[V1919] Revue de presse
+2
Skorm123
Sirda
6 participants
Chacun son Pays - le forum :: Archives du jeu :: Accéder aux archives :: Archives 2021 :: V1919 (7 juillet - 17 janvier)
Page 2 sur 3
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Re: [V1919] Revue de presse
Utyi a écrit:Événement, Économie, Europe
Le cours de la bourse est régulièrement secoué depuis la fin de la guerre, avec différentes paniques dues au putsch de Kapp et l’occupation de la Rhénanie, la marche soviétique sur les champs pétrolifère de l'Iran, les diverses révolutions de palais en Roumanie, mais la guerre civile italienne qui vient d'exploser au grand jour dépasse de loin la simple panique suivie d'une confiance rétablie en quelques semaines. En effet, contrairement aux autres événements, cette guerre semble partie pour durer, et rétrospectivement, couve depuis déjà bien longtemps. Ce qui repousse les perspectives de reprise de la bourse.
L'Union monétaire latine, que la France, lucide, a dénoncé unilatéralement, vient d'imploser. Déjà moribonde depuis le départ français, et à vrai dire depuis 1914, tous les membres se sont retirés dans la panique, ce qui permet à ces pays de produire des billets en papier et de dévaluer librement. Attention cependant aux poussés inflationnistes qui en découlent, tout comme un possible effondrement total du commerce méditerranéen déjà bien amoché par la guerre civile italienne.
En effet la survenue d'une guerre en plein milieu de cette mer, conjugué au ralentissement de la production économique italienne (avec les grèves a répétition ou les journées d'insurrection) pose de sérieux problèmes commerciaux, et donc économiques, à la France, la Yougoslavie, la Grèce, l'Espagne, l’Autriche, la Suisse partenaires commerciaux ou voisins, mais aussi le Royaume-Uni, dont la route des Indes est en danger, les États Unis, exportateurs et créanciers de tous ce monde, ainsi que l'Allemagne aux dettes colossales envers certains de ces pays.
Tout cela est bien sur propice à la radicalisation politique dans ces pays autour de l'Italie.
Résumé: Krach Boursier suite à la guerre civile italienne, Implosion de l'Union Latine, Perturbation du commerce en méditerranée, en bref, terrain favorable à la radicalisation.
Sirda- Modérateur
- Messages : 2622
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: [V1919] Revue de presse
Sirda a écrit:Royaume-Uni
Brève
Evènement
Affaires irakiennes :
Probabilité de succès : 80% ; jet de dés : 9
Alors que Londres ne semblait pas totalement défavorable à la proclamation d’un royaume du Kurdistan par Mahmoud Barzandji, la position britannique a soudainement changé avec l’évolution de la situation en Anatolie. En effet, la création d’une région autonome kurde, sous la houlette de la nouvelle République socialiste fédérale d’Anatolie et avec un fort soutien de l’Union soviétique, fait craindre aux autorités britanniques une alliance plus large entre Moscou et les Kurdes. Prenant les devants, l’armée britannique s’est déployée dans la région de Souleimaniye et a maté la révolte kurde qui s’y était déclarée. Plusieurs dizaines de soldats kurdes ont été tués, tandis que la British Army ne souffre que de quelques pertes. Mahmoud Barzandji, pour sa part, a pris la fuite et s’est réfugié dans les montagnes kurdes plus au nord, sans que le Royaume-Uni ne parvienne à mettre la main dessus. Si la situation en Irak semble stabilisée, et la menace kurde pour l’instant écartée, chez les chefs tribaux, l’on commence à regarder Moscou avec de plus en plus d’intérêt : si la Russie est parvenue à permettre aux frères d’Anatolie de posséder leur propre région autonome, pourquoi n’en ferait-elle pas autant en Iran, en Irak et en Syrie ? Certes, ils restent plutôt hostiles au communisme et au socialisme, mais les soviétiques apparaissent de plus en plus comme un moyen de parvenir à la réalisation de l’ambition des Kurdes, avoir leur propre Etat indépendant. D’autant que les Occidentaux, après avoir soutenu un tel Etat indépendant kurde en Turquie lors du Traité de Sèvres, semblent bien moins intéressés depuis par la question kurde.
Affaires égyptiennes :
Exerçant un protectorat depuis plusieurs décennies sur l’ancien royaume des Pharaons, Londres est confrontée depuis quelques années à la montée du nationalisme égyptien – dont la révolution de 1919 en fut l’un des exemples les plus marquants – et à une volonté de plus en plus importante de la part du gouvernement d’accroître son autonomie, voire d’enfin accéder à l’indépendance. A ce sujet, des négociations durent depuis plusieurs mois mais semblent dans une impasse totale, Le Caire étant bien trop gourmande aux yeux de Londres qui souhaite maintenir son influence militaire et politique dans la région, stratégique du fait du canal de Suez. Face à cette situation, le gouvernement de Stanley Baldwin a décidé de prendre les devants et de piéger le gouvernement égyptien. En effet, par voie de communiqué, le Royaume-Uni déclare reconnaître unilatéralement l’indépendance du Royaume d’Egypte et la fin du protectorat, tout en s’octroyant des « domaines absolument réservés à la discrétion du Gouvernement de Sa Majesté jusqu’à ce qu’il soit possible, par des discussions libres et des arrangements amicaux des deux côtés, de conclure des accords à ce sujet entre le Gouvernement de Sa Majesté et le Gouvernement d’Egypte » selon les termes de la déclaration. Ces domaines sont au nombre de quatre : la sécurité des communications de l’Empire britannique en Egypte ; la défense de l’Egypte contre les agressions étrangères ou les ingérences, directes ou indirectes ; la protection des intérêts étrangers en Egypte et la protection des minorités ; et la gestion du Soudan. Au Caire, la déclaration fait grincer des dents, tandis que s’ouvrent des débats sur la future constitution égyptienne.
Sirda- Modérateur
- Messages : 2622
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: [V1919] Revue de presse
Mirage a écrit:Yougoslavie
Brève
Evènement
Mineurs de Bor en assemblée généraleLes ondes de choc provoqués par la révolution italienne commencent à toucher les pays limitrophes. La France est intervenue militairement, la Yougoslavie, plus faible, subit. L'annonce de la proclamation de la République socialiste italienne à Milan a provoqué une vague de manifestations de la part des populations ouvrières et estudiantines. Podgorica et Skopje, au Montenegro et en Macédoine ont même connu de violentes émeutes, forçant l'intervention de la troupe, avec pour bilan une demi-douzaine de morts. Les troubles les plus importants ont eu lieu en Slovénie, développée sur le modèle tchèque au sein de l'ancienne Autriche-Hongrie par les élites locales, la petit nation frontalière de l'Italie est soumise à une instabilité difficile. Plusieurs usines sont occupées, tout comme la célèbre Université de Ljubljana où la circulation des idées radicales est importante. Le mouvement reste très spontané et peu organisé par un Parti communiste de Yougoslavie interdit depuis 1920 à l'exception de la Slovénie où des associations d'anciens combattants reprenant le modèle fasciste s'imposent au grand damne des autorités locales comme les leaders de l'insurrection et rallient avec succès les classes moyennes et ouvrières autour de mots d'ordres nationalistes et révolutionnaires. La Serbie, si elle est bien moins touchée, n'est pas exclue de l'activité révolutionnaire, la mine de cuivre de Bor devenant le lieu d'une grève massive.
