[V1919] Topic officiel

Deuxième Congrès de l'Internationale Communiste

L'Armée rouge enchaîne désormais les victoires et la survie du gouvernement ouvrier de Moscou semble désormais acquise. Dans ce contexte, alors que l'extension de la révolution est particulièrement poussive, que l'avancée de l'armée ouvrière en Pologne n'a pas lieu, les bolchéviques ont appelé à organiser ce deuxième congrès à Moscou. Si le premier avait été particulièrement intimiste, les seuls participants non russes étant ceux du KPD allemand, celui-ci promet d'être grandiose. 220 représentants du mouvement ouvrier à travers le monde entier. Des figures particulièrement connues, telles que celles de l'américain John Reed ou de l'italien Nicola Bombacci. Le congrès s'ouvre par la distribution du nouvel ouvrage de Lénine, La maladie infantile du communisme écrit spécialement pour l'occasion. Critique acerbe de l'aventurisme mené par une partie du mouvement ouvrier depuis la révolution d'octobre. Est ciblé particulièrement l'USPD allemand. De l'autre côté, les russes s'attaquent violemment aux sociaux-démocrates et à leurs stratégies d'alliances avec leurs bourgeoisies nationales pour mater le mouvement communiste.

Les délégués, entre une journée de travail avec les ouvriers moscovites, de visites du Moscou sous gouvernement ouvrier, de visionnage de pièces de théâtres, auront pu se mettre au travail dans le cadre de grands débats chapeautés par le bolchéviques. Trois sujets furent particulièrement discutés. La mise en place d'organisation communistes "chimiquement pures" expurgées des éléments gauchistes ou sociaux-démocrates vivement critiqués précédemment. Les russes imposeront une charte de 21 points à accepter afin de pouvoir adhérer. Ces organisations formeront le corps de l'Internationale Communiste. Second sujet, la position à adopter vis-à-vis des organisations syndicales, épine dorsale du mouvement ouvrier occidental. Si la nature de collaboration de classe de nombreux syndicats est critiqué, il est finalement décidé de pratiquer des méthodes d'entrisme au sein des syndicats historiques. Dernière question majeur, la lutte anti-coloniale. Elle sera mise à l'honneur par les bolchéviques avec une attention particulière portée sur l'Inde, la Perse, le Mexique ou encore la Corée, où des mouvements communistes - ou apparentés - embryonnaires se forment. Un franc appel du pied leur est fait. Secrètement les bolchéviques espèrent qu'une flambée de la lutte anti-colonial leur permettra d'ouvrir un nouveau front sur la lutte des classes en attendant que la Russie soviétique soit elle même suffisamment forte pour affronter de front les puissances capitalistes.

Affaires Allemandes

L'acceptation par le nouveau gouvernement allemand du plan Millerand est une immense surprise pour Paris, qui ne s'attendait pas à tant, mais une excellente surprise, à l'image des pertes de territoires industriellement importants allemands par plébiscite. En tout cas, dans la presse française et surtout nationaliste, on exulte de l'acceptation du plan Millerand. Les patrons français eux aussi, sont fous de joie à l'idée de la disparition à venir des frais de douane avec la Rhénanie, sur le charbon notamment.

Ce qui surprend tout autant mais négativement en France est l'opposition, qu'on peut même à ce point qualifier d'hostilité, du Royaume-Uni à ce plan Millerand. Londres passe en effet d'un comportement pro-français en Rhénanie en participant à la bataille de la Ruhr, à une position plus germanophile que l'Allemagne elle-même. Quoiqu'il en soit le traité en tant que tel est proposé à la Commission interalliée du Rhin, composée de la France, de la Belgique, du Royaume-Uni et des Etats-Unis. Si le soutien de la Belgique, qui est fermement alignée sur les positions françaises concernant le Rhin, au plan Millerand ne fait aucun doute, et l'opposition du Royaume-Uni d'ores et déjà annoncée, la question majeure va être la position des Etats-Unis : Depuis l'arrivée au pouvoir des Républicains, Washington est de nouveau fermement isolationniste et refuse de s'ingérer dans les affaires européennes. Concernant l'Allemagne, l'administration américaine apporte autant voir plus de sympathie à Berlin qu'à Paris : comment vont donc se positionner les Américains vis-à-vis du plan Millerand, accepté par la France et l'Allemagne mais honni par le Royaume-Uni ?

Affaires Russes

La victoire des rouges sur les blancs ne fait plus aucun doute en Russie. Clemenceau, fermement antibolchévique, n'ayant aucun pouvoir sur ce sujet, puisque n'étant pas lié à la garantie des traités, c'est Millerand qui organise officiellement le retrait des troupes françaises du nord de la Russie. Si dans le sud l'échec de l'expédition de Crimée s'est consommé dès la mi-1919 et les troupes rapatriées, dans le nord c'est quelques dizaines de milliers de Français qui rentrent à la maison.

En Pologne cependant, la mission militaire française, très proche de l'état-major polonais, est maintenue malgré ses nombreux rapports perplexes quant à la qualité des généraux polonais. L'échec soviétique récent est attribué à la qualité des officiers du front et des erreurs notables des Bolchéviques, mais l'extrême prudence de l'armée polonaise est critiquée en tous points ce qui fait que la polonophilie du gouvernement français est mise à mal. Si l'inactivité de Varsovie se poursuit, il sera de plus en plus difficile de justifier de l'aide qui lui est accordée, d'autant plus que, comme partout en Europe de l'Ouest, les livraisons en direction de la Pologne sont bloquées ou retardées par les syndicats de dockers socialistes solidaires de l'armée rouge.

