V1919 - Topic Officiel - Année 1919
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1919
The United Kingdom of Great Britain and Ireland
Erin go bragh
Les nouvelles frontières sur l'île d'IrlandeComme promis par le gouvernement britannique durant la guerre, les représentants de l'indépendantisme irlandais ont été convoqués à Glasgow afin de finaliser les derniers termes de l'indépendance. La complexité du paysage politique est bien représenté puisque l'on retrouve dans la délégation irlandaise aussi bien d'anciens partisans de l'Home Rule que des nationalistes patentés. Au sein de ce dernier camp qui est le grand vainqueur des derniers évènements, l'on est aussi très divisé, il y a aussi bien le très conservateur William Thomas Cosgrave, le chef de l'IRA Michael Collins ou le mesuré Eamon De Vallera, tous trois membres du Sinn Fein mais se haïssant ouvertement. L'on retrouve aussi James Connolly, chef de l'Irish Labour Party et James Larkin, chef de l'Irish Transport and General Workers' Union, leaders du socialisme irlandais qui a le vent en poupe depuis la fin de l'année 1917. Bref tout ce beau monde ne s'entend pas du tout et se retrouve malgré tout forcé de travailler ensemble au moins pour quelques jours le temps d'arriver au seul objectif qu'ils partagent : l'indépendance.
Les points à négocier ne sont plus très nombreux et le sommet se déroule très cordialement. La priorité pour les représentants irlandais, les forces britanniques restantes devront évacuer le sud de l'île dans les 2 mois est accepté. De l'autre côté, un point cher aux britanniques, le nord de l'île ayant voté pour les unionistes durant les élections de 1917 se maintient pour le moment au sein du Royaume Uni. Londres s'engage à organiser un plébiscite d'ici 2 ans afin que l'Ulster puisse de prononcer définitivement sur son avenir, au sein de l’État irlandais ou du Royaume Uni. Le peuple irlandais est pleinement libre de choisir le régime politique sous lequel il souhaite être gouverné. Dublin reprendra une part de la dette de guerre contractée par le Royaume Uni entre 1914 et 1919. Les deux pays s'engagent à maintenir des relations cordiales et à travailler conjointement pour faciliter les échanges économiques et culturelles entre l'Irlande et le Royaume Uni. Le Traité de Glasgow est signé après seulement quelques jours de négociations, tout le monde avait envie de passer à autre chose, Londres se débarrasse du bourbier irlandais, les indépendantistes quant à eux doivent se préparer à faire face à des défis inédits.
Mirage- Grand Consul
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1919
ESPAGNE
Brève
Evènement
Après la chute de Barcelone le 30 juin, le régime madrilène mène une traque sans merci vis-à-vis des opposants à l'Espagne. Au sein de la Guardia Civil, la formation d'un corps dédié au recueil d'information sur les opposants politiques au régime mené d'une main de fer par José Millán-Astray.
Les conséquences de l'été 1919 sont désastreuses pour l'opposition espagnole et en particulier catalane, la première visée. A Barcelone, dont une partie du centre-ville a été bombardé, une rafle est effectuée le 11 septembre 1919 et 400 intellectuels et cadres de la République catalane défunte sont arrêtés et détenus. Des simulacres de procès ont lieu à Valence, Saragosse et Barcelone, et le 25 septembre la verdict tombe. Une vingtaine sont pendus, le reste est emprisonné, pour des peines allant de 7 ans de prison à perpétuité.
Sur l'Espagne s'abat une chappe de plomb.
CHINE
Brève
Evènement
Le 15 septembre 1919 la capture d'Oulan Bator par l'Armée Nationale Révolutionnaire est un succès. Au terme d'un courte bataille décisive, les 70 000 soldats chinois se déversent dans le centre du pouvoir des nobles mongols sécessionnistes. La répression est sanglante, et la petite ville mise partiellement à sac. Le succès stratégique est cependant mitigé, et dans les faits la République de Chine ne parvient pas à assoir son autorité sur la campagne mongole, c'est-à-dire l'entièreté du territoire.
Pire encore pour le gouvernement de Nankin, plusieurs mongols de haut rang et fervents opposants à la République se sont réfugiés en Sibérie russe, c'est-à-dire totalement hors de portée de la main du Kuomintang.
Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1919
Le Soleil du Midi :
Septembre 1919, l'heure du Congrès Extraordinaire de la Confédération Générale du Travail à Montpellier. Le secrétaire général Jouhaux, partisan de l'Union Sacré, doit faire face à un opposant politique formidable en la personne de Pierre Monatte.
Aux côtés de Monatte est arrivé, en automobile, Benoît Broutchoux. Le militant révolutionnaire, rédacteur de la Charte d'Amiens de 1908 et blessé au front en 1916 après une mobilisation forcée, lui emboîte le pas. Plus personne n'avait vu le Brave Benoît, comme on l'appelle, depuis la guerre. Il s'était en réalité réfugié dans une ferme du Massif Central, non loin de Vichy, pour s'adonner à la rédaction d'un nouvel ouvrage, qui devrait paraître sous peu.
Le duo Monatte-Broutchoux, défendant une ligne radicale révolutionnaire, refusant toute collaboration avec le gouvernement français même au sujet de l'Allemagne et fermement anti-SFIO, qu'ils perçoivent comme des traîtres, se distingue très largement au sein de la foule de représentants syndicaux. Ils se distinguent déjà car ils sont le sujet de toutes les discussions, mais aussi par leur uniforme.
Les deux portent en effet un vêtement similaire. Pantalon noir et chemise rouge vif. Ils appellent ça "l'uniforme du travailleur", en opposition au bleu horizon des soldats. A la fin de la journée du 20 septembre 1919, le résultat des votes tombe :
Le secrétaire général Jouhaux est reconduit à la tête de la CGT par 452 voix contre 317 et 22 votes blancs. L'ovation populaire que Jouhaux reçoit, inattendue, fait enrager Monatte, qui quitte Montpellier dès le lendemain.
La Savoie :
Par ordre du gouvernement, la Zone France de Savoie, issue du Traité de Turin, est officiellement abolie, ainsi que la Zone Neutralisée du Nord-Savoyard. Symboliquement, l'armée française prend ses quartiers à Thonon-les-Bains, sous la forme du déménagement de 20 fonctionnaires militaires d'Annecy dans une vieille caserne réaffectée de la petite ville lacustre.
La décision est fortement impopulaire en Savoie. La Zone Franche et la Zone Neutralisée avaient été allègrement violées pendant la guerre, certes, mais les savoyards ne s'y étaient pas opposés. Il fallait mobiliser toute la nation, et prévenir l'éventualité d'une percée depuis la Suisse menaçant le bassin lyonnais. Alors l'armée s'était installée, et les taxes prélevées.
Mais le fait qu'en septembre 1919, presque un an après l'armistice, le gouvernement de Paris sanctuarise ce nouvel état de fait dans un décret du Conseil des Ministres fait parler, beaucoup parler. Le Parti pour la Savoie est fondé dès le lendemain de l'annonce à Chamonix, par trois frères. Les Frères Mollard annoncent ainsi former un parti destiné à recueillir la colère d'un peuple, celui de la Savoie, contre les violations de ses libertés fondamentales.
Ils annoncent vouloir se présenter aux élections de janvier 1920. Paris, occupé ailleurs, laisse couler l'affaire.
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1919
IRLANDE
Brève
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Le nouveau Dáil Éireann
Suite au gain de l'indépendance désormais gravée dans le marbre par le Traité de Glasgow, le parlement irlandais issu des élections de 1917 s'est très solennellement réuni à Dublin au sein de la General Post Office, lieu martyr du soulèvement de Pâques de 1916. Il fut rapidement décidé de la proclamation de la République d'Irlande qui se doterait d'une constitution préparée à l'avance par les révolutionnaire irlandais et reprenant beaucoup des concepts développés par les républicains russes durant la guerre.
Dans les hourra et le brouhaha festif, il fut finalement décidé de l'auto-dissolution de ce parlement et d'organiser de nouvelles élections, les premières de l'histoire de la République, le plus rapidement possible afin de donner un cap au pays. En attendant, l'ensemble des révolutionnaires se sont accordés pour mettre un place un gouvernement unitaire chargé d'expédier les affaires courantes.
La campagne fut particulièrement rude, surtout entre Big fellow et Long fellow - les surnoms affectueux donnés par les irlandais à Collins et De Valera. Ce dernier était en effet parti avec nombre de ses camarades et de ses contacts américains du Sinn Fein pour former le Cumann na Poblachta, la société de la République, qui allait présenter des candidats contre ceux du Sinn Fein de Collins. Si les deux partis obtiennent de bon résultats, c'est le Sinn Fein qui sort pour le moment vainqueur de cet affrontement avec 42 sièges contre 32 pour son rival. Le parti travailliste de Connolly brille et s'impose comme la troisième force du pays avec 29 sièges concentrés autour des centres industriels que sont Dublin et Cork. Malgré un soutien massif de l’Église et des propriétaires terriens, le conservateur Cumann na nGaedheal, la société des Gaels, n'accroche que 21 sièges surtout ruraux et déçoit. L'Irlande est définitivement en train de changer. Finalement, le très réactionnaire parti agrarien du Farmers' party récupère 4 sièges ruraux, une bonne performance au vu de la concurrence.
Si Collins va prendre la tête du gouvernement, il gouvernera sans aucun doute avec l'appui de la société de la République et des Travaillistes afin d'obtenir des majorités au parlement.
Mirage- Grand Consul
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1919
The United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland
Deep stateHugh Sinclair gardait sa bonhommie habituelle et un sourire confiant en se dirigeant vers l'Excelsior, un hôtel huppé de l'ouest de la capitale britannique où son ministre de tutelle, Andrew Bonar Law, l'avait convoqué afin d'évoquer un dossier urgent autour d'un repas au restaurant de l'établissement. Sous son masque, l'amiral n'en menait pas large du tout, il avait même peur de finir la journée en prison et de voir ses hommes abandonnés au milieu du désert. Lorsqu'il arriva, le ministre était déjà attablé, l'air grave. Hugh prit place en face de lui et le salua.