Déjà échaudée par la fédéralisation et surtout le ralliement à la couronne d'anciens officiers austro-hongrois, la menace communiste fini d'ailleurs de faire sauter le couvercle de la cocotte-minute serbe. Les associations d'anciens combattants en particulier, très francophiles, s'organisent désormais en Ligues, scandant des slogans nationalistes et racistes, pour la suprématie de la Serbie martyre sur la Yougoslavie, contre le parlementarisme et le monarchie traîtresse, contre l'action traîtresse des communistes et leur soumission aux minorités. Se ralliant à l'Organisation militante unie du travail, parti politique d'extrême droite adoptant désormais ouvertement des positions inspirées du volkisme, ces Ligues jouissent d'un écho dépassant les anciens combattants, atteignant étudiants nationalistes, en concurrence avec les fascistes, petits propriétaires issus de la classe moyenne, et paysans, cette fois-ci en concurrence avec les mouvements agrariens.
L'agitation qui commence à frapper le pays profite à l'Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne (IMRO) qui milite depuis les guerres balkaniques pour le rattachement de la Macédoine à la Bulgarie. Ces militants ont décidé de déclencher une vague d'attentat dans la région, posant des bombes devant les lieux de l'administration serbe : commissariat, casernes, bureaux de l'administration. On compte plus de 70 morts à l'issue d'une semaine meurtrière censée traduire la volonté de l'IMRO de renforcer la lutte. Il est estimé que l'organisation compte environ 2500 combattants, dont les deux tiers seraient d'origine bulgare, et le dernier tiers d'origine locale.
Sirda- Modérateur
- Messages : 2622
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: [V1919] Revue de presse
Utyi a écrit:PNJ Autriche et DanemarkAutricheLes élections d'octembre 1923 sont marqués par la guerre civile italienne et la percé du GDVP (25% des voies), parti volkiste souhaitant des liens plus forts avec l'Allemagne, et ayant largement surfé sur la peur du communisme, tout en grignotant sur le CS. En même temps, le SPÖ (40% des voies), concentré à Vienne, réussi aussi a mobiliser les votes. Le CS 35% des voies), conservateurs classiques, sont pris en étaux, et même si il restent solide, se sont alliés avec le GDVP pour se rester au pouvoir, préférant le nationalisme à la sociale démocratie, isolé car assimilé à tord ou à raison au communisme.DanemarkLe Danemark vit son heure de gloire avec un Selsvig énorme gavant les rêves les plus fous des nationalistes. Ceux-ci, alliés avec la monarchie, se maintiennent pour l'instant par la gestion autocratique du roi Christian X, qui profite d'une monarchie constitutionnelle pas tout à fait codifié, et d'une énorme popularité pour maintenir les conservateurs proutant minoritaires (C, 25%) au pouvoir. Ils (C) ont vu l’émergence d'une aile droite volkiste pro-monarchie autoritaire (ils ont trouvé leur chef sous la figure du roi). Un développement particulier de ces personnes est un délire racial, de vouloir créer des danois plus "aryens" que le modèle allemand (qui s'en bat les couilles) via le sport et l'eugénisme. Cependant, cette frange, bruyante et surreprésentés par leur milices, reste minoritaire dans le parti des conservateurs, tandis que les sociaux démocrates (30%), de plus en plus républicains face à l'autocratisme du roi, dirigent une opposition largement majoritaire avec les radicaux (R, 10%) et les libéraux (V, 25%), opposition qui est de plus en plus contestataire et combative au fur et à mesure que la mémoire du plébiscite du Selsvig s’éloigne. Les 10% restant sont parasités par un parti particulariste allemand du Selsvig, surtout connu pour son obstructionnisme qui, avec les volkistes et le roi, mine la monarchie parlementaire danoise.Résumé:-Élection autrichienne, gouvernement de coalition volkiste (pro allemand) conservatrice , sociaux démocrates isolés.
-Danemark, monarchie autoritaire et naissance d'une frange racialo-hygièniste autocratique, marginalisation des sociaux-démocrates pourtant majoritaire, effritement de la démocratie
Sirda- Modérateur
- Messages : 2622
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: [V1919] Revue de presse
Mirage a écrit:Bulgarie
Brève
Evènement
La situation, comme partout en Europe, explose désormais en Bulgarie. Poussés par la peur du communisme rampant, volontiers assimilé par les milieux les plus réactionnaires du pays à l'agrarianisme de gauche pour le moment au pouvoir, par l'avancé du travail de réforme constitutionnel mené par le parti agrarien qui allait toucher à sa fin et par le montée en puissance de la réforme agraire, les nationalistes ont fini par craquer, dos au mur. Une clique d'officiers nationalistes bulgares ont mené en ce mois de d'octobre 1923 un putsch à Sofia, profitant de l'absence temporaire du premier ministre Stamboliyski. Après avoir mis aux arrêts la majorité du gouvernement, pris le contrôle du parlement, des instances démocratiques, des imprimeries et des sièges de la presse, ceux-ci ont proclamé l'état d'urgence, la suspension de la constitution, la dissolution de l'assemblée, tout cela, à la surprise général, avec le soutient du roi.
Refusant la défaite, dans le chaos suivant la prise de contrôle de Sofia par les militaires, les cadres de l'Union nationale agraire bulgare a tenu en secret un congrès à Varna, proche de la frontière roumaine où se trouve leurs alliés les plus proches, mais aussi de leurs bastions électoraux. Il y ont décidé de mener la lutte contre les forces putschistes. Stamboliyski est donc réapparu à Varna, y annonçant la formation d'un nouveau gouvernement, la plupart de ses anciens ministres ayant été arrêtés, d'union nationale afin de sauvegarder la démocratie bulgare. Celui-ci fut bientôt rejoint par des membres du parti démocrate, centriste, du parti socialiste démocrate et du parti communiste en particulier. Ce nouveau gouvernement a publié un appel aux paysans et aux ouvriers à s'organiser en milices afin de résister au coup en proclamant, dans le même coup, un Etat paysan-ouvrier, organisé en république populaire sur le modèle roumain.
