pour la réduction du pouvoir des oulémas) semblent être conquis par le reste des mesures de Ghassem Khan. D’autant plus que le premier ministre leur a promis des mesures fortes comme l’abolition des capitulations. Un des premiers membres du parti de la renaissance à soutenir Ghassem Khan est Mohammad Ali Foroughi, qui mène le combat à l’intérieur de sa famille politique pour que le parti de la renaissance s’engage plus en avant dans le soutien au premier ministre.
Chose étonnante, une minorité des modérés/conservateurs du parti réformiste (les plus modérés) semble prêt à soutenir Ghassem Khan Vali dans son projet de constituer une majorité au parlement. Les gages qu’il donne sur la question de l’Islam et sa non-volonté de toucher à la monarchie attire une certaine sympathie de la part de certains membres de ce parti. Son profil est un facteur qui joue aussi grandement en sa faveur, la noblesse de sa famille, ses liens dynastiques avec le chah, etc font que beaucoup tiennent en haute estime ce personnage.
Cependant la publication d’un tel programme n’est pas seulement synonyme de rassemblement car au sein-même du gouvernement et des généraux putschistes des tensions éclatent. La rivalité entre Ghassem Khan Vali et Reza Khan qui s'était déjà manifestée lors de l'affaire du parti socialiste redouble d'intensité.
Reza Khan semble, à la suite de la publication de ce programme, s’opposer à Ghassem Khan Vali sur plusieurs points notables : Le respect de la monarchie persane et le respect de l’Islam et de ses lois. En effet, le cosaque nourrit l’idée de faire de l’Iran une république, il argue à ses partisans que l’impopularité croissante du Chah est l’occasion d’émanciper totalement la Perse de son archaïsme. Ce qui n’est pas du goût de Ghassem Khan, qui lui malgré le coup d’Etat ne souhaite pas l’abolition de la monarchie. De toute manière à ses yeux, ce projet ne se réalisera jamais puisque les conservateurs et les élites aristocratiques ne sont pas prêts l’accepter. Aussi Ghassem voit la volonté de Reza Khan d’instaurer une république en Iran comme une trahison de sa part. En effet lors des discussions qui précèdent la mise en place du coup d’Etat, Reza Khan avait promis à son compatriote que l’objectif de pareil coup de force n’était pas l’abolition de la monarchie. Le cosaque serait revenu sur sa parole
Reza Khan sentant le vent tourner et ses relations se détériorer avec le premier ministre persan, il prend ses distants vis-à-vis de ce dernier et se rapproche de plus en plus des radicaux du parti de la renaissance ainsi que de certains membres du parti socialiste. En somme toute personne qui voudrait l’aider à mettre en place une république en Iran.
Reza Khan compte grandement sur les élections de la Madjles de 1922 et une percée des socialistes et de ses partisans au sein du parti de la renaissance pour imposer à Ghassem Khan Vali, un rapport de force suffisant pour conquérir la tête du gouvernement
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
AUTRICHE & HONGRIE & ALLEMAGNE
Brève
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Le 3 novembre 1922, alors que le froid mordant commence à transpercer les vêtements des soldats en Hongrie, l'offensive germano-autrichienne sur Budapest commence. Le général de l'armée impériale allemande Mackensen a théorisé cette offensive comme l'ultime coup de marteau aux révolutionnaires hongrois de tous bords, qui mettra fin aux troubles en Hongrie et rétablira l'ordre. A cinq heure du matin, l'artillerie allemande ouvre le feu. L'ordre est en train d'être rétabli à Budapest.
La bataille de Budapest durera une semaine. La ville est en flammes, et son célèbre Parlement entièrement détruit. 80 000 soldats autrichiens, 15 000 croates, 40 000 allemands s'opposent à une centaine de milliers de miliciens révolutionnaires et 10 à 20 000 soldats de la République de Hongrie. La ville est conquise maison par maison par les troupes germano-autrichiennes. Le 8 novembre Budapest est entièrement encerclée, le 10 novembre l'armée autrichienne et son alliée allemande paradent sur les rives du Danube, au milieu des décombres et dans une odeur de brûlé. Si quelques milliers de germano-autrichiens auront perdu la vie dans l'offensive de Budapest, ce sont 35 000 soldats révolutionnaires qui jonchent les rues, certains flottant sur les eaux sombres du Danube. Environ une dizaine de milliers de civils aurait été victime d'exaction venant de tous les camps dans la région du Grand Budapest.
