Internationale Communiste

par **Mirage** Dim 22 Aoû 2021 - 15:11

Internationale Communiste

L'Internationale Communiste, Comintern ou Troisième Internationale, est une organisation née de la scission de l'Internationale ouvrière réalisée le 2 mars 1919 à Moscou sous l'impulsion de Lénine et des bolcheviks. Elle regroupe les partis communistes partisans du nouveau régime soviétique, beaucoup sont issus de scissions au sein des partis socialistes et sociaux-démocrates de la IIe Internationale. Basée à Moscou, l'IC est dirigée par un Comité exécutif dirigé par le russe Gregori Zinoviev. Dans les faits, la majorité de l'influence est possédé par l'Union Soviétique d'un côté, et part le gouvernement nationaliste turc, d'inspiration socialiste, de l'autre.

Elle a pour objectif d'organiser les stratégies du mouvement communiste révolutionnaire international afin d'atteindre son objectif final, la révolution mondiale. En attendant elle travaille à l'expansion du mouvement communiste et de son influence à travers la planète. Pour cela, elle utilise des organisations subsidiaires telles que l'Internationale Communiste de la jeunesse, l'Internationale Communiste des femmes, le Secours ouvrier international ou encore l'Internationale rouge du sport.

Listes des congrès :
Ier Congrès https://en.wikipedia.org/wiki/1st_Congress_of_the_Comintern
IIème Congrès https://chacunsonpays.forumgratuit.org/t9466p50-v1919-topic-officiel#120683
IIIème Congrès https://chacunsonpays.forumgratuit.org/t9466p100-v1919-topic-officiel#120979

par **Mirage** Jeu 26 Aoû 2021 - 18:47

IVème Congrès

L'ouverture de ce IVème Congrès de l'Internationale Communiste se fait, pour la première fois depuis la création du Komintern, sans la présence de Vladimir Ilitch Lénine, père de la révolution russe, trop malade et affaibli pour quitter sa datcha de Leninskie Gorki où il se trouve cloué malgré l'intensité des évènements qui secouent actuellement l'Europe. C'est donc Trotski qui prend pour ainsi dire le rôle de grand représentant de la position du Parti bolchévique pour ce Congrès. En effet, il se trouve renforcé au sein du Parti bolchévique par la flambée révolutionnaire qui touche le monde, perçue comme les dernier spasmes secouant le capitalisme, et qui confirme ses thèses sur la nécessité de continuer de porter la révolution afin d'empêcher la consolidation de la réaction à travers le monde qui pourrait sans aucun doute finir par porter un coup d'arrêt définitif à l'expansion communiste.

L’événement devrait accueillir un nombre historique de délégués venus des quatre coins du monde - un peu plus de 500 -, tous très motivés par la perspective de discuter de la italienne et de ses ondes de choc en Europe. Il prendra place à la Maison du peuple de Petrograd et souffrira de la présence de nombreux cadres de l'Internationale Communiste, déjà dispersés à travers l'Europe. Deux sujets principaux, divisés en sous-discussions, sont à l'ordre du jour du Congrès.

Révolution italienne

- Soutien de l'Internationale Communiste aux camarades italiens ;
- Renforcement des activités révolutionnaires là où cela est possible (France, Benelux, Tchécoslovaquie, Yougoslavie, Espagne en particulier) ;
- Anticipation du probable renforcement de la contre-révolution à travers le monde, évolution des structures partisanes en conséquence ;
- Bilan et perspectives : la réussite de la stratégie du "Front ouvrier unique" élargi en Italie ;
- Position de l'Internationale face à la crise économique du monde capitaliste ;

Révolution turque

- Fondation et adhésion à l'Internationale Communiste d'un parti unifié des forces socialistes et progressistes de Turquie ;
- Proposition de la mise en branle du Secours ouvrier international dans le but de monter une opération d'aide humanitaire aux populations sinistrées, en attendant le relèvement de l'économie turque ;
- Poursuite de la révolution turque ;
- Perspectives révolutionnaires en Orient ;

par **Alaminsk** Lun 27 Sep 2021 - 1:12

Repubblica socialista italiana

Délégation italienne au Komintern

Alors que des négociations s’entament entre les républicains et les volkistes tyroliens, autrichiens et allemands, l’un des secrétaires d’Errico Malatesta parvient à s’éclipser à cheval du château de Roncolo. Cet homme : Ruggero Grieco, jeune membre du parti communiste italien et fervent partisan d’Amadeo Bordiga,. Deux semaines auparavant, le mouvement fidèle aux 21 points de Moscou s’était en effet réuni à Milan lors d’une entrevue spéciale. Motivée par Bordiga, ce dernier est parvenu à convaincre le comité central du parti d’organiser une mission parallèle à l’entrevue de l’anarchiste Malatesta (mission officielle de la République) : celle de renouer le lien avec Moscou et le Komintern. Rappelons en effet que depuis le déclenchement de la guerre civile, la République socialiste italienne subit un blocus des forces bourgeoises, blocus maritime (par la mobilisation des flottes française, britannique et royale italienne) et terrestre (frontières fermées avec la France, la Suisse, l’Autriche et la Yougoslavie). De fait, la RSI a du mal à survivre en terme alimentaire et l’effort de guerre est bien souvent stoppé par le manque de matières premières ; au-delà de ces problèmes matériels, Milan reçoit très peu d’informations de la part de l’extérieur et la situation internationale est assez mal connue des marxistes. C’est pourquoi Amadeo Bordiga, commissaire du prolétariat chargé de la Mobilisation et du Ravitaillement, a su argumenter en faveur de cette manœuvre auprès du comité central du PCI (quitte à décevoir les alliés socialistes, fascistes ou anarchistes qui n’ont pas été prévenus). Fidèle à Trotski et fanatique de Lénine, Bordiga est l’un des principaux promoteurs du Komintern au sein du parti dont certains se questionnent sur son utilité. Au-delà du PCI, les socialistes, les anarchistes et les fascistes s’interrogent sur le rôle que pourrait jouer le Komintern. C’est une organisation réservée aux communistes, et même si le grand frère révolutionnaire qu’est l’Union soviétique reste l’allié principal, il faudrait passer par des relations diplomatiques usuelles. Bref, le PCI est le seul parti au sein de la RSI autorisé à traiter avec le Komintern selon ses propres règles ; et au sein du parti, seul Bordiga en voit l’’intérêt. Il mandate donc son jeune protégé Grieco pour entrer en contact.