L'incertitude s'empare donc du pays alors que deux camps s'opposent désormais, un regroupant l'armée, l'aristocratie et la bourgeoise, le second s'appuyant sur la paysannerie et la classe ouvrière.
Sirda- Modérateur
- Messages : 2622
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: [V1919] Revue de presse
Skorm123 a écrit:Etats-Unis d’Amérique
Brève
Evènement
Président Calvin Coolidge promulguant la loi d’immigration Johnson-ReedAlors que le contexte américain est celui d’une xénophobie de plus en plus important à travers le territoire, la législation ne peut que suivre cette xénophobie ambiante visant à diminuer le nombre de personne étrangères venant vivre une nouvelle vie aux Etats-Unis. C’est dans ce contexte que la loi Johnson-Reed est écrite notamment par le député Albert Johnson, président de la Commission de l’immigration.
Le principe de la loi est simple, elle vise à redéfinir les quotas en y acceptant les migrants des pays les plus acceptés par la population (WASP). Depuis 1900, la majorité de la population immigrée vient d’Europe du Sud et de l’Est afin de fuir la pauvreté ou la guerre touchant ces régions mais également d’Asie. La loi limite le nombre d’immigrants ayant une nationalité à 2% de la population de cette nationalité présente sur le territoire des USA en 1890. Il faut savoir que l’origine de la population américaine à particulièrement changé depuis quelques années et impacte donc beaucoup de pays. Exemple pour l’Italie : environ 200 000 italiens ont immigré annuellement aux USA dans la période 1900-1910, avec ce quota ce nombre ne serait que de 4 000 par année accepté à pénétrer aux Etats-Unis. Avec cette loi, seul 1200 asiatiques peuvent accéder annuellement aux USA. Ainsi, alors qu’ils représentent à peine 40% de l’immigration entre 1911-1920, les européens de l’ouest et du nord disposent désormais de 86% des quotas d’immigrations.
Le résultat est immédiat : les hommes sont partis de leurs pays d’origines pour s’y installer avant de faire venir leurs familles restées au pays. Avec cette loi, quasiment aucune famille ne peut être réunit. Ça a de lourdes conséquences sur les populations touchés comme les italiens, les Grecs, les Slaves et les Asiatiques et devrait mener à une haine des Etats-Unis grandissant dans ces pays via un anti-américanisme primaire. Déjà, cette loi est très critiquée au Japon qui proteste au plus haut point et un citoyen japonais a commis un seppuku à côté de l’ambassade étasunienne à Tokyo. Le Japon ne pouvant plus envoyer un seul immigrant ou quasiment au pays de l’oncle Sam, touchant donc particulièrement les femmes qui voulaient rejoindre leurs maris dans le nouveau pays.
Sirda- Modérateur
- Messages : 2622
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: [V1919] Revue de presse
Utyi a écrit:PNJ Tchécoslovaquie et événement économique anatolien
TchécoslovaquieLa démocratie tchécoslovaque est préservé. Le trio Masaryk (président), Svehla(Premier ministre), Benes (Affaire étrangères) à pu unir à la fois les nations (tchèques, slovaques,sudètes) et les classes (ouvriers (sociaux démocrates),bourgeois (aile du parti agrarien de Svehla),paysans (agrariens)), et ils ont même reçu le support des chrétiens démocrates (CSL). A vrai dire, le socialisme crypto-réformiste et nationaliste de Hlinka, tout comme le soutient tacite des partis sudètes suite aux accords germano-tchécoslovaques ayant aboutit à la libre circulation des allemands ont grandement aidé la grande union démocratique formé par le trio. Bien sûr, tout n'est pas rose: Hlinka reste un électron libre, le PCT, bien qu’ayant eu l'herbe coupé sous le pied, gravite autour des 8%, et les sudètes sont juste à peine satisfaits et auraient souhaité une intégration économique vers l’Allemagne plutôt que vers l’Europe centrale, sujette à des remous (Bulgarie, Yougoslavie pour en citer qu'eux).
TurquieL'abolition de la monnaie est un camouflet pour Çakmak. En fonction de l'adhérence idéologique, certains se sont abstenus d’utiliser la lire, pendant quelques jours à quelques semaines. Mais ils ont tous finit par rejoindre la majorité de la population, qui a ignoré la demande du gouvernement socialiste d’arrêter d’utiliser un moyen d’échange quand même commode (la monnaie). En bref, il ne s'est rien passé le jour fatidique. Les grands discours vantant le retour à la terre, la tradition, le troc, le communalisme et l’ascèse n'ont pas fait long feu face au besoin de commercer facilement. Cependant, si l’État fédéral refuse toujours d’utiliser de la monnaie pour le commerce intérieur, il y a un très fort risque de paniques et de la décrédibilisation de la lire ottomane, alors sans garant, et donc une substitution de celle lire par une autre monnaie (très probablement le rouble soviétique), ce qui se traduira non pas par une élimination de la monnaie en Anatolie, mais par le transfert vers les soviétiques des prérogatives monétaires de l’État anatolien.
Résumé:Tchécoslovaquie: Stabilisation du pays sous la houlette de Benes, Masaryk et Svehla (union démocratique nationale)
Turquie: Échec de l'abolition de la monnaie, risque de vassalisation au rouble
Sirda- Modérateur
- Messages : 2622
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: [V1919] Revue de presse
Thalassin a écrit:Anatolie
Brève
Evènement
Le K buvant son café dans le trainNote : Est la suite narrative de ce post
Le train claquait sur sa voie, traversant gare après gare sans s'arrêter. Ils n'étaient pas dans les registres, donc pas attendus, et hors de question de s'arrêter avant d'être à bon port. Ils iraient plus vite que les messages télégraphiques, qui seraient normalement ignorés par le ministre des transports. À son bord, toute la fine équipe, encore en redescente d'adrénaline après les évènements, panse ses plaies et pleure ses morts. Les deux hommes qui tenaient l'échelle ont en effet été abattus avant d'avoir le temps de passer le mur à leur tour.
Assis sur une banquette, Ataturk a le visage sombre, comme meurtri. Ayran, remarquant que le moral du leader n'était pas au beau fixe, s'approcha doucement, sans parler. L'homme regardait en silence une broche d'artisanat d'origine centre-asiatique. Finissant par remarquer le séfarade, Mustafa Kemal leva vers lui ses yeux bleus. Un bleu profond.
- Pröhle la portait toujours sur lui. Il disait que c'était Enver Pasha qui lui avait donné près de Samarcande. Cet homme... Il aimait les Turcs. Il les aimait plus que je ne l'ai jamais fait...
------------------
Après avoir roulé et roulé à travers l'Anatolie, il était temps de descendre. Et le terminus de l'épopée fantastique était un sacré pied de nez au destin, puisqu'il s'agit de la localité de Çakmak. Celle-ci, située à quelques dizaines de kilomètres d'Eregli, vit en effet un train bardé de drapeaux turcs, dont certains représentent un loup aux côtés du croissant, s'arrêter dans sa petite gare. Et en descendre un petit groupe d'hommes criant des slogans patriotiques.
