¤ V1885 ¤ Topic Officiel

Etats-Unis
Brève
Evénement

Aux Etats-Unis, plus précisement à Chicago, ville chatoyante et vibrante du Midwest américain, les ouvriers abondent. A Chicago, la ville avale littéralement des hommes immigrés pour en faire des travailleurs dans les industries. On compterait près de 45 000 ouvriers dans la ville, et 75 000 dans les régions alentours.

Le 1er mai 1886, à travers tous les Etats-Unis, des manifestations massives eurent lieu au tocsin des cris du peuple : "Eight hours a day, with no cut in pay !". Les ouvriers, fer de lance de la contestatio, demandaient la limitation de la journée de travail à 8h, sans diminution de la paye. Les journaux eurent du mal à estimer les participants, avec des chiffres oscillants entre 400 000 et 1 million de manifestants à travers le pays. C'est l'une des manifestations les plus grandes de l'histoire des Etats-Unis, et sans aucun doute la plus importante depuis la fin de la Guerre de Sécession.

Chicago était le coeur du mouvement et rassemblait à elle seule entre 30 000 et 40 000 ouvriers mobilisés. Un peu moins de 100 000 personnes manifestaient dans les rues de Chicago le 1er mai. August Spies, leader ouvrier anarchiste de Chicago et bien connu des autorités, avait réussi à maintenir la grève jusqu'au 3 mai. A la fin de cette journée, dans l'usine McCormick, dans les faubourgs de Chicago, près de 2 000 ouvriers étaient présents de manière pacifique.

La police de l'Etat de l'Illinois débarqua alors, et après des insultes proférées envers les ouvriers, une pierre fut jetée en la direction des men in blue. Les tensions montèrent, et dans une confusion généralisée, la police ouvrit le feu sur les grévistes, tuant 3 ouvriers et en blessant 5 autres.

Les presses anarchistes de Chicago se mirent alors en branle, et des milliers de tracts appelant à une manifestation le lendemain à Haymarket furent imprimés et distribués à travers Chicago.

Le tract appelant les ouvriers à la mobilisation le 4 mai

Une pluie fine tombait sur Haymarket, et environ 7 000 ouvriers avaient répondu à l'appel des syndicats anarchistes. Plusieurs centaines de policiers se tenaient prêt à proximité immédiate de la scène. Toute la journée, des discours de leaders comme August Spies, Samuel Fielden ou Albert Parsons occupèrent les ouvriers. Le soir venu, vers 22h30, alors que la nuit était tombée, et que Fielden venait d'achever le dernier discours programmé, la police débarqua avec virulence.

L'ordre était simple, le capitaine de police s'adressa à Fielden, encore sur la tribune, et lui déclara :

"I command you, in the name of the law to desist and you to disperse." (Je vous ordonne, au nom de la loi, de vous arrêter et de vous disperser tous)

Les ouvriers, tenaces, refusèrent catégoriquement dans un brouaha. La police chargea alors, en marchant résolument vers les manifestants. Une bombe fut alors jetée sur le chemin des forces de l'ordre, composée de dynamite et de fragments de schrapnel. Elle explosa au sein de la colonne, tuant sur le coup 3 officiers, et en blessant mortellement (ils moururent dans la nuit) 15 autres. Immédiatement, la police ouvrit le feu sur les ouvriers, qui répliquèrent en ouvrant le feu également.

Une véritable escarmouche s'ouvrit à Haymarket, couvrant les rues de sang. En une dizaine de minutes, le parc était évacué et une vingtaine de cadavres jonchaient le sol.

La nuit était lourde à Chicago. Le nombre de mort était inconnu. Si au total 23 policiers avaient été tués, le nombre d'ouvriers morts était plus difficile à estimer. A Haymarket, 18 avaient trouvé la mort. Mais des dizaines d'autres, peut-être 40, moururent de leurs blessures dans les jours qui suivirent, sans assistance médicale.

L'Affaire de Haymarket choque les Etats-Unis. Si la majorité de l'opinion publique est traumatisée par l'assassinat de 23 représentants de l'autorité de l'Illinois, dans les cercles ouvriers, l'on ne pardonne pas les assassinats du 3 mai, ni la tuerie du 4 mai. A travers le monde entier, Haymarket résonne désormais comme le cri de détresse d'une classe sociale opprimée et meurtrie par les rouages infernaux du capitalisme industriel.

Avec la fin territoires revendiqués du Portugal sur le Congo Belge,celui ci peux enfin s’étendre librement dans ses territoires revendiqués. Cependant les chowkes sont pour l'instant évités car ils ont un minimum d’organisation que pourrait surcharger la toute jeune Force Publique.