La République des Conseils de Hongrie est vainque, dans la foulée ce qu'il restait de la République de Hongrie capitule. L'ordre est rétablit en Hongrie, au prix de presque deux ans de guerre. Seul bémol à la victoire de Berlin et Vienne : le gouvernement révolutionnaire de Bela Kun a réussi, à travers une épopée extraordinaire, à se rendre en Italie à travers la Dalmatie. De là, ils ont embarqué sur un navire à destination de Liverpool. Le 28 novembre 1922, Bela Kun et ses hommes posent le pied sur les quais de la ville industrielle anglaise sous les acclamations d'une foule de socialistes anglais.
Bela Kun arrivé à Liverpool, fin novembre 1922
Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
Affaires d’Orient.
................Après plusieurs mois de réorganisation de l’appareil diplomatique turc, succédant à celui ottoman, et de nombreux remaniements au sein des différentes ambassades ont eu lieu pour nommer des partisans de Kemal, la diplomatie turque est enfin à pied d’oeuvre. Le ministre des affaires étrangères Ahmet Ağaoğlu s’est rendu en Géorgie pour confirmer l’accord de la Sublime Porte pour signer un accord de libre-échange afin de favoriser le transport des marchandises entre l’Azerbaïdjan et la Turquie via le transcaucasien, même si une ligne passant uniquement par les territoires turcs, et notamment l’ancienne Arménie, est en cours de construction. Concernant la République du Turkestan autoproclamée, Constantinople voit d’un très bon oeil l’émergence d’un Etat indépendant turcique en Asie centrale, mais ne reconnaît pas encore officiellement son indépendance pour ne pas se froisser avec Moscou. Néanmoins, un important soutien matériel est proposé aux indépendantistes.
L’or du Sultanat.
Jafar avait tronqué ses traditionnelles Richelieu en cuir, chèrement acquises il y a quelques années - du temps où la France était encore un pays ami -, pour des bottes en caoutchouc qui, de toute évidence, ne lui seyaient absolument pas. L’homme, à qui on ne donnait guère plus de trente ans, avait la réputation d’être toujours coquet et de prendre soin de lui, ce qui lui valait de temps à autres quelques railleries amicales de ses collègues. Un siècle plus tard, on aurait dit de lui que c’était un métrosexuel, un savant terme forgé pour désigner les hommes qui se lavaient quotidiennement et qui s’habillaient sans avoir besoin de leur mère. La journée avait tout pour être belle, mais pourtant, il paraissait d’une humeur maussade dans sa voiture de fonction, qui le conduisait à travers les routes en terre d’Anatolie. Il les connaissait pourtant bien, c’étaient celles de son enfance, comme la rivière qu’il avait franchi quelques minutes auparavant.
Arrivé au bord d’un champ quelconque, le véhicule se stoppa soudainement. Le chauffeur descendit pour ouvrir la porte à Jafar, qui ne tarda pas à quitter la voiture, prenant avec lui un attaché case de belle marque, tout en cuir, avec ses initiales brodées en or de part et d’autre de la poignée. Machinalement, il réajusta le bas de son pantalon pour ne laisser aucune trace de pli, rentrant le tissu dans les bottes, avant de passer sa main sur sa veste de costume à carreaux caca d’oie. Il jeta brièvement un regard dans la vitre, pour se recoiffer, et réajuster quelques poils rebelles de sa moustache, avant de s’emparer d’une cigarette que le chauffeur alluma pour lui, avant de reprendre place dans la voiture.
L’odeur du tabac lui était plus agréable que celle de la campagne, qu’il exécrait bien qu’il en était, lui aussi, l’un des enfants. La ville l’avait embourgeoisé et rendu méprisant envers ses anciens comparses, qui n’avaient pas autant réussi que lui, le haut fonctionnaire du ministère des finances. Et, pendant qu’il tirait latte après latte sur sa cigarette, trois hommes, qui avaient remarqué sa présence, parvinrent jusqu’à lui. L’un d’eux était en tracteur, tandis que les deux autres étaient à pieds. Le bruit de l’engin s’interrompit quelques mètres devant lui, en même temps que le véhicule. Son conducteur en descendit rapidement, pour venir saluer - d’un signe de la tête, comme les deux autres - Jafar. Leurs mains calleuses et boueuses n’étaient pas dignes de ce fonctionnaire très snob, dont l’accent ne laissait pas penser qu’il était anatolien, mais stambouliote.
« – Mehmet, Mirza, Osman, comment allez-vous depuis tout ce temps ? lança Jafar, l’air faussement aimable, à destination des trois hommes qui étaient de son âge.
– Alors Jafar, de retour chez les culs-terreux ? Ta vie à la capitale se passe bien ? lui répondit Osman, qui, jadis, était son meilleur ami d’école, mais avec lequel il avait eu une triste embrouille. Ils s’étaient réconciliés par la force des choses, le temps ayant chassé les souvenirs de cette dispute. Comme tu vois, au travail. La récolte est presque finie, plus vite que l’année dernière !