Evidemment, un tel vacarme ne fit qu'attirer l'attention, et la petite force de police de l'endroit ne tarda pas à se porter à leur rencontre, commissaire politique en tête, et demander aux inconnus de s'identifier. Quand Kemal, rhabillé en tenue militaire, se porta en tête de peloton, Ayran à ses côtés, pour faire face aux représentants de l'ordre, ceux-ci se figèrent. La figure du chef ne leur était en effet pas inconnue, et voilà qu'il se trouvait devant eux.
- Je suis Ataturk. Et vous ?
Les bégaiements du commissaire laissaient trahir son incompréhension de la situation, et les policiers furent rapidement désarmés et laissés sur place avant que la petite colonne kémaliste ne parte en direction des montagnes ciliciennes toutes proches. De là, ils atteindraient un refuge du côté français de la frontière, d'où Kemal agirait en toute sécurité, avec la certitude de ne jamais être trouvé par les patrouilles de la police anatolienne régulière. Il ne s'agit pas de revendiquer cet exil, d'autant plus au vu de l'arménité de la Cilicie nouvelle, mais de rester insaisissable. Libre, Ataturk planerait sur le régime de Çakmak comme un rapace au-dessus de sa proie par sa seule existence. Nulle part, il pourrait tout aussi bien être partout.
------------------
Résumé, non secret : Mustafa Kemal Ataturk a été libéré de sa résidence surveillée par des partisans kémalistes et s'est enfui en train avant de rejoindre les montagnes ciliciennes.
Sirda- Modérateur
- Messages : 2622
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: [V1919] Revue de presse
Sirda a écrit:Iran
Brève
EvènementCoup de théâtre en Iran. Alors que le pays était occupé depuis plusieurs années par l’Armée rouge et l’Armée britannique, les Iraniens ont pu constater un retrait progressif des troupes soviétiques des territoires sur lesquels elles stationnaient pour se concentrer dans l’Azerbaïdjan, le Gilan et au Kurdistan iraniens. Les deux premiers, berceaux de la révolte communiste au début de la décennie, sont déjà fortement acquis à la cause de Moscou. La nouvelle a grandement interloqué la classe politique iranienne, qui espérait pour une partie un retrait définitif des soviétiques du pays pour qu’il puisse entamer sa reconstruction loin de toute influence étrangère – ou du moins le plus possible.
Si les intentions soviétiques restaient obscures, elles furent éclaircies bien rapidement. En effet, à la fin du mois d’avril, le chef rebelle Simko Shikak, responsable de plusieurs révoltes de kurdes iraniens, a proclamé la création d’une République du Kurdistan couvrant l’intégralité du Kurdistan iranien et faisant ainsi sécession de l’Iran. Fruit d’un travail de longue date, cette indépendance a été rondement préparée et immédiatement après la proclamation, diverses institutions reposant essentiellement sur les différents clans et les différentes tribus kurdes d’Iran ont été mises en place, garantissant un contrôle effectif du territoire concerné, renforcé par la présence de plus de 10'000 miliciens kurdes. Le tout avec le soutien de l’Armée rouge. La proclamation d’indépendance du Kurdistan iranien, quelques années après celles ratées d’Irak et de Turquie, ravive l’espoir parmi les peuples kurdes éparpillés entre les différents pays orientaux. Cette fois, la sécession semble sérieuse et solide, et on se rêve à espérer de bientôt voir un Kurdistan unifié. Ce qui, naturellement, provoque des remous en Anatolie et en Irak, différentes tribus aspirant elles aussi à se soulever à nouveau et enfin pouvoir vivre au sein d’un Kurdistan unifié.
A Londres, la nouvelle passe également plutôt mal. Le Royaume-Uni, pleinement investi en Irak et en Iran, craint une propagation du mouvement indépendantiste et se sent lésé par Moscou dans cette histoire, qui semble violer les accords de paix conclus quelques années plus tôt. Pour autant, le Gouvernement de Sa Majesté ne réagit pas militairement à cette nouvelle, préférant profiter de l’occasion pour raffermir son autorité sur Bagdad, qui ne put se débarrasser des rebelles kurdes que grâce à la British Army, et à Téhéran pour faire pencher le prochain référendum en sa faveur et contrecarrer l’influence soviétique dans les deux pays.
Régions hachurées : zones de déploiement de l’Armée rouge
Marron : Kurdistan iranien indépendant
Sirda- Modérateur
- Messages : 2622
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: [V1919] Revue de presse
Shikkoku a écrit:Royaume-Uni
Brève
Evènement
Les élections générales de 1925 voient les Conservateurs gagner une très large majorité au Parlement britannique. Ceux-ci, élus sur une ligne de libre-échange mais aussi des mesures sociales comme la promesse de congés maternité et d'aides financières en cas de chômage, Stanley Baldwin devient Premier Ministre du Royaume-Uni. Son parti remporte 412 sièges sur 615. Le Labour, toujours en difficulté, sous-performe lors de cette élection.
Chypre reçoit également le statue de Colonie de la Couronne en ce début d'année 1925, renforçant son appartenance à l'Empire britannique au grand damne des nationalistes grecs et turcs de l'île.Royaume du Hejaz et Nejd
Brève
Evènement
Abdulaziz bin Abdul Rahman Al Saud, chef tribal arabe de la péninsule arabique a proclamé l'union des émirats du Nejd et du Hejaz, et la promotion de cette entité politique au rang de Royaume.
Abdulaziz et un britannique
Le projet de la dynastie arabe des Saoud d'unir l'Arabie depuis les cendres de l'Empire ottoman se poursuit. Des relations sont déjà entretenues entre Riyadh et Londres, et sont au beau fixe. En effet le Royaume-Uni voit en Abdulaziz un allié fiable et stabilisateur dans la région, qui permettrait de discuter en tête à tête des problématiques de la péninsule où le Royaume-Uni est particulièrement investi.
Sirda- Modérateur
- Messages : 2622
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: [V1919] Revue de presse
Sirda a écrit:République de Pologne
Brève
EvènementDirigée depuis plus de deux ans par le parti de la Démocratie nationale à la suite du coup d’Etat mené par son président Roman Dmowski, la Pologne se dote d’une législation profondément antisémite. Pour le chef de l’Etat, la communauté juive polonaise, forte de plus de trois millions d’individus, constitue une véritable menace pour le pays en ce qu’elle ne pourrait pleinement être polonisée. Prenant acte d’une résolution de son parti selon laquelle « l’objectif et le devoir principaux doivent être d’exclure les Juifs de toutes les sphères de la vie culturelle, économique et sociale en Pologne », l’homme fort de Varsovie a fait adopter à une très large majorité des voix à la Sejm sa politique plus que répressive à l’égard de la communauté juive. En effet, de nombreuses mesures sont prises à l’encontre des Juifs : impossibilité d’emprunter dans les banques publiques, exclusion de la fonction publique, interdiction de se voir attribuer des licences commerciales, limitation de l’accès à l’enseignement supérieur par l’instauration de numerus clausus restrictifs, nouvelles normes à l’encontre des entreprises détenues par des Juifs, interdiction de procéder à la Shechita, ou encore limitation à l’accès aux professions juridiques et médicales. En outre, le président de la République et son parti appellent à organiser des boycotts réguliers des commerces tenus par des Juifs.
