[V1989] Topic officiel
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Re: [V1989] Topic officiel
INDE/PAKISTAN
Brève
Evènement
La région du Cachemire, disputée par l'Inde et le Pakistan depuis leurs indépendances s'est réchauffée en cette fin de mois de décembre. Le froid glacial et l'altitude impressionnante du Cachemire n'ont pas empêché l'armée indienne et l'armée pakistanaise d'échanger des tirs après un incident frontalier le long de la ligne de démarcation.
Réfugiés de guerre pakistanais
Les causes de l'incident sont inconnues. Les autorités pakistanaises déclarent qu'une brigade indienne se serait infiltrée du côté pakistanais, tandis que leurs homologues indiens font état de tentatives de déstabilisation des populations civiles cachemiriennes par des agents pakistanais. Quoi qu'il en soit, l'incident n'aura duré que quelques heures, mais aura tout de même coûté la vie à deux soldats pakistanais et un soldat indien, en causant une dizaine d'autres blessés légers. Cet événement rappelle au monde que l'Inde et le Pakistan, frères ennemis, continuent de nourrir une grande animosité.
ROUMANIE
Brève
Evènement
A Timisoara, en Roumanie, le 17 décembre 1989 des manifestants demandant l'organisation d'élections libres sur le modèle hongrois prennent la rue. Ils sont immédiatement matés par la Securitate et l'armée, qui ouvre le feu sur la foule. Le bilan est lourd : 18 morts et une centaine de blessés. Une chappe de plomb s'abat sur la Roumanie dès le 17 décembre au soir, tandis que la nouvelle traverse le pays.
Les forces armées et la Securitate, appuyées par le KGB et des troupes de l'Armée Rouge, ordonnent dès le 18 décembre un couvre-feu dès 19h00, et jusqu'à 6h00 du matin. Le 22 décembre, Ceaușescu et ses sbires organisent, contre l'avis de leurs alliés soviétiques, une manifestation de soutien à Bucarest. Le résultat est catastrophique.
Ceaușescu en décembre 1989
Alors que près de 8 000 personnes sont massées pour écouter le discours de Ceaușescu, dès que celui-ci commence, la foule crie "Timisoara ! Timisoara !". Rapidement, la voix faiblarde du dirigeant roumain ne peut lutter contre la colère populaire, qui couvre son discours. Celui-ci tente alors depuis son balcon et totalement paniqué, des promesses folles : multiplications des salaires par 10 par exemple. Un agent soviétique ordonne à la Securitate de faire cesser le discours, et rapidement on ramène Nicolae Ceaușescu vers l'intérieur du palais. Un conseil lui est intimé avec force, quasiment un ordre : il faut quitter la capitale. Celui-ci, complètement déboussolé et en état de choc face à l'absence du soutien populaire qu'il espérait, acquiesce en silence. Il est conduit à bord d'un convoi de l'Armée Rouge, et est transporté par hélicoptère vers Iași avec sa femme, proche de la frontière soviétique.
La suite des événements voit alors l'Armée de la République Populaire de Roumanie et l'Armée Rouge coopérer sur deux axes majeures.
Premièrement, les éléments séditieux et pro-réactionnaires au sein des forces armées et des forces de sécurité roumaine sont passées au crible du KGB, et des arrestations ont lieu à travers le pays pour se saisir des officiers susceptibles de se joindre à l'insurrection populaire. Un total de 230 officiers de l'armée, 45 officiers de la Securitate et environ 500 officiers de police locale sont arrêtés et transférés en prison. Ștefan Gușă, Chef d'Etat-major de l'Armée de la République Populaire de Roumanie, est arrêté au sein même du palais présidentiel par les agents soviétiques. Vasile Milea, Ministre de la Défense et ancien Chef d'Etat-major, est plus enclin à coopérer avec le Président.
Deuxièmement, avec l'aval de Nicolae Ceaușescu, la loi martiale est déclarée immédiatement. Vasile Milea, depuis le balcon, l'annonce avec un haut-parleur et demande à la foule de quitter les lieux. Celle-ci a grossi et atteint désormais plus de 10 000 personnes, qui continuent de scander "Timisoara ! Timisoara !". L'ordre est donné à l'Armée et à l'allié soviétique de nettoyer la place. Rapidement, des blindés arrivent et de leurs carlingues descendent des centaines de soldats. A la vue de la scène, et se rappelant la violence des répressions allemandes et polonaises, plus de la moitié de la foule part en fuyant dans les rues de la capitale.
L'Armée roumaine en action à Bucarest, 22 décembre 1989
Les troupes roumaines effectuent plusieurs tirs de sommation qui ont l'effet inverse de ce qui était escompté : les manifestants ne se dispersent pas, bien pire encore, les troupes roumaines et soviétiques essuient des tirs à l'arme légère depuis les rangs des manifestants. Les forces de sécurité ouvrent alors le feu, incluant l'usage des mitrailleuses des blindés, afin d'éliminer les rebelles ayant pris place dans les bâtiments. 340 personnes sont tuées sur la place centrale de Bucarest, près de deux milliers sont blessés. Une vingtaine de soldats sont tombés dans l'opération.
Partout à travers le pays, la même scène se répète, à des échelles moindres. Au total, entre l'incident de Timisoara, le massacre de Bucarest et la semaine de loi martiale jusqu'au 1er janvier 1990, ce sont près de 800 citoyens roumains qui sont assassinés, et plus de 3 000 enlevés par le KGB et la Securitate. Ceaușescu fait un retour triomphal à Bucarest le 25 décembre 1989, et assiste à une petite parade militaire roumano-soviétique depuis le même balcon. Aucune foule n'est présente, et après des flots de sang et de larmes, c'est le silence qui s'abat sur la Roumanie.
Re: [V1989] Topic officiel
Luttes intestines :
Le Secrétaire Général Mikhail Gorbatchev est furieux en apprenant les nouvelles de Bucarest. Berlin déjà, c'en était trop, mais le commandement militaire de l'Union Soviétique et l'appareil de sécurité d'Etat continuent d'agir en loups solitaires sans l'aval du pouvoir du Secrétaire Général et de mener une politique allant à l'encontre de celle prônée par le Politburo. Vladimir Kryuchkov, chef du KGB et Dmitry Yazov Ministre de la Défense sont convoqués au Kremlin immédiatement.
Kryuchkov, chef du KGB
Les discussions sont échauffées dans le petit bureau de Gorbatchev, et dans les couloirs, plusieurs personnes écoutent les cris qui émanent des trois hommes. Bientôt, Gorbatchev surgit de son propre bureau, et claque la porte. Le personnel administratif qui écoutait aux portes se précipite pour s'écarter et faire comme si de rien n'était.
La conversation a été explosive. Kryuchkov et Yazov ont ouvertement défié le Secrétaire Général en lui soulignant que ses mesures libérales menaient l'Union Soviétique et le modèle qui en est issu à leurs pertes. L'intervention soviétique à Berlin et en Roumanie a été nécessaire, selon les deux hommes forts de l'armée et de la sécurité. Gorbatchev, horrifié de l'insubordination, s'est énervé pendant une demi-heure, cherchant à convaincre ses collègues que la réforme était la voie préférable aux problèmes de l'Union et du Pacte de Varsovie : sans succès. Il quitte son propre bureau.
Gorbatchev s'est ensuite rendu dans une session de travail privée, avec ses plus proches alliés, afin de rapporter l'incident. L'insubordination de l'Armée Rouge et du KGB sont désormais quasiment publiques en URSS.Janvier noir dans le Caucase :
- Carte du Caucase soviétique:
Après Erevan, c'est Baku qui prend feu. Le Caucase est une poudrière pour l'Union Soviétique, et au début du mois de janvier des manifestants paradent dans les rues et proclament l'indépendance de l'Azerbaïdjan. La réaction soviétique est immédiate. La loi martiale est décrétée, avec l'accord de Gorbatchev qui se trouve dos au mur, et des troupes soviétiques sont dépêchées sur place. Certaines font le trajet depuis Bucarest en avion.
La répression est sanglante, et 130 azéris perdent la vie massacrés à la pioche et au fusil dans les rues de Baku. La ville est occupée par l'Armée Rouge et pacifiée. Les BTR et les troupes loyales de la milice locale sont affectées à des patrouilles, et la capitale de la RSS d'Azerbaïdjan ressemble à une quasi zone de guerre.
Troupes soviétiques à Baku, 1990
En protestation à la répression de Baku, la RSS de Nakhitchevan déclare son indépendance elle aussi, cette fois-ci directement par les organes de pouvoir. L'Armée Rouge intervient à nouveau et démet par la force Akper Aliyev, Secrétaire Général du Parti Communiste du Kakhitchevan. Celui-ci est conduit dans une résidence surveillée sur les rives de la Caspienne. L'opération de maintien de l'ordre à Nakhichevan est un succès, et aucun tué n'est à déplorer. En revanche, la petite RSS est désormais une coquille vide, et le pouvoir ne sait pas quoi en faire.
Re: [V1989] Topic officiel
ROUMANIE
Brève
Evènement
Après la terrible répression de Bucarest et la chape de plomb qui s'est abattu sur le pays, la résistance à l'occupation soviétique et à la tyrannie de Nicolae Ceaușescu s'organise dans l'ombre.