- Vous avez déconné Hugh.
- Votre Excellence ?
- Ne jouez pas au con. Lloyd George ne voit peut être plus rien de ce qu'il se passe depuis qu'il se siffle un litre de whisky à la journée mais vous pensez sérieusement pouvoir m'entuber dans mon propre ministère ? Je sais très bien ce qui se passe en Égypte.
- Mes hommes ne savent pas que j'ai agis de ma propre initiative. J'assume toute la responsabilité de cette histoire votre Excellence.
- Ne vous en faite pas pour eux. Hugh. Vous avez fait preuve d'une indiscipline extrêmement grave. Mais vous l'avez fait par patriotisme, si un plus grand nombre d'entre nous avait eu ce courage plus tôt, nous n'en serions sûrement pas là. Vous n'êtes pas un politique et vous ne le savez peut être pas mais une partie du parti ne cautionne pas la signature d'un tel traité de paix.
- Je..
- Je me fais vieux Hugh. Je vous couvrirais autant que possible, mais passez désormais par moi, l'essentiel du ministère est derrière vous, je me débrouillerais pour vous offrir le maximum de latitude. Je vous le dis Hugh, vous êtes la fierté de la Couronne. Et la Couronne peine à être fière ces temps-ci.
- Votre Excellence, je ferais mon devoir.
- Cependant qui sait de quoi demain sera fait. Le parti est au bord de l'explosion, les partisans du Kaiser ont relevé la tête, je ne sais pas combien de temps je pourrais rester ici, et avec ma santé.. Enfin, il faudra vous battre, même si je ne suis plus là vous comprenez. Et d'autres après vous. Ce combat que nous menons, c'est celui qui décidera du XXè siècle, on peut pas abandonner. Enfin, les murs ont des oreilles n'est ce pas. Comment va votre femme ?
Les deux hommes finirent leur repas dans une ambiance très particulière. Le ministère de la guerre se mettait en ordre de bataille pour poursuivre discrètement le combat.
Dernière édition par Mirage le Mer 21 Juin 2023 - 21:36, édité 1 fois
Mirage- Grand Consul
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1919
Österreichisch-Ungarische
Monarchie
Osztrák-Magyar Monarchia
Empire d’Autriche-Hongrie
Naïveté Cisleithanienne
La diète Hongroise. Lieu de pouvoir le plus important de l'Autriche-Hongrie?
Les hongrois l’ont bien compris, ils sont en position de force désormais sur quasiment tous les sujets. Le premier ministre Sandor Wekerle l’a aussi compris, et il se bat pour les intérêts de son pays, la Hongrie. Ses promesses durant le conseil extraordinaire du mois dernier à Budapest ne sont que des paroles en l’air. En effet, pour la Hongrie, c’est bien l’empereur-roi précédent qui a causé en partie la guerre, les hongrois peuvent donc légitiment se sentir victime et demander des compensations. De plus, le fait que la Cisleithanie ait perdu des régions rends l’équilibres démographique et économique plus resserrés entre les deux parties de l’Empire et donc permet un équilibre du pouvoir. Le premier ministre Wekerle avait promis la réouverture des délégations, mais en réalité il savait que celles-ci ne mèneraient à rien.
Il avait raison. Les 60 députés du Reichsrat de la Cisleithanie ainsi qu’autant de députés de la diète hongroise se sont rassemblés à Vienne en ce début d’octobre 1919. Ils avaient pour objectifs d’unifier les lois de l’empire. Aucune loi majeure n’a été passé depuis la fin de la guerre, mais cela a suffi à rendre la séance chaotique, les députés de Transleithanie accusant ceux de la Cisleithanie de vouloir annexer à nouveau la Hongrie. Une accusation totalement farfelue mais pourtant suffisante pour déranger pendant les 2 semaines de séances de la délégation. D’autres accusations émergeaient, comme la rumeur comme quoi l’empereur-roi Charles Ier voudrait fédéraliser le pays, donnant de fait le pouvoir à des peuples slaves et détruisant la Transleithanie en plusieurs régions. De fait, cette rumeur était plutôt vraie, car du point de vue de Charles Ier, la fédéralisation est le seul moyen de sauver l’union des peuples en Europe centrale. Mais pour les Hongrois, ce serait une diminution de la force politique majeur. De ce fait, les lois essayant de structurer l’empire devront attendre l’année prochaine puisque aucune décision n’a été prise. Les deux semaines suivantes eurent le même résultat sur la délégation pour le budget commun. Il s’agit d’une délégation plus faible de 15 députés de chaque côté. Cette fois, c’est bien plus grave car il s’agit d’une délégation pouvant se passer une fois tous les 10 ans théoriquement. Les expectations de l’empereur se sont retrouvées réduits. Les hongrois refusent d’augmenter leurs pourcentages de participation, jugeant que l’armée à servie plus la Cisleithanie que la Transleithanie (géographiquement, les fronts étaient exclusivement en Cisleithanie). Ils acceptèrent uniquement de passer à 42% de participation si le budget correspond à 60% de celui de 1907.
Il s’agit là d’un coup de massue plutôt important pour Charles Ier pensant que la question hongroise était réglée suite à la rencontre à Budapest. Il fulmine dans son palais incapable de trouver une solution. Le peuple, notamment les slaves restant de l’Empire, commencent à s’agiter. Il faut trouver rapidement une solution, ou bien l’empire sombrera dans un abime qui conduirait à une implosion. Il passe ses journées à réfléchir et il finit toujours par tomber sur la même solution : la stabilité passera par la démocratisation et la modernisation de la Cisleithanie. Devant un tel succès la Transleithanie ne devra que suivre.
Skorm123- Boulet Indiscipliné
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1919
Regno d'Italia
Généralités
Généralités
Luigi Sturzo le prêtre qui rêve d'être Président du Conseil
Un prêtre catholique et un homme politique du Risorgimento
Le suffrage universel masculin et la représentation proportionnelle créent des maux de tête aux libéraux. Ces réformes ont causé la montée de deux partis de masse italiens, le Parti Socialiste Italien (PSI) et le tout jeune Parti Populaire Italien (PPI). Les démocrates-chrétiens, comme on les appelle plus communément, sont la plus grande menace pour les libéraux, outre leur division interne. Dans une Italie profondément catholique, le leader du PSI, le prêtre sicilien Luigi Sturzo, se crée un véritable bastion dans l'Italie du Centre en prônant un programme de réconciliation avec le Saint-Siège ainsi que le rejet total de tous accords avec les forces politiques libérales.
Sans pouvoir faire quoi que ce soit, Paolo Boselli ne peut contrer cette menace qu'en rassemblant autour de sa stature le camp libéral. Ce qu'il arrive à faire avec ses ministres Vittorio Emanuele Orlando et Sidney Sonnino, en fondant l'alliance des Libéraux, démocrates et radicaux. Malheureusement pour Boselli, ses prétentions d'unir toute sa famille politique sont un échec. En effet, le retour inattendu de Giovanni Giolitti avec comme acolyte Luigi Facta leur permet de mettre la main sur l'Union libérale. Ce qui va irrémédiablement siphonner de précieuses voix à l'actuel Président du Conseil. Bien malin est celui qui pourra dire qui sera à même de remporter les élections législatives de novembre 1919 : les socialistes, les démocrates-chrétiens ou les libéraux ? Quoi qu'il en soit, c'est la démocratie qui triomphera dans ce rayonnant Royaume d'Italie d'après-guerre.
Pierremenez- Ministre
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1919
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Empire d’Autriche-Hongrie
Guerre Secrète
Sceau du k.u.k. Evidenzbüro
Le colonel Maximilian Ronge sirotait son whisky, du vrai whisky d’Ecosse, un mets rare dans une Autriche ravagé par la guerre et les disettes. La guerre avait été terrible mais il a pu la suivre de loin, dans son luxueux bureau de Vienne. Si Ronge avait le droit a de tels privilèges, c’est qu’il était important, essentiel même pour l’empire Austro-hongrois. Son rôle dans l’empire est de recueillir des informations et de lutter contre les incursions silencieuses mais destructrices des agents extérieurs. Il est le directeur du k.u.k. Evidenzbüro, le service de renseignement militaire de l’empire Austro-hongrois.
Il avait ouvert son whisky, seul, se justifiant « A la fin de l’empire. » avait-il dit. Il l’avait gardé des années, et même la victoire en 1918 n’avait pas justifié une ouverture. Maximilian Ronge suivait avec attention les évènements dans l’Empire, et pour cause, cela le concernait directement. L’acronyme k.u.k. signifie que son budget dépend entièrement du budget commun, et celui-ci avait été presque amputé de moitié. La conséquence est qu’il devra faire autant avec moins. Mais il n’était pas si désespéré que cela. Il avait le rare privilège d’être personnellement en contact avec l’empereur, et celui-ci l’avait fait demander, ce soir il sera à Hofburg, la résidence officielle de l’empereur. S’y rendre était le rêve de nombreux Autrichien, lui y allait quasiment toutes les semaines, mais cette fois il sentait l’exceptionnalité du fait de la situation nationale.
Après plusieurs heures, l’heure du rendez-vous approchait et il prit son pardessus de son uniforme militaire, le froid pouvait rapidement arriver le soir. Il rejoignit son véhicule, encore tracté par le cheval. Un des rares qui a survécu à la guerre et qui soit revenu après sa mobilisation. L’air était sec mais finalement pas si frais, comme un mois d’octobre normal. De là, il traversa la ville, calme et déjà endormie. Les plus courageux discutaient autour d’un café dans les nombreux établissements qui jonchaient la ville. La balade permis à Ronge de préparer son entretien. Malgré ses fonctions il avait peu l’occasion de rencontrer l’empereur-roi, mais aujourd’hui il avait encore une fois ce privilège. Il n'avait pas été briefé auparavant de ce que Charles Ier allait lui dire, ou ordonner. C’était plutôt rare, et donc important. Après quelques minutes, il arrive au palais gigantesque et somptueux d’Hofburg. La grandeur du palais impressionnait à chaque fois le directeur de l’Evidenzbüro, et les différents architecturaux, issus de plusieurs siècles de constructions, destructions et reconstructions se mariaient à merveille. Dans la nuit, les nombreuses lumières donnaient au bâtiment un effet tout aussi impressionnant. Il ne put détacher son regard jusqu’à que son véhicule soit arrêté.
