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Message par Sirda Dim 19 Sep 2021 - 23:58


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Affaires militaires


................La Grèce est en paix, certes, mais pour combien de temps ? La question est dans l’esprit de bon nombre d’hommes politiques, membres du Gouvernement inclus. Si le Traité de Constantinople a mis fin à la guerre face à l’Anatolie, il fait peu de doutes qu’une fois que le régime du Maréchal aura redressé son pays – s’il y parvient – la guerre reprendra. Et, à Constantinople, on perçoit les récents recrutements militaires comme des préparations à un nouveau conflit pour lequel la Grèce doit être pleinement préparée, car l’on doute fortement que les Alliés interviendront à nouveau tant ils sont occupés et de moins en moins enclins à se battre. Aussi, le Président du Conseil des Ministres Dimitrios Gounaris a chargé les ministres de l’Armée et de la Marine de mettre au point une réforme des armées grecques afin de préparer le pays à une nouvelle guerre tout en leur permettant d’assurer pour l’instant leurs missions traditionnelles de protection et de surveillance des frontières, mais aussi en partie de maintien de l’ordre en Anatolie grecque. La tâche n’est pas aisée : face aux nombreuses menaces qui planent sur le Royaume, l’armée royale doit pouvoir se mobiliser rapidement et être transportée à l’autre bout du pays au besoin dans de brefs délais, alors que la géographie assez montagneuse n’est clairement pas d’une grande aide pour cela. Et outre les frontières terrestres à défendre, la Grèce doit aussi protéger son littoral, extrêmement important puisqu’il représente la majorité des frontières du pays et que la mer est une source de revenus conséquente pour l’économie grecque, par la pêche ou le transport.

................Pour cela, le Gouvernement a annoncé une réforme de la conscription, en vigueur depuis 1914 voire 1909. Visant exclusivement les hommes, ce service militaire va désormais passer à deux ans. Avec près de 50'000 nouveaux hommes de 18 ans éligibles chaque année au service militaire, ce sont près de 100'000 conscrits qui seront en permanence sous les drapeaux pour apprendre le maniement des armes et être près à se battre pour Dieu et pour le Roi, constituant ainsi une réserve militaire non-négligeable pour les forces armées grecques. A la fin de ce service, les conscrits rejoindront automatiquement la réserve et pourront être appelés pour des périodes de plusieurs jours ou plusieurs semaines chaque année si besoin s’en fait ressentir par le Gouvernement. Ces conscrits viennent s’ajouter aux quelques 200'000 soldats actifs que comptent les armées grecques, répartis en 165'000 hommes pour l’armée de terre, 30'000 pour la marine, et 5'000 pour l’armée de l’air. En outre, la Garde nationale, composée de volontaires entraînés régulièrement et chargée de protéger les frontières lorsqu’elle est mobilisée, compte quant à elle près de 50'000 membres – tous issus de la réserve. Au total, donc, ce sont trois cent mille hommes qui servent sous les drapeaux chaque année en Grèce, un nombre très important au regard de la démographie grecque mais qui se justifie par les menaces pesant sur le pays. Et ce qui pèse aussi sur les finances publiques, puisque le budget alloué à la défense est désormais établi à cinq cents millions de drachmes contre quatre cents l’année précédente.

................Un vaste plan de modernisation et d’accroissement de l’équipement des trois branches des forces armées est également adopté sur cinq ans. Pour l’armée de terre, il passe notamment par l’acquisition de nouveaux fusils plus récents, mais aussi par l’acquisition de nouvelles pièces d’artillerie dont le nombre, actuellement de 324, devrait atteindre prochainement les 500 unités, réparties entre celles de campagne ou de montagne, et avec une certaine préférence pour les canons conçus par des Grecs comme le Canet et le Danglis. Également, par l’intermédiaire de Basil Zaharoff, marchand d’armes grec président de Vickers, compagnie d’armement britannique, Constantinople entend s’équiper de nouveaux blindés, à savoir 96 Vickers Medium Mark I, mais aussi de centaines de camions devraient également être achetés auprès de Vickers pour aider à la logistique et au transport. L’armée de l’air n’est pas en reste : 64 Vickers Vixen, 24 Valparaiso et 12 Virginia vont venir grossir les rangs des chasseurs, avions de reconnaissance et bombardiers, tandis que 12 Victoria et 24 Vernon assureront le transport aérien des troupes. Si l’on déplore l’échec de l’achat de 32 Woodcock, l’aviation grecque devrait néanmoins être capable d’assurer une supériorité aérienne face à ses voisins en cas de nouveau conflit. Grâce à ces acquisitions d’armements, et en plus des stocks actuellement disponibles pour la Grèce, le ministre de l’Armée Anastasios Papoulas en est sûr : le Royaume sera doté d’une armée digne de ce nom, capable notamment de vaincre l’ennemi anatolien au besoin.

................La marine royale recevra aussi de nouveaux bâtiments destinés à grossir ses rangs, ou remplacer du matériel obsolète. En effet, le ministre de la Marine Georgios Leonardopoulos a annoncé l’achat de 4 croiseurs de classe Danae et de 2 croiseurs de classe C, qui viendront renforcer les deux actuels croiseurs grecs ainsi que remplacer ceux de classe Hydra, totalement obsolètes. En outre, les rangs de la marine seront également renforcés par la construction sous licence de 8 destroyers de classe Medea et l’achat de 6 sous-marins de classe L. Au total, donc, la Grèce devrait posséder d’ici 1930 2 cuirassés, 8 croiseurs, 22 destroyers, 8 sous-marins, et divers autres bâtiments de guerre ou de soutien, de quoi assurer la protection des eaux territoriales hellènes. En outre, l’une des grandes mesures de ce plan d’armement et de modernisation des forces armées grecques est le développement d’un début de complexe militaro-industriel grec, avec le soutien de Vickers. En effet, va être créée une entreprise publique d’armement, détenue à 51% par la Grèce et à 49% par l’entreprise britannique, chargée notamment de la fabrication des Mark 1 ou encore des destroyers de classe Medea. Pour cela, plusieurs usines vont être construites, de même que le nouveau chantier naval de Gölcük, situé dans la base navale éponyme, va être attribué à cette compagnie sachant qu’un autre basé à Skaramangás, près du Pirée, devrait également voir le jour dans les années à venir. L’objectif est de parvenir progressivement à développer un complexe militaro-industriel pour que la Grèce puisse fabriquer elle-même l’essentiel de ses armes.


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Message par Sirda Lun 20 Sep 2021 - 23:46


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Affaires intérieures


................Mère de la civilisation occidentale, source d’inspiration architecturale et philosophique du Vieux Continent, la Grèce jouit d’un potentiel artistique et archéologique considérable, hélas trop souvent pillé par l’Europe au gré des découvertes sur son propre sol. Conscient de cela, et afin d’utiliser la culture à des fins de propagande idéologique, le Gouvernement a annoncé la mise en place d’une politique culturelle majeure, notamment incarnée par la création d’un ministère des Arts, des Belles Lettres et de la Culture, s’inspirant de ce qui avait été fait en France quelques décennies plus tôt, dont la direction a été confiée au plus grand poète grec contemporain, Kostís Palamás. Ledit ministère se retrouve désormais chargé de la gestion de l’ensemble des musées publics d’Etat, mais aussi de la diffusion de la culture grecque plus généralement. A cette fin, copiant l’Académie française, une Académie des Sciences, Humanités et Beaux-Arts dite Académie de Constantinople est fondée et placée sous tutelle conjointe du nouveau ministère et de celui de l’Instruction, réunissant les plus brillants esprits grecs de l’époque. Parmi ses missions, on dénombre notamment l’épineuse question de la conservation et de la réforme de la langue grecque, sujette à de très nombreuses controverses artistiques et politiques au cours des dernières décennies. Charge à elle aussi de produire et de valoriser des travaux scientifiques divers et variés, en sciences humaines et/ou naturelles, avec le concours des universités d’Athènes, de Constantinople, de Smyrne, et la nouvelle université Aristote de Thessalonique.