Dans le pays tout entier, un mystérieux Front de Salvation National s'organise. Il rassemble l'entièreté des mouvances politiques opposées au régime du dictateur et à l'occupation du pays par les troupes soviétiques. Si ses actions sont extrêmement discrètes pour le moment, à cause de la sanglante répression, elles n'en restent pas moins capables d'émerger au dessus de la tenaille répressive de Bucarest. Des tracts sont trouvés par des agents de la Securitate, et le KGB apprend également que certaines unités militaires auraient fourni des armes au FSN et auraient assuré de leur soutien en cas d'insurrection.
POLOGNE
Brève
Evènement
En Pologne, les commerces tenus par les citoyens soviétiques sont saccagés. Vitres brisés, étalages renversés, parfois même l'entièreté du local est incendié. Ces affaires sont devenues monnaie courante, conjointement à des slogans anti-soviétique peints sur les murs de Varsovie en particulier demandant le refoulement de la chienlit russe en dehors du pays.
Ces actions, l'oeuvre d'individus non organisés au contraire de la Roumanie, n'inquiètent cependant pas moins le pouvoir polonais. La radicalisation de l'opposition démocratique est en marche, et celle-ci semble se trouver de nouvelles ailes dans un sursaut russophobe.
Re: [V1989] Topic officiel
United States Of America
The Sun Is Rising In The West
Operation Just Cause
Longtemps un allié de choix dans la lutte contre le gouvernement Sandiniste, Manuel Noriega est devenu un problème majeur pour le gouvernement Américain. Narcotrafiquant et potentiel agent double pour Cuba, Noriega posait désormais problème maintenant qu'il était à la tête du Panama. Le maintenir au pouvoir, c'était condamner l'Amérique Latine à pourrir par le trafic de drogues et donner l'occasion à Cuba de contourner l'embargo. Une option impensable pour Bush.
L'invasion du Panama était déjà un projet dans les tiroirs de Reagan, mais dû à la présence de Noriega dans le dossier Iran-Contra, Reagan avait repoussé l'invasion pour garantir à son vice-président son élection. En effet, Bush et Noriega n'étaient pas mutuellement de parfaits inconnus entre eux, et les dossiers de Iran-Contra le soulignaient très bien... Mais ceci était un petit détail qui ne comptait désormais plus, il fallait se débarrasser de Noriega.
Les incidents Américano-Panaméens furent le casus belli parfait pour l'invasion, alors que le 20 Décembre 1989, l'invasion fut lancée. Dans un coup de force mobilisant près de 30 000 soldats Américains, les premières heures de l'invasion ont constitué le noyau chaud de l'opération, entre attaques des installations militaires principales du pays et affrontements dans la Capitale contre les forces de Noriega, particulièrement dans le quartier d'El Chorrillo. Les jours ayant suivi l'invasion ont été plus calme, alors qu'une prime d'1 millions de dollars était donnée sur la tête de Noriega... Retrouvé finalement à la mission diplomatique du Vatican, d'où il a décidé de se rendre le 3 Janvier 1990, alors que Noriega a été extradé aux Etats-Unis par le FBI.
Condamnée par l'Assemblée Générale de l'ONU, l'invasion aura certainement eu des dégâts collatéraux sur des civils. Une opération cependant largement passée sous les radars comparée à la répression organisée par le Bloc de l'Est, et qui constitue une victoire pour les Etats-Unis, car rétablissant désormais la démocratie dans le pays: Guillermo Endara Galimany, l'homme ayant gagné les élections démocratiques de Mai 1989 complètement ignorées par Noriega, a été à juste titre assigné à son poste légitime de président de la République. Democracy is back!
Red Winds
Alors que le bloc de l'est sombre dans une mare de sang et que le tiers-monde connait ses propres soubresauts, seul l'Amérique semble capable de donner espoir dans ce monde violent. Que ce soit par des actions militaires décisives comme au Panama ou une aide humanitaire comme au Soudan, l'Amérique prend de plus en plus place comme la puissance principale du globe face à l'ogre Soviétique vacillant. Mais une situation qui n'est pas sans inquiéter le président Bush...
Quelle tournure prennent les réformes promises par Gorbachev pour son peuple? Pourquoi l'Europe de l'Est sombre-t'elle autant dans un bain de sang? La réponse positive de Gorbachev quand à une réunion d'urgence laisse perplexe le président. Pour lui, impossible que Gorbachev soit derrière l'ordre donné d'engager la répression aussi sanglante que ce que la RDA, la Pologne et la Roumanie viennent de connaître... La rencontre avec Gorbachev va certainement permettre de mettre certaines choses au clair.
L'ordre donné aux troupes Américaines stationnant en RFA est du même ordre que donné aux Britanniques, mais uniquement dans le but de contenir les débordements éventuels de la RDA... L'appareil militaire Américain n'est pas mis en alerte plus que la normal, Bush espérant que la rencontre avec Helsinki puisse être productive...
Rêveur_Lucide- Ministre
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Re: [V1989] Topic officiel
Appeler David contre le Goliath
Geagea est dans la tourmente. La guerre de libération, lancée par Michel Aoun avant son décès, est en train de virer au désastre. Les armes fournies par les Irakiens sont insuffisantes pour contrer l'armement lourd syrien, notamment concernant l'artillerie. Jour après jour, les forces du gouvernement Geagea doivent abandonner des pâtés de maison aux soldats d'Assad. Les dégâts sont intenses, et les Forces Libanaises résistent farouchement, mais la réalité matérielle a raison d'eux. Les Syriens ont pris une partie des rues qui mènent au palais où siège Geagea, et ce dernier doit se résoudre à l'impensable pour sauver sa place.
Le 24 février, Dany Chamoun annonce depuis Tyr, dans le Liban-Sud, le ralliement du gouvernement fantoche du Sud-Liban au gouvernement Geagea, mais surtout l'établissement d'une alliance militaire avec Israël pour "libérer le pays de l'occupation syrienne". Dans le même communiqué, Chamoun annonce le retrait de son gouvernement de la Ligue Arabe. Il ne fait aucun doute qu'avec les Israéliens et leurs alliés libanais (notamment les Gardiens du Cèdre), vient aussi l'officialisation gouvernementale d'une vision phénicianiste du Liban, résolument anti-arabe.
Un pacte avec le diable qui est directement suivi d'actions. Des positions d'artillerie syrienne au Liban sont frappées par l'aviation israélienne le jour même. Aucune guerre n'est déclarée, mais ce qui se met en oeuvre est de toute évidence d'un conflit armé opposant Tel-Aviv et Damas. Tsahal passe en état d'alerte maximale sur le plateau du Golan, sans que la Syrie n'y tente quoi que ce soit, et les premières troupes israéliennes sont dépêchées à Beyrouth pour sauver le régime anti-syrien. Un commando d'élite envoyé par hélicoptère sécurise ainsi le palais gouvernemental de Geagea, repoussant des Syriens pas préparés à affronter un ennemi aussi conséquent. La bataille de Beyrouth, qui concentre les forces des occupants, décidera du sort du Liban tout entier.
Un soldat syrien dans la partie chrétienne de Beyrouth
Thalassin- Modérateur
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Re: [V1989] Topic officiel
Que le chat soit noir ou blanc, les souris dansent en son absence
Deng Xiaoping et Li Peng sont nerveux. Ils ont beau faire des pieds et des mains depuis des mois pour stopper l'élan réformateur promis par Zhao Ziyang, le mouvement contestataire ne s'essouffle pas. L'occupation de la place Tiannanmen a largement réduit en nombre pour ne plus contenir qu'environ 500 personnes qui s'alternent pour y tenir la garde. Cependant, le processus de dialogue et de consultation avec les universités a essaimé dans toute la Chine, et partout dans le pays les syndicats et groupuscules politiques étudiants essaiment.
Une situation qui ne plaît guère aux conservateurs du Parti communiste chinois. Tous ont pris acte des évènements ayant eu lieu en Hongrie, en Tchécoslovaquie et partout en Europe de l'Est où les canons soviétiques se sont tus. Tous sont convaincus que Zhao Ziyang est un inconscient, et que la première porte ouverte à des réformes démocratiques mènera inévitablement à l'effondrement du socialisme chinois en quelques mois. Ceux-ci, pour le moment incapables de prendre la majorité sur les Zhaoyistes dans les décisions du Parti, attendent leur heure. Et leur heure vint enfin.
En effet, une manifestation estudiantine pékinoise, ayant eu lieu de le 26 février, leur donna l'occasion de passer à l'action. Celle-ci, dirigée par Xinguo Minzhong - un syndicaliste étudiant de premier plan actuellement doctorant en paléontologie, a en effet mené une centaine d'étudiants pour réclamer l'abolition de la double commission militaire centrale. La revendication de trop pour des conservateurs bien décidés à ne pas se laisser marcher sur les pieds. L'influence majeure de ces commissions sur le fonctionnement du Parti, et le fait qu'elles soient le coeur de l'influence de Deng sont en effet des secrets de polichinelle dans toute la Chine.