Affaires Marocaines

La France, de part son résident-général Lyautey, observe avec perplexité la situation dans le Rif. Si l'Espagne venait à ne plus être capable d'assurer l'ordre, un débordement du conflit dans des zones montagnardes proches dans le protectorat français n'est pas à exclure. De plus, une découverte scientifique colossale a été annoncée, faite proche de la frontière entre Maroc et Algérie, qui a eu lieu au milieu de l'année 1919 mais dont le travail dessus a duré un an, et qui sera présentée prochainement au Museum d'Histoire Naturelle de Paris en présence de nombreux conservateurs français et étrangers invités pour l'occasion.

Finalement, en creusant un peu, il n'y a même pas besoin de recours pour les 20 milliards de mark-or à fournir en attendu la délibération en 1921 de la commission des indemnités. L’Allemagne elle même peut se donner du temps en payant a l'avance les 20 milliards de mark-or.
Les forces militaires sont les plus grosses cibles de l’ajustement structurel (lire: coupes budgétaire thatcheriennes). D'abbord la Reichmarine. Des vieux cuirassés croulants et ne servant a rien, pompent sur le budget militaire. L’État a donc décider de mettre en offre les 5 Braunschweig (100M RM-or chacun) et 3 des 5 Deutschland (200M RM-or chacun). De même, 3 croiseur de classe Brême et 4 de classe Gazelle (chacun à 50k RM-or) sont mis en vente. Oui la Reichmarine sera alors composé d'un ou deux croiseurs restant et une douzaine de destroyers. Mais l'Allemagne abandonne l’idée d’être une puissance maritime, pour le gain de 4G RM-or si cela se vend. Cet aveux de faiblesse fait enrager la droite. L'armée, réduite à un équipement léger et 100.000 soldats, a déjà eu sa coupe budgétaire équivalente.
Certaines entreprises sont devenu trop grosses, à l'issue des plébiscites en Sarre (et à la rétrocession de l'Alsace et la Moselle à la France), aux plébiscites en Silésie, à Memel et au Selsvig. De ce fait, l’État ordonne a ces entreprise de se restructurer, de diminuer en taille et donc de vendre des parts, pour se concentrer sur ce qui reste, c'est à dire la Ruhr et l'ouest de la Silésie. 4 milliards de RM-or de gains sont attendu par la vente de ces capitaux. La presse nationaliste dénonce un abandon de terres soit disant magiquement allemandes, mais bon ils sont pas au pouvoir.
Enfin, la vente de terres (forets principalement), ou plutôt de titres divers, honorifiques principalement faut pas non plus déconner, de duc, comtes, junkers et autres délire nobles est dirigé vers des riches mondains anglo-saxons (ça se trouve au RU ça salive toujours sur le Hanovre on sait jamais, et peux être que les Gatsby américains n'ont plus idée de quoi faire de leur fric) comme aux exilés aristocrates russes blancs (riches) qui sans doute vont quitter Arkhangelsk avec les français et les anglais. Oui les suspects habituels, les nazis dénoncent le potentiel afflux d’étrangers, mais l’argent n'a pas d'odeur les amis. 5 à 6 milliards de RM-or sont attendus.
Enfin, les brevets vieillissants, dans l’industrie et le militaire, inutiles vu la situation de l’Allemagne qui risque pour une décennie de rattraper et non d’innover, sont vendus. Quelques milliards de profits sont attendus. Plus besoin de préciser qui macère dans sa rage.
De ce fait, entre 12 et 15 milliards de RM-or sont déjà trouvé. Avec les indemnité déjà payés avec la planche à billet, on atteint facilement 25 milliards de RM-or. De ce fait, l’Allemagne à 5 mois d'avance, et donc de répit, jusqu’à que la commission tranche. Largement assez pour restructurer et reconstruire l'économie allemande, avec les 5 milliards de RM-or restants, et 20 milliards de RM-or (équivalent) empruntés chez Wall Street dont l’image de bon payeur teuton fait déjà effet.

URSS
Brève
Evènement

Malgré les victoires militaires enregistrées par les soviétiques à l’encontre des armées blanches, la situation intérieure du pays reste fragile. En effet, la prodrazvyorstka, ou politique de réquisition des céréales et autres produits agricoles mise en place par le gouvernement bolchévique passe mal auprès de la population paysanne. Si cette dernière craignait une victoire des Blancs contre les Rouges, qui se traduirait par la récupération d’importants domaines fonciers aux mains de l’oligarchie russe traditionnelle, la défaite des armées blanches éloigne ce risque, et désormais, c’est la politique communiste qui est crainte. Aussi, dans la région de Tambov et les territoires alentours, ce ne sont pas moins de 50'000 paysans qui se sont soulevés, sous la direction d’Alexandre Antonov, et qui ont pris les principales villes de la zone. Cette armée bleue repose sur l’organisation politique appelée Union des paysans travailleurs, d’inspiration socialiste-révolutionnaire, et séduit des soldats de l’armée rouge qui n’hésitent pas à déserter pour la rallier.