C’est avec un paquet de lettres, de plans, de rapports de la part des ténors du PCI et des conseillers soviétiques que Ruggero Grieco, activiste communiste âgé de 32 ans seulement, passe la frontière autrichienne, s’engage dans les Alpes et rejoint la Bavière après quelques jours plongés dans le froid. Là, le contact est pris avec des éléments du KPD qui le récupèrent et le protègent jusqu’en Allemagne du Nord, d’où il embarque pour l’Union soviétique. En chemin, une pluie d’informations lui tombe dessus de la part des camarades germanophones : la censure extrême subie en France et en Grèce, le développement des agrariens dans la Fédération danubienne, les débats en URSS suite à la mort de Lénine, la chute du seul gouvernement communiste en Anatolie remplacé par un républicain socialiste. C’est la tête surchargée d’informations et d’émotions que Grieco débarque à Leningrad, accueilli par un parterre d’officiels bolchéviques, de la presse et de la ville. Rapidement, le premier révolutionnaire italien à fouler le sol soviétique depuis des mois est conduit aux instances du Komintern où il doit délivrer ses messages. A la tribune, l’envoyé du PCI remercie fraternellement les actions de l’Internationale et plus précisément celles de l’Union soviétique. Il déplore ensuite l’incapacité en 1923 de certaines sections à prendre les armes et à suivre le « grand soir » italien, mais rien ne saurait éclipser le soutien reçu par la jeune République socialiste italienne de la part de l’ensemble des délégations lors de sa naissance. Grieco en vient maintenant à une question centrale. La vague contre-révolutionnaire que subit l’Italie mais aussi l’ensemble de la Méditerranée perdure : il y a quelques jours encore, la République sœur d’Anatolie (dirigée par des communistes) est tombée au profit d’un Atatürk dont le projet reste à éclaircir. Quel est donc le rôle que peut jouer le Komintern dans ce combat contre la bourgeoisie et pour la libération du prolétariat mondial ? Jusque-là, cette organisation est moribonde mais le PCI souhaite la raviver, se souvenant encore des discours du camarade Lénine.

Pour la délégation italienne, l’Internationale doit prendre le chemin d’une instance active d’entraide, d’analyse et de débat autour du mouvement révolutionnaire mondial. De fait, les communistes en dehors de l’Union soviétique doivent coopérer avec d’autres partis prolétariens qui ne respectent pas les directives de Moscou : le PCI est là influencé par ses racines (l’adhérence aux 21 points n’était pas unanime au congrès de Livourne) et par quasi trois ans d’application de la stratégie du « front ouvrier unique » en RSI. C’est pourquoi la délégation italienne a avec elle diverses analyses de la situation révolutionnaire dans le monde, notamment celle fasciste qui reste encore méconnue (en tant que nouvelle idéologie marxiste), et est prête à les partager au Komintern dans un but de débattre et de revivifier cette instance. D’ailleurs, d’autres courriers lus par Grieco à la tribune se montrent plus radicaux et souhaitent lancer un débat autour de la gestion de l’Internationale : conserver sa « pureté » communiste en n’y autorisant uniquement les PC au risque de scléroser l’instance ou bien l’ouvrir à des délégations plus larges. Ce dernier avis, soutenu par Amadeo Bordiga, serait circonscrit aux mouvements au pouvoir avec des communistes et ne pourraient être représentés au Komintern uniquement s’ils sont accompagnés du PC local. Cette proposition, développée par Bordiga dans la presse italienne, prend pour origine la stratégie du « front ouvrier unique » et l’étend au débat politique. Son argument principal est que le parti bolchévique est maître en Union soviétique mais cette possibilité est un aboutissement : les expériences révolutionnaires réussies en Anatolie et en Italie sont le fruit d’un front élargi, et non de la mainmise du PC. En intégrant des représentants marxistes – mais non communistes – au sein des délégations, le Komintern serait ravivé par le débat, ferait preuve d’ouverture aux autres mouvements et casserait son image dogmatique et sclérosée auprès des socialistes, des fascistes et des anarchistes compatibles. Bien sûr, ce serait une révolution au sein de l’Internationale et appellerait peut-être à la tenue d’un nouveau congrès ; mais le PCI, en tant que troisième parti communiste à être au pouvoir dans l’histoire (après les Russes et les Anatoliens), a l’avantage de la nouveauté. Sans parler de l’autarcie subie qui stimule les débats internes. Bordiga, et une majorité du PCI, pense aussi à la suite de l’histoire, à l’après-guerre civile italienne. En effet, si la RSI arrive au bout de son « grand soir » et renverse définitivement le pouvoir royal, elle ne sera pas pour autant plus liée au Komintern que cela : les communistes sont toujours minoritaires au sein du front démocratique et populaire (coalition prolétarienne à la tête de la RSI), dépassés pour l’instant par les socialistes, et la progression du PCI reste lente. Le fonctionnement de la République risque d’être profondément influencé par les anarchistes et les fascistes, et une direction collégiale avec un rôle crucial laissé aux conseils locaux. Ce sont ces quelques propositions qui devraient amorcer le débat et, comme l’espère la délégation italienne, faire revivre le Komintern.