................Mais en matière de culture, le point d’orgue de la politique gouvernementale est sans conteste la création d’un grand musée archéologique à Constantinople destiné à célébrer la grandeur de la civilisation grecque antique, chargée d’exposer les œuvres et objets trouvés lors des fouilles en Grèce, mais aussi à travers l’Orient dans les anciennes colonies grecques, d’une part pour exposer le génie grec ainsi que, et d’autre part, pour appuyer la propagande gouvernementale panhelléniste et orientaliste sur la puissance grecque dans la région, et le fait que l’Orient doit beaucoup à la Grèce qui est chez elle à Athènes comme à Alexandrie ou à Antioche. A travers les universités, on promeut l’archéologie en finançant des programmes de recherche dans les différents sites antiques recensés afin de récolter un maximum de pièces à exposer, tandis que le Gouvernement met en place une politique de rachats d’œuvres grecques à travers le monde afin de rapatrier ses biens et les exposer dans le musée de Constantinople, et dans les autres plus locaux. En outre, le Parlement a voté l’adoption d’une loi dite de protection des découvertes archéologiques aux termes de laquelle l’exportation des objets ou œuvres découverts est strictement interdite sauf accord direct du ministère, et pour des objets de seconde catégorie présentant peu d’intérêt pour les musées grecs ou déjà présents en quantités suffisantes. L’objectif est ici à la fois de préserver le patrimoine historique grec, mais aussi d’éviter les incessants pillages opérés par les archéologues occidentaux, qui restent les bienvenus toutefois.


Affaires extérieures


................Alors que l’Anatolie se lance dans une nouvelle guerre, cette fois contre l’Iran, une action vivement condamnée par Constantinople, Íon Dragoúmis a quant à lui posé un nouveau jalon du panhellénisme et de l’helléno-turquisme. Ardent défenseur d’un Etat gréco-turc depuis le début du siècle et notamment après la révolution des Jeunes-Turcs, thèse qui séduit énormément la bourgeoisie grecque de Constantinople, le ministre des Affaires étrangères a tenu un discours devant la commission éponyme de l’Assemblée. Sans ambiguïté, il a défendu la nécessité d’établir une fédération orientale entre la Grèce et l’Anatolie. Pour lui, Grecs et Turcs sont deux peuples intimement liés depuis trop de siècles pour être durablement séparés, et si les récentes guerres ont creusé un peu plus le fossé entre eux, rien n’est irréparable à ses yeux et il a fait part de son vif espoir qu’un jour, les deux pays se réunissent à nouveau sous une forme fédérale, similaire à celle actuellement pratiquée en Grèce mais avec davantage d’autonomie culturelle et religieuse, affirmant qu’ainsi adviendrait ainsi « une véritable race orientale. » Outre les Turcs, d’autres peuples sont visés : les Albanais, les Macédoniens ou encore les Thraces, mais aussi les Ciliciens ou les Libanais. « L’Orient a toujours été uni, il ne peut être divisé sans dépérir » a-t-il affirmé. Des propos rapidement repris par la propagande panhelléniste, et diffusés à travers la Grèce mais aussi en Anatolie auprès des Alévis, autant que possible auprès des diasporas grecques orientales, et dans les régions balkaniques limitrophes. Proposition réelle ou simple rêve ?


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Message par Sirda Dim 3 Oct 2021 - 0:50


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Affaires politiques


................La cinquième guerre gréco-turque a pris fin, sept mois après son déclenchement, dans un sentiment des plus mitigés en Grèce. Certes, le Traité de La Valette n’est pas désavantageux pour Constantinople : les diplomates grecs parvinrent à minorer la défaite militaire en cédant sur le Traité de Constantinople tout en restant inflexibles sur d’éventuelles cessions territoriales ou indemnisations à l’égard de la Turquie. Mais dans le pays, le sentiment d’invincibilité qui avait succédé à la guerre d’indépendance turque, lors de laquelle les Grecs étaient parvenus héroïquement jusqu’à Erzurum, en Arménie occidentale, a disparu. Pour cause, les échecs des assauts sur Ankara et Konya, et, pis encore, la percée d'Inönü jusqu’à Sakarya doublée de l’échec – certes de justesse – du prince André de Grèce à repousser le général turc en dehors du territoire national. La paix signée, les cafards sont rentrés chez eux, et les soldats des valeureuses divisions de Carie et de Phrygie qui étaient parvenues aux portes de la province de Konya sont de retour à la maison. Des milliers de morts pour rien, tel est le sentiment largement partagé dans le pays. Le gouvernement de Dimitrios Gounaris est naturellement attaqué par les Libéraux de Venizélos, toujours en exil en France : lui, au moins, avait remporté d’éclatantes victoires sur Kemal, contrairement à l’actuel président du Conseil dont la gestion de la guerre fut désastreuse militairement, et ruineuse pour les finances publiques. A gauche, les critiques pleuvent sur l’exécutif qui peine à se justifier de son aventure hasardeuse en Anatolie.

................Et à droite aussi. Si au sein du Parti populaire-conservateur, les critiques se font rares, le chef de file panhelléniste Ioannis Metaxas n’a quant à lui pas manqué de faire feu de tout bois à l’encontre de son allié. Comble pour un militaire haut gradé, Metaxas est un pacifiste dont le refus de la guerre avait provoqué le Schisme national une décennie plus tôt. Cette fois, face au soutien d’une partie des députés et ministres panhéllénistes au conflit, à commencer par Íon Dragoúmis, il s’était alors rangé du côté du Gouvernement. Mais avec la défaite, son naturel est revenu au galop, et l’homme fort de Carie a dénoncé son alliance politique avec Gounaris avant de déposer une motion de censure devant la Chambre des Députés, aisément approuvée par une large majorité grâce au soutien des Libéraux. Après plusieurs jours de tractations, aucun nouveau gouvernement ne put être mis en place, poussant le roi à appeler à de nouvelles élections générales, deux ans après les dernières. La campagne fut des plus acharnées, entre des Libéraux tentant de retrouver leur poids politique après leur coup d’Etat échoué et leur mise au ban tandis que leur leader est toujours en exil, des Populaires-conservateurs tentant de conserver leur prédominance politique en rejetant leur défaite sur leurs rivaux libéraux, accusés de ne pas avoir assez exploités leur victoire en 1923 et d’avoir préféré céder face aux pressions occidentales pour négocier – argument aussi valable contre eux –, et enfin, les panhellénistes tapant des deux côtés et défendant leur programme habituel, entre modernisation et fédération orientale.

................Le dimanche 13 juin, les résultats sont tombés : Ioannis Metaxas et son parti panhelléniste en tête, avec de 36,4% des voix et 217 députés. L’homme fort de Carie est parvenu à siphonner une bonne partie de l’électorat populaire-conservateur, qui tombe à 24,9% des suffrages et 125 députés. Le parti libéral continue lui aussi sa descente aux enfers, avec seulement 22,7% des voix et 98 députés. S’ensuivent le parti socialiste de Grèce, qui en récupérant une partie de l’électorat communiste et en améliorant sa campagne, parvient à 9,8% des voix et 36 députés, le Parti de l’union démocratique fait pour sa part 3,5% et 16 députés, tandis que l’Union politique juive reste stable avec 2,7% des voix et 8 députés. Si le parti panhelléniste est incontestablement devenu la première force politique du pays, Metaxas et les siens restent toutefois minoritaires au sein de la Chambres des Députés, ce qui n’est pas sans accroître leur défiance à l’égard du parlementarisme. Néanmoins, le roi Constantin XII a annoncé la désignation de Ioannis Metaxas comme nouveau président du Conseil, choix qui, à défaut d’être approuvé par la Chambres des Députés, n’a pas été rejeté puisque si toute la gauche s’est rassemblée pour voter contre cette désignation, une partie des populaires-conservateurs de l’aile droite s’est abstenue, permettant ainsi à Metaxas de former un gouvernement – mais minoritaire. L’évènement est historique : l’extrême-droite orientaliste accède pour la première fois au pouvoir en Grèce, dans une situation diplomatique des plus tendues vis-à-vis de Paris, et plus mitigée avec Londres.

Composition du gouvernement:


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Message par Sirda Dim 3 Oct 2021 - 17:41


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Affaires économiques


................Si le nouveau gouvernement panhelléniste n’est aux affaires que depuis quelques semaines à peine, l’autoproclamé Arkhigos Metaxas – qui a d’ores et déjà mis en place une véritable propagande d’Etat autour de sa propre personne – lance de grands chantiers pour asseoir sa légitimité économique et palier sa fragilité politique en créant massivement des emplois et en modernisant le pays, clef pour accéder à la troisième civilisation hellénique qu’il vante depuis des années. Pour cela, le nouvel homme fort de la Grèce voit les choses en grand. La situation financière grecque n’est pas fameuse : le pays est toujours surendetté, les créanciers étrangers rechignent à prêter davantage à Constantinople, mais la fin de la guerre va permettre le retour à la stabilité financière. Cela reste toutefois insuffisant pour financer cette politique, et sur les conseils avisés du ministre de l’Economie nationale, des Finances et des Transports Publics, Metaxas entend faire d’une pierre deux coups. En effet, il annonce une nouvelle dévaluation de la drachme à hauteur de 25%, permettant de rendre l’industrie grecque en développement plus compétitive à l’export tout en lésant les importations. L’autre bénéfice de cette mesure est que l’Etat va conserver la valeur de la dévaluation, sous forme de prêt. Plus clairement, une drachme devient 1,25 drachme avec cette dévaluation. Le propriétaire garde 1 drachme tandis que l’Etat en obtient 0,25 sous la forme d’un prêt à 5% d’intérêt qu’il devra rembourser dans 20 ans au propriétaire de la drachme. Une mesure qui rapporte immédiatement gros et provoque une inflation assez limitée.

