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[V1423] Topic officiel
Bon jeu à tous !
Dernière édition par Thalassin le Ven 26 Avr 2024 - 23:52, édité 1 fois
Thalassin- Modérateur
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Re: [V1423] Topic officiel
Janvier-Février 1423
L'année 1422 marque l'avènement de Charles VII sur un Royaume de France dépossédé de son nord, de Paris et de Reims. Sa légitimité est contestable dans les faits, une grande partie de la noblesse ne l'écoute plus et commence dans l'ombre les tractations avec le régent anglais, mais heureusement le petit « Roi de Bourges » bénéficie encore d’un fort soutien populaire.
La Flotte française en Aunis ;
Le 21 octobre 1422, l’allégeance bretonne passe à l’alliance anglo-bourguignonne, la marine française perd un puissant allié, Charles décide de rapatrier les restes de sa flotte dans la province de l’Aunis mais ne peut désormais plus lancer de grandes offensives sur le littoral anglais celle-ci dépérit.
Qui plus est, le nombre de marins disponible est en berne, le littoral normand ne lui appartient plus, les bretons ne lui apportent plus d’effectifs et Charles ne souhaite pas mobiliser son potentiel languedocien qui pourrait nuire à sa désormais plus importante débouchée commerciale.
En janvier 1423, il fait démanteler une large partie de sa flotte et maintient un contingent naval de quelques 40 navires (sur les 200 au zénith de la puissance navale française).
Le rôle même de sa flotte change, désormais réduite elle se spécialise dans le « droit de représailles », et fait corsaire pour le Roi de France au niveau du Golfe de Gascogne. Les corsaires profitent alors d’un commerce important dans le secteur (axe atlantique vers l’Aquitaine et le Portugal), et de la hausse du prix du vin produit massivement échangé sur l’axe et moins abondant dans le Royaume de Bourges de par la perte de la Champagne et d’une partie de la Loire. Les corsaires bénéficient alors aussi des fortifications naturelles insulaires charentaises pour faire représailles en évitant un potentiel renforcement de la flotte anglaise dans la région.
Un nord-est encore contesté... ;
La Champagne comme le Brie qui aurait dû passer au contrôle bourguignon est aujourd’hui dans une situation encore incertaine, les anglais semblent vouloir la conserver et pourrait s’apprêter à nommer un gouverneur leur étant fidèle. Anglais et bourguignons qui occupent le territoire sont encore désorganisé et leur avidité ne permet que trop peu de collaboration entre les partis dans la région.
Charles VII qui bénéficie encore d’un solide réseau de fortifications fidèle dans la région (Vaucouleurs, Domrémy, Mauzon, et Guise) compte contester timidement mais assurément le nord-est français. Dès janvier 1424, il autorise les bandes armées à prélever l’impôt en son nom (Roi de France) et à en garder les fruits, il abaisse aussi en général les taxes et impôts afin d’attirer les échanges et donc les revenus vers ses fortifications.
Il renforce ainsi les finances et se dote ainsi de contingents expérimentés et bien entretenus dans ces environs, renforcés d’ailleurs en permanence par une population volontaire encore actuellement victime de pillage réguliers (du fait d’un statut non défini dans la région et des forts contingents militaires).
Les bandes armées loyalistes profitent aussi de leur position à la frontière de nombreux états neutres pour assurer ravitaillement et mobilité contre le surnombre des contingents ennemis et ce contre paiement.
Dernière édition par Hopeisabanana le Ven 26 Avr 2024 - 20:18, édité 1 fois
Hopeisabanana- Haut Commissaire
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Re: [V1423] Topic officiel
La Duchesse régnante Marie a fort à faire en cette année de grâce 1423. Avec les hommes importants du duché soit morts ou en prison après les séries de défaite militaire ainsi que les maladies, partout dans les terres les femmes prennent le rôle de cheffe de famille et de pourvoyeur principale. La préoccupation principale de Marie reste de trouver l’or et l’argent nécessaire à la libération de son mari Jean ainsi que de son beau-fils Charles, tous les deux prisonniers à Londres dans des conditions inconnues.
En ce sens, l’idée d’un mariage avec la maison princière de Bourgogne serait définitivement un pas vers l’avant dans cet objectif d’amasser des richesses avec l’accumulation d’une dot importante. Le duché de Bourgogne est certainement le plus riche de France. Une missive est envoyée au duc Charles III afin de fiancer sa sœur Agnes avec le fils de Marie Charles.
Des fiançailles qui ne risquent pas de passer inaperçu à la cour du roi de France. Ainsi, la stratégie de la maison de Bourbon sera de clamer la volonté de Marie de rapprocher les Bourgognes de la cause française, étant elle-même une loyaliste convaincue.
En ce sens, l’idée d’un mariage avec la maison princière de Bourgogne serait définitivement un pas vers l’avant dans cet objectif d’amasser des richesses avec l’accumulation d’une dot importante. Le duché de Bourgogne est certainement le plus riche de France. Une missive est envoyée au duc Charles III afin de fiancer sa sœur Agnes avec le fils de Marie Charles.
Des fiançailles qui ne risquent pas de passer inaperçu à la cour du roi de France. Ainsi, la stratégie de la maison de Bourbon sera de clamer la volonté de Marie de rapprocher les Bourgognes de la cause française, étant elle-même une loyaliste convaincue.
GeorgeV- Grand Consul
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Re: [V1423] Topic officiel
Duché de Bretagne
Chemin de croix
……La grande guerre bat son plein et la Bretagne jouit d’un étonnant essor. Économiquement, le duché profite du développement continu du commerce avec l’Anjou voisine et la France, tout autant qu’avec l’Angleterre. Le territoire breton est dans se sens bien intégrée aux échanges commerciaux avec le nord de l’Europe en ayant des liens établis jusqu’à des commerçants de la ligue hanséatique tout en profitant du recul des marins normands qui se font de plus en plus rare. La situation n’est pas pour autant idéale, le nord de la péninsule bretonne porte les stigmates des pirates et des brigands tenaces qui vagabondent ; tandis que le sud s’en sort bien mieux et profite des commerçants castillans plus discrets ces temps-ci et permet à leurs concurrents bretons de prendre un élan notable, malheureusement tempéré par la piraterie qui a aussi gagnée en intensité.
Le danger subsiste donc bien tant sur terre que sur mer, mais le duché de Bretagne ne connaît pas de dévastation grâce à une sorte de neutralité prudente entre l’Angleterre et la France. Il faut dire que le pays tout entier a toujours en mémoire la violente opposition entre les deux branches de la famille ducale. Elle couvait depuis des décennies jusqu’à déboucher en 1420 sous-prétextes de « belles chasses et de gracieux banquets » par l’enlèvement brutal du duc Jean V de Montfort par ses rivaux de Penthièvre. La trahison inouï retenti jusqu’aux cours royales voisines et le sort du duc semblait perdu. C’était sans compter l’intervention de la duchesse Jeanne de France qui unifia la nation derrière elle et entreprit avec le vicomte Alain VIII de Rohan de libérer Jean V par la force. La chose fut un succès qui permit de découvrir des documents prouvant l’implication du dauphin Charles qui encouragea cette trahison et surtout au duc de s’emparer des terres des Penthièvre qui furent soit intégrés au domaine ducal ou bien redistribués aux loyalistes. Depuis le duc met en œuvre une politique de souveraineté remarquée en ayant affirmé nettement son autorité dans le pays breton.