L’AMBIANCE PERDUE DES DÉBUTS DU KOMINTERN :

par **Mirage** Mar 28 Sep 2021 - 1:40

L'arrivée du camarade italien et de ses interrogations justes mais tranchantes n'est pas un cadeau pour les cadres russes regroupés autour de Zinoviev, leader de l'Internationale Communiste, jusque là entraîné dans les problématiques internes à la Russie mais cette fois-ci rappelé par un jeune étranger à ses véritables responsabilités.

En réalité, la situation est extrêmement complexe, le dernier Congrès du Parti communiste de l'Union soviétique devait trancher, il en a été incapable, et cette situation est symptomatique des hésitations soviétiques en terme de choix de politique extérieure. Deux positions, d'ailleurs transpartisanes, s'affrontent quotidiennement. D'abord l'une défendue par Staline, ou du moins pour le moment ses proches, et Trotski. Pas si loin des positions du Parti communiste italien dans l'analyse, elle s'en éloigne fort dans les conclusions à en tirer. Les deux groupes, pourtant issus des ailes gauche et droite du Parti estiment que la révolution mondiale, et même russe, est bien en danger. La conclusion étant que la réaction est extrêmement forte et que le seul salut de la classe ouvrière internationale se trouve en Union Soviétique. Unique État ouvrier, unique puissance capable d'endiguer l'effondrement durable des acquis liés à la Révolution russe et qui profitent à tous les exploités du monde. De ce fait, le rôle des ouvriers et de leurs alliés serait de défendre l'Union Soviétique (et l'ensemble de la révolution pour Trotski donc y compris l'italie et la Turquie) jusqu'à la reprise d'une phase offensive.

Boukharine estime au contraire, mais pour des raisons différentes du camarade italien, que les 21 conditions doivent être abolies. L'idée de l'homme fort soviétique est que ces conditions ont été mises en place par Lénine dans le contexte du lancement d'une révolution mondiale dans les suites du soulèvement des ouvriers russes. Dans cette situation, il était logique de mettre de côté les réformistes et les opportunistes de la manière la plus forte possible pour construire un mouvement de purs révolutionnaires capables de mener jusqu'au bout et sans arrières pensées bourgeoises les tâches exigées par la situation objective. Alors que le Komintern dépéri et que malgré la révolution italienne, les prolétaire d'Europe occidentale ont failli dans leur mission, la question de lever ces conditions pour unir à nouveau le mouvement ouvrier se pose. Zinoviev, le chef de l'Internationale communiste adhère à cette idée.

La position de Boukharine et Zinoviev est pour le moment la plus populaire mais il n'est pour le moment pas question de lever les 21 conditions pour l'adhésion. Cela dit, l'idée de pouvoir permettre d'accueillir des groupement politiques parrainés par des membres à part entière avancé par les italiens est acceptée.

par **Alaminsk** Ven 1 Oct 2021 - 19:33

Repubblica socialista italiana

Délégation italienne au Komintern

L’accueil chaleureux réservé au jeune camarade Ruggero Grieco est l’un des plus beaux gestes fait par l’Union soviétique envers le Conseil du prolétariat (organe exécutif de la RSI) depuis sa formation. Au moment de la proclamation de la République en février 1923, Moscou avait eu quelques semaines pour dépêcher des conseillers en Italie (comme Staline et Yegorov) ; ensuite, plus rien et ce à cause du blocus porté par le camp blanc. L’autarcie subie par les rouges pendant plus de deux ans n’empêcha pas pour autant leurs nombreuses victoires et encouragea un bouillonnement philosophique dans la presse et le gouvernement. Ce bouillonnement fut observé par les conseillers soviétiques, sans qu’ils interviennent. Aujourd’hui, et maintenant qu’il a l’accord de Boukharine et Zinoviev, Ruggero Grieco stabilise le canal entre Milan et Moscou au sein du Komintern : le reste du camp républicain est mis au courant du contact établi et l’accueille avec joie (sauf les anarchistes et les fascistes plus réservés), le comité central du PCI est heureux de voir cette instance réactivée (propulsant Amadeo Bordiga, alors éclipsé par Gramsci, Bombacci et Togliatti) et Grieco est nommé représentant permanent au sein de l’Internationale. Suivant les recommandations des bolchéviques et des communistes italiens, Grieco s’empresse de dresser le tableau des tendances politiques dans le camp rouge, en partageant les analyses publiées par les partenaires de la révolution prolétaire en Italie. Le but est de réactiver le débat au sein du Komintern et éclairer la lanterne soviétique sur les mouvements révolutionnaires italiens.