Spoiler:

Empire ottoman
Brève
Evènement

L’Empire ottoman est aux abois, et le mouvement nationaliste truc de Kemal prend de plus en plus d’ampleur. Déjà, ces derniers mois, de nombreuses défections avaient été enregistrées à la Sublime Porte, mais le mouvement peinait à véritablement s’ancrer. Toutefois, depuis l’offensive grecque et la signature du Traité de Sèvres, Kemal a le vent en poupe : il dénonce vigoureusement la capitulation du Calife face aux occidentaux, et son mouvement prend de plus en plus forme, au point de contrôler désormais une majeure partie de l’Anatolie. Ses armées restent assez peu coordonnées et mal équipées, se rapprochant davantage de milices que de véritables régiments, mais une certaine professionnalisation s’opère avec de nombreuses désertions au sein de l’armée impériale et au profit de l’armée nationale turque.

La menace bolchévique

Alors que, sous anonymat à Paris, un individu sortait du tribunal condamné à quelques centaines de francs d'amende pour une sombre histoire de paris, il fut reconnu par des ouvriers communistes passant par là. Raoul Villain, assassin acquitté de Jean Jaurès, fut roué de coups et piétiné par lesdits individus avant qu'ils ne soient arrêtés par la police. Leur victime cependant, incapable de se relever et atteinte de multiples fractures, décéda quelques minutes plus tard sur le pavé.

Les réactions sont bien entendu totalement différentes selon les partis : l'ensemble du bloc national dénonce des individus accusés d'avoir voulu se substituer à la justice et présentés comme de dangereux factieux communistes - les charges retenues contre eux n'incluent pourtant pas la préméditation. La SFIO, quant à elle, est divisée : les plus réformistes refusent de soutenir les ouvriers et se rangent aux côtés des républicains-socialistes dans un bégaiement généralisé pour essayer de paraître neutre. Les communistes, en revanche, donnent de la voix. Le journal L'Humanité, dirigé par Marcel Cachin, titre "Jaurès vengé !" avec une tribune sur la Une intitulée "Briand le jaune pleure Villain avec le Bloc National". Pour la première fois, la tendance bolchévique semble dominer la SFIO et le congrès de Tours de décembre sera scruté avec attention.

Enfin, suite à la révolution iranienne et la déclaration de guerre subséquente du Royaume-Uni à la Russie bolchévique, Alexandre Millerand a pris la parole devant l'Assemblée nationale. Dans un discours étalant la politique étrangère de son gouvernement, il a ainsi fermement critiqué la Russie bolchévique, mais a écarté la possibilité de lui déclarer la guerre : "La décision de Londres de déclarer la guerre à la Russie bolchévique est fort regrettable en ce qu'elle reconnaît de fait une légitimité à l'Etat bolchévique sur le contrôle de la Russie. Nous ne ferons rien de tel car Lénine n'est en rien un dirigeant russe, mais un chefaillon sans aucun droit à gouverner."

Krupp, Opel, Siemens, Bayer, BASF, bref de grandes entreprises allemandes vendent une partie de leur actions. Comme prévu l'odeur de l'argent et des bonnes affaires a attiré divers capitalistes de l'entente, mais aussi des danois ou des polonais ayant maintenant le Slesvig ou la Silésie en chasse gardé. La Rhénanie concentre la majeur partie l’intérêt des capitalistes français, les américains sont répartis dans toute l’Allemagne. Il semble que les anglais ont décidé de bouder face au plan Millerand, peux être qu'il prendront leur décisions plus tard.
Au niveaux des navires, l'Italie et le Royaume Uni sont les clients espérés principaux, mais il est toujours possible de refourguer les croiseurs aux pays scandinaves, à la Yougoslavie ou la Grèce (ayant des façades maritimes larges), à la Belgique(ça leur fera un beau trophée de guerre) ou aux Pays Bas, au Portugal ou à l'Espagne(avec un empire colonial). Pas encore de ventes cependant donc 0 Reichsmark pour l'instant. La Hongrie ne fait pas pas parti des clients potentiels, et si elle ose demander, elle aura droit à des maquettes en bois pour accompagner ses chaloupes de guerre sur le Danube.
Les titres ont eu un résultat mitigé. Les Gatsby mégalos et les vieux britanniques coincé au 19e sont  très peu nombreux, mais l’énorme reflux de nobles russes blancs germanophones a rapporté des devises inespérés. Merci Lénine pour l'or du tsar emporté dans les valises des nobles russes, ça repaye largement le billet de train de 1917. Ces nobles auront une maison doré, dans laquelle ils pourront grommeler sur le communisme, mais bon l'important c'est que ces comtes ont vidé leur comptes en banque pour dorer le trésor allemand.
Au total, 10 milliards de Reichmarks ont été réunis. Juste assez pour payer la totalité des indemnité de l'année 1920. Le futur argent des emprunts, et des navires servira donc pour la reconstruction de l'économie allemande.

