¤ V1945 ¤ Revue de presse

par **Bureau** Lun 14 Déc 2020 - 14:44

Revue de Presse

Sont rassemblés ici les événements de la V en cours.

par **Bureau** Jeu 17 Déc 2020 - 0:36

Raj britannique
Brève
Événement

Alors que les autorités du Raj se mettent en branle pour organiser des élections législatives, le comité du Congrès pan-indien, dirigé par Gandhi et Nehru, s'est proclamé en opposition à toute idée d'autonomie interne, et, dans la continuité du mouvement Quit India, demande aux Britanniques de quitter l'Inde. Avec la fin de la guerre, les méthodes utilisées auparavant par les autorités - emprisonnements, assignations à résidence - pour réprimer le mouvement indépendantiste se retrouvent bien moins acceptables, et il faudra pour Londres gérer les revendications du Congrès.

En parallèle, la Ligue musulmane, qui, ayant participé à l'effort de guerre britannique, est plus appréciée par les administrateurs coloniaux, commence elle aussi à faire pression pour obtenir une indépendance des territoires musulmans du Raj, d'autant plus que la mission Cripps, pendant la guerre, leur a promis l'accord d'un droit de ne pas faire partie d'une future Union indienne

Indochine française
Brève
Événement

À Saïgon, alors que des premières forces françaises arrivent aux côtés des forces britanniques sur place qu'ils sont voués à suppléer, un intense climat de violence se forme. À la répression violente et le cumul d'exactions de la part des franco-britanniques à l'encontre des indépendantistes communistes, des émeutes anti-françaises éclatent du 24 au 26 septembre. Plusieurs centaines d'Européens sont enlevés et assassinés, alors que seulement quelques dizaines d'entre eux parviennent à être sauvés par les commandos français. Pour ramener le calme, les forces britanniques sur place augmentent leurs effectifs, s'appuyant pour cela sur des soldats japonais qui recommencent à patrouiller dans la ville.

Il ne fait nul doute que la République française devra au plus vite rétablir une administration et une armée locale en Indochine si elle compte reprendre le contrôle de l'Indochine, alors que le Viet Minh, cherchant à obtenir la reconnaissance de l'indépendance par les Etats-Unis, s'abstient pour l'instant de s'attaquer aux forces armées alliées au Vietnam.

Au Laos, le prince Phetsarath Rattanavongsa a également profité de la situation pour déclarer l'indépendance de son pays. S'il n'est pas fondamentalement anti-français, il cherche à faire reconnaître son indépendance hors de toute tutelle, encore une fois en s'adressant aux Etats-Unis d'Amérique, alors même que les troupes chinoises se préparent à occuper le Laos conformément aux accords de Potsdam.

par **Bureau** Jeu 17 Déc 2020 - 23:17

Débriefing.

Tonnerre en Indochine Française

Après le retrait des dernières troupes japonaises d’Indochine, la situation se gâte pour le gouvernement français d’Indochine dont la légitimité s’écorne et s’affaisse. En effet, alors que les troupes de l’Amiral Découx ne sont pas encore sur place, les indépendantistes du Viêt Minh (menés par Hô Chi Minh) viennent de proclamer l’indépendance de la République Populaire du Viêt Nam. Ces hommes d’Etat, formés dans les écoles de la République Français, s’adonnent à un dilettantisme anticolonialiste depuis déjà plusieurs années. Les Français qui ont regardés l’éclosion du communisme indochinois sont impuissants. Surtout dans le nord. Au Tonkin, une terrible famine a abattu le pays. Alors que la situation alimentaire est à peine stable, la saison du Typhus pointe également son nez et essouffle les notables locaux, incapables de réalimenter leurs clients via les voies de transport du Sud coupées.

Cela ne veut pas dire que toutes les communautés du Nord sont aux mains du Viêt Minh, le Lao Issara fait également des siennes et proclame l’indépendance du Laos. Ils refusent à la fois la tutelle française et l’emprise du Viêt Nam.
Les troupes britanniques qui occupent le Cambodge, la Cochinchine et l’Annam n’ont ni la capacité opérationnelle ni la volonté politique de mener des opérations de contre-guérilla. Les brimades des officiers britanniques à l’encontre des Français sont à ce point redondantes, qu’elles sont remontées jusqu’aux bureaux du Defence Staff.
De leur côté, les troupes nationalistes occupent Kouang-Tchéou-Wan et demandent à la République Française d’acter la rétrocession du bail au Kuomintang. D’ailleurs, le général de Tchang Kaï-chek laisse libre court aux pulsions de razzia aux armées de la clique du Yunnan. Plusieurs soldats du Yunnan ont mis à feu et à sang le Tonkin et le Laos, brisant des provinces déjà à genoux.

