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[✔] Βασίλειον τῆς Ἑλλάδος - Royaume de Grèce

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Message par Sirda Jeu 8 Juil 2021 - 20:02


Royaume de Grèce

« Elefthería í thánatos »

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Informations générales


Informations principales

Nom : Βασίλειον τῆς Ἑλλάδος / Royaume de Grèce
Nombre d'habitants : 8,64 millions d’habitants
Superficie totale : 346'774 km² (dont 153'007 km² en Europe et 193’767 km² en Asie)
Religion officielle : Christianisme orthodoxe
Langue officielle : Grec
Capitale : Constantinople
Monnaie : Drachme

Description

................Héritière de millénaires d’Histoire et faisant parmi des plus vieilles civilisations au monde, la Grèce moderne est née le 25 mars 1821 avec l’éclatement de la guerre d’indépendance grecque contre l’Empire ottoman, qui asservissait depuis plus de cinq siècles la nation hellène. Officiellement reconnu comme Etat indépendant en 1832 par la Sublime Porte, le Royaume de Grèce n’eût de cesse de combattre les califes ottomans pour agrandir ses territoires et réunifier en son sein l’ensemble de la population grecque, lors de multiples guerres couvrant la seconde moitié du XIXe siècle et le premier quart du XXe siècle. Parallèlement à ces conflits extérieurs, le pays entamait une lente construction politique, marquée par des crises et des tensions entre absolutistes et parlementaristes sur fond d’interventions régulières de l’armée dans le cadre de coups d’Etat. Au début du XXe siècle, la situation s’est aggravée avec l’émergence du Parti libéral, de tendance républicaine, et les nombreuses guerres auxquelles le pays fut confronté, dont les guerres balkaniques, certes victorieuses, lors desquelles Athènes parvint à agrandir ses possessions au détriment de l’Empire ottoman et de la Bulgarie.

A partir de 1915, la situation politique se crispa considérablement entre d’une part le roi Constantin Ier, proche de Berlin et soutenu par les royalistes, qui soutenait maintenir la Grèce dans une stricte neutralité dans le cadre de la Grande Guerre qui ravageait le Vieux Continent et le monde plus largement, et d’autre part les républicains favorables à une intervention militaire pour réaliser le projet de la Grande Idée. Face à l’obstruction royaliste, le dirigeant libéral Elefthérios Venizélos provoqua un coup d’Etat et renversa le monarque, avec le soutien de l’Entente, en 1917, provoquant au passage le Grand schisme. Il jeta la Grèce dans la guerre, face aux Bulgares et aux Ottomans, et en sortit vainqueur, des soldats grecs allant jusqu’à occuper Constantinople avec les alliés de l’Entente pendant plusieurs années. A la suite de cette guerre, Venizélos poursuivit les combats en Asie mineure pour conquérir les terres irrédentes grecques tenues par les Turcs, ce qu’il parvint à réaliser en 1923 avec la signature du Traité de Constantinople, par lequel la Grèce annexe une vaste partie de l’Anatolie, Constantinople et la Thrace turques. Dès lors, le rêve d’une « Grande Grèce embrassant deux continents et cinq mers », à savoir les mer Méditerranée, mer Égée, mer Ionienne, mer de Marmara et mer Noire, est quasi-intégralement réalisé puisque ne manquent plus que Chypre et le Dodécanèse.


Politique


Caractéristiques politiques

Type de gouvernement : Monarchie constitutionnelle fédérale parlementaire bicamérale

Description

................Monarchie constitutionnelle depuis son indépendance en 1832, la Grèce a connu en moins d’un siècle d’existence trois régimes politiques, ponctuées de crises ou d’évènements politiques majeurs. D’abord, sous le règne d’Othon Ier, le pays a connu une période autoritaire, quasi-absolutiste, lors de laquelle le Roi régnait et gouvernait en même temps. Cette première phase prit fin avec son renversement et l’adoption en 1864 d’une nouvelle constitution instituant pour sa part une « démocratie couronnée » sous l’impulsion du roi Georges Ier, et lors de laquelle le monarque détenait certes encore de larges attributions exécutives, mais devait s’appuyer véritablement sur un gouvernement et sur le Parlement devenu monocaméral. La troisième phase, dans laquelle se trouve aujourd’hui la Grèce, débute à partir de la révision constitutionnelle libérale de 1911 et a été drastiquement renforcée par la constitution de 1923 par laquelle le Royaume devient une véritable démocratie parlementaire et fédérale, restreignant la figure royale à celle d’un père de la Nation destiné à incarner l’unité nationale, et en lui retirant quasiment tout pouvoir politique réel au profit du Gouvernement et du Parlement, à nouveau composé de deux chambres d’égale importance.


Sa Majesté le Roi des Hellènes

[✔] Βασίλειον τῆς Ἑλλάδος - Royaume de Grèce 363px-King_Alexander_of_Greece

Constantin XII, anciennement Alexandre Ier

Président du Conseil

[✔] Βασίλειον τῆς Ἑλλάδος - Royaume de Grèce 197px-Ioannis_Metaxas_1937_%28cropped%29_2

Président du Conseil : Ioannis Metaxas (Parti panhelléniste)


Gouvernement de Sa Majesté

Président du Conseil des Ministres : Ioannis Metaxas (Parti panhelléniste)
Premier vice-président du Conseil des Ministres : Íon Dragoúmis (Parti panhelléniste)

Ministre des Affaires étrangères : Íon Dragoúmis (Parti panhelléniste)
Ministre de la Justice : Ioannis Rallis (Parti panhelléniste)
Ministre de l’Intérieur : Konstantinos Maniadakis (Parti panhelléniste)
Ministre de l’Instruction publique et des Affaires religieuses : Panagiotis Gargalidis (Parti panhelléniste)
Ministre de l’Economie nationale, des Finances et des Transports Publics : Théodore Ypsilántis (Parti panhelléniste)
Ministre de l’Agriculture, de l’Alimentation, de l’Autosuffisance et des Domaines publics : Ioannis Theotokis (Parti panhelléniste)
Ministre de l’Armée : Général Alexandros Papagos (Parti panhelléniste)
Ministre de la Marine : Georgios Leonardopoulos (Parti panhelléniste)
Ministre de la Santé : Docteur Konstantinos Logothetopoulos (Parti panhelléniste)

Chambre des Députés

Députés élus (500) :

Parti panhelléniste : 217 députés
Parti populaire conservateur : 125 députés
Parti libéral : 98 députés
Parti de l’union démocratique : 16 députés
Union politique juive : 8 députés
Parti socialiste de Grèce : 36 députés

Sénat

Sénateurs élus (200) :

Parti panhelléniste : 27 sénateurs
Parti populaire conservateur : 67 sénateurs
Parti libéral : 78 sénateurs
Parti de l’union démocratique : 19 sénateurs
Union politique juive : 4 sénateurs
Parti socialiste de Grèce : 3 sénateurs
Parti communiste de Grèce : 2 sénateurs

Sénateurs nommés / rattachés à une charge (100) :

Patriarcat œcuménique de Constantinople : 1 sénateur (indépendants)
Métropolites orthodoxes : 45 sénateurs (indépendants)
République monastique du Mont Athos : 5 sénateurs (indépendants)
Sénateurs nommés par le Roi : 49 sénateurs (20 sénateurs panhellénistes, 15 sénateurs populaires-conservateurs, 11 sénateurs libéraux, 3 sénateurs démocrates)

Partis politiques

Parti panhelléniste : économie mixte, interventionnisme, monarchisme, national-conservatisme, panhellénisme, protectionnisme.
Parti populaire conservateur : économie mixte, interventionnisme modéré, monarchisme, nationalisme grec.
Parti libéral : interventionnisme militaire, laissez-faire, militarisme, nationalisme grec, républicanisme.
Parti de l’union démocratique : laissez-faire, nationalisme grec, républicanisme.
Union politique juive : défense de la minorité juive.
Parti socialiste de Grèce : anti-Kominterm, pacifisme, républicanisme, socialisme.
Parti communiste grec : communisme, marxisme-léninisme, pro-Kominterm, républicanisme (interdit).


Démographie


................Si la Grèce était jusqu’à récemment un royaume relativement peu peuplé, l’annexion de nouveaux territoires en Asie et en Europe lui a permis d’accroître considérablement sa population, même si l’on estime que plus d’un million de Grecs vivent encore en dehors des frontières de l’Etat hellénique, dont l’essentiel aux Etats-Unis d’Amérique et en Russie soviétique. La population reste inégalement répartie sur le territoire national. En effet, la Grèce européenne, qui ne représente que 44% de la superficie totale du pays, accueille en son sein plus de six millions d’habitants, tandis que la Grèce européenne compte péniblement deux millions et demi d’habitants tout en couvrant 56% du territoire national. Cette différence peut s’expliquer par la géographie de la Grèce asiatique, énormément montagneuse, et les nombreuses déportations de populations turciques qui ont eu lieu, réduisant drastiquement la démographie locale pourtant égale voire supérieure à celle de la Grèce quelques années plus tôt. De même, si le pays est très majoritairement peuplé de Grecs, plusieurs minorités ethniques ou religieuses importantes persistent.

Composition ethnique du Royaume de Grèce

Population : 8,64 millions d’habitants
  • Arméniens : 210'000
  • Autres (aroumains, bulgares, latins, etc.) : 200’000
  • Grecs : 7,3 millions
  • Juifs : 220'000
  • Turcs : 736'000 (en cours d’assimilation)

Population par thème

[✔] Βασίλειον τῆς Ἑλλάδος - Royaume de Grèce Unknown

Evolution démographique :
  • 1921 : 5,05 millions d’habitants (+0,75%)
  • 1922 : 5,09 millions d’habitants (+ 0,35%)
  • 1923 : 8,5 millions d’habitants (annexion de l’Anatolie)
  • 1924 : 8,51 millions d’habitants (+0,39%)
  • 1925 : 8,55 millions d’habitants (+ 1,14%)
  • 1926 : 8,64 millions d’habitants (+1,61%)
  • 1927 : 8,78 millions d’habitants (+1,25%)


Économie


Description de l'économie

................Depuis la réalisation de la Grande Idée, l’économie grecque a profondément changé, et trois Grèce tendent à apparaître. D’abord, la Grèce européenne, marquée par une absence notable de ressources naturelles en grandes quantités, à l’exception de lignite en Macédoine, reposant principalement sur une agriculture traditionnelle vivrière, des élevages, et une faible industrie timidement naissante, essentiellement concentrée sur l’armement léger, la construction navale et le texile. Ensuite, la Grèce des grandes villes, essentiellement Athènes, Constantinople, Salonique et Smyrne, les quatre principales villes du pays, dotés de ports modernes concentrant les échanges commerciaux du pays, une industrie assez développée mais un secteur primaire très faible. Enfin, la troisième Grèce est celle d’Asie, mêlant à la fois une agriculture importante basée sur de plus larges exploitations grâce à la faible population et à la redistribution des terres, mais aussi un secteur minier important avec les mines de lignite de Paphlagonie, les carrières de marbre, les mines de manganèse et d’or, et de bien d’autres matières premières. L’industrie s’y développe également plus rapidement que dans la partie européenne.

Finances publiques :

Produit intérieur brut : 19,161 milliards de drachmes
Dette publique : 18 milliards de drachmes (15 milliards au Royaume-Uni, 3 milliards au peuple grec)

Solde budgétaire : + 300 millions de drachmes
Recettes : 3 milliards de drachmes
Dépenses : 2,7 milliards de drachmes
  • Affaires étrangères : 50 millions de drachmes
  • Défense : 500 millions de drachmes
  • Economie : 800 millions de drachmes
  • Intérieur : 400 millions de drachmes
  • Instruction et affaires religieuses : 100 millions de drachmes
  • Justice : 150 millions de drachmes
  • Remboursement de la dette : 500 millions de drachmes
  • Travaux publics : 220 millions de drachmes

Forces armées grecques


................ Fondées en 1822, lors du début de la guerre d’indépendance, les forces armées grecques assurent la défense de la Grèce. Elles bénéficient d’une attention importante de la part des successifs gouvernements, conscients de leur vitalité dans la protection du pays face à ses voisins, mais également dans la réalisation de la Grande Idée.

Armée hellénique

Effectifs : 200'000 soldats actifs, 150'000 réservistes et membres de la Garde nationale

ÉQUIPEMENT :

Marine royale hellénique

ÉQUIPEMENT :

Armée de l’air

ÉQUIPEMENT :


Relations extérieures


................Résolument ancré du côté de l’Entente depuis 1917, la Grèce continue de s’efforcer à maintenir de bonnes relations avec les principales démocraties occidentales, lesquelles constituent un solide soutien aux yeux de Constantinople face aux régimes voisins farouchement hostiles au Royaume. En dehors des pays du pourtour méditerranéen et de la mer Noire, et des Etats-Unis d’Amérique, la Grèce n’entretient toutefois pas de relations poussées avec les autres pays du monde, souvent trop éloignés géographiquement et sans grand intérêt pour Constantinople.

Très bonnes relations : République française, Royaume-Uni
Bonnes relations : Alliés
Relations neutres : Reste du monde
Mauvaises relations : Russie soviétique
Très mauvaises relations : Bulgarie, République socialiste fédérale d’Anatolie

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Dernière édition par Sirda le Dim 10 Oct 2021 - 14:50, édité 3 fois
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Message par Bureau Jeu 8 Juil 2021 - 23:07

Refuser trop long. 
Accepté sa va
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Message par Sirda Dim 11 Juil 2021 - 19:21

Fiche 1919


Royaume de Grèce

« Elefthería í thánatos »

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Informations générales


Informations principales

Nom : Βασίλειον τῆς Ἑλλάδος / Royaume de Grèce
Nombre d'habitants : 5 millions d’habitants
Superficie totale : en attente de la réalisation de la Grande Idée
Religion officielle : Christianisme orthodoxe
Langue officielle : Grec
Capitale : Athènes
Monnaie : Drachme

Description

................Mère de la civilisation européenne, fille d’Alexandre le Grand et de Platon, héritière des Basileus de Constantinople, la Grèce moderne a obtenu son indépendance du joug des cafards ottomans en 1832. Longtemps exigu, le territoire grec n’a depuis eu de cesse de s’accroître, au fil des guerres victorieuses contre l’occupant d’outre-Egée, mais aussi contre ses voisins des Balkans dans la première moitié de la deuxième décennie du XXe siècle. Foncièrement nationaliste, le peuple grec vit désormais dans l’espoir de la réunification des terres irrédentes hellènes, dans le cadre de la Μεγάλη Ιδέα, utilisée par les successifs gouvernements pour masquer tous les problèmes économiques, politiques et sociaux qui ravagent le pays depuis des décennies.


Politique


Caractéristiques politiques

Type de gouvernement : Monarchie constitutionnelle parlementaire monocamérale

Description

................Depuis son indépendance en 1832, et nonobstant certaines crises monarchiques, la Grèce est une monarchie, d’abord absolue, puis constitutionnelle parlementariste. L’instabilité politique du pays est grande, marquée par des coups de force ou des coups d’Etat réguliers, ainsi que par une certaine ingérence des rois dans les affaires du pays. Jusqu’en 1864, la Grèce était dotée d’un Parlement bicamériste, désormais réduit à une seule chambre, celle des députés. Selon les termes de la constitution de 1864, certes amendée à plusieurs reprises, tous les pouvoirs découlent de la nation, le roi n'en étant que le représentant. Néanmoins, le roi conserve le pouvoir de nommer le gouvernement et les ministres, sans qu'il soit précisé si ceux-ci doivent obligatoirement être issus de la majorité parlementaire.