Palais d'Hofburg, résidence impériale d'Autriche-Hongrie.
Il fut accueilli au perron du palais, et accompagné par les nombreux servants de l’empereur. Cette agitation organisée avait pour conséquence de rappeler l’importance de la personne avec qui il avait un entretien, et de s’en inquiéter. La porte majestueuse d’une salle pas différente des nombreuses autres que composait le palais s’ouvrit. C’était le bureau de l’empereur, une large pièce richement décorée et particulièrement somptueuse. On imagine bien que cette pièce à sa place dans ce palais impérial. L’empereur était assis à son bureau, au milieu de la salle, derrière lui une fenêtre lui donnait une vue impressionnante de la ville de Vienne, éclairée et si calme de loin. Le colonel fit les salutations d’usage que la position d’empereur imposait. Ce dernier lui rendit le salua militairement puis commença directement. L’empereur-roi Charles Ier était d’un tempérament d’aller directement au sujet sans s’embarrasser du reste. Son temps lui était précieux.
« Je vous ait fait appeler pour plusieurs affaires urgente. » commença-t-il avant de continuer « Vous connaissez notre situation, elle est tendue. Pourtant j’aimerais vous mettre au courant de vos nouvelles prérogatives. »
L'empereur prit une pause et alla à côté d’une carte accroché à un mur, même cette cartographie paraissait luxueuse, elle représentait l’empire Austro-hongrois, avant la guerre. « J’ai fait des choix difficiles dans cette guerre. Le plus dur fut probablement d’envoyer chaque jours des milliers de jeunes hommes à la mort. Mais notre empire est toujours là grâce à leur sacrifice. » Charles Ier fit une légère pause avant d’ajouter « Il y a des choix que je souhaiterais changer, je ne peux ramener la vie à des morts, mais je peux ramener le Tyrol à l’Autriche. ».
L’un des principaux chagrins de Charles Ier était probablement cette cartographie hideuse de l’Autriche. « Depuis 600 ans le Tyrol appartient à la Couronne Autrichienne. C’est un des cœurs de notre nation. ». Il croyait fermement, contrairement à la majorité de son peuple, à la nation autrichienne distinct des allemands.
« Je vais donc vous donner une nouvelle mission, inédite pour vos services mais je sais que vous pourrez l’accomplir avec succès. Je veux que vous créiez un réseau important dans le Tyrol afin d’y créer des tensions. Les italiens ne doivent pas pouvoir conquérir le cœur des autrichiens du Tyrol. Si vous réussissez à rendre la région ingouvernable, il est certains que les italiens négocieront pour modifier le traité de Vérone qui a laissé des cicatrices indélébiles sur notre bel empire. ».
Le colonel Maximilian Ronge prit enfin la parole, laissant bien le soin de ne pas couper l’empereur, une telle erreur pourrait être problématique « Je vous remercie de votre confiance, et je saurais en faire bon usage. Cependant je connais bien notre situation, et matériellement cela risque d’être compliqué… »
L’empereur le coupa « Vous aurez un budget important, c’est une priorité nationale. Le temps des guerres est révolu et désormais la guerre secrète dont vous êtes un élément important prends le dessus. Je compte sur vous pour créer ce réseau et déstabiliser la région dans les prochaines années. Je sais que cela peut prendre beaucoup de temps. Vous pouvez disposer, j’ai à faire. »
La nature de l’empereur impulsive pouvait déstabiliser, mais couper court à des discussions était de son habitude, habitude qui peut être difficile à digérer, les gens croyant avoir fait des erreurs dans ce qu’ils ont dit. Le colonel était habitué. Il reprit son pardessus et quitta la pièce, un servant ferma celle-ci avant de le raccompagner. Déjà, il réfléchissait à comment faire. L’empire Austro-hongrois n’avait jamais réellement opéré à l’étranger, se contentant de se défendre avec son service de renseignement, la tâche était lourde et importante pour Ronge. Mais le fait d’avoir les mains libres ainsi qu’un budget plus important allait lui permettre d’accéder à de nouvelles possibilités qu’il n’avait pas jusqu’à présent. Il quitta rapidement le palais et perdu dans ses pensées il cita l’empereur « ramener le Tyrol à l’Autriche… » sans guerre. En voilà une idée inédite. L’erreur de 1914 a été compris.
Skorm123- Boulet Indiscipliné
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1919
Devlet-i ʿaliyye-i ʿos̲mâniyye
Etat ottoman exalté
Etat ottoman exalté
Congrès du 30 octobre 1919.
................La situation de l’Empire est des plus particulières. La Grande Guerre s’est achevée il y a bientôt un an de cela, et la campagne de pacification des terres arabes s’est achevée au printemps, marquée par une grande victoire du Maréchal Mustafa Kemal, dont la popularité est grandissante au sein du Comité Union et Progrès. Si la paix est - pour l’instant - rétablie, le pays vit toujours sous la dictature militaire des Trois Pachas dont les relations ne cessent de se détériorer jour après jour, et dont la légitimité se dégrade au gré des critiques de l’opposition, mais aussi internes, de plus en plus nombreuses. Pis encore, le Parti ne sait où aller : certes, il y a la Charte de la Salvation, unanimement adoptée le 21 septembre 1915. Mais cinq ans se sont écoulés, et la situation a changé.
................Aussi, un nouveau congrès a été convoqué le 30 octobre pour définir les principales orientations politiques, et idéologiques, du Comité. De nouveau, le palais de Dolmabahçe accueille cet événement dont l’ambiance est plus délétère que la fois précédente. Après des années de guerre, les tensions se sont accrues au sein du parti, morcelé en plusieurs factions aux divergences idéologiques de plus en plus profondes. Chaque Pacha a sa propre faction : la plus importante, celle d’Enver Pacha, profondément panturquiste et radicale, avec une fibre islamique non-négligeable ; celle de Talaat Pacha, ultranationaliste également, prônant l’éradication physique des minorités et teintée d’un certain laïcisme franc-maçon ; et enfin celle de Djemal Pacha, davantage tournée vers l’intégration forcée des minorités. Mais avec la guerre, une quatrième est apparue, incarnée par Mustafa Kemal, représentant de l’aile gauche du CUP, le plus moderne de tous et le plus européen.
................Si, lors du précédent congrès, l’unanimité avait été obtenue à chacun des points discutés, c’en est tout autrement cette fois. Pendant de longues heures, les alliances se sont nouées et dénouées entre les différentes factions, souvent avec le renfort des dirigeants plus neutres, de sorte qu’aucune faction n’est véritablement sortie victorieuse de ce congrès, qui, néanmoins, aura permis de fixer un cap, sinon unanime, au moins majoritaire sur une multitude de points - dont celui, non négligeable, de la nécessaire réforme constitutionnelle et la tenue d’élections législatives pour décembre 1919, bien qu’en secret, il est d’ores et déjà convenu que la sincérité du scrutin sera grandement altérée parce qu’il n’est pas question de laisser une once de pouvoir aux libéraux. L’un des rares à avoir obtenu une majorité confortable, les autres laissant apparaître certaines contradictions :
- L’ottomanisme doit être promu dans tout l’Empire pour unir les différents peuples le constituant autour d’un sentiment national commun, essentiellement centré autour des Turcs.
- Le panturquisme doit également être promu, avec comme objectif l’unification de tous les peuples Turcs au sein de l’Empire, par la diplomatie ou par la guerre.
- L’Islam, dont le représentant reste le Sultan-Calife, doit rester une valeur cardinale de l’Empire mais la tradition tolérance envers les minorités religieuses doit être maintenue, et à ce titre, l’Etat doit être le plus sécularisé et égalitaire au moins sur le papier. Les religions, en général, doivent être contrôlées par l’Empire.
- Les minorités doivent être converties par l’ottomanisme plutôt que par la force ou par l’extermination.
- L’Empire doit progresser sur le plan économique pour devenir comparable à ses voisins européens, notamment en reprenant partiellement, voire totalement, le contrôle de son économie et doit favoriser l’essor de l’industrie.
................Politiquement, la situation apparaît comme de plus en plus claire aux yeux des Trois Pachas : la victoire de Mustafa Kemal, sur plusieurs résolutions, les contraint à le laisser entrer au gouvernement dans les semaines à venir, un gouvernement qui reflètera davantage les différentes tendances au sein du Comité Union et Progrès, au risque d’une certaine paralysie dans les contradictions s’accentuent. Une autre évidence s'impose aussi pour les trois grands dirigeants ottomans de la Grande Guerre : celle de la fin prochaine du triumvirat, avec la nécessité pour chacun d’eux de s’imposer comme majoritaire au sein du parti pour s’en assurer du contrôle total, et par extension, de celui de l’Empire. Une véritable course contre la montre qui débute ainsi, chacun devant prendre le leadership du Comité en utilisant tous les moyens politiques dont il dispose pour cela. Quitte, peut-être, à menacer la stabilité d’un Empire déjà bien précaire pour parvenir à ses fins.
Sirda- Modérateur
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1919
FRANCE & ALLEMAGNE
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Evènement
Alors que la France capitulait, deux actions s'étaient produites lors de l'automne 1918. Premièrement une patrouille dans l'Atlantique Nord formée de trois cuirassés en appui à la Royal Navy a décidé de ne pas suivre l'ordre de retour au port de Brest, et a continué son chemin aux côtés des britanniques. Ces trois navires sont aujourd'hui toujours à quai en Ecosse.