Le 27 au matin, la police armée du peuple entre dans l'université de Xinguo pour procéder à son arrestation en plein séminaire. Les étudiants présents réagissent en protégeant leur camarade, forçant la PAP à utiliser la force physique pour atteindre son but. 5 étudiants finissent à l'hopital, une vingtaine d'autres sont blessés, le double arrêtés. Le syndicaliste étudiant disparaît dans une prison pékinoise. Le soir même, l'ensemble des mouvements étudiants créés dans la capitale chinoise depuis avril 1989 se mobilise pour réclamer la libération des prisonniers, reprenant les slogans contre les commissions militaires centrales et Deng Xiaoping.
Le vieux leader le sait bien, la situation a totalement échappé au savant contrôle de Zhao Ziyang, et le moment est venu pour lui de reprendre les rênes du PCC. Le socialisme à caractéristiques chinoises a un accent roumain en cette année 1990. Dénonçant une situation de "tentative de renversement de l'ordre constitutionnel de la république populaire de Chine par des éléments trouvant leur source à l'étranger", Li Peng se charge de coordonner, avec l'Armée Populaire de Libération, l'évacuation de la place Tiananmen par la force. La loi martiale est déclarée, permettant l'intervention de groupes blindés et l'utilisation d'armes à feu sans sommations. Dans le même temps, la Police Armée du Peuple arrête méthodiquement l'ensemble des chefs de groupuscules étudiants pékinois pour activités anti-socialistes relevant de trahison, et tentative de coup d'état. Le bilan est lourd. Au moins 3 000 morts, le triple d'arrestations. Une chape de plomb s'abat sur Pékin, et Li Peng parade avec Deng sur cette place où flotte encore l'odeur de la poudre pour assister symboliquement à la levée du drapeau.
L'armée sur la place Tiananmen
Thalassin- Modérateur
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Re: [V1989] Topic officiel
L'éclosion de mille fleurs
Pékin a été matée par le feu, et la capitale chinoise est plus calme que jamais. Cependant, en quasiment une année, les réseaux d'opposition laissés tranquilles par les réformistes ont eu le temps de s'organiser. L'information de la répression pékinoise circule à une vitesse folle dans toute la Chine, suscitant le choc dans tous les cercles intellectuels et universitaires du pays. Les universités de Chengdu, dans le Sichuan, sont les premières à s'embraser pour réclamer la libération des prisonniers politiques et la démission de l'entièreté du comité central du PCC ainsi que des commissaires militaires.
Pendant que les troupes locales de l'APL sont mobilisées, le mouvement s'étend. Kunming, Chongqing, Wuhan, tout le centre de la Chine, puis les métropoles côtiêres. Aux étudiants s'ajoutent de multiples opposants au pouvoir communiste. Le pouvoir est dépassé, et doit faire des choix. La loi martiale est déclarée à l'échelle nationale, et des combats urbains éclatent partout, sans que l'armée ne puisse assurer le maintien de l'ordre partout. Le pouvoir concentre donc ses efforts sur les métropoles clés. Shanghai, l'ensemble du Fujian et du Guangdong sont le lieu de massacres de masse commis par l'APL contre les manifestants. Le pouvoir a en effet identifié ces lieux comme les plus à même de susciter l'attention des journalistes occidentaux, de même qu'une peur irraisonnée existe de voir Taiwan tenter un coup de force dans le Fujian. À l'autre bout du pays, Lhassa et Urumqi sont également victimes d'une répression particulièrement violente. Perdre le contrôle de la foule est une chose, laisser à des séparatistes le momentum pour faire ce qu'ils veulent en est une toute autre.
Dans le centre du pays cependant, les garnisons locales de l'APL sont dépassées, et sont confrontées à l'emploi d'armes légères contre eux par les manifestants. Armes à feu, cocktails molotov lancés depuis des immeubles, tout est bon pour le mouvement de masse qui se sait plus fort localement que les autorités. À Chongqing et Chengdu l'armée a dû se replier dans ses casernes, laissant la ville aux manifestants. À Kunming, le chef-lieu du Yunnan, les troupes encasernées ont choisi de se rendre face au siège pacifique de leurs bases par des protestataires, leur abandonnant des dizaines de blindés et des stocks conséquents d'armes légères.
Dans les commissions militaires centrales de Pékin, l'ambiance est délétère. Deng est bien décidé à employer la totalité des moyens disponibles pour réduire à néant la protestation. Les généraux de l'APL et de la PAP, quant à eux, tournent autour du pot sans s'engager. Il est clair qu'une répression militaire à l'échelle du pays entier résultera en un massacre se comptant en centaines de milliers de morts, et aucun d'entre eux n'est prêt à assumer la responsabilité personnelle d'un tel acte.
Un véhicule militaire en feu, Chengdu
Thalassin- Modérateur
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Re: [V1989] Topic officiel
Guerre de palais entre empereurs rouges
La répression totale et définitive des forces contestataires dans l'ensemble de la Chine s'oppose à un problème de taille. Zhao Ziyang et les modérés du parti communiste n'ont pas encore été officiellement mis à l'écart de la direction du Parti. Zhao est même nominalement le numéro 1 du PCC, quand bien même en réalité le vieux Deng est le leader de l'Etat-parti. Ce vieux roublard a plus d'un tour dans son sac et passe à l'offensive. Alors que Chi Haotian, sans doute le général le plus loyal à Deng, est nommé pour diriger la féroce répression qui attend le peuple chinois, le dirigeant nomme, pour le remplacer à la tête de l'une des deux commissions militaires, Jiang Zemin. Ce dernier, membre du PCC de Shanghai ayant brisé avec la plus grande fermeté les manifestations dans sa ville, vient ajouter une voix de plus au Comité central. Une voix précieuse qui fait basculer la majorité en faveur des conservateurs. Zhao Ziyang, dans un vote discret et médiatisé seulement par un communiqué laconique, est non seulement remplacé par un petit laquais de Deng, mais mis secrètement sous résidence surveillée dans une banlieue de Pékin. La plupart de ses alliés font profil bas, ne critiquant pas ouvertement la nouvelle position du Parti de peur d'être à leur tour purgés.
Tous, sauf un. Officiellement en voyage pour coordonner l'effort de la commission militaire centrale avec les militaires, le Ministre de la Défense Nationale Qin Jiwei a été profondément choqué. Héros de la guere de Corée, celui-ci, avec la complicité de militaires opposés à la loi martiale, a émis une adresse radiophonique sur les ondes chinoises. Dans celle-ci, Qin Jiwei critique ouvertement la décision de Deng, l'accuse de mettre à mal la modernisation de la Chine pour s'accrocher au pouvoir. Il dénonce également ouvertement Chi Haotian comme un comploteur cherchant à détourner le pouvoir au profit d'une "clique néo-maoïste anti-socialiste". L'appel contient ensuite un ordre donné aux militaires de ne pas suivre les ordres de suppression des manifestations, qui seraient contraire à la mission historique de l'Armée Populaire de Libération. Non content de finir là-dessus, Qin Jiwei termine par l'évocation autobiographique de son service patriotique effectué à l'étranger - il est un héros de la guerre de Corée - visant à assurer l'armée de sa dévotion totale à la République Populaire de Chine. L'épitaphe est l'évocation d'une longue liste de militaires de très haut plan soutenant cette position. Les mêmes noms avaient déjà été à l'origine d'une lettre exhortant la CMC à ne pas user de la force à Pékin quelques mois plus tôt. Les généraux signataires sont généralement eux aussi des héros de la guerre de Corée, mais l'on compte également la signature plus que notable des deux maréchaux chinois encore en vie - ils étaient dix à l'origine.
L'allocution de Shijiazhuang est un choc pour l'APL. Si les troupes d'élite et celles tenues par des ultras du régime restent bien en place envers Deng et Li Peng, bien des régiments retournent dans les casernes et refusent de participer aux affrontements, sans noter directement Qin Jiwei comme la motivation de leur choix. Il faut dire que le conscrit chinois de base n'est pas prêt à participer à un déchaînement de violence sans pareil depuis le pic de la révolution culturelle, voire pire encore. Le simple fait que les forces militaires et policières à Shijiazhuang même soient restées non réactives face à cet appel est un affront terrible à l'autorité du PCC. Qin a pu s'enfuir en toute liberté vers un lieu inconnu pour le moment, et aucune exclusion du Parti n'aura de réelles conséquences tant qu'il ne sera pas emprisonné. À l'initiative d'un général de Kunming, où la troupe s'était déjà rendue le mois dernier, un slogan nouveau anime les militaires opposés à la loi martiale, bientôt repris par les étudiants et ouvriers. Abattons les arbres morts pour laisser la forêt prospérer.
