Revue de Presse - V1960

République du Congo
Brève
Evènement

C'est une véritable page de l'histoire africaine qui se tourne, avec le début des pourparlers de décolonisation du Congo belge à Bruxelles. La gigantesque colonie du petit royaume de Belgique est en effet sur la route de l'indépendance, même si cela ne plait pas à tout le monde et surtout pas aux conglomérats miniers belgo-congolais.

Drapeau de la République du Congo

Si l'indépendance sera actée au 1er juin 1960 de manière sûre, il en reste que la stabilité du jeune Etat risque d'être fragile. Plusieurs régions congolaises comme le Sud-Kasaï ou le Katanga, riches en minéraux et d'une importance stratégique majeure, sont prises dans des conflits locaux et globaux d'intérêts qui risquent de fragiliser l'union nationale.

La personne de Patrice Lumumba rassemble cependant derrière elle une grande partie de la population. Son rival, Antoine Gizenga, continue cependant de refuser la cohabitation, et commence de plus en plus à s'emmurer dans un mutisme suspect.

Fédération du Mali
Brève
Evènement

Coup de tonnerre en Afrique de l'Ouest. La Fédération du Mali, en projet d'indépendance et qui le sera d'ici le mois d'avril comme convenu, a exprimé dans un communiqué signé Gabriel d'Arboussier que malgré l'abandon du projet par le Dahomey, le Sénégal, le Soudan et la Haute-Volta annoncent leurs volontés de continuer le projet fédéral ouest-africain.

Carte de la Fédération

La déclaration n'a pas été sans provoquer remous du côté des défenseurs d'une indépendance nationale de la République du Soudan, du Sénégal et de la Haute-Volta. Ces derniers ont d'ors et déjà annoncé rejeter le projet de d'Arboussier. Des figures proéminentes de l'AOF figurent parmi cette opposition, notamment Mamadou Dia. Le géant Léopold Sédar Senghor quant à lui ne se prononce pas.

République de Corée
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Evènement


Révolution d’Avril

Au pays du matin calme, plus rien ne va. Le règne de terreur de Syngman Rhee continue et ne cesse d’augmenter la colère populaire en Corée du Sud. Au pouvoir depuis la fin de la guerre de Corée, le président Rhee a adopté une position grandement anti-communiste et pro-américaine, considérant chaque instabilité politique comme un mouvement communiste conduisant à une répression hors normes. Publiquement, le président est perçu par la population comme un président très autoritaire, corrompu et utilisant ses pouvoirs autocratiques à son propre profit mais également à celui de ceux qui lui sont proches. Rhee n’est également pas un économiste et la situation sociale et économique de la Corée du Sud ne s’est pas amélioré grandement depuis la fin de la guerre tout en changeant la constitution pour augmenter la durée de son mandat. Cette situation fut acceptée globalement, de peur des répressions et aussi sous la justification de l’unité contre la Corée du Nord mais la population accepte de moins en moins cette situation.
Le mécontentement a commencé par les mesures de décembre 1958, une loi sur la sécurité nationale donnant au gouvernement Rhee de nouveaux pouvoirs pour diminuer la liberté de la presse et empêche certaines personnes identifiées comme opposants de voter. En 1959, c’est la décision américaine de diminuer d’un tier l’aide économique à la Corée du Sud qui menace Syngman Rhee et son gouvernement ainsi que l’économie sous-développé sud-coréenne dépendant de ces aides. Enfin, les élections de mars 1960 ont eu des conséquences désastreuses sur la colère populaire. En effet, les élections de 1960 ont vu deux partis politiques affronter Syngman Rhee, le Parti du Progrès conduit par Cho Bong-am et le Parti Démocratique conduit par Cho Pyong-ok. Dès juillet 1959 Rhee accusa Cho Boong-am d’être communiste avant de l’emprisonner et de l’exécuter tandis que Cho Pyong-ok du se rendre aux Etats-Unis d’Amérique pour y subir une opération à l’estomac dont il mourra d’une crise cardiaque. Ces coïncidences éliminant les seuls concurrents à Rhee à sa propre succession était vu comme des manigances étatiques et de corruption par la majorité de la population. De plus, son protégé Lee Ki-poong avait aussi une élection pour le poste de vice-président le même jour. Ici il affrontait Chang Myon du parti démocratique. L’élection fut gagnée sans grande surprise par Lee avec une différence très grande de 80/20, marquant encore ici un effet de la corruption. Le jour-même, le 15 mars, des manifestations furent donc effectués puis réprimés, notamment dans la ville de Masan, ville portuaire du sud du pays.