................Grâce à cette manne financière énorme dont le Royaume bénéficie désormais, le ministre susmentionné Théodore Ypsilántis a annoncé le lancement d’un très vaste développement du réseau ferroviaire hellénique afin de couvrir l’ensemble du territoire. Et il y a de quoi faire : seule l’Anatolie est dotée d’un réseau à peu près digne de ce nom, tandis que quelques lignes existent entre Athènes et le Péloponnèse, ou en Thrace. Désormais, il s’agit de relier les thèmes et les principales villes, afin de fluidifier le transport de personnes, de marchandises et aussi au besoin de soldats, permettant ainsi d’accélérer le développement économique de la Grèce. Un projet ambitieux et coûteux, et qui est confié à la Sidirodromi Ellinikou Kratous, société nationale des chemins de fer grecs créée en 1920 et propriétaire de l’essentiel des lignes du pays. A ce propos, l’écartement standard va être généralisé sur les lignes prévues et les anciennes grandes lignes, afin d’unifier les trains. Néanmoins, pour les petites lignes de montagne ou celles industrielles / minières, l’écartement reste libre. Le chantier est titanesque, mais devrait pleinement profiter à l’économie grecque en général. En effet, l’Etat a attribué à l’entreprise grecque Basileiades, constructeur historique de machines industrielles et de trains, le soin de fournir la flotte de locomotives et de wagons nécessaires pour équiper les futures lignes, tandis que d’autres entreprises grecques se voient attribuer les marchés de fournitures de l’acier, des câbles, et des divers matériaux nécessaires pour la réalisation de tout ceci. Bref, de quoi soutenir l’industrie nationale.

Carte du futur réseau ferroviaire:


Affaires étrangères


................La Grèce, avec sa défaite face à la Turquie kémaliste, s’est isolée un peu plus sur le plan diplomatique en Orient : ses relations avec l’Union soviétique restent assez mauvaises, celles avec son voisin d’Anatolie sont exécrables. En Occident, la République française n’est plus vue comme une alliée mais comme un pays soutenant le plus grand rival grec, alors que le Royaume-Uni a profondément déçu Constantinople par son soutien à la condamnation française de la guerre gréco-turque. Si pour des raisons stratégiques, le gouvernement entend maintenir de bonnes relations avec Londres, l’anglophilie qui régnait jusque là dans le pays d’Aristote est grandement réduite. Aussi, Íon Dragoúmis s’est envolé pour Bucarest afin de renouer et renforcer les liens entre la Grèce et la nouvelle Fédération danubienne, qui partage une méfiance à l’égard de la France à cause de son comportement indigne envers ses alliés. Sur la table, diverses propositions : une reconnaissance de la Fédération par la Grèce, la construction d’un chemin de fer entre Sofia et Thessalonique en passant par Serres et un accès facilité aux ports grecs pour les Danubiens afin d’accueillir les exportations et importations de Bucarest. Si Constantinople n’abandonne pas pour autant ses vues sur la Macédoine et la Thrace danubiennes, pas plus qu’elle n’oublie le soutien de Bucarest à l’Anatolie devant la Société des Nations, le gouvernement entend geler ses prétentions et les mettre de côté face à la convergence des intérêts danubiens et grecs dans les Balkans, tant sur le plan commercial et économique que diplomatique.


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Message par Sirda Jeu 7 Oct 2021 - 23:28


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Affaires militaires


................Depuis son accession à l’indépendance en 1821, la Grèce s’est toujours efforcée de promouvoir sur son sol des entreprises capables d’assurer une production d’armements – fût-elle des plus sommaires. Cette ambition se retrouve de décennie en décennie, indépendamment de la couleur politique du gouvernement au pouvoir, et le président du Conseil Ioannis Metaxas entend bien la faire sienne et la porter à son paroxysme dans sa volonté d’industrialisation de la Grèce, et d’autarcie partout où cela est possible. Et le complexe militaro-industriel est l’un des domaines où cette autonomie grecque peut être atteinte, selon le chef de l’exécutif, quitte à dépendre au début de technologies étrangères. Prévue depuis des années, la Ergostasio Aerophlanon Phaliron (EAF) voit ainsi le jour, comme son nom l’indique, à Phaliron, dans la banlieue d’Athènes. Société publique grecque partenaire de la Blackburn Aircraft Limited et de Vickers, elle sera chargée de la construction, du développement et de l’entretien d’avions de combats. A ce titre, l’un de ses premiers projets est le lancement du Blackburn Vélos, un avion de défense côtière, prévu dans un ou deux ans. Mais en outre, l’entreprise obtient aussi la licence de l’Avro 504, qui sera construit en 64 exemplaires dans sa version d’origine et en 24 exemplaires dans sa version N. A Constantinople, on espère fortement que ces licences permettront à la Grèce d’acquérir les compétences nécessaires afin de pouvoir un jour développer des avions grecs dignes de ce nom, aux capacités similaires à ceux des Occidentaux.

................Outre le développement d’une industrie aéronautique militaire grecque, à laquelle s’ajoute d’ailleurs l’ouverture d’une chaire d’aérodynamique à l’Université d’Athènes en partenariat avec la Ergostasio Aerophlanon Phaliron, d’autres entreprises militaires reçoivent le soutien du gouvernement. Ainsi en est-il de la Etairia (Ellinikou) Pyritidopoieiou kai Kalykopoieiou, plus communément appelée Pyrkal, propriété du multimillionnaire grec Prodromos Bodosakis-Athanasiadis, capitaine d’industrie à la tête d’un conglomérat réunissant près de dix pourcents des fabriques, mines et usines grecques. Celle-ci reçoit l’exclusivité de la production de munitions et d’armes en Grèce, pour équiper les soldats mais également pour équiper les avions militaires construits sur place. Déjà habituée à la production des munitions pour les anciennes armes de l’armée grecque, l’entreprise étend ainsi son marché et reçoit également l’instruction de commencer à concevoir de premiers fusils intégralement grecs, dont la production n’est toutefois pas attendue avant 1937. En outre, l’entreprise récupère également les canons d’artillerie dessinés par divers gradés grecs, jusqu’alors produits en France, et qui le seront désormais dans les fabriques de Pyrkal, tandis que, là aussi, la conception de nouveaux canons purement grecs est à l’ordre du jour. De quoi faire les affaires de Bodosakis, dont l’empire s’étend sur l’alcool, les carrières et mines, la construction navale, les industries chimiques, ou encore les verreries. Un concurrent de poids pour Basil Zaharoff, autre prince grec de l’armement.

................Profitant de cet essor du complexe militaro-industriel grec, le Gouvernement lance également un chantier titanesque pour renforcer la défense de son territoire. En effet, le Parlement a approuvé la construction du Megamelanoteíkhous, un vaste système de fortifications côtières sur le littoral de la mer Noire, essentiellement concentré sur la région fédérale de Constantinople, la Bithynie et la Paphlagonie – notamment aux abords des villes portuaires stratégiques. De nombreuses casemates en béton armé vont ainsi être dispersées le long des côtes, avec notamment une présence plus que renforcée à l’embouchure du détroit du Bosphore, agrémentées par des pièces d’artillerie navale acquises ou récupérées depuis les navires de la flotte ottomane ou ceux de la flotte grecque destinée à la casse. Cette barrière devrait ainsi permettre à la Grèce de repousser toute offensive navale de taille autour de ses points stratégiques en mer Noire, de même qu’empêcher une flotte hostile de traverser le détroit le temps que la marine grecque n’arrive en renfort. Un système similaire va également être mis en place au niveau du détroit des Dardanelles, par ailleurs renforcé par la construction de chemins de fer qui permettront d’acheminer plus rapidement des troupes au besoin sur place. L’objectif du Gouvernement est clair : cet axe stratégique menant directement à Constantinople doit être totalement sécurisé et ces défenses côtières doivent permettre d’empêcher ou de ralentir toute progression navale ennemie dans la région. Le Royaume se fortifie, au bénéfice des entreprises du bâtiment.