Cette politique antisémite, toutefois pacifique puisque Roman Dmowski est fermement opposé à toute forme de violence physique à l’égard des Juifs, n’est destinée qu’à une seule chose : faire partir l’entièreté de la communauté juive de Pologne, objectif rêvé du chef de l’Etat. Et la tentation du départ est grande chez de nombreux juifs : déjà plusieurs milliers d’entre eux ont quitté la Pologne pour l’Union Soviétique, la Tchécoslovaquie ou, ceux qui y sont parvenus, la Palestine. La situation apparaît comme étant de plus en plus critique pour la minorité juive polonaise alors que le gouvernement redouble d’efforts pour la déprimer et la discriminer, d’autant plus depuis l’accord germano-polonais qui l’empêche de frapper la communauté allemande de Pologne. Et ces mesures ne sont que les premières prises par le gouvernement, alors que Roman Dmowski l’avait affirmé dans ses écrits : il souhaite spolier de tous leurs biens les Juifs afin de les redistribuer aux Polonais catholiques, trop peu nombreux à faire partie de la classe moyenne à son goût.
Sirda- Modérateur
- Messages : 2622
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: [V1919] Revue de presse
Utyi a écrit:PNJ Pays Bas, ÉvénementLes directives très vagues et contradictoires donné à Wilhelm Pieck exilé aux Pays-Bas par le Komintern, se sont salement ramassées la figure face à la situation néerlandaise. En effet, bien que la situation économique néerlandaise soie médiocre, à cause des remous en Allemagne, en particulier la délocalisation forcé de 'industrie allemande vers la mer du nord et la baltique, le pays reste stable. Pieck, le CPN (les communistes) et le SDAP (sociaux démocrates révolutionnaires) tombent sur le butoir du verzuiling, le système communautariste et confessionnel néerlandais très immobiliste. Le CPN, totalement ridiculisé après l'appel bidesque à la révolution qui refait mot pour mot "l'erreur de Troelstra" deux ans après cette tentative plus que ratée de révolution, a été digéré dans le SDAP. Il n'a aucune influence sur les sociaux-démocrates, les intentions de voix communistes se comptant en millième de la population disant long sur la crédibilité de cette idéologie aux Pays-Bas. Ce SDAP, bien qu'il devient de plus en plus réformiste, face au double échecs cuisant de la voie révolutionnaire (1919, 1921), est toujours trop radical au gout des autres partis, qui l'excluent du jeu parlementaire, comme de la reine Wilhelmine , aux penchants autocratiques qui se sont durcit par l’aventure de Christian X au Danemark, et l'échec de Victor Emmanuel 3 en Italie. De plus, les élites confessionnelles restent germanophiles à corps perdus, par anticommunisme aveuglant. En bref, Pieck vide des bières hollandaises par pack entier face au cas désespéré où il se trouve, et espère se tirer au plus vite de ce pays lui apportant que des échecs.
Les élections de 1925 sont le dernier clou dans le cercueil, les partis conservateurs confessionnels ayant la majorité absolue (65%), les libéraux vivotant à 15%, et le SDAP arrachant bon gré mal gré les 20% restants
- Résumé:
-Economie au PB en berne
-Echec cuisants du communisme aux PB parce que le communautarisme
-CPN ridiculisé et absorbé par le SDAP
-SDAP glisse vers le réformisme, mais reste paria
-Wilhelmine a l'ambition de l'autocratisme
-Pieck en PLS
Sirda- Modérateur
- Messages : 2622
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: [V1919] Revue de presse
Skorm123 a écrit:République de Chine
Brève
Evènement
Zhang Xueliang, fils de Zhang Zuolin et nouveau dirigeant de la Clique de FengtianL’attentat à Huanggutun en a surpris plus d’un dans le nord de la Chine. La mort de Zhang Zuolin et d’une partie de l’élite de la Clique de Fengtian est une catastrophe pour la Clique qui est déjà embourbé dans des combats continue dans le sud de son territoire. En effet, suite à la Deuxième guerre Fengtian-Zhili, le Fengtian en est ressorti grand vainqueur épuisé. Désormais la Clique contrôle plusieurs régions au sud de la grande muraille dont Beijing et son influence va jusqu’au Shandong sans pour autre être capable d’administrer efficacement un aussi grand territoire, causant des soucis de stabilité. Dans les faits, la Clique ne contrôle que la Mandchourie et les environs de Beijing.
Contrôlant le gouvernement de Beijing, la Clique de Fengtian était, avant les évènements de Huanggutun, la faction la plus puissante de Chine avec un matériel moderne et plus de 250 000 soldats. Désormais ceci est un souvenir. Malgré que le fils de Zhang Zuolin, Zhang Xueling ait pris le pouvoir, sa légitimité est de plus en plus remise en question. Afin de l’augmenter, celui-ci décide de combattre l’envahisseur japonais, et demande la création d’une union sacrée chinoise et notamment réunissant le Front Uni Chinois réunissant PCC et KMT. Cependant la mort récente de Sun Yat-sen a créée un vide politique dans le KMT désormais divisé entre Wang Jingwei, Hu Hanmin et surtout Chiang Kai-shek contrôlant l’Armée Nationale Révolutionnaire, bras armés du KMT. Chang préparant toujours l’expédition du Nord ne peut intervenir avant quelques mois au moins.
Concernant les autres seigneurs de guerres, Zhili est battu et est l’ennemi de Fengtian, aucune alliance n’est possible. Feng Yuxiang qui a grandement aidé Zhang Zuolin dans la deuxième guerre Zhili-Fengtian par le coup de Beijing est le seul à répondre à l’appel. Il a soutenu Guo Songling à combattre Zhang Zuolin pour mettre Xueliang au pouvoir, la prise de pouvoir par ce dernier et sa défense contre l’envahisseur chinois oblige le Guominjun a aider, du mieux qu’il peut, la Clique de Fengtian. Le président Duan Qirui, du gouvernement de Beijing, le seul reconnu internationalement, assez amical envers Fengtian, et étant sous influence obligatoire de Fengtian et du Guominjun est obligé de soutenir l’union des deux et déclare que la Chine est envahie par une puissance étrangère.