Armée rouge et Antonovtchina

Les fronts de l'Armée rouge continuent d'évoluer et la force commandée par Trotski de grossir. Arrivant à plus de trois millions de combattants, ses deux fronts prioritaires sont désormais l'ouest et le sud. Le ralliement de Broussilov a sans aucun doute facilité les actions de conscription et les discours de plus en plus belliqueux tenues par la Grande-Bretagne, couplé à la crainte toujours vivace de l'avancée polonaise, assurent une crédibilité importante aux discours présentant la Russie comme une "citadelle assiégée" dont usent et abusent les dirigeants bolchéviques. La liquidation du front nord et, au contraire, l'ouverture d'un nouveau front en Iran bouleverse les déploiement de l'Armée rouge. Le Caucase qui a connu beaucoup d'action avec l'invasion de la Géorgie et de l'Azerbaidjan, la guerre à venir avec l'Arménie et le déploiement de troupes britanniques à la porte du Caucase soviétique voit un afflux de troupes fraîches permanent et renforce de jour en jour. Au contraire, le front de l'est désormais gelé, s'affaiblit.

La répartition des troupes est la suivante :
- Front Est : 300 000 soldats
- Front du Turkestan : 150 000 soldats
- Front du Caucase : 270 000 soldats
- Front du Sud-Ouest : 100 000 soldats
- Front Ouest : 900 000 soldats
- Front d'Iran : 30 000 soldats
- Arrière/réserves : 1 400 000 soldats

L'instabilité interne force le maintiens d'importants détachements, qui sont aussi bien souvent en formation, sur les arrières. Le plus important en date est le soulèvement d'Antonov et d'une nouvelle armée paysanne dans sa suite dans la région du Tambov. Le révolte inquiète beaucoup le gouvernement de Moscou car elle est menée par nombre d'anciens militants bolchéviques. C'est un signal important et un début de réflexion sur l'abolition des politiques de réquisitions de blé afin de les remplacer par des outils plus flexibles d'amorce au sein du Comité Centrale. En attendant, il est hors de question de laisser la révolte impunie et la Terreur rouge devra là encore s'abattre sur le Tambov. Des unités de l'Armée rouge seront envoyées sur place afin de mater la rébellion. Bien souvent constituées de conscrits commandés tantôt par des officiers accomplis, tantôts par des aspirants officiers à qui l'on veut offrir une expérience du terrain. Parmis eux, un certain Gueorgui Joukov, qui commandera un bataillon de cavalerie. On leur fournira les outils les plus efficaces, camps de concentration, qui seront bâtis juste pour l'occasion, possibilité de prendre des otages, de déporter des villages, de mettre au pas par la famine.

Les indemnités ayant été payées, la planche à billet se retrouve inutile. Ainsi l’inflation qui en aout était de 10%/jour, (x17 mois , x1.300 milliard/an) et en septembre 20%/jour ( x237 mois, x10^29/an ) est maintenant à 12%/an, beaucoup plus raisonnable, avec un nouveau papier mark au taux de 50 millions d'anciens reichsmark pour 1 nouveau. Quelque mois de plus et on aurait atteint des nombres fantasques de billards de marks comme billet à la plus haute valeur, mais là c’est seulement 250 millions de marks la valeur la plus haute qui a été atteinte. Assez pour que des boulangères se plaignent de recevoir des sacs de billets pour une miche de pain fait de farine américaine. Quelle résolution spectaculaire, pas étonnant vu que c'est l’Allemagne qui a crée son propre problème.
En même temps, les investissements dans des machines américaines pour rependre la production, et l'import de nourriture pour résoudre la famine, font que l'économie allemande retrouve ses capacités. Certes, cette amélioration est relative, mais bon perdre la moité de son PIB en 1 an et demi et une demie douzaine de million de personne en même temps c'est irrattrapable en un mois. Les gens qui mangent à leur faim sont, surprise surprise productifs,les emprunts et le capital de l'entente dans les grandes entreprises allemandes permet un investissement qui ruissèle à terme vers les allemands (avec un partie qui part en dividendes en France mais osef).
Autrement dit, les problèmes de l’inflation et de la décroissance économique ont été réglés en deux semaines, pas trop difficile vu que c'est les allemands qui ont eux même provoqué la merde.

Ajustement de politique économique

La multiplication des révoltes paysannes, y compris dans des régions favorables aux bolchéviques et l'aggravement de la situation économique dans les campagnes est extrêmement préoccupante. De nombreuses disettes et famines ont secouées le monde rural soviétique durant l'ensemble de l'année et les politiques de réquisitions atteignent leurs limites alors que les paysans préfèrent désormais ne pas produire et subsister que de se fatiguer au travail pour se voir saisir l'ensemble de leur production arbitrairement. Signal de cette situation, le plan de réquisition qui n'avait atteint que difficilement 40% des prévisions en 1919 ne devrait cette que toucher les 30%. La reprise du commerce avec la Roumanie et l'importation de blé qui a en effet permis de réduire la pression sur certains territoires, en particulier l'Ukraine, ne suffit pas.