Sa Majesté le Roi des Hellènes

[✔] Βασίλειον τῆς Ἑλλάδος - Royaume de Grèce 363px-King_Alexander_of_Greece

Alexandre Ier


Premier-ministre

[✔] Βασίλειον τῆς Ἑλλάδος - Royaume de Grèce 324px-%CE%95%CE%BB%CE%B5%CF%85%CE%B8%CE%AD%CF%81%CE%B9%CE%BF%CF%82_%CE%92%CE%B5%CE%BD%CE%B9%CE%B6%CE%AD%CE%BB%CE%BF%CF%82

Premier ministre : Elefthérios Venizélos (Parti libéral)


Conseil des Ministres

Premier ministre : Elefthérios Venizélos (Parti libéral)
Vice-président du Conseil des Ministres : Emmanuel Repoulis (Parti libéral)
Ministre des Affaires étrangères : Nikolaos Politis (Parti libéral)
Ministre de la Justice : Ioannis Tsirimokos (Parti libéral)
Ministre de l’Intérieur : Konstantinos Raktivan (Parti libéral)
Ministre de l’Instruction publique et des Affaires religieuses : Dimitrios Digas (Parti libéral)
Ministre des Finances : Miltiadis Negrepontis (Parti libéral)
Ministre de l’Economie nationale : Kostantinos Spyridis (Parti libéral)
Ministre des Transports Publics : Alexandros Papanastasiou (Parti libéral)
Ministre de l’Agriculture et des Domaines publics : Andreas Michalakopoulos (Parti libéral)
Ministre de l’Armée : Eleftherios Venizelos (Parti libéral)
Ministre de la Marine : Pavlos Koundouriotis (Parti libéral)
Ministre de l’Alimentation et de l’Autosuffisance : Panagiotis Vourloumis (Parti libéral)
Ministre de la Santé : Spyridon Simos (Parti libéral)


Chambre des Députés




Parti nationaliste : 256 députés (partisans de Dimítrios Goúnaris)
Parti libéral : 21 députés
Loyalistes d’Epire du Nord : 19 députés
Parti néohellénique : 18 députés (partisans de Dimítrios Rállis)
Indépendants : 11 députés
Parti progressiste : 5 députés (partisans de Nikólaos Dimitrakópoulos)
Parti royaliste : 5 députés (partisans de Íon Dragoúmis)


Économie


Description de l'économie

................Pays où l’on a des idées depuis trois millénaires mais peu de ressources naturelles, la Grèce est un pays économiquement en retard. L’agriculture y est encore profondément traditionnelle, fondée sur de très petites exploitations et pénalisée par la géographie locale. Toutefois, depuis le début des années 1910, à la faveur des guerres à répétition, une industrie légère et lourde est en pleine expansion, basée sur l’armement, la construction navale, et le textile, principalement tournée vers l’approvisionnement en armes, munitions, navires et vêtements des soldats. Quant aux finances publiques, elles sont principalement destinées au financement de la guerre et des frais courants de l’Etat.


Forces armées grecques


................ Fondées en 1822, lors du début de la guerre d’indépendance, les forces armées grecques assurent la défense de la Grèce. Elles bénéficient d’une attention importante de la part des successifs gouvernements, conscients de leur vitalité dans la protection du pays face à ses voisins, mais également dans la réalisation de la Grande Idée.

Armée hellénique

Effectifs : 125'000 soldats actifs, 140'000 réservistes et membres de la Garde nationale

ÉQUIPEMENT :

Marine royale hellénique

ÉQUIPEMENT :

Armée de l’air

ÉQUIPEMENT :


Relations extérieures


................Grâce à son emprise territoriale sur la planète, le Royaume-Uni est l’une des principales puissances diplomatiques – sinon la première – en ce début de XXème siècle. Depuis des décennies, Londres a noué de solides liens avec de nombreux pays, tandis que ses relations avec d’autres changent en fonction des intérêts britanniques.

Très bonnes relations : République française, Royaume-Uni
Bonnes relations : Alliés
Relations neutres : Reste du monde
Mauvaises relations :
Très mauvaises relations : Bulgarie, Empire ottoman

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Dernière édition par Sirda le Ven 27 Aoû 2021 - 14:43, édité 1 fois
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Message par Sirda Dim 11 Juil 2021 - 19:22


Βασίλειον τῆς Ἑλλάδος / Royaume de Grèce

« Elefthería í thánatos »

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Affaires ioniennes


................Depuis le 15 mai dernier, la Grèce a retrouvé une partie de sa grandeur d’antan. A la suite de manœuvres anglo-américaines visant à limiter l’expansion italienne en Asie mineure, plusieurs milliers de fiers soldats grecs avaient débarqué à Smyrne, grande métropole hellène d’outre-Egée, avant de récupérer la Ionie dans son entièreté les semaines suivantes, patrie de Homère qui rayonna pendant des siècles grâce à ses multiples cités dont la sublime Ephèse. Si les Alliés ont d’emblée refusé que le territoire soit formellement annexé au Royaume de Grèce, Athènes dirige toutefois de facto la région, officiellement dans le cadre d’une administration temporaire destinée à gérer les affaires courantes de la zone et protéger la minorité grecque y vivant le temps que le destin de l’Empire ottoman soit scellé par les vainqueurs de la Grande Guerre. A Athènes, si Apollon a raison de chanter « Ma liberté ! », Eleftherios Venizelos a tout autant raison de clamer « Notre unité ! ». En effet, l’objectif du Gouvernement de Sa Majesté est clair : la réunification des territoires hellènes, dans le cadre de la Grande Idée, et dont l’Ionie est la première étape. Cependant, conscient que la position actuelle des Alliés, l’exécutif grec ne saurait s’engager dans une aventure trop cavalière et solitaire, au risque de se mettre à dos ses partenaires, eux qui sont essentiels pour parvenir à la réunification hellène. D’autant plus que la position grecque est délicate : l’ancien roi déchu Constantin Ier avait maintenu le pays dans une stricte neutralité plus que douteuse, et la Grèce ne doit son salut qu’à son Premier ministre.

................Délicate, la situation l’est également en Ionie libérée. Effectivement, dès le débarquement des forces grecques, de nombreuses exactions ont été commises à travers la région, qui compte d’ores et déjà plusieurs centaines de Turcs lynchés et massacrés par les soldats et la foule grecque, contre une centaine d’hellènes tués. Si la population hellène, ainsi que les minorités chrétiennes arméniennes et latines, a accueilli avec ferveur l’arrivée des soldats de Sa Majesté, les autochtones mahométans de souche turcique voient d’un œil bien moins frétillant ces troupes. Certes vaincus, les populations musulmanes ont toutefois un argument de poids : leur majorité démographique. Effectivement, selon un récent recensement, sur près de 1,7 millions d’habitants, les Turcs représentaient près d’un million d’entre eux, contre un peu plus de six cent mille Grecs, dix-sept mille Arméniens, vingt-cinq mille Juifs et une soixantaine de milliers d’européens et d’autres nationalités. Les villes sont certes acquises à la cause grecque ; l’arrière-pays, lui, y est bien plus hostile. Aussi, le Gouvernement a dépêché sur place, en guise de Haut-Commissaire, Aristide Stergiadis, ancien gouverneur d’Epire où il eût à apaiser les tensions entre chrétiens et musulmans, ainsi que spécialiste du droit ottoman. Notamment épaulé par le très influent métropolite Chrysostome Kalafatis, il a reçu la lourde tâche de pacifier les relations entre les différentes communautés ethniques et religieuses de la Zone de Smyrne, tout en rétablissant l’ordre public et, insidieusement, en affirmant l’autorité grecque dans la région.

................Pour cela, Aristide Stergiadis met au point une politique ambitieuse. D’abord, et progressivement, l’ensemble des hauts fonctionnaires musulmans sont évincés de leurs charges pour être remplacés majoritairement par des chrétiens, avant tout Grecs, mais également Arméniens, Latins, ainsi que par quelques Juifs. Les fonctionnaires de base sont eux aussi touchés par cette épuration progressive mais dans des proportions moindres, l’objectif étant d’assurer la mainmise administrative de la région tout en intégrant les autres minorités chrétiennes et juives dans le processus pour s’assurer leur adhésion à la présence hellène. Ensuite, le Haut-Commissaire durcit la répression des troubles à l’ordre public par la présence de près de trente mille militaires à travers toute la région et l’institution de cours martiales pour réprimer automatiquement les éventuels débordements des soldats à l’égard des autochtones, mais également pour connaître des questions pénales. Parallèlement, des tribunaux spéciaux uniques sont constitués afin de connaître des litiges civils, lesquels sont constitués pour moitié de grecs et pour autre moitié de membres des autres communautés religieuses. Enfin, d’un point de vue économique et financer, la Haute Commission s’efforce de préserver autant que possible les intérêts économiques des différentes minorités chrétiennes et juives, ainsi que celles des puissances européennes alliées, quitte à ce que ce soit au détriment des Turcs, que l’on souhaite, de toute manière, voir partir le plus rapidement et le plus loin possible.


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Message par Sirda Sam 17 Juil 2021 - 16:52


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Affaires thraces


................Avec la signature du traité de Neuilly-sur-Seine en novembre dernier, la Grèce a obtenu une expansion territoriale non-négligeable par l’acquisition de la Thrace occidentale bulgare – du moins une partie. Sitôt la région officiellement annexée à Athènes que, déjà, le roi Alexandre Ier s’est rendu sur place afin de visiter plusieurs villes, notamment celle de Dedeağaç, officiellement rebaptisée pour l’occasion Alexandroúpoli en l’honneur du Roi des Hellènes, accalmé partout sur son passage par les populations juives et orthodoxe, moins par les musulmanes. Le Premier ministre Eleftherios Venizelos jouit lui aussi d’un gain de popularité à la suite de cette première victoire diplomatique pour la Grèce, qui entame lentement mais surement la réalisation de la Grande Idée qui lui tient tant à cœur. D’ores et déjà, et pour affirmer le contrôle grec de la région, diverses mesures ont été prises pour créer des préfectures, ouvrir des écoles, installer une nouvelle administration et planter les drapeaux grecs partout besoin s’en fait ressentir, afin d’ancrer durablement la présence hellène sur ce nouveau territoire-clef pour la suite, puisqu’il est une porte d’accès à la Thrace orientale et, au-delà, à Constantinople. De même, le Gouvernement n’a pas chômé : conformément audit traité susmentionné, les premiers échanges de population ont été effectués, avec l’expulsion des populations bulgares vivant sur le territoire, et leur remplacement par des réfugiés grecs de Bulgarie qui récupèrent souvent les propriétés des expulsés, le tout afin de renverser la tendance démographique puisque la région est peuplée par de multiples communautés, faisant que les Grecs n’y sont pas nécessairement majoritaires, ce qui devrait toutefois devenir le cas à terme avec le rapatriement des compatriotes venant Bulgarie. L’armée et la police ont répertorié quelques lynchages de Turcs, sans que cela n’émeuve personne ici.


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Message par Sirda Mer 21 Juil 2021 - 0:59


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Affaires intérieures


................A Athènes, la nouvelle de la signature – mais pas de la ratification – du Traité de Sèvres a été accueillie de manière mitigée. D’un côté, la population manifeste sa joie de voir des territoires grandement peuplés de Grecs passer sous le contrôle de la Grèce, notamment l’Ionie et la Thrace occidentale, où un peu moins d’un million de compatriotes vivait jusqu’alors sous le joug de la Sublime Porte. Mais, d’un autre côté, et sous l’impulsion des monarchistes hostiles au Premier ministre, une partie de la population dénonce aussi un traité honteux dans lequel le Dodécanèse reste italien, les détroits et les zones limitrophes sous administration internationale et, – pire ! – Constantinople reste ottomane. On parle sans hésiter d’une véritable capitulation de Elefthérios Venizélos face aux Alliés, lequel ne manque pas de faire remarquer que ces gains ont été obtenus grâce à la participation tardive du Royaume à la Grande Guerre, ce à quoi lesdits monarchistes étaient fermement opposés, dans la droite ligne de l’ancien roi Constantin I. Le sujet risque de peser lourd dans les élections législatives de novembre prochain, dans quatre mois, que ses opposants entendent bien largement gagner pour reprendre le contrôle du pays. Mais la chose risque d’être difficile pour eux, car outre-Egée, les six ou sept cent mille Grecs considèrent cet homme comme leur libérateur, maintenant que le mandat grec sur l’Ionie a été transformé en une souveraineté pleine et entière dans la région, et qu’ils peuvent participer aux élections grecques ; et ce même phénomène se retrouve également en Thrace.

................En attendant que les élections se tiennent, Elefthérios Venizélos entend bien montrer sa détermination à unifier véritablement la nation hellène en ses terres. Ainsi, dans les territoires nouvellement annexés que sont l’Epire du Nord, l’Ionie et la Thrace, l’administration grecque est établie, avec le découpage des territoires en différentes préfectures, la désignation de responsables politiques, l’élection de dirigeants locaux, l’implantation des services publics traditionnels, la restauration de l’Eglise orthodoxe en ses possessions et ses pouvoirs, etc. Naturellement, la nationalité grecque est donnée à quiconque correspond aux critères, à savoir être d’ascendance grecque, se reconnaître comme tel, et éventuellement parler le grec. Quant aux autres, ils deviennent apatrides. Une véritable politique d’hellénisation des territoires est entreprise. Cela passe naturellement par le changement des noms des villes et des villages. Mais surtout, par l’école, publique comme privée orthodoxe, qui devient le cœur de l’assimilation, obligatoirement grecque. Dernière mesure majeure, et non des moindres, à destination des Albanais, Arabes et Turcs : le choix entre rester en Grèce ou quitter le pays. Ceux qui veulent peuvent devenir grecs, à condition de prendre un patronyme local, d’adopter la langue, les us et les coutumes, et d’abjurer leur foi hérétique. Evidemment, l’acquisition de la nationalité ne sera pas automatique et nécessitera des contrôles poussés par l’administration pendant trois ans avant de pouvoir prétendre à une éventuelle acquisition de la nationalité, incertaine.

................Parallèlement à cette politique d’assimilation forcée, qu’un cinquième de la population indigène semble prête à subir et qui se traduit parfois de manière violente par des lynchages publics de turcs forcés de se convertir, le Gouvernement met également en œuvre les clauses du Traité de Sèvres relatives aux échanges de population. Ou plutôt, s’agissant du point de vue d’Athènes, de l’expulsion des nuisibles qui peuplent l’Epire et l’Ionie. D’ores et déjà, des charters sont mis en place par l’armée, tandis que des familles entières sont raflées et contraintes d’entamer une marche vers la Turquie, souvent mortelle, sous les coups de crosses des soldats du Roi des Hellènes. Sans parler des massacres locaux, à cause de quelques terroristes turcs s’opposant à leur expulsion. On ne s’attend pas à ce que beaucoup de Turcs arrivent en vie dans leur pays, et cela indiffère Athènes. Pas moins de 70'000 à 80'000 Albanais et/ou musulmans d’Epire du Nord, 290'000 Turcs et/ou musulmans de Thrace et 800'000 Turcs et/ou musulmans d’Ionie vont dégager. Toutes ces personnes sont naturellement expulsées sans leurs biens, qui sont automatiquement nationalisés, et dont leur propriété est donnée aux futurs réfugiés grecs, mais aussi en dédommagement pour des préjudices subis par des grecs. En Ionie, et plus particulièrement dans l’arrière-pays, le Gouvernement applique une concentration des domaines agricoles pour améliorer leur rentabilité et leur productivité, et les donner là-aussi à des Grecs. L’objectif étant de pleinement exploiter économiquement cette région assez prospère.