Affaires économiques


................A travers toute la Grèce, l’industrie connaît un important essor. Déjà présente depuis plusieurs décennies avec des entreprises couvrant de nombreux secteurs industriels – les colorants synthétiques, la construction navale, les chaudières, les équipements de raffinage, les locomotives, les machines-outils, les médicaments, la pétrochimie, la sidérurgie, le textile, les tracteurs, etc. –, les guerres des deux dernières décennies cumulées aux soutiens financiers massifs du Gouvernement et des annexions en Anatolie ont permis à l’industrie grecque de poursuivre son expansion. Certes, rares sont les équipements de haute qualité que peut se targuer de produire le pays ; le plus souvent sont-ils de basse ou de moyenne qualité, mais cela suffit pour conquérir de nombreux marchés dans les Balkans et en Orient. Si le traité de réduction des taxes douanières avec le Royaume-Uni a eu des conséquences sur la production industrielle dans certains secteurs, les dévaluations monétaires successives ont permis de partiellement reprendre des parts de marché en rendant les importations plus chères, tout en rendant les produits grecs plus compétitifs à l’étranger. Basileiades, Halyvourgiki Hellenic Steel Industry, Kouppas, Peiraiki-Patraiki, ces noms d’entreprises sont la fierté des Hellènes qui voient leur pays s’industrialiser, à renfort de centaines de millions de drachmes de la Banque centrale et du Gouvernement. Et les mines d’Anatolie, elles, sont désormais exploitées à plein régime. D’ores et déjà, le pays est le premier des Balkans en production par habitant. Bientôt en richesse générale ?

................Cet essor de l’industrie grecque doit naturellement être accompagné par l’interventionnisme de l’Etat fédéral grec, ce qui nécessite de profondes réformes financières. Pour cela, Constantinople a obtenu de Londres et de ses banques un prêt gigantesque de quinze milliards de drachmes, soit environ deux milliards de dollars de 1925, à un taux d’intérêt record de 1% sur une période de 30 ans. La somme est colossale ; et elle est immédiatement employée à rembourser la quasi-entièreté des dettes contractées par le pays envers les Etats-Unis d’Amérique, la France et le Royaume-Uni, les trois créanciers de Constantinople. En termes de ratio dette/PIB, l’opération est quasiment nulle. Mais pour les finances publiques, ses effets sont conséquents. En effet, les taux d’intérêts des précédentes dettes étaient considérables, et grevaient d’importantes sommes les finances grecques. Désormais, le taux plus que faible et la durée de l’emprunt permet à Constantinople de réduire drastiquement son plus important poste de dépense, à savoir le remboursement de la dette. Jusqu’alors, elle y consacrait un milliard de drachmes par an : ce montant est divisé par deux, dégageant d’importantes marges de manœuvres pour le Royaume qui respire à nouveau financièrement. Un vaste plan de renflouement anglo-grec, donc, et une incroyable bouffée d’air pour le Gouvernement. Le seul point négatif de cette opération est toutefois de taille : la Grèce se retrouve ainsi totalement dépendante de Londres vis-à-vis de sa dette, et se retrouve ainsi à sa merci. Mais l’on espère bien pouvoir s’en sortir rapidement.


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Message par Sirda Ven 8 Oct 2021 - 14:51


Βασίλειον τῆς Ἑλλάδος / Royaume de Grèce

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Affaires intérieures


................Les scènes de pogroms antiturcs dans la banlieue de Smyrne ont choqué le gouvernement fédéral, qui a dénoncé sans mâcher ses mots « un massacre criminel de la part d’hommes dont le devoir était de protéger tous les citoyens de la Grèce. » Depuis Constantinople, un régiment de soldats à la fidélité assurée est dépêché à Smyrne afin de désarmer les vétérans responsables de ces exactions ainsi que de rétablir le calme, et de les déferrer devant la justice. Le ministre de l’Intérieur Konstantinos Maniadakis a donné des ordres clairs : la peine de mort doit être requise contre les responsables de ces attaques, et la prison ferme pour les exécutants. Le président du Conseil n’hésite pas à récupérer politiquement l’affaire : il accuse sans détour le Parti libéral, au pouvoir à Smyrne et en Ionie, d’avoir sciemment laissé les vétérans perpétrer ces atrocités, et désigne d’anciens officiers libéraux mis à la retraite de force comme responsables. Pour le nouvel homme fort de la Grèce, ce massacre ne peut qu’être l’œuvre des nationalistes libéraux qui démontrèrent par le passé leur goût pour tuer sans vergogne des Turcs, alors que Metaxas, lui, prône l’assimilation des minorités au sein d’une nouvelle race orientale dont les contours restent largement à définir. Aussi, le président du Conseil a annoncé la dissolution du gouvernement du thème d’Ionie et son remplacement par une administration provisoire nommée par ses propres soins et approuvée par le Parlement, composé de panhellénistes et de populaires-conservateurs, le temps que de nouvelles élections puissent se tenir.

................Si la réaction du gouvernement fédéral est aussi forte, c’est parce que Ioannis Metaxas est conscient de la haine vouée par une large partie de la population grecque à l’endroit des Turcs. Certes, les idées panhellénistes sont très populaires au sein des Grecs, mais peut-être plus pour la promesse de domination de l’Orient qu’elles impliquent que par une réelle volonté de se fondre avec les autres peuples orientaux, dont les Turcs. Aussi, Metaxas renforce la propagande en faveur de sa vision assimilatrice à travers les médias que son parti et/ou le gouvernement contrôle, mais également à travers le Patriarcat. Mélèce IV, patriarche œcuménique, est mis sous pression par le gouvernement ainsi que par le clergé de Constantinople acquis aux thèses panhellénistes, et se retrouve parachuté à la tête du patriarcat grec orthodoxe d’Alexandrie. Dans la foulée, il est immédiatement remplacé par le métropolite de Smyrne, Chrysostome Kalafatis, qui depuis deux décennies d’épiscopat s’efforce d’associer l’ensemble des populations, y compris turques / musulmanes, dans ses projets, une politique qui déplaît à certains Grecs mais qui porte ses fruits malgré quelques ratés. L’idée de Metaxas est simple : en plaçant Kalafatis à la tête du patriarcat œcuménique, les thèses panhellénistes devraient pénétrer bien plus facilement l’Eglise, charge à elle ensuite de les diffuser auprès des fidèles orthodoxes pour les convaincre du bienfondé de la politique assimilationniste gouvernementale lors des messes. Mais aussi auprès des plus jeunes, l’Eglise occupant une place prédominante dans l’instruction grâce à ses écoles.


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Message par Sirda Sam 9 Oct 2021 - 21:55


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Affaires culturelles


................Depuis la création du ministère des Arts, des Belles Lettres et de la Culture par le Gouvernement Gounaris en mai 1925 et la création de plusieurs musées célébrant la civilisation hellénistique, la culture jouit d’une particulière attention en Grèce, d’autant plus avec le Gouvernement Metaxas qui entend en faire une véritable arme de propagande pour son idéologie et pour le rayonnement international de son pays. S’inspirant du Conservatoire national de musique et de déclamation français, le ministre Kostís Palamás a chargé le compositeur grec Manólis Kalomíris de présider le nouveau Conservatoire national, basé à Constantinople, chargé de prodiguer un enseignement musical de haut niveau aux virtuoses en herbe. Cette nouvelle école s’appuie notamment sur un réseau de conservatoires locaux, notamment à Athènes, Smyrne, Thessalonique, et dans toutes les capitales des thèmes plus en général, lesquels sont chargés de repérer les jeunes talents parmi leurs étudiants pour les expédier à la capitale, bourse à la clef, pour en faire de futurs Mozart. Autre action importante du ministère, l’organisation, sur proposition du couple d’artistes Angelos and Eva Sikelianos, du Festival delphique, se tenant dans la ville du même nom. Il s’agit cette fois d’expositions et d’évènements archéologiques dans la cité, notamment une visite gratuite du musée archéologique qui s’y trouve. Au programme : des guides chargés d’expliquer l’importance esthétique et historique des monuments et ruines, de la musique classique grecque pendant les repas gratuits, et du théâtre antique.