La République socialiste italienne est une république unitaire socialiste, parlementaire et prolétarienne : le pouvoir appartient aux ouvriers, aux paysans et aux soldats (les prolétaires). La base est constituée par les comices de travailleurs (conseils) qui débattent et décident de la politique (comment mener la révolution) et de l’économie (comment gérer les moyens de production). Ces comices, organes fondamentaux de la démocratie locale et de la guerre, nomment des délégués représentants qui peuvent se rencontrer à l’échelle provinciale et devraient le faire à l’échelle de la République au sein du Comice suprême (organe législatif de la RSI), toujours pas réuni depuis le déclenchement de la guerre civile. Pour éviter la déliquescence de la révolution et suivant les recommandations des conseillers soviétiques, la première étape de centralisation d’un mouvement très anarchique a eu lieu en 1924. C’est au cours de cette année que les décisions centralisatrices actées lors de la marche sur Milan en février 1923 ont été appliquées : structuration de la coalition prolétarienne (le front démocratique populaire ou FDP) autour des idéaux marxiste, républicain et socialiste ; autorisation de cinq factions révolutionnaires auxquelles doivent se rattacher les comices ; nomination d’un organe exécutif appelé Conseil du prolétariat (rassemblant les ténors des factions) avec pour charge de mener la guerre civile à bien. Ces cinq factions partagent les idéaux révolutionnaire, républicain et marxiste, et sont :

- Partito Socialista Italiano (PSI, Parti socialiste italien) : mené par le vieillissant héros de la révolution Giacinto Menotti Serrati, ce parti est issu de la motion maximaliste du congrès de Livourne de 1921 (les réformistes avaient été exclus, et les communistes s’étaient séparés d’un commun accord). Il regroupe tous les types de travailleurs à travers le territoire, adeptes de son analyse proche des communistes mais qui adapte les 21 points de l’Internationale aux spécificités nationales. Le PSI est dans l’ouverture et le compromis, réalisant souvent la passerelle entre d’autres factions qui ne pourraient s’entendre sans. Pour les socialistes, le succès de la révolution italienne passe par l’application « corrigée » desdits 21 points, par voie légale et extra-légale ; ils sont aussi pour l’ouverture d’un certain dialogue avec les forces bourgeoises, et aussi accueillir de nouvelles factions prolétariennes au sein du front (comme les agrariens), la priorité étant de préserver la révolution. En ce qui concerne la gestion politique, le PSI cherche l’équilibre entre le pouvoir laissé aux comices et la constitution d’un appareil centralisateur : d’après lui, le renforcement de la République (et non du parti) est le meilleur chemin pour le prolétariat italien et donc la révolution mondiale.

- Confederazione Generale del Lavoro (CGL, Confédération générale du travail) : affilée depuis des années au PSI, la CGL est le syndicat principal des travailleurs italiens. Depuis le déclenchement de la guerre civile, la quasi totalité des révolutionnaires sont membres de la CGL mais une part importante d’entre eux ne sont pas membres d’un autre parti. Quel est alors son rôle ? Vu que les membres des comices doivent s’encarter à une faction quelconque, la CGL est devenu cette réserve de partisans qui ne peuvent encore se décider à rejoindre un mouvement. Ils sont républicains et marxistes, certains sont même des héros au combat, à l’usine ou au champ, mais tous ne sont pas encore convaincus par une analyse spécifique ou une autre. Le nombre de syndiqués non encartés diminue cependant, notamment lorsqu’un parti gagne une bataille et donc en prestige et capte de nouveaux adhérents.

- Partito Comunista d’Italia (PCI, Parti communiste d'Italie) : mené par le premier secrétaire Palmiro Togliatti, le PCI est l’une des forces partisanes majeures du front prolétaire, notamment dans le nord industriel. Même si son nombre d’adhérents ne grandit pas ces derniers temps (l’Armée rouge ayant subi des défaites importantes à Florence et Bologne), le parti est à l’avant-garde de la révolution et perçoit les bienfaits des conseillers soviétiques. Depuis 1921, l’idéologie du PCI n’a pas tellement changé : application stricte des 21 points, coopération au sein du front démocratique et populaire, le parti joue un rôle central et centralisateur. S’opposant très souvent aux anarchistes (parfois aux fascistes), les ténors du parti communiste sont fidèles à Moscou même si leur désir de réforme grandit depuis la mort de Lénine. La disparition du père de la révolution bolchévique pousse certains à négocier des changement au sein de l’Internationale, alors qu’au niveau de l’Italie, le PCI coopère en permanence avec le PSI (leurs bras armés étant réunis au sein de l’Armée rouge). Ils se réclament donc du léninisme et majoritairement de Trotski qui dispose d’une aura assez considérable à Milan. Reste à savoir si les conseillers bolchéviques, et notamment Staline, influenceront cette ligne politique. Évidemment pour le PCI, la révolution est mondiale et passe par l’appareil partisan : le comité central devrait avoir la mainmise sur l’exercice local du pouvoir, le parti constituant la clé de voûte de la révolution.