L’Union Indienne proclamée

Déjà ébranlé par la marche du sel de Gandhi et par le mouvement Quit India mené par le Congrès National Indien, la domination britannique sur l’Inde s’effrite encore un peu plus. Les membres du CNI et de la Ligue Musulmane ont demandé le retrait des britanniques mais ne peuvent s’accorder sur la solution communautaire à adopter.
Pour le Royaume-Uni, il n’est plus possible de maintenir son autorité en Inde. C’est du moins l’avis des fonctionnaires de l’Indian Civil Service. Les affrontements entre musulmans et hindous se multiplient, et l’armée, qui compte maintenant sur un grand nombre de cadres indiens, est gagnée par la désaffection, jusqu’au Moyen-Orient, tandis que la Navy connaît des mutineries à Bombay et Karachi. Avec 608 Européens dans ses rangs, l’Indian Civil Service est démuni. Le souci de maintenir un lien fort entre les deux pays, précieux pour des raisons économiques mais aussi face aux progrès des partis communistes en Asie du Sud-Est, plaide désormais pour un transfert rapide de souveraineté

Vers un autre système international ?

« La Charte des Nations Unies que vous venez de signer constitue une base solide sur laquelle nous pourrons édifier un monde meilleur. Cet acte qui entre dans l'histoire vous honore. Entre la victoire en Europe et la victoire finale dans la plus destructive des guerres, vous avez remporté une victoire sur la guerre elle-même... Grâce à cette Charte, le monde peut commencer à entrevoir le moment où tous les êtres humains pourront vivre une vie décente d'hommes libres ».

Avec ce discours, le président Harry S. Truman n’acterait-il pas une nouvelle ère de politique internationale ? La ratification du traité de San Francisco par plus d’une quarantaine d’Etats entérine la création d’une nouvelle organisation internationale : l’Organisation des Nations-Unies. Des cendres de la Société des Nations, qui n’est pas encore dissoute, cette nouvelle organisation devra organiser et répartir la parole de la diplomatie mondiale. Elle est réputée plus solide que sa vielle sœur : elle se dote d’une vrai tête administration, d’un conseil exécutif parmi les cinq vainqueurs de la seconde guerre mondiale. Ces derniers mois, elle a même le luxe de se doter d’un portail d’organisations-filles, capable de mener une vraie action internationale : l’UNESCO et la FAO. Avec une Europe en ruine, ces deux organisations semblent avoir du pain sur la planche.

De l’autre côté, un certain nombre d’acteurs non gouvernementaux parviennent à institutionnaliser leur action à l’étranger. C’est le cas d’Oxfam, fondé en 1942 pour lutter contre la famine au sein du Royaume-Uni qui mène à l’heure actuelle des actions humanitaires dans cinq pays différents (Grèce, Royaume-Uni, Allemagne …).
Le moment est donc à un nouvel ordre international. Mais c’est à Washington de donner le tempo à tout ce bourbier, en tant que puissance hégémonique.

par **Bureau** Lun 21 Déc 2020 - 21:43

Débriefing.

L'ère des indépendances en Indochine

Face au laxisme voire à un certain dédain des autorités françaises, Hô Chi Minh a toute la latitude politique pour organiser sa République socialiste du Viêt Nam. Avec une certaine surprise, les milices - armées principalement avec du matériel français, japonais voire chinois - ont marchés vers le Sud et parviennent à faire prendre le mouvement socialiste jusqu'au sud de l'Annam. La Cochinchine est encore épargnée par l'activité milicienne du Viêt Minh, mais l'influence politique des communistes continuent à croître. Avec une certaine virtuosité, Hô Chi Minh est parvenu à établir des relations diplomatiques officielles avec Washington. Basé à Hanoï, l'ambassade américaine est un premier pas vers la reconnaissance internationale d'un Viêt Nam socialiste indépendant.