La République de Chine déclare donc la Guerre au Japon. Mais ne devrait que réunir le gouvernement de Beijing (assez faible), Fengtian qui est à genou et Guominjun est trop loin pour aider quoi que ce soit. Finalement la situation n’est pas forcément meilleure pour les chinois.
Pour le Japon, ce dernier perd toute influence sur la Chine.
Sirda- Modérateur
- Messages : 2622
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: [V1919] Revue de presse
Thalassin a écrit:Royaume d'Espagne
Brève
Evènement
Les troupes espagnoles s'affairant en logistique
Dans le Rif, une opération majeure s'est déroulée, dans le but de porter un coup décisif aux rebelles d'Abd-el-Krim. Commandée par Primo de Riveira, l'homme fort espagnol, il s'agit de la première opération combinée de l'histoire. Alliant troupes au sol (espagnoles), flotte et aviation (espagnoles et françaises), 13 000 hommes se sont emparés des plages visées après quelques jours d'âpres combats. Au bout de la bataille, Ajdir, la capitale rifaine, est prise par les soldats espagnols, mettant Abd-el-Krim et ses partisans dans une situation bien difficile qui contraste avec l'espoir qu'avait suscité la victoire d'Anoual en 1921.
Sirda- Modérateur
- Messages : 2622
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: [V1919] Revue de presse
Shikkoku a écrit:Chine
Brève
Evènement
L'invasion japonaise de la Mandchourie et sa subséquente annexion ont secoué la Chine. Cette dernière, désunie, n'a pas pu faire face aux armées impériales. Partout dans les centre de pouvoir du pays on a peur d'être les suivants sur la liste. Si la Mandchourie a cédé si vite et sans aide venue d'autres armées chinoises, qu'est-ce qui empêche le Japon de débarquer à Canton, Pékin, Shanghai, et de ravager la province et d'y installer un gouvernement collaborateur voire pire, de l'annexer purement et simplement sous un régime colonial ?
Chiang Kaï-Shek
Chiang Kaï-Shek, récemment mis en charge du commandement suprême de l'Armée Nationale Révolutionnaire, émet l'idée d'offensives militaires claires et nettes de son armée sur ses voisins au sud, et de soutenir les idéaux de la révolution de Sun Yat-Sen jusqu'au bout, en allant déloger les imposteurs de Beiyang s'il le faut.Grèce
Brève
Evènement
Terrible nouvelle est imprimée dans les journaux nationaux grecs. Un village de "turcs en voie d'héllenisation" ou "d'hélleno-turcs" comme certains se plaisent à les appeler à été ciblé par un groupe de vétérans de l'armée grecque, après une rixe dans un bar.
On aurait en effet accusé un jeune homme turc d'avoir violé une femme grecque, et celui-ci aurait été poignardé par un vétéran grec à sa sortie du bar, en banlieue de Smyrne. Décédé sur place, l'incident s'est vite propagé, et quelques banlieues de la ville se sont agitées en émeutes. Deux jours plus tard, un groupe d'une centaine de vétérans de la guerre gréco-turque a débarqué dans un village au petit matin afin de mener une véritable expédition punitive, et ont exécuté entre 12 et 35 civils selon les sources.
Scènes de violence interethniques en banlieue de Smyrne
Si le gouvernement grec a lancé avec forte ambition une politique d'assimilation forcée de plusieurs centaines de milliers de turcs, la majorité des citoyens grecs ne se méprennent pas et dans la pratique, ces gens sont toujours considérés comme turcs et musulmans même s'ils ont pour beaucoup cessé de parler turc en public, et que leur religion se pratique désormais dans la sphère privée.Turquie
Brève
Evènement
De l'autre côté de la frontière, Mustafa Kemal Atatürk a lancé de grandes réformes de modernisation et d'occidentalisation du pays. L'alphabet ottoman est abandonné au profit de l'alphabet latin, et l'école est rendue obligatoire pour tous les enfants âgés de 4 à 16 ans. Les acquis du régime anatolien ne sont pas tous abandonnés, comme le droit de vote des femmes qui est conservé, ainsi que de nombreuses structures para-étatiques comme les Jeunes Lions d'Anatolie (organisation de jeunesse).
Mustafa Kemal Atatürk
Au niveau politique, le révolutionnaire jouit d'un soutien à la fois institutionnel et populaire sans faille. Seul fait tache dans le tableau le Kurdistan turc, où le pouvoir d'Antalya continue d'être contesté. En réponse, Mustafa Kemal a proclamé dans l'est du pays des Directoires-Généraux (au nombre de 3 dans les provinces à majorité kurdes). La loi martiale y est appliquée de manière indéfinie et les Directeurs-Généraux de l'Est répondent directement au Conseil d'Etat et surtout à Mustafa Kemal...Espagne
Brève
Evènement
Le Premier Ministre espagnol Miguel Primo de Rivera, agissant en autocrate depuis 1923, est profondément concerné par la situation italienne et une possible propagation du communisme bolchévique en Espagne.
Primo de Rivera
Agissant de manière préventive, le gouvernement espagnol a déclaré la CNT illégale, de même que plusieurs réunions d'intellectuels madrilènes, barcelonais ou andalous qui animaient la vie politique provinciale. Et afin de supprimer la "fièvre catalane" comme l'appelle le gouvernement, il a été ordonné de donner la messe en latin ou en castillan à travers tout le pays et non plus en langue locale (notamment le catalan, qui est le premier visé bien entendu).Mexique
Brève
Evènement
Au Mexique, les réformes anticléricales et laïques issues de la Révolution passent de plus en mal au près de la population fermement catholique et pratiquante de certaines régions du centre et de la côte pacifique.
Suivant des affrontements entre masses paysannes et policiers cherchant à disperser des rassemblements religieux, le gouvernement de Calles a ordonné que les portes des églises de l'Etat de Jalisco soient tout bonnement scellées par les forces de l'ordre et l'armée. L'opération est très très mal reçue dans tout l'Etat de Jalisco, et la côte pacifique s'est enflammée par des émeutes majeures, n'épargnant que très peu de villes et de villages.
En réplique, les prêtres catholiques de Jalisco ont décidé de ne plus donner de leçons dans les écoles publiques et laïques, où ils représentent la majorité des enseignants. Ceci a eu pour effet de fermer mécaniquement la majorité des écoles de l'Etat. Afin de ne plus enrichir Mexico, de nombreux catholiques de Jalisco, rejoints par quelques fervents pratiquants à travers le pays, ont décidé de boycotter les services publics en entier (transports, école, ...) allant jusqu'à refuser de payer l'impôt.