- Partito Fascista del Lavoro (PFL, Parti fasciste du travail) : elle est là la nouvelle idéologie marxiste apparue en Italie il y a une dizaine d’années. Mené par Benito Mussolini, le PFL est un parti socialiste qualifié « d’attrape-tout » par ses détracteurs. En réalité, les ténors du fascisme développent depuis plusieurs années leur idéologie dans la presse et n’hésitent pas à débattre avec les autres mouvements pour gagner en prestige. L’analyse de Mussolini est assez simple. L’État-nation est un élément central du processus révolutionnaire, car même si c’est une construction bourgeoise, elle ne peut être écartée des processus politiques nationaux et internationaux vu que c’est une réalité géopolitique. La nation offre aussi une première conscience commune culturelle, prémisse à celle de classe. Vu qu’elle joue un rôle politique quoiqu’on dise, en ce sens, la révolution prolétarienne ne peut être importée depuis Moscou par les armes (comme le prouve l’échec de la guerre soviéto-polonaise) ou en copiant le processus bolchévique (les communistes sont soit interdits, soit des partenaires de fronts plus larges) : le processus révolutionnaire est propre à chaque nation, même si des déclencheurs sont communs. Pour les fascistes, le déclencheur majeur est la boucherie de la Grande Guerre au cours de laquelle des millions de prolétaires sont engagés dans des combats vide de sens, menés pour la bourgeoisie. Ces combats ont trouvé des gagnants, et des perdants. Ainsi dans chaque nation perdante, une révolution a eu lieu (Allemagne, Bulgarie ou encore Anatolie). L’Italie fait partie de ce club car sa victoire a été mutilée par les traités de paix désavantageux. Bref pour les fascistes, la révolution n’est pas internationale mais nationale, elle est déclenchée par des carnages immenses causés par une bourgeoisie mise en échec et le vecteur central n’est pas l’ouvrier ou le paysan mais l’ouvrier et le paysan en armes (le soldat, le conscrit, le vétéran, l’Arditi). Plus que les usines ou les champs, les combats menés par les prolétaires sont le terreau réel de la conscience de classe. Une fois la révolution lancée, ce sont les combattants qui constituent les forces principales de la révolution, et non ceux de l’arrière : l’armée populaire et révolutionnaire joue donc un rôle capital. D’ailleurs, les fascistes ne sont que l’expression partisane d’un mouvement plus large, les squadristes. Des bandes de vétérans de la Grande Guerre qui dominent les régions centrales et les campagnes depuis 1919, et coopèrent aussi bien avec les communistes (surtout Bombacci) que les anarchistes (surtout De Ambris). D’où le qualificatif « attrape-tout » par ses détracteurs. Le PFL est donc un parti qui replace la révolution prolétarienne à l’échelle de la nation, processus dans lequel l’armée populaire joue un rôle capital et où l’État n’est qu’une expression de cette dernière. En ce sens, il s’oppose à un nombre conséquent des 21 points de Moscou et a encore du mal à s’identifier par rapport aux bolchéviques.

- Unione Sindacale Italiana (USI, Union syndicaliste italienne) : ce syndicat, dernier mouvement en nombre de membres, est une coalition lâche de conseils partisans du bon vieil anarchisme italien. Cette anarchisme qui dès la fin du XIXe siècle fomente des assassinats et des attentats à travers toute l’Europe. Depuis le déclenchement de la guerre civile, ce mouvement ayant pour figures Errico Malatesta ou encore Alceste de Ambris est extrêmement influent à Gênes et son arrière-pays mais ne se développe pas au-delà pour l’instant. Cette influence se retrouve au sein du Conseil du prolétariat où les arguments anarchistes ou communistes libertaires font souvent mouche : les victoires majeures de la RSI ont eu lieu sans centralisation étatique ou partisane, la véritable force républicaine se trouvant dans les comices locaux. Emportés malgré eux au sein des organes centraux, les anarchistes de l’USI veulent préserver la décentralisation extrême de la révolution italienne et s’opposent très souvent aux communistes et aux socialistes (rejet total des 21 points de Moscou, sans parler du sort des anarchistes en Russie). Les relations avec les fascistes ne sont pas aussi froides, De Ambris faisant souvent la navette entre le syndicat et le parti mussolinien sur des questions philosophiques datant du soulèvement de Fiume. Malgré tout, le combat contre la bourgeoisie reste la priorité pour les membres de l’USI qui acceptent la coopération avec les autres mouvances.

Enfin, la délégation italienne au sein du Komintern présente secrètement les dernières évolutions de la guerre civile au partenaire soviétique. L’échec des dernières offensives républicaines de l’été 1925, la contre-offensive royaliste de l’automne et la pause de l’hiver (marquée par les effets dévastateurs du blocus) placent la République dans une position précaire. Alors qu’elle a fêté ses trois ans en février 1926 et que le conflit approche ses trente-six mois d’existence (ce sera en juin), le PCI se doit de porter à la connaissance de la mère patrie soviétique les dangers que connaît le camp révolutionnaire. Pour les communistes italiens, il faut redoubler d’efforts et concentrer les ressources du Komintern sur la révolution, au-delà des débats philosophiques qui ont lieu ici. C’est pourquoi la République a dû se résoudre à traiter secrètement avec les volkistes allemands, autrichiens et alpins pour la relier au reste du monde et casser le blocus contre-révolutionnaire. Cela s’est fait par l’ouverture d’une partie des frontières montagneuses et la construction d’une ligne de chemin de fer. C’est en effet le blocus – piloté par la France et le Royaume-Uni – qui constitue la raison principale de l’échec des dernières offensives, et l’incapacité matérielle (et non humaine ou morale) des rouges à se défendre ou à poursuivre les assauts en hiver. Ainsi, les voies étant dorénavant praticables à travers la Vénétie, les Alpes, l’Allemagne puis la Baltique, le PCI requiert au nom de la République un soutien matériel (matières premières et surtout du pétrole), logistique (munitions, véhicules et aviation) et humain (officiers, sous-officiers et pilotes) pour poursuivre la révolution prolétarienne et mettre fin au conflit avant décembre 1926.

L’AMBIANCE PERDUE DES DÉBUTS DU KOMINTERN :

par **Mirage** Lun 18 Oct 2021 - 22:38

VIème Congrès

Suite à la victoire, indiscutable, de la Révolution italienne, qui mérite désormais sa majuscule pour avoir mis au pas les bourgeoisies ouest-européennes à leurs propres frontières, l'unité maintenue par les cadres de l'Internationale pendant la durée de la guerre civile se désagrège petit à petit face aux contradictions dans lesquelles sont plongées l'organisation. La ligne trotskiste s'affine. La ligne de front unique ouvrier est bonne, comme le prouve l'expérience italienne, il faut la solidifier et surtout la rendre matériellement possible en posant les conditions nécessaires à son accomplissement, donc en levant les barrières de la méfiance avec les sociaux-démocrates. L'incapacité à réformer plus tôt aurait été responsable de l'échec coûteux connu par le Komintern durant la guerre civile italienne qui ne fut rejoint par aucune organisation ouvrière non-communiste dans sa tentative de solidarité avec les ouvriers italiens. Tout cela d'autant que la contre-révolution semble se renforcer en Europe et qu'il sera nécessaire d'y faire face au plus vite avant la disparition de l'ensemble du mouvement ouvrier, y compris social-démocrate. La ligne désormais plutôt défendue par Boukharine et Staline d'utiliser les sections de l'Internationale communiste pour la défense de l'Union Soviétique est décredibilisée par la victoire du socialisme en Italie et la renaissance d'un certain espoir dans la révolution mondiale qui offre du crédit à Trotski.