L'influent Commissaire du peuple aux affaires militaires Léon Trotski qui suit avec attention les campagnes de réquisitions qui servent à nourrir son armée est extrêmement inquiet. Il a profité de la tenue du IXème Congrès du Parti bolchévique pour proposer ce qu'il nomme un "repli stratégique". La Russie est un pays rural à l'industrie embryonnaire, absolument pas prête pour le socialisme. La nécessité d'un capitalisme d’État contrôlé afin de procéder à l'accumulation primitive a depuis longtemps été théorisée par Lénine, malgré tous, l'on était allé vite en besogne en direction du socialisme, trop vite probablement, alors que le pays est encore ravagé par ses années de guerres. Nommée Novaïa Ekonomitcheskaïa Politika, Nouvelle Politique Économique, la proposition faite par Trotski implique le retour de la propriété privée dans l'agriculture et la réintroduction des logiques de marché en autorisant la vente d’excédents. Mais aussi le remplacement des réquisitions par un impôt en nature dont le montant est prévu en amont, permettant d'offrir aux paysans une visibilité sur l'avenir, et d’apaiser de fait les tensions. Tout comme dans l'industrie l'on a rétabli des bonus à la productivité, cette réforme facilitera sans aucun doute les inégalités entre paysans en permettant à certains de s'enrichir plus que d'autres. C'est un sacrifice à accepter pour rétablir une situation de plus en plus catastrophique. La proposition de Trotksi propose aussi de réduire l'influence du puissant Conseil du Travail et de la Défense, organe chargé de la planification économique de tous les secteurs à l'exception de l'agriculture. Il estime qu'il est important d'offrir plus de flexibilité aux entreprises alors que la situation économique est toujours cataclysmique.

Si la proposition du leader de l'Armée rouge a fait lever plus d'un sourcil au sein des délégués communistes, son influence grandissante et sa grande popularité, qui se renforcera sans aucun doute grâce à cette réforme, ont permis de faire accepter la résolution, transformée dans les jours suivants en décrets prenant acte immédiatement.

La situation économique étant florissante, il ne reste plus que la question de l'autorité étatique, l'ordre publique et les organisation paramilitaires. L’État allemand peut de nouveau avoir le monopole de la violence, et faire respecter la loi. En effet, la police a été reconstitué, avec des formations pour être processionnelle, un salaire fixé qui assure obéissance et absence de pillage. De ce fait, les Freikorps comme les milices SPD ou KPD sont superflues et inutiles. Elles sont encouragés (et pour les récalcitrants , menacés de prison) à trouver un autre métier que celui de vigilante ou de tyran local, métiers qui de toute façon ne recrutent heureusement plus. Très simple pour les milices SPD, recruté vite fait et en temps partiel, comme pour le KPD, qui a choisit l'option de rester dans l'ombre. Les Freikorps seront les plus récalcitrants mais ils finiront en prison si il le faut, le fameux autrichien moustachu pourra y rédiger Mein Kampf .
De ce fait, la situation en Allemagne est stabilisé. Bien sur l’extrême droite grommelle, et il y a toujours la peur d'un coup d’État. Mais, Stresemann a une idée pour faire une pierre deux coup. Il s'agit du très humiliant plan Millerand qui était justifié par l'instabilité allemande. L'abroger calmera sans doute les nazis et compagnie. Maintenant que le Mark est stabilisé et qu'il y a une reprise économique, la justification d'un franc rhénan ne tient plus, comme celui des douanes visant à fournir des denrées alimentaires (l’Allemagne peut très bien importer tout seul). Maintenant que la police est là, les milices rhénanes n'ont plus de sens à exister. Quant à la division administrative et au drapeau, une réforme territoriale est depuis très longtemps souhaité, le bordergore des états allemands étant immonde.
Ainsi, Stresemann demande à la commission de l'entente d'abroger le plan Millerand ayant rempli sa fonction et est donc caduc. Stresemann joue gros et un refus aura des conséquences funestes pour sa carrière politique et le gouvernement allemand (lire : démission et NSDAP à 35%).

Affaires scientifiques

Au Muséum d'Histoire Naturelle de Paris, dans la salle même où trône le moulage d'un fossile de Diplodocus carnegii offert par Andrew Carnegie au Museum à l'occasion d'une visite du président américain sous la présidence d'Armand Fallières, une foule mondaine s'est rassemblée. Jusque sur les passerelles qui surplombent le tour de la salle et permettent de la regarder en hauteur, des industriels français, des mécènes scientifiques français comme étrangers, des nobles et bourgeois de toutes espèces, des artistes reconnus... L'autre moitié de la salle est quasiment entièrement occupée par le sujet de l'agitation, recouvert pour l'instant d'un drap rouge suspendu par un système de poulies. Juste à ses pieds, une rangée de siège destinée à accueillir le président de la République Georges Clemenceau (déjà présent en tant que président du conseil à l'inauguration du Diplodocus, Alexandre Millerand, le sultan du Maroc en visite à Paris, ainsi que les conservateurs des plus grands musées d'histoire naturelle du monde (New York, Londres, Berlin, Washington, Petrograd, Milan, ...).

Dans des micros, les deux scientifiques ayant dirigé l'étude de la découverte, Justin Savornin et Charles Depéret, expliquent leur démarche. Trouvé initialement par des locaux se déplaçant dans la formation des Kem Kem, à la frontière algéro-marocaine, ce spécimen exceptionnel, complet à près de 95%, mesure approximativement quinze mètres de long et est celui d'un théropode. Dans le cadre du processus de description du fossile, les deux paléontologues ont réussi à établir une correspondance avec des restes fragmentaires ramenés d'Egypte par l'allemand Ernst Stromer et décrits en 1915, et ont conclu qu'il s'agissait là d'une espèce différente du même genre.