Affaires politiques


................La fin d’année 1926 est assez animée sur le plan politique. En effet, à l’extrême-gauche, l’ancien membre des jeunesses communistes Dimitris Giotopoulos a fait sécession du Kommounistikó Kómma Elládas désormais réduit à la clandestinité pour former, avec près de deux mille camarades, le Kommounistikó Arkhiomarxistikó Kómma Elládas, ou Parti communiste archio-marxiste de Grèce. Nonobstant l’échec des analyses et prédictions de Léon Trotski, d’aucuns en Grèce persistent à le voir comme le prophète du communisme et se rallient au marxisme-léninisme. Sur le fond, le parti diverge des autres mouvances communistes grecques : il rejette le syndicalisme et refuse les actions de masse pour le moment, préférant éduquer la masse en premier, puis agir en second. C’est une énième faction qui rejoint ainsi l’Internationale communiste, une de plus pour ne pas changer grand-chose au sens de l’Histoire, foncièrement anti-communiste. Interdiction des partis communistes oblige, le KAKE est réduit à la clandestinité lui aussi. D’autre part, à l’extrême-droite, le Parti panhelléniste voit émerger un nouveau rival, certes largement moins puissant que lui, mais qui pourrait être menaçant à l’avenir. En effet, le banquier Georgios Kosmidis a fondé le parti Ethniki Enosis Ellados, ou Union nationale de Grèce, principalement tourné vers la réduction de la prétendue influence juive dans l’économie grecque, voire à l’expulsion des israélites. Principalement composé de commerçants et de marchands grecs, le parti adhère aussi à l’anticommuniste, au nationalisme et au volkisme.


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Message par Sirda Dim 10 Oct 2021 - 14:50

Fiche 1927


Royaume de Grèce

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Informations générales


Informations principales

Nom : Βασίλειον τῆς Ἑλλάδος / Royaume de Grèce
Nombre d'habitants : 8,64 millions d’habitants
Superficie totale : 346'774 km² (dont 153'007 km² en Europe et 193’767 km² en Asie)
Religion officielle : Christianisme orthodoxe
Langue officielle : Grec
Capitale : Constantinople
Monnaie : Drachme

Description

................Héritière de millénaires d’Histoire et faisant parmi des plus vieilles civilisations au monde, la Grèce moderne est née le 25 mars 1821 avec l’éclatement de la guerre d’indépendance grecque contre l’Empire ottoman, qui asservissait depuis plus de cinq siècles la nation hellène. Officiellement reconnu comme Etat indépendant en 1832 par la Sublime Porte, le Royaume de Grèce n’eût de cesse de combattre les califes ottomans pour agrandir ses territoires et réunifier en son sein l’ensemble de la population grecque, lors de multiples guerres couvrant la seconde moitié du XIXe siècle et le premier quart du XXe siècle. Parallèlement à ces conflits extérieurs, le pays entamait une lente construction politique, marquée par des crises et des tensions entre absolutistes et parlementaristes sur fond d’interventions régulières de l’armée dans le cadre de coups d’Etat. Au début du XXe siècle, la situation s’est aggravée avec l’émergence du Parti libéral, de tendance républicaine, et les nombreuses guerres auxquelles le pays fut confronté, dont les guerres balkaniques, certes victorieuses, lors desquelles Athènes parvint à agrandir ses possessions au détriment de l’Empire ottoman et de la Bulgarie.

A partir de 1915, la situation politique se crispa considérablement entre d’une part le roi Constantin Ier, proche de Berlin et soutenu par les royalistes, qui soutenait maintenir la Grèce dans une stricte neutralité dans le cadre de la Grande Guerre qui ravageait le Vieux Continent et le monde plus largement, et d’autre part les républicains favorables à une intervention militaire pour réaliser le projet de la Grande Idée. Face à l’obstruction royaliste, le dirigeant libéral Elefthérios Venizélos provoqua un coup d’Etat et renversa le monarque, avec le soutien de l’Entente, en 1917, provoquant au passage le Grand schisme. Il jeta la Grèce dans la guerre, face aux Bulgares et aux Ottomans, et en sortit vainqueur, des soldats grecs allant jusqu’à occuper Constantinople avec les alliés de l’Entente pendant plusieurs années. A la suite de cette guerre, Venizélos poursuivit les combats en Asie mineure pour conquérir les terres irrédentes grecques tenues par les Turcs, ce qu’il parvint à réaliser en 1923 avec la signature du Traité de Constantinople, par lequel la Grèce annexe une vaste partie de l’Anatolie, Constantinople et la Thrace turques. Dès lors, le rêve d’une « Grande Grèce embrassant deux continents et cinq mers », à savoir les mer Méditerranée, mer Égée, mer Ionienne, mer de Marmara et mer Noire, est quasi-intégralement réalisé puisque ne manquent plus que Chypre et le Dodécanèse.


Politique


Caractéristiques politiques

Type de gouvernement : Monarchie constitutionnelle fédérale parlementaire bicamérale

Description

................Monarchie constitutionnelle depuis son indépendance en 1832, la Grèce a connu en moins d’un siècle d’existence trois régimes politiques, ponctuées de crises ou d’évènements politiques majeurs. D’abord, sous le règne d’Othon Ier, le pays a connu une période autoritaire, quasi-absolutiste, lors de laquelle le Roi régnait et gouvernait en même temps. Cette première phase prit fin avec son renversement et l’adoption en 1864 d’une nouvelle constitution instituant pour sa part une « démocratie couronnée » sous l’impulsion du roi Georges Ier, et lors de laquelle le monarque détenait certes encore de larges attributions exécutives, mais devait s’appuyer véritablement sur un gouvernement et sur le Parlement devenu monocaméral. La troisième phase, dans laquelle se trouve aujourd’hui la Grèce, débute à partir de la révision constitutionnelle libérale de 1911 et a été drastiquement renforcée par la constitution de 1923 par laquelle le Royaume devient une véritable démocratie parlementaire et fédérale, restreignant la figure royale à celle d’un père de la Nation destiné à incarner l’unité nationale, et en lui retirant quasiment tout pouvoir politique réel au profit du Gouvernement et du Parlement, à nouveau composé de deux chambres d’égale importance.


Sa Majesté le Roi des Hellènes

[✔] Βασίλειον τῆς Ἑλλάδος - Royaume de Grèce - Page 2 363px-King_Alexander_of_Greece

Constantin XII, anciennement Alexandre Ier

Président du Conseil

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Président du Conseil : Ioannis Metaxas (Parti panhelléniste)


Gouvernement de Sa Majesté

Président du Conseil des Ministres : Ioannis Metaxas (Parti panhelléniste)
Premier vice-président du Conseil des Ministres : Íon Dragoúmis (Parti panhelléniste)

Ministre des Affaires étrangères : Íon Dragoúmis (Parti panhelléniste)
Ministre de la Justice : Ioannis Rallis (Parti panhelléniste)
Ministre de l’Intérieur : Konstantinos Maniadakis (Parti panhelléniste)
Ministre de l’Instruction publique et des Affaires religieuses : Panagiotis Gargalidis (Parti panhelléniste)
Ministre de l’Economie nationale, des Finances et des Transports Publics : Théodore Ypsilántis (Parti panhelléniste)
Ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation, de l’Autosuffisance et des Domaines publics : Ioannis Theotokis (Parti panhelléniste)
Ministre de l’Armée : Général Alexandros Papagos (Parti panhelléniste)
Ministre de la Marine : Georgios Leonardopoulos (Parti panhelléniste)
Ministre de la Santé : Docteur Konstantinos Logothetopoulos (Parti panhelléniste)

Chambre des Députés

Députés élus (500) :

Parti panhelléniste : 217 députés
Parti populaire conservateur : 125 députés
Parti libéral : 98 députés
Parti de l’union démocratique : 16 députés
Union politique juive : 8 députés
Parti socialiste de Grèce : 36 députés

Sénat

Sénateurs élus (200) :

Parti panhelléniste : 27 sénateurs
Parti populaire conservateur : 67 sénateurs
Parti libéral : 78 sénateurs
Parti de l’union démocratique : 19 sénateurs
Union politique juive : 4 sénateurs
Parti socialiste de Grèce : 3 sénateurs
Parti communiste de Grèce : 2 sénateurs

Sénateurs nommés / rattachés à une charge (100) :

Patriarcat œcuménique de Constantinople : 1 sénateur (indépendants)
Métropolites orthodoxes : 45 sénateurs (indépendants)
République monastique du Mont Athos : 5 sénateurs (indépendants)
Sénateurs nommés par le Roi : 49 sénateurs (20 sénateurs panhellénistes, 15 sénateurs populaires-conservateurs, 11 sénateurs libéraux, 3 sénateurs démocrates)

Partis politiques

Parti panhelléniste : économie mixte, interventionnisme, monarchisme, national-conservatisme, panhellénisme, protectionnisme.
Parti populaire conservateur : économie mixte, interventionnisme modéré, monarchisme, nationalisme grec.
Parti libéral : interventionnisme militaire, laissez-faire, militarisme, nationalisme grec, républicanisme.
Parti de l’union démocratique : laissez-faire, nationalisme grec, républicanisme.
Union politique juive : défense de la minorité juive.
Parti socialiste de Grèce : anti-Kominterm, pacifisme, républicanisme, socialisme.
Parti communiste grec : communisme, marxisme-léninisme, pro-Kominterm, républicanisme (interdit).