Zinoviev, patron de l'IC tranche et ouvre le VIème Congrès par un puissant discours qui étonna plus d'un observateur. Il commença par saluer la victoire des camarades italiens et avertissant des dangers continuels qui pèsent sur la Révolution italienne plus encore que sur celle russe de par sa position géographique mais aussi de puissance industriel de premier ordre. Le vieux bolchévique put ensuite passer au cœur de son discours. Insistant sur la nécessité pour le prolétariat et le peuple italien de trouver sa propre voie dans la construction du socialisme. « Nous les Soviétiques avons besoin de la Nouvelle Politique Économique pour extraire du surplus et, par le contrôle de l'Etat ouvrier, l'utiliser pour bâtir une industrie. Cela est nécessaire car nous avons hérité d'une piètre force économique. L'Italie fait parti de ces pays qui, avant la guerre, produisaient déjà plus qu'ils ne consommaient, jouïssant d'une industrie déjà florissante, il est évident que les conditions dans lesquelles nous exerçons le pouvoir sont différentes, dans ce cas, pourquoi nos façons d'exercer le pouvoir ne le seraient pas ? »

Il s'agit en fait d'une inflexion sérieuse de la part des bolchéviques qui reconnaissent désormais volontier ne pas être le centre du monde communiste. Cette allocution doit, en fait, préparer un véritable aggiornamento que les Russes prévoient de mener lors du VIIème Congrès déjà prévu pour 1928. L'objectif, annoncé afin d'étayer les débats qui ne manqueront pas d'animer l'année à venir, sera d'organiser l'ouverture de l'organisation et la fin du sectarisme qui marque tout de même la pratique politique du Komintern depuis sa création. Avec comme volonté finale de permettre de retrouver l'unité d'action du mouvemebt ouvrier international, qui a cruellement fait défaut ces dernières années. Le Parti communiste de l'Union soviétique propose donc l'invitation de nombreux délégués de la Deuxième Internationale afin de participer au prochain VIIème Congrès, dans cette optique.

par **Thalassin** Mar 19 Oct 2021 - 15:01

Gauche française

Dans une visite à Moscou, un certain Jacques Doriot s'est présenté. Formé par le Komintern, très prometteur dirigeant des Jeunesses Communistes avant leur ralliement à la SFIO, mais désormais en rupture avec Thorez, s'est présenté dans l'antre mondiale du communisme. Celui-ci arrive fort d'avoir été le seul communiste élu au premier tour en tant qu'indépendant dans sa circonscription de Saint-Denis, et un des trois seuls députés indépendants anciens du PCF. Celui-ci, dans un discours suintant de carriérisme et d'intérêt personnel, s'est présenté comme le plus à même de diriger le PCF clandestin, demandant ouvertement la place.

La SFIO a également annoncé qu'elle enverrait une délégation menée par le maire de Lille Roger Salengro (qui touchera deux mots sur les accusations de désertion menées contre lui par des antennes lilloises du PCF aux moscovites)

par **Utyi** Mar 19 Oct 2021 - 21:41

SPD et KPD

L'ouverture de la IIIe internationale est l'occasion pour quelques personnes du SPD et du KPD de sortir d'une ambiance morose digne des Moorsoldaten, sauf que c'est tout l’Allemagne qui est un marais fétide. Force est de constater que les directives de Moscou au KPD d'oublier les crasses du SPD, et a s'y cacher à plus ou moins abouti à, sinon une fusion, à une entente entre les deux forces de gauches embourbé dans le Reich, y compris chez les militants. La violence banalisée de la Gestapo, très efficace pour pourrir la vie des allemands de gauche et à vrai dire, des allemands tout court, est aussi une cause de cette union. C'est donc Otto Wells, président de la SED (le groupe parlementaire qui à le rôle, malgré lui, de bouffon du Fürher) et Hermann Müller (délégué aux affaire étrangères du SPD) qui ont pu se faufiler, exfiltrés par Wilhelm Pieck. En effet, à défaut d'avoir provoqué une révolution au pays bas, il s’occupe via la Rote Hilfe des trafics et exfiltrations entre le Reich et les Pays Bas, dans le but de soutenir les militants rouges (à circuler, à recevoir des informations, voir à se nourrir). Il est grandement aidé par l’incompétence abyssale de la Abwehr (et donc l’aveuglement total du Reich dont l'unique action est de taper dans le tas) mais passons. Avec les deux hommes du SPD, il y a Ernst Thalmänn, passé maitre dans la clandestinité. 4 ans qu'il milite vaille que vaille en Allemagne via son organisation (clandestine bien sûr) nommée Antivolkistische Aktion, car fait parti des gens trop connus pour se cacher au SPD. En bref, Otto Wells, qui combat toujours au Reichstag malgré les humiliations göringiennes répétés et quand même un sentiment d'impuissance, ainsi que Hermann Müller, rempli de remords vu que il a été au pouvoir entre 1919 et 1921, ce que ne manque pas de rappeler la présence de Ernst Thalmänn qui, il y a 8 ans de cela, s'est révolté avec l’armée Rouge de la Ruhr contre l'alliance contre nature SPD-DVP-Z-DNVP que Müller a présidé en intérim de Ebert grippé, arrivent à Moscou, cernés, sales et courbés, en loques, en ayant toujours la peur d'un autre lynchage comme ils sont habitué d'en recevoir depuis 6 ans, suite à l'appel du Komintern pour le 7e Congrès.

par **Gosseau** Mer 20 Oct 2021 - 16:56

United States of America

James P. Cannon, l’étoile montante ou croque-mort du mouvement communiste américain ?