Quand le drap se laisse finalement, le brouhaha des discussions inattentives de la foule se calme, ébahi par l'animal qui se dévoile à eux : un long museau crocodilomorphe bardés de dents, une immense voile, des membres inférieurs dotés de griffes terrifiantes. Il ne fait nul doute que le Spinosaurus yusufii, nommé en l'honneur du sultan du Maroc, a fait forte impression et risque de particulièrement marquer les œuvres des disciples de Jules Verne et pas seulement dans les prochaines années. Se permettant un trait d'humour avec Georges Clemenceau - fort heureusement pas enregistrée - le directeur de l'Académie russe des Sciences Alexander Karpinsky déclara que "cet animal est bien plus terrifiant que les pires soldats de Dzerjinski", provoquant l'hilarité du vieux dirigeant français.

Spinosaurus yusufii dans son milieu naturel. Les espèces l'entourant ont été identifiées à l'aide de fossiles dans la même formation, eux aussi exposés

Solidification de la diplomatie soviétique

La position diplomatique du gouvernement de Moscou se renforce de jour en jour. Désormais reconnu par une grande partie de ses voisins ainsi que par le Royaume-Uni comme gouvernement légitime de la Russie, la diplomatie russe, brillamment emmené par son Commissaire du peuple aux affaires étrangères, Guergui Tchitchérine, gagne en confiance. La Russie voit d'un œil étonnamment favorable le fondation du Parti National-Paysan en Roumanie, perçu comme n'étant pas un parti représentant des grands capitalistes et donc de ce fait, pas forcément naturellement hostile au régime bolchévique, la Roumanie souhaiterait proposer au gouvernement mené par ce parti la signature d'un traité d'amitié, peu contraignant, mais à la valeur d'avantage symbolique. Sur un front différent, Moscou annonce reconnaître le gouvernement issu de la Grande Assemblée nationale de Turquie dirigée par Mustafa Kemal comme seul gouvernement légitime de la Turquie. La diplomatie russe rejette dans le même geste le Traité de Sèvres et dénonce vivement le gouvernement Ottoman comme une entité soumise aux britanniques visant à transformer la Turquie en une pauvre colonie en proie aux sévices que voudront lui imposer les bureaucrates londoniens. La Russie adresse tout son soutient aux patriotes turcs qui luttent, comme ceux russes, pour leur indépendance nationale.

Le Parlement à feu et à sang :

Le plus grand bâtiment d'Europe, le Parlement de Hongrie, est à feu et à sang. Alors que les combats ont ravagé la capitale hongroise pendant des semaines, oscillant entre affrontements de basse intensité et bataille rangée à l'artillerie, ce sont plusieurs milliers de soldats hongrois qui ont trouvé la mort mais également plusieurs milliers de civils. La capitale s'est progressivement vidée de sa population civile. Elle est aujourd'hui silencieuse, sale et endeuillée.

Anton Lehar a décidé qu'il n'était plus possible de continuer à se battre. Le premier ministre du Royaume de Hongrie a ordonné aux soldats et civils ayant pris les armes contre l'occupant roumain de se rendre sans condition aux troupes roumaines afin de préserver ce qu'il reste de la Hongrie.

Anton Lehar, de concert avec le Roi de Hongrie, a décidé de signer le Traité de Trianon proposé par les puissances Alliées. Il est absolument nécessaire d'éviter la famine en Hongrie, et d'assurer un retour à la paix.

Unification des mouvements insurrectionnels :

L'heure est extrêmement grave pour la Turquie et le peuple turc. Occupé par plusieurs puissances étrangères, humilié par son propre gouvernement qui a signé le Traité de Sèvres, et meurtri par les crimes commis par les troupes grecques en particulier en Anatolie, la Turquie pleure ses enfants qui continuent d'être fauchés par la violence de la guerre.

Partout à travers le pays, les termes de Sèvres sont rejetés par la population. L'avancée grecque et les interventions franco-britanniques agissent en véritables catalyseurs de la mobilisation politique et insurrectionnelle.

Mustafa Kemal, Premier Ministre du Mouvement National Turc et dirigeant de facto de l'insurrection turque, est très occupé en ce moment. Plusieurs congrès sont organisés à travers l'Anatolie afin de rassembler les forces politiques turques sur un plan très simple : rejeter les étrangers hors de la Turquie, sécuriser la nation turque, et assurer la pérennité du peuple turc.

Mustafa Kemal au Congrès de Erzurum

Afin de symboliser l'unité des mouvements politiques turcs, Ankara a été choisie pour devenir le siège provisoire du Gouvernement de la Grande Assemblée Nationale (GGAN). A sa tête, Mustafa Kemal. Son bras armé, Kuva-yi Milliye, les milices insurrectionnelles, reconnues désormais comme l'Armée du Peuple Turc. Fevzi Çakmak, célèbre et compétent général est promu Chef d'Etat-Major de l'Armée du Peuple Turc.

Communiqué [SECRET] à la Russie bolchévique :

La situation en Turquie est difficile, et la disette guette le coeur de l'Anatolie. Notre pays est en proie à de nombreuses difficultés et une adversité sans précédent dans son histoire comme vous le savez. La Turquie et la Russie, toutes deux victimes de traités scélérats imposés par des gouvernements Alliés à des gouvernements ayant trahi la patrie se doivent de se prêter main forte.