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Message par Sirda Dim 25 Juil 2021 - 12:54


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Affaires intérieures


................Drame au domaine de Tatoï. Alors qu’ils se promenaient dans l’immensité de ses jardins, le roi Alexandre Ier et sa compagne Aspasía Mános ont été victime d’une agression par un singe domestique, qui s’en était au préalable pris au berger allemand de la non-reine. Tentant de les séparer, celle-ci fut mordue profondément à la jambe et dans la région de l’estomac, tandis que le roi a échappé de peu à la morsure du primate grâce à l’intervention rapide des domestiques qui chassèrent les macaques. Si la plaie de la non-reine fut nettoyée et pansée, elle ne fut pas cautérisée, ce qui entraîna une septicémie après infection de la plaie. Du fait de sa grossesse, nul n’osa suggérer l’amputation de la jambe, pourtant infectée, qui aurait peut-être pu sauver sa vie, et aussi Aspasia succomba quelques jours plus tard. La mort de sa femme, jamais reconnue comme telle par le reste de la famille royale, est un véritable choc pour le roi. Icelui ne pouvait compter que sur elle pour le soutenir dans ses devoirs qu’il peine souvent à accomplir, songeant régulièrement à l’abdication. Après un enterrement digne d’une reine, et avec la compassion du peuple, Alexandre Ier s’est retiré dans son palais et semble désormais sombrer dans une profonde dépression, lui qui est plus que jamais isolé puisque toute sa famille ou presque est encore en exil. Plus que jamais, la monarchie semble fragilisée, elle qui avait déjà été affaiblie par l’abdication de Constantin Ier sous la pression des Alliés et de l’actuel Premier ministre, qui sort renforcé politiquement de ce triste évènement.

................Un renforcement politique qui est tombé à point, au demeurant. Parvenant à afficher sa compassion avec le monarque lors des funérailles, et fort de ses récents succès à Sèvres et en Asie mineure, le Premier ministre Eleftherios Venizelos est parti confiant pour mener la campagne des législatives de novembre 1920, malgré l’union de l’opposition menée par l’ancien Premier ministre Dimitrios Gounaris. A la suite de la campagne, interrompue par le décès de la non-reine des Hellènes, Venizelos a misé l’essentiel de sa victoire sur le vote des nouveaux grecs d’Epire, d’Ionie et de Thrace, chouchoutés par l’homme fort du pays qui n’a cessé de leur rappeler qu’ils étaient désormais des citoyens grecs à part entière grâce à sa détermination. Naturellement, il a également vanté les réussites de sa diplomatie, masquant quelques échecs notamment sur le Dodécanèse malgré les insistances de l’opposition à ce sujet, et sans grande surprise, le Parti libéral a obtenu près de 62% des suffrages et 248 sièges sur les 370, soit une très large majorité qui lui assure un confort politique conséquent. Avec sérénité, le Premier ministre entend donc poursuivre la réalisation de la Grande Idée, notamment en continuant les campagnes militaires en Anatolie pour asseoir la domination grecque sur la région à l’encontre du mouvement nationaliste turc, avec comme ultime objectif : Constantinople grecque. Encore faut-il, pour cela, parvenir à convaincre les Alliés qui continuent de contrôler la ville qui, nominalement, relève toujours de l’Empire ottoman.


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Message par Sirda Ven 30 Juil 2021 - 15:16


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Affaires intérieures


................A Athènes, Eleftherios Venizelos jubile – sobrement. Déjà largement victorieux aux élections législatives de novembre dernier, le président du Conseil apparaît clairement aux yeux de la Nation hellène comme le Patéras tis Megális Idéas, le Père de la Grande Idée. Depuis son entrée en politique, on ne compte plus les kilomètres carrés rattachés au Royaume grâce à son action, et les dernières victoires en Asie mineure renforcent encore plus sa stature de quasi-Père de la Nation. A la manière des Antiques, certains de ses admirateurs n’hésitent pas à lui adjoindre comme un surnom de règne, celui de ho Mégas ou de Sôter, le Grand ou le Libérateur. Certes, la situation paraît des plus favorables à l’armée grecque : du sel a été jeté sur les cendres d’Ankara, l’essentiel des populations grecques de la région est désormais protégé par l’armée, la moitié – ou presque – du territoire turc est sous contrôle du Royaume. Cela paraît beau, c’est certainement beau, mais c’est probablement trop beau pour continuer. Et un problème de taille persiste : Constantinople est toujours occupée par les Anglais, les Français et les Italiens, alors qu’elle est la clef de la Grande Idée, tandis que la région de la mer de Marmara relève juridiquement de leur autorité, même si matériellement, la Grèce contrôle totalement la région et l’administre dans les faits, tout en veillant à ne brusquer aucun Allié à ce sujet. Ce sont là deux épines juridiques dans le pied du Gouvernement de Sa Majesté, qui espère jouer de ses éclatantes victoires en Anatolie pour légitimer ses revendications en Asie mineure.

................En outre, si l’armée grecque est victorieuse, cela tient davantage au manque de professionnalisme des troupes turques qu’elle a jusqu’ici affronté, et l’état-major en est conscient. La partie la plus facile de la campagne est désormais achevée, et la Grèce s’apprête à rentrer dans le dur du conflit, ce qui nécessite de s’y préparer sur tous les plans. Aussi, le Gouvernement s’active : une immense campagne de propagande est instituée à travers le pays, grâce aux journaux et à l’Eglise, pour appeler les Grecs d’Europe et d’Asie mineure à se mobiliser en faveur de la Nation victorieuse, à grand renforts d’articles et de photos valorisant la bravoure grecque, tout en faisant référence à de glorieuses époques antiques. En outre, la guerre coûtant des sommes considérables, des bons de guerre sont émis pour la financer, de même que des ventes des immeubles et meubles récupérés par l’expulsion de populations turques en Asie mineure. De surcroît, une grande campagne de recrutement est mise en place pour inciter les Grecs, notamment ceux récemment libérés du joug ottoman ou turc, à s’engager dans la Garde nationale ou la réserve, voire directement dans les armées, afin de participer à leur propre défense et à la libération totale de la région de la menace ennemie, l’objectif étant de pouvoir compter sur suffisamment de réserves militaires pour tenir dans la durée au besoin. L’état-major table sur le recrutement de près de 50'000 nouveaux soldats d’ici la fin de l’année, bien qu’on espère en lever 100'000 – ce qui est plus que probablement très illusoire.

................En Asie mineure, le contrôle des territoires récemment conquis se met progressivement en place. S’agissant de Trébizonde, le ministre des Affaires étrangères Nikolaos Politis a fait secrètement savoir à l’Arménie et à la République française, garante de Sèvres, que la région serait effectivement cédée à Erevan une fois les conflits terminés et si l’Arménie survit aux menaces russo-turques qui pèsent sur elle ; tandis que d’ores et déjà, des navires civils réquisitionnés sont chargés d’évacuer une partie de la population grecque, biens inclus. Dans le reste des territoires – à l’exception de la région de la mer de Marmara –, la même politique que celle appliquée en Epire, en Ionie ou en Thrace est mise en œuvre. Les déportations massives de turcs sont lancées, en direction des territoires encore contrôlés par la Turquie, et elles concernent près de 2,5 millions de personnes qui sont ainsi forcées de quitter leur maison et de marcher, sans être nourries, à travers les montages ou les déserts d’Asie mineure, souvent dans l’objectif de les y faire mourir plutôt que de leur faire atteindre bonne destination ; le tout sous la surveillance attentive des réservistes et gardes grecs. Les scènes de lynchages de musulmans se multiplient dans de nombreuses villes, de même que le pillage de leurs commerces ou des humiliations publiques, sans que cela ne semble choquer outre mesure le Gouvernement. Quelques voix en interne s’élèvent assurément à l’encontre de ces méthodes, mais elles sont au mieux ignorées, au pire réduites au silence. L’objectif ? Le grand remplacement.


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Message par Sirda Dim 1 Aoû 2021 - 16:13


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Affaires intérieures


................La signature de l’armistice d’Ankara offre un certain répit au Gouvernement de Sa Majesté le Roi des Hellènes – que l’on espère long, mais que l’on redoute de courte durée. A Athènes, la nouvelle a surpris nombre de politiques, provoquant l’ire des monarchistes accusant Venizélos de capituler à la première contrariété militaire – à savoir la défaite grecque lors de la seconde bataille d’Ankara. Certes, ce flagrant échec est l’une des raisons de la volonté d’un cessez-le-feu côté grec, parce que malgré le professionnalisme et l’expérience des forces grecques, celles-ci se battent en territoire ennemi, et nombre de leurs lignes de ravitaillement ont été coupées par des actions criminelles des milices vengeresses turques. Largement victorieuse dans l’essentiel de ses affrontements, l’armée grecque n’en reste pas moins affaiblie par l’étendue du territoire qu’elle contrôle, et par la forte présence de populations cafardes. De surcroît, jusqu’ici, les Grecs affrontaient des miliciens turcs : désormais, avec l’arrivée de l’armée professionnelle turque, les combats semblent plus ardus, et laisser d’autres pays se charger d’affaiblir les armées turques avant de reprendre potentiellement l’offensive semble plus opportun au président du Conseil plutôt que de risquer une défaite totale et la perte des territoires conquis – ce qui vaut à prendre le risque d’une victoire turque ailleurs et son renforcement avant la reprise des combats, qui, on en est persuadé à Athènes, aura lieu tôt ou tard. Fondamentalement, cet armistice est du temps de gagné pour mieux se préparer à la prochaine guerre.

................En Asie mineure, l’état-major grec prend les choses en main. Les actions criminelles commises par les milices vengeresses dans de nombreux territoires ont profondément affaibli les forces armées grecques, et icelles, massivement déployées dans la région, ont entrepris une traque sans merci des miliciens considérés comme des terroristes par les autorités grecques. Le vaste déploiement des soldats a permis de lutter efficacement* contre ces individus, qui, s’ils étaient entre 15 et 20'000 selon les estimations avant le lancement de l’opération Eiríni, ne semblent désormais plus être que quelques centaines encore en état de se battre, le mouvement semblant grandement amputé avec la mort – soit dans les combats, soit après condamnation expéditive par un tribunal militaire – de l’essentiel de ses effectifs. La victoire contre ces milices vengeresses permet ainsi à la Grèce de reprendre durablement pied dans la région, et de sécuriser ses territoires occupés tout en rétablissant les lignes de ravitaillement, tandis que la réparation des infrastructures endommagées est ordonnée pour permettre une reprise des communications le plus rapidement possible afin que tout soit opérationnel le jour où les combats reprendront officiellement entre la Grèce et la Turquie. En outre, le Lieutenant-Général Dimitrios Ioannou, réputé pour être un expert en fortification, est chargé d’en établir le long de la nouvelle frontière temporaire gréco-turque afin de pouvoir repousser une éventuelle nouvelle offensive, notamment dans les provinces limitrophes d’Ankara dont l’intérêt stratégique est conséquent.

................Parallèlement à l’opération Eiríni, les déportations et massacres de turcs se poursuivent. Dès la signature de Sèvres en 1920, près de 700'000 turcs avaient été déportés depuis la Thrace et l’Ionie vers les territoires relevant du défunt Empire ottoman, une marche funeste lors de laquelle près de 300'000 d’entre eux avaient perdus la vie. Ces méthodes, reproduites depuis sur l’ensemble des territoires occupés dont l’épuration des millions de turcs qui y vivent est la priorité absolue du gouvernement, font leurs preuves autant qu’elles sont effroyables. En outre, lors de ladite opération, de très nombreuses exactions ont-elles aussi été commises à l’encontre des populations turques dans les régions concernées, près de 67'000 turcs massacrés en l’espace d’un mois. Depuis près d’un an de déportations et d’intenses combats entre la Grèce et la Turquie, on dénombre environ 500'000 civils turcs massacrés dans les différentes régions sous contrôle hellène. Les chiffres ont de quoi choquer, c’est le cas, mais le Gouvernement s’en défend : les Turcs en feraient de même s’ils en avaient l’occasion, et les cafards semblent meilleurs parasites que marcheurs. Et, si les échanges de population ont désormais cessé, le Gouvernement grec entend poursuivre cette politique d’expulsion des Turcs, ou du moins de déportations forcées, pour réduire leur part démographique, alors que près de 2 millions de Turcs ont été déportés/expulsés/ont fui vers la Turquie, sur les quelques 5 millions sous juridiction grecque – 4,5 millions en comptant les morts.


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Message par Sirda Dim 15 Aoû 2021 - 15:34


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Affaires étrangères


................A la suite de la signature de l’armistice entre le Royaume de Grèce et la République de Turquie, la situation en Anatolie semble se stabiliser. Certes, Athènes ne détient pas juridiquement les territoires d’Asie mineure, mais elle en a la possession matérielle et exerce dessus ses prérogatives étatiques et régaliennes, faisant dire à d’aucuns que ces terres sont désormais définitivement grecques. C’est une belle revanche des Hellènes face au Traité de Sèvres, signé mais jamais ratifié par le Gouvernement de Sa Majesté, qui n’accordait que de maigres gains territoriaux aux yeux des plus farouches partisans de la Grande Idée, l’Ionie et la Thrace. Désormais, la Grèce s’étend jusqu’au Pont et domine les détroits du Bosphore et des Dardanelles, un véritable succès pour le président du Conseil Elefthérios Venizélos qui entend désormais conclure la réalisation de son projet en essayant d’obtenir le joyau du monde hellénistique : Constantinople. Ainsi, le ministre des Affaires étrangères Nikolaos Politis a fait savoir à ses homologues de la République française, du Royaume d’Italie et du Royaume-Uni que la Grèce souhaitait revoir le Traité de Sèvres afin d’acter la possession grecque des territoires concernés, ainsi qu’enfin pouvoir récupérer Constantinople, actuellement sous administration des trois pays, qui revient légitimement à Athènes selon le Gouvernement. Le diplomate grec l’assure : les garanties de libre accès aux deux détroits aux puissances étrangères, en temps de guerre comme en temps de paix, seront maintenues et reconnues par le Royaume de Grèce.


Affaires intérieures


................En ce mois de mai 1922, près de deux ans après le lancement de la glorieuse grande offensive grecque contre les troupes révolutionnaires turques, l’heure est au bilan. Outre les victoires militaires hellènes, à peine assombries par la défaite de la seconde bataille d’Ankara, la pacification des territoires est un franc succès grâce aux déportations massives de Turcs et à l’opération Eiríni lors de laquelle les milices vengeresses turques furent quasi-intégralement annihilées. De même, les fortifications entreprises par le Lieutenant-Général Dimitrios Ioannou, le Vauban grec, sont sur le point d’être enfin achevées, et si leur coût pour les finances publiques est important, à Athènes, on ne regrette pas cette dépense destinée à définitivement sécuriser les territoires conquis en Asie mineure. Sur le plan démographique, les actions menées par le Gouvernement ont enfin porté leurs fruits. Dans les régions grecques bordant la mer Egée, la mer de Marmara et en Paphlagonie, les populations turques ont définitivement été expulsées, à l’exception de 500'000 personnes ayant préféré d’assimiler à la Grèce, conformément à la politique de Venizélos. Pour le reste, les populations ont donc été déportées soit vers la Turquie, soit vers la région du Pont. Le Pont, pour sa part, a totalement été vidé de ses populations grecques, partant avec biens et meubles, à destination des régions susmentionnées : si les Grecs y vivaient depuis près de trois millénaires, ces territoires sont à terme intenables et le Gouvernement préfère rapatrier ces concitoyens dans les régions plus proches pour y renforcer la présence grecque.