Qin Jiwei
Thalassin- Modérateur
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Re: [V1989] Topic officiel
The United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland
Généralité
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La police anti-émeute en actionPoll Tax RiotComme prévu la poll tax entre en vigueur ce mois d’avril 1990, cependant le gouvernement tory ne s’imaginer pas à quel point cela aller cristalliser le ressentiment anti Thatcher. Ainsi après que les différentes localités ont fixé le montant de cet impôt, les classes ouvrière et moyenne découvrent qu'elles devront payer un impôt beaucoup plus important qu'avant. Spontanément, des rassemblements et manifestations ont lieu devant de nombreuses mairies. Le 7 Avril, de grosses manifestations ont lieu à Rotherham, Durham, Ashington, Gateshead, Wallsend, et dans différents quartiers de Londres, Southwark, Hillingdon, Lambeth...
Certains membre éminent du cabinet de Thatcher se démène pour convaincre la « dame de fer » de faire machine arrière mais il n’en est rien, cette dernière campe sur ces positions. Le 14 avril, une grande manifestation est organisée à Trafalgar Square, en plein centre de Londres. Entre quatre-vingt et deux cent mille manifestants (cela les différentes sources) s'y retrouvent, et l’inévitable arriva devant le 10 Downing Street, une violente émeute débuta et fit 400 blessés, dont 24 policiers. En outre les magasins du centre de Londres sont pillés et les destructions sont nombreuses.
Devant ces actes de violence, Margaret Thatcher complétement déconnecté de la réalité appelle, par l'intermédiaire de Scotland Yard, la presse à la délation. Mais cela n’en reste pas là et la première ministre déclare de plus que cette situation délétère est orchestrée par des agitateurs socialistes pilotés par des puissances étrangères sans les nommer.
le HMS Manchester en route pour Hong KongContexte tendu à Hong-KongDu côté de la politique étrangère la répression en République Populaire de Chine inquiètent. De premier rapport indique qu’un afflux de plus en plus constant de chinois se dirige vers la Territoire britannique d'outre-mer de Hong-Kong. Rajouté à cela une attaque frontale de la diplomatie chinoise, affirmant que le Royaume Uni est l’un des principaux instigateurs de la déstabilisation du pays, pousse les britanniques à renforcer leur dispositif de défense. Par conséquence, Londres informe Washington que le Royal Hong Kong Regiment se verra très prochainement renforcé par des unités du Royal Welch Fusiliers ainsi que par l'envoi du destroyer HMS Manchester.
Dernière édition par Pierremenez le Dim 9 Oct 2022 - 14:43, édité 1 fois
Pierremenez- Ministre
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Re: [V1989] Topic officiel
République française
La grande soeur à la rescousse.
................ Tandis que les événements en Europe de l’est sont suivis de près par François Mitterrand, qui se contente bien souvent de regretter les nombreuses répressions commises par certains régimes communistes tout en saluant la naissance de nouvelles démocraties, c’est le Liban qui préoccupe fortement Michel Rocard. Le Premier ministre, dont le gouvernement a été liquidé de ses éléments pro-syriens avec le départ de Roland Dumas, ne cache pas sa sympathie pour le gouvernement de Geagea et surveille de près l’évolution de la situation avec l’intervention de Jérusalem contre Damas pour sauver Beyrouth. Chevènement, assez proche de Bagdad, joue aussi de son influence pour porter secours au Liban chrétien, d’autant que Hussein le soutient aussi. Le ministre des Affaires étrangères Claude Cheysson est quant à lui plus mitigé : se venger de l’humiliation de l’attentat de Drakkar l’intéresse, mais il reste traumatisé par cet évènement. A forces de délibérations, Rochard finit par s’entretenir directement avec Mitterrand, lequel entretient de bonnes relations avec son homologue israélien. Une intervention au Liban ? « Et pourquoi pas ? » tranche un Mitterrand affaibli par la maladie reprenant de plus belle.
................Les canaux diplomatiques s’activent alors soudainement. A Beyrouth et à Jérusalem, les diplomates français font part à leurs homologues de la volonté de Paris de s’investir plus activement dans le conflit, à leurs côtés. « L’honneur de la France au Liban est en jeu », répète-t-on à l’envie, même si aucune intervention terrestre n’est à l’ordre du jour pour le moment. Le traumatisme de Drakkar est encore trop important, même si l’on aimerait bien se venger, tant contre le Hezbollah que contre la Syrie, dont les services secrets restent fortement suspectés d’y avoir sinon pris part, au moins facilité la commission. Le succès des échanges entre hommes de bonne éducation laisse rapidement place aux discussions entre gens moins policés. Deux décisions sont rapidement prises. D’une part, la livraison d’armes légères et lourdes au Liban : fusils, munitions, obus, pistolets, mais aussi artillerie de campagne, camions, mortiers, véhicules blindés (y compris des chars légers). Le tout souvent puisé sur la réserve française ou sur les équipements en cours de remplacement. Des armes françaises, donc, mais aussi étrangères : les franco-libanais Iskandar Safa et Robert Bourgi sont mobilisés pour livrer des armes légères et de munitions depuis l’Afrique, souvent soviétiques.
................D’autre part, la France lance officiellement l’opération Cèdre, présentée comme une intervention humanitaire visant à protéger la population libanaise des malheurs de la guerre, mais aussi de faire respecter la souveraineté territoriale libanaise et de protéger le gouvernement légitime de Geagea. Depuis Toulon, le groupe aéronaval du porte-avions Foch est déployé vers le large du Liban, accompagné du croiseur porte-hélicoptères Jeanne d’Arc, de des frégates lance-missiles Cassard et Dusquene, ainsi que de frégates anti-sous-marins, ravitailleurs, et autres bâtiments de guerre dont le sous-marin nucléaire d’attaque Saphir. Cette opération consiste essentiellement en des bombardements aériens depuis le porte-avions à l’encontre des forces hostiles au gouvernement de Geagea, en lien avec Tsahal également, et à un soutien héliporté, que ce soit pour des frappes ou du transport de matériel / troupes. A Paris, certains grincent des dents face à cette opération militaire qui, de facto, fait entrer en guerre la France contre la Syrie sous couvert d’une mission humanitaire. D’autres, notamment à droite, soutiennent cette décision qui rappelle la mission séculaire de protection des chrétiens d’Orient. Rocard, quant à lui, est plus pragmatique : il doit protéger la villa de son fils à Chypre.
Sirda- Modérateur
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Re: [V1989] Topic officiel
Le Canada entre dans la saison chaude alors que plusieurs questions sociétales restent en suspens. La mort le Joe Rose en 89, ardant défenseur de la cause gay au pays, par les forces de l’ordre du SPVM a crée tout un émoit d’un océan à l’autre. L'organisation qui s'est déroulée en réponse au meurtre de Rose a jeté les bases de la réponse communautaire indignée aux raids policier contre les endroits fréquenté par les homosexuels, un autre moment décisif dans le mouvement des droits des LGBT au Québec.. Si cette situation n’était pas suffisante, le massacre antiféministe de la polytechnique de Montréal par Marc Lépine remet de nouveau la cause de l’égalité des sexes au premier plan. Des actions sont demandées, mais bien peu sont offertes par le gouvernement Mulroney qui se contente de décréter une journée de commémoration aux victimes du massacre. Rappelons que 14 femmes sont mortes et 14 autres blessées dans cet événement qui a marqué la société québécoise.
L’année dernière, le gouvernement progressiste-conservateur du premier ministre Brian Mulroney et de son ministre des Finances Michael Wilson a proposé aux communes la création d'une taxe de vente nationale de 9 %. Le but de la taxe de vente nationale est de remplacer la taxe de vente des fabricants (TVM) de 13,5 % que le gouvernement fédéral imposait au niveau de la vente en gros sur les produits manufacturés. Le Très Honorable Brian Mulroney affirme que la TPS doit être mise en place parce que la MST entrave la capacité du secteur manufacturier à exporter de manière compétitive. Les fabricants craignent que la taxe nuise à leur compétitivité internationale. La TPS doit également remplacer la taxe fédérale sur les télécommunications de 11 %. Alors que la loi a passé le test à la chambre basse, celle-ci est bloquée par le Sénat dominé par les libéraux, geste historique puisque jamais auparavant le sénat a joué un rôle aussi crucial afin d'entraver la mise en place d’une loi votée par le chambre des communes. Le gouvernement progressiste-conservateur n’a donc d’autre choix que de disposer d’une loi constitutionnelle obscure (l'article 26 de la Loi constitutionnelle de 1867) pour augmenter temporairement le nombre de sénateurs de huit, donnant ainsi aux progressistes-conservateurs une majorité à la chambre haute. Nul doute que cette nouvelle taxe aidera grandement le gouvernement fédéral à résorber la dette considérable qu’à légué aux canadiennes et canadiens les gouvernements successifs de Pierre-Elliott Trudeau…
Les forces armées canadiennes en Europe sont mises en état d’alerte alors que l’OTAN renforce considérablement les moyens dont dispose l’alliance dans la région. Le Canada met un frein à la réforme de la 1re Division canadienne qui visait à mettre fin à l'engagement du Groupe-brigade transportable air-mer du Canada (CAST) pour renforcer le nord de la Norvège en cas de conflit. Ainsi, Ottawa s’engage à continuer de mettre sur la table des moyens importants pour soutenir nos alliés dans la région. Le Canada ne ferme pas la porte à l'envoi de personnels et moyens matériels supplémentaires en Europe, mais continue de prêcher la voie diplomatique afin de diminuer les tensions.