Délégation américaine au VIe Congrès

……..La délégation américaine est arrivée après deux épuisantes semaines de voyage à Moscou pour le VIe Congrès de l’Internationale. La situation du Workers (Communist) Party est instable depuis la sortie de la guerre, longtemps déchirée par le fractionnisme interne. Depuis deux ans, les choses vont mieux, les trois grandes figures du communisme américain se sont mis d’accord pour ne plus se marcher dessus. Du moins officiellement, c’est mieux certes, mais les rivalités internes perdurent comme en Russie. Le descendant d’immigrants irlandais James P. Cannon a pris en main l’International Labor Defense, organe communiste pour la défense des droits civiques et branche américaine du Secours rouge international ; Jay Lovestone, fils d’immigrés juifs de l’Empire russe, il est le leader du parti ainsi qu’un partisan de Boukharine ; Mais ce dernier lutte constamment avec William Z. Foster, dinosaure redoutable et stalinien acharné qui n’est pas d’ailleurs présent à Moscou, préférant entretenir son réseau au pays, pendant que les deux autres et le reste de la délégation américaine, prête attentivement attention au déroulement du congrès. Lovestone a livré un discours optimiste sur l’évolution du mouvement communiste aux Etats-Unis, si les adhésions déclinent légèrement, il se félicite d’avoir uni le communisme américain (en apparence, bien sûr) et compte sur cette unité pour relancer le mouvement vers son objectif de parti de masses. Pendant ce temps, James P. Cannon a eu la chance de rencontrer son mentor exilé, Bill Haywood, monument de l’Industrial Workers of the World (IWW) qui vit en exil en Russie pour fuir la justice américaine. Malgré son sale état physique, rongé par le diabète et certainement l’alcoolisme, Bill transmet à James plusieurs écrits de Léon Trotski qui n'avaient jamais traversé l'océan pour rejoindre les Etats-Unis. C’est la première fois qu’un Américain arrive à mettre la main concrètement sur des livres du grand cerveau de Russie. Il partage son heureuse découverte avec ses deux jeunes fidèles qui l’ont accompagné, le natif de Pologne, Max Shachtman et Martin Abern, originaire de Roumanie qui traduisent intensément les œuvres de Trotski. Le mindblown est total pour Cannon qui voit en Trotski comme le Messi de la révolution russe, celui ayant la bonne vision pour le succès du communisme. Le succès de la révolution italienne enthousiaste particulièrement le cercle de Cannon (que Lovestone minimise), preuve que la révolution fonctionne aussi en Occident pour eux. Le rôle de la délégation américaine dans ce congrès est certainement mineur voir anecdotique, mais la formation à partir de ce jour d’un noyau trotskiste au sommet de l’appareil communiste américain, pourrait avoir des conséquences historiques aux Etats-Unis.

par **Mirage** Mer 10 Nov 2021 - 18:15

VIIème Congrès

Internationale Communiste IDXAoyvW

Ce VIIème Congrès de l'Internationale communiste s'ouvre au cœur d'un contexte très particulier. Comme c'est la convention depuis la mort de Lénine, l'évènement est ouvert par un rapport du chef de la Troisième Internationale, Grigori Zinoviev. Évoquant le contexte, déclenchement d'une nouvelle guerre européenne, explosion d'une énième crise économique, et son analyse par les cadres de l'IC, il poursuivit par toute une partie de son discours dirigée vers les émissaires de la Deuxième Internationale invités à desseins, l'intégrant sans complexe au mouvement ouvrier international, n'hésitant pas à s'épancher en auto-critiques sur l'action de son propre camp tout en rappelant les progrès concrets accomplis, en premier lieu les révolutions russes et italiennes. L'appel du pied devient évident lorsque Zinoviev expose les réussites récentes de l'alliance des forces progressistes, que ce soit dans la construction du socialisme par la révolution italienne et ses suites, ou dans la préservation et le développement des libertés comme c'est le cas au sein de la Fédération du Danube. Là ou au contraire, la division n'a amené que le désastre, la France, l'Allemagne, la Turquie ou la Grèce en sont des exemples évidents.

En vient la grande proposition de ce Congrès, la formation à l'échelle mondiale d'un puissant Front Populaire regroupant d'abord les Deuxième et Troisième Internationales et aspirant à s'élargir, en particulier autour de l'Internationale verte, regroupé autour d'un programme d'idées et d'actions clair. La préservation et l'élargissement des droits des travailleurs, la lutte immédiate et continue pour le retour et la préservation de la paix, la préservation et l'élargissement des libertés démocratiques. « Pain, Paix, Liberté » en quelque sorte.