Ça ne veut pas pour autant dire que le duc ne laisse pas des initiatives privées suivre leurs cours quand la raison s’y prête. L’intensification de la piraterie fut remarquée et relayée jusqu’à la cour ducale. En ce sens, le duc laissa l’évêque de Saint-Malo, Robert de la Motte avec la compagnie de quelques seigneurs voisins, les sires de Combourg, de Montauban et de Coëtquen, armé librement une flotte qui, sous le commandement de Brient de Chateaubrient, sire de Beaufort et du Plessis Bertrand, s’élancer contre des navires pillards venant d’Angleterre dans la baie du Mont-Saint-Michel où leur hostilité face aux navires bretons ne purent plus être tolérés par ces vassaux. En accordant ou non des lettres de marque à ce qui veulent se mesurer aux anglais en mer et en faisant surveiller les ports par ses officiers, le duc s’assure que les butins soient partagés et surtout que ceux qui violent la trêve soient punis. Dans le même temps, cela devrait aussi donner une sorte de répit de courte durée à la garnison française du Mont-Saint-Michel qui subit une pression croissante des forces anglaises contre cette dernière poche de résistance en Normandie.
Le danger subsiste donc bien tant sur terre que sur mer, mais le duché de Bretagne ne connaît pas de dévastation grâce à une sorte de neutralité prudente entre l’Angleterre et la France. Il faut dire que le pays tout entier a toujours en mémoire la violente opposition entre les deux branches de la famille ducale. Elle couvait depuis des décennies jusqu’à déboucher en 1420 sous-prétextes de « belles chasses et de gracieux banquets » par l’enlèvement brutal du duc Jean V de Montfort par ses rivaux de Penthièvre. La trahison inouï retenti jusqu’aux cours royales voisines et le sort du duc semblait perdu. C’était sans compter l’intervention de la duchesse Jeanne de France qui unifia la nation derrière elle et entreprit avec le vicomte Alain VIII de Rohan de libérer Jean V par la force. La chose fut un succès qui permit de découvrir des documents prouvant l’implication du dauphin Charles qui encouragea cette trahison et surtout au duc de s’emparer des terres des Penthièvre qui furent soit intégrés au domaine ducal ou bien redistribués aux loyalistes. Depuis le duc met en œuvre une politique de souveraineté remarquée en ayant affirmé nettement son autorité dans le pays breton.
Ça ne veut pas pour autant dire que le duc ne laisse pas des initiatives privées suivre leurs cours quand la raison s’y prête. L’intensification de la piraterie fut remarquée et relayée jusqu’à la cour ducale. En ce sens, le duc laissa l’évêque de Saint-Malo, Robert de la Motte avec la compagnie de quelques seigneurs voisins, les sires de Combourg, de Montauban et de Coëtquen, armé librement une flotte qui, sous le commandement de Brient de Chateaubrient, sire de Beaufort et du Plessis Bertrand, s’élancer contre des navires pillards venant d’Angleterre dans la baie du Mont-Saint-Michel où leur hostilité face aux navires bretons ne purent plus être tolérés par ces vassaux. En accordant ou non des lettres de marque à ce qui veulent se mesurer aux anglais en mer et en faisant surveiller les ports par ses officiers, le duc s’assure que les butins soient partagés et surtout que ceux qui violent la trêve soient punis. Dans le même temps, cela devrait aussi donner une sorte de répit de courte durée à la garnison française du Mont-Saint-Michel qui subit une pression croissante des forces anglaises contre cette dernière poche de résistance en Normandie.
Gosseau- Secrétaire général des Nations Unies
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Re: [V1423] Topic officiel
Jean de Lancastre
Régence du Royaume de France
Régence du Royaume de France
Cela fait six mois que mon frère est mort, et maintenant trois que je suis le régent du Royaume de France au nom de son fils. Une tâche bien ingrate. Qui croire autour de moi ? comment faire de cette masse explosive et chaotique un Royaume sain où mon neveu pourra régner à sa majorité ? Les forces que je contrôle sont grandes, mais les fidèles bien peu nombreux. Ils se limitent à nos vassaux de longue date en Normandie et en Gascogne ainsi qu'à la nouvelle noblesse anglaise installée ici, encore bien trop faible en nombre et en force.
Thomas Montagu est l'un de ces nouveaux possédants de stock anglais sur lequel je peux m'appuyer. Son nom est entaché par la trahison de son père, personne ne le laissera l'oublier, mais c'est un bon garçon, doublé d'un excellent soldat, de toutes les batailles depuis Azincourt. Contre toute attente, il a aussi prouvé dans ses fonctions de lieutenant général de Normandie être un administrateurs hors pair. Je décide donc de le nommer gouverneur des marches de l'ouest, qui comprennent le Maine, l'Anjou et le Poitou. Seule une partie est aujourd'hui sous notre contrôle, et je pense qu'il est l'homme de la situation pour mettre le reste du territoire dans la paix du roi et entamer la pacification de la Loire.
- Spoiler:
Placer des hommes de confiance aux endroits dont on a besoin est aisé. Gagner la confiance des hommes dont on a besoin l'est bien moins. Tout le dispositif Anglais en France repose sur quelques voutes, et la plus importante se nomme Philippe de Bourgogne. Dans l'optique d'établir une alliance formelle avec le Duc de Bourgogne et pour faire suite aux premiers échanges sérieux mais prometteurs que nous avions eu quand je fus instauré Régent du Royaume de France, une proposition informelle de mariage est transmise au duc entre sa fille, que l'on dit fort belle, et moi. Cette proposition est doublée d'une invitation à une rencontre à Amiens en Picardie auquel est également convié le Duc de Bretagne, Jean le Sage, pour entériner une alliance entre les trois principaux acteurs du Royaume et entériner la possibilité d'un mariage. Cette rencontre pourrait également nous permettre d'aborder le sujet épineux de la piraterie d'origine bretonne, endémique dans la manche.
Le chemin est fort étroit. Comment renforcer la noblesse anglaise en qui nous pouvons avoir une pleine confiance, sans perdre celle déjà chancelante de tous les autres ni renoncer aux larges terres que la couronne a acquises, nécessaires si Henri VI doit régner sur une administration moderne et non un pays fictif ? La seule réponse pour l'instant est la conquête des terres royales françaises et la clémence pour les ralliements des vassaux encore fidèles au Dauphin. Mais l'avenir reste bien incertain.
Oberyn- Le Parvenu
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Re: [V1423] Topic officiel
Duché de Bourgogne
Comtés de Flandre, d'Artois et de Bourgogne
Comtés de Flandre, d'Artois et de Bourgogne
Nicolas Rolin sort tranquillement du bureau. Le chancelier de Bourgogne vient de porter au duc Philippe l'offre de fiançailles faite par la comtesse de Berry à propos de sa soeur Agnès de Bourgogne. Le Rolin a l'habitude de gérer de lourds dossiers administratifs tels que celui-ci. Il faut dire qu'avant de devenir chancelier, il était avocat de Jean sans Peur au Parlement de Paris. Dans le contexte de guerre civile entre Armagnac et Bourguignons, autant dire qu'il en a vu des vertes et des pas mûres. Il est content en tout cas, car Philippe a accepté avec enthousiasme cette proposition. Lier la Bourgogne avec ce qui est sans doute le plus puissant des vassaux de l'usurpateur de Bourges ne peut qu'être bénéfique aux auspices du duché. Les Bourbons, au-delà de leur importance, sont une famille fort connue de France, avec grande influence. Être dans leurs bons papiers est un luxe : après tout, on ne sait pas comment le conflit va tourner.
Le dossier majeur sur lequel travaille Rolin, c'est cette histoire d'alliance avec le Breton et le régent. Celle-ci s'accompagnera du mariage de deux autres soeurs du duc. Marguerite, l'aînée, à Arthur, frère de Jean V de Bretagne ; Anne, la plus proche relationnellement de Philippe, sera quant à elle mariée directement au régent Jean de Lancastre. De quoi remettre à plat les relations entre les deux hommes et repartir sur le bon pied. À la mort d'Henri V, Philippe lorgnait sur la régence, qu'il pensait obtenir en raison du statut de Premier pair de France du duc de Bourgogne. Mais il s'est retrouvé sur le cul, et a dû ravaler l'affront. L'autre choix, la réconciliation avec le dauphin, est inadmissible à l'ordre du jour quelques années seulement après l'assassinat de son père.