L’année dernière, le gouvernement progressiste-conservateur du premier ministre Brian Mulroney et de son ministre des Finances Michael Wilson a proposé aux communes la création d'une taxe de vente nationale de 9 %. Le but de la taxe de vente nationale est de remplacer la taxe de vente des fabricants (TVM) de 13,5 % que le gouvernement fédéral imposait au niveau de la vente en gros sur les produits manufacturés. Le Très Honorable Brian Mulroney affirme que la TPS doit être mise en place parce que la MST entrave la capacité du secteur manufacturier à exporter de manière compétitive. Les fabricants craignent que la taxe nuise à leur compétitivité internationale. La TPS doit également remplacer la taxe fédérale sur les télécommunications de 11 %. Alors que la loi a passé le test à la chambre basse, celle-ci est bloquée par le Sénat dominé par les libéraux, geste historique puisque jamais auparavant le sénat a joué un rôle aussi crucial afin d'entraver la mise en place d’une loi votée par le chambre des communes. Le gouvernement progressiste-conservateur n’a donc d’autre choix que de disposer d’une loi constitutionnelle obscure (l'article 26 de la Loi constitutionnelle de 1867) pour augmenter temporairement le nombre de sénateurs de huit, donnant ainsi aux progressistes-conservateurs une majorité à la chambre haute. Nul doute que cette nouvelle taxe aidera grandement le gouvernement fédéral à résorber la dette considérable qu’à légué aux canadiennes et canadiens les gouvernements successifs de Pierre-Elliott Trudeau…
Les forces armées canadiennes en Europe sont mises en état d’alerte alors que l’OTAN renforce considérablement les moyens dont dispose l’alliance dans la région. Le Canada met un frein à la réforme de la 1re Division canadienne qui visait à mettre fin à l'engagement du Groupe-brigade transportable air-mer du Canada (CAST) pour renforcer le nord de la Norvège en cas de conflit. Ainsi, Ottawa s’engage à continuer de mettre sur la table des moyens importants pour soutenir nos alliés dans la région. Le Canada ne ferme pas la porte à l'envoi de personnels et moyens matériels supplémentaires en Europe, mais continue de prêcher la voie diplomatique afin de diminuer les tensions.
GeorgeV- Grand Consul
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Re: [V1989] Topic officiel
United States Of America
The Sun Is Rising In The West
Operation Yellow Bird
La colère gronde partout dans le monde rouge, et plus que jamais les réseaux tissés depuis des décennies de guerre froide par la CIA deviennent cruciaux dans la stratégie du président. Bush procède ainsi avec délicatesse et parcimonie en ce qui concerne la répression Soviétique en Europe de l'Est, ayant vent de la désapprobation de ces méthodes par Gorbatchev. C'est ironiquement le secrétaire général qui est ici le meilleur allié de l'Occident, et c'est en légitimant le dialogue avec lui que Bush espère continuer à garder solide la position de Gorbatchev et espérer un changement radical de la situation en Europe.
Là où les Etats-Unis se permettent cependant intransigeance, c'est la Chine. Nul doute que la répression armée est un ordre donné directement par l'organe central du PCC, et que la plus ferme des condamnations est nécessaire pour ne pas laisser d'ambiguïtés quand à la position Américaine. Ainsi, le gouvernement Américain acte tout d'abord et avec effet immédiat un embargo sur les armes à destination de la République Populaire de Chine, ainsi qu'un arrêt immédiat de toute coopération militaire et de renseignement. En solidarité aux immigrés Chinois étudiant, résidant ou travaillant sur le sol Américain, le gouvernement Américain leur offre aussi la possibilité de prolonger leur visas et droits de séjour.
Dans le secret, la CIA acte aussi Operation Yellow Bird: demandant la coopération de la DGSE et du MI6, les services secrets Américains souhaitent faciliter le passage des dissidents du régime et contradicteurs de la répression du PCC. Bien que l'opération a pour but principal de faciliter l'exfiltration des dissidents, notamment par Hong Kong et Macao, la CIA encourage aussi des mouvements dans l'autre sens: infiltration d'éléments perturbateurs, importation de contrebande destinée aux manifestants (kits de soins, équipement de protection), équipement de communication pour émettre et recevoir des fréquences radios illicites, et même armes en pièces détachées.
Bien que les agents de terrains ayant coopéré avec la RPC de manière régulière aient, avant leur départ, eu l'information que des actions de rébellions se déroulaient probablement partout en Chine, la CIA ne dispose actuellement d'aucun moyen pour déterminer précisément l'ampleur du mouvement contestataire. A défaut de savoir, l'administration Bush préfère prendre un pari pour la liberté du peuple Chinois.
German Wing
Face à la mobilisation au-dessus de la normale des forces armées Canadiennes et Européennes, le gouvernement Américain demande une réunion avec le commandement militaire intégré de l'OTAN, pour éventuellement évaluer ou non la nécessiter de passer à la hausse le budget et l'effectif militaire de la République Fédérale Allemande. La violence de la répression en RDA, et l'instabilité du flux migratoire, constitue des point pouvant déstabiliser l'Allemagne de l'Ouest, et en particulier sa présence à Berlin-Ouest.
Rêveur_Lucide- Ministre
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Re: [V1989] Topic officiel
HONGRIE
Brève
Evènement
La photo du petit Lukács Bence, garçon de 11 ans, fait le tour du monde. Selon le photographe, l'enfant se promenait en marge d'une manifestation contre l'occupation Soviétique, préférant directement se promener à côté des tanks. Cueillant des coquelicots, l'enfant les offrait aux soldats soviétiques qui passaient, en échange de leur demander de "quitter notre territoire" et "d'arrêter de faire du mal à nos camarades Allemands".
Opération communication à part, les choses bougent vraiment en Hongrie. Fin Mars se sont tenus les premières élections législatives démocratiques du pays, où l'élection a été dominée par une majorité large de parti aux aspirations centriste: en particulier le Forum démocrate hongrois (démocratie chrétienne) et l'Alliance des démocrates libres (social-libéralisme).
Le nouveau gouvernement de coalition, en phase avec la volonté populaire, articule désormais directement à l'Union Soviétique sa volonté. Faisant dans leurs communications complètement fi de la répression en Allemagne, Pologne et Roumanie, le gouvernement Hongrois demande le départ immédiat des troupes Russes et la sortie du Pacte de Varsovie. Une déclaration largement médiatisée en Occident comme étant courageuse et vaillante face à une Union Soviétique prête à envoyer les chars... Vraiment? Certains politiciens Hongrois, plus ou moins au courant des affaires du Politburo, n'ont aucune panique. L'armée rouge est préoccupée de toute part à faire du maintien de l'ordre, et il ne serait que bénéfique pour eux de partir de Hongrie pour assurer le maintien d'un effectif suffisant.
VIETNAM/LAOS/MONGOLIE
Brève
Evènement
Les mouvements de démocratisation en Union Soviétique et en Chine ont affecté profondément les périphéries Asiatiques des deux grandes puissances rouges. Mettant à l'épreuve la politique de Đổi Mới ayant pour but de convertir le Vietnam à l'économie de marché, une manifestation pour la liberté d'expression s'est spontanément déroulée à Ho-Chi-Minh-Ville. Même scénarios à Vientiane et Oulan-Bator, où manifestations, grèves de la faim et solidarité avec les mouvements démocratiques Est-Européens se sont exprimés, bien qu'à échelle réduite dû à la censure opérée par les gouvernements.
La persistance des mouvements contestataires désemparaient les gouvernements communistes, jusqu'à la répression Chinoise, interprétée comme un feu vert pour en découdre avec les protestataires. Ainsi à Oulan-Bator, une escalade de la contestation a poussé l'armée à tirer sur la foule, résultant en 3 morts et plusieurs dizaines de blessés. Scénario moins sanglant mais similaire au Vietnam et au Laos, où les grévistes de la faim ont très vite été menés au poste. Dans ces pays là, la dépendance à la stabilité des puissances voisines, encore solides, et le manque d'implantation des réseaux contestataires permettent pour l'instant à ces régimes de tenir. Mais eux aussi sont désormais tâchés de sang, alors que la direction du parti au Vietnam se perd: que fait-on à libéraliser économiquement sans libéraliser politiquement?
Rêveur_Lucide- Ministre
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Re: [V1989] Topic officiel
Helsinki, sommet sous haute tension :
C'est à Helsinki que le Président Américain George H.W. Bush rencontre le Secrétaire Général Mikhail Gorbatchev. La rencontre est relativement tendue, bien que les relations interpersonnelles entre les deux hommes soient excellentes. Les enjeux sont gigantesques : la répression en Europe de l'Est atteint des niveaux jamais atteints depuis des décennies, et les troubles en Chine créent un climat relativement anxiogène.
Gorbatchev présente d'abord ses félicitations à Bush pour le sang-froid des troupes de l'OTAN en Europe. Une escalade des niveaux de préparation militaire aurait pu s'avérer dramatique au vu du contexte actuel. Mais le clou du sommet ne fut en réalité pas le contenu des discussions américano-soviétiques, qui furent bien plus cordiales qu'on aurait pu le penser.