C’est le mois suivant, le 11 avril, qu’un cadavre fut découvert par un pécheur à Masan. Il s’agissait de Kim Ju-Yul, un étudiant de l’école de commerce de Masan. L’autopsie fut effectuée et les autorités diffusèrent que la mort était la noyade mais cependant une rumeur solide se diffusa à travers le pays, le jeune Kim avait une blessure beaucoup plus impressionnante qu’une noyade ne put justifier : le crane de l’étudiant était totalement transpercé de part en part en partant de l’œil pour ressortir vers l’arrière par une grenade lacrymogène. Ceci prouvant que la police avait tiré la grenade directement plutôt qu’avec un angle de 45 degrés qui aurait pu éviter ce genre de blessures. Le fait que le régime cacha les raisons de la mort de Kim Ju-Yul augmenta encore plus la colère chez les coréens qui furent choqués par l’incident qui avait couté la vie à l’étudiant. Masan fut touché ensuite par une protestation de masse qui conduit à des confrontations violentes. Rhee tenta une nouvelle fois d’affirmer que les protestations de Masan étaient dû à des agents communistes. Cela ne fonctionna pas, et bientôt les étudiants des universités du pays protestèrent pacifiquement à partir du 18 avril. Ils marchèrent dès le 19 avril sur la maison bleue (maison présidentielle sud-coréenne) pour demander la démission de Syngman Rhee. Plus de 100 000 étudiants participèrent à cette marche, et la police ouvrit le feu, tuant pas moins 180 personnes. Le « mardi sanglant » choqua tout le monde qui joignirent les étudiants à la lutte contre Rhee. La police et l’armée refusèrent ensuite de tirer sur la foule.

Le 26 avril, en résultat de ces protestations, Rhee démissionna et partit en exil aux Etats-Unis. Le protégé, Lee Ki-poong était donc le seul aux manettes, mais pas pour longtemps, car le 28 avril son fils, Lee Kang-seok tua toute sa famille (dont Ki-poong) avant de se suicider. Heo Jeong forma un gouvernement de transition en attendant les résultats des prochaines élections législatives en juillet tout en préparant des bases solides pour la 2ème république coréenne.

Chili
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Evènement


Destruction de la ville de Valdivia suite au tremblement de terre.

Le 22 mai à 15h, une grande partie du Chili a été touché par un séisme encore jamais vu par son intensité : d’après les premières estimations celui-ci aurait été de 9.4 à 9.6 sur l’échelle ouverte de Richter soit le séisme le plus violent connu par l’homme depuis la création de cette mesure. Résultant du séisme, un tsunami a aussi ravagé le littoral du contour du Pacifique : Hawaii, Japon, Philippines, Nouvelle-Zélande, Australie et même les iles Aléoutiennes. A Hawaii, la vague a atteint une hauteur de 10m à Hilo tuant pas moins de 60 personnes. 40% de la ville de Valvida a été détruit, laissant à la rue des milliers de personnes. On estime que le nombre de mort sera de 1 000 à 6 000 personnes. Le tsunami a détruit les infrastructures côtières du pays, ce qui pourrait ne pas faciliter l’envoi de matériel et moyens humanitaires. On estime les dégâts entre 400 et 800 millions de dollars (3.5 à 7 milliards de 2020).

Turquie
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Evènement


Cemal Matanoglu leader du putsch

Le 27 mai à 3h du matin, 38 officiers de l’armée turc mené par Cemal Matanoglu et leurs soldats prennent d’assauts les administrations importantes du pays. A la surprise général, le succès de l’opération est fulgurant car permet au putsch de réussir sans bain de sang : 2 soldats, 1 civil et 7 membres du parti Démocrate perdront la vie dans ce putsch. Cependant, le général de la troisième armée, Ragip Gumuspala, qui n’est pas forcément en désaccord avec putsch, fait un ultimatum aux officiers rebelles demandant un général à la tête de la rébellion sinon il prendra par la force les administrations de la capitale. C’est pourquoi un certain Cemal Gursel, populaire des civils et militaire est choisis par les putschistes pour prendre le pouvoir. Celui-ci est réveillé en pleine nuit et emmené en pyjama jusqu’à la capitale Ankara. Il sera déclaré chef de l’état, premier ministre et ministre de la défense au gouvernement du lendemain. Il a désormais les pleins pouvoirs (que même Ataturk n’a jamais eu) lui permettant de commencer à écrire une nouvelle constitution. Le général Gursel se retrouve à la tête d’un Etat sans même n’avoir participé ni soutenu particulièrement le putsch, c’est une première. Alparslan Turkes, un célèbre politique et militaire d’extrême-droite turc annonce le lendemain le succès de l’opération, en réaffirmant l’anticommunisme de son régime et l’allégeance de la Turquie à l’OTAN et CENTO.
Même si le putsch en lui-même n’a causé que peu de victime, la purge qui en suivi n’est pas du même acabit. 255 généraux et 3000 officiers sont forcés à la retraite anticipée tandis que 500 juges et 1400 membres des universités sont purgés. L’ancien chef de l’état-major, le président et premier ministre sont arrêtés et, seront jugés dans le cadre des procès de Yassiada qui devra statuer de leurs sorts.

Laos
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La capitaine Kong Le.

Ce 10 août 1960 à 3 heures du matin, le capitaine du second bataillon de parachutiste de l'armée royale du Laos lance ses troupes sur la capitale afin de prendre contrôle des lieux clés. Dès 7 heure, c'est chose faite, 6 morts sont à déplorer, le commandant en chef des forces armées est arrêté et le officiels l'ayant pu sont en fuite vers Luang Prabang, deuxième ville du pays. Souvanna Phouma, ancien premier ministre "neutraliste" déposé en 1958 sur pressions américaines est rétabli par Kong Le bien que le militaire conserve une influence très grande.