La Turquie appelle la Russie à l'aide et souhaiterait s'il était possible que fusils, munitions et surtout du grain soient envoyés depuis la Géorgie soviétique vers la Turquie en transitant par Batoumi. Cet appui russe serait salué par l'entièreté du peuple turc et des nations civilisés. Nous ne pouvons pas, en l'état actuel, repayer cette dette qui serait contractée. Nous assurons cependant que la Turquie n'oubliera pas les nations l'ayant aidée lors de la plus grande épreuve de son histoire.

Empire britannique
Brève
Evénement

La situation politique au Royaume-Uni est des plus chaotiques. L’accession au pouvoir de Bonar Law a été l’occasion d’un interventionnisme assez virulent de la part du Gouvernement de Sa Majesté, qui dépêcha des troupes en Arménie et en Iran ou encore déclara la guerre à la Russie bolchévique, autant d’actions assez incompréhensibles pour l’opinion publique qui ne rêve que de paix et de démobilisation générale des troupes, le pays étant le dernier d’Europe à ne pas avoir massivement démobilisé. Aussi, les récents fiascos au Moyen-Orient, que ce soit l’échec de l’offensive vers l’Azerbaïdjan en Iran, l’importante révolte en Irak ou encore les défaites en Arménie et au Kurdistan rendent particulièrement inaudibles les relents guerriers du Cabinet. A la Chambre des Communes, l’opposition s’indigne : « Enough is enough ! » clame-t-on sur les bancs.

Face à la fronde au sein même de son parti, le Premier ministre Andrew Bonar Law, en place depuis le mois de juillet 1920, a été contraint de démissionner et a été remplacé dans la foulée par un autre conservateur, Stanley Baldwin, Chancelier de l’Echiquier. L’objectif de ce nouveau Gouvernement est grand : restaurer la confiance du peuple dans l’exécutif, mettre fin à la mobilisation et aux nombreux conflits auxquels l’Empire participe, endiguer la propagation du bolchévisme par la diplomatie plutôt que par les armes, maintenir ses positions coloniales parfois fragilisées et contenir certaines poussées indépendantistes, comme en Irlande ou en Inde.

En Inde, à ce propos, le mouvement pour l'indépendance de l'Inde mené par le Mahatma Gandhi a le vent en poupe. Depuis la fin de la guerre, une politique d’agitation non violente et de désobéissance civile avait été adoptée, et elle a été considérablement renforcée ces derniers temps. A la vue des évènements iraniens, les Indiens ont parfois l’impression d’être la chair à canon du Roi-empereur et de ses armées, et plusieurs désertions de natifs ont eu lieu dans les rangs. La contestation contre l’autorité britannique s’est ainsi accrue, et s’il est encore impensable que l’Inde accède demain à l’indépendance, des concessions devront être trouvées par le Gouvernement, tandis que plusieurs révoltes rapidement matées éclatent ici et là.

De même, en Irak, les récentes révoltes, et notamment celle du mois de décembre qui contraignit l’armée britannique à annuler son attaque en Iran, le Royaume-Uni renonce à l’exercice du mandat qui lui avait pourtant été attribué. Le Royaume d’Irak va se mettre en place, avec à sa tête le roi Fayçal, et l’Empire continuera d’exercer une forme de protectorat tout en garantissant une certaine autonomie à l’Irak, ce qui permet de pacifier le territoire et de mettre fin à une partie des révoltes – bien que certaines subsistent, réclamant le départ total des Britanniques.

Russie
Brève
Evénement

« La prise de Novgorod, avec du recul, semble être le baroud d’honneur des derniers fidèles du Tsar, cette vieille garde qui accomplit un ultime coup d’éclat sur le champ de bataille avant d’être décimée », écrit l’Amiral Alexandre Koltchak dans son carnet de campagne depuis sa cabine du train impérial empruntant la voie du Transsibérien en direction de Vladivostok. L’absence de réaction militaire soviétique à la capture de la ville avait été un piège dans lequel les Armées blanches s’étaient engouffrées : l’approche de l’hiver libérerait d’elle-même la ville, tandis que les factions impérialistes ne pouvaient plus vraiment mener de nouvelle offensive d’ici là. Pari gagné pour les soviets : l’hiver 1920, très rugueux, les pénuries de céréales et la famine ont eu raison du moral des Armées blanches, qui ont déserté en masse, y compris à Novgorod. N’hésitant pas à commettre quelques exactions et à piller des maisons avant de fuir, les soldats blancs sont partis se cacher, laissant l’Amiral seul avec une partie de l’or impérial, direction les territoires occupés par les Japonais depuis le début du conflit.

Rapidement après la nouvelle des désertions de masse, les populations sous le joug Blanc se sont empressées de se révolter, soit pour permettre l’institution de soviets, soit dans le cadre d’armées paysannes. Dans bon nombre de territoires, ce sont des soviets bolchéviques qui se sont emparés du pouvoir et ont clamé leur fidélité à Moscou, permettant au Parti de reprendre plus ou moins le contrôle de la Sibérie, bien qu’une campagne de pacification serait très utile. A l’est, donc, la victoire semble acquise pour les soviétiques, tandis qu’à l’est, Wrangel a mis les voiles. Assiégé depuis plusieurs mois à Marioupol et à Krasnodar, le baron, averti de la fuite de l’Amiral, lui a emboîté le pas. Avec les quelques navires de la flotte impériale de la mer noire et l’assistance de la Royal Navy, ce ne sont pas moins de 150'000 soldats, femmes et enfants russes qui ont fui à Constantinople et dans la région, tandis que leurs armes et les navires sont mis sous séquestre. Il ne reste à Wrangel qu’à partager un bol de soupe avec Denikine sur les rives du Bosphore.