................Tous ces déplacements de population ayant été enfin achevés, le ministère de l’Intérieur, sous l’égide de son ministre Konstantinos Raktivan, a ainsi procédé à un recensement sur l’ensemble du pays et des territoires occupés afin de connaître le plus précisément possible les populations y vivant. Seule la région du Pont a été exclue de ce recensement, preuve s’il en fallait du peu d’intérêt qu’Athènes lui porte, sinon comme monnaie d’échange avec les Alliés ou la Turquie au besoin lors de futures négociations. Ainsi, selon ce recensement national, outre les quelques 5 millions de Grecs résidant au sein des frontières de 1919 du Royaume, ce ne sont pas moins d’un million et demi de Grecs supplémentaires qui vivent désormais dans les provinces anatoliennes et de Thrace, 500'000 Turcs en cours d’hellénisation, une bonne centaine de milliers d’Arméniens, 70'000 autres (latins, russes, etc)., et 40'000 Juifs, portant ainsi la population totale de la Grèce à près de 7,2 millions de personnes, dont 6,5 millions de Grecs. L’annexion de Constantinople permettrait assurément d’accroître plus encore cette population, de même que la volonté gouvernementale de rapatrier une majeure partie des Grecs vivant en Union Soviétique et aux Etats-Unis d’Amérique. Plus que jamais, la Grèce est forte, mais des territoires hellènes lui manquent encore : Chypre et le Dodécanèse. Sans compter les quelques dizaines ou centaines de milliers de Grecs vivant en Cilicie, au Liban, dans le mandat italien d’Anatolie ou en Syrie, et qu’Athènes aimerait voir rentrer un jour au pays.


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Message par Sirda Lun 23 Aoû 2021 - 1:33


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Affaires intérieures


................En ce mois de janvier 1923, une étrange sensation s’empare de la Grèce toute entière. La guerre gréco-turque, qui avait vu l’armée grecque pousser jusqu’au Caucase dans un premier temps avant de s’interrompre par un armistice rompu par Athènes en profitant de la débâcle turque à Antalya, a repris quelques semaines le temps d’offrir aux troupes de Sa Majesté une nouvelle victoire éclatante sur Kemal à Erzurum, avant de connaître un camouflet soviétique à Trébizonde, forçant à nouveau le Premier ministre à conclure un armistice, cette fois avec Moscou. Aussitôt signé, l’accord fut mis en œuvre : les troupes grecques, partant avec des vivres depuis Erzurum, se sont rendues à Trébizonde où mouillait la flotte grecque, afin de rapatrier les dizaines de milliers de soldats de la région vers Samsun et Sinople. Dans le Pont, plusieurs provinces ont dû être cédées : l’administration fait les bagages, tandis que les rares grecs encore sur place profitent du rapatriement général pour s’en aller aussi. Un goût amer s’empare de ces personnes, même si le Pont n’avait jamais été véritablement un objectif du Gouvernement, qui l’avait davantage vu comme une variable d’ajustement plutôt que comme un objectif militaire majeur. Les armes semblent potentiellement se taire pour l’instant, bien qu’en Ionie ou encore à Ankara, les troupes grecques se tiennent prêtes à une nouvelle offensive turque, tout comme à Samsun et Sinople face aux soviétiques. La situation apparaît comme étant des plus confuses pour Athènes, alors que l’Asie mineure a totalement implosé en l’espace de quelques semaines.


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Message par Sirda Mer 25 Aoû 2021 - 18:58


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................A la suite de la signature et de la ratification du Traité de Constantinople – et en dépit de l’obstruction italienne, tout simplement ignorée par Athènes –, des scènes d’euphories et de liesses collectives ont éclaté dans tous les territoires, si ce n’est toutes les communes, du Royaume. Les cris et les larmes de joie d’une nation tout entière, retrouvant enfin sa souveraineté et sa grandeur d’antan, et ses terres irrédentes occupées pendant des siècles par les Ottomans puis les Turcs. Certes, des terres manquent encore, on le sait, elles sont dans les esprits de chacun, mais en ce jour, elles semblent tout à fait insignifiantes. En ce 25 mars, un jour déjà férié puisque célébrant le début de la guerre d’indépendance grecque en 1821, la commémoration traditionnelle prend un tout autre sens : c’est désormais la fête de l’indépendance et de la réunification du pays. Enfin, le peuple grec peut espérer souffler et reprendre sa vie normale, après six longues années de guerres et de combats ayant saigné économiquement, financièrement et humainement le Royaume. Le souvenir des coups d’Etat, de la crise politique de la dernière décennie, ou encore du Grand Schisme paraît désormais bien lointain, tandis que le peuple tout entier, au-delà de ses différends politiques – hélas nombreux – ne fait plus qu’un pour célébrer cette victoire que l’on espère définitive sur la vile Turquie. A Athènes, le Premier ministre a été acclamé par la foule, de même que le ministre des Affaires étrangères rentrant de Constantinople. Leur remontée triomphante en voiture jusqu’à l’Assemblée s’est faite sous les cris de « Sôter ! », sauveurs.

................Pour autant, Elefthérios Venizélos n’est pas aussi enthousiaste que la foule athénienne venue l’ovationner. Le Traité de Constantinople est assurément une victoire majeure pour la Grèce, plus encore que l’Armistice d’Ankara deux ans auparavant. Certes, la Seconde Rome a été reprise sans encombre : les troupes britanniques, françaises et italiennes – dont le retrait devrait être imminent et facilité par le Gouvernement au besoin – ont laissé les dix mille soldats grecs prendre matériellement possession de la ville et de la région, eux aussi sous les acclamations des populations grecques. Mais si Rome a laissé Athènes reprendre Constantinople sans heurt, certainement du fait de la faiblesse numérique de ses troupes sur place, à peine quatre milliers de soldats, l’affaire s’annonce comme bien plus compliquée en Carie. La délégation italienne lors de la conférence l’a clairement fait savoir : il n’était pas question pour le Royaume d’Italie d’abandonner le mandat reçu à Sèvres. En Anatolie, l’armée grecque a d’ores et déjà pris possession des territoires turcs lui revenant de droit, évacuant les autres – Ankara et les dernières provinces pontiques. Ne reste donc que la Carie, autour de laquelle s’amassent des milliers de soldats hellènes, tandis que la flotte grecque se déploie aux alentours du Dodécanèse et de la région. La position du Gouvernement est ferme : l’affrontement doit être évité par tous les moyens face à l’Italie, mais la Carie doit être récupérée, quoi qu’il en coûte. On prie Dieu pour que les troupes italiennes sur place soient plus conciliantes que leurs dirigeants.


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Message par Sirda Jeu 26 Aoû 2021 - 0:18


Βασίλειον τῆς Ἑλλάδος / Royaume de Grèce

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Affaires politiques


................Après la réalisation de la Megáli Idéa dans des proportions quasi-inespérées par le Gouvernement de Sa Majesté – et bien que Chypre et le Dodécanèse manquent toujours –, le Premier ministre Elefthérios Venizélos, en accord avec les principaux partis politiques hellènes dont le Parti populaire, son principal opposant monarchique, a proposé à la Nation grecque par voie référendaire une très ambitieuse réforme constitutionnelle majeure, destinée à « faire entrer le Royaume des Hellènes dans la modernité » par l’instauration d’une véritable monarchie constitutionnelle parlementaire similaire au régime britannique, à la suite d’un compromis entre les monarchistes et les républicains, tout en prenant compte de l’étendue géographique et les disparités qu’elle peut provoquer entre les différentes régions. La solution ce second problème a été trouvée en s’inspirant des réformes yougoslaves visant à instituer une fédération : si les problèmes ethniques du royaume voisin ne se rencontrent pas en Grèce, ce modèle de régime politique permet toutefois de mieux concentrer l’action politique au plus près, tout en renforçant la démocratie aux yeux du Premier ministre. Cette fédéralisation de la Grèce n’est pas non plus sans raviver une certaine flamme nostalgique parfois présente dans les esprits, celle des thèmes byzantins – qui ne jouissaient certes pas d’autant de prérogatives –, dans l’optique d’alimenter un peu plus encore l’esprit nationaliste hellène. Sans surprise, le référendum a été approuvé par plus de 85% des voix, presque tous les partis la soutenant.

Carte des thèmes:

................Cette nouvelle constitution modifie en profondeur le fonctionnement de l’Etat. Placée naturellement sous les auspices de la « Sainte, consubstantielle et indivisible Trinité » et réaffirmant la place de l’Eglise orthodoxe au sein de l’Etat, qui se voit à nouveau garantir la pleine et entière possession de ses biens mobiliers et immobiliers, la Charte constitutionnelle du 4 avril prévoit de nombreux changements comme suit :
  • La souveraineté est partagée entre d’une part le Roi et d’autre part la Nation, qui l’exercent concurremment.
  • La capitale est fixée à Constantinople, dont une région fédérale est constituée autour et sous la direction du Gouvernement.
  • Les Hellènes vivant à l’étranger, pouvant prouver une ascendance hellène et une maîtrise de la langue grecque, peuvent obtenir la nationalité grecque et prendre part aux votes.
  • Les pouvoirs du Roi sont juridiquement identiques à ceux d’avant, mais sont matériellement limités par de nombreuses restrictions.
  • Le Roi peut créer des titres de noblesse, qui doivent être approuvés par le Gouvernement. Ces titres ne doivent octroyer aucun privilège autre que d’étiquette et protocolaire.
  • Le Roi doit désormais sanctionner et de promulguer les lois sous 15 jours après leur adoption ou les déferrer devant le Conseil d’Etat hellénique en cas de doute sur leur constitutionnalité, ledit Conseil étant chargé du contrôle de constitutionnalité des traités, des lois et des actes réglementaires. Ainsi, le Roi perd son droit de veto qu’il possédait avant.
  • Le Roi possède toujours le pouvoir de déclarer la guerre, mais il est obligé de le faire si le Sénat vote la déclaration de guerre.
  • La famille royale se voit attribuer un domaine de la couronne, constitué des châteaux, palais et autres dépendances (maisons, champs, bâtiments loués, etc.) duquel elle tire des revenus pour assurer sa subsistance, et ce domaine est inaliénable sauf accord du Parlement. Une liste civile peut exceptionnellement être accordée, et les frais engagés par la famille dans le cadre de ses fonctions officielles sont remboursés par l’Etat.
  • Le Roi nomme toujours le Président du Conseil et les ministres – sur proposition du Président.
  • Le Gouvernement est uniquement responsable devant le Parlement.
  • Le Parlement est désormais constitué de deux chambres élues au suffrage universel direct (masculin) : la Chambre des Députés, représentant la Nation, composée de 500 députés élus pour cinq ans sur la base de circonscriptions de population plus ou moins équivalente ; le Sénat, composé de 300 sénateurs, chaque thème comptant 10 sénateurs de même que la région fédérale de Constantinople, la République monastique du Mont Athos n’en compte que cinq, le Patriarche œcuménique siège aussi ainsi que tous les archevêques orthodoxes (ou leur représentant), et le reste des sièges est pourvu par le Roi sur recommandation du Sénat. Les sénateurs des thèmes sont élus pour 9 ans avec renouvellement par tiers tous les 3 ans, les autres le sont à vie / démission / révocation de leur charge leur donnant droit de siéger.
  • Les deux chambres disposent des mêmes prérogatives et l’accord des deux est nécessaire pour l’adoption d’une loi, mais seule la Chambre des Députés vote les lois de finances, le Sénat est juste consulté. La Chambre des Députés est juste consultée pour les déclarations de guerre et les traités, le Sénat ayant compétence exclusive en ce domaine.
  • La liberté individuelle, le droit à la propriété privée, etc., sont garantis.
  • Le Royaume est compétent en matière de défense, de diplomatie, d’éducation, de finances, de justice, de monnaie, de la religion, de santé, de sécurité intérieure et de transports publics nationaux. L’économie est une compétence partagée avec les thèmes, sur le principe de subsidiarité. Tous les autres relèvent de la compétence des thèmes.
  • Les thèmes organisent eux-mêmes leurs institutions politiques régionales, qui doivent être démocratiques, et dont le renouvellement doit être fait au maximum tous les 6 ans.



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Message par Sirda Jeu 26 Aoû 2021 - 17:58


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Affaires politiques


................La réunification grecque étant quasiment parachevée et la nouvelle constitution ayant été adoptée, le Roi des Hellènes, sur proposition du Président du Conseil comme le veut désormais la nouvelle charte constitutionnelle, a prononcé la dissolution de la Chambre des Députés dès le surlendemain de l’adoption de ladite constitution, afin que le nouveau Parlement hellénique puisse être élu sur la base des nouvelles dispositions et soit le plus représentatif possible du nouveau visage de la Grèce, qui depuis le dernier renouvellement de la chambre basse en 1920, a doublé de taille et gagné plus de trois millions habitants, dont près de six cent mille Turcs (sur les quatre millions se trouvant sur les territoires annexés) ayant choisi l’assimilation – bien qu’ils soient encore exclus du corps électoral pour l’instant. Ainsi, si les anciens députés représentaient cinq millions de Grecs, ce sont désormais huit millions qu’il faudra représenter. Le mode de scrutin a par ailleurs été également changé : jusqu’ici, chaque électeur détenait autant de voix qu’il y avait de candidats dans sa circonscription, et les lettrés votaient avec des bulletins tandis que les analphabètes votaient avec des boules qu’ils mettaient dans des urnes selon leur choix. Si ce système de vote est maintenu, l’illettrisme n’ayant pas été encore enrayé en Grèce, chaque citoyen ne possède désormais plus qu’une seule voix, de sorte à grandement simplifier le système et rendre les résultats le plus fidèle possible. En outre, le système britannique a été retenu : le scrutin uninominal majoritaire à un tour s’applique désormais.

................Bénéficiant d’une loi d’amnistie générale, notamment à l’égard d’anciens politiques condamnés comme Metaxas ou des leaders communistes enfermés pendant la guerre contre la Turquie, toute la classe politique grecque a pu se présenter au sein des anciens ou nouveaux partis récemment formés, allant de l’extrême-droite jusqu’à l’extrême-gauche :
  • Parti panhelléniste (extrême-droite), fondé par Ioannis Metaxas, successeur du Parti des libres penseurs qu’il avait fondé en 1922. Parti contre-révolutionnaire monarchiste, prônant un exécutif fort soumis au Roi, ardemment nationaliste, agrarien, national-conservateur, de tendance volkiste, avec une tendance panbyzantine. Le parti est doté d’une milice paramilitaire, les Epistratoi, comptant environ 20'000 membres (souvient d’anciens vétérans).
  • Parti populaire conservateur (droite classique) : issu de la fusion du Parti populaire et du Parti conservateur, il est dirigé par Dimitrios Gounaris, grande figure de la droite monarchiste de ce début de siècle. Résolument hostile au Premier ministre Venizélos, le parti affiche un monarchisme classique, s’accommodant d’un parlementarisme britannique et une vision très conservatrice de la société. Libéral politiquement, il est davantage interventionniste et protectionniste économiquement, influencé par la doctrine sociale chrétienne. Nationaliste, le parti restait plutôt hostile à la guerre contre la Turquie et la Grande Guerre.
  • Parti libéral (centre-droit) : dirigé d’une main de maître par Eleftherios Venizelos qui en est l’incarnation physique, le Parti libéral est quant à lui un parti centriste républicain, prônant le national-libéralisme et un nationalisme grec très militariste.
  • Parti de l’union démocratique (centre-gauche) : mené par Alexandros Papanastasiou, l’union démocratique ressemble fortement au Parti libéral mais en légèrement plus à gauche. Davantage parti d’appoint que de pouvoir, il a une tendance plus social-libérale.
  • Union politique juive (centre-gauche) : parti confessionnel très populaire à Constantinople, Smyrne et Thessalonique, il n’a pas de véritable corpus idéologique sinon la protection de la minorité juive grecque face à l’antisémitisme assez répandu dans tous les partis politiques grecs, y compris centristes.
  • Parti socialiste de Grèce (gauche classique) : fondé en 1920 par scission du Parti communiste, le Parti socialiste est anti-Kominterm. Il prône le nationalisme de gauche, le républicanisme, et le socialisme.
  • Parti communiste de Grèce (extrême-gauche) : dirigé par Pandelis Pouliopoulos, trotskiste ayant remplacé le marxiste-léniniste fondateur Avraam Benaroya encore très influent, le Parti communiste est aligné sur la position de Moscou, dont il est la chienne, et prône toutes les horreurs proto-idéologiques déversée par les apparatchiks enchapkés.