par **Utyi** Sam 13 Nov 2021 - 23:26

SDED

Le 7eme congrès est reçu avec joie parmi les cadres mais aussi les militants du KPD et SDP. Ce qui était dans les cartons est maintenant officialisé- la SDED (Sozialdemokratische Einheitspartei Deutschlands) issue de la fusion du KPD et du SPD, à nette tendance sociale démocratique, est faite. Oui pour l'union, oui pour les droits des travailleurs et le bien être de la population, oui aux libertés démocratiques voir clairement la démocratie libérale dans son ensemble: La séparation des pouvoirs, l’État de droit pour tous et partout, la transparence et la tolérance, la garantie des libertés civiles et politiques et la reconnaissance des droits universelles et inaliénable de l'Homme, tous égaux entre eux.

par **Utyi** Sam 13 Nov 2021 - 23:32

Utyi a écrit:
SDED

Le 7eme congrès est reçu avec joie parmi les cadres mais aussi les militants du KPD et SDP. Ce qui était dans les cartons est maintenant officialisé- la SDED (Sozialdemokratische Einheitspartei Deutschlands) issue de la fusion du KPD et du SPD, à nette tendance sociale démocratique, est faite. Oui pour l'union, oui pour les droits des travailleurs et le bien être de la population, oui aux libertés démocratiques voir clairement la démocratie libérale dans son ensemble: La séparation des pouvoirs, l’État de droit pour tous et partout, la transparence et la tolérance, la garantie des libertés civiles et politiques et la reconnaissance des droits universelles et inaliénable de l'Homme, tous égaux entre eux.
(morceau de post oublié, j'ajoute )
Mais concernant l'appel à la paix, la SDED, si elel est d'accord sur le principe, fait savoir que cela sera très difficile faire en Allemagne. De même, une révolution armée semble là encore impossible. Les ex-KPD gardent espoir en la révolution, mais le pragmatisme impose quand même le réformisme ... ou se faire placer par un pouvoir étranger, c'est possible aussi.

par **Utyi** Sam 4 Déc 2021 - 21:00

SDED

Un message lapidaire est envoyé en panique au Komintern.
La situation en Allemagne est critique. Le pouvoir semble se décomposer. Le rationnement devient intenable. La guerre est perdue ou presque. Pour paraphraser Lénine, Que faire ?
La SDED revient sur sa position réformiste. Le vide de pouvoir force une remise en ordre par la violence. Elle prévoit une insurrection.

par **Mirage** Dim 5 Déc 2021 - 14:31

Union des Républiques Socialistes Soviétiques

L'Armée rouge se mobilise aux côtés des forces polonaises depuis plusieurs mois maintenant et serait disposée à soutenir une insurrection socialiste en Allemagne en particulier à la vue de l'état de l'armée allemande.

par **Mirage** Sam 11 Déc 2021 - 0:49

VIIIème Congrès

Internationale Communiste JGDPuzzd

Ralentie par l'allocation de toutes les ressources disponible au profit de la guerre, la Tour Tatlin, nouveau siège de l'Internationale communiste, dont la construction a débuté en 1924, est enfin terminée. Ce chantier pharaonique représente la fierté de l'Union et il était presque évident d'appeler à un nouveau congrès de l'Internationale dans les suite de sa fin afin de la dévoiler au monde.

C'est donc dans ce contexte symbolisant la puissance du socialisme russe que les délégués de la IIIème Internationale dont les déplacements sont désormais facilités par l'avènement de la paix sur le continent européen, et des observateurs de la IIème Internationale, dont la présence à ces congrès est appelée à devenir traditionnelle, est appelé. Prenant acte des décisions du PCUS concernant l'évolution de la situation européenne et la notion de "coexistence pacifique", a été proposé d'entériner la construction de "Fronts populaires" ou "Fronts de classe". Construits autour de l'idée de la centralité ouvrière et de ses organisations, communistes ou sociales-démocrates, et visant à s'élargir dans le cadre d'alliances de circonstances, en particulier à portée électorales, afin d'influencer les positions de la classe moyenne et de ses organisations partisanes vers la gauche, de peser réellement sur la conduite de la vie politique en pays capitalistes et de faciliter les travaux de la diplomatie soviétique pour préserver la paix à l'échelle continentale et mondiale. Dans les faits, il est donc demandé aux partis communistes de pays capitalistes d'adopter des discours et des pratiques réformistes et il leur est offert toute latitude pour développer des corpus idéologiques spécifiques à leurs contextes locaux pour avancer dans ce sens.

Au sujet de la "coexistance pacifique", Zinoviev a pu longuement en développer les grandes idées, traçant les lignes d'un concept que ne serait pas un constat de l'état des relations internationales et interclasses mais plutôt un combat que les communistes doivent porter tous les jours pour empêcher leurs bourgeoisies nationales d'imposer les discours guerriers et belliqueux dont le seul objectif final serait finalement d'enrayer le développement du socialisme et d'éviter l'inévitable : la prise d'ascendant du socialisme sur le capitalisme. « La coexistence pacifique est un projet politique représentant fondamentalement les intérêts de la classe ouvrière internationale, il faut le défendre, l’imposer au sein des masses, car la préservation de la paix est certes le devoir du communiste, mais bien davantage, le devoir de tout Homme. » S'en est suivi, pour justifier une telle affirmation, l'évocation des succès de l'expérience russe, qui semblent d'autant plus brillant lorsqu'on les comparent à la morosité actuelle du monde capitaliste frappé par une rude crise économique.

par Contenu sponsorisé

Internationale Communiste

Internationale Communiste

Re: Internationale Communiste

Re: Internationale Communiste

Re: Internationale Communiste

Re: Internationale Communiste

Re: Internationale Communiste

Re: Internationale Communiste

Re: Internationale Communiste

Re: Internationale Communiste

Re: Internationale Communiste

Re: Internationale Communiste

Re: Internationale Communiste

Re: Internationale Communiste

Re: Internationale Communiste

Re: Internationale Communiste

Re: Internationale Communiste