Quelques heures après le début de la rencontre, la Hongrie appelait officiellement au retrait des troupes soviétiques. Mikhail Gorbatchev, pressé par la presse internationale et la délégation américaine à donner une réponse, a promis à la Hongrie un retrait immédiat des troupes de l'Armée Rouge stationnées dans le petit pays d'Europe Centrale. C'est un coup de tonnerre qui résonne dans l'Europe entière. Dès l'annonce du Secrétaire Général de l'Union Soviétique, la Hongrie explose de joie, mais à Moscou l'Etat-major soviétique est ulcéré.
Avant de rentrer au pays, Gorbatchev demande encore un entretien avec Bush, à huit-clos. Les deux hommes, autour d'un verre de whisky, échangent pendant plus d'une heure dans un salon de l'hôtel qui organise le sommet à Helsinki. Gorbatchev confie à son collègue américain que les tensions internes à l'appareil soviétique sont proche de l'insoutenabilité. C'est une poignée de main franche et une accolade fraternelle qui est partagée par les deux chefs d'Etat avant de se séparer. Des promesses sont effectuées par Gorbatchev sur un desserrement de l'étau répressif en Europe, tandis que des ouvertures sont également attendues de la part de Washington.Armes pour la Syrie :
Les récentes frappes françaises au Liban offrent une occasion à l'Union Soviétique de raffermir son soutien à l'allié syrien. Assad se voit proposer la cession de 40 systèmes anti-aérien S-75 Dvina et d'environ 300 manpad 9K34 Strela-3 afin d'équiper au mieux les troupes syriennes au Liban.
S-75 Dvina en exercice, 1987
La livraison d'armes, effectuée alors que le Secrétaire Général est à Helsinki, relève principalement d'une initiative du Ministère de la Défense et du Ministère des Affaires Etrangères, dernier symbole en date de la fracturation du leadership soviétique au plus haut niveau.
Re: [V1989] Topic officiel
Nous devons être modestes et prudents, nous garder de toute présomption et de toute
précipitation, servir le peuple chinois de tout notre cœur, . . .
Alors que le chaos embrase la Chine, les réactions occidentales viennent ajouter à la paranoïa de Deng. Les Etats-Unis proclament un embargo sur les armes, et le Royaume-Uni renforce ses troupes situées à Hong Kong. Tant d'affronts insupportables pour la République Populaire de Chine. Deng réagit immédiatement face à ce qu'il décrit ouvertement comme des tentatives d'ingérence dans les affaires politiques internes de la République Populaire de Chine. Les forces nucléaires chinoises sont mises en état d'alerte critique, un état de fait qui est fait public de manière à dissuader tout acte hostile des Etats-Unis, du Royaume-Uni ou des séparatistes de Taipei. De plus, afin de contrer les provocations britanniques, des avions militaires chinois ont reçu l'ordre de survoler quotidiennement Hong Kong, en armes, en guise de démonstration de force.
Le 21 avril, Xu Xiangqian est retrouvé mort chez lui. Le vieux maréchal est selon toute vraisemblance mort de vieillesse, du haut de ses 88 ans. Signataire de l'appel de Shijiazhuang, il avait demandé dans son testament à être enterré sans grande cérémonie. Un souhait auquel Deng est plus qu'heureux d'accéder, tant il n'a pas l'intention d'accorder des célébrations à un factieux dans un pays embrasé. Les Pékinois ne sont cependant pas de cet avis, et, prenant prétexte de rendre hommage à un héros des guerres de la jeune RPC, se rejoignent une fois de plus sur la place Tiananmen en reprenant les mots d'ordre de Qin Jiwei. Après Hu Yaobang, une nouvelle figure tutélaire sert de parapluie moral aux attaques des conservateurs. La situation est pire encore qu'un an plus tôt, car les principales usines de la capitale chinoise rejoignent directement le mouvement.
Quand l'armée est mobilisée pour évacuer de nouveau la place Tiananmen, les espoirs de l'Etat s'effondrent. La troupe se contente d'entourer la place, et refuse catégoriquement d'y ouvrir le feu. Quand des soldats d'élite sont dépêchés pour prendre la place des conscrits, ces derniers vont même jusqu'à s'opposer catégoriquement à ce remplacement, et des combats éclatent entre soldats chinois. Les mutinés se voient soutenus directement par les manifestants, et les renforts de Deng finissent par se replier. La capitale est définitivement perdue.
Le 29 avril, Li Peng annonce la démission collective de l'ensemble du Comité central à part lui, la mise en retrait de Deng des positions au sein de la commission militaire centrale, le retour de Zhao Ziyang pour former avec Li une doublette d'intérim à la tête du pays, et la dissolution de l'Assemblée nationale populaire et de l'ensemble des assemblées locales et régionales du pays. Toutes devront être réélues lors d'élections tenues en juin et juillet (les membres de chaque assemblée locale élisent ceux au-dessus d'eux et ainsi de suite). Une grande victoire pour les protestataires, qui voient ainsi se terminer la fin de la répression militaire contre eux. Un bouillonnement démocratique emplit la Chine à l'annonce de ces nouvelles élections, et, comme à l'époque des gardes rouges, on voit des étudiants s'organiser pour battre les campagnes et distribuer de la propagande électorale aux villageois.
Thalassin- Modérateur
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Re: [V1989] Topic officiel
YEMEN
Brève
Evènement
Là où le rideau de fer continue de se maintenir de marbre entre Allemagne de l'Ouest et de l'Est, Corée du Nord et du Sud, la situation est tout autre entre les deux Yémens. Séparés initialement par la colonisation et non la guerre froide, les relations entre les deux Yémens ont eu plus de haut que de bas. Et Les récentes négociations entreprises entre les deux états depuis 1988, se cumulant avec la baisse de l'aide Soviétique pour la République démocratique populaire du Yémen, rebattent les cartes dans la région.
Ainsi, suite aux nombreuses négociations et accord convenus entre les deux gouvernements, la réunification du Yémen a été proclamée le 22 Mai 1990. La promotion d'une nouvelle constitution, promettant respect des droits de l'homme, droit à la propriété privée et multipartisme, signe encore une fois la victoire du bloc de l'ouest dans la région.
Rêveur_Lucide- Ministre
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Re: [V1989] Topic officiel
Retour de Gorbatchev, départ de troupes et démission du Secrétaire Général :
Le retour de Gorbatchev en Union Soviétique est un événement politique majeur. Après sa promesse de retirer les troupes de Hongrie, d'autres pays en ont fait la demande : Tchécoslovaquie bien sûr, mais Bulgarie également. En République Démocratique d'Allemagne, en Pologne et en Roumanie, des demandes similaires sont faites mais bien entendu pas par les gouvernements de ces Etats, qui sont fermement alignés sur Moscou même si leur légitimité ne tient qu'à un fil.
Dès son retour, la presse soviétique titre que le processus de désescalade avec l'Amérique est un succès, en témoignent les cordiaux échanges d'homme à homme. Dans toute la presse soviétique, allemande, polonaise, roumaine, et occidentale, on se félicite de la rencontre d'Helsinki, qui renoue le dialogue Est-Ouest. Ce dont on ne parle pas publiquement, même si des spécialistes occidentaux de la politique soviétique le décèlent et en font des rapports à leurs gouvernements, c'est l'extrême hostilité des Ministères de la Défense, de l'Intérieur et des organes de sécurité étatique envers le Secrétaire Général à son retour.
Le retrait des troupes de Hongrie va totalement à l'encontre de la politique des "durs" du Kremlin. Mais maintenant qu'elle a été annoncée, le retour en arrière n'est plus possible. Ainsi le 1er juin 1990, les troupes soviétiques quittent la Hongrie dans le calme et le bon ordre. 55 000 soldats soviétiques sont rapatriés vers l'Union Soviétique, où ils sont accueillis chaleureusement. Dès le 2 juin en revanche, les tensions se font plus fortes avec la Tchécoslovaquie et la Bulgarie, qui exigent la même chose.
Dans une lettre privée adressée aux gouvernements tchécoslovaques et bulgares, Gorbatchev leur promet le retrait d'ici la fin de l'été. Rapidement, à cause du climat démocratique de ces pays, la nouvelle fuit et dès le 4 juin on parle de la Promesse de Moscou à Prague et Sofia. Dès le 5 juin 1990, des centaines de milliers de tchécoslovaques et de bulgares prennent la rue pour demander, fraternellement, aux soviétiques de quitter le pays. C'est la panique encore une fois à Moscou, entre les deux camps du gouvernement qui ne se parlent presque plus. Après des heurts causant la mort de deux bulgares à Sofia, Gorbatchev donne l'ordre aux troupes soviétiques de quitter le pays "immédiatement".
C'en est trop pour Gennady Yanayev et ses acolytes. Le soir du 14 juin 1990, une journée après le retour des troupes soviétiques de Tchécoslovaquie, Gorbatchev est surpris dans son bureau par une dizaine d'agents du KGB accompagnés de Yanayev et Kryuchkov, le puissant directeur de l'agence de sécurité. Dans la discrétion la plus totale, Yanayev annonce qu'en qualité de Vice-Président de l'Union Soviétique il prendra les mesures nécessaires à la sauvegarde de l'unité nationale et la sécurité des intérêts soviétiques.