Spoiler:

En effet, pour des raison obscures, les Allemands n'ont pas compris que l’origine de la traite des esclaves venait des cotes, ils ont cherché en vain l'arrière pays.
Avec la création de la Société antiesclavagiste de Belgique, la force publique ne peux plus attendre et, sensiblement agrandie par les donations de cette société, elle doit imposer la loi belge dans la ville de Nyangwe, qui semble être un noeud pour les les routes de la traite d'esclave et d'ivoire.
De meilleurs nouvelles arrivent cependant dans l'ouest du pays, avec inauguration d'une ligne de chemin de fer entre Léopoldville et l’embouchure du Congo. Déjà d'autres lignes sont prévues, et avec elles, les exports de minerais commencent. Les plantations doivent encore attendre quelques années avant de donner des produits. Il est prévu que les matières végétales soient transformé directement dans l’état libre du Congo, pour éviter des pertes lors du transport des matières vivantes, avant d’être exportés.  Les matières minérales elles peuvent être directement exporté en vrac sans raffinement ni transformation. Ce sont les conditions pour un investissent dans l’état libre du Congo. Pour les investisseurs Belges, ils est en plus encouragé d'exporter préférentiellement vers la Wallonie pour les minerais semblable a ceux dans cette région déjà industrialisé, et pour ceux nécessitant d'autre installations, en Flandres, a proximité des ports d’où viennent les minerais.

Empire Ottoman

Affaires Intérieures:

Au lendemain du traité de Malte, la situation interne de l’Empire est contrastée. Si les négociations ont permis d’obtenir une forte indemnisation pour la perte de la Roumélie de l’Est, le prestige du sultan en a pris un coup. De plus à Constantinople personne n’est dupe : la compensation financière n’a pas été accordé grâce au poids diplomatique ou militaire ottoman mais bien grâce au bon vouloir des britanniques et des allemands. Cette situation de dépendance couplée à la perte de nouveau territoire en Europe a ravivé les tensions internes. D’un côté, les conservateurs pointent la mollesse engendrée par une occidentalisation qui ne fait que pousser l’Empire vers la décadence et de l’autre les libéraux pressent le pouvoir politique pour des réformes de grandes ampleurs. Cependant la défaite de Roumélie a favorisé l’apparition d’un nouveau courant beaucoup plus radical : le nationalisme turc. Si celui-ci était déjà présent chez quelques intellectuels ou militaire, il a gagné ces derniers mois en visibilité. A cela, il faut rajouter les agitations locales notamment en Arménie où la contestation à l’égard de l’autoritarisme du sultan est forte. Pour résumer, le mouvement des Jeunes Ottomans (qui regroupe la majorité des contestataires) est à l’heure actuelle divisé en trois branches : les partisans d’un état décentralisé (basé sur le libéralisme à l’occidental), la tendance islamique (moderniser le pays tout en gardant les valeurs liés à la religion) et les turkistes (en faveur d’un état centralisé, moderne et national).

Cette agitation politique est bien entendu remonté jusqu’au palais du sultan dont la principale réponse a été une intensification de la répression et de la surveillance. Malgré cela, les pamphlets anonymes dénonçant l’incapacité du sultan à maintenir la cohésion de l’Empire et à résister aux pressions extérieurs se sont multiplié ces derniers temps. Dans la capitale, le bruit court que des réunions secrètes entre partisans d’un changement de ligne politique se tiennent régulièrement depuis le début de la crise bulgare. Le retour à Constantinople du premier Ordou n’a en rien arrangé les choses. En effet le corps d’armée le plus moderne de l’Empire est connu pour ces officiers particulièrement libéraux depuis la fondation des nouvelles écoles militaires. Abdülhamid II et son ministre de la guerre sont donc fortement inquiets de ce qui pourrait advenir si les troupes en garnison se rangeaient du côté des réformateurs. Le Grand Vizir, plus opportuniste, ne serait pas hostile à un élargissement du pouvoir du gouvernement au détriment du sultan. Il pense ainsi pouvoir accroitre son autorité personnelle en apparaissant comme un homme de compromis auprès des plus libéraux.

Au milieu de cette agitation politique, la seule bonne nouvelle provient de l’économie. En effet l’indemnisation de 18 millions de livres britanniques soit 19.8 millions de livres ottomanes devrait permettre de stabiliser la dette de l’Etat et de redonner du souffle à l’économie impériale. Ces rentrés d’argent sont aussi un moyen de rassurer les divers investisseurs étrangers sur la stabilité financière du pays. Des négociations devraient d’ailleurs avoir lieu bientôt avec Londres afin de se mettre d’accord sur l’utilisation des 18 millions de Livres pour le remboursement de la dette ottomane.