Démographie


................Si la Grèce était jusqu’à récemment un royaume relativement peu peuplé, l’annexion de nouveaux territoires en Asie et en Europe lui a permis d’accroître considérablement sa population, même si l’on estime que plus d’un million de Grecs vivent encore en dehors des frontières de l’Etat hellénique, dont l’essentiel aux Etats-Unis d’Amérique et en Russie soviétique. La population reste inégalement répartie sur le territoire national. En effet, la Grèce européenne, qui ne représente que 44% de la superficie totale du pays, accueille en son sein plus de six millions d’habitants, tandis que la Grèce européenne compte péniblement deux millions et demi d’habitants tout en couvrant 56% du territoire national. Cette différence peut s’expliquer par la géographie de la Grèce asiatique, énormément montagneuse, et les nombreuses déportations de populations turciques qui ont eu lieu, réduisant drastiquement la démographie locale pourtant égale voire supérieure à celle de la Grèce quelques années plus tôt. De même, si le pays est très majoritairement peuplé de Grecs, plusieurs minorités ethniques ou religieuses importantes persistent.

Composition ethnique du Royaume de Grèce

Population : 8,64 millions d’habitants
  • Arméniens : 210'000
  • Autres (aroumains, bulgares, latins, etc.) : 200’000
  • Grecs : 7,3 millions
  • Juifs : 220'000
  • Turcs : 736'000 (en cours d’assimilation)

Population par thème

[✔] Βασίλειον τῆς Ἑλλάδος - Royaume de Grèce - Page 2 Unknown

Evolution démographique :
  • 1921 : 5,05 millions d’habitants (+0,75%)
  • 1922 : 5,09 millions d’habitants (+ 0,35%)
  • 1923 : 8,5 millions d’habitants (annexion de l’Anatolie)
  • 1924 : 8,51 millions d’habitants (+0,39%)
  • 1925 : 8,55 millions d’habitants (+ 1,14%)
  • 1926 : 8,64 millions d’habitants (+1,61%)
  • 1927 : 8,78 millions d’habitants (+1,25%)


Économie


Description de l'économie

................Depuis la réalisation de la Grande Idée, l’économie grecque a profondément changé, et trois Grèce tendent à apparaître. D’abord, la Grèce européenne, marquée par une absence notable de ressources naturelles en grandes quantités, à l’exception de lignite en Macédoine, reposant principalement sur une agriculture traditionnelle vivrière, des élevages, et une faible industrie timidement naissante, essentiellement concentrée sur l’armement léger, la construction navale et le texile. Ensuite, la Grèce des grandes villes, essentiellement Athènes, Constantinople, Salonique et Smyrne, les quatre principales villes du pays, dotés de ports modernes concentrant les échanges commerciaux du pays, une industrie assez développée mais un secteur primaire très faible. Enfin, la troisième Grèce est celle d’Asie, mêlant à la fois une agriculture importante basée sur de plus larges exploitations grâce à la faible population et à la redistribution des terres, mais aussi un secteur minier important avec les mines de lignite de Paphlagonie, les carrières de marbre, les mines de manganèse et d’or, et de bien d’autres matières premières. L’industrie s’y développe également plus rapidement que dans la partie européenne.

Finances publiques :

Produit intérieur brut : 19,161 milliards de drachmes
Dette publique : 18 milliards de drachmes (15 milliards au Royaume-Uni, 3 milliards au peuple grec)

Solde budgétaire : + 300 millions de drachmes
Recettes : 3 milliards de drachmes
Dépenses : 2,7 milliards de drachmes
  • Affaires étrangères : 50 millions de drachmes
  • Défense : 500 millions de drachmes
  • Economie : 800 millions de drachmes
  • Intérieur : 400 millions de drachmes
  • Instruction et affaires religieuses : 100 millions de drachmes
  • Justice : 150 millions de drachmes
  • Remboursement de la dette : 500 millions de drachmes
  • Travaux publics : 220 millions de drachmes

Forces armées grecques


................ Fondées en 1822, lors du début de la guerre d’indépendance, les forces armées grecques assurent la défense de la Grèce. Elles bénéficient d’une attention importante de la part des successifs gouvernements, conscients de leur vitalité dans la protection du pays face à ses voisins, mais également dans la réalisation de la Grande Idée.

Armée hellénique

Effectifs : 200'000 soldats actifs, 150'000 réservistes et membres de la Garde nationale

ÉQUIPEMENT :

Marine royale hellénique

ÉQUIPEMENT :

Armée de l’air

ÉQUIPEMENT :


Relations extérieures


................Résolument ancré du côté de l’Entente depuis 1917, la Grèce continue de s’efforcer à maintenir de bonnes relations avec les principales démocraties occidentales, lesquelles constituent un solide soutien aux yeux de Constantinople face aux régimes voisins farouchement hostiles au Royaume. En dehors des pays du pourtour méditerranéen et de la mer Noire, et des Etats-Unis d’Amérique, la Grèce n’entretient toutefois pas de relations poussées avec les autres pays du monde, souvent trop éloignés géographiquement et sans grand intérêt pour Constantinople.

Très bonnes relations : République française, Royaume-Uni
Bonnes relations : Alliés
Relations neutres : Reste du monde
Mauvaises relations : Russie soviétique
Très mauvaises relations : Bulgarie, République socialiste fédérale d’Anatolie

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Message par Sirda Lun 11 Oct 2021 - 23:39


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Affaires étrangères


................A Constantinople, la nouvelle de la fin de la guerre civile italienne est accueillie avec un certain soulagement. Naturellement, le Gouvernement de Sa Majesté ne reconnaît pas – pour l’instant – la prétendue République socialiste italienne et renouvelle son plein et entier soutien au Royaume d’Italie, annonçant le déménagement de l’ambassade grecque à Tarente. Par ailleurs, face au risque d’afflux de migrants, plusieurs bâtiments de la marine ont été déployés au large de la côte occidentale grecque, même si l’on consent à accueillir plusieurs dizaines de migrants italiens au besoin, qui seront logés en Anatolie s’ils daignent venir. La conséquence de la fin de la guerre civile est le découpage des anciennes colonies italiennes, lequel intéresse directement Constantinople puisque Londres a proposé de céder le Dodécanèse. Après un vote du Parlement et malgré certaines offuscations quant à l’usage de l’appellation d’Istanbul à la place de Constantinople, l’offre du Royaume-Uni a été acceptée : la Grèce accordera un droit de mouillage militaire à la Royal Navy dans les ports de Constantinople et de Salamis en échange de la cession du Dodécanèse tout entier, qui deviendra ainsi un nouveau thème du Royaume de Grèce. Naturellement, on se réjouit d’avance de ce nouvel énosis, pénultième étape avant l’unification définitive de la Grèce lorsque Chypre arborera les couleurs royales grecques plutôt que britanniques. Quoi qu’il en soit, pour le Gouvernement, cette cession du Dodécanèse est une excellente nouvelle qui permet de contenter les esprits les plus nationalistes.


Affaires intérieures


................Afin d’améliorer la lutte contre les cellules communistes clandestines qui continuent d’exister en Grèce malgré l’interdiction du Kommounistiko Komma Elladas, et plus généralement de tous les partis se réclamant du communisme, le Ministre de l’Intérieur Konstantinos Maniadakis a obtenu la création du YGAK, le Service nationale de sécurité générale dont la direction a été confiée au colonel Georgios Fessopoulos et qui relève directement dudit ministère. Ce service de renseignement intérieur, composé essentiellement de militaires et de policiers fidèles à Metaxas et à son parti, est notamment chargé de la surveillance du territoire national, de la lutte contre les groupuscules communistes, du contre-espionnage, du contre-terrorisme, bref, de tous les domaines traditionnels pour un service secret intérieur. Parallèlement à ce service est également fondé le Ypiresías Amínis tou Krátous (YAK), ou Service de défense de l’Etat. Celui-ci est placé sous la tutelle conjointe du ministère des Affaires étrangères, de l’Armée et de la Marine et est dirigé par le Lieutenant-Général Georgios Tsontos, célèbre pour sa participation à la rivalité en Macédoine et à l’indépendance de l’Epire du Nord les deux dernières décennies. Exclusivement tourné vers l’extérieur, la mission du YAK est de collecter des renseignements économiques, militaires, politiques, etc., sur les pays ciblés, créer et entretenir des réseaux, faire de la propagande pro-grecque, ou encore mener des actions armées au besoin. Et, naturellement, d’être une véritable arme au service du panhellénisme en Orient.