Le formation d'un Comité Central à l'Etat d'Urgence est annoncée au Secrétaire Général, qui se voit démis de ses fonctions. On lui fait clairement comprendre qu'il doit enregistrer un message télévisé, qui sera diffusé à 7h00 le lendemain matin, le 15 juin 1990. Dans la nuit, Mikhail Gorbatchev enregistre ce message annonçant, le regard lourd, sa démission du poste de Secrétaire Général du PCUS et de Président de l'Union Soviétique pour des raisons de santé. Il est immédiatement transféré en Ukraine, dans une datcha de Crimée hautement sécurisée, qu'il atteindra vers midi le 15 juin.
A 7h00 du matin heure de Moscou, le monde se réveille par l'officialisation du coup d'Etat mené par le Comité Central à l'Etat d'Urgence. Dans un message prétendument transmis en direct, Mikhail Gorbatchev annonce que pour des raisons de santé il démissionne. Dans la foulée, Yenayev annonce la mise du pays sous Etat d'Urgence de par "les conditions politiques internes et externes à l'Union Soviétique, qui traverse une grave crise".
Discours de Yenayev
Sont immédiatement suspendus les activités politiques, les rassemblements à plus de quatre personnes dans les rues, et toute une pléthore de mesures répressives envers la société civile soviétique naissante. Du côté militaire cependant, aucune mesure n'est prise qui pourrait affoler l'OTAN. Yenayev, dans un message directement adressé à Bush, lui annonce sa volonté de "conserver l'ordre et la stabilité mondiale".
Qui est donc ce Comité qui vient de prendre le pouvoir ? Il est formé de huit membres :
- Gennady Yenayev, Vice-Président, qui en prend la tête. Véritable apparatichik, il a passé l'entièreté de sa vie à naviguer entre différents comités soviétiques. Il est fermement conservateur.
- Valentin Pavlov, Premier Ministre du gouvernement soviétique et anciennement affilié au Ministère des Finances.
- Boris Pugo, Ministre de l'Intérieur, letton et ancien Secrétaire Général du PC de la RSS de Lettonie.
- Dmitry Yazov, Chef d'Etat-major et Maréchal d'Union Soviétique, vétéran des campagnes de Leningrad lors de la Seconde Guerre Mondiale.
- Vladimir Kryuchkov, directeur du KGB et certainement l'homme de main le plus puissant de Yenayev.
- Oleg Baklanov, membre du Conseil de Défense d'Union Soviétique et responsable de l'industrie aérospatiale soviétique.
- Vasily Starodubtsev, Président du Comité des Paysans d'Union Soviétique.
- Aleksandr Tizyakov, un homme d'affaires Président de l'Association des Entreprises d'Etat
Ces huit hommes forment, de facto, le nouveau gouvernement exécutif soviétique.
Re: [V1989] Topic officiel
République française
L’alliance atlantique.
................A Bruxelles, le représentant français auprès de l’OTAN signifie à son homologue américain l’acceptation par Paris de la réunion d’urgence proposée par Washington concernant une réévaluation de la situation militaire de la République fédérale d’Allemagne au regard des événements orientaux. Dans le même temps, Boulevard Mortier, la demande secrète américaine est tout aussi secrètement acceptée après feu vert de l’Elysée et de Matignon, à ceci près que les agents de la DGSE en Chine se contenteront de faciliter l’extradition mais ne participeront à aucune action de déstabilisation de la République populaire de Chine.
Unis dans la diversité.
................Discours du président François Mitterrand lors du Conseil européen.
« Le nationalisme, c’est la guerre. Et le totalitarisme aussi : nous le voyons à Beijing, à Berlin, à Bucarest, et partout dans le monde communiste. Face à ces deux démons du XXe siècle, nous autres, peuples européens démocratiques et libres, avons le devoir moral envers l’humanité toute entière de proposer une troisième voie entre d’une part le fascisme militariste nationaliste et d’autre part le totalitarisme répressif communiste. Cette voie, c’est celle de la démocratie libérale telle que nos sociétés ont appris à la forger au fil des décennies, malgré les tentations, ici et là, de céder à ces démons.
[...]
L’Europe doit être unie pour être forte. Voilà l’enseignement de l’Histoire. Elle doit accentuer, et même accélérer !, sa coopération dans de nombreux domaines pour renforcer cette union : l’économie, bien sûr ! - c’est la base de notre construction. Mais aussi l’énergie, la monnaie, comme nous en avons esquissé les prémices par l’Acte unique européen. Et, en ces temps troublés, voilà que les affaires étrangères et les affaires militaires s’invitent dans ces domaines où nous devons coopérer. Je dirai même que les affaires étrangères et militaires doivent constituer le nouveau pilier de nos communautés, en sus du commerce, de l’économie, et bientôt de la monnaie.
Unissons nos armées. Unissons nos diplomaties. Battons-nous, si besoin, d’une seule voix. Parlons, toujours, d’une seule voix. Dans le cadre de l’alliance atlantique, bien sûr ! Nous devons tenir nos engagements envers le monde libre.
[...]
Nous devons avoir l’ambition de nos aspirations. Jetons les bases de cette nouvelle union entre nos pays : mettons en commun les affaires étrangères, le commerce, la défense, l’économie, l’énergie, la monnaie. Ce sont les pouvoirs régaliens de tout Etat : si nous voulons aller dans cette voie, alors faisons-le, partageons nos compétences pour les exercer, ensemble, au sein de nos Communautés. Parlons d’une seule et même voix. Bien sûr, quelques-uns parmi nous ne souhaitent que le commerce : accordons-leur, au sein d’un espace économique européen réunissant nos Communautés et tous les pays le souhaitant, et progressons, nous, vers notre destin commun.
[...]
C’est un vieil homme, d’un vieux pays, qui vous parle. Je suis né pendant la Grande Guerre, j’ai participé à la Seconde. Je connais les horreurs que peuvent commettre les Hommes habités par le nationalisme. L’unité européenne ne pourra se faire tant que nos Etats subsistent, car voilà qu’ils nourriront toujours des sentiments nationalistes au sein de nos peuples, et donc la guerre. Tant que nous n’aurons pas franchi le cap de l’union, nos intérêts nationaux empêcheront toute progression : mettons-les de côté, affranchissons-nous de ce cadre, et ouvrons les portes d’une véritable fédération continentale démocratique, libre, et respectueuse des droits de l’homme.
[...] »
Sirda- Modérateur
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Re: [V1989] Topic officiel
The United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland
Généralité
Généralité
La Dame de Fer répond au défi chinoisLa réaction chinoise provoque des remous dans le gouvernement des Tories, certains ministres critiquant ouvertement l’attitude cavalière et belliciste de la première ministre. Pour autant Margaret Thatcher ne se laisse pas démonter par l’attitude passif et faible de vieux conservateurs dépassés. Le Royaume est fort et elle l’a démontré quelques années plus tôt avec l’Argentine. Elle le sait si les critique se font c’est qu’elle n’est pas assez ferme et elle le démontra lors de débats houleux à la Chambre des Communes face à un Labour fort critique par rapport à sa politique étrangère envers la Chine. La Dame de fer réaffirme dans une envolée lyrique comme elle sait le faire que la Grande Bretagne ne se laissera pas intimider avant de rajouter que les britanniques sont dans leur droit de défendre l’intégrité territorial d’une terre sous souveraineté de la couronne contre une menace migratoire sans commune mesure. Tout en terminant par une pointe d’ironie « Si les communistes chinois ont peur de trois milles gallois alors je ne peux plus rien pour eux ».
En coulisse, Maggie est moins sûre d’elle que devant les parlementaires, les violations permanentes de l’espace aérien hongkongais fait crainde le pire et ceux malgré la présence d’un destroyer type 42. Sans en dire plus elle ordonne le déploiement dans les plus brefs délais du SSBN HMS Resolution dans un secteur gardé secret. Outre cela, Margaret accepte la proposition américaine de coopération entre la CIA et le MI6 en vue de déstabiliser le République populaire de Chine. Elle donne carte blanche aux services de renseignements de Washington pour opérer à partir de Hong Kong.
Pierremenez- Ministre
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Re: [V1989] Topic officiel
HK-CN
La réaction britannique ne laisse pas le choix à la République Populaire de Chine. Pékin a dénoncé dans un communiqué le "comportement belliciste de Londres, visant à compromettre la paix sino-britannique pour préserver artificiellement la présence anglaise à Hong Kong. La RPC accuse Margaret Thatcher de chercher à établir une situation de conflit dans le but d'annuler unilatéralement les accords concernant la rétrocession prévue pour 1997, en plus de porter atteinte à la sécurité du peuple chinois." La Chine annonce cesser unilatéralement les livraisons de vivres, d'eau et d'énergie à Hong Kong, et la fin de tout commerce entre le continent et Hong Kong.
Thalassin- Modérateur
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JOUR DE PAUSE
Thalassin- Modérateur
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Re: [V1989] Topic officiel
HONG KONG
Brève
Evènement
Alors que l'embargo chinois se met en oeuvre, l'économie de Hong Kong souffre. En effet, l'ensemble de l'activité, et de l'approvisionnement du territoire en général, dépend des importations depuis le continent. La bourse sombre. Si la population hongkongaise salue les efforts mis en oeuvre par la couronne pour juguler l'immigration illégale de Chinois de l'intérieur, l'opinion est également extrêmement inquiète. Le sentiment dominant est l'espoir qu'une résolution rapide soit trouvée à la crise.
Dans le même temps, les alliés américains en Asie-Pacifique répondent présents. Corée du Sud, Japon, Australie et Nouvelle-Zélande ont tous quatre donné leur accord pour participer au projet de pont aérien et maritime proposé par Washington.
Thalassin- Modérateur
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Re: [V1989] Topic officiel
Sans le Parti communiste, il n'y aurait pas de nouvelle nouvelle Chine
Le résultat des élections convoquées par la nouvelle duplice à la tête de la Chine est enfin arrivée. À tous les échelons géographiques, un formidable effort électoral a été consenti par le peuple chinois. Sans grande surprise, la nouvelle Assemblée Nationale du Peuple donne une nouvelle fois la majorité absolue au PCC (tous les partis autorisés font partie de la même coalition de toute manière). Il faut cependant analyser les personnalités mises en avant au sein de cette assemblée, puisque l'aile réformiste y a largement pris le dessus sur des conservateurs désormais minoritaires dans le rapport de force interne au Parti. Autre fait notable, la coordination de l'opposition réformiste s'est faite en faveur de partis autorisés plus mineurs en guise de protestation : ainsi le Comité Révolutionnaire du Kuomintang - la gauche historique du KMT - a obtenu 309 représentants, soit légèrement plus de 10% des sièges. À l'échelle nationale, ces députés sont généralement loin de l'opposition virulente ayant eu lieu au cours des manifestations de l'année précédente. Le processus électoral, où chaque assemblée locale participe à l'élection de celle au-dessus d'elle, a largement contribué à diluer la radicalité. Le peuple attend néanmoins des réformes, et le nouveau comité central du PCC, bâti autour de Zhao Ziyang - même si Li Peng y reste numéro 2 pour satisfaire les conservateurs - est quasiment entièrement composé de réformistes. La couleur est annoncée : de grandes réformes arrivent pour renforcer le socialisme chinois.
Pendant que ces élections avaient lieu, a surgi la crise hongkongaise. Si elle a été initiée du côté chinois par des conservateurs désireux de maintenir leur pouvoir sur la Chine avant toute chose, il est impensable de reculer pour le comité central renouvelé. Il en va de la légitimité du nouveau pouvoir, de la crédibilité du PCC et de manière générale de la vision qu'a la Chine d'elle-même. L'escalade pour ce qui est, peu importe qui l'administre, un morceau de territoire chinois, ne peut souffrir d'aucune reculade à Pékin. L'embargo est donc reconduit. Toute ingérence non-britannique est formellement exclue, et la position légale avancée par le gouvernement chinois est claire : puisque Hong Kong est un territoire chinois qui n'est administré par Londres que par l'accord de la Chine - quand bien même la concession s'est faite de manière illégale, s'ingérer à Hong Kong c'est s'ingérer dans les affaires internes de la Chine. L'Italie et le Canada, ayant officiellement pris position pour reconnaître Hong Kong comme une ville libre, voient leurs diplomates exclus du pays jusqu'à ce qu'ils revoient leur position à ce sujet. Une note est transmise au Royaume-Uni énonçant les revendications chinoises quant au retour à la normale : Réitération de l'engagement britannique à respecter l'accord de 1984, dénonciation formelle par Londres de la position de ses alliés considérant Hong Kong comme une "ville libre", démilitarisation totale par Londres du territoire hongkongais. Ensuite, de manière à contrer le pont aérien et maritime des occidentaux, les forces armées sont mises à contribution et passent dans leur intégralité en état d'alerte maximale. Une force de 50 000 hommes se prépare à proximité de Hong Kong, au cas où. Une zone d'exclusion aérienne est mise en place par l'armée de l'air chinoise, de même qu'un blocus naval physique composé d'une trentaine de vaisseaux légers et 4 destroyers de type 051. Ceux-ci ont pour ordre d'intercepter, escorter au loin, et, en cas de refus, arraisonner l'ensemble des navires et avions non britanniques ou hongkongais faisant route vers la colonie britannique. Toute tentative de forcer le passage mènera à l'usage de la force militaire pour détruire le véhicule incriminé après des tirs de sommation. Il est officiellement déclaré par Jiang Zemin, devenu la tête des CMC, que "tout usage de la force par des armées étrangères à l'encontre de l'armée populaire de libération sera comprise comme un acte de guerre à l'encontre de la République populaire de Chine, et la riposte immédiate sera totale". Une menace bien claire au vu de la mise en branle des forces nucléaires chinoises. Bush pensait se mettre dans les bottes de Truman à Berlin, il se retrouve dans celles de Khrouchtchev à La Havane.
Thalassin- Modérateur
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Re: [V1989] Topic officiel
République fédérale tchèque et slovaque
Merci Monsieur Gorbatchev pour les travaux, We'll take it from here
……Pendant que la fièvre hongkongaise saisit à chaud le dos rouillé de la vieille dame de fer, les tambours de l’Histoire resurgissent dans les rues de Prague. L’impulsion fut donnée par un discours important du Président tchécoslovaque Václav Havel - ancien dissident du régime communiste, c’était un artiste pas content qui roupilla en prison plusieurs fois - où il appela très énergiquement à l’interdiction du Parti communiste tchécoslovaque (ou KSČ), devenu le seul moyen pour terminer la révolution démocratique selon lui. Le moment est opportun politiquement, les premières élections démocratiques du pays qui étaient prévues pour juin furent repoussés pour le mois d’octobre à cause des circonstances exceptionnelles sur le continent. En réalité, il s’agit pour le Président de se renforcer encore plus d’ici le scrutin, tout en aidant son cercle de proche pour prendre la tête du mouvement révolutionnaire Forum civique (qui renversa le régime communiste) lors d’élections internes ce novembre. Václav Havel voulant performer, rien de mieux alors que de prendre le train de la société Tchèque qui depuis le début de l’année 1990 tend de plus en plus à vouloir faire disparaître simplement le KSČ de la scène politique, - la branche slovaque du KSČ ayant fait scission et en pleine mue sous un nouveau nom pour se transformer en parti de centre-gauche - sur fond de discussions partout dans le pays du passé des crimes du régime communiste, mais surtout des cruautés roumaines et soviétiques.
Václav Havel est quand même très heureux du retrait de l’Armée rouge du territoire tchécoslovaque, merci Monsieur Gorbatchev pour les travaux. Le timing choisi par le dirigeant soviétique fut une bénédiction pour le Président tchécoslovaque qui appel à l’interdiction du Parti communiste tchécoslovaque avec le soutien de la rue. L’enjeu reste qu’il faut pour l’exécutif tchèque - incarné par Petr Pithart (lui aussi un artiste qui était pas content au parcours assez semblable qu'Havel) qui est au poste de Premier ministre et membre du mouvement politique Forum civique - de voir ce souhait se concrétiser. Seule la justice pourra trancher prochainement sur le problème communiste en Tchéquie.
Václav Havel est quand même très heureux du retrait de l’Armée rouge du territoire tchécoslovaque, merci Monsieur Gorbatchev pour les travaux. Le timing choisi par le dirigeant soviétique fut une bénédiction pour le Président tchécoslovaque qui appel à l’interdiction du Parti communiste tchécoslovaque avec le soutien de la rue. L’enjeu reste qu’il faut pour l’exécutif tchèque - incarné par Petr Pithart (lui aussi un artiste qui était pas content au parcours assez semblable qu'Havel) qui est au poste de Premier ministre et membre du mouvement politique Forum civique - de voir ce souhait se concrétiser. Seule la justice pourra trancher prochainement sur le problème communiste en Tchéquie.
Gosseau- Secrétaire général des Nations Unies
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Re: [V1989] Topic officiel
Libérée, délivrée
Les troupes britanniques ont été chassées de Hong Kong, et sont désormais traitées avec le respect dû aux prisonniers de guerre dans une colonie de vacances du Guangdong réquisitionnée pour l'occasion. À Hong Kong même, le drapeau britannique est remplacée partout où il flotte par celui de la République Populaire. Les drapeaux hongkongais, eux, sont laissés intouchés pour l'instant, de même que l'organisation politique du territoire. Pékin, qui aurait espéré le retour de Londres à la raison pour obtenir Hong Kong sans secousses économiques, doit faire avec. L'embargo avec l'étranger est maintenu, mais celui avec la RPC est levé, permettant l'approvisionnement des Hongkongais depuis le continent. Zhao Ziyang a salué l'évènement, et appelle désormais Miss Thatcher à se rendre sous peu en RPC de manière à "rendre effectif le retour de la souveraineté chinoise sur Hong Kong".
Troupes chinoises dans les premières minutes de la libération hongkongaises
Thalassin- Modérateur
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