En fin chancelier, Nicolas Rolin fait le tour des caves brugeoises. Hors de question de se présenter à rencontre d'une telle importance sans y porter les meilleurs vins de la Bourgogne. Tout le monde en France le sait, une rencontre officielle, c'est avant tout une occasion de paraître, pour être. Il faut être à la hauteur du statut revendiqué par la Bourgogne. Et un bon bouteiller, c'est indispensable dans ces cas-là.
Thalassin- Modérateur
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Re: [V1423] Topic officiel
Duché de Bourgogne
Comtés de Flandre, d'Artois et de Bourgogne
Comtés de Flandre, d'Artois et de Bourgogne
Du haut de son cheval, l'homme en belle tenue inspecte les derniers préparatifs du convoi. Un peu à l'écart de la ville de Bruges sont entassées, bouteilles, viandes fumées, garde-robes et autres nobles affaires. Guidant sa monture autour d'un amas de caisses de bois, il salue d'un geste de main une figure familière.
- Tout est bien ordonné, sieur Rolin ? demande le cavalier
- Oui, mon duc
- Avez-vous su faire comme nous en avions convenu ?
- Parfaitement
Philippe le Bon opine du chef face à la confiance de son brave chancelier, et décide de ne pas prendre la peine de vérifier lui-même toute la cargaison. Il sait comme Rolin a servi consciencieusement feu son père, et qu'il respectera scrupuleusement ce qui était prévu. Le Bourguignon est plus riche que le Lancastre, à titre personnel. Il le sait parfaitement, et pourtant il a décidé de ne pas faire étalage de sa supériorité matérielle. C'était le choix qu'il a eu à faire : ou se présenter en grandes pompes devant les deux autres ducs pour faire démonstration de force, ou bien rester sobre. Il restera sobre. Ou plutôt, il s'abaissera au même niveau que les deux autres.
Naviguant à travers sa smala, le duc décide néanmoins de vérifier un chariot en particulier, le plus important. Descendant de son cheval, il entre dans la tente où les objets précieux sont entreposés avant d'être embarqués. Un petit bonhomme aux allures de vieillard le salue, et s'empresse de lui montrer ce qu'il est venu voir. Les cadeaux de mariage de ses soeurs sont classiques : objets d'arts, vaisselle frappée des armes des dynasties des mariés, etc... Pas d'extravagance ici non plus, simplement ce qui est attendu d'un duc.
- Et les étendards, sont-ils prêts ?
- Ils sont arrivés ce matin, vous souhaitez les voir ?
- Pour sûr que je veux les voir, enfin que vous les avez
Sans se faire attendre, le petit homme se retire dans sa réserve, laissant le duc et son habit de grande occasion patienter. Le rythme des pas du vieillard se fait entendre, et il reparaît vite tenant un étendard de laine entre ses mains. Philippe observe, dans un sourire qui trahit sa satisfaction. S'il agira en égal des deux autres, il s'agit là d'un coup d'éclat. Ses draperies ornées de croix de Bourgogne rouge sur fond blanc, symbole du parti bourguignon dans la guerre civile française, seront arborées aux entrées des tentes où il résidera pendant les cérémonies d'Amiens.
Thalassin- Modérateur
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Re: [V1423] Topic officiel
Mars-Avril 1423 ;
L’Étau aquitain ;
Charles VII comptait mener la danse et amenait les Lancastres à s’élancer dans une politique de fidélisation des vassaux français quitte à s’affaiblir de façon permanente. Les premières pièces d’échiquiers venaient d’être posées, désormais anglais et bourguignons devrait parlementer à Amiens sur la situation champenoise.
Le ravitaillement du Mont-Saint-Michel par les forces bretonnes démontrait d’ailleurs que la loyauté n’était ni absolu ni fixé dans le marbre. La régence exclusivement anglaise et le nourrisson avait rabattu les cartes, il était temps pour le « Roi de Bourges » de ne laisser aucun répit à l’ennemi.
Une ambassade est envoyée auprès de Jean Ier de Foix, afin de lui faire rémission et qu’il rejoignent le camp de Charles VII. Celui-ci lui promet la lieutenance générale du Languedoc et de Guyenne, mais aussi la cession sous 2 ans (en mars 1425) du Comté de Bigorre part actuel du Domaine royal de Charles VII.
Dans un même temps, Charles VII convoque Jean IV d’Armagnac, Jacques II de Bourbon-La Marche et les forces d’Angoulême à Bourges afin d’obtenir leur appui militaire dans le cadre d’une opération en Aquitaine.
Charles VII lorgne sur la Dordogne territoire profond anglais, et notamment Bergerac qui ouvre les voies navigables du fleuve du même nom dans une région sous développée et peu riche en infrastructure.
Pour la Marche et l’Angoulême l’intérêt pour eux serait alors d’éloigner la menace anglaise de leur frontière tandis que pour l’Armagnac l’idée serait d’affaiblir les positions anglaises en Aquitaine et donc de sécuriser son territoire dans le Languedoc. En outre, Charles VII sait que si Jean IV d’Armagnac refusait il serait complètement isolé diplomatiquement et territorialement et que sa félonie attirerait les envies de ses voisins désormais libre de tout mouvement.
Dans un même temps, Charles VII cherche à forcer la main aux Lancastres en les obligeant à faire un choix rapide quant à l’Aquitaine. Puisqu’une intervention viendrait saper ses possibilités navales dans la Manche et risquerait si changement d’alliance bretonne de condamner d’importants contingents en Aquitaine.
Le « Roi de Bourges » cherche aussi à rapidement fixer la question de la Navarre par cette opération et par conséquent imposer un choix d’allégeance. Son Duché de Nemours est sans défense et pourrait s’offrir tout volontiers à l’appétit angloy. Il pourrait obtenir garanties des Lancastres, mais se lancerait désormais dans un conflit plus grand où les alliés espagnols pourraient se décider à intervenir autant diplomatiquement que militairement.
Hopeisabanana- Haut Commissaire
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Re: [V1423] Topic officiel
Royaume de Navarre et Duché de Nemours
Les expériences malheureuses de son père Charles le Mauvais refroidi le monarque pour prendre parti clairement sur la question française. La position de la Navarre reste donc floue mais permet de rester loin, pour l’instant des complots et des luttes d’influences, donnant un temps précieux pour Charles III le Noble de consolider son propre Royaume, au dépend de son Duché de Nemours. C’est pourquoi, le monarque est resté très évasif auprès des envoyés du dauphin utilisant à merveille sa meilleur langue de bois.
Ainsi suivant cette ligne directrice et après consultation de son conseil restreint, le Roi par décret royal officialise la fusion administrative des trois bourgs de Pampelune. Par conséquent, les quartiers de Navarrería, de San Cernin et de San Nicolás sont devenus une seule et unique entité administrative. Cette action met fin aux différends séculaires entre les trois bourgs et réglemente le fonctionnement de la capitale. Ce que l’on appelle dès à présent le « Privilège de l’Union » permet d’entrevoir un développement plus harmonique de Pampelune.
Mais Charles III de Navarre ne s’arrête pas là, et veut convertir en Fuero avec rang de loi cette réforme. Par conséquent, le roi convoquera très prochainement les Cortes de Navarre pour souligner l'acte avec plus de solennité et jurer devant elles de respecter à perpétuité le « Privilège de l’Union ».