– Bien, bien ! Vous voyez, je vous l’avais bien dit le printemps dernier : ce tracteur va vous changer la vie. Fini le temps de vos pères à se briser le dos à planter le soc, semer le grain et manier la faux.
– Nos pères, tu veux dire… lui rétorqua, tout sourire, Mirza, avant de poursuivre. J’étais dubitatif, mais il faut reconnaître que tu disais vrai… »
Mehmet restait en retrait de la discussion. Lui qui, pourtant, était d’un naturel plutôt avenant et gai, semblait quelque peu indisposé par la présence de Jafar. Ce dernier remarqua que l’agriculteur portrait à son annulaire une bague, qu’il n’avait pas au printemps. Le regard du fonctionnaire croisa celui du paysan, trahissant une certaine déception. Du coin des lèvres, Mehmet lui répondit par un sourire crispé, désolé, tandis que leurs yeux scintillaient encore des passions d’antan. Il baissa la tête, tandis que Jafar se concentra de nouveau sur les deux autres agriculteurs. En parlant, Osman s’était rapproché du tracteur pour montrer quelques pièces à Jafar, qui n’en avait évidemment cure et n’écoutait que d’une oreille des plus distraites, l’esprit obnubilé par cette bague. Quelques instants plus tard, il chassa ses pensées pour reprendre son travail.
« – Alors, vous êtes d’accords ? Vous l’achetez ? La Ziraat Bankası accepte de vous prêter la somme, sans intérêt, en accord avec la nouvelle politique gouvernementale. Vous aurez sept ans pour le rembourser.
– Ma foi, répondit Mirza, nous en avons discuté tous les trois et nous sommes prêts pour cela.
– Parfait ! Comme convenu, vous récupérez la ferme des Chouchayan en échange, puisque vous pourrez cultiver plus de terres avec ce tracteur indiqua Jafar, avant d’ajouter. Et même embaucher une nouvelle personne !
– Un salarié agricole ? Pas un autre associé, à trois pour gérer la coopérative, c’est déjà bien.
– Oui, bien sûr, un salarié. Pour la ferme, chacun aura une part proportionnelle à celle qu’il a dans la coopérative : 25% pour toi, Osman, 30% pour toi, Mirza, et enfin, 45% pour Mehmet détailla Jafar, jetant un nouveau regard furtif vers Mehmet qui inclina la tête, sachant qu’il pesait aussi lourd grâce au don de terres que le fonctionnaire lui avait concédé. Vous êtes satisfaits de ce nouveau système ?
– Pas qu’un peu : on a acheté des engrais tous les trois ensemble, on a payé 15% de moins que si nous les avions achetés séparément !
– Quand je vous dis que la modernité a du bon ! Voyez ce qu’accomplit le gouvernement pour vous. »
Les trois hommes acquiescèrent sans hésiter, ravis d’avoir été parmi les premiers du Sultanat à bénéficier de la nouvelle politique gouvernementale visant à favoriser la constitution de coopératives agricoles pour réduire les coûts d’achats d’aliments et d’engrais et à acquérir des tracteurs tout en mutualisant les coûts. L’ambition du gouvernement était claire : moderniser l’agriculture, moteur économique du Sultanat, pour accroître la production, baisser les coûts, et permettre à chaque Turc de manger à sa faim. Pour Mirza et pour Osman, ils avaient été parmi les premiers parce qu’ils étaient amis avec Jafar, et que ce dernier, reconnaissant envers son village, avait joué de ses relations pour favoriser les siens et leur permettre d’être une ferme-pilote de ce programme. Quels naïfs…
Jafar sortit quelques papiers de son attaché case, les faisant signer - ou vaguement gribouiller - aux trois agriculteurs, avant de les ranger précieusement sauf les trois copies qui étaient destinées à chacun d’eux. Mehmet récupéra la sienne, non sans détacher discrètement, pendant que Jafar et Mirza discutaient, un petit papier qui avait été coincé entre deux feuilles par le fonctionnaire. Dessus étaient, simplement écrits l’adresse d’un hôtel, dans un village voisin, ainsi qu’une heure. Il esquissa d’un sourire, avant de saluer Jafar, qui, déjà, remontait dans sa voiture pour se rendre audit hôtel, où il devait passer la nuit avant de partir pour l’autre bout de l’Anatolie afin de convaincre d’autres agriculteurs. Par la fenêtre, il fit un signe aux trois paysans, ses yeux fixant ceux de Mehmet.