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Message par Sirda Mar 12 Oct 2021 - 15:39


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Affaires étrangères


................Alors que le secteur bancaire grec est en plein essor depuis plusieurs décennies, marqué par une forte croissance d’autant plus soutenue par le développement économique et industriel de l’Anatolie grecque, la Banque nationale de Grèce a procédé, sous l’impulsion du Gouvernement, à l’acquisition de la Banque d’Athènes, l’une des principales banques privées du pays disposant de filiales jusqu’en Amérique et au Royaume-Uni, lui permettant ainsi de devenir la première banque de Grèce en termes d’actifs gérés et de capitalisation. Si naturellement le poids dans le pays de la défunte banque rachetée intéressait la banque publique nationale, ce sont surtout ses positions à l’étranger qui attisaient les convoitises du Gouvernement. Ainsi, les agences et portefeuilles d’Orient sont immédiatement transférés à la Banque d’Orient, filiale de la BNG, tandis que ceux d’Europe occidentale et d’Amérique sont confiés à la Hellenic Bank Trust Company, autre filiale basée à Londres et à New York City. Dès lors, ladite Banque d’Orient renforce ainsi considérablement son réseau d’agences à travers l’Orient : Adana, Alexandrie, Antioche, Beyrouth, Jérusalem, Le Caire, Limassol, Nicosie, Port Saïd, Samsun, Tirana, Trébizonde, Tripoli. L’objectif du Gouvernement est simple : faire de la Banque d’Orient l’une des plus grandes banques de la région, notamment en s’appuyant sur la diaspora grecque dans les pays concernés, afin qu’ils y entreposent leurs actifs, mais aussi financer le développement des entreprises grecques et aider à l’export vers ces pays.

................Outre cette volonté de bâtir la plus grande banque d’Orient en termes d’actifs détenus et de capitalisation, le Gouvernement a un autre objectif, plus secret cette fois. Il s’agit de disposer d’agences et de fonds afin de financer diverses actions dans le cadre des missions du Ypiresías Amínis tou Krátous : faciliter les prêts aux entreprises locales hellènes souhaitant importer des produits de Grèce, financer des associations et œuvres grecques locales en accordant des prêts avantageux, investir dans des entreprises indigènes dans les pays accueillant des agences pour développer l’assise économique grecque, servir de couverture à des agents, soutenir financièrement les initiatives économiques de personnes physiques ou morales grecques dans la région (achats de champs, de terrains, d’usines, etc.) pour renforcer l’influence hellène dans l’économie de ces pays, verser les rétributions des agents depuis d’autre banques grecques au titre de transferts anodins et irréguliers. Plus qu’une simple banque commerciale, la Banque d’Orient est conçue par le ministre des Affaires étrangères Íon Dragoúmis, à l’origine de la manœuvre, comme un véritable outil d’influence diplomatique et économique de la Grèce en Orient, dans le cadre de la réalisation du rêve panhelléniste. Et, s’il venait à ne jamais être réalisé, au moins, cette banque permettra de renforcer la position du Royaume de Grèce dans l’économie de la Méditerranée orientale, dont il est d’ores et déjà la première puissance économique en termes de richesses produites chaque année, mais également en termes de production de richesse par habitant.


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Message par Sirda Mar 12 Oct 2021 - 19:00


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Affaires étrangères


................L’annonce de la mise en vente par le Royaume d’Italie d’une partie de la Regia Marina a été reçue avec beaucoup d’intérêt à Constantinople. Souhaitant poursuivre sa politique d’armement du Royaume, le Gouvernement Metaxas dépose ainsi une offre d’achat sur les navires ci-dessous. Si des prix honnêtes sont proposés pour ces navires, la Grèce fait également savoir son intérêt pour l’achat – à des prix cassés – de plusieurs bâtiments de guerre dépassés et qui auraient logiquement dû être mis à la casse si la guerre civile n’avait pas éclaté, afin d’en récupérer l’armement pour l’installer sur les défenses côtières grecques. La coque du navire sera quant à elle détruite ou reconvertie en navires civils selon les besoins.
  • Le cuirassé Duilio
  • Le croiseur léger Libia
  • Le croiseur léger Francesco Ferruccio
  • Le croiseur léger Amalfi
  • 4 destroyers de classe Indomito



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Message par Sirda Dim 17 Oct 2021 - 16:50


Βασίλειον τῆς Ἑλλάδος / Royaume de Grèce

« Elefthería í thánatos »

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Affaires intérieures


................Depuis son accession au pouvoir à la suite d’élections législatives anticipées en juin 1926, l’Archigos Metaxas fait face à une importante instabilité politique liée à sa minorité au sein du Parlement. Si depuis plus d’un an, il parvient à administrer le royaume, l’absence de majorité claire le fait dépendre en grande partie des éléments les plus radicaux du Parti populaire-conservateur. A plusieurs reprises au cours de cette année, son Gouvernement a été visé par des motions de censure déposées par les députés du Parti libéral qui, de plus en plus faible, tente de revenir en force tandis que Venizélos est toujours en exil en France. Si ces motions ont toutes échouées, malgré le soutien du Parti socialiste de Grèce dont la montée en puissance inquiète de plus en plus, Metaxas le sait : son pouvoir ne tient qu’à un fil. Les panhellénistes ont beau disposer d’un solide soutien populaire au regard des dernières élections, icelui reste néanmoins minoritaire et ne permet pas à l’homme fort de Carie de mettre en œuvre la politique intérieure qu’il souhaite, tandis qu’à l’extérieur, le rêve de la fédération orientale ne semble susciter qu’au mieux l’indifférence, et au pire, la méfiance des gouvernements et des peuples voisins qui y voient certainement là un tour de passe-passe pseudo-orientaliste pour en réalité asseoir la domination grecque en Orient – à raison, son maître à penser Íon Dragoúmis ne s’en est jamais caché. Mais cette doctrine fondamentale du parti est elle aussi sujette à débat en interne, entre la ligne Íon Dragoúmis, pacifiste, et une ligne plus radicale prônant la réalisation de la fédération par la guerre.

................Si la rétrocession du Dodécanèse par le Royaume-Uni à la Grèce a permis d’apaiser les tensions entre ces deux lignes, et au sein de la classe politique plus largement, pendant quelques temps, les querelles politiciennes ont rapidement repris le dessus, alors que de jour en jour, les factions paraissent de plus en plus inconciliables. Pis encore, la société grecque est elle aussi traversée par des passions violentes de toutes parts. En Anatolie, des autochtones et des réfugiés du Pont et des autres régions désormais turques acceptent mal de vivre en présence de Turcs en cours d’assimilation, en attestent les émeutes de 1926, et de nombreuses violences commises à l’encontre depuis lors, mais certes de moindre envergure. A Constantinople, la bourgeoisie foncièrement panhelléniste pousse à une poursuite de l’expansion du royaume, dans l’optique d’accroître les marchés en Orient. A Thessalonique et à Smyrne, l’apparition d’un parti antisémite a provoqué plusieurs pogroms, dont les responsables ont certes été rapidement arrêtés par la police mais qui rajoutent des tensions. Enfin, à travers tout le pays, les éléments socialistes et communistes multiplient des grèves, souvent de courtes durées, pour tenter d’accroître les avantages du prolétariat et parvenir à la nationalisation des nombreuses richesses en partie publiques et en – grande – partie exploitées par des capitalistes privés. Sans mentionner, bien sûr, l’armée grecque dont une frange non-négligeable de l’état-major rêve de venger de la défaite face à la Turquie de 1925, et d’en finir avec ce peuple ayant asservi pendant des siècles la nation grecque.