- Pampelune et les trois bourgs:
Pierremenez- Ministre
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Re: [V1423] Topic officiel
Jean de Lancastre
Régence du Royaume de France
Régence du Royaume de France
Le duc Philippe est comme toujours à propos. Tous les signes de puissance qu'il communique s'associent pour venir marteler le même message : je viens avec respect, mais en égal et vous me traiterez comme tel. Je l'avais anticipé et lui renvoie les mêmes signes dans tous les jeux diplomatiques disposés au château d'Amiens: si peu de choses avaient changé l'automne dernier, c'est lui qui s'assiérait aujourd'hui à ma place. Nous devrons faire ainsi, au moins jusqu'à la majorité d'Henri.
Le mariage est conclu, l'alliance déjà prête à être signée. Pourtant je suis assez rodé pour savoir qu'un non-dit demeure : sans jamais le dire, le duc veut que je lui donne quelque chose. Philippe ne le sait pas encore, mais le choix d'Amiens pour établir ce traité n'est pas sans raison. Ici se trouve le centre du gouvernorat des pays Picards. Les bourguignons sont déjà présents au nord de la Picardie, il semble logique de leur confier le gouvernorat du pays (Ponthieu, Vimeu, Amiénois, Santerre et Vermandois) pour les maintenir dans la paix du roi et pacifier notamment la région de Guise. C'est la proposition que je fais au duc. En attendant l'arrivée du duc de Bretagne, les festivités démarrent au château d'Amiens.
Oberyn- Le Parvenu
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Re: [V1423] Topic officiel
Duché de Bourgogne
Comtés de Flandre, d'Artois et de Bourgogne
Gouverneur de Ponthieu, Vimeu, Amiénois, Santerre et Vermandois
Comtés de Flandre, d'Artois et de Bourgogne
Gouverneur de Ponthieu, Vimeu, Amiénois, Santerre et Vermandois
Philippe toise le Lancastre en silence, faisant mine de réfléchir. Il sait déjà parfaitement ce qu'il va répondre, mais il n'est pas né de la dernière pluie. Répondre de suite le ferait passer pour un petit nobliau en grande joie à l'idée de recevoir une quelconque fonction de la part de la couronne. D'un geste ferme, le Bourguignon vient attraper un gobelet de vin sur la table, et en prend une gorgée. En buvant, il hoche légèrement la tête, les yeux dans ceux de Bedford, et fait un geste de la main pour signifier qu'il veut parler mais ne peut pas tant qu'il a du vin en bouche. Finalement, après avoir dégluti, il prend la parole :
- Vaste responsabilité que vous me confiez là, j'ai déjà force devoirs en mes Etats.... mais j'accepte cette fonction
Il ment. Il est ravi de cette affectation. Philippe devra s'atteler à la réduction des dernières places fortes fidèles à Charles dans la région, mais les pays picards sont un magnifique lieu à gouverner. Moins chaotiques que la Champagne, situés adjacents à l'Artois qu'ils écartent de la guerre, proches également de Paris si jamais besoin s'en fait sentir. Et il sait aussi que Bedford est assez malin pour savoir qu'il s'agit là d'une performance diplomatique.
Thalassin- Modérateur
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Re: [V1423] Topic officiel
Thomas MONTAGU
Earl of Perche
Earl of Salisbury
Thomas Montagu et sa femme Lady Eleanor Holland
Mars-avril 1423
Thomas Montagu est dans son domaine du Perche. La bourgade de Mortagne-au-Perche fait pâle figure comparé aux cités vibrantes des autres seigneurs. Mais peu importe. Il est sur le continent, et il sert le Roi. Thomas n'a jamais été un homme intéressé par le faste et la beuverie.
Il n'empêche que les nouvelles d'Amiens qui parviennent jusque dans les tréfonds du Perche le rendent amer. Les seigneurs se réunissent, courtisent, boivent, mangent et rient ensemble. Lui, il est dans son domaine. Les ordres sont clairs, il faut réunir le ban et fondre sur le Sud.
Les hommes de Jean de Lancastre sont déjà arrivés et forment campement en bordure de Mortagne-au-Perche et à Chateaudun.
Dans quelques jours, Thomas lui-même montera une expédition militaire vers l'Anjou pour amorcer le début de la campagne vers le Sud, et piller les environs de Noyent, à quelques dizaines de lieux d'Angers.
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Re: [V1423] Topic officiel
Chroniques du Seigneur et duc de Lorraine, Charles, en l'an de grâce 1423 :
Longs furent les jours heureux qui ponctuaient le quotidien de la Lorraine apaisée, et Charles, duc et souverain de ces terres, en arrivait même à ressentir l'ennui, dans les longs et silencieux couloirs de son château. Nancy était une belle ville, et ses quelques voyages à Metz ces derniers temps lui avait permis de voir un peu du pays, mais depuis le mariage de sa fille, il n'y avait plus trace d'activité en ces lieux. Loin de désirer partir à la guerre comme il aurait pu le désirer du temps où ses cheveux ne grisaillaient pas, il avait tout de même besoin de s'occuper. Mais les conflits qui parcouraient et déchiraient l'âme de ceux qui vivent dans le feu-uni royaume de France ne rendaient pas aisé la convocation de quelconque festivité, et il avait ouï dire par ailleurs que les Lancastre et les Bouguignons tentaient à se concilier, mettant probablement en péril sa propre position en ses terres. La Champagne, proche, mais aussi la Bourgogne qui l'était tout autant, encadraient à l'Ouest, au Nord et au Sud, le territoire du duc, qui ne savait que faire pour éviter de se retrouver étouffé par les bannières de ces divers prétendants à l'unité royale. Quoi qu'il en fût de toute manière, notre majesté Charles était bien conscient que le duché de Lorraine aurait peiné à contenir une quelconque attaque de l'un de ces gargantuesques seigneur qui se disputait la couronne de France. Alors, il fallait, et cela paraissait évident pour tout ses conseillers à sa cour que ne faisaient que lui répéter ces maximes neutralistes en boucle depuis des mois chaque fois que Charles s'osait à évoquer le sujet, ne pas s'en mêler, et tacher de constituer la Lorraine comme une place forte, respectable, mais surtout imprenable et inattaquable. Dans l'éventualité où quiconque tenterait de pénétrer la Lorraine et de s'accaparer les terres du duc, celui-ci devait être prêt.
Après quelques jours de réflexion, Charles et quelques bons conseillers de sa cour décidèrent de partir pour un tour de la Lorraine, d'une durée de trois à quatre mois. Ce tour devait permettre à Charles de rendre plusieurs visites : d'abord, des visites auprès de ses comtes et sujets les plus importants, auquel il s'agissait de leur rappeler l'autorité dont dispose notre duc sur l'ensemble de leur décision, et la nécessité pour eux de rester efficace. Ensuite, ce tour concernait aussi les familles nobles des terres lorraines, que Charles se sentait pressé de voir car ces dernières ne manquaient pas d'oser douter de ses compétences lors des séances de conseil, et ses conseillers qu'il avait embarqué avec lui ne pouvaient qu'être heureuses de pouvoir toucher du doigt l'illusion d'une exclusion de ces derniers du conseil si Charles le désirait. Enfin, ce tour devait aussi et surtout permettre à Charles de s'aventurer dans les places-fortes frontalières de la Champagne et des territoires royaux de la France, mais aussi ceux proches du domaine ducal bourguignon. Il s'agissait d'en vérifier les fortifications, mais aussi d'y attribuer une petite centaine d'hommes armés et entraînés pour défendre ces lieux en cas de toute attaque. Les différents seigneurs de ces patries ne feraient de toute manière pas attention aux déplacements du duc Charles, ces derniers étant tous réunis pour des festivités dans la ville d'Amiens, ainsi que lui avait été rapporté par un marchand bourguignon lors de son départ de Nancy. En bref, Charles avait les mains relativement libres.