Manifestants pacifiques devant le palais présidentiel, appelant au boycott
Si pour l'instant on dénombre très peu de morts (environ 5) à travers le pays, la tension est palpable et la poudrière mexicaine pourrait bien s'enflammer à nouveau. Le Pape Pie XI en personne a apporté son soutien aux catholiques mexicains dans une encyclique, fait dénoncé par le gouvernement mexicain comme de l'ingérence, mais qui ne fait que renforcer la ferveur des paysans.
Sirda- Modérateur
- Messages : 2622
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: [V1919] Revue de presse
Sirda a écrit:Portugal
Brève
EvènementTraversé par de nombreux affrontements entre les différents partis et par une instabilité parlementaire permanente, le Portugal est las de sa situation. La Première République est un échec, alors que les tentatives de coup d’Etat se succèdent. Depuis 1925, pas moins de trois révoltes et tentatives de putsch ont eu lieu. Face à l’impuissance du gouvernement pour stabiliser le pays, le général Manuel de Oliveira Gomes da Costa, profitant de son aura de pacificateur de l’empire colonial et de farouche combattant lors de la Grande Guerre, a renversé le gouvernement républicain lors d’un coup d’Etat réussi en fin d’année 1926. Après avoir brièvement exercé la présidence de la République, c’est l’ancien ministre de la Guerre António Óscar de Fragoso Carmona qui lui a succédé comme chef d’Etat et chef du Gouvernement, instaurant ouvertement un nouveau régime antiparlementariste et conservateur sous le nom de Ditadura Nacional. Si d’apparence ce gouvernement paraît fort, il n’en reste pas moins traversé par une forte concurrence entre ses deux hommes forts, Gomes da Costa et Oscar Carmona, de même que l’absence de projet politique clair pourrait être un sérieux frein à sa réussite.République de Pologne
Brève
EvènementLa répression s’accroît à l’égard des minorités en Pologne. Après avoir spécifiquement visé les Juifs dans un premier temps, le chef d’Etat polonais a fait largement approuvé par la Sejm une nouvelle série de mesures discriminatoires contre tous les non-Polonais vivant dans le pays – malgré un accord avec Berlin. Allemands, Biélorusses ou encore Ukrainiens, tous sont visés par cette nouvelle loi : restrictions des emprunts auprès des banques publiques, exclusion de la fonction publique, restrictions d’accord de licences commerciales, numerus clausus particulièrement défavorable pour leur empêcher l’accès à l’enseignement supérieur, interdiction d’exercer des professions juridiques et médicales.
Le seul moyen d’échapper à toutes ces mesures pour les minorités est simple : la polonisation culturelle et linguistique. Roman Dmowski prône ainsi l’assimilation de ces communautés non-polonaises si elles veulent continuer à bénéficier des mêmes droits que les Polonais. La politique menée par le gouvernement nationaliste n’est pas sans conséquence : des milliers de familles quittent le pays, essayant d’obtenir des visas pour les Etats-Unis ou fuyant vers l’Allemagne, la Tchécoslovaquie et l’Union soviétique.Indonésie
Brève
EvènementPlanifiant depuis mai 1925 une révolution indépendantiste avec l’aide d’éléments non-communistes et nationalistes, le Partai Komunis Indonesia a lancé une révolte dans plusieurs villes indonésiennes, dont Batavia, Padang, Bantam et Surabaya. Plusieurs dizaines de milliers de militants se sont ainsi rebellés dans ces villes, espérant lancer un vaste mouvement révolutionnaire destiné à se libérer du joug néerlandais. La tentative reste toutefois un flagrant échec : en quelques jours à peine, les autorités coloniales matent les rebelles, en arrêtent près de 13'000, en emprisonnent 4'500, et des centaines d’internés et d’exilés dans des camps. Le Parti communiste indonésien est interdit par le gouvernement des Indes orientales néerlandaises, emprisonnant une partie de ses dirigeants et traquant ses membres peu organisés, mais la violence de la répression fragilise quelque peu l’autorité néerlandaise sur l’archipel.
Sirda- Modérateur
- Messages : 2622
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: [V1919] Revue de presse
Shikkoku a écrit:Mexique
Brève
Evènement
En ce mois de janvier 1927, les émeutes anti gouvernementales mexicaines prennent une ampleur inédite. Manifestant contre la fermeture des églises dans l'Etat de Jalisco, 400 miliciens se sont retranchés dans l'église "Santuario de Nuestra Señora de Guadalupe" de Guadalajara. Rapidement, des échanges de tirs eurent lieu avec les troupes fédérales, qui durèrent jusqu'à épuisement des munitions des rebelles. On compte 20 morts et une cinquantaine de blessés.
Le lendemain, dans l'Etat du Michoacan, 240 soldats ont pris d'assaut la paroisse de Sahuayo. Dans les heurts et affrontements qui ont suivi, le prêtre de la paroisse a été tué. Accident ou acte délibéré de la part des troupes fédérales, personne ne sait en l'état actuel des choses. Mais le Mexique s'enflamme.
René Capistrán Garza, président de l'association des Jeunes Catholiques, a déclaré le 11 janvier dans un manifeste "à la Nation" que l'heure de la bataille avait sonné, et que le peuple devait se soulever au cri de guerre de ¡Viva Cristo Rey! ¡Viva la Virgen de Guadalupe!
René Capistrán Garza
Les 80 000 hommes de l'armée fédérale n'ont pour l'instant rien à craindre dans les grandes villes, mais de nombreux villages de l'Etat de Jalisco sont déjà tombés au mains des rebelles, et ce sans réelle résistance de la part des forces de police et en jouissant d'un très grand soutien populaire.
Sirda- Modérateur
- Messages : 2622
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: [V1919] Revue de presse
Skorm123 a écrit:République de Chine
Brève
Evènement
Chiang Kaï-ShekLa prise de pouvoir définitif au sein de l’Armée Nationale Révolutionnaire (ANR) de Chiang Kaï-Shek a permis à ce dernier d’augmenter considérablement son influence dans le Kuomintang. Désormais à la tête de plus de 100 000 soldats, le chef de la ANR a annoncé le début de l’Expédition du Nord. Le principal but de cette expédition étant de revendiquer la souveraineté sur l’ensemble du territoire de la République de Chine aujourd’hui très divisé. Le président du pays n’est aujourd’hui pas légitime, la prise du pouvoir du gouvernement du Beiyang par le Kuomintang serait enfin le point d’arrêt de cette période sombre que connait aujourd’hui la Chine.