Deuxièmement, pour éviter la saisie de leurs navires, une grande partie de la flotte française s'est sabordée, notamment celle présente dans le Nord de la France. Le port de Toulon a également vu une escadre entière choisir de se saborder à quelques kilomètres des îles d'Hyères plutôt que de se rendre aux allemands.
Conséquences du Traité de Strasbourg : état de la Marine nationale, navires ayant rejoint l'Ecosse et saisies de navires par l'Allemagne et sabordage de navires français lors de la tentative de saisie par les Allemands :
La Marine nationale conserve :
4 croiseurs cuirassés de classe Gloire
2 croiseurs cuirassés de classe Léon Gambetta
10 destroyers
15 contre-torpilleurs
5 sous-marins
Ont rejoint l'Écosse a la capitulation française :
1 cuirasse de classe Bretagne
2cuirasses de classe Danton
Sont saisis par l'Allemagne :
2 cuirassés de classe Bretagne
2 cuirassés de classe Courbet
1 cuirassé de classe Charlemagne
1 cuirassés de classe Danton
2 croiseurs cuirassés de classe Edgar Quinet
1 croiseur cuirassé de classe Gueydon
2 cuirassés de classe République
1 cuirassé de classe Dupleix
Une trentaine de destroyers
Une cinquantaine de torpilleurs
20 sous-marins
Sont mis à la casse :
Les vieux navires obsolètes
Sont sabordés :
Le reste
Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1919
Le temps des CongrèsNikolai Larsson prend place dans la salle que l'Union Socialiste-Paysanne a loué à Koursk pour tenir son congrès pré-électoral. Une réunion plutôt importante puisqu'il s'agit de faire l'inventaire de qui est dans le parti, quelles sont les régions où le soutien est le plus fort, tout ce qui est nécessaire à l'établissement d'une stratégie de propagande digne de ce nom. Des représentants de tout le pays étaient venus. Même à Vladivostok, où les Soviets locaux avaient scissionné des SR à l'époque pour s'assurer que leurs députés soient réellement des paysans, on s'était rattachés à l'USP en échange de la certitude de garder la main sur les noms dans les listes locales.
Sur l'estrade, deux hommes entrent. Les deux têtes de files du parti. À gauche Nicolas Rusanov, socialiste-révolutionnaire de la première heure et marxisant, proche du défunt Tchernov. À droite Alexis Peshekhonov, ancien allié des Troudoviks (la faction kerenskiste) qui avait travaillé à l'approvisionnement en nourriture après la révolution, et membre fondateur de feu le parti Populaire-Socialiste. Et ça tombe bien, car le discours introductif du parti concerne le résultat d'un vote à ce sujet.
- Camarades ! Par 348 voix pour, contre 154 contre, la motion remplaçant le nom du parti par Parti Travailliste Populaire-Socialiste, et le drapeau rouge-vert comme symbole, est adoptée.
Une victoire pour Peshekhonov qui ressuscite sous le même nom son ancien parti. Rusanov, de son côté, fait un peu la moue mais il se satisfait d'avoir assuré le maintien de valeurs marxistes dans la profession de foi du parti, dont la première itération était ouvertement hostile à ces apports idéologiques.
Au fur et à mesure que le congrès défile, la ligne populaire-socialiste s'affine pour avoir un coeur programmatique clair : La révolution est morte, mais l'Empire n'a pas subsisté. Il ne s'agit pas de continuer dans une voie révolutionnaire, mais de profiter de l'inertie post-révolutionnaire pour assoir un régime démocratique, la fameuse réforme agraire tant convoitée,et des chantiers navalset où la paysannerie forme le coeur battant de la nation russe.
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1919
United States of AmericaSeptembre-octobre 1919 : le Président Fairbanks s’installe à la Maison Blanche
Le 1er septembre 1919, le Président Charles E. Hughes a officiellement remis sa démission au secrétaire d’État, conformément aux usages. Le Vice-Président, Charles W. Fairbanks, lui a automatiquement succédé et s’est installé à la Maison Blanche sans perdre de temps. Pour l’occasion une courte et sobre cérémonie de passation de pouvoir s’est tenue, avant que le bon Hughes, l’air triste mais en un certain sens soulagé, ne quitte définitivement la demeure présidentielle et ne s’en retourne à ses livres de droit. Dans la foulée Mr Fairbanks a signé les premiers documents officiels de son mandat, et en premier lieu le décret établissant des relations diplomatiques avec la toute jeune République d’Irlande auprès de laquelle un ambassadeur va être rapidement accrédité.Le portrait officiel du nouveau Président des Etats-Unis
Dans les milieux politiques américains, le nouveau Président est loin d’être un inconnu. Originaire de l’Ohio, Charles Warren Fairbanks, 66 ans, a d’abord été journaliste avant de devenir avocat au milieu des années 1870. En 1896, il est élu sénateur fédéral de l’Indiana sous la bannière du parti républicain. Réélu en 1902, il accède une première fois à la vice-présidence en 1905 en tant que colistier du regretté Theodore Roosevelt et occupe cette fonction jusqu’en 1909. Proche des milieux d’affaires et très conservateur, Fairbanks s’est opposé aux politiques progressistes de Roosevelt, ce dernier ayant été contraint de le choisir comme colistier sous la pression de l’aile conservatrice du parti républicain. S’en est suivie une période de relatif effacement au cours de laquelle le nouveau locataire de la Maison Blanche a brigué sans succès l’investiture républicaine à deux reprises (en 1908 et 1912), avant de revenir sur le devant de la scène en 1916 en retrouvant la vice-présidence aux côtés de Hughes.
En tant que Vice-Président, Fairbanks n’a eu que très peu d’influence au sein de l’Administration et le moins que l’on puisse dire est que son expérience en ce qui concerne de politique internationale est quasi-nulle. Mais il n’y aura pas d’état de grâce pour le nouveau commander in chief et celui-ci en est bien conscient : lors de son discours d’investiture tenu à la Maison Blanche devant un aréopage d’élus et de représentants des corps constitués, il n’a pas cherché à minimiser la gravité de la situation ni à éluder les multiples défis qui attendent l’Amérique.
Pour l’essentiel, la politique du nouveau Président tiendra en deux grands points : le « retour à la normale » sur le plan intérieur (démobilisation de l’armée, réduction de l’interventionnisme étatique en matière économique, retour à l’ordre dans les usines et dans la rue…) et le désengagement des affaires du monde, et en particulier des affaires européennes, au plan extérieur. Même si le mot n’a pas été prononcé, c’est bel et bien un retour à l’isolationnisme que veut opérer Fairbanks, en accord sur ce point avec l’immense majorité de l’opinion publique et des élus du Congrès. Mais pas question pour autant de se laisser marcher sur les pieds : l’Amérique, bien qu’affaiblie par la défaite en Europe, a des intérêts (notamment en Amérique latine et en Asie) et compte bien les défendre. De plus il faudra bien solder les comptes du passé (dettes des pays européens, définition d’un modus vivendi avec la puissance allemande…) et en cela un isolationnisme total n’est pas possible. Mais à l’avenir les États-Unis ne s’ingéreront plus dans les affaires qui ne les regardent pas directement.
Politiquement parlant, la présidence Fairbanks sera sans doute une période de transition et c’est dans cette optique que le nouveau chef de l’exécutif aborde son mandat. La priorité est de refaire l’unité du parti républicain après l’échec de l’expérience Hughes et le désastre des mid-terms 1918 tout en le remettant en ordre de marche en vue de la présidentielle de novembre 1920. A la Maison Blanche l’arrivée de Charles Fairbanks ne se traduit d’ailleurs pas par de grands bouleversements à la tête de l’État puisque les membres du Cabinet sortant sont presque tous reconduits dans leur fonction. A noter cependant la nomination du très isolationniste sénateur Hiram Johnson, farouche opposant à l’entrée en guerre des États-Unis, comme nouveau secrétaire d’État.Le nouveau secrétaire d'Etat, Hiram Johnson, incarnation du retour à l'isolationnisme voulu par le peuple américain
Dans l’immédiat les dossiers ne manquent pas pour l’Administration Fairbanks : émeutes raciales, grèves, agitation « rouge », démobilisation de l’armée… le moins que l’on puisse dire est qu’il y a du pain sur la planche. Il en va de même en matière de politique étrangère et à ce sujet les milieux informés de Washington n’auront pas manqué de noter le retour dans la capitale d’un homme que beaucoup avaient oublié : le « colonel » House, qui a été discrètement reçu à la Maison Blanche et au secrétariat d’État au début du mois d’octobre 1919.
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1919
The United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland
Going forward ?
Winston Churchill saluant les troupes rentrant petit à petit au pays des quatre coins du monde.Il était temps, David Lloyd George, le vieux lion gallois qui aura tenu la barre du Royaume pendant les années les plus difficiles de la guerre a remit sa démission au roi Georges V qui l'a accepté et qui a demandé dans la foulée au député libéral de Dundee Winston Churchill de s'atteler à la composition d'un nouveau gouvernement. Quelques jours plus tard, ce dernier recevait l'onction de Westminster et pouvait s'installer à la tête du pays.
Ces actualités sont le résultat d'intenses tractations menées récemment entre les formations politiques britanniques. Il était connu de longue date que Lloyd George qui désapprouvait personnellement la manière dont la paix avait été signée ne voulait plus diriger le gouvernement et que son effacement de ces derniers mois était aussi un moyen de forcer les véritables artisans de la paix à ne pas se dégonfler et à assumer leurs responsabilités. Les Travaillistes quant à eux voulaient mettre un terme au gouvernement d'union nationale au plus vite et faisaient pression pour qu'une transition se mette en place afin d'obtenir un retour à la normale. Finalement, les Libéraux et les Conservateurs, très conscients que des élections anticipées provoqueraient sans aucun doute une poussée historique des partis de gauche, voulaient éviter à tout prix une dissolution. C'est pour cela que les pontes des deux partis se sont entendus pour signer un accord de coalition reprenant les vieux mots d'ordres de l'ancienne union nationale afin de mener le Royaume Uni à travers les eaux mouvantes de la paix.