Au Laos, l'indépendance s'organise principalement autour de la Royauté et du mouvement nationaliste. Le parti Lao Issara reçoit le soutien du prince Phetsarath Rattanavongsa, un indépendantiste convaincu. En porte-à-faux avec le reste de son pays, le roi Sisavang Vong s'amenuise politiquement de jour en jour et suit désormais toutes les recommandations de son fils, à savoir : reconnaître le Pathet Lao comme une force souveraine. Ici aussi, le Lao Issara reçoit avec une certaine positivité le proposition d'une ambassade américaine. Les Laotiens comptent sur les Américains pour combler la léthargie française et défendre l'intégrité du pays face aux ambitions voraces du Viêt Minh.

Affermissement du terrorisme sioniste en Palestine

Avec les récentes notifications diplomatiques échangées entre l’Égypte et le Royaume-Uni dans l'enceinte des Nations-Unies, le mouvement sioniste mène une série d'attaque au sein du mandat britannique en Palestine pour signifier leur antique présence sur le territoire. La Haganah et le Palmach ont détournés deux trains en provenance pour Jérusalem, blessant plusieurs voyageurs arabes. Plus grave, une attaque simultanée visa un abri de bus arabe à Jérusalam et une autre le marché de Ramla (32 morts). Ben Gourion, leader de la Haganah déclare que les volontaires sionistes sont prêts à frapper plus haut et plus fort, il désigne notamment les hôtels britanniques de Jérusalem. C'est un message fort des sionistes qu'ils demontrent qu'ils renonceront pas de si tôt à la création d'un État juif.

par **Bureau** Lun 21 Déc 2020 - 23:05

Débriefing.

La République de Chine dénonce la non-rétrocession de la Manchourie

Les notifications soviétiques glacèrent Tchang Kaï-chek. S'il savait que la Manchourie était perdue depuis l'invasion stratégique du Manchoukouo, il ne pensait pas que l'Union Soviétique s'emparerait de la province chinoise et ne l'évacuerait pas au profit du PCC. Les diplomates chinois crient à une violation de la souveraineté chinoise, au non respect des traités de paix et réclament la rétrocession de la Mandchourie dès février 1946. La chancellerie de Nankin porte l'affaire devant l'Assemblée et le Conseil de Sécurité, avec peu d'espoir d'un débouché légal. Mais le Kuomintang espère néanmoins s'attirer les faveurs des États-Unis pour raffermir son emprise sur le nord de la Chine. Ces derniers sont invités à intervenir directement sur le terrain via des formateurs, des conseillers et des groupes logistiques.

Mais face à une démonstration de force aussi soudaine et aussi implacable, les beaux mots ne suffisent pas. C'est du moins l'avis des cadres de l'Armée nationale révolutionnaire qui déploient des unités (près de 50 divisions) le long de la frontière avec la Manchourie. Aussi, l'ANR déploient des unités à la valeur opérationnelle reconnue. C'est le cas pour la 36e division composée essentiellement de musulmans Hui et les cinq divisions de la X Force, vétéranes de la Birmanie et équipés de matériels américains performants (dont des Shermans). Ces déploiements sont accompagnés d'un accord tripartite de la République de Chine avec la Clique des Ma et la Clique Jin visant à former de nouveaux groupes militaires "Dare to Die" dont l'objectif est de donner du punch aux éventuels combats frontaliers qui auront lieu en Mandchourie. Bien évidemment, ces déploiement sont complexes et sont gênés par les fiefs du PCC près de Pékin (à Yenan notamment). Surtout, peu d'unités soviétiques seront réellement face à face avec les unités chinoises puisqu'une étroite bande de territoire de la Chine communiste sépare les deux entités.

Li Zhaolin réaffirme son allégeance pour le Parti Communiste Chinois

Les autorités du PCC s'inquiètent de plus en plus de la mainmise soviétique en Manchourie. Elles le sont d'autant plus qu'elles nourrissaient l'espoir d'une rétrocession du territoire à leur profit. Cette rétrocession, indispensable à l'effort de guerre de l'APL s'éloigne de plus en plus avec les dernières notifications du PCUS. La rupture semble consommée avec les demandes répétées du Kremlin pour la création d'une république soviétique manchoue à Li Zhaolin. Le jeune cadre du Liaoning partagé entre deux tropismes opte pour le non-choix jusqu'à janvier 1946, date à laquelle il accepte sa mutation à la tête de la prestigieuse 13ème brigade. Cette promotion est stratégique pour le PCC qui tente d'annuler le coup de mat opéré par le PCUS en Mandchourie.
Si Mao Zedong et Zhou Enlai refusent la confrontation directe avec l'Union Soviétique, ils tentent à leur tour de faire usage de leur soft power pour renverser la tendance.

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