Fin de la guerre civile

Il fallait croire que la guerre civile russe se terminait par la victoire de la révolution. Presque quatre années de fracas léguait au gouvernement de Moscou un pays ravagé mais désormais débarrassé de toute menace sérieuse à son autorité. En Russie d'ailleurs, plus personne n'osait remettre en question la légitimité acquise de haute lutte des bolchéviques, et seules quelques révoltes paysannes ou anarchistes empêchaient encore l'Armée rouge de se déplacer librement. Les lauriers de la victoire revenaient à Trotski qui, bon gré mal gré, au prix d'importants sacrifices, avait réussi à mettre sur pied une impressionnante armée, bâtie de bric et de broc, désormais redoutée dans le monde entier. L'Armée rouge d'ailleurs, verra son expansion arrêtée, malgré la poursuite des conflits à l'extérieur, et se stabilisera pour le moment "seulement" à 3.5 millions d'hommes. Certaines classes d'âges seront démobilisés au profit de combattants venant des territoires où l'administration soviétique pourra s'installer petit à petit. La poursuite de la guerre à l'extérieur, afin de définitivement installer le régime soviétique sur le scène internationale, reste une priorité absolue pour le moment et continue de concentrer les ressources de la Nation.

La réorganisation de l'agriculture autour de la Nouvelle Politique Économique, reste elle aussi une priorité absolue. Les réserves de grains sont vides, la production est dans un état catastrophique, la guerre qui ne cesse depuis 1914 et l'occupation allemande, puis par les différents belligérants de la guerre civile, des territoires russes, ont déjà affaiblis les populations à un niveau effrayant. La famine guette et il ne faudrait qu'une étincelle pour qu'elle atteigne des niveaux catastrophiques. Relever la production agricole tient désormais du devoir patriotique, Lénine et les bolchéviques comptent désormais sur la baisse de la conflictualité interne pour accomplir cet objectif. L'importation de blé depuis l'Allemagne comme prévu par les accords de Moscou récemment signés avec la République de Weimar est perçue comme une possibilité inespérée de rétablir autant que possible la situation. L'avenir nous le dira.

L'avancée éclaire de l'Armée rouge à travers la Sibérie en ces mois de janvier et février au cours de ce qui rentrera dans l'histoire comme la grande marche de glace de Sibérie, les bolchéviques tombent sur des terres dévastées par les armées paysannes et les restes d'armées blanches fanatisées continuant quoi qu'il en coûte le combat. On peut citer parmi celles-ci celle du germano-balte Ungern-Sternberg qui sévit à la tête de cavaliers errants entre Ourga (Oula-Bator) et Irkoutsk, ou encore l'armée paysanne de l'Altaï, pro-bolchévique, mais qui n'hésita pas à attaquer les villes tenues par des soviets après la déroute blanche. La Sibérie est en proie au chaos et il faudra probablement plusieurs années de soviétisation et de présence militaire pour y rétablir un ordre réel. Les opérations militaires se poursuivent en attendant. Quelques jours après l'entrée de l'armée rouge à Chita après de rudes combats contre un autre général blanc poursuivant le combat, Semionov, l'on appris que des marins du soviet de Vladivostok avaient capturé Koltchak alors qu'il tentait de prendre le bateau. Fusillé sur le champ, les japonais ne laissèrent pas autant de marge au soviet local au sujet de l'or qu'emmenait avec lui l'amiral blanc déchu et le saisir immédiatement. Ainsi se termine l'épopée du dernier général blanc, du dernier prétendant à l'autocratie sur toutes les Russies. Une République Soviétique d'Extrême-Orient est mise sur pied avec les soviets locaux en tant qu’État, indépendant, en fait un État fantoche de Moscou, mais qui est pensé comme un tampon avec les zones encore occupées par les japonais, et comme un gain d'autonomie aux populations locales récemment conquises.

La soviétisation se poursuit à un rythme rapide dans tous les territoires récemment conquis, en particulier dans un Caucase où il semble important de mettre au pas les velléités indépendantistes des populations locales qui ont donné, et donnent encore, du fil à retordre, à l'Armée rouge. Le remplacement des administrations va bon train, tout comme l'expansion des Partis bolchéviques locaux qui s'étendent rapidement. Au contraire, les anciens soutiens des gouvernements précédents n'ont droit à aucune pitié. La Tchéka abat dans les régions nouvellement conquises un travail impressionnant, devenant petit à petit experte de la disparation instantanée d'individus soupçonnés d'anti-bolchévisme et finissant souvent exécutés extra-judiciairement, ou déportés dans des camps de concentration. Un certain Lavrenti Béria, membre du Parti menshevik géorgien, et qui aurait occupé des fonctions pour le gouvernement de Tiflis, en fera les frais. On apprendra plus tard qu'il était une connaissance de Grigory Ordjonikidze, malheureusement pour Béria, trop occupé à Téhéran pour sauver sa peau grasse. Ce n'est qu'un exemple parmi des milliers d'autres, monnaie commune en ces temps de guerre civile.