Churchill prend la tête de ce gouvernement car il est le plus motivé et il est très compliqué de trouver un homme politique motivé à assumer des responsabilités par les temps qui courent du côté de Londres. Il a promit dans son discours inaugural de tenir au plus vite les promesses faites par les précédents gouvernements aux Indiens et aux gouvernements des Dominions, de mener la démobilisation de la manière la plus sérieuse possible, de rétablir au plus vite des relations normalisées avec l'Allemagne et l'Europe en général. Dans la foulée, Lloyd George à annoncé la création du parti National-libéral autour de sa personne et regroupant ses fidèles. Il est parvenu à rallier une quarantaine de députés essentiellement issus de l'aile droite du parti Travailliste et de l'aile gauche du parti Conservateur ainsi qu'une poignée de libéraux. Ces derniers rejoignent l'opposition. Le parti Conservateur se tient quant à lui au bord de l'explosion puisqu'une aile opposée à la direction prise par cette nouvelle coalition avec les libéraux se fait déjà très vocale.
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1919
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Gramsci le petit homme qui veut réformer le PSI
La campagne électorale s'intensifie
Depuis la fin de la guerre, la célébrité de Gramsci ne cesse d'augmenter. Ce jeune journaliste s'est fait connaître pendant le conflit dans le journal "Grido del popolo" par le biais d'une chronique commentant l'actualité selon le point de vue des classes sociales populaires. Cet instant de gloire ne fut donc pas éphémère et il décide de fonder avec certains de ses acolytes une nouvelle revue : l'Ordine nuovo. Ce journal de culture socialiste vise à fournir aux ouvriers une éducation politique et culturelle. Gramsci souhaite prôner une ligne nouvelle au sein du PSI, fondée sur l'expérience réussie des "conseils d'usine" en Angleterre. Il souhaite une "Démocratie ouvrière" à l'italienne, loin du transformisme politique des centristes. Cette ligne politique trouve un écho particulier au sein du PSI et ne laisse pas indifférent son nouveau leader, Nicola Bombacci. Quoi qu'il en soit, les socialistes trouvent un écho de plus en plus grand dans les régions industrielles du Nord, et cela malgré les mesures plutôt conciliantes et sociales menées par le gouvernement d'union nationale.
Cette situation est du pain béni pour l'Union Libérale, qui sous la houlette de son chef Giovanni Giolitti, cherche également à gagner le cœur des travailleurs industriels du nord de l'Italie sous la bannière du protectionnisme. Une position qui n'étonne guère le Président du Conseil Paolo Boselli, qui accuse Giolitti de pratiquer le clientélisme comme seul programme.
Pierremenez- Ministre
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1919
Ceci n'est pas Scapa Flow
Les sabordages de la Marine Française sont très mal accueillis et perçus par les autorités Allemandes. La saisie des bateaux Français constitue en effet la plus haute priorité de la Kaiserliche Marine, ces réquisitions étant pour l'instant la principale source de renouvellement et de reconstruction de celle-ci. On ne peut rien faire aux ahuris de Toulon, mais la réaction est immédiate envers les officiers ayant sabordés leurs navires dans le Nord, qui sont arrêtés et pris immédiatement en tant que prisonniers de guerre. Le geste est aussi symbolique envers la gouvernance Française: l'Allemagne ne tolérera aucun écart à l'obédience qu'on lui doit.
Il est clair que les réquisitions seront loin d'être suffisantes pour enrayer dans les mémoires le désastre de Jutland et les conséquences durables que celui-là aura eu sur la stabilité de la direction de la Hochseeflotte. Une Hochseeflotte, qui s'est perdue dans des projets très coûteux de course aux armements et encore plus de guerre sous marine à outrance, tout les deux inefficaces. L'amiral en chef de la Hochseeflotte Prince Henri de Prusse, ayant succédé à Henning von Holtzendorff suite au décès de ce dernier en Juin, est ainsi très partagé. Reconstruire une force navale ne serait-ce qu'équivalente à celle de l'Angleterre prendrait longtemps et sera très coûteux. Nombreux sont dans la Hochseeflotte ceux réclamant de venger le déshonneur de Jutland en revenant plus fort que jamais, mais le prince piétine. Ne serait-il pas mieux d'apprendre des erreurs de la course aux armements qui aura mené à la catastrophe, et de viser au contraire l'apaisement? Un signe diplomatique de Londres ou de Washington sont discrètement attendus sur le dossier, dès que la question du remboursement de la campagne des u-boats sera adressée.
Rêveur_Lucide- Ministre
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1919
ConfinsDeux chiens se prélassent sous un genevrier. Même au milieu du mois de novembre, la température frise les quinze degrés. Ils lèvent l'oreille en entendant du bruit. C'est un officier qui passe. Lui ne profite pas des douceurs automnales de l'Asie centrale pour passer du bon temps. Sous le regard fatigués des deux molosses, il avance en levant des petits nuages de poussière sous chaque mouvement de bottes, et disparaît dans la grande porte arquée du palais après avoir tapé les pieds contre le mur pour en enlever le sable. S'élançant dans les couloirs, il esquive les domestiques qui s'activent un peu partout, et trouve le salon qu'il doit rejoindre. Il toque à la porte pour s'annoncer, puis entre.
- Général Sakhalinski, nous vous attendions, entrez
Le blond salue de la tête les deux personnes présentes. Le général Romanov d'abord, Alim Khan ensuite, puis il s'assoit en tailleur à côté d'eux. L'officier révolutionnaire sent dans le regard de l'émir de Boukhara une froideur méprisante à son égard. Il ne fait nul doute dans sa tête que si le monarque pouvait lui parler en toute franchise, son langage serait aussi fleuri que sa robe richement décorée. Tout les oppose. Sakhalinski est un pauvre type devenu général à la faveur d'exploits militaires et d'une révolution contre l'autocratie. Alim Khan est le fils d'un émir réformiste qui a viré à l'absolutisme au fur et à mesure de ses années au pouvoir. Avec eux, l'ancien tsar, autrefois dans la même situation que le Bukharan, intervient pour désamorcer la situation.
- Dites moi, Artyom Nikitevitch, comment vont mes enfants ?
- Ils vont bien, l'estafette a envoyé un télégramme, ils sont arrivés à Astrakhan sans problèmes. Ils sont sûrement dans le train pour la capitale désormais
- Très bien. Installez-vous, nous parlions justement des opérations dans le Fergana
En coupant la parole au Romanov, Alim Khan s'empresse de répondre. En persan. Il sait très bien le russe, il a étudié plusieurs années à Petrograd. Un choix délibéré pour exclure Sakhalinski de la conversation. Nicolas, quant à lui, sait le persan. Après deux ans en Asie centrale, il a appris. Un des seuls de l'état-major à avoir fait cet effort. S'il comprend tout ce que lui dit l'émir, il répond systématiquement en russe, tout en jetant des regards désolés à son collègue. L'émir est un personnage gênant pour l'armée russe. Si les quelques vingt mille rebelles qui s'activent dans la vallée du Fergana n'ont pas - pour le moment - poussé jusqu'à Boukhara, ni même réellement jusqu'à Samarcande, le chef des lieux est en plutôt bons termes avec ces rebelles. Lui aussi n'a aucun intérêt à ce que l'ordre social de l'Asie centrale russe change, tant son pouvoir est contesté. Le jadidisme, mouvement musulman réformateur qui traverse l'ensemble de la région ne s'arrête pas aux frontières de l'Emirat, et les jeunes Boukharans, principale société d'opposition sur les lieux, ont pour objectif principal d'obtenir sa peau. Ces mêmes jeunes Boukharans sont pour beaucoup d'entre eux influencés par ce qui se passe dans l'empire ottoman, et l'unification du Turkestan hors ou dans la Russie, est un objectif pour un large courant des Jadidistes. Nul ne sait si Alim Khan parviendra ou non à maintenir son pouvoir, mais il compte bien jouer au mieux les cartes qu'il a dans sa main.--------------------
"Olga est fière, néanmoins je crois que la guerre l'a beaucoup marquée. Elle parle souvent de son expérience comme infirmière auprès de soldats, et je sens parfois son regard vide. Tatiana a toujours été la plus noble des filles, elle maîtrise à la perfection les codes de l'aristocratie. C'est également une vraie patriote, je me rappelle la fois où elle avait insulté les Allemands en présence de sa mère... Marie est profondément gentille. De toutes, c'est certainement celle qui se comporte le plus comme une Russe. Anastasia, quant à elle, est encore jeune et plutôt naïve. Et puis Alexis. Alexis est comme il a toujours été. Il m'inquiète beaucoup, il a encore fait une crise il y a quelques semaines, juste après que l'on soit arrivés de Krasnovodsk. Dieu le garde, lui et ses soeurs." - Télégramme du général Romanov adressé au métropolite Benjamin de Petrograd
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1919
Général Lettow-Vorbeck,
par votre dévouement aux forces armées impériales, et par vos faits d'armes exceptionnels digne de l'honneur de ce pays, nous avons le plaisir de vous promouvoir à la fois en tant que général à l'Oberste Heeresleitung et en tant que Gouverneur en Chef de la Deutsch-Mittelafrika.
[...]
Vous n'aurez pas mal à réorganiser l'administration coloniale vu votre expérience, et le mot d'ordre pour le découpage que nous avons opéré pour la Deutsch-Mittelafrika est simple. Trois composantes la constitue: le Deutsch-Congo formellement Belge, le Deutsch-Kamerun auquel nous y rattachons toutes les possessions formelles Française de la région, et le Deutsch-Ostafrika inchangé.
[...]