Après quelques jours de réflexion, Charles et quelques bons conseillers de sa cour décidèrent de partir pour un tour de la Lorraine, d'une durée de trois à quatre mois. Ce tour devait permettre à Charles de rendre plusieurs visites : d'abord, des visites auprès de ses comtes et sujets les plus importants, auquel il s'agissait de leur rappeler l'autorité dont dispose notre duc sur l'ensemble de leur décision, et la nécessité pour eux de rester efficace. Ensuite, ce tour concernait aussi les familles nobles des terres lorraines, que Charles se sentait pressé de voir car ces dernières ne manquaient pas d'oser douter de ses compétences lors des séances de conseil, et ses conseillers qu'il avait embarqué avec lui ne pouvaient qu'être heureuses de pouvoir toucher du doigt l'illusion d'une exclusion de ces derniers du conseil si Charles le désirait. Enfin, ce tour devait aussi et surtout permettre à Charles de s'aventurer dans les places-fortes frontalières de la Champagne et des territoires royaux de la France, mais aussi ceux proches du domaine ducal bourguignon. Il s'agissait d'en vérifier les fortifications, mais aussi d'y attribuer une petite centaine d'hommes armés et entraînés pour défendre ces lieux en cas de toute attaque. Les différents seigneurs de ces patries ne feraient de toute manière pas attention aux déplacements du duc Charles, ces derniers étant tous réunis pour des festivités dans la ville d'Amiens, ainsi que lui avait été rapporté par un marchand bourguignon lors de son départ de Nancy. En bref, Charles avait les mains relativement libres.
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Re: [V1423] Topic officiel
La Chronique de Savoie
par Jean d'Orville, dit Cabaret
par Jean d'Orville, dit Cabaret
- Comment le duc Amé voulut trouver épouse pour sa fille Marie & approfondir son alliance avec les Anglais
En ce temps-là, le duc Amé venait de perdre son épouse, la duchesse Marie de Bourgogne. Quoi que pris par un profond chagrin, il n'en délaissait pas les affaires de ses Etats, et, comme sa sagesse le lui dictait, souhaitait approfondir son alliance avec le roi Henri d'Angleterre et de France, par les bons services du duc de Bedford.
A Monsieur le duc de Bedford,
Il me plaît sincèrement de savoir que le royaume de France est gardé dans ces si bonnes mains que celles de l'homme qui aida son bon et défunt roi à le conquérir, et qu'au nom de votre nouveau roi, que Dieu le garde, vous en assumiez donc la régence.
Parce qu'il me semble tout à fait juste que votre royaume et mon duché demeurent en ces termes qui les rendent amis depuis que mon ancêtre le comte Pierre fut chancelier de votre ancêtre le roi Henri, son propre neveu, & que cette amitié soit incarnée par les liens sacrés du mariage entre nos deux maisons, je souhaiterais que la main de ma propre fille Marie soit prise par celle d'un des vôtres.
S'il me plaît d'espérer que ma fille soit d'une noblesse suffisamment pure par ma seule race & celle de mes ancêtres pour pouvoir prétendre à la main de votre roi, tout comme jadis des filles de mes prédécesseurs le furent pour épouser d'autres rois ; il ne me paraîtrait guère inapproprié non plus, si vous partagez mon dessein d'unir nos deux maisons, que vous-même ou que votre frère le duc de Gloucester preniez pour femme ma fille.
Donné à Chambéry, le douzième jour d'avril de la trente-et-unième année de mon règne,
Amé
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Re: [V1423] Topic officiel
♛ Chronique de la Maison de Bourgogne-Nevers ♛
Régence de Bonne d'Artois, mère de Charles de Bourgogne-Nevers, comte de Nevers et Rethel, baron de Donzy, pair du royaume de France
Mars-Avril 1423
Mars-Avril 1423
En un matin terne du mois d'avril, une pluie battante frappait les fenêtres du donjon comtal de Nevers. Au troisième étage, l'une d'elles se recouvrait progressivement de buée dont l'origine n'était autre que la respiration d'une jeune femme, épiant le paysage : les nuages gris, bas recouvraient le bourg dont les habitants tentaient d'échapper au déluge. Ses yeux parcouraient la scène. Les hommes, les femmes, les animaux courant à vive allure dans les rues ; un jeune couple trouvant refuge près du beffroi, s'enlaçant ; les artisans dévalant les échafaudages de la cathédrale Saint-Cyr-et-Sainte-Julitte ; les marchands protégeant leurs biens sur la grande place ; les soldats imperturbables à la porte du Croux. Ce tableau aurait pu lui produire quelques pensées courtoises, partagées avec son époux. Mais nulle autre personne n'était présente dans sa chambre. Pas depuis la mort de Philippe à Azincourt. Elle n'était pas frappée de solitude pour autant, les problèmes politiques envahissant son esprit.
La comtesse Bonne d'Artois revint de ses pensées, s'éloigna de la fenêtre et alla s'attabler à son écritoire. Il ne lui restait que quelques minutes avant qu'on ne vienne la déranger. Une masse infâme de documents envahissait le meuble et l'équation semblait insolvable. Depuis 1415, Bonne d'Artois était à la tête de deux comtés, Nevers et Rethel, en qualité de régente. Son défunt mari, frère de Jean sans Peur, avait hérité de ces terres par Philippe le Hardi mais à leur différence, il n'avait pas suivi un parti indépendant dans la grande guerre civile : les Bourgogne-Nevers étaient restés fidèles au dauphin, actuel Charles VII. Cette décision avait mis en péril les terres de la famille dont le bambin de la comtesse avait hérité en 1415. L'opulent comté du Nivernais était parvenu à échapper aux combats majeurs de ces dernières décennies mais de sanglantes escarmouches, les opposant aux Bourbon, avaient dues êtres réglées par un traité de paix en 1417. Leurs relations ne sont pas encore au beau fixe, à la différence de celles entretenues avec le comte d'Eu (frère de la comtesse) et le duc de Savoie (avec qui un traité d'amitié avait été signé en 1422). Concernant le suzerain à Bourges, il accorde de nombreux cadeaux fiscaux au bénéfice de la régente, amie proche de la reine Marie. Quant aux Anglais, ils ravagent la Champagne et le comté de Rethel n'échappe pas aux bandes armées ; d'autant plus que celles de Charles VII pourront prélever elles-mêmes l'impôt dès l'année prochaine, ce qui provoquera sans doute des révoltes paysannes. Le Rethélois est donc ravagé et appauvris mais Bonne d'Artois n'y renoncera jamais : son défunt mari est inhumé à l'abbaye de Notre-Dame d’Élan.
Quels sont alors les avantages de la régente ? Au-delà des liens diplomatiques ci-dessus, l'assise économique et militaire du Nivernais lui confère une influence notable dans le royaume. Ensuite, les Bourgogne-Nevers sont les seuls à posséder un fief en Champagne, le reste des terres appartenant au domaine royal ; Rethel est le comté clé pour contrôler la région. Enfin ses deux fils, même s'ils sont âgés de 9 et 8 ans, sécurisent l'avenir de la dynastie. Mais dans le système féodal, une jeune femme de 29 ans peut rarement garder son indépendance politique. Un nouveau mariage lui permettrait de sécuriser sa position dans cette grande guerre. C'est ainsi que des tractations ont lieu depuis plusieurs semaines avec les cousins et voisins bourguignons ; reste à savoir s'ils veulent poursuivre sur cette voie.
On toqua puis ouvrit la porte, interrompant Bonne d'Artois dans sa réflexion : « Madame, Messieurs le comte et son frère veulent vous voir » dit une servante ; « Faites-les rentrer » répondit-elle. C'est alors que deux garçons hauts comme trois pommes déboulèrent dans la pièce, bien apprêtés mais leurs cheveux auburn ébouriffés. « Bonjour mère ! Pourrons-nous monter à cheval, malgré la pluie ? » tentèrent-ils en cœur. La régente sourit de cette innocence et les enlaça. La politique pouvait attendre quelques heures, le temps d'éduquer deux jeunes garçons à la bienséance.
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Re: [V1423] Topic officiel
Comté d'Armagnac et de Rouergue
L'avant-gardiste
……"Le feu coulait dans ses veines. Il était aussi violent dans ses désirs qu'impérieux dans ses actions. Son aspect physique n'était pas séduisant : petite taille, trapu et même bedonnant, mais doué d'une grande force corporelle. Il avait le cou enfoncé, surmonté d'un visage bourgeonné avec des yeux bigles et le tout couronné par une tignasse rousse". Les chroniqueurs qui rencontrèrent Jean IV d'Armagnac lors de la mort de son père, Bertrand VII n'était pas flatteur. Clamant vengeance auprès de la cour delphinale, le comte n'avait pas été avare en injures envers les bourguignons. Les Armagnac ont toujours été une race de guerriers aux réactions tumultueuses et à la tête un peu folle, et Jean IV n'échappait pas à cette règle : le feu coulait dans ses veines et il était violent dans ses désirs, ce que les prochains évènements confirmera probablement.
Tenant la lettre ornée par le sceau du Dauphin Charles, Jean IV savait qu'il était pris en étau entre les nombreuses allégeances : l'allégeance castillane, la plus tentante pour les débouchés commerciaux qu'elle suppose ; l'allégeance française, ternie par l'entêtement de Charles à ne pas châtier les Bourguignons ; l'allégeance anglaise qui pourrait offrir une influence Armagnac en Guyenne.
Hargneux, désireux de vengeance et de pillage. Jean IV écrivit une lettre scellée par le feu et la colère.
Tenant la lettre ornée par le sceau du Dauphin Charles, Jean IV savait qu'il était pris en étau entre les nombreuses allégeances : l'allégeance castillane, la plus tentante pour les débouchés commerciaux qu'elle suppose ; l'allégeance française, ternie par l'entêtement de Charles à ne pas châtier les Bourguignons ; l'allégeance anglaise qui pourrait offrir une influence Armagnac en Guyenne.
Hargneux, désireux de vengeance et de pillage. Jean IV écrivit une lettre scellée par le feu et la colère.
A l'haut prince, le daufin Charles VII de la maison Valois, lieutenant-general de France, duc de Touraine, duc de Berry et conte de Poitiers.
Vostre appel ennoblit la maison d'Armagnac, loyale alliée de vostre cause. Toutefois, une assaut envers l'Aquitaine anglaise est un entreprise périlleuse, qui puet avérer grevouse au royaume et à mon propre fief. En ma qualité de vieux guerrier, je m'offre de commander l'avant-garde et de prendre le fardeau de connétable de France. Les armées d'Armagnac se rallieront à vous et feront payer aux vils anglois le prix de leur trahison.
Ma fougue, mon corps et mon âme sont asservis à vostre auguste volonté,
Jehan IV d'Armagnac et de Rouergue
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Re: [V1423] Topic officiel
Mars-Avril 1423
En réponse à Jean IV ;
Sa majesté Charles VII accepte la demande et fait Jean IV, Connétable, par la même il offre le commandement des forces afin d'assiéger Bergerac au profit du Comte d'Angoulême et Comte du Périgord.
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Re: [V1423] Topic officiel
Royaume de Navarre et Duché de Nemours
Godefroy le Bâtard
« Mieux vaut rentrer, conseilla Ekhi alors que la journée touchée à sa fin.
- Tu as peur du noir où tu veux vite rentrer à Saint-Jean-Pied-de-port pour aller au lupanar ? » demanda d’un ton moqueur Godefroy le bâtard du roi de Navarre à son franc coureur.
Ekhi était trop vieux pour relever la pique, il en avait vu des officiers farauds. Il s’avait que son chef voulait bien faire et était dans l’excès de zèle. Mais pour lui cette patrouille frontalière avec le Béarn ne lui était pas profitable et ne voulait qu’une chose rentrer.
« On doit rentrer, il n’y a point de bandits ni de braconniers alors à quoi bon continuer ! répliqua-il.
- Fils de catin on sait pourquoi tu veux rentrer tu ne peux pas détrousser ni t’amuser à les martyriser. Maugréa Arno un autre franc coureur
- De calme nous manquons d’action en ce moment mais cela ne doit pas semer la discorde dans notre. Je suis d’avis de rentrer je payerais ma tournée, dit calmement Godefroy. »
A ces mots, Godefroy réajusta sa cale sur sa tête et ordonna à la patrouille de rentrer. La petite troupe se dirigea à triple galop dans la capitale de la Basse-Navarre. Arrivé à bon port quel ne fut pas la surprise quand le batard aperçu des visiteurs inhabituel à la poterne de la ville. Ils étaient là des chevaliers d’Olite drapé dans la longue cape de la garde royale de Navarre. Avec stupeur, un colosse qu’il n’arrivait pas à identifier bondit à terre et l’interpella.
« Godefroy ! Votre père le Roi vous demande, veuillez nous suivre immédiatement.
- Mes hommes peuvent me suivre ?
- Si vous le souhaitez, il n’y a pas eu de contre ordre à ce sujet, mais nous devons faire vite. »
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Re: [V1423] Topic officiel
Modération
Jacques II de Bourbon-La Marche et le seigneur d'Angoulême acceptent tous deux de porter leurs armées (1000 hommes chacun) aux côtés des troupes du Dauphin en Guyenne. Le Comte de Foix accepte également les concessions du roi de Bourges en échange de sa participation aux opérations aquitaines.
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Re: [V1423] Topic officiel
Duché de Bourgogne
Comtés de Flandre, d'Artois et de Bourgogne
Gouverneur de Ponthieu, Vimeu, Amiénois, Santerre et Vermandois
Comtés de Flandre, d'Artois et de Bourgogne
Gouverneur de Ponthieu, Vimeu, Amiénois, Santerre et Vermandois
Sur les remparts de la place forte d'Amiens, une silhouette observe d'un air martial le paysage. Les festivités d'Amiens touchent doucement à leurs fins, dans les cérémonies de mariage. Deux soeurs du duc de Bourgogne mariées, une autre promise. Ne reste plus que le Duc, mais le chevalier sait, car il est dans les petits papiers de Philippe le Bon, que le chancelier Rolin a fait parvenir à Bonne d'Artois ses sentiments positifs quant à l'engagement d'un mariage entre sa personne et la régente du Nivernais.
Le soldat laisse relâcher ses muscles, profitant des effluves que le vent de la Somme apporte des cuisines cérémonielles jusqu'à son nez. Il pense à toute cette agitation heureuse. Les temps de guerre portent en eux ce genre de parenthèse presque absurdes d'insouciance. Lui-même est arrivé comme une fleur, dans les valises bourguignonnes, mais la guerre l'a attrapé au collet. Nommé gouverneur des pays picards, Philippe le Bon n'a pas perdu de temps pour asseoir son autorité, et a nommé un des nobles de son escorte pour capitaine de la ville, remplaçant l'ancien commandant placé par le régent. Une belle promotion pour ce nobliau, qui en plus d'Amiens, se voyait chargé d'organiser les futures garnisons des villes de la Somme, en lien avec le chancelier de Bourgogne.
- Hmhmhm, grommelle une voix derrière lui pour attirer son attention
- Qu'est-ce donc ?
L'intrus est un gaillard filiforme de la milice d'Amiens, dont la carrure détonne clairement à côté du nouveau commandant. Celui-là ne mesure guère plus que le mètre soixante-dix, mais a les épaules larges, donnant un air exagéré à sa démarche. La grande asperge a cependant autre chose à faire que de se moquer de la prestance du nouveau commandant de sa place, et se contente de jouer l'estafette.
- C'est un des pages du Breton, il apporte une question concernant la sécurité de son prince
- Encore ? Mais je leur ai déjà affirmé que nous assurerions leur sécurité même quand ils continueront de parler après que Philippe ait fait route pour Bruges. Faites le venir
L'envoyé apparaît sur le rempart depuis un escalier, peu à l'aise dans ce contexte assez peu décoré, sous le regard sévère du commandant.
- Encore vous ! Mais que me voulez-vous cette fois ! Je suis sûr que ce n'est même pas votre Duc qui vous envoie !
- C'est vrai, mais...
- Mais quoi, nom de bleu ! Vous ne voulez pas profiter des banquets au lieu de jouer au paladin zélé ?
- Vous savez, il se dit que vous n'êtes pas forcément fiable. Il y a des agents du roi de Bourges partout, et nous ne vous connaissons que peu. Votre seigneur a évidemment toute ma confiance, mais enfin...
- Enfin ? Je ne suis pas sûr de comprendre.
- Je dois m'assurer que mon seigneur soit en sécurité. Et vous, vous n'êtes mêmes pas sujet du roi de France
D'un coup, les yeux du commandant passent de l'agacement à un sérieux teinté de colère. Le page zélé touche un point. C'est réel, le chevalier est originaire de la Comté de Bourgogne, terre impériale. Néanmoins, placé à la cour bourguignonne par un plus grand noble proche de sa famille, il a accompli toute son éducation de la même manière que tous ses confrères. Qu'un petit nobliau l'importune pour un motif aussi lui fait perdre sa patience, et il lui jette un juron en secouant sa main dans l'air.
- Par Saint-André, je jure qu'entendre vos caquètements me vrille l'esprit ! Que peut vous faire d'où je viens. Si votre duc craint pour sa vie, il me fera mander. Cela devrait même vous rassurer, que je n'aie rien à voir avec les intérêts des querelles françaises, non ? Ma pleine fidélité va à Philippe de Bourgogne, et tout le monde ici est sous sa protection. Moi, Charles, Chevalier d'Arbois, ne suis que l'exécutant de ses volontés. Fuyez, maintenant, si vous ne voulez pas recevoir mon gant dans figure !
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Re: [V1423] Topic officiel
Mai-Juin 1423
D’une défaite anglaise à une contre-offensive d’ampleur ;
Il est dit que Charles VII aurait été rapidement informé des manigances à Amiens, l’information lui aurait été annoncé de Tournai, de Champagne ou bien de Jean Ier de Foix. Mais, au 1er mai rien est officiel, il se doute alors de difficultés quant aux négociations.
La Chevauchée de Montaigu est un échec, même un triple échec ; Montaigu ne retire qu’une défaite, amène la furie de Yolande d’Aragon et sa soif de vengeance et les maigres contingents anglo-perchois ne font que pale figure pour protéger le Maine.
Charles VII rallie une importante armée à Tours, composée de 7 000 français et 3 000 écossais. Il envoi une ambassade expressément à Louis III d’Anjou afin de rallier une force pour lancer une contre-offensive.
Mais au cours du mois de mai un messager venu du Hainaut, vint lui annoncer le mariage de sa Comtesse avec le régent Humphrey de Lancaster. Désormais, Charles VII le sait, Bedford est condamné à un immobilisme en soutenant la montée des tensions aux Pays-bas.
Le Roi de Bourges n’a plus le temps d’attendre la réponse, il demande à Yolande d’Aragon sa mère d’apporter une réponse rapide dans cet maigre porte de potentiel et de rallier ses 1 000 hommes et d’ainsi de lancer dès le 23 mai les hostilités.
Charles VII vise ainsi la reconquête de l’intégralité du Duché supporté par un important réseau de ville fortifiées et château qui n’ont pas encore été pacifié par les anglais, mais aussi par une opération double de reconquête et de pacification du Duché d’Alençon au profite de Jean II d’Alençon propriétaire légitime du Duché du même nom et véritable Comte du Perche.
La Révolution de Tournai ;
Bedford qui avait offert les Pays-bas aux bourguignons venait de volontairement mettre le feu aux poudres dans son propre pays anglais. Humphrey de Lancaster lui en tiendrait éternellement rigueur et en mai 1423, son mariage avec Jacqueline du Hainaut scelle l’ouverture des tensions.
Jacqueline à d’ailleurs quitté son pays d’Hainaut, qui est désormais géré depuis les quartiers de Londres. Robert Campin est un peintre de Tournai, loyaliste de Charles VII, celui-ci profite alors du chaos politique pour mener une révolte contre le pouvoir aristocratique.
Hopeisabanana- Haut Commissaire
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Re: [V1423] Topic officiel
Comté d'Armagnac et de Rouergue
L'avant-gardiste
……A Rodez, là où les lueurs des flambeaux dansent dans la nuit, l'agitation règne. Cinq grandes bombardes sont attelées à de robustes chevaux de race Mérens. Le bailli du bourg procède au décompte des piques, tandis que les hommes d'armes s'affairent autour de Jean de Montauban. Ce gentilhomme aguerri est le fils de Géraud de Montauban, et il est désigné pour commander le régiment des arbalétriers. Ce régiment compte quatre-vingt-quinze hommes, tous équipés de pavois et de cottes de mailles.
Jean IV revêt son armure, tel le guerrier né qu'il est, et se joint à la petite troupe de chevaliers qui lui ont prêté serment d'allégeance. La petite troupe de 1 500 soldats se dirige vers les terres Armagnac en Gascogne. Elles se joindront au 700 Armagnac des fiefs occidentaux, seuls 800 resteront dans les terres de leur seigneur pour lutter contre les chevauchées et les bandits de grands chemins. Les troupes Armagnac prendront ensuite le commandement d'une armée royale du Languedoc, renforcée elle-même des ost de La Marche et d’Angoulême. L'Armée rassemblera 5200 âmes, avides de vengeance. Bergerac tombera, Jean le jure sur son honneur de guerrier.
Jean IV revêt son armure, tel le guerrier né qu'il est, et se joint à la petite troupe de chevaliers qui lui ont prêté serment d'allégeance. La petite troupe de 1 500 soldats se dirige vers les terres Armagnac en Gascogne. Elles se joindront au 700 Armagnac des fiefs occidentaux, seuls 800 resteront dans les terres de leur seigneur pour lutter contre les chevauchées et les bandits de grands chemins. Les troupes Armagnac prendront ensuite le commandement d'une armée royale du Languedoc, renforcée elle-même des ost de La Marche et d’Angoulême. L'Armée rassemblera 5200 âmes, avides de vengeance. Bergerac tombera, Jean le jure sur son honneur de guerrier.
A l'haut prince, le daufin Charles VII de la maison Valois, lieutenant-general de France, duc de Touraine, duc de Berry et conte de Poitiers.
L'honneur que vostre majesté m'octroie, en me nommant connestable de France, ne sera nullement oublié. Un Armagnac s'acquitte toujours de ses dettes. Car c'est mon devoir de guerroier, je me hasterai vers Bergerac et châtierai vos adversaires. Nous préparons quelques engins de siège, puis nous prendrons le chemin pour commander vostre royale armée.
Vostre dévoué Connestable, Jehan IV d'Armagnac, Conte de Rouergue
Jehan IV d'Armagnac et de Rouergue
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Re: [V1423] Topic officiel
Duché de Bretagne
D’une ou deux déconvenues à Amiens
……Après un âpre voyage pour rejoindre Amiens, le bon duc Jean V est arrivé tout bien tout honneur avec un retard excusable. Son convoi bien doté en cargaisons de sel du pays fut un moyen aimable de se faire pardonner en offrant ces cadeaux pour les convives du chaleureux événement picard. L’occasion de la rencontre est d’une extrême importance, rare étant les rencontres à un tel niveau entre le duc de Bretagne et son richissime homologue bourguignon et du fameux régent Jean de Lancastre à l’origine de l’invitation. Le contexte est aussi fort opportun puisque les hostilités ont repris en Anjou à l’initiative du comte Montagu qui malgré ses déboires, font apparaître la Bretagne et ses marches en première ligne.
C’est donc avec un brin d’indignation que le duc de Bretagne a accueilli la soit disant piraterie bretonne évoquée par la partie anglaise. Aubaine saisie par le duc pour rejeter ces accusations et de protester contre la violence indiscriminée des navires anglais dans le golfe de Saint-Malo. Difficile alors de donner un accord si cet embarras perdure, d’autant plus que les gains d’une telle alliance ne sont pas identifiables pour la personne du duc qui ne profite de rien, ni même ses proches. Seul son frère Arthur de Richemont est fort bien enthousiaste à l’idée d’obtenir la main de Marguerite de Bourgogne. C’est bien sur ce dernier point que pour l’instant se fonde l’unique accord qu’est prêt à reconnaître le duc Jean V avec Philippe de Bourgogne ; en attendant que le duc de Bedford fasse preuve d’un meilleur bon sens, sous-entendu qu’à son tour celui-ci fasse un geste acceptable pour élever la situation du frère du duc qui mérite un titre approprié à la grandeur de sa personne.
C’est donc avec un brin d’indignation que le duc de Bretagne a accueilli la soit disant piraterie bretonne évoquée par la partie anglaise. Aubaine saisie par le duc pour rejeter ces accusations et de protester contre la violence indiscriminée des navires anglais dans le golfe de Saint-Malo. Difficile alors de donner un accord si cet embarras perdure, d’autant plus que les gains d’une telle alliance ne sont pas identifiables pour la personne du duc qui ne profite de rien, ni même ses proches. Seul son frère Arthur de Richemont est fort bien enthousiaste à l’idée d’obtenir la main de Marguerite de Bourgogne. C’est bien sur ce dernier point que pour l’instant se fonde l’unique accord qu’est prêt à reconnaître le duc Jean V avec Philippe de Bourgogne ; en attendant que le duc de Bedford fasse preuve d’un meilleur bon sens, sous-entendu qu’à son tour celui-ci fasse un geste acceptable pour élever la situation du frère du duc qui mérite un titre approprié à la grandeur de sa personne.
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Re: [V1423] Topic officiel
Royaume de Navarre et Duché de Nemours
Dans le château d'Olite, le vieux roi attendait fébrilement sa progéniture illégitime. Au crépuscule d'une longue vie, il voulait voir son dernier fils vivant avant de peut-être trépasser. Mais bien plus que cela, il souhaitait faire amende honorable, en souvenir de la mère de Godefroy. Cette femme qu'il avait aimée jadis et qu'il souhaitait honorer en confiant un rôle important à son enfant.
En effet, entre ses mains se tenait l'ordre royal donnant une procuration à son bâtard pour l'administration et la défense du Duché de Nemours, au nom du Royaume de Navarre. Il ne restait plus qu'à attendre l'arrivée de ce dernier. Ce qui fut chose faite quelques heures plus tard. Profondément touché, il eut du mal à reconnaître les traits de son fils mais s'en souvint après tant d'années. Charles III l'accueillit chaleureusement avant de lui lâcher un petit pique bien placé.
« Godefroy, vous avez un aspect rustre de paysan en plus de sentir le fumier !
- Majesté, j'ai été pris au dépourvu », dit-il sèchement.
- Et ces bougres, ce sont tes francs coureurs basques ? Ils ont plus l'aspect de bandits que de soldats de la couronne », sourit dans sa barbe le roi.
- Oui, et ils n'ont pas simplement l'aspect, ce sont de véritables canailles. Les Béarnais qui osent franchir notre frontière pour la contrebande ou le braconnage s'en mordent les doigts.
- Ils te suivent partout, je suppose ?
- Oui, Majesté.
- Ils seront donc parfaits pour t'accompagner voir le Régent Jean Lancastre, indiquant que tu assumeras l'administration du duché de Nemours en mon nom, répondit Charles III en tendant une missive marquée du sceau royal avant de continuer. Tu partiras d'ici deux jours avec le capitaine Ezquiel et quelques cavaliers de ma garde. »
La gorge nouée, Godefroy se tourna pour dévisager ses hommes, ne se rendant pas compte de ce qui s’était passé.
Pierremenez- Ministre
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Re: [V1423] Topic officiel
La Chronique de Savoie
par Humbert de Seyssel, seigneur d'Aix, gouverneur du Diois et du Valentinois
par Humbert de Seyssel, seigneur d'Aix, gouverneur du Diois et du Valentinois
- Comment l'autorité du duc Amé fut établie dans les comtés du Diois et du Valentinois.
Conquis en août 1422, à la suite du défaut du dauphin à s'honorer de la somme de 50 000 écus en paiement des dettes du défunt comte Louis, les comtés du Diois et du Valentinois, en terre dauphinoise, relèvent désormais du duc Amédée VIII.
Au duc Amé, duc de Savoie, comte du Diois et du Valentinois, & noble en moult autres terres,
Comme il me l'a demandé en me faisant l'honneur de me nommer son premier gouverneur de ses terres du Diois et du Valentinois, plaise à mon bon duc de savoir qu'à la suite de la pacifique conquête de ses nouvelles terres, son autorité s'établit désormais par mon humble intermédiaire à l'ensemble des nouveaux sujets.
Les quarante arbalétriers et cent vingt lances employés l'été dernier sont désormais affectés à la garde des différentes places fortes et des châteaux de vos domaines, et vos armes ornent tous ces lieux & en outre les portes de vos cités. S'il me chagrine profondément de savoir que, nonobstant notre grande victoire, quelques affrontements perdurent entre les partisans des Saint-Vallier et les gens d'armes du duc, ces batailles n'en demeurent pas point sporadiques et ne constituent pas, pour l'instant, quelque menace que ce soit à l'endroit de l'autorité que j'établis céans.
Si je sais la grande piété chrétienne de mon duc, et son profond respect pour les évêques de l'Eglise, le renforcement de son autorité passa hélas par l'affranchissement des cités de Die et de Valence du pouvoir de l'évêque Jean, parent du défunt comte Louis et dont le père revendique vos terres, ce à quoi j'ai été contraint de me résoudre. Je crois qu'une ambassade devrait être envoyée par mon duc à Rome pour prier le Saint Père de placer sur le trône épiscopal de Die et de Valence un évêque moins défavorable aux intérêts de la Maison de Savoie.
Enfin, & si les troupes qui m'ont été confiées par mon duc suffisent à tenir les comtés, je me dois de demander quelques renforts pour projeter ce qui me semble être la suite naturelle de l'expédition que j'eus l'honneur de commander l'été dernier, et de pousser vers le nord, afin que d'une part, vos possessions du Diois et du Valentinois touchent envers la Savoie, et d'autre part, pour récupérer le Viennois, qui appartenait jadis à vos ancêtres. La vacance temporaire du trône archiépiscopal de Vienne aidera nos troupes à remporter, comme ici, une éclatante victoire sans grand coup férir.
Donné à Grane, le huitième jour de juin de la trente-et-unième année du règne du duc Amé,
Humbert de Seyssel
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