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
Généralités
Un ferry en partance de Gênes pour Liverpool
Gênes la ville de tout les dangers
Depuis la création de l'UIA, Nicola Panicucci, chef de ce nouveau service de contre-espionnage, s'efforce d'étendre son maillage national. Comme prévu sur sa feuille de route, donnée par le ministère de l'Intérieur, l'ancien commissaire de police concentre les principaux moyens de son organisation à Gênes. Ceci n'est pas un hasard, car c'est le plus grand port d'Italie et aussi la tête de pont des idées anglo-socialistes. Si le commerce avec l'Angleterre est profitable pour l'économie de la plus grande ville de Ligurie, les troubles à l'ordre public sont en hausse. D'ores et déjà, des agents infiltrent les syndicats de docker, de cheminot et d'ouvrier afin d'être au plus proches des socialistes et de récolter des informations essentielles. De plus, le bureau de commerce britannique est placé sous étroite surveillance. Paolo Boselli fonde ainsi beaucoup d'espoir dans l'UIA, qui doit préserver la démocratie libérale italienne en fournissant au pouvoir politique des informations précieuses. D'ores et déjà, ce nouveau service secret a réussi l'exploit de permettre à Bela Kun et ses hommes de rejoindre l'Angleterre via la traversée de la péninsule. Cette opération est menée en vue de préserver un élément de nuisance pour l'Empire d'Autriche-Hongrie.
Pierremenez- Ministre
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
ROYAUME-UNI & CANADA
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Face aux questionnements existentiels de l'Empire britannique et du gouvernement canadien et britannique royaliste, des élections anticipées sont organisées au Canada. Churchill, leader de l'opposition, remporte une majorité des sièges au Parlement canadien et devient Premier Ministre du Canada et Premier Ministre du Gouvernement Britannique de manière simultanée.
Winston Churchill
Le résultat est un marqueur de la détermination britannique à influencer le Canada bien sûr, mais aussi gage de la confiance qu'a l'intelligentsia britannique dans les capacités de Churchill à mener la lutte contre les révolutionnaires de Londres. Des mouvements contestataires secouent cependant le Canada à la proclamation des résultats. Chez certaines élites urbaines canadiennes anglophones ont craint une absorption et dilution du jeune Canada dans le gouvernement britannique en exil, tandis que chez les canadiens français la nouvelle est globalement mal reçue pour des raisons évidentes de main mise du pouvoir royal et conservateur anglais sur le Québec.
AUTRICHE-HONGRIE
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La paix est enfin retrouvée en Autriche. Les lourdes concessions faites à Vienne aux tchécoslovaques et aux slaves méridionaux ont cependant amené à un changement politique majeur dans le pays, tout comme la guerre civile hongroise.
L'Autriche-Hongrie, redevenue Empire d'Autriche lors de la guerre, compte désormais pas moins de 4 couronnes distinctes. Le caractère soudain de ce changement constitutionnel fait parler, et parfois rire : on ne sait même plus comment appeler le pays. Autriche-Hongrie-Tchécoslovaquie-Illyrie semble bien trop compliqué et franchement ridicule. Quoi qu'il en soit, la Couronne de Tchécoslovaquie et la Couronne d'Illyrie disposent désormais toutes les deux d'une autonomie légale, d'un parlement, d'une armée indépendante de l'armée impériale ; en somme de tout ce dont disposait la Transleithanie avant la guerre. Cette dernière est réinstaurée, sous une forme territorialement diminuée. Le Banat a été cédé à l'Illyrie, la Slovaquie aux Tchèques, et bien entendu la Croatie est désormais l'égale de la Hongrie sous l'appellation Illyrie.
Carte approximative de l'organisation interne autrichienne
La question des territoires autour de Cluj a été difficile à trancher. La Roumanie souhaitait les annexer purement et simplement, et à Vienne on s'offusquait de la proposition, même si on la sentait venir. L'intervention de l'Allemagne en faveur de la Roumanie a cependant fait plier le gouvernement impérial autrichien, et en novembre 1922 le Traité de Cluj est signé entre Vienne et Bucarest, reconnaissant la souveraineté roumaine sur le territoire.
Les Balkans sont meurtris par la guerre, le déchirement et la misère. Budapest a été partiellement rasée et les symboles du pouvoir royal de Transleithanie ont été en grande partie détruits. Le Parlement Hongrois, majestueux bâtiment sur les rives du Danube, est un tas de ruines fumantes, et la Hongrie sort absolument affaiblie de sa guerre civile.
Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1922
IRLANDE
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Alors que le régime de Michael Collins renforce son arsenal répressif et devient petit à petit une véritable dictature, l'Irish Labour Party et le mouvement syndical, poussés dos au mur, renforcent leurs organisations clandestines. Avec le soutien britannique et la coordination offerte par la Troisième Internationale, ils se préparent à la lutte armée.
Mirage- Grand Consul
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