Alors que la guerre reprend dans les périphéries Allemandes au Pacifique contre les Japonais, et que contrairement à 1914, un élan patriotique rassemble colons et natifs contre l'envahisseur Japonais par la construction de défenses et de batteries défensives partout sur Kaiser-Wilhelmsland et Samoa, une curieuse loi votée par le Reichstag avant la guerre refait étrangement son apparition et voit son application déclarée haut et fort en particulier dans les colonies du Pacifique: la résolution du 8 Mai 1912, qui autorise les mariages entre colons et natifs, et prévoit de régulariser la situation administrative des enfants illégitimes de couples interraciaux. Un curieux vent de liberté qui s'empare du Pacifique Allemand. En particulier, Erich Schultz-Ewerth, gouverneur de Samoa, qui fut un temps fermement opposé aux mariages interaciaux, eu sa position raisonnée par son prédécesseur Wilhelm Solf afin de permettre au premier d'appliquer la loi. En effet, plus que jamais, le coeur des natifs doit être gagné pour rallier l'Allemagne, pays garantissant droits et liberté pour les natifs, contre les Japonais.
Dernière édition par Rêveur_Lucide le Ven 23 Juin 2023 - 13:48, édité 1 fois
Rêveur_Lucide- Ministre
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1919
United States of AmericaNovembre 1917 : le Colonel House reprend du service
A Washington l’on reste circonspect face au lancement par le Japon d’opérations militaires contre le Reich en Nouvelle Guinée. Aux dernières nouvelles, la flotte nippone aurait pris le contrôle de la Mer de Bismarck et des troupes auraient débarquées en Nouvelle-Irlande, en Nouvelle-Guinée et en Nouvelle-Bretagne. Les États-Unis ayant d’importants intérêts en Asie du Sud-Est (et notamment aux Philippines), les responsables américains garderont naturellement un œil sur ce nouveau foyer de tensions. Mais hors de question de s’ingérer ni même de prendre publiquement position pour l’un ou l’autre camp dans cette affaire, et ce même si beaucoup d’états-uniens ne sont pas mécontents de voir l’ancien ennemi allemand subir des revers face aux vils nippons.
Pour l’heure, les questions asiatiques ne sont de toute manière pas la priorité de l’Administration Fairbanks. A la Maison Blanche ce ne sont en effet pas des spécialistes de l’Asie qui défilent dans le bureau ovale mais bien plutôt des fins connaisseurs des affaires européennes, au premier rang desquels le Colonel House, qui a été longuement reçu par le Président Fairbanks ainsi que par le secrétaire d’État Johnson.
Proche du Parti démocrate, le texan Edward M. House s’est fait connaître en tant que conseiller de Woodrow Wilson. Pendant la guerre, il a joué le rôle d’émissaire officieux de la Maison Blanche en Europe avant l’entrée des États-Unis dans le conflit et s’est efforcé de promouvoir une solution diplomatique. Comme chacun le sait cette tentative de médiation a échoué. Mais là n’est pas l’important : au cours de ses tribulations diplomatiques le Colonel House a acquis une solide connaissance des affaires européennes ainsi que des contacts dans toutes les grandes capitales (dont Paris, Berlin et Londres).Le Colonel House, émissaire officieux du Président Fairbanks en Europe
Après la défaite de Wilson aux élections de 1916, Edward M. House s’est fait très discret, même si les milieux informés de Washington savent que le Président Hughes l’a discrètement consulté pour bénéficier de son expertise. Mais aujourd’hui les choses ont changé et aux yeux de beaucoup d’Américains le Colonel avait vu juste en conseillant à Wilson de mener une politique extérieure prudente qui a permis de maintenir les États-Unis hors de la guerre pendant plus de deux ans.
Maintenant que la Première guerre mondiale est terminée, c’est au tour du Président Fairbanks et de son influent secrétaire d’État d’avoir recours aux services du Colonel House qui a accepté, par sens du devoir plus que par affinité personnelle avec la nouvelle Administration, de se rendre en Europe pour une tournée des capitales européennes.
La première et plus importante étape de cette tournée le mènera à Berlin, où Mr House devra prendre langue avec les dirigeants allemands afin de leur exposer la nouvelle position diplomatique des États-Unis et recueillir leurs éventuelles demandes. En clair, le Colonel devra faire comprendre aux Allemands que la nouvelle Administration souhaite établir un modus vivendi acceptable pour les deux pays qui reposerait, d’une part, sur la non-ingérence de l’Allemagne dans les affaires du continent américain et, de l’autre, sur l’isolationnisme américain vis-à-vis de l’Europe (hormis en ce qui concerne les dettes des États du vieux continent, qui représentent un enjeu majeur pour Wall Street). Dans ce cadre des relations diplomatiques normales, avec la réouverture d’ambassades et la nomination d’ambassadeurs de plein droit, pourraient être rétablies
L’envoyé spécial de la Maison Blanche en Europe devra également rappeler aux Allemands le jugement du tribunal d’arbitrage international relatif à la guerre sous-marine à outrance, qui impose au Reich de dédommager les pays neutres (dont les USA jusqu’au début de l’année 1917) pour les dégâts subis par leur flotte marchande. Le règlement de cette question pourrait être renvoyé devant une commission ad hoc qui se réunirait dans un pays neutre en 1920.
Une fois sa mission berlinoise achevée, le Colonel House se rendra à Rome, Paris et Londres afin de discuter avec les dirigeants italien, français et britannique.
Au total c’est donc un long périple qui attend le rusé Texan, qui embarque dès à présent à bord d’un transatlantique, direction le Vieux Continent.
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1919
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Altare della Patria le symbol de la nation italienne
Election législative d'après guerre
Pour Paolo Boselli, Président du Conseil sortant, l'issue des élections législatives italiennes de ce dimanche 16 novembre 1919 ne fait plus de doute : " Les italiens ont envoyé un message clair en faveur de la stabilité, et ont mis en tête des suffrages l'alliance des libéraux démocrates radicaux" a-t-il déclaré devant ses partisans et la presse transalpine.
"Nous entamons dès aujourd'hui des tractations avec les partis proches idéologiquement de notre programme et de nos valeurs. Et ainsi nous pourrons gouverner pour tous ! Dans l'unique objectif d'unir la nouvelle nation italienne qui s'est constitué à l'issue de la grande guerre. D'innusbruck à Palerme , de Turin à Zara personne ne sera laissé sur le bas côté."
Sans surprise tous les indicateurs semble en effet confirmer que le Royaume se dirige vers une énième coalition de centre droit. Par conséquent le Roi Victor Emmanuel III demande à Boselli - qui ne tient pas pourtant dans son coeur - de former un gouvernement. Ce qu'il fait sans difficulté en rassemblant son parti m'alliance des libéraux démocrates radicaux (161 députés), le parti social-démocrate italien de Giovanni Antonio Colonna (60 députés), l'union libérale de Giovanni Giolitti (41 députés) et le parti socialiste réformateur d'ivanov Bonomi (20 députés). Cette coalition gouvernementale recueille plus de 54% des suffrages et près de 282 circonscriptions sur 508.
C'est en toute logique que l'on retrouve dans l'opposition le parti socialiste italien qui est de facto le deuxième avec ces 20% des voix le deuxième parti du pays et les chrétiens démocrate du parti populaire italien. Avec le jeu complexe du système électoral, le vieux briscard de la politique Boselli se retrouve avec une majorité absolue des sièges aussi bien à la Chambre des députés qu'au Sénat.
- Résultat complet:
Parti socialiste italien (rouge): 100 sièges
Parti socialiste réformiste italien (rose): 20 sièges
Parti radical italien (vert): 12 sièges
Parti républicain italien (vert foncé): 9 sièges
Alliance des Libéraux, démocrates, radicaux (jaune): 161 sièges
Parti populaire italien (bleu marine): 96 sièges
Parti social-démocrate italien (bleu): 60 sièges
Parti des Tyroliens (gris): 2 sièges
Union libérale (bleu foncé): 41 sièges
Parti des combattants (noir): 7 sièges
Pierremenez- Ministre
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1919
BULGARIE
Brève
Evènement
Soldats Bulgares à Thessalonique, 1916-1917
La Bulgarie, la Prusse des Balkans comme on aime à l'appeler dans la presse européenne, semble avoir choisi sa route politique. Dans un discours le 10 décembre 1919 à Sofia, devant l'élite politique du pays qui s'est empressée, à l'aide des journalistes bulgares, roumains, grecs, ottomans, autrichiens, allemands et britanniques de diffuser le contenu du discours, le Tsar Ferdinand de Bulgarie a rappelé le caractère extraordinaire du peuple bulgare. Peuple soumis il y a encore moins d'un siècle, il a arraché sa liberté par les armes comme par la diplomatie, et "la Grande Bulgarie est à l'image du Grand Peuple Bulgare, un Etat puissant et magnifique, centre des Arts et de la culture dans les Balkans."
La Bulgarie au sortir de la guerre de 14-18
La Bulgarie prend de manière crédible le leadership politique dans les Balkans, ayant militairement écrasé les prétentions grecques et serbo-yougoslaves. La Roumanie, allié de papier de la Bulgarie, n'est pas une menace à l'heure actuelle tant l'Allemagne chapeaute la paix balkanique. La déclaration du Tsar a été accueillie avec un enthousiasme débordant dans toute la Bulgarie, un peu moins chez les hellénophones, les juifs, les musulmans et les slaves du pays. Aucune contestation sérieuse n'est cependant à l'ordre du jour et le pays vit dans une paix durement gagnée.
GRECE
Brève
Evènement
Le Roi de Grèce Constantin, remis au trône par les troupes allemandes, dirige un état saigné à blanc. Il a cependant décidé, comme l'autorise actuellement la structuration politique grecque, d'appeler à des élections unilatéralement pour la fin du mois de décembre 1919. Dans l'hiver méditerranéen et une Athènes partiellement en ruine suite à l'occupation germano-bulgare, les grecs s'apprêtent à choisir un Parlement qui dirigera la Nation aux côtés du Roi.
Georgios Theotokis, moderniste, libéral et homme à l'intégrité redoutable a formé l'un des trois partis politiques les plus puissants du paysage grec. Le Parti Moderniste (NK) veut mettre la Grèce sur le chemin de la démocratie libérale, renforcer les liens avec l'Europe de l'Ouest, et garantir surtout une modernisation du pays.