................La campagne fut brève, mais intense. Le grand favori de ces élections était évidemment Eleftherios Venizelos, qui joua essentiellement sur son aura de chef de guerre incontestable ayant vaincu le démon turc et ayant réunifié la Grèce, bien qu’attaqué en de nombreux points, et notamment sur l’envoi puis le retrait quasi-immédiat de troupes vers la Carie italienne pour faire pression sur Rome, de même que d’avoir rompu l’armistice d’Ankara et relancé une nouvelle offensive sur la Turquie. Si la guerre était dans tous les esprits, et sa fin dans tous les cœurs, la campagne porta également beaucoup sur la crise économique à venir, et les réponses à apporter, sujet devenu en l’espace de quelques semaines la principale préoccupation des Grecs maintenant que la Grande Idée est quasiment réalisée dans son entièreté. Chacun y allait de sa proposition : collectivisations et kolkhoses pour les rouges, libéralisation à grand pas de l’économie pour les libéraux, interventionnisme pour la droite avec une dose de libéralisme parfois, ou encore redistribution des terres et corporatisme. D’autres thèmes furent également mis sur la table, notamment à l’initiative du Parti panhelléniste, à l’image de la contestation de la politique d’assimilation des Turcs, que Metaxas appelle au mieux à tous expulser, mais aussi la menace bolchévique teintée de théorie de judéo bolchévisme du fait de la confession d’Avraam Benaroya. Plusieurs incidents éclatèrent lors de meetings, notamment des affrontements entre communistes et panhellénistes chauffés à bloc, faisant quelques morts et plusieurs dizaines de blessés.

................Après les quelques semaines de campagne, les résultats ont été connus : absence de majorité parlementaire pour un quelconque parti. Face à cette situation, et à la crise économique, un gouvernement d’union nationale, dit gouvernement œcuménique, a été institué entre le Parti libéral, le Parti de l’union démocratique et le Parti populaire conservateur. Les trois dirigeants grincent des dents mais sont contraints de se plier à ce choix, tandis que Eleftherios Venizelos a été reconduit dans ses fonctions de Président du Conseil. Ioannis Metaxas, préférant gagner la Carie plutôt que de siéger au Parlement, a par ailleurs fait savoir que son parti, troisième force politique du pays, refuserait de siéger au sein du gouvernement mais adopterait une posture constructive sans pour autant apporter son soutien direct à cette union de laquelle les socialistes et les communistes ont tout naturellement été exclus au regard de la menace qu’ils pèsent sur la stabilité de l’Etat hellénique, et qu’ils sont les sbires de l’antéchrist. La tâche du gouvernement sera simple : redresser économiquement et financièrement la barre de la Grèce, dont la dette frôle les 130% du PIB, avec un déficit conséquent lié à la guerre, et éviter un naufrage économique à ce jeune royaume réunifié. Mais avec la fédéralisation et la victoire des panhellénistes en Carie, il y a fort à parier que les thèmes utiliseront leurs compétences pour que chaque parti en dirigeant un propose un contre-modèle à celui du gouvernement, et notamment la droite et l’extrême-droite qui sont plutôt bien implantées localement.

Elections parlementaires du 27 avril 1923



Chambre des Députés


Nombre total de députés à élire : 500 députés

Résultats :
  • Parti panhelléniste : 15,3% des voix, 62 députés
  • Parti populaire conservateur : 30,4% des voix, 172 députés
  • Parti libéral : 32,7% des voix, 194 députés
  • Parti de l’union démocratique : 10,2% des voix, 41 députés
  • Union politique juive : 2,4% des voix, 8 députés
  • Parti socialiste de Grèce : 7,6% des voix, 21 députés
  • Parti communiste de Grèce : 1,4% des voix, 2 députés


Sénat


Nombre total de sénateurs à élire : 205 sénateurs, 95 sénateurs issus du clergé / nommés

Résultats :
  • Parti panhelléniste : 27 sénateurs
  • Parti populaire conservateur : 67 sénateurs
  • Parti libéral : 78 sénateurs
  • Parti de l’union démocratique : 19 sénateurs
  • Union politique juive : 4 sénateurs
  • Parti socialiste de Grèce : 3 sénateurs
  • Parti communiste de Grèce : 2 sénateurs

  • Patriarcat œcuménique : 1 sénateur
  • Métropolites : 45 sénateurs (dont 15 en Anatolie et 30 en Grèce)
  • Nommés par le Roi : 49 sénateurs
  • Mont Athos : 5 sénateurs

Sénateurs par thèmes:


Elections fédérales:


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Message par Sirda Jeu 26 Aoû 2021 - 19:00


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Affaires intérieures


................La ville d’Attouda, anciennement Denizli, connaît un regain d’activité conséquent depuis l’installation – temporaire – des institutions fédérales du Thème de Carie. A l’origine, elles devaient se trouver à Mobolla, mais la ville, toujours sous occupation italienne, devra attendre encore quelques temps avant de voir le nouveau drapeau carien flotter, et tout le personnel politique local y défiler. Et quel personnel ! Dès la prise de possession de la région, Ioannis Metaxas, rentré d’exil, s’est rué sur la province, accompagné de ses Epistratoi, une organisation paramilitaire fondée en 1916 pour soutenir l’ancien roi déchu Constantin Ier – toujours en exil en Suisse – face à Venizélos et aux républicains qui tentaient de le détrôner pour faire rentrer la Grèce dans la Grande Guerre, chose à laquelle Metaxas était fermement opposé. Le Traité de Constantinople signé, près de dix mille membres de cette milice avec femmes et enfants, et leur chef en tête, partirent donc s’installer en Carie fraîchement conquise afin de coloniser la province, progressivement vidée de ses populations turques et dans laquelle quelques dizaines de milliers de Grecs vivaient déjà, notamment aux alentours d’Aydin. L’occasion était trop belle pour la laisser passer : un immense thème, possédant d’importantes richesses grâce à ses plaines agricoles, ses carrières de marbre, ses mines de manganèse, déjà réputée pour son industrie, s’offrait à ces néo-volkistes grecs en quête d’une terre à coloniser et sur laquelle ériger leur propre modèle politique et en faire la vitrine de leur idéologie, afin de convaincre l’électorat national de les soutenir.

................Sans grande difficulté, la Carie fut prise par les urnes. Les panhellénistes étant déjà organisés politiquement à leur arrivée, ils menèrent une campagne éclatante, marquée par des violences en marge de réunions politiques adverses, et parfois de ratonnades à l’égard de familles turques encore sur place. Les promesses électorales de Metaxas avaient aussi de quoi convaincre une bonne partie des électeurs, tant elles étaient aux antipodes des discours libéraux ou populaires-conservateurs. Le parti rafla tout : la majorité absolue des voix, près de 67%, la majorité absolue de l’Assemblée carienne, huit sénateurs sur les dix du thème. A Constantinople, on craint énormément cette prise de pouvoir par les urnes, à Attouda, on la loue. Tout le gratin panhelléniste était désormais sur place : Metaxas, bien sûr, élu stratège du thème, Íon Dragoúmis – un influent penseur d’extrême-droite barrésien, véritable idéologue du parti définissant l’essentiel de sa doctrine politique –, Konstantinos Maniadakis, un militaire proche du chef et vétéran de la Grande Guerre ainsi que de la guerre gréco-turque, ou encore Théodore Ypsilántis, un richissime prince dont la famille phanariote avait émigré en Moldavie qu’elle avait dirigé avant de revenir en Grèce. Bien sûr, dans le reste du pays, de nombreux cadres panhellénistes sont restés, par exemple en Epire ou dans le Péloponnèse, deux thèmes dans lesquels le parti a réalisé de bons scores, mais le cœur du parti est désormais en Carie. Et, tout naturellement, Metaxas et les siens se sont empressés de mettre en œuvre leur politique novatrice et contre-révolutionnaire.

................Sur le plan purement politique, le parti panhelléniste entend essayer plusieurs idées pour fédérer l’électorat autour de lui. Ainsi, l’Ethnikí Orgánosis Neoléas, ou Organisation nationale de la Jeunesse, a été créée au sein du Parti pour encadrer et endoctriner les jeunes. Présente sur l’ensemble du territoire grec, Metaxas entend avant tout se concentrer sur la Carie pour recruter le plus de jeunes possibles et s’assurer de leur fidélité, eux qui représentent l’avenir de la nation hellénique. De même, un journal à tirage national, et très répandu en Carie, appelé Hellenki est créé afin de servir d’organe de propagande pour vanter les succès de la politique dans le thème. Enfin, Konstantinos Maniadakis a été nommé ministre de l’ordre public. A cette charge, il doit gérer la police fédérale, complémentaire des forces de l’ordre nationale. Sans grand étonnement, cette police régionale comporte en son sein de très nombreux membres des Epistratoi, qui sont ainsi en partie assurés de toucher un salaire confortable, et peuvent mettre leur expérience au profit de la cause. Le ton est immédiatement donné : l’ordre doit être assuré, et Maniadakis a d’ores et déjà lancé une chasse aux socialistes et aux communistes à travers la Carie, qui en compte certes peu mais toujours trop aux yeux des panhellénistes. Les Arabes, les Turcs, et toutes les minorités non-chrétiennes et non-juives en général, subissent le même harcèlement et sont l’objet de la même traque de la part de la police régionale, dont l’objectif est de les chasser définitivement du Thème.

................Quant au plan économique, le gouvernement fédéré semble très actif en la matière aussi, sous l’impulsion du ministre de l’économie et des finances Théodore Ypsilántis. Profitant des prérogatives en la matière, Metaxas et Ypsilántis ont annoncé la nationalisation de tous les biens, toutes les entreprises et toutes les terres jusqu’alors détenus par des Turcs expulsés. Les carrières, mines et usines appartiennent désormais au thème, de même que le port de Néopolis Aphrodisias (jadis Kuşadası). D’ores et déjà, Ypsilántis a procédé à une vaste redistribution à titre gratuit des terres arables, des pâturages & co aux colons Grecs, privilégiant certes les membres du Parti, mais aussi aux autres colons afin d’accroître la popularité du mouvement et asseoir l’emprise territoriale. Les quelques usines sidérurgiques d’Attouda ont été remises en marche, de même que les mines de manganèse pour les fournir. Grâce aux nombreux contacts de Metaxas avec l’Allemagne et les volkistes, des accords* ont été conclus avec les industriels allemands : des investissements communs, souvent financés par Ypsilántis côté grec, vont être réalisés dans diverses exploitations agricoles ou minières, ainsi que dans les usines, pour permettre la production de machines agricoles et industrielles afin de moderniser la région et de développer l’agriculture, dont la Carie jouit d’un immense potentiel en la matière. De même, desdites machines sont d’ores et déjà en cours de livraison pour permettre le lancement de la production. La lutte contre la crise économique passe par ces investissements, pour Metaxas.

................Mais ces investissements, dont une partie est tout de même assurée par la Carie grâce à l’endettement auprès de mécènes privés, ne sont pas les seules mesures prises par Ioannis Metaxas et son gouvernement. Ce qui devrait bientôt s’appeler le metaxisme comporte un fort volet social, inspiré de la doctrine sociale chrétienne, destiné aussi à lutter contre le communisme et le socialisme. Ainsi, un salaire minimum horaire est fixé en Carie afin d’assurer un revenu décent à chaque travailleur. De même, une assurance chômage est mise en place, couvrant 80% du salaire du chômeur. De plus, un congé de maternité est institué à destination des femmes, afin de soutenir la natalité et la croissance démographique en Carie, enjeu essentiel pour le gouvernement. En outre, une loi impose également une semaine de cinq jours de travail maximum ainsi que les 40 heures, une véritable révolution en Grèce, et qui permet de prendre de court communistes et socialistes en prouvant que l’extrême-droite peut elle aussi être sociale. Enfin, de nombreuses normes de sécurité au travail sont adoptées, plus strictes que les précédentes, pour réduire les risques d’accident et garantir une meilleure protection aux travailleurs. Il va sans dire que ces mesures plaisent énormément au sein de la Chambre des Corporations, assemblée consultative représentative des différentes corporations professionnelles instituées en Carie, permettant à la fois de réunir les travailleurs et les propriétaires. Pour l’instant, la politique économique de Metaxas semble porter ses fruits, mais seul le long terme dira s’il s’agit d’un modèle viable ou non.


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Message par Sirda Ven 27 Aoû 2021 - 14:34


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Affaires intérieures


Constantinople, le 29 mai 1923.


La Seconde Rome est en proie à une étrange sensation. Dans la ville, toutes les boutiques ont fermé les rideaux. Les écoles sont fermées, l’Université fondée en 1453 l’est aussi. D’aucuns prétendraient volontiers que c’est la première fois qu’ils vivent cela : Constantinople semble morte, et pourtant, elle n’a jamais été aussi vivante. Des bords de la mer de Marmara jusqu’au faubourg des Blachernes, sur les quelques 5,63 kilomètres de longueur de l’antique muraille de Théodose, l’on peine à compter le nombre de drapeaux grecs – et parfois byzantins – qui flottent au vent, ni les milliers d’habitants qui se sont juchés sur les morceaux de murailles et de tours en suffisamment bon état pour crier leur joie, dans le concert assourdissant des cloches de toutes les églises de la ville, élevant jusqu’au firmament un Te Deum perpétuel, débuté dans une Hagia Sophia débarrassée de ses immondes minarets et reprit par tous les lieux de culte chrétiens. Non loin de la cathédrale orthodoxe, siège restauré du Patriarcat œcuménique, un bateau hissant le pavillon byzantin mouille, tandis qu’en descend un homme tout de noir vêtu, orné de moult bijoux en or dont un représentant les armes des patriarches : Mélèce Métaxakis, dit Mélèce IV, est de retour d’Amérique et vient prendre possession du plus grand patriarcat orthodoxe au monde. Les acclamations sont pour lui, assurément : cela fait depuis 1918 que le siège est vacant. Mais pas que.

Il n’est pas le seul dont l’arrivée est attendue dans la Seconde Rome qui, après près de cinq cents années passées sous le joug mahométan des sultans et des califes ottomans, redevient enfin grecque. A quelques kilomètres de là, au sud-ouest de la ville, un imposant cortège arrive à proximité de la Porte d’Or, emmurée depuis cinq siècles par les Ottomans à la suite de la tragique prise de Constantinople. Le mur ne paraît plus aussi solide que la veille, seule une maigre couche bloque encore l’entrée, tandis que sur le chemin de ronde juste au-dessus, cent gardes royaux se tiennent en tenue de cérémonie. A leur tête, le lieutenant-général Konstantinos Nider regarde le cortège soudainement s’arrêter aux pieds de la porte. Devant lui, mille soldats à cheval se mettent au garde-à-vous, tandis qu’à leur tête s’avance un homme en tenue cérémonielle sur son cheval. Nider s’exclame :


« – Qui va là ? »
« – Aléxandros »
, répondit l’homme en question.
« – Qui va là ? » , demanda à nouveau Nider.
« – Aléxandros », répéta l’homme.
« – Qui va là ? », interrogea une troisième fois le lieutenant-général.
« – Konstantinos, Basileus ! »

Les mille cent hommes s’écrièrent de joie, rapidement rejoints par toute la foule qui entourait la procession. Soudain, résonna un bruit semblable à une explosion, tandis qu’une fumée poussiéreuse s’échappait de la Porte d’Or : le mur bâtit à la hâte par les Ottomans était tombé, et quelques hommes s’afféraient à retirer les derniers blocs de pierre pour déblayer le passage. Alexandre s’y aventura en premier, rapidement suivi par toute son escorte, avant de sortir quelques mètres plus loin et de véritablement pénétrer dans la vieille ville de Constantinople. En 1453, certains affirmaient avoir vu apparaître dans le ciel un ange venu porter secours à l’empereur Constantin XI Paléologue et le transformer en marbre avant de le placer dans une grotte située sous la Porte d’Or, d’où il attendait de revenir à la vie pour reprendre la ville des mains des Ottomans. Ces derniers avaient alors emmuré la Porte pour empêcher la prophétie de se réaliser, en vain. Une fois le Basileus et son escorte de l’autre côté, la foule en liesse se hâta de suivre le cortège royal longer la mer de Marmara, empruntant l’antique voie pour remonter jusqu’au cœur de la ville, vers Hagia Sophia. Sur les trottoirs, étroitement surveillés par des soldats postés tout le long de la voie royale, aux fenêtres des maisons et jusque sur leurs toits, le peuple de Constantinople acclame son souverain retrouvé, presque revenu d’entre les morts.

Arrivé devant le symbole du christianisme oriental, la basilique sainte Sophie, Alexandre descend de sa monture sous les ovations continues de la foule, tandis que la Garde royale continue d’assurer sa sécurité. Sur le parvis de la cathédrale, le patriarche l’attend, entouré par le personnel ecclésiastique, et le Premier ministre Elefthérios Venizélos. Le monarque et son chef du gouvernement se croisent du regard. Le Basileus le sait : Venizélos enrage, lui qui avait imposé à Alexandre un couronnement des plus réduits à Athènes, six ans auparavant, comme pour lui signifier un peu plus son illégitimité – que son père, Constantin Ier, n’avait pas manqué de lui rappeler. C’est un peu une vengeance de la part de ce roi dépressif, tout à fait répugné par l’idée de régner, et un coup de force monumental pour les royalistes qui assoient ainsi la légitimité du roi face aux républicains, le Premier ministre en tête, qui ne rêvent que d’abattre la monarchie. Venizélos en tête, qui mange intérieurement son chapeau. Lui, le « père de la Grèce moderne », vainqueur de Kemal, l’un des plus grands hommes politiques de son temps, se voit voler la première place par ce jeune roi manipulé par ses courtisans, au premier chef duquel son vice-président Dimítrios Goúnaris. Certes, le Président du Conseil a eu sa dose d’ovations lui aussi, mais jamais autant que le roi en ce jour.

Sitôt le Basileus entrant dans Hagia Sophia, les cœurs orthodoxes entonnèrent le Kyrie eleison avant de poursuivre leur accompagnement musical – sans instrument évidemment, tradition oblige – par divers chants religieux byzantins et grecs. Une fois le roi arrivé devant l’autel, Mélèce IV dirigea lui-même la cérémonie, alternant entre lectures de la Bible, sermon et chants, avant de passer au sacre à proprement parler. Oint et assis sur un trône, celui qui était Alexandre Ier quelques instants auparavant et désormais Constantin XII se fit remettre des regalia confectionnés pour l’occasion, puisque le premier roi de Grèce avait fui le pays avec les siens soixante ans auparavant. Une fois l’épée, le sceptre, la couronne et l’orbe remis, le Patriarche de Constantinople fit prêter le serment royal et constitutionnel au souverain sacré, qu’il répéta par cœur mais certainement sans grande conviction.


« – Je jure, au nom de la Sainte, consubstantielle et indivisible Trinité, de protéger la religion dominante des Hellènes, d'observer la Constitution et les lois de la nation hellénique, et de maintenir et défendre l'indépendance nationale et l'intégrité du territoire hellénique. »

Toute l’aristocratie, le clergé, le personnel politique et la plèbe, ainsi que les représentants étrangers spécialement conviés à l’occasion, acclamèrent alors le nouveau monarque Konstantinos XII, tandis que la chorale entonnait un chant orthodoxe d’allégresse. Le souverain quitta alors son trône pour remonter toute la nef, et sortir de Hagia Sophia pour à nouveau être ovationné par le peuple réuni autour du bâtiment le plus important de l’orthodoxie, avant de faire quelques dizaines de mètres pour rejoindre une estrade positionnée juste en face de la verrue islamique construite sur les ruines du Palais Sacré. Il fut rapidement rejoint par la famille royale – du moins la partie autorisée à résider en Grèce, le gouvernement, et de nombreux invités, tandis que la foule, maintenue derrière des barrières à très bonne distance du bâtiment, s’amassa aussi sous la surveillance étroite de la Garde royale. Le roi fit un geste de la main, et quelques instants plus tard, le clou du couronnement illumina Constantinople : la destruction de la Mosquée bleue, à coup de dynamite – bien évidemment une destruction maîtrisée pour éviter des dégâts sur les bâtiments ou la foule. Une fois la détonation entendue, et le nuage de poussières partiellement dissipé, le tout-Constantinople orthodoxe exprima sa joie de voir le symbole de la domination ottomane enfin détruit, tandis que quelques semaines plus tard, les travaux de reconstruction du Sacré Palais commenceraient pour y loger le Basileus et la famille royale.


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Message par Sirda Ven 27 Aoû 2021 - 18:51

Fiche 1923


Royaume de Grèce

« Elefthería í thánatos »

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Informations générales


Informations principales

Nom : Βασίλειον τῆς Ἑλλάδος / Royaume de Grèce
Nombre d'habitants : 8,5 millions d’habitants
Superficie totale : 346'774 km² (dont 153'007 km² en Europe et 193’767 km² en Asie)
Religion officielle : Christianisme orthodoxe
Langue officielle : Grec
Capitale : Constantinople
Monnaie : Drachme

Description

................Héritière de millénaires d’Histoire et faisant parmi des plus vieilles civilisations au monde, la Grèce moderne est née le 25 mars 1821 avec l’éclatement de la guerre d’indépendance grecque contre l’Empire ottoman, qui asservissait depuis plus de cinq siècles la nation hellène. Officiellement reconnu comme Etat indépendant en 1832 par la Sublime Porte, le Royaume de Grèce n’eût de cesse de combattre les califes ottomans pour agrandir ses territoires et réunifier en son sein l’ensemble de la population grecque, lors de multiples guerres couvrant la seconde moitié du XIXe siècle et le premier quart du XXe siècle. Parallèlement à ces conflits extérieurs, le pays entamait une lente construction politique, marquée par des crises et des tensions entre absolutistes et parlementaristes sur fond d’interventions régulières de l’armée dans le cadre de coups d’Etat. Au début du XXe siècle, la situation s’est aggravée avec l’émergence du Parti libéral, de tendance républicaine, et les nombreuses guerres auxquelles le pays fut confronté, dont les guerres balkaniques, certes victorieuses, lors desquelles Athènes parvint à agrandir ses possessions au détriment de l’Empire ottoman et de la Bulgarie.

A partir de 1915, la situation politique se crispa considérablement entre d’une part le roi Constantin Ier, proche de Berlin et soutenu par les royalistes, qui soutenait maintenir la Grèce dans une stricte neutralité dans le cadre de la Grande Guerre qui ravageait le Vieux Continent et le monde plus largement, et d’autre part les républicains favorables à une intervention militaire pour réaliser le projet de la Grande Idée. Face à l’obstruction royaliste, le dirigeant libéral Elefthérios Venizélos provoqua un coup d’Etat et renversa le monarque, avec le soutien de l’Entente, en 1917, provoquant au passage le Grand schisme. Il jeta la Grèce dans la guerre, face aux Bulgares et aux Ottomans, et en sortit vainqueur, des soldats grecs allant jusqu’à occuper Constantinople avec les alliés de l’Entente pendant plusieurs années. A la suite de cette guerre, Venizélos poursuivit les combats en Asie mineure pour conquérir les terres irrédentes grecques tenues par les Turcs, ce qu’il parvint à réaliser en 1923 avec la signature du Traité de Constantinople, par lequel la Grèce annexe une vaste partie de l’Anatolie, Constantinople et la Thrace turques. Dès lors, le rêve d’une « Grande Grèce embrassant deux continents et cinq mers », à savoir les mer Méditerranée, mer Égée, mer Ionienne, mer de Marmara et mer Noire, est quasi-intégralement réalisé puisque ne manquent plus que Chypre et le Dodécanèse.


Politique


Caractéristiques politiques

Type de gouvernement : Monarchie constitutionnelle fédérale parlementaire bicamérale

Description

................Monarchie constitutionnelle depuis son indépendance en 1832, la Grèce a connu en moins d’un siècle d’existence trois régimes politiques, ponctuées de crises ou d’évènements politiques majeurs. D’abord, sous le règne d’Othon Ier, le pays a connu une période autoritaire, quasi-absolutiste, lors de laquelle le Roi régnait et gouvernait en même temps. Cette première phase prit fin avec son renversement et l’adoption en 1864 d’une nouvelle constitution instituant pour sa part une « démocratie couronnée » sous l’impulsion du roi Georges Ier, et lors de laquelle le monarque détenait certes encore de larges attributions exécutives, mais devait s’appuyer véritablement sur un gouvernement et sur le Parlement devenu monocaméral. La troisième phase, dans laquelle se trouve aujourd’hui la Grèce, débute à partir de la révision constitutionnelle libérale de 1911 et a été drastiquement renforcée par la constitution de 1923 par laquelle le Royaume devient une véritable démocratie parlementaire et fédérale, restreignant la figure royale à celle d’un père de la Nation destiné à incarner l’unité nationale, et en lui retirant quasiment tout pouvoir politique réel au profit du Gouvernement et du Parlement, à nouveau composé de deux chambres d’égale importance.

Sa Majesté le Roi des Hellènes

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Constantin XII, anciennement Alexandre Ier

Président du Conseil

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Président du Conseil : Elefthérios Venizélos (Parti libéral)


Gouvernement de Sa Majesté

Président du Conseil des Ministres : Elefthérios Venizélos (Parti libéral)
Premier vice-président du Conseil des Ministres : Dimitrios Gounaris (Parti populaire conservateur)
Second vice-président du Conseil des Ministres : Aléxandros Papanastasíou (Parti de l’union démocratique)

Ministre des Affaires étrangères : Nikolaos Politis (Parti libéral)
Ministre de la Justice : Nikólaos Theotókis (Parti populaire conservateur)
Ministre de l’Intérieur : Nikolaos Stratos (Parti populaire conservateur)
Ministre de l’Instruction publique et des Affaires religieuses : Dimitrios Digas (Parti libéral)
Ministre des Finances : Dimitrios Gounaris (Parti populaire conservateur)
Ministre de l’Economie nationale et des Transports Publics : Aléxandros Papanastasíou (Parti de l’union démocratique)
Ministre de l’Agriculture et des Domaines publics : Andreas Michalakopoulos (Parti libéral)
Ministre de l’Armée : Lieutenant-général Anastasios Papoulas (Parti populaire conservateur)
Ministre de la Marine : Vice-amiral Pavlos Kountouriotis (Parti libéral)
Ministre de l’Alimentation et de l’Autosuffisance : Aléxandros Zaïmis (Parti populaire conservateur)
Ministre de la Santé : Spyridon Simos (Parti libéral)

Chambre des Députés

Députés élus (500) :

Parti panhelléniste : 62 députés
Parti populaire conservateur : 172 députés
Parti libéral : 194 députés
Parti de l’union démocratique : 41 députés
Union politique juive : 8 députés
Parti socialiste de Grèce : 21 députés
Parti communiste de Grèce : 2 députés

Sénat

Sénateurs élus (200) :

Parti panhelléniste : 27 sénateurs
Parti populaire conservateur : 67 sénateurs
Parti libéral : 78 sénateurs
Parti de l’union démocratique : 19 sénateurs
Union politique juive : 4 sénateurs
Parti socialiste de Grèce : 3 sénateurs
Parti communiste de Grèce : 2 sénateurs

Sénateurs nommés / rattachés à une charge (100) :

Patriarcat œcuménique de Constantinople : 1 sénateur (indépendants)
Métropolites orthodoxes : 45 sénateurs (indépendants)
République monastique du Mont Athos : 5 sénateurs (indépendants)
Sénateurs nommés par le Roi : 49 sénateurs (20 sénateurs libéraux, 45 sénateurs populaires-conservateurs, 4 sénateurs démocrates)


Démographie


................Si la Grèce était jusqu’à récemment un royaume relativement peu peuplé, l’annexion de nouveaux territoires en Asie et en Europe lui a permis d’accroître considérablement sa population, même si l’on estime que plus d’un million de Grecs vivent encore en dehors des frontières de l’Etat hellénique, dont l’essentiel aux Etats-Unis d’Amérique et en Russie soviétique. La population reste inégalement répartie sur le territoire national. En effet, la Grèce européenne, qui ne représente que 44% de la superficie totale du pays, accueille en son sein plus de six millions d’habitants, tandis que la Grèce européenne compte péniblement deux millions et demi d’habitants tout en couvrant 56% du territoire national. Cette différence peut s’expliquer par la géographie de la Grèce asiatique, énormément montagneuse, et les nombreuses déportations de populations turciques qui ont eu lieu, réduisant drastiquement la démographie locale pourtant égale voire supérieure à celle de la Grèce quelques années plus tôt. De même, si le pays est très majoritairement peuplé de Grecs, plusieurs minorités ethniques ou religieuses importantes persistent.

Composition ethnique du Royaume de Grèce

Population : 8,5 millions d’habitants
  • Arméniens : 200'000
  • Autres (aroumains, bulgares, latins, etc.) : 200’000
  • Grecs : 7,2 millions
  • Juifs : 210'000
  • Turcs : 716'000 (en cours d’assimilation)

Population par thème

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Économie


Description de l'économie

................Depuis la réalisation de la Grande Idée, l’économie grecque a profondément changé, et trois Grèce tendent à apparaître. D’abord, la Grèce européenne, marquée par une absence notable de ressources naturelles en grandes quantités, à l’exception de lignite en Macédoine, reposant principalement sur une agriculture traditionnelle vivrière, des élevages, et une faible industrie timidement naissante, essentiellement concentrée sur l’armement léger, la construction navale et le texile. Ensuite, la Grèce des grandes villes, essentiellement Athènes, Constantinople, Salonique et Smyrne, les quatre principales villes du pays, dotés de ports modernes concentrant les échanges commerciaux du pays, une industrie assez développée mais un secteur primaire très faible. Enfin, la troisième Grèce est celle d’Asie, mêlant à la fois une agriculture importante basée sur de plus larges exploitations grâce à la faible population et à la redistribution des terres, mais aussi un secteur minier important avec les mines de lignite de Paphlagonie, les carrières de marbre, les mines de manganèse et d’or, et de bien d’autres matières premières. L’industrie s’y développe également plus rapidement que dans la partie européenne.

Finances publiques :

Produit intérieur brut : 17,5 milliards de drachmes, soit 16 milliards de dollars de 1990
Dette publique : 14 milliards de drachmes

Solde budgétaire : – 600 millions de drachmes
Recettes : 2,6 milliards de drachmes
Dépenses : 3,2 milliards de drachmes
  • Affaires étrangères : 30 millions de drachmes
  • Défense : 900 millions de drachmes
  • Economie : 600 millions de drachmes
  • Intérieur : 350 millions de drachmes
  • Instruction et affaires religieuses : 50 millions de drachmes
  • Justice : 100 millions de drachmes
  • Remboursement de la dette : 1 milliard de drachmes
  • Travaux publics : 180 millions de drachmes

Forces armées grecques


................ Fondées en 1822, lors du début de la guerre d’indépendance, les forces armées grecques assurent la défense de la Grèce. Elles bénéficient d’une attention importante de la part des successifs gouvernements, conscients de leur vitalité dans la protection du pays face à ses voisins, mais également dans la réalisation de la Grande Idée.

Armée hellénique

Effectifs : 200'000 soldats actifs, 150'000 réservistes et membres de la Garde nationale

ÉQUIPEMENT :

Marine royale hellénique

ÉQUIPEMENT :

Armée de l’air

ÉQUIPEMENT :


Relations extérieures


................Résolument ancré du côté de l’Entente depuis 1917, la Grèce continue de s’efforcer à maintenir de bonnes relations avec les principales démocraties occidentales, lesquelles constituent un solide soutien aux yeux de Constantinople face aux régimes voisins farouchement hostiles au Royaume. En dehors des pays du pourtour méditerranéen et de la mer Noire, et des Etats-Unis d’Amérique, la Grèce n’entretient toutefois pas de relations poussées avec les autres pays du monde, souvent trop éloignés géographiquement et sans grand intérêt pour Constantinople.

Très bonnes relations : République française, Royaume-Uni
Bonnes relations : Alliés
Relations neutres : Reste du monde
Mauvaises relations : Russie soviétique
Très mauvaises relations : Bulgarie, République socialiste fédérale d’Anatolie

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Message par Sirda Ven 27 Aoû 2021 - 23:51


Βασίλειον τῆς Ἑλλάδος / Royaume de Grèce

« Elefthería í thánatos »

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Affaires religieuses


................Avec les différents changements de régimes dans d’anciens pays orthodoxes ainsi que l’annexion de Constantinople, une grande partie de l’organisation du Patriarcat œcuménique éponyme doit être revue. En effet, à la suite de l’indépendance grecque en 1832, et alors que le Patriarcat restait sous la domination des califes ottomans, le roi Othon Ier avait proclamé la création de l’Eglise de Grèce en 1833, une juridiction autocéphale de l’Eglise orthodoxe afin de gagner en autonomie vis-à-vis de Constantinople et d’éviter toute ingérence ottomane dans la gestion des affaires religieuses grecques. Cette Eglise de Grèce s’étendait alors sur l’ensemble des territoires détenus par le Royaume en ce temps-là, tandis que le reste du pays actuel relevait toujours du Patriarcat, qui finit par reconnaître en 1850. L’extension de la Grèce au début de ce siècle, à la suite des guerres balkaniques, avait alors conduit à une étrange situation dans laquelle la partie « historique » du royaume dépendait d’une église autocéphale et l’autre partie relevait quant à elle du Patriarcat, bien que les métropolites et évêques de cette dernière s’étaient vu reconnaître un droit de cité dans le Saint-Synode grec. Pour les fidèles, cette étrange situation organisationnelle n’avait pas une grande influence sur le dogme, le rite, ou quoi que ce soit d’autre relevant de la religion orthodoxe, mais pour le clergé, la situation n’était pas forcément des plus claires, d’autant que les rois imposèrent parfois de nouvelles règles ecclésiastiques à l’Eglise de Grèce qui n’étaient pas nécessairement reconnues par celle de Constantinople.

................Toutefois, ces querelles byzantines touchent désormais à leur terme. En effet, à la suite d’un Saint-Synode commun au Patriarcat œcuménique de Constantinople et de l’Eglise de Grèce, avec le soutien du roi et du Gouvernement, l’Eglise de Grèce a officiellement été supprimée et l’ensemble des métropolites et évêchés qui en dépendaient ont été restitués au Patriarcat, la situation ayant conduit à cette scission étant terminée du fait de l’annexion de Constantinople à la Grèce. En cette année 1923, c’est un Patriarcat réunifié qui sera désormais chargé de mener les orthodoxes de Grèce vers le salut de leur âme. Naturellement, cette réorganisation provoque d’importants changements : le Saint-Synode patriarcal est intégralement réorganisé pour prendre en compte le retour des nombreux archevêques et métropolites ayant le droit d’y siéger, dont naturellement le premier d’entre eux, celui d’Athènes, qui conserve son rang d’archevêque. Autre décision majeure de ce Saint-Synode, la création de plusieurs archevêchés orthodoxes à travers le monde, dépendant directement du Patriarcat et dont les titulaires siègeront au Saint-Synode – eux, ou leur représentant –, que sont les archevêchés orthodoxes d’Amérique, d’Australie, d’Italie, et celui dit de Thyatire et de Grande-Bretagne, de sorte que tous les orthodoxes résidants là-bas bénéficient désormais d’une structure ecclésiastique digne de ce nom. Très naturellement, le Patriarcat a également réaffirmé son autorité sur les églises orthodoxes d’Albanie, de Bulgarie, de Pologne et de Tchécoslovaquie, dont les titulaires ont aussi leur siège.

................En outre, l’organisation matérielle du Patriarcat en Grèce est également revue. En effet, alors que depuis 1453 l’église de Saint Georges dans le quartier du Phanar était devenue le centre de l’orthodoxie, le siège du Patriarcat se relocalise à Sainte Sophie, son siège historique. Par ailleurs, le palais du Topkapı, ancienne résidence des sultans de 1465 à 1853 est cédée au patriarcat pour en faire la résidence des patriarches et le nouveau cœur administratif de l’Eglise, qui jouit désormais d’un immense bâtiment donnant sur le Bosphore en plein cœur de Constantinople et dont tous les éléments rappelant le passé islamique ont été retirés. Le quartier du Phanar n’en est pour autant pas délaissé. En effet, le « Vatican orthodoxe », comme il était parfois surnommé, continuera d’accueillir diverses institutions religieuses orthodoxes, toutes en lien avec l’Eglise en Grèce, tandis que le Topkapı sera davantage consacré aux affaires hors Grèce du patriarcat. Ces donations de bâtiments et de terrains ne sont pas les seules acquisitions foncières du Patriarcat. En effet, avec l’expropriation de millions de Turcs consécutive à leur déportation, de nombreuses terres ont été vendues à l’Eglise en Anatolie, dont le patrimoine foncier est le plus important de Grèce, ce qui contribue à la richesse du Patriarcat – probablement l’institution la plus riche du pays. Cette richesse doit naturellement servir la cause orthodoxe, et la cause grecque, notamment par des investissements économiques ou fonciers en faveur des diasporas grecques à travers le monde, et en priorité celles d’Amérique, d’Europe et du Moyen-Orient.


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Message par Sirda Sam 28 Aoû 2021 - 16:19


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Affaires intérieures


Journal panhelléniste Hellenki, diverses éditions du mois de juin 1923, 2,5 drachmes l’exemplaire.

Extraits de Le parti oriental, avenir de l’hellénisme, article du Lieutenant-général Athanásios Souliótis-Nikolaïdis, député panhellénien de Thessalonique.

« Ici, en Orient, au carrefour de l'Europe, de l'Asie et de l'Afrique, de l'humanité blanche, jaune et noire, se déclenchait toujours et brillait l'étincelle électrique (théologie égyptienne, christianisme, Islam) et mettait rythmiquement en marche la nébuleuse des sentiments et des idées humaines. L'Occident s'emparait de ce monde rythmé que l'Orient créait et le défaisait progressivement. Et l'humanité s'abîmait dans une profonde mélancolie. Ici à nouveau, en Orient, l'étincelle électrique se déclenchera et brillera qui reformera, à partir de la nébuleuse des idées et des sentiments, le rythme du monde. »*

[…]

Notre Orient, comme l’appelle la vénérable Eglise orthodoxe, est aujourd’hui souillé par le parti occidental incarné par le Président du Conseil, M. Elefthérios Venizélos, qui préfère à l’identité grecque les idées nouvelles de l’Occident, comme si la Grèce, mère de la civilisation, devait dépendre de sa fille occidentale pour assurer sa propre survie. En abandonnant la terre de nos ancêtres à l’Occident, le Président du Conseil abandonne par la même occasion la tradition grecque, et laisse les Francs fanatiques s’imposer en Anatolie : les Anglais à Chypre, les Français en Cilicie, les Italiens en Carie, dans le Dodécanèse et en Lycie. Or, « le parti oriental a toujours été le meilleur défenseur de la tradition grecque qui est inséparable de l'Orthodoxie. L'hellénisme n'est pas seulement une nation, c'est une civilisation qui, autrefois, rayonnait sur toute la surface de la Région intermédiaire. » **

[…]

L’hellénisme n’est qu’une première étape dans la restauration de la splendeur grecque d’antan : de lui découlera la création d’une véritable race orientale, imprégnée de tradition grecque et sous la protection de la Sainte, consubstantielle et indivisible Trinité gardée par le Patriarche, et qui réunira comme jadis tous les peuples de notre Orient. La reprise des terres grecques en Anatolie est un commencement, celui de la réunion des Grecs et des Turcs sous la gouverne du Basileus de Constantinople. A partir de là, le projet oriental se réalisera pleinement.

* propos de Athanásios Souliótis-Nikolaïdis
** propos de Dimitri Kitsikis


Extraits de La terre de nos pères, article de Íon Dragoúmis, sénateur panhellénien de la Carie, diplomate.

Le royaume grec n'est pas l'intégralité de la Grèce, mais seulement une partie. Un Grec n'est pas seulement quelqu'un qui vit dans les limites du royaume, mais aussi quelqu'un qui vit à Alexandrie, à Antioche, à Césarée de Cappadoce, à Marioupol, à Nicosie, à Philippopolis, à Rhodes, à Trébizonde, et dans n'importe quelle terre associée à l'histoire ou à la race grecque. A la nouvelle. Car, « finissez donc par comprendre, Grecs, que votre race est nouvelle, nouvelle et en train de se faire. Tous les sangs et toutes les hérédités qui se sont déversés en elle ne sont pas encore sédimentés. Il se fait encore des mélanges avec les Slaves, les Albanais, les Orientaux. Notre race est encore en devenir. »*

[…]

Que trop vaine est l’idée selon laquelle l’hellénisme se réduirait purement, à l’instar du nationalisme occidental, à une langue, une religion ou une race. Il n’en est rien : l’hellénisme a vocation à réunir en son sein tout l’oikouménē oriental, et à y faire émerger une nouvelle culture grecque. Le début sera la fédération orientale entre Grecs et Turcs !

[…]

D’Aristote, de Diogène, d’Hérodote, d’Hésiode, de Platon, nous sommes les descendants. D’Alexandre le Grand, de Léonidas, de Solon, nous le sommes aussi. Mais ! Ne sommes-nous pas aussi descendants des Apôtres, des Commène, des Doukas, et de Justinien ? Ce qui était leur est nôtre, et là doit s’étendre l’hellénisme. En cela, alors, la Macédoine, de Skopje à Thessalonique, est toute aussi grecque que le Péloponnèse : nos pères vécurent sur cette terre, et périrent pour la défendre ou pour sa gloire jusqu’aux confins de l’Indus.

[…]

L’occupation par les Francs fanatiques de la moitié de l’Orient est tout à fait abominable. Certes nous aidèrent-ils à vaincre le Calife, mais en s’établissant en Carie, en Cilicie, en Egypte, au Liban, en Lycie, en Palestine et en Syrie, voilà qu’ils violent un accord vieux de plus d’un millénaire et demi entre nos deux continents : la Pax Hellenica dans notre Orient, la Pax Romana dans leur Occident. L’hellénisme a vocation à restaurer cette autorité naturelle des Grecs sur l’ensemble du Proche-Orient, car lui seul est capable de fédérer autour de lui tous ces peuples disparates mais liés par une histoire commune multiséculaire.

* propos de Íon Dragoúmis


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Message par Sirda Sam 28 Aoû 2021 - 21:41


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Affaires économiques


................Alors que la Grèce est elle aussi touchée par la crise économique et financière consécutive aux nombreux évènements ayant secoué le Vieux Continent et le Proche-Orient depuis plusieurs mois – une crise survenant à un moment peu propice puisque le Royaume doit relancer la production économique dans ses nouveaux territoires d’Anatolie regorgeant de richesses agricoles, minières et industrielles –, le gouvernement œcuménique présidé par Elefthérios Venizélos a décidé d’adopter plusieurs séries de mesures visant à endiguer la crise et à permettre une reprise rapide et durable d’une activité économique jugée plus que nécessaire pour permettre d’accroître considérablement les recettes de l’Etat et ainsi pouvoir payer la dette colossale qui paralyse une partie des finances publiques. L’une des meilleures solutions pour relancer l’économie aurait été indiscutablement un plan de relance massif financé par de nouvelles dettes, or, la situation financière mondiale conjuguée au taux d’endettement déjà colossal du pays rendent la mise en œuvre de cette potentielle méthode assez peu plausible. De plus, l’implosion de l’union monétaire latine affaiblit la capacité de la Grèce à emprunter sur les marchés internationaux, mais la fin de ce système monétaire est également une opportunité assez importante pour le Royaume qui retrouve ainsi une pleine et entière maîtrise de sa monnaie et qui entend ainsi en profiter pour redresser la barre financièrement et relancer son économie tout en la modernisant pour qu’elle puisse partiellement, voire totalement, subvenir aux besoins des hellènes.

................L’une des premières mesures adoptées par le Gouvernement est la création de la Basiliki Trápeza tis Elládo, ou Banque royale de Grèce, dont le siège est établi à Constantinople. Cette banque publique, dirigée par l’ancien ministre des Finances Petros Protopapadakis, va devenir la nouvelle banque centrale du pays en remplacement de la Banque nationale de Grèce, laquelle cumulait à la fois ce rôle avec celui de banque commerciale. Or, par souci de sécurité, ces deux rôles sont désormais séparés et la Banque royale de Grèce devient dorénavant la seule institution habilitée à émettre des drachmes. Outre cette mission, ladite banque accueillera, dans les comptes de ses différentes agences à travers le pays, les finances du Royaume, des institutions et des collectivités territoriales, qui toute devront être déposées dans cette banque. Dès sa création, la nouvelle banque centrale grecque se met à l’œuvre : imprimer des milliards de drachmes, car il faut impérativement remplacer la monnaie ottomane / turque qui avait cours en Anatolie et à Constantinople, une opération plutôt neutre d’un point de vue de la valeur de la drachme par rapport aux autres monnaies. Mais cette mesure est assortie d’une autre, la dévaluation de 25% de la valeur de la monnaie grecque pour la rendre plus compétitive vis-à-vis de l’étranger, et favoriser la production locale en accroissant le coût des importations, ce qui permettra en outre de compenser l’accord commercial conclu avec Londres et dont les produits envahissent les marchés grecs alors qu’ils pourraient parfois être fabriqués localement.

................Cette dévaluation passera par la mise en place d’une politique dite de la blanche à billet qui, si elle ne servira pas directement à alimenter les comptes publics – qui feront l’objet de mesures plus précises –, sera directement dirigée vers les banques grecques, dont l’essor ces dernières années est tout à fait remarquable. La banque nationale de Grèce, qui par ailleurs a acquis la Banque d’Athènes récemment renforçant ainsi sa puissance dans le Royaume, recevra ainsi une partie des fonds de même que diverses banques, dont des banques agricoles, des banques destinées au soutien à l’industrie, à l’exploitation de minerais ou à la construction navale, afin de faciliter l’accès au crédit. Et cet accès au crédit est important : si le Gouvernement a redistribué une partie des terres et des immeubles expropriés aux Turcs déportés, c’est-à-dire près de 70% des terres et immeubles d’Anatolie, ainsi que bon nombre d’entreprises et d’usines, une majorité de ces biens reste sous la possession de l’Etat et des thèmes : l’objectif est donc de les vendre pour renflouer les caisses tout en permettant le développement économique de la région. Ainsi, de grandes parcelles agricoles sont mises en vente, de même que des bâtiments, mines et usines, et l’accès facilité au crédit par l’afflux de fonds issus de la politique de la banque centrale devrait permettre de remplir l’objectif. Par ailleurs, on estime la valeur totale de ces biens à près de deux milliards de drachmes, une coquette somme dont le Royaume aurait bien besoin pour résorber son déficit et payer une partie de sa dette.