Il n’a pas fallu longtemps pour Chiang Kaï-Shek pour rassembler son armée afin de foncer vers le nord. Son premier ennemi, et sans doute finalement le plus important depuis la chute de Zhang Zuolin, est la Clique de Zhili, affaiblie mais toujours là. La Clique de Zhili est divisée depuis quelques temps. En effet, Wu Peifu contrôle les plaines centrales de Chine et Sun Chuanfang est sur la côte est. Cette division arrange grandement le Kuomintang qui est déjà supérieur au niveau de l’équipement, du nombre et de l’organisation. La prise de pouvoir dans ces régions devrait se faire dès Avril de cette année. Ces nouvelles possessions devraient ensuite aider face au gouvernement de Beiyang dirigé par le président de la République de Chine Duan Qirui et la Clique du Fangtian de Zhang Xueliang. A ce niveau, ce sont plutôt la Clique de Shanxi et Guominjun de Feng Yuxiang qui devraient s’occuper de ce théâtre d’opération, une jonction des deux armées devrait se faire à Shandong pour ensuite rejoindre et occuper la capitale Beijing. Avec le Guominjun qui a depuis longtemps prêté serment au KMT et la Clique de Shanxi, l’armée totale de l’ANR est de 250 000 hommes.
Cyan, Jaune, et Brun : KMT (sud et nord)
Violet : Clique de Zhili (Wu Peifu)
Orange : Clique de Zhili (Sun Chuanfang)
Brun clair : Clique de Fangtian et Gouvernement de Beyiang.
Flèches Noirs : Mouvement de la NRA (sud) : Janvier-Mai 1927
Flèches Rouges : Mouvement de la NRA (nord) : Janvier-Mai 1927
Flèche Bleu : Mouvement de la NRA après Mai 1927
Sirda- Modérateur
- Messages : 2622
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: [V1919] Revue de presse
République de Chine
Brève
Evènement
Chiang Kaï-ShekCa y est, la capitale Beijing est tombée dans les mains du chef désormais incontesté du KMT. L’armée de l’ANR défile fièrement dans les rues. La ville est un symbole puissant du pouvoir dans la Chine de tout temps, cela signifie que l’expédition du Nord est terminée. Le résultat est que désormais, contrôlant la majorité de la Chine, le KMT peut désormais affirmer sa légitimité sur toute la République de Chine, du Xinjiang jusqu’en Mandchourie, du Sichuan jusqu’à Shanghai. Malgré la pleine puissance du KMT et de son armée, unifier pleinement la Chine sera une entreprise risquée, ambitieuse et compliqué, notamment avec une Mandchourie contrôlée par le Japon, la division récente du KMT avec le PCC et la présence des seigneurs de guerres survivants de l’expédition du Nord.
Avec la fin du gouvernement de Beiyang, le KMT et son leader ont décidés de déplacer la capitale à Nankin, jugée beaucoup plus défensable que Beijing située à quelques km de la frontière avec la colonie japonaise de Mandchourie. Beaucoup nomment désormais le pouvoir actuel le « gouvernement de Nankin » du fait de cette situation. Le KMT ressort très grand gagnant, car désormais le mouvement est bien plus organisé avec un pouvoir central légitimé.
Cependant, la grande perte de cette guerre est la fin du front uni. Suite à la bataille de Shanghai, le PCC avait réussi à rassembler pas moins de 600 000 ouvriers pour bloquer la ville, facilitant la prise de celle-ci. Ce pouvoir a beaucoup inquiété la partie nationaliste du KMT dont Chiang Kaï-Shek est le plus grand représentant. Cherchant à affirmer son pouvoir, le général n’a pas hésité à trahir ses alliés du PCC en massacrant et purgeant les principaux leaders du mouvement à Shanghai notamment, détruisant l’organisation dans la ville. Même les éléments plus modérés comme Wang Jingwei, mais de Gauche, n’ont pas pu y échapper, mais ce dernier a réussi à partir avant à Wuhan pour y créer un gouvernement. Le PCC est désormais que l’ombre de lui-même mais son conflit avec le KMT ouvre un nouveau chapitre sanglant de l’histoire de Chine.
Malgré la collaboration importante entre le KMT et les factions de Feng Yuxiang et Yan Xishan durant cette campagne, des tensions sont aussi apparu ici. Ces deux seigneurs de guerres trouvent l’attitude autoritaire de Chiang Kaï-Shek comme n’étant pas raccord avec les idées de Sun Yat-sen. Sans doute que ces tensions ne feront qu’augmenter par l’exercice du pouvoir du KMT et de Chiang Kaï-Shek.
Bleu, Jaune, et Brun : KMT et alliés
Skorm123- Boulet Indiscipliné
- Messages : 2026
Date d'inscription : 30/10/2011
Age : 31
Re: [V1919] Revue de presse
Autriche
Brève
Evènement
A Vienne, c'est un véritable bain de sang qui se déroule le 14 juillet 1927.
Alors que le Parti Social Démocrate d'Autriche et un front commun rassemblant catholiques, volkistes et grands industriels s'opposent depuis plusieurs années dans le pays, les tensions viennent d'exploser dans les rues de la capitale. Suite à des manifestations contre un jugement de la Cour de Justice de Vienne au sujet de heurts précédents entre les doux groupes militants, les militants volkistes et affiliés se sont rendus devant l'Université de Vienne, vue comme le coeur du pouvoir socialisant et démocratique en Autriche. Après plusieurs tentatives pour s'y infiltrer, sans succès, ils se sont dirigés vers le Parlement autrichien.
Là, la police les a repoussés sur une place en face du Palais de Justice autrichien, afin de protéger le Parlement. A l'aide de bouts de bois, de pavés et de bancs en métal démontés, ils ont brisé les vitres du Palais de Justice et s'y sont infiltré, avant d'y mettre le feu. Les pompiers, arrivant rapidement sur place, n'ont pas pu intervenir car ils ont été pris à parti par les volkistes. Le chef de la police de Vienne, Johann Schober, devant l'incapacité du gouvernement à agir contre les pillages, a ordonné aux policiers de se saisir d'armes à feu dans les réserves militaires et de mettre fin aux émeutes et permettre aux pompiers d'accéder aux bâtiments en feu.
Le Palais de Justice avant l'incendie
Face au refus des manifestants, la police prise à partie ouvre le feu sur la foule, tuant 102 personnes et en blessant (parfois très gravement) 500 autres. On dénombre également 12 morts dans les forces de l'ordre et 4 chez les pompiers. La démocratie autrichienne vacille, et le Palais de Justice n'est plus qu'un tas de cendres.
Page 2 sur 3 • 1, 2, 3
Sujets similaires
» V1919 - Revue de Presse
» [Presse] Revue de presse internationale
» ¤ V1963 ¤ Revue de presse
» V2022 - Revue de presse
» ¤ V2017 ¤ Revue de presse
» [Presse] Revue de presse internationale
» ¤ V1963 ¤ Revue de presse
» V2022 - Revue de presse
» ¤ V2017 ¤ Revue de presse
Chacun son Pays - le forum :: Archives du jeu :: Accéder aux archives :: Archives 2021 :: V1919 (7 juillet - 17 janvier)
Page 2 sur 3
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum