[Victoire Coalisée] Guerre du Golfe

La fin de l’innocence.


................L’invasion du Koweït par l’Irak a pris de court le Quai d’Orsay et l’Elysée. Bien sûr, de nombreux renseignements laissaient penser qu’une telle violation du droit international allait survenir prochainement. Mais pour Paris, la réalisation de ce scénario est un cauchemar diplomatique. Quelques mois plus tôt, Rocard et Chevènement avaient obtenu le renvoi de Roland Dumas du Quai d’Orsay, porte-étendard du parti syrien en France, et Paris s’était engagée au Liban contre Damas. L’équilibre jusqu’alors mis en place, à la fois être en bons termes avec l’Irak et la Syrie malgré leur antagonisme, avait volé en éclats, et la diplomatie française comptait désormais sur Bagdad pour maintenir son influence en Orient. Mais la guerre déclenchée par Saddam Hussein vient à son tour faire éclater cette stratégie française, Paris se rangeant immédiatement derrière l’Occident pour condamner l’invasion et exiger le retrait des troupes irakiennes du Koweït, perdant ainsi son influence auprès de l’homme fort de l’Irak.

................L’appel de Washington est entendu à Paris, et malgré quelques réticences du ministre de la Défense français, l’Elysée annonce dès à présent le lancement de trois opérations militaires dans le Golfe persique. D’abord, l’opération Salamandre, qui s’inscrit dans le cadre de l’opération Desert Shield mais, exception française oblige, ce déploiement se fait en dehors du cadre du commandement intégré de l’OTAN. Celle-ci consiste dans le déploiement du groupe aéronaval du Clemenceau afin de débarquer le Général Roquejoffre à Yanbu, en Arabie Saoudite, avec 4’000 soldats, des dizaines d’hélicoptères et des centaines de véhicules blindés, du VAB à l’AMX-30. Une fois débarqué, ce premier corps expéditionnaire devra monter en puissance dans le cadre de l’opération Daguet pour atteindre in fine près de 12’000 hommes à terme, 214 VAB, 1332 hélicoptères, 44 AMX-30, 96 AMX-10 RC, 13 ERC-90 Sagaie et 18 pièces d’artillerie, et bien sûr, 12 Mirage 2000 et 24 SEPECAT Jaguar, en plus des forces aériennes déjà déployées dans la région.

................Ensuite, la République lance également l’opération Artimon, dans le cadre de l’embargo commercial, économique, financier et militaire imposé à l’Irak à la suite de cette invasion, afin de faire pression sur Bagdad. Cette fois, ce sont cinq bâtiments de guerre de la Marine nationale qui vont être rapidement déployés en permanence depuis le détroit de Tiran jusqu’à celui d’Ormuz, en incluant celui de Bab el Mandeb, afin de s’assurer de la bonne exécution de cet embargo. La base de Djibouti constitue assez logiquement le centre opérationnel de cette opération, qui succède en outre à Ariane à la suite de la guerre Iran-Irak. Enfin, Paris annonce le début de l’opération Busiris aux Emirats Arabes Unis, laquelle se traduit concrètement par un renforcement de la présence militaire française dans le pays, notamment par un accroissement des troupes au sol et surtout de l’aviation afin de prévenir toute éventuelle invasion irakienne. Par ces trois opérations, coordonnées avec les alliés déployés dans le cadre de l’opération Desert shield, Paris s’investit pleinement dans cette nouvelle crise orientale, hélas contre un ancien allié.

Opération Daguet.


................Alors que les frappes aériennes de la coalition ont débuté en Irak et qu'à Marbella, on chuchote entre alliés, le Général Michel Roquejeoffre, commandant des troupes françaises déployées dans le cadre de l’opération Daguet, voit les moyens mis à sa disposition largement accrus puisque l'entièreté de la Force d’action rapide est désormais mobilisée en Orient. Soit 47 000 hommes, 240 hélicoptères de combat et de manœuvre, 216 blindés légers (72 AMX-10RC, 72 ERC-90 et 72 AML-90), 200 tubes d'artillerie, 5 000 armes antichars, en plus du groupe aéronaval du Clemenceau déployé dans le golfe persique et renforcé par l’arrivée de nouveaux bâtiments de guerre libérés par la fin de l’opération Cèdre, et d’une centaine d’avions de combats Mirage F1 et 2000, ainsi que des bombardiers Mirage IV.