Kyriakoulis Mavromichalis, issu de la légendaire famille Mani qui a fourni à la Grèce de nombreux héros de la Guerre d'Indépendance, a quant à lui formé le Parti Populaire ou LK. Fermement royaliste, c'est un homme proche des sphères militaires et monarchistes, fermement opposé à Venizelos (en exil forcé) qu'il juge et accuse publiquement d'être le responsable direct de la catastrophe grecque.
Le troisième parti est très minoritaire. Le Colonel Timoleon Vassos, qui avait mené une expédition illégale au regard du droit international pour soutenir les partisans grecs de Crète lors de leur révolte dans les années 1890, a décidé de se présenter avec un petit groupe de soutiens sous le nom de Bannière Hellène (EP). Cette fraction militariste est assez proche de Mavromichalis, mais se distingue par un projet avant tout centré autour de la préservation du peuple hellène, au sein et en dehors des frontières de la Grèce.
Les trois partis en lice se font une courte campagne électorale. Les observateurs remarquent l'absence totale du Parti Libéral, qui s'est littéralement effondré depuis la chute de Venizelos. Ses partisans sont là, mais impossible d'organiser une participation aux élections dans ce climat politique.
AUSTRALIE & NOUVELLE-ZELANDE
Brève
Evènement
En Australie et en Nouvelle-Zélande, les nouvelles de la capture en cours de la Nouvelle-Guinée allemande par les troupes nippones effraient sérieusement l'opinion publique.
Le livre tout fraichement paru de l'américain Lothrop Stoddard intitulé The Rising Tide of Color: The Threat Against White World-Supremacy se vend comme des petits pains dans les librairies anglophones du Pacifique. On peut y lire la description de la montée en puissance des Asiatiques dans la région comme une menace pour l'ordre mondial Blanc. Des petites manifestations protestant contre l'invasion ont lieu, surtout à Sydney et Melbourne, mais aussi à Darwin, Canberra et Wellington en Nouvelle-Zélande. La résurgence du "Péril Jaune" dans le discours journalistique de la région est marquante.
ARMENIE & RUSSIE & GEORGIE
Brève
Evènement
Le peuple arménien est un peuple d'exilés sans terres. Depuis quelques décennies mais surtout 1915, un processus d'extermination ethnique a poussé les arméniens à se réfugier en Géorgie mais surtout au Nord du Caucase, à l'abri de la main ottomane qui cherche à étouffer tout un peuple.
Le 15 décembre 1919, le Dashnak, la Fédération révolutionnaire arménienne, ouvre des quartiers généraux à Novorossysk. Sans avoir demandé l'accord du gouvernement russe, il n'est pas certain que cette présence physique publique du Dashnak survive longtemps. Peut-être Moscou sera clémente envers les arméniens. La capitale, comme Tiblisi en Géorgie, est également l'hôte de quelques antennes locales pour coordonner l'information circulant au sein du Dashnak, l'édition de journaux et l'aide aux réfugiés qui continuent d'affluer lentement mais sûrement vers la Russie.
Symbole du Dashnak
BELGIQUE
Brève
Evènement
Changement rétroactif visant a placer la base navale allemande en Belgique à Bruges et pas Anvers car cette dernière est enclavée dans le territoire néerlandais
Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1919
La rencontre Russo-Allemande à Petrograd esquissait déjà un tel projet, mais il est désormais maintenant officialisé. La création de la Europäisches Eisenbahnunternehmen (EE) ("Société Européenne des Chemins de Fer"), à la fois entreprise et organisme intergouvernemental, sera prochainement décrétée. Les objectifs sont simples mais large: centraliser les projets et rassembler les moyens financiers et industriels afin de permettre la reconstruction de l'Europe du conflit. En particulier, le réseau de chemin de fer Européen est à reconstruire et redynamiser afin de faciliter les échanges et centraliser les réseaux de transports autour de Berlin, exprimant la volonté de la gouvernance Allemande de voir Berlin comme le point pivot de tout voyage en Europe. La création de cette société s'accompagne d'un Conseil Exécutif composé d'une dizaine de membres. Parmi eux, deux chaires se distinguent, celle de Fritz Thyssen, homme d'affaires, expérimenté en ce qui concerne la négociation de contrats industriels, et Konrad Adenauer, bourgmestre de Cologne, expérimenté en ce qui concerne les aspects juridiques. La mise sur pied officielle de cette société attendra les élections du Reichstag, mais le message est déjà transmis à l'international pour que les pays Européens participent à la reconstruction et à la centralisation de leurs projets sous la direction de Berlin.
La Grande Traversée
Sous un Nanjing pluvieux, un homme se précipite dans un vieux bâtiment d'état. Alexander von Falkenhausen, détaché militaire Allemand jusque là déployé au Japon, a fait un long voyage pour arriver ici. Son voyage n'a pas été aussi long et difficile que ses tentatives d'organiser un rendez-vous avec le gouvernement nationaliste Chinois, très peu enclin à la reçu de visiteurs Occidentaux depuis la fin de la guerre. Mais l'homme est là pour apporter un message, et la réception de ce messages qui compte.
Accueilli dans une bâtisse pour le moins décrépitante et accueilli par des attachés fonctionnaires loin d'être de haut rang dans la hiérarchie, Falkenhausen veut cependant remonter le message. Son dossier est formel: face à l'impérialisme Japonais vraisemblablement inarrêtable en Asie, l'Allemagne possède un ennemi commun avec la Chine. La Chine se sent trahie par les puissances Alliées, et l'Allemagne en est bien consciente. En plusieurs volets, l'offre Allemande est conséquente: abandon de la concession Allemande à Tianjin et reconnaissance de celle-ci sous souveraineté Chinoise, règlement des réparations de guerre (u-boot notamment) à la charge complète de l'Empire Allemand, soutien Allemand aux revendications territoriales Chinoises futures et engagement de ce soutien à une aide financière et militaire. En échange, l'Allemagne n'exige qu'une seule chose de la part de la Chine: saisir les concessions Japonaises occupées.
Après une longue entrevue, l'homme repart de la bâtisse, à nouveau dans l'ombre de la pluie. Il saura un jour si cet entretien aura valu quoi que ce soit.
Rêveur_Lucide- Ministre
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1919
Sultanat d'Égypte
Agitations
……L’après-guerre amer, l’infortune de ne pas avoir su empêcher l’émergence d’un nouveau fait accompli bien déplaisant pour la couronne britannique alors qu’ils mirent des moyens exceptionnels pour préserver leurs possessions coloniales ainsi que le canal de Suez. Le général Allenby, commandant en chef de l'Armée d’Égypte et bons nombres de héros permirent néanmoins à la région de ne pas tomber une nouvelle fois sous la coupe des Turcs. À quel prix ?
Une économie en berne, asphyxiée même, et une crise alimentaire qui dure depuis les deux dernières années du conflit qui mit à genoux l’ensemble des paysans, embrasant toute la vallée du Nil. Vent debout contre les grands propriétaires, les champs se vident, les loyers exorbitants impayés deviennent la norme et des phénomènes de violence se multiplient localement de manière croissante, dont un certain nombre entre Égyptiens et les troupes d’occupation britannique.
Un air qui est loin de laisser indifférent les classes urbaines, jusque-là bien attentives de l’indépendance promise par l’issue de la Grande Guerre et l’application du traité de Strasbourg par Londres; les troubles dans les campagnes remettent tout en jeu, une atmosphère prérévolutionnaire bouillonne dans les villes et les esprits de beaucoup de courageux. Un vent qui inquiète, car nul ne veut que les événements soient hors de contrôle et c’est à cette fin que les dirigeants de la principale organisation indépendantiste, les puissants notables du parti Wafd lancèrent une pétition inédite afin de récolter massivement des signatures pour l’indépendance de l’Égypte et du Soudan. Le principal dirigeant du parti, Saad Zaghloul a ainsi envoyé audacieusement une demande au haut-commissaire Sir Reginald Wingate pour obtenir l’autorisation pour lui et le reste de la délégation de voyager à Londres afin de présenter officiellement la demande d’indépendance au nouveau Premier ministre et aux membres de la House of Commons.
Une économie en berne, asphyxiée même, et une crise alimentaire qui dure depuis les deux dernières années du conflit qui mit à genoux l’ensemble des paysans, embrasant toute la vallée du Nil. Vent debout contre les grands propriétaires, les champs se vident, les loyers exorbitants impayés deviennent la norme et des phénomènes de violence se multiplient localement de manière croissante, dont un certain nombre entre Égyptiens et les troupes d’occupation britannique.
Un air qui est loin de laisser indifférent les classes urbaines, jusque-là bien attentives de l’indépendance promise par l’issue de la Grande Guerre et l’application du traité de Strasbourg par Londres; les troubles dans les campagnes remettent tout en jeu, une atmosphère prérévolutionnaire bouillonne dans les villes et les esprits de beaucoup de courageux. Un vent qui inquiète, car nul ne veut que les événements soient hors de contrôle et c’est à cette fin que les dirigeants de la principale organisation indépendantiste, les puissants notables du parti Wafd lancèrent une pétition inédite afin de récolter massivement des signatures pour l’indépendance de l’Égypte et du Soudan. Le principal dirigeant du parti, Saad Zaghloul a ainsi envoyé audacieusement une demande au haut-commissaire Sir Reginald Wingate pour obtenir l’autorisation pour lui et le reste de la délégation de voyager à Londres afin de présenter officiellement la demande d’indépendance au nouveau Premier ministre et aux membres de la House of Commons.