Rapidement, les grands axes du nouveau gouvernement de Vientiane sont clarifiés, rééquilibrage des relations du Laos avec les États-Unis et l'Union soviétique - rapprochement avec cette dernière donc - mise en place d'un gouvernement d'union national visant à  mettre fin à la guerre civile incluant notamment les communistes du Pathet Lao, une idée accueillie favorablement par ceux-ci. La crise s'enlise alors que Phoumi Nosavan, ministre de la défense et auteur d'un précédent coup en décembre 1959 refuse de désarmer et s'envole pour la Thaïlande afin de quémander de l'aide à Bangkok et aux américains. A l'inverse, le nouveau gouvernement demande de l'aide à l'Union soviétique pour consolider son pouvoir.

Fédération du Mali
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Alors qu'elle est indépendante depuis bientôt 6 mois, la Fédération du Malin commence à se structurer.

Spoiler:

Carte des Quatre Etats fédérés

Quatre Etats se sont ainsi formés, et la seule réelle surprise est la lutte interne au sein du Mali qui a amené à sa scission administrative. La Haute-Volta et le Sénégal conservent leurs superficies administratives coloniales, tandis que le Mali se scinde.

Ainsi, l'Etat fédéré du Sénégal est dirigé depuis Dakar. Il s'agit là sans aucun doute du moteur économique de la Fédération, et d'un très grand centre culturel et éducatif. L'influence des élites dakaroises sur la politique fédérale est importante. C'est également le point d'entrée de la majorité du commerce extérieur, étant donné qu'il s'agit du seul Etat côtier de la fédération. Dakar est également la capitale fédérale.

La Haute-Volta, dirigée d'une main de fer par Maurice Yaméogo, est un territoire majoritairement rural, mais très attaché au projet fédéral. L'assemblée locale et l'opinion populaire voltaïque sont en effets parmi les plus favorables au projet fédéral, et étrangement, Yaméogo ne cache pas en privé ses réticences à la délégation du pouvoir à Dakar, mais face au soutien de l'immense majorité de ses administrés et d'une grande partie de l'armée et des milices locales au projet fédéral, il ne peut rien faire.

La République soudanaise s'est scindée en deux, les tensions étaient trop grandes sur la marche à suivre. Bamaka, capitale de l'Etat fédéré du Mali est dirigé par Modibo Keïta, fervent panafricaniste. Des tensions existent cependant sur la délégation du pouvoir à Dakar, et Keïta ne cache pas son amibition à faire déménager une partie des institutions à Bamako. Le Nord de l'ancienne République soudanaise est devenu l'Etat fédéré du Soudan Occidental qui est dirigé par Moussa Traoré. De loin le moins peuplé et le moins riche des Etats, il est également sujet à de nombreux soulèvements de la part des populations touaregs. Moussa Traoré, officier militaire formé en France, a été placé par le gouvernement dakarois à Tombouctou pour pacifier la région, mais ses méthodes difficiles et ses accointances avec les mouvements séparatistes maliens font déjà douter de lui.

Canada
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Le matin du 23 juin 1960, les Québécois se sont réveillés avec un nouveau premier ministre : Jean Lesage. Ce petit peuple francophone d’Amérique du Nord a vécu les 16 dernières années sous l’autorité de Maurice Duplessis, un proche de l’église catholique et des milieux d’affaires,  aficionado des pots-de-vin et anti-communiste notoire. Sa mort en ’59 a sonné la fin du règne de son parti, l’Union Nationale. Jean Lesage est ambitieux et souhaite amener son peuple dans la modernité et dans la prospérité. Le filon rouge de son plan : étendre l’état. L’éducation et la santé, autrefois sous la responsabilité du clergé, seront des services donnés par l’État. L’hydro-électricité, un avantage majeur que possède la Province du Québec, est aussi visé par cet élargissement par une nationalisation. C’est le plan d’un certain René Lévesque, ancien journaliste et nouvellement ministre des Ressources hydrauliques.

République de Chine
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Le gouvernement de la République de Chine a fait savoir au gouvernement américain qu'en place de deux des destroyers Fletcher, elle souhaitait acquérir deux destroyers Gearing modernisés dans les années 1950 afin de disposer d'une capacité de détection accrue grâce à leur équipement électronique moderne.

Washington a répondu par l'affirmative, et les livraisons de navires auront lieu d'ici l'été 1961, et leur mise en service dans la Marine de la République de Chine d'ici la fin de l'année 1962. Ce sont près de 45 formateurs de l'US Navy qui se déplacent à Formose pour assister la République de Chine dans son expansion maritime.

Le Généralissime Chiang Kai-Shek en 1960

Si l'offre américaine coûtera cher aux fragiles finances chinoises, elle n'en est pas moins acceptée. Dans les rêves les plus fous du Kuomintang et notamment du Généralissime en effet, un retour sur le continent du gouvernement de la République n'est pas à exclure. L'appui maritime que fournirait cette nouvelle escadre serait alors non négligeable.