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Message par Sirda Mer 20 Oct 2021 - 18:08


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Affaires militaires


................La politique d’accroissement de l’équipement militaire grec se poursuit à une vitesse satisfaisante, selon l’état-major grec. En effet, la livraison de l’intégralité des équipements terrestres et de la moitié des aériens et navals commandés au Royaume-Uni deux années plus tôt renforce considérablement les capacités militaires grecques, tandis que les chantiers navals grecs ont d’ores et déjà sorti deux destroyers et que dans les usines du complexe militaro-industriel hellénistique, on espère bientôt pouvoir lancer la production des chars Mark I et des avions sous licence. Si le Gouvernement est quasiment assuré que le matériel commandé à Londres sera intégralement livré d’ici deux ans, trois tout au plus, le temps de livraison de l’équipement produit localement reste quant à lui incertain, mais on ne perd pas espoir qu’il soit finalisé peu ou prou à la même période – non sans un certain optimisme peut-être quelque peu naïf. Quoi qu’il en soit, à Constantinople, les ministres de l’Armée et de la Marine – sous la supervision attentive de l’Archigos – ont d’ores et déjà établis la répartition des effectifs militaires aériens, navals et terrestres des forces armées grecques d’ici 1930, notamment pour prévoir l’affectation des différents équipements commandés. Cette vaste réorganisation militaire grecque se traduit aussi par un nouvel accroissement des effectifs humains, destinés à renforcer la puissance du Royaume face à ces voisins, et notamment la Turquie, qui reste perçue par Constantinople comme le principal ennemi de la Grèce face auquel l’effort militaire doit être concentré.


Ellinikós Vasilikós Stratós – Armée royale grecque


Spoiler:


Ellinikí Vasilikí Aeroporía – Armée royale de l’air


Spoiler:


Ellinikón Vasilikón Naftikón – Marine royale grecque

Spoiler:

Nota bene : les divisions sont évidemment composées de diverses brigades ou divers régiments, répartis dans de nombreuses villes et non concentrés uniquement dans les QG indiqués ; idem pour l’aviation. Inclus du matériel pas encore livré.

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Message par Sirda Lun 1 Nov 2021 - 14:49


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Affaires intérieures


................Après plusieurs mois de forte instabilité politique, parsemée de grèves ponctuelles menées par certains syndicats désireux d’accroître les droits de leurs membres, le Président du Conseil reprend la main sur une Grèce au bord du désastre. La politique activement anti-libérale des panhellénistes a eu raison du ministre des Affaires étrangères, colonne vertébrale idéologique du parti, assassiné à Constantinople au cours d’une émeute par des militants pro-libéraux membres du service d’ordre dudit parti, alors qu’il se rendait paisiblement au siège du journal panhelléniste pour y publier ses nouveaux écrits. Íon Dragoúmis mort, c’est le régime qui est menacé en perdant sa tête la plus pensante, bien que d’autres membres aient largement contribué à définir l’idéologie du Parti panhelléniste. Après des obsèques nationales célébrées en grande pompe dans l’église Sainte Sophie à Constantinople, Ioannis Metaxás a fermement réagi à l’assassinat du numéro deux du régime et successeur présumé de l’Archigos. Avec le soutien du roi, il a annoncé la suspension du Parlement et de la Constitution, a décrété la loi martiale et a annoncé lors d’un discours prononcé le 4 août 1928 : « J'ai décidé de prendre tout le pouvoir nécessaire pour sauver la Grèce des catastrophes qui la menacent. » Un voile autoritaire recouvre désormais le Royaume, alors que dans les jours suivants, Metaxás a annoncé la dissolution de l’ensemble des partis politiques et la création du Ελληνικό Εθνικό Κόμμα, le Parti national grec, rassemblant les membres du Parti panhelléniste et du Parti populaire-conservateur ralliés à lui.

................Ce coup de force de Metaxás inaugure un nouveau régime, d’ores et déjà appelé le Régime du 4 août en référence à la date de réalisation dudit coup d’Etat. Une véritable dictature s’instaure dans le pays, que l’Archigos souhaite mener vers un « Nouvel Etat, empruntant la Η Τρίτη Οδός », une troisième voie entre d’une part le capitalisme libéral et d’autre part le communisme et ses dégénérescences anarchistes, fascistes ou socialistes. Cette voie apparaît comme étroite, mais se fonde sur un renouvellement idéologique du pays et la proclamation de la « Troisième Civilisation Hellénique », puisant ses références dans les valeurs de la Grèce antique, essentiellement celles militaristes de Sparte, et dans les valeurs chrétiennes de l’Empire byzantin, ces deux périodes étant présentées comme les deux précédentes civilisations helléniques. Le labrys, hache à double tranchant de la Crète minoenne, devient le symbole de ce nouveau régime dont la devise est « Pays, Loyauté, Famille et Religion ». Idéologiquement, Metaxás approfondit tant bien que mal le panhellénisme, qui toutefois, de pilier doctrinal, passe momentanément au le plan secondaire. La fédération orientale est reléguée, tandis que le panhellénisme, c’est-à-dire l’union de tous les Grecs et de tous les territoires anciennement grecs en Orient, n’est désormais plus qu’un objectif diplomatique et un outil de propagande visant à unir la population grecque autour d’un but commun à atteindre, lequel passera nécessairement par la destruction de la Turquie voisine – sorte de Lebensraum à la grecque. Mais pour l’atteindre, il faut régénérer la Grèce.

................Et c’est cette régénération de la Grèce, à travers la proclamation de la « Troisième Civilisation Hellénique » et tout ce qui en découle(ra) qui devient le cœur même de l’idéologie du Ελληνικό Εθνικό Κόμμα. Le national-conservatisme devient ainsi la clef de voûte du régime, promouvant la famille traditionnelle nombreuse et orthodoxe qui devient une maison et un centre de l’identité, de la solidarité et de l’émotion, véritable cœur identitaire du pays. Le paternalisme est remis au goût du jour, tandis que la société de classes n’est pas combattue mais estimée naturelle, pourvu que les élites remplissent leurs devoirs envers les classes défavorisées. Car, comme il l’a prouvé en Carie puis en Grèce, Metaxás est aussi un adepte d’une doctrine sociale de l’Eglise inspirée des théories du Vatican mais remises au goût du jour orthodoxe, teintée de corporatisme et farouchement hostile aux syndicats et à la libre représentation des travailleurs par ces mêmes syndicats. L’Eglise, naturellement, est destinée à jouer un rôle majeur dans cette nouvelle société, mais l’Archigos entend aussi combattre l’antisémitisme et fait censurer les associations, partis et propos antisémites. Le régime est aussi foncièrement antiparlementaire : tout le pouvoir doit résider dans un exécutif fort, que ce soit au niveau national à travers le Gouvernement comme au niveau local dans les thèmes, dont les dirigeants ont été remplacés par des membres du EEK. Enfin, l’irrédentisme et l’expansionnisme grecs, teintés d’un militarisme, sont aussi repris, marquant la disgrâce des adeptes de Dragoúmis, plus pacifistes.

................Au Palais Sacré récemment inauguré et accueillant désormais le couple royal et sa descendance, dont le Diadoque et Prince d’Athènes Constantin âgé de deux ans, futur roi des Hellènes, le monarque se tient en retrait des affaires politiques de son pays. Depuis son accession au trône en 1917, Alexandre Ier devenu Constantin XII n’avait jamais manifesté un réel enthousiasme pour régner. Sans grand intérêt, il préférait s’adonner à la dépression et à la mélancolie plutôt qu’aux affaires de l’Etat, et les gouvernements successifs jouissaient ainsi d’une large autonomie. L’Archigos profite de cette aubaine pour définitivement mettre hors de jeu le Basileus, désormais cantonné à approuver benoîtement les décisions du Gouvernement, à élever ses deux enfants et à inaugurer les chrysanthèmes. Mais la famille royale élargie n’est pas pour autant exclue de ce nouveau régime : le général André de Grèce, prince de Corfou, reprend du service actif au sein de l’Etat major, de même que le Prince de Crète, l’amiral Georges de Grèce, qui, entre deux parties fines avec son oncle-amant princier du Danemark, reçoit le commandement de l’Escadre de la mer Egée tandis que son prédécesseur reçoit celle de l’Adriatique. D’autres membres de la famille royale reçoivent de nouvelles attributions. Essentiellement militaires, certes, tous ou presque ayant servi dans les armées, mais aussi diplomatiques. Metaxás entend ainsi légitimer son nouveau Régime du 4 août par la mise au service de la populaire famille royale à sa politique, notamment en débauchant ses membres les plus connus.


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Message par Sirda Sam 6 Nov 2021 - 12:53

Abandon pour Royaume-uni
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