Gosseau- Secrétaire général des Nations Unies
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1919
Österreichisch-Ungarische
Monarchie
Osztrák-Magyar Monarchia
Empire d’Autriche-Hongrie
Une réforme qui divise
Karl Renner, le premier ministre de Cisleithanie l’a bien compris, le divorce entre la Cisleithanie et la Transleithanie est bien consommé. Pour lui, il ne s’agit plus de faire ses lois selon la Hongrie, mais selon la partie autrichienne de l’empire, sans concessions et plus développés. Il est un militant de Gauche, du SDAP, et a toujours soutenu les différents droits civils et leurs développements. La première grande injustice des droits civiles est, selon lui, celui de la situation des femmes qui ne sont pas égalitaires avec les hommes. Le fait est qu’elles n’aient pas le droit de vote est un pur scandale, une marque d’un pays orienté vers le passé. Le mouvement civique pour le suffrage des femmes date depuis quelques décennies maintenant et a un écho plutôt important dans la société autrichienne. Devant des journalistes du pays il annonce son projet de loi visant à donner le droit de vote pour les femmes pour qu’elles aient le droit de voter pour les prochaines élections de 1923, les dernières élections ayant eu lieu début 1919. Ces élections seront pour lui les premières réellement universelles, les trois dernières l’état uniquement pour les hommes.
Il n’a pas fallu longtemps pour que les mouvements conservateurs se mettent en branlebas de combat pour lutter contre cette loi qu’ils considèrent comme non réaliste. Un député inconnu du CSP (Parti Social-Chrétien) dit, en colère « Donner le droit de votes à des femmes ? Puis quoi encore, à un chien ? ». La société reste encore profondément paternaliste, et considère les femmes comme irresponsable, pas capable de voter, un peu comme un enfant dont il faut prendre soin. Bien entendu, cette vision est déjà passé en 1920. Karl Renner répond aux critiques : « Les femmes ont prouvés leurs valeurs durant la Grande Guerre, remplaçant les hommes dans les champs et les usines et permettant de nous donner la victoire. » Difficile de lui donner tort. Pourtant, la lutte sera acharnée, et difficile, pour faire passer sa loi. Heureusement, il peut compter sur un parlement qui lui est fidèle avec un SDAP au plus haut qui dispose de 25% des députés mais des alliés régionaux d’importances tel que le parti social démocratique tchèque.
Skorm123- Boulet Indiscipliné
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Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1919
Une campagne sanglante :
Les élections de janvier 1920 sont désormais closes aux nouvelles listes partisanes. Les principaux partis en lice sont :- La Fédération Républicaine, grand parti de la droite républicaine libérale, plutôt conservatrice. Formée en 1906, elle avait remporté le plus de voix aux dernières élections et pourrait former le bloc le plus important du nouveau parlement (18.6% des suffrages).
- Le Parti Républicain Radical et Radical Socialiste (PRRRS), assemblage hétéroclites plutôt de centre gauche, fervent défenseur d'une République laïque (la loi de 1905 est de son chef). Le Parti Radical est un parti majeur, et avec la Fédération Républicaine représente la force de gauche la plus crédible pour former un gros bloc parlementaire.
- La Section française de l'Internationale ouvrière ou SFIO, le parti de Jaurès, initialement opposé à la guerre mais qui dès août 1914 s'est joint à l'effort national.
- Les Radicaux Indépendants, une émanation du PRRRS composé des membres les plus au centre (voir à droite), tous les ironiques opposants à une politique trop radicale.
- L'Action Libérale Populaire, le parti des catholiques républicains
- L'Alliance Démocratique, une version plus centriste et libérale sur les questions du rapport à l'Eglise que la Fédération Républicaine
- Le Parti Républicain Socialiste, un parti socialiste réformiste en perte de vitesse majeure.
A cela s'ajoute localement des listes où figurent des indépendants, et notamment le Parti pour la Savoie dans certains contextes régionaux.
Mais la campagne électorale est absolument inédite en France, alors que le pays est un habitué de la violence politique. En effet, en novembre 1919 les oppositions sont devenues de plus en plus frontales entre la SFIO et certains députés de la Fédération Républicaine, s'accusant mutuellement de la responsabilité de la défaite. Lors d'un discours de Jules Chevronnet, un jeune candidat de la SFIO dans les Bouches du Rhône, celui-ci a été assassiné par une milice politique se nommant la Ligue Républicaine, formée quelques semaines plus tôt.
Marseille en 1919
C'est en effet le 25 novembre 1919, un an après la capitulation française a quelques jours près, que Jules Chevronnet a été tabassé à mort dans une ruelle du Panier marseillais après son discours. Il allait dîner dans un restaurant, et a été pris à parti par une dizaine de gaillards, vétérans et armés de bâtons. Décédé sur le coup, et son entourage profondément traumatisé, les criminels ont été partiellement arrêtés par les forces de l'ordre et se revendiquent de la Ligue Républicaine, pour la défense de la France. L'organisation reste obscure, et personne ne sait vraiment de combien de membres elle dispose. Des journalistes estiment qu'ils seraient tout au plus quelques 200 à 300, concentrés en Provence. Ils se seraient également illustrés par de nombreux actes de vandalisme envers des magasins italiens. L'événement a fortement marqué la campagne électorale, et témoigne des vives tensions qui parcourent la France.Communiqué à Berlin :
Le gouvernement français a eu vent via la presse internationale des tractations avec la Russie au sujet de la coopération économique. La France est particulièrement inquiète d'être mise au ban de la coopération économique européenne. Ainsi le Président de la République Raymond Poincaré demande à l'Allemagne l'autorisation d'envoyer, après les élections de janvier qui doteront la France d'un nouveau gouvernement, une délégation en Allemagne pour s'entretenir d'une participation française aux accords économiques européens.
La question du retour des derniers prisonniers de guerre et notamment des marins français ayant sabordé leurs navires est également jugée comme prioritaire par le gouvernement français.
Thalassin et Rêveur_Lucide aiment ce message
Re: V1919 - Topic Officiel - Année 1919
Devlet-i ʿaliyye-i ʿos̲mâniyye
Etat ottoman exalté
Etat ottoman exalté
La troisième ère constitutionnelle.
................C’était l’un des grands thèmes de la campagne électorale provoquée en octobre 1919 par la dissolution de la Chambre des Députés de l’Empire : l’avènement d’une troisième ère constitutionnelle. Les deux principaux partis ottomans ont repris cette idée, avec davantage de sincérité chez les Libéraux que chez les Jeunes-Turcs. Et pour cause, cette élection n’est qu’une mascarade destinée à redonner une certaine légitimité au Comité Union et Progrès, qui ne peut plus se servir de la guerre comme raison de son maintien au pouvoir, sans pour autant le remettre véritablement en jeu puisque nonobstant les nombreuses dissensions au sein du parti, toutes les factions s’étaient accordées sur un point : le Comité gagnera, de quelque manière que ce soit. Et sans aucune surprise, à l’issue d’un scrutin sans autre enjeu national que de mesurer la puissance de chaque faction interne au CUP, ce dernier remporta largement les élections législatives face à quelques partis.
Parti de la Salvation ottomane (Selamet-i Osmaniye Fırkası), extrême-droite islamique : 13,4%, 37 députés
Comité Union et Progrès (İttihad ve Terakki Cemiyeti), ottomanisme et panturquisme, nationalisme turc, centralisme : 57,8%, 175 députés
Union libérale (Hürriyet ve İtilaf Fırkası), démocratie, décentralisation, nationalisme civique, libéralisme : 21,3%, 59 députés
Parti social-démocrate (Sosyal Demokrat Fırkası), social-démocratie : 1,5 %, 1 député
Parti socialiste (Sosyalist Fırkas), socialisme : 2,9%, 3 députés
Parti socialiste des travailleurs et des paysans (İşçi ve Çiftçi Sosyalist Fırkası), socialisme, agrarisme : 1,7%, 0 député
Parti communiste ( Komünist Partisi), communisme : 1,4%, 0 député
................Justice oblige, chaque parti d’opposition a été minoré électoralement selon le même coefficient que ses opposants, tandis que les principaux partis nationalistes de minorités ont été purement et simplement interdits lors de ce scrutin. Si la gauche reste très marginale politiquement, l’Union libérale apparaît clairement comme le principale parti d’opposition - sans surprise - au Comité Union et Progrès, parvenant à capitaliser une bonne partie des voix des minorités ethniques et religieuses de l’Empire grâce à son programme décentralisateur, démocratique, et tourné vers le multiculturalisme, mais aussi aux élites ottomanes et à la bourgeoisie. Un pansement, néanmoins, par rapport aux volontés indépendantistes et nationalistes de certaines minorités. L’autre grand parti d’opposition est, sans conteste, celui de la Salvation ottomane, dont le programme contre-révolutionnaire islamiste séduit tant des Turcs que des Arabes.
................Assuré d’une majorité absolue plus que confortable, puisqu’il dispose de 175 sièges sur les 275 de la Chambre des Députés, le Comité Union et Progrès devra néanmoins maintenir un semblant de démocratie face aux diverses oppositions. Et Enver Pacha devra garder son calme face aux deux députés arméniens élus, un à Constantinople, l’autre à Halep, même s’il peut compter sur un grand nombre de députés fidèles à sa ligne, qui reste la première du parti. Mais, en interne, celle de Mustafa Kemal arrive en deuxième position, suivie par celles des Pachas Talaat et Cemal, dont la perte de poids politique se fait de plus en plus grande. Pis encore, pour ce dernier, puisqu’une grande partie du vote islamique provient des régions arabes dont il assure le contrôle depuis la reconquête d’icelles après le retrait britannique, après avoir perdu ce même contrôle pendant la Grande Guerre. Coup dur pour le Boucher, dont la place au sein du triumvirat est de plus en plus en sursis, alors que le gouvernement est largement remanié, signe de importantes tensions.
Gouvernement impérial ottoman
Grand Vizir : Ahmet Rıza (neutre)
Ministre des Affaires étrangères : Ismail Enver Pacha (pro-Enver)
Ministre de la Guerre : Mustafa Kemal (pro-Kemal)
Ministre de l’Intérieur : Mehmed Talaat Pacha (pro-Talaat)
Ministre de la Marine : Ahemed Djemal Pacha (pro-Djemal)
Ministre de l’Education : Docteur Nâzım Bey (pro-Enver)
Ministre des Finances : Hamit Hasancan (neutre)
Ministre de la Justice : Emanuel Karaso (pro-Kemal)
Ministre des Travaux publics : Ali Munif Yegenaga (pro-Talaat)
Sirda- Modérateur
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