[V1989] Topic officiel

République populaire de Chine

Le 15 avril 1989, la mort de l'ancien secrétaire général du Parti et grande figure réformatrice Hu Yaobang précipite la cristallisation des tensions qui parcourent la République Populaire de Chine. Dès l'annonce de sa disparition il devient un véritable héros de la liberté aux yeux des étudiants et des élites intellectuelles de Pékin, et plus largement de tout le pays. Très vite des dizaines de milliers d'étudiants investissent les rues de la capitale chinoise et convergent tout particulièrement vers la grande place Tian'anmen.

Le 21 avril, une manifestation regroupe plus de 50 000 étudiants sur les quelque 160 000 que compte les facs de Beijing, où commence une grève très suivie. Dans le cortège l'on réclame ouvertement les libertés démocratiques et le lancement d'une grande chasse à la corruption des "mandarins" du Parti et de leurs familles. Le nom de Gorbatchev est scandée par les jeunes, qui voient dans le leader soviétique un modèle autant qu'un potentiel soutien, ce dernier devant effectuer une visite en Chine au début du mois de mai. Le lendemain (22 avril) une foule encore plus importante se rassemble pour les obsèques de Hu Yaobang, dont l'éloge funèbre est lu par le secrétaire général du Parti, Zhao Ziyang. Dans ce contexte, une coordination des universités pékinoises est mise en place, augurant d'un début de structuration du mouvement.

Dans l'ensemble le mouvement se caractérise par sa dimension pacifique, à l'exception de quelques heurts avec la Police armée du peuple. L’effervescence dans les universités inquiète toutefois le cercle dirigeant du Parti et les Anciens rassemblés autour de Deng Xiaoping. Pour le secrétaire général du PCC, cette situation représente autant une menace d'une opportunité. Menace car une mauvaise gestion de la crise renforcerait la clique conservatrice rassemblée autour du Premier ministre Li Peng, mais opportunité car ces jeunes réclamant la mise en œuvre de réformes politiques pourrait permettre à Zhao Ziyang de faire avancer son propre programme réformateur, en arguant qu'une crispation conservatrice ne ferait qu'aggraver les choses et finirait par menacer à terme la stabilité politique du pays.

Pour ne pas se laisser damer le pion, le secrétaire général du Parti décide de reporter, avec l'accord de Deng Xiaoping, la visite qu'il devait effectuer en Corée du Nord. Cette décision permet à Zhao Ziyang de faire valoir ses vues lors des réunions du comité permanent du Politburo, autrement dit l'organe suprême de décision. Au sein de ce petit cénacle, Ziyang expose sa vision des choses et s'oppose fermement au Premier ministre Li Peng, qui, appuyé par le maire de Pékin, prône la plus grande fermeté contre les manifestants. Au cours d'une réunion, Li Peng propose de refuser toute discussion avec les représentants du mouvement étudiant et demande la publication dans le journal du Parti (le Quotidien du peuple) d'un éditorial présentant les protestataires comme les idiots utiles d'une conspiration contre-révolutionnaire visant à renverser le Parti et semer la confusion dans le pays...

Finalement, c'est le petit timonier Deng Xiaoping qui tranche en accordant, du moins temporairement, son appui au secrétaire général du Parti, mais en prévenant qu'aucun dérapage ne serait toléré. Le texte proposé par Li Peng n'est donc pas publié mais celui-ci reste dans les cartons...

Pour le chef suprême de la Chine, l'objectif principal est de ramener l'ordre afin que la visite du numéro un soviétique à Pékin se déroule bien et que la troupe n'ait pas à intervenir, à l'image de ce qu'il se passe en Pologne... D'autant plus que le mouvement de protestation commence à faire tache d'huile dans le pays, avec la poursuite des manifestations dans la capitale et l'apparition d'autres cortèges dans les grandes villes (Shanghai, Nankin, Changchun...).

Au début du mois de mai, plus de 70% des étudiants pékinois sont en grève, tout comme entre le tiers et la moitié des étudiants de province. Et le calendrier joue indéniablement en faveur des jeunes, avec l'anniversaire du mouvement démocratique de 1919 le 4 mai et la venue de Gorbatchev au milieu du mois.

Réconciliation et guerre civile

Michel Aoun était un rival de Geagea. Mais il était aussi premier ministre et chef des forces armées. Rien de tel qu'un deuil national pour faire le deuil des rivalités passées. Au cours de la cérémonie principale à la mémoire du général assassiné, le premier ministre autoproclamé Samir Geagea s'est ainsi affiché aux côtés de nombreux généraux et politiciens anciennement soutiens de Aoun. Maintenant qu'il a pris la tête d'un des deux gouvernements libanais, il lui faut d'autres fondations que les seuls phalangistes et forces libanaises. Le rapprochement avec les généraux est permis par l'assurance que l'armée ne sera pas mise sous la tutelle des forces libanaises malgré le fait que les deux organisations partagent désormais le même chef.

Outre les Aounistes, Geagea a aussi invité Dany Chamoun à l'évènement. Ce dernier est le chef du parti national-libéral, dont les milices ont été désarmées quasiment dix ans plus tôt par les Forces Libanaises. Cette invitation est l'occasion d'une manifestation de collaboration entre les deux hommes. Geagea a besoin d'alliés, et associer Chamoun au pouvoir est une des seules cartes qu'il lui reste. Quasiment tous les autres mouvements nationalistes libanais sont trempés dans la collaboration avec l'état hébreu, qui reste pour le moment une opprobre insurmontable.

Cette quête d'alliés se fait également à l'étranger. L'Irak fournit bien des armes au camp nationaliste, mais ce ne sera pas suffisant pour espérer plus. Chamoun, grand libéral disposant d'un carnet d'adresses particulièrement fourni en Europe de l'Ouest et aux Etats-Unis, est ici un grand atout pour relayer le discours anti-syrien dans l'espoir sans doute vain de modeler l'opinion publique occidentale. Plus discrètement, par un obscur montage fiscal passant par divers îles des Caraïbes, le jeune Loïc Rocard, tout juste 17 ans, s'est vu acquérir une magnifique villa chypriote. Sans aucun doute que son père trouvera dans la générosité du bon Liban une raison de poursuivre sa lutte contre la nomination du ministre des affaires étrangères Roland Dumas, ami de Hafez al-Assad.

Geagea et Chamoun

TCHECOSLOVAQUIE
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Evènement

La violence de la répression Polonaise choque les Tchécoslovaques qui allument des bougies en signe de protestation. Cette désobéissance pacifique se transforme très vite en mobilisation et en manifestation. Plusieurs milliers de personnes descendent dans les rues de Prague et de Bratislava pour réclamer "liberté" et "démocratie". Fait marquant, à peine libéré de prison le dissident, le célébré dramaturge Vaclav Havel se trouve au sein des cortèges.

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Hongrie
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Suite aux grandes manifestions de Miskolc et de Székesfehérvár, le premier ministre Miklós Németh accepte le principe d’une “transition graduelle” vers le multipartisme, à condition que les nouveaux partis acceptent le socialisme. Ainsi il est décidé de mettre en place des élections avant la fin de l’année 1989 avec ce principe comme nouveauté.

Entretemps, la Hongrie a aussi validé la destruction de 200 km dans le Rideau de fer créant par conséquent une brèche dans l’hermétique frontière. Cette décision lourde de sens a été prise afin d’échapper à une coûteuse rénovation de la frontière, qui est en très mauvais état. Très vite l’information se propage dans le pays et dans les proches voisins communiste de la Hongrie. Il est désormais possible d’accéder à l’Autriche et à l’eldorado capitaliste.

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE ALLEMANDE
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Les soubresauts de ses partenaires du Pacte de Varsovie inquiètent fortement l’establishment est allemande. Des rapports de la Stasi informe le président Erich Honecker que plusieurs rassemblements spontanés en lieu à Berlin. Les services ne dénombrent pas moins de 20 000 personnes qui participe à des marches silencieuses en soutien aux victimes de la répression polonaise.

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ROUMANIE
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Evènement

De peur que l’élan réformateur atteignent la Roumanie communiste, Nicolae Ceaușescu signe l’ordre d’emprisonnement des dissidents au régime. La Securitate se met en ordre de bataille et procède dans tout le pays à des arrestations. L’incroyable efficacité de cette police secrète a permis en 24h l’enfermement de près de 400 personnes, menaçant l’ordre publique roumain. Ils seront tous inculpés pour « parasitisme ». Cela ne s'arrête pas là et dans les jours à venir des opérations d'harcèlement, de menace et de « passage à tabac » seront menées pour dissuader toute opposition de manifester.

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Au début du mois de mai 1989, la Chine est toujours en ébullition. Dans la rue, les grands rassemblements d'étudiants se poursuivent et les propos hostiles à Deng Xiaoping et, plus largement, aux élites corrompues ne sont pas rares. Dans le même temps, de nombreux journalistes étrangers affluent dans la capitale chinoise, attirés par le mouvement de Tian'anmen tout autant que par la prochaine visite du numéro 1 soviétique.

A la tête du Parti, Zhao Ziyang se donne pour objectif d'apaiser la situation et d'obtenir une accalmie, au moins temporaire, le temps de la visite de Mikhail Gorbatchev. S'il échoue, le petit timonier risque de lui retirer son appui, ce qui précipiterait sa chute. Quant aux conservateurs, ils sont loin d'avoir dits leur dernier et, en interne, le Premier ministre Li Peng continue de s'opposer à la ligné réformatrice et conciliante du secrétaire général du Parti : pour lui aucune négociation ne doit être engagée avec les représentants des manifestants et l'ordre rétabli au plus vite.

Ces divisions au sommet du pouvoir rendent difficilement lisible la situation au niveau national. Ainsi, si les manifestations ne sont pas dispersés à Pékin et que les heurts demeurent très rares malgré les foules en présence, la situation est toute autre à Shanghai, où le maire, le conservateur Jiang Zemin, tient sa ville d'une main de fer et fait suspendre la publication de périodiques soutenant les revendications libérales.

A Pékin des contacts sont néanmoins établis entre les hommes de Zhao Ziyang et des représentants des étudiants, parlant au nom d'un comité chargé de coordonner le mouvement et de centraliser les revendications. Au total une dizaine de revendications principales qui peuvent se résumer en quelques points saillants sont publiées dans un communiqué :

-"démocratisation" de la vie politique ;
-liberté d'expression ;
-réhabilitation de Hu Yaobang ;
-lutte contre la corruption.

Dans le même temps, Zhao Ziyang fait preuve dans ses déclarations de son ouverture à la négociation et prend garde à ne pas braquer les étudiants, qu'il va même jusqu'à qualifier de "patriotes chinois". Dans un autre discours le secrétaire général du PCC appelle également au lancement d'une grande campagne contre la corruption, y compris en enquêtant sur la richesse des familles des plus hauts dignitaires. Sur le terrain les contestataires maintiennent néanmoins la pression et le 4 mai ce sont plus de 300 000 personnes qui défilent dans le calme à Pékin. Malgré cela Deng Xiaoping ne retire pas son appui à Zhao Ziyang, malgré la multiplication des attaques du camp conservateur contre le secrétaire général.

Le 13 mai, à la surprise générale, un accord provisoire est finalement trouvé entre des représentants du mouvement étudiant et les négociateurs de Zhao Ziyang. La place Tian'anmen sera évacuée le temps de la visite de Mikhail Gorbatchev à Pékin afin que celle-ci se passe au mieux. Cet accord est toutefois conditionné à l'ouverture (après la visite de Gorbatchev) de négociations entre des représentants des étudiants et du Parti afin de discuter d'une relance des réformes politiques et de tenter de se mettre d'accord sur un certain nombre de points qui pourraient satisfaire les protestataires ainsi que les tenants d'une ligne réformatrice au sein du PCC. La ligne de crête est très serrée mais pour Zhao Ziyang un accord est possible...

En attendant les étudiants ne reprennent pas pour autant le chemin des cours et la grève se poursuit. D'autant plus que le soutien de la population pékinoise au mouvement s'intensifie : fait notable, de plus en plus d'ouvriers des usines de la capitale, organisés par établissement, se joignent aux étudiants et participent aux cortèges et aux sit-in de la place Tian'anmen, le tout dans l'ordre et sans heurts. Pour éviter que l'incendie ne prenne également du côté du monde ouvrier, Li Peng et Zhao Ziyang visitent les aciéries de la capitale pour rencontrer des travailleurs et écouter leurs doléances (dénonciation de la corruption, de l'inflation...). Des délégations d'ouvriers triés sur le volet par les syndicats officiels sont même reçus au Palais du Peuple par le secrétaire général du PCC et le Premier ministre.

Du Rififi à Varsovie :


Les nouvelles d'Europe de l'est et du pacte de Varsovie sont mauvaises. Le gouvernent polonais a massacré plus de 400 personnes, ce qui est une catastrophe au vu de la situation politique actuelle du socialisme.

Pour Gorbatchev, les agissements polonais sont un scandale sans nom. En interne, lors des réunions avec le Conseil des Ministres il évoque "une abominable action politique digne des pires heures de notre histoire" et "une erreur fatale pour la Pologne et peut-être plus encore". Il est évident que le communiqué public envoyé à Varsovie et qui sera, on le sait très bien a Moscou, partagé largement avec la société polonaise et le monde entier est bien plus tiède. Moscou se contente de desapprouver les methodes de maintien de l'ordre de la Pologne et de son gouvernement, et encourage a un retour au calme.

Il faut dire que l'Union soviétique fait désormais face a une vague de mobilisation de Prague à Bucarest, en passant par Berlin et sans même compter les soutiens des pays de l'OTAN, toujours avides de critique.

La décision est prise par Moscou de ne rien faire. Gorbatchev dénonce toute mesure de répression. L'état major de l'Armee rouge, déjà fortement vexée de par les accusations médiatiques sur un fiasco en Afghanistan puis accusée de meurtre en RSS de Géorgie commence à en avoir sérieusement assez d'être méprisée par le pouvoir. Plusieurs membres éminents du ministère de l'intérieur sont également, en privé toujours, fortement critiques de Gorbatchev qui est perçu comme un idiot. Dans certains messes des casernes soviétiques, on trinque à la répression de Varsovie...

Les demandes de l'Armée rouge de renforcer l'état d'alerte des troupes dans le Pacte ou même d'augmenter la présence militaire sont systématiquement refusées par Gorbatchev et ses alliés, qui détiennent les clefs du pouvoir politique.

Peut-être plus inquiétant encore que tout ce qui a été mentionné, le puissant KGB enquête sur des groupuscules étudiants qui seraient enclins à organiser des manifestations de soutien aux insurgés polonais, et une dizaine d'arrestations sont faites. Toutes les facultés sont touchées, sauf la faculté de droit de Moscou qui est bien évidemment remplie de pantins, et n'inquiète pas le pouvoir.

IRAN
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C'est après un séjour à l'hôpital de près d'une semaine dû à une hémorragie interne que le drame toucha la République Islamique: Ayatollah Khomeini était décédé.

Dans son titre officiel comme dans les faits, c'était devenu le père de la révolution contre le Shah puis de l'instauration de la théocratie, dans une décennie difficile et tumultueuse entre prise d'otages à l'ambassade Américaine et guerre contre l'Irak. Mais malgré tout, la République Islamique a fêté ses 10 ans, et de beaux jours règnent pour l'Iran.

A sa place de Guide Suprême succède Ali Khamenei plutôt que Hossein Ali Montazeri, ce dernier qui avait été désigné comme le successeur officiel mais ayant été écarté par l'Ayatollah dû à ses critiques grandissantes du régime. Ainsi, le nouveau Guide Suprême assure une continuité et loyauté totale aux principes de la révolution, représentant pour beaucoup d'analystes l'aile "dure" du régime.

République populaire de Chine

A l'orée du mois de juillet 1989, la République Populaire de Chine se trouve dans une situation complexe.

A la fin du mois de mai 1989, la visite du Premier secrétaire soviétique, Mr Gorbatchev, a été un franc succès. Grâce à la médiation de Zhao Ziyang, la place Tian'anmen s'est vidée pour quelques jours de ses occupants et le séjour de Gorbi à Pékin a pu se dérouler comme prévu. Au programme la visite de certains lieux emblématiques de la capitale chinoise et, naturellement, des réunions au sommet avec les dirigeants de la RPC, au premier rang desquels Deng Xiaoping qui a pu discuter de longues heures le patron de l'URSS. L'évènement n'est pas anodin puisque c'est la première fois depuis les années 1960 que les numéros uns soviétique et chinois se rencontraient personnellement. Si aucune décision importante n'a été prise à l'issue de ce sommet, le symbole est là et l'on peut dire que le dialogue et la coopération entre les deux plus grandes puissances communistes du monde a bel et bien repris, comme l'ont relevé les nombreux journalistes étrangers présents à Pékin pour couvrir l'évènement.

Le succès de la visite de Mr Gorbatchev apparaît incontestablement comme une victoire pour Zhao Ziyang, dont la médiation a permis d'assurer le calme dans la capitale tout au long du sommet sino-soviétique. De ce fait, Deng Xiaoping décide de maintenir son appui au Secrétaire général du Parti et à sa politique de conciliation.

Une fois Gorbatchev parti, la place Tian'anmen a rapidement été réoccupée par les étudiants, ce à quoi la Police armée du peuple ne s'est pas opposée, conformément aux engagements de Zhao Ziyang. De nouvelles grandes manifestations ont également eu lieu mais, globalement la situation reste calme et les autorités ne jouent pas la provocation, au grand dam de la clique conservatrice de Li Peng. Dans la foulée, le début du mois a été marqué par l'ouverture d'une sorte de "table ronde" réunissant des délégués de la coordination du mouvement étudiant et Zhao Ziyang et son équipe. Les discussions se sont focalisées autour de quelques points autour desquels les "réformistes" du Parti et les étudiants (du moins les plus modérés) peuvent s'entendre :

- autorisation de candidatures indépendantes (mais sans multipartisme) aux élections de l'Assemblée nationale populaire et aux élections locales ;
- renforcement du rôle de l'Assemblée nationale populaire et de la "séparation" entre le Parti et l’État (afin de mieux répartir les tâches entre ces deux instances) ;
- liberté d'association et d'expression, dans le respect de la "légalité socialiste" ;
- lancement d'une véritable campagne de lutte contre la corruption ;
- réhabilitation de Hu Yaobang ;

Des éléments plus concrets ont également été abordés, comme la revalorisation des bourses pour faire face à la vie chère. Sur ces différents points, l'aile réformatrice du Parti est prête à avancer, mais Deng Xiaoping reste méfiant et ne donne pour l'heure pas à Zhao Ziyang l'autorisation de s'engager irrévocablement sur ces différents points... visiblement l'empereur rouge veut gagner du temps et compte sur l'essoufflement du mouvement. Dans le même temps des rencontres séparées ont lieu avec des représentants du monde ouvrier sélectionnés par les syndicats officiels. Dans ce cas les discussions ne portent pas sur la réforme politique, mais uniquement sur des mesures économiques en faveur des classes laborieuses, confrontées à l'inflation et à un relatif ralentissement économique.

A partir de la fin du mois de juin et du début de mois de juillet, le mouvement étudiant semble se trouver dans une relative impasse. Rassurés par l'attitude ouverte de Zhao Ziyang et ses promesses de réforme et conscients que pousser l'épreuve de force trop loin pourrait provoquer un retour en force des conservateurs, les étudiants les plus modérés commencent à quitter à bas bruit le mouvement qui s'essouffle de jour en jour. Celui-ci est également miné par les divisions internes et le manque de coordination : chacun porte ses propres revendications et aucune structure centralisée n'émerge véritablement.

Au début du mois de juillet l'essoufflement du mouvement est patent, même si des rencontres ponctuelles ont encore lieu entre Zhao Zoyang et des représentants étudiants. Dans ses déclarations, le Secrétaire général du Parti promet une relance de la réforme politique dans les mois à venir, sans s'engager sur un calendrier ni sur un catalogue de mesures précis. Devant cette impression que les négociations n'ont servi à rien, à part à gagner du temps, la frange la plus radicale des étudiants décide de poursuivre l'occupation de la place Tian'anmen et les plus déterminés engagent une grève de la faim...

Au sommet du pouvoir, Deng Xiaoping s'impatiente : même s'il s'est largement essoufflé, le mouvement étudiant persiste toujours et l'ordre n'est pas encore totalement revenu sur la place Tian'anmen et dans les facs. De plus, les promesses, mêmes très vagues de Zhao Ziyang l'inquiètent : celles-ci ont certes permis d'éviter l'explosion mais qui sait jusqu'où pourrait aller un processus de réforme politique si celui-ci était mal mené... A la tête du Parti on note également que la contestation ne s'est finalement pas vraiment diffusée au-delà des milieux étudiants des villes, et pas du tout dans les campagnes, ce qui est plutôt rassurant.

Dans ce contexte, Deng Xiaoping autorise un premier serrage de vis : un éditorial attaquant sans concession la fraction la plus radicale des contestataires (et notamment les grévistes de la faim) paraît dans Le Quotidien du Peuple début juillet et la présence de la Police armée du Peuple autour de la Place Tian'anmen est renforcée. Pour le maître de la Chine hors de question de tolérer une occupation permanente du cœur de la capitale par des grévistes de la faim : le Parti a déjà accordé trop d'attention à ces fauteurs de troubles, qui seront évacués manu militari si Zhao Ziyang n'obtient pas leur départ volontaire d'ici la fin juillet...

La Police armée du Peuple fait face aux contestataires

Estados Unidos Mexicanos

Le président du Mexique Carlos Salinas de Gortaria a déposé la demande officielle à Ottawa et à Washington D.C afin de faire partie intégrante du traité de libre-échange canado-américain signé plus tôt dans l’année. Le traité de libre-échange canado-américain, qui a pris près de 10 ans de négociation serrée entre le Canada et les États-Unis, est considéré par les économistes comme étant d’un des plus importants et considérables traités économiques de ce siècle, améliorant considérablement l’intégration économique nord-américaine. L’addition du Mexique ferait de l’Amérique du Nord la plus grande région de libre-échange au monde, après l’Europe.

Les problèmes sont importants toutefois pour le Mexique. Le pays est largement à la traîne niveau réglementations en tout genre et son adhésion au traité de libre-échange nord-américain serait un défi considérable pour l’administration mexicaine qui devrait les changer de fonte en comble. De plus, le droit du travail et les conditions ne sont pas du tout au même niveau que le Canada et les États-Unis. Il s’agit toutefois d’une opportunité, surtout pour Washington D.C : l’adhésion du Mexique au traité de libre-échange ne manquerait pas d’élever le niveau de vie dans le pays, ce qui équivaudrait certainement à une diminution de l’immigration illégale venant de sa frontière sud.

HONGRIE
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C'est une toute nouvelle direction que prend la Hongrie pour son futur. Les réformateurs du Parti Socialiste Ouvrier Hongrois l'ont emporté sur les conservateurs. Les autorités ayant qualifié, en Juin 1989, l'insurrection de Budapest comme un "soulèvement populaire" et non une "contre-révolution", celles-ci s'étaient disposées à entendre les revendications des manifestants, dans la continuité de tout ce qu'avait entrepris le premier ministre depuis Juin avec l'ouverture de la frontière avec l'Autriche. Il avait aussi réhabilité Imre Nagy et les victimes de ce soulèvement.

Et c'est ce mois-ci, en Octobre 1989, que le Parti Socialiste Ouvrier Hongrois a tout simplement décidé de sa propre dissolution, enterrant le régime communiste pour laisser place à la république. Des élections multipartites sont prévus pour le début de l'an prochain. La fin d'une époque...

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE ALLEMANDE
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La situation est catastrophique en Allemagne de l'Est. Alors qu'une émigration massive des Est-Allemands vers l'Ouest se produisait par la brèche dans le rideau de fer en Hongrie, les manifestations se sont multipliées partout dans le pays, alors que plus d'une centaine de milliers de manifestants se sont rassemblés à Leipzig. Le pays plonge peu à peu dans le chaos entre manifestations pour la démocratie et marches silencieuses. Une situation ubuesque alors qu'en même temps se déroulait, avec invitation de Gorbatchev, la parade du 40ème anniversaire de la RDA, celle-ci étroitement sécurisée.

Les relations sont froides entre Honecker et Gorbachev, ce dernier ayant désapprouvé les méthodes de gestion Polonaise des manifestations. Mais la position de Honecker se fragilise, tout comme la survie du régime... A choisir entre continuer sur la ligne de Gorbachev et sombrer dans les no-names de l'Histoire, ou tenter le tout pour le tout pour sauver la DDR, Honecker a choisi la seconde option...

Alors que tout le monde s'attendait à une résignation de sa part, Honecker a prononcé un discours virulent envers les manifestations, et engagé des mesures qu'il a qualifié "d'extrême urgence": fermeture de la frontière avec la Hongrie, autorisation de l'armée à tirer sur les manifestants à balles réelles, et mise en place par la Stasi d'arrestations des hooligans, criminels et "autres perturbateurs d'extrême droite".

La mise en place de ce plan par la Stasi est cependant plus extrême que ce que les médias nationaux affirment: dénommé "Plan X" et fruit de l'ingénierie diabolique du chef de la Stasi Erich Mielke, cette vague d'arrestations a pour objectif l'incarcération de près d'une centaine de milliers de perturbateurs dans des camps d'internements situés partout dans le pays. Un plan Stalinien dans la violation totale des droits de l'homme.

La situation dégénère à vue: l'autorisation de tirer sur les manifestants a été donnée à Leipzig, alors qu'un bilan sanglant de 30 morts et quelques centaines de blessés s'élève. Loin de ralentir la contestation, celle-ci n'a fait que être dopée alors que de plus en plus de citoyens rejoignent la rue et participent aux marches silencieuses. Pire encore, à la connaissance des ordres donnés par Honecker, de nombreux officiers de police et militaires refusent d'obéir aux ordres.

La situation échappe à Honecker, qui demande désormais directement de l'aide aux officiers généraux et colonels soviétiques stationnés sur place, pour palier au manque d'obéissance de ses propres hommes. L'impopularité du secrétaire général grandit au sein du gouvernement, et il est clair que sans soutien Soviétique immédiat, son mandat ne survivra pas au mois de Novembre.

MONDE (CHINE/TIBET)
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Le Prix Nobel de la Paix 1989 s'est vue être décernée à Tenzin Gyatso, 14e Dalaï-Lama et chef du gouvernement Tibétain en exil, accordée à lui pour sa lutte non-violente pour l'indépendance du Tibet. La relative libéralisation de la presse et de la liberté d'expression conduite par la gouvernance Chinoise, suite aux récentes manifestations s'étant déroulée en cours d'année pour le pays, a permis la circulation de cette information certaines sphères étudiantes et populaires Chinoises, certains apprenant au passage ce qu'est un Prix Nobel. Une information qui pourrait très bien compromettre l'unité Chinoise...

Commonwealth
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La 11ème réunion du Commonwealth s’est tenue à Kuala Lumpur en Malaisie. Cela fut l’occasion pour cette organisation d’être sur le devant de la scène, avec l’approbation à l’unanimité de sanctions économiques à l’encontre de l’Afrique du Sud. En outre, il fut réaffirmé que l’embargo sur les armes mise en place en 1977 par l’ONU sera strictement respecté par l’ensemble des membres du Commonwealth. Cette décision est symbolique à la vue de l’état moribond du régime sud-africain de l’apartheid. La postérité dira que cet acte n’a été rendu possible que par l’incroyable travail du Premier Ministre canadien Mulroney dont les talents de diplomate ont su convaincre madame Thatcher. Cette dernière étant complètement contre des sanctions qui selon elle nuirait beaucoup plus aux Sud-Africains noirs que leurs rendraient services.

TCHECOSLOVAQUIE
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Evènement

Entre la menace d'une répression sanglante à l'image du voisin Est-Allemand, et l'aspiration d'un peuple à la liberté à l'image du voisin Hongrois, le peuple Tchécoslovaque a abandonné ses peines et ses peurs pour suivre le chemin Hongrois et refuser la tyrannie communiste. Débutant par une manifestation de 15 000 étudiants dispersée par la police, le mouvement Tchécoslovaque grandit aussitôt en une fulgurante force de près de 800 000 manifestants, déterminés à faire tomber le gouvernement de manière pacifique. Lors de ces évènements dénommés "Révolution de Velours", la mobilisation fut si intense que s'enchaîna la démission du secrétaire général à la solde de Moscou, suivi par une annonce officielle du gouvernement d'abolition du rôle du parti communiste en tant que chef d'état et de la nation, légalisant de facto le multipartisme. La fin d'une ère...

BULGARIE
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Il suffit d'une pollution au chlore pour que le peuple Bulgare se réveille à son tour et déstabilise le gouvernement. Le vieux Todor Jivkov, président du conseil d'état et décrédibilisé par rapport à la nouvelle garde réformatrice du parti, fut alors forcé à la démission par une révolution de palais sous l'impulsion de Petar Mladenov, jeune et dynamique. Et première mesure du nouveau président: suppression de la censure. Autant dire que la transition démocratique de la Bulgarie devient, elle aussi, inévitable...

REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE ALLEMANDE
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Alors que beaucoup du gouvernement pensaient pouvoir orchestrer la chute de Honecker et espérer un discrédit total du secrétaire général par la désapprobation de l'usage de la violence par Gorby, l'impensable s'est produit: le Commandement des Forces Soviétiques Occidentales (CFSO, l'armée Soviétique d'occupation de la RDA), rassemblant un effectif total de près de 300 000 hommes, a agit en totale autonomie et désobéissance du secrétaire général Gorbatchev pour porter assistance à la répression du camarade Honecker!

C'est sous la pression d'une armée d'occupation redoutablement efficace que les forces gouvernementales et le peuple se sont comme pliés à la volonté de Honecker: le "Plan X" et la campagne anti-manifestation menée conjointement par la Stasi et le CFSO ont permis l'arrestation et la mise hors d'état de nuire de quelques dizaines de milliers de suspects. Le bilan humain est lourd alors que les heurts avec les manifestants et les arrestations font cumuler le nombre de blessés en milliers. Les soucis logistiques du "Plan X" ont très vite été dévoilées au grand jour, alors que les stades du pays ont été reconverties en prison à ciel ouvert.

Les évènements de RDA, d'une violence inouïe, suscitent l'indignation partout dans le globe et plonge le monde entier en danger. Gorbatchev perdrait-t-il la main sur l'URSS? Les réponses Occidentales et/ou Soviétiques vont-ils faire dégénérer la situation en une catastrophe mondiale? Les yeux sont rivés sur le Kremlin...

EUROPE DE L'EST
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Evènement

Le monde change à une allure folle, en particulier en Europe de l'Est. Les pays de l'est récemment libérés du joug communiste regardent avec peur leurs voisins Est-Allemands, Polonais et Roumains, encore sous contrôle de dictateurs ou de junte sanguinaires. La tension augmente dangereusement dans cette région, alors que la Révolution de Velours a contraint la RDA à la fermeture totale de ses frontières avec la Tchéquie, rangeant pas moins de dizaines de milliers de soldats le long de la frontière. Climat propice à des incidents migratoires ou frontaliers...

La collaboration des troupes Soviétiques avec le tyrannique Honecker est soulignée dans tout les médias de ce nouveau monde libre, alors que l'attention des manifestants se portent désormais sur les troupes et occupants Soviétiques encore présent en territoire libre. Dans ces pays, le sentiment antisoviétique grandit. Des casernes et des bases militaires Soviétiques se voient entourées de manifestants pacifistes, mais de plus en plus verbalement hostile, huant aux soldats, les insultant et leur ordonnant de "rentrer chez eux". C'est en Hongrie, victime de l'insurrection de Budapest, que cette contestation s'est le plus développée, alors que un rassemblement à près de 100 000 personnes à Budapest a réclamé le départ immédiat des troupes Russes et la sortie du Pacte de Varsovie.

Le chaos

Depuis plusieurs mois, des parlementaires libanais négocient en Arabie Saoudite, dans le but d'établir un accord de résolution du conflit. Si la mort du général Aoun, opposant non caché à un accord de paix, a semblé un temps faciliter les choses, le ralliement de Dany Chamoun au régime de Geagea a mis fin aux espoirs de résolution rapide du conflit. En effet, avec Chamoun est venu le parti de ce dernier dans l'escarcelle d'un des deux régimes fratricides, alors même que les membres de ce parti constituaient la première force politique du parlement en fonction (élu il y a plus de 10 ans). Les discussions de Taef ont donc bidé, et ce alors même que les combats atteignent une intensité majuscule.

La guerre de libération lancée par Aoun contre les Syriens fait face à une puissante opposition, notamment au vu de la supériorité matérielle des Assadistes comparée aux Libanais. La continuation des combats n'a pu se limiter à des poches mineures, et les combats font désormais à nouveau rage au coeur même de Beyrouth. Un cinéma qu'on pensait révolu mais qui reste encore et toujours l'actualité du peuple libanais. Alors que Chrétiens et Sunnites s'affrontent, les Sunnites se retrouvent également à s'affronter avec des troupes du Hezbollah dans ce qui s'apparente à un conflit pour la reconnaissance des Chiites comme une faction puissante sur l'échiquier libanais. Le même Hezbollah a d'ailleurs profité des commémorations de la mort du Guide suprême iranien pour organiser une manifestation de force, rassemblant 15 000 manifestants au nez et à la barbe des Syriens et des Israéliens. Dans tout ce chaos, c'est bien le peuple qui trinque. Par milliers des habitants de Beyrouth quittent la ville pour s'installer ailleurs. Généralement d'autres villes du Liban, mais les plus riches (généralement chrétiens) s'exilent en nombre à Chypre et en Occident.

Beyrouth est redevenue une arène dans laquelle chrétiens, sunnites et chiites s'affrontent, et derrière eux se dessine en filigrane une lutte d'influence féroce entre Damas, Bagdad et Téhéran. L'Occident, autrefois si préoccupé de la question libanaise, a tourné son regard vers l'Europe de l'Est, et le Liban marche seul. La souffrance des Blancs est bien plus impactante maintenant que l'histoire touche à son terme. Toujours est-il que Beyrouth brûle, et que sans soutiens étrangers la Syrie finira un jour ou l'autre par l'emporter. Pour le gouvernement de Geagea, farouchement anti-syrien, les barrières mentales s'estompent peu à peu. Face à la satellisation damascène, peut-être bien que Tel-Aviv n'est pas si diabolique...

Des miliciens chrétiens à Beyrouth

Décembre 1989 :

L'hydre soviétique est restée calme tout au long de l'année. Le Secrétaire Général continue ses politiques de libéralisation politique, et soutient à demi-mot les éléments réactionnaires en Europe, notamment en Hongrie. L'immobilisme soviétique cache en réalité un profond malaise au sein de l'appareil d'Etat.

D'un côté, les libéraux menés par Gorbatchev voient d'un bon oeil les mesures prises par les Hongrois et leurs amis. L'ouverture économique promue par la République Populaire de Chine se voit également être reprise dans les discours de la clique de Gorbatchev comme un succès ayant élevé le niveau de vie des chinois en quelques années, et participé à la paix en Asie.

De l'autre, les durs, qui considèrent que ces mesures sont dangereuses pour le maintien de l'Union Soviétique, la sécurité nationale, et la pérennité du modèle du socialisme soviétique. Comme ils peuvent le constater, partout où des élections libres sur le modèle occidental sont organisées, les partis capitalistes avançant à contre-courant de la ligne officielle marxiste-léniniste font des scores faramineux, voir remportent les élections.

Symbole des tensions entre les deux camps soviétiques, en Allemagne de l'Est l'Armée Rouge participe à la répression de Honecker, alors que Gorbatchev n'en a pas donné l'ordre. Ce dernier vient en effet directement du Ministère de la Défense d'Union Soviétique et de Dmitry Yazov en personne. Face au fait accompli, Gorbatchev fulmine, mais ne peut pas ouvertement et publiquement dénoncer les actions du Ministère de la Défense sans mettre en danger l'unité du gouvernement et du PCUS.

Profitant des largesses accordées par l'immobilisme et l'effondrement de l'autorité du Secrétaire Général, le puissant KGB et l'Armée Rouge s'associent, tant bien que mal au vu des dissensions entre ces deux factions, pour mettre en place de discrets plans d'action. Il reste quelques régimes alliés en Europe : La Pologne, l'Allemagne,la Roumanie et la Bulgarie en premier lieu. Dans les deux premières, des actions de soutien officieuses aux gouvernements populaires sont formulées par des officiers de l'Armée Rouge. En Roumanie, le KGB prépare la Securitas à la protection du régime et de son chef, Nicolae Ceaușescu. Les informations sur de potentielles rébellions sont entièrement partagées à la Roumanie, et celle-ci est assurée du soutien armé de l'Union Soviétique dans la protection du régime. En Bulgarie, le soutien est moins puissant, et si le régime de Petar Mladenov est vu comme un allié, celui-ci est suspecté par le KGB d'être un libéral en cachette.

En Union Soviétique même, les nouvelles de l'Ouest sont contenues tant bien que mal. Quelques petites grappes de manifestants sont rapidement arrêtés ici et là, et surtout les forces armées et navales d'Union Soviétique organisent des manoeuvres, destinées à l'Occident et au mortifère OTAN afin de prouver la vivacité défensive de l'Union en cas d'attaque sur elle-même ou bien une République-soeur.