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Message par Sirda Ven 3 Sep 2021 - 18:18


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Affaires économiques


................Si les premiers effets bénéfiques des récentes mesures monétaires adoptées par le Gouvernement se font déjà ressentir sur l’économie grecque, qui connaît une remontée conséquente grâce à la distribution des terres agricoles, le financement d’usines et la relance de l’exploitation des diverses mines en Anatolie et en Grèce, l’exécutif n’entend pas s’arrêter en si bon chemin et poursuit, dans le cadre de l’union œcuménique, sa politique de redressement économique et financier de l’Etat. Certes, il faut dire que la fin de la mobilisation des réservistes couplé à la fin des combats va permettre de réduire drastiquement les dépenses militaires, majoritairement consacrées au financement de la guerre contre la Turquie, ce qui améliorera déjà considérablement l’état des finances publiques. Cependant, d’autres réformes doivent être menées pour poursuivre cette amélioration, d’autant plus nécessaire face au poids que représente la dette publique grecque, qui, à elle seule, engloutit près d’un tiers du budget national. Comparée à la production annuelle, cette dette lui était largement supérieure jusqu’à l’annexion des terres anatoliennes, qui a mécaniquement permis de la réduire en pourcentage, mais hélas pas en numéraire. Si la vente des terres expropriées dans la région a permis de dégager d’importantes recettes supplémentaires, celles-ci sont temporaires et ne constituent pas un moyen pérenne de rembourser cette dette aux yeux du gouvernement grec. Ainsi, face à cette situation, diverses nouvelles mesures ont été prises pour restaurer la stabilité financière.

................La première, certainement la plus importante en réalité tant la Grèce est largement en retard à ce sujet, est l’établissement d’un véritable cadastre d’ici quatre ans au maximum. Depuis son indépendance, et en dépit de nombreuses tentatives, l’Etat n’y était jamais parvenu. Toutefois, avec l’expansion considérable du Royaume grâce à la bravoure des armées grecques, de nouveaux territoires se sont ajoutés et les possessions de l’Etat – certes déjà en partie vendues – se sont elles aussi accrues. Ainsi, la mise en place du cadastre paraît absolument nécessaire afin de pouvoir répertorier précisément l’entièreté des possessions publiques et privées de propriétés et pour estimer de leur valeur. Naturellement, ce cadastre va s’accompagner de l’instauration d’un impôt foncier obligatoire dont la perception et l’utilisation seront confiées aux thèmes pour se financer en partie. Cet impôt ne sera toutefois pas prélevé sur les propriétés publiques et sur les propriétés religieuses dédiées aux cultes et à la vie du personne ecclésiastique – mais pas sur les propriétés religieuses agricoles et commerciales. De même, cet impôt sera différent selon que le propriétaire privé d’une parcelle le soit à titre personnel, c’est-à-dire pour se loger lui et sa famille, ou à titre économique, auquel cas outre la valeur foncière, les résultats économiques de l’entreprise seront également pris en compte. Ainsi, on estime à près de deux cents millions de drachmes les recettes qui seront perçues par les thèmes au titre de cet impôt foncier, qui constituera une part non-négligeable de leurs revenus, mais pas la majorité.

................La seconde mesure importante, sous l’impulsion du ministre des Finances Dimitrios Gounaris, consiste en une réduction de certaines dépenses désormais superflues. Ainsi en est-il tout particulièrement des dépenses militaires, qui, si elles s’élevaient jusqu’alors à neuf cents millions de drachmes, vont désormais passer à quatre cents millions seulement grâce à la fin de la mobilisation générale des réservistes et la fin des opérations militaires en Anatolie. Ce budget devrait toutefois permettre de maintenir des soldes décentes, d’assurer l’entretien du matériel et des infrastructures et l’achat de nouvelles armes selon le Gouvernement. Cette économie ne sera pas la seule puisque certaines missions de ministères liées aux conflits cessent avec la fin d’iceux : ainsi en est-il des mesures de surveillance de membres de partis politiques, de maintien de l’ordre contre des populations en cours de déportation, soit environ cinquante millions de drachmes du budget du ministère de l’Intérieur ; ou encore diverses mesures de soutien à l’économie de guerre qui grevaient considérablement le budget du ministère de l’économie à hauteur de cent millions de drachmes. Toutes ces réductions de dépenses devraient permettre un retour à un faible excédent budgétaire, de quelques dizaines de millions de drachmes tout au plus, de quoi permettre à la Grèce de mettre fin à son endettement et de procéder à un remboursement de cette dette, tout en comptant sur le nouvel impôt foncier et les thèmes pour continuer d’investir dans l’économie.


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Message par Sirda Sam 4 Sep 2021 - 16:21


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Affaires intérieures


................Jour de joie en Carie, et plus généralement dans toute la Grèce. En effet, en ce premier janvier 1924, le Royaume d’Italie a officiellement cédé le territoire qui était jusqu’alors appelé Carie italienne, en opposition à la Carie grecque. Cette province, qui revenait légitimement à Constantinople au terme du traité signé dans ladite ville quelques mois auparavant, était en effet toujours sous occupation romaine, et après une montée des tensions entre les deux pays, un accord avait été trouvé : le territoire serait cédé à la Grèce au nouvel an. Le jour venu, les autorités grecques ont donc effectivement pris possession de la dernière province qui leur manquait. Pour rien au monde, le stratège de la Carie, Ioannis Metaxas, chef du parti panhelléniste, n’aurait raté cette occasion : à la tête de ses Epistratoi et accompagné par des régiments de l’armée grecque, il a foulé le sol carien depuis Aydin, et prit matériellement possession, sans heurt, de la ville de Muğla, désormais renommée Mobolla et nouveau siège du Thème de Carie, comme cela était originellement prévu. Les populations grecques locales ont naturellement accueilli avec beaucoup d’enthousiasme la libération de la province et leurs nouveaux voisins, puisqu’avec Metaxas, des colons issus de divers thèmes grecs sont arrivés pour peupler un peu plus la Carie. Quant aux Italiens, ceux-ci étaient déjà partis à l’arrivée des troupes royales, comme prévu dans l’accord, et un message de remerciement a été envoyé au gouvernement royal italien, tout en réaffirmant le soutien de Constantinople au royaume face aux communistes.

................Dès la prise de possession de la Carie italienne, l’armée grecque a été chargée par le Gouvernement œcuménique de faire appliquer le Traité de Constantinople en procédant à l’expulsion des populations turques, locales ou réfugiées, s’y trouvant. Si jusque-là, les soldats avaient eu quartiers libres quant à la gestion de ces individus, l’état-major, sur ordre du Président du Conseil, a toutefois veillé à ce que cette expulsion se passe dans le plus grand des calmes et avec une discipline stricte, les exactions de la guerre gréco-turque ayant fait l’objet de nombreuses dénonciations internationales tandis que Constantinople doit redorer son image et tenter d’apaiser ses liens avec l’Anatolie. Aussi, les soldats ont procédé à cette expulsion en respectant le plus possible ces ordres, bien que quelques incidents mineurs soient advenus, et tout au long du mois de janvier, les quelques dizaines de milliers de Turcs de Carie ont pu rejoindre la Lycie turque ; tandis que leurs propriétés étaient saisies après leur départ pour être redistribuées aux nouveaux arrivants. Colons qui, par ailleurs, se voient eux aussi appliquer les nouvelles réformes économiques et sociales adoptées par le thème de Carie, tandis que la même politique est instituée par Metaxas pour s’assurer la fidélisation des populations tout en affermissant son pouvoir sur la région, qui voit en outre son potentiel économique s’accroître avec les nouveaux ports et les nouvelles ressources annexées. Enfin, les soixante mille soldats mobilisés à la frontière anatolienne rentrent dans leurs casernes, le déploiement n’ayant plus lieu d’être.


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Message par Sirda Sam 4 Sep 2021 - 17:49


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Affaires intérieures


................En cette fin janvier, la population de Constantinople – et le peuple grec plus largement – est comblé de bonheur pour sa famille royale. Malgré un temps plutôt froid – mais ensoleillé –, le Basileus Constantin XII a mis fin à son veuvage qui durait depuis le décès de sa première épouse, malencontreusement tuée par une morsure de singe quelques années auparavant, en épousant la princesse de Russie Tatiana Constantinovna Romanov, elle aussi veuve par deux fois. Si le mariage a fait grincer quelques dents puisque la nouvelle reine est déjà mère de deux enfants issus de son premier mariage, la famille royale et le parti populaire-conservateur ont toutefois réussi à forcer la main à Venizélos. Cette union est des plus symboliques pour la Couronne : il s’agit d’unir à nouveau deux grandes familles royales orthodoxes, dont une, hélas, a perdu son trône, mais qui était liée à la maison de Grèce par feu le roi Georges Ier et la grande duchesse Olga Constantinovna de Russie, grand-mère actuelle qui monarque, qui s’est assurée d’accueillir la nouvelle Reine comme il se doit ainsi que sa famille – sa mère, sa sœur Vera Constantinovna, son frère, George Constantinovich et les deux mouflets. Certes, ce ne sera probablement pas un grand mariage d’amour : les deux époux se connaissent à peine, et c’est le père du monarque, le roi déchu Constantin Ier, qui est à l’initiative du mariage, lui qui a côtoyé la nouvelle reine pendant son exil en Suisse, où il se trouve toujours, son interdiction de rentrer en Grèce n’ayant pas été levée par le Gouvernement.

................Pendant la célébration du mariage et les festivités, c’est toute l’aristocratie européenne qui s’est retrouvée à Constantinople pour quelques jours, ainsi que de nombreux diplomates étrangers invités pour l’occasion. Mais aussi d’anciens dignitaires tsaristes, à l’instar de Dénikine et de Wrangel qui, ayant quitté leur bar parisien où ils se saoulent en attendant le retour du Tsar à Moscou, ont séjourné quelques jours dans la Seconde Rome où ils ont retrouvé d’autres Romanov invités, dont la veuve d’Alexandre III et impératrice douairière. Grand seigneur, le Basileus a mis à disposition à la famille de sa nouvelle compagne des hôtels particuliers à Constantinople afin qu’ils puissent mener une vie digne de leur rang, et leur a attribué une rente. Par ailleurs, la famille royale grecque tend elle aussi à se réunir : jusqu’alors quasi-intégralement en exil, la plupart des parents du roi Constantin XII ont mis fin à leur exil, grâce à la pression du parti royaliste, et sont rentrés au pays, retrouvant notamment le prince André de Grèce, père de Philip, qui avait brillé pendant le siège d’Ankara lors de la guerre gréco-turque. Les conditions de ce retour de la famille royale – à l’exception de Constantin Ier et de quelques proches indésirables – sont strictes : aucune fonction politique ne peut être exercée, interdiction de servir dans l’armée sauf pendant leur service militaire, et présence à Constantinople uniquement à l’occasion de cérémonies familiales, sinon quoi ils doivent vivre dans des propriétés privées ou royales dans le reste du pays. Seuls les ascendants du roi peuvent résider dans la capitale avec le monarque.


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Message par Sirda Mar 14 Sep 2021 - 15:05


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Affaires intérieures


................Si l’année 1924 débuta sous les auspices de la joie et de l’unité autour d’une famille royale à nouveau réunie et agrandie par l’arrivée de Romanov à Constantinople ; ainsi qu’avec un gouvernement œcuménique œuvrant sans relâche pour redresser, avec succès, la situation économique du pays, de nombreuses crises internes – souvent provoquées par des crises internationales – sont venues durablement fragiliser le relatif esprit de concorde qui régnait en Grèce, qui a vécu une année pour le moins chahutée. Dès l’arrivée du printemps, la situation en Bulgarie, frappée par une guerre civile à la suite de l’échec du coup d’Etat nationaliste et la tentative d’intervention de la Yougoslavie dans ce conflit face à la Roumanie soutenant le parti agrarien au pouvoir avait vivement inquiété Constantinople, au point de provoquer une première fracture majeure au sein du gouvernement œcuménique. En effet, soucieux de préserver ses bonnes relations avec Belgrade, très proche de Paris, le Président du Conseil Elefthérios Venizélos avait farouchement plaidé pour une intervention grecque en Bulgarie de sorte à sécuriser la frontière commune aux deux pays et créer une zone-tampon avec la Roumanie, dont l’influence s’est considérablement accrue à Sofia. Face à ce bellicisme typique des Libéraux, le Parti populaire-conservateur de Dimitrios Gounaris s’était uni derrière son leader pour refuser toute guerre, menaçant de rompre l’union nationale. Elefthérios Venizélos céda, mais le gouvernement œcuménique sortait fracturé par cette première crise d’ampleur qu’il eût à connaître.

................En avril, c’est la situation italienne qui mit le feu aux poudres. La soudaine percée communiste, après plusieurs mois d’accalmie, raviva les relents va-t-en-guerre d’Elefthérios Venizélos qui ne manqua pas de déclarer devant la Chambre des Députés que « La Grèce, sous ma direction, a combattu par deux fois le communisme, la première en Crimée en 1919, la seconde dans le Pont en 1922. Il est de son devoir de le combattre une troisième fois en Italie, aux côtés de nos Alliés. » Cette prise de position nette, au détour d’une question d’un député de l’Union démocratique, provoqua immédiatement un tollé sur les bancs de l’opposition de gauche, mais aussi de droite et d’extrême-droite, ces derniers refusant catégoriquement toute nouvelle entrée dans une guerre qui ne concerne en rien Constantinople. C’était toutefois le coup de grâce pour le gouvernement du Père de la Grèce moderne : le soir-même de la déclaration du Président du Conseil, le vice-président d’icelui, Dimitrios Gounaris, annonçait le retrait du Parti populaire-conservateur du gouvernement œcuménique et le dépôt d’une motion de censure adoptée quelques jours après, provoquant ainsi la chute dudit gouvernement et la tenue d’élections législatives anticipées du fait de la dissolution de la Chambre des Députés, faute de majorité permettant d’approuver un nouvel exécutif. La position de Gounaris était claire : « Venizélos veut la guerre et la ruine, je veux la paix et la prospérité », un message simple et parlant pour tous les anciens combattants lassés par dix années de guerres à travers les Balkans et l’Anatolie.

................Sortant à peine de la crise économique, la Grèce se retrouvait ainsi plongée dans une crise politique rappelant à certains le Grand Schisme de 1917. La campagne battit alors son plein : Elefthérios Venizélos, à son habitude, joua sa carte de sauveur de la Grèce, vainqueur de la Turquie, réunificateur des hellènes. Mais face à lui, Gounaris avait aussi des arguments de poids, à commencer par la réussite de la politique économique qu’il conduisit en tant que ministre des finances, sa volonté de consacrer le pays davantage à la prospérité qu’à la guerre, et plus généralement le succès de la gestion des thèmes dirigés par le Parti populaire-conservateur. A l’extrême-droite, Ioannis Metaxas n’était pas en reste : le miracle carien, comme il surnomme lui-même sa gestion du thème, marqué par une forte croissance économique et des mesures sociales populaires, inspire les masses et a été largement relayé par les divers organes de propagandes du parti panhelléniste, qui ne cesse par ailleurs de progresser dans l’opinion publique, entre exaltation de la grandeur hellénistique, nationalisme et populisme. Peut-être n’est-il pas assez puissant pour diriger à lui seul la Grèce, mais il peut faire office de faiseur de roi pour cette élection, Metaxas en est conscient et compte bien en jouer. En outre, il peut aussi compter sur l’influence du penseur Íon Dragoúmis, dont les thèses séduisent de plus en plus et constituent un socle doctrinal puissant pour ce parti parfois qualifié de volkiste, mais qui s’en défend ardemment malgré ses nombreux liens avec de puissants soutiens volkistes allemands.

................Fin mai, les électeurs se rendirent aux urnes et tranchèrent. Ou plutôt, ne tranchèrent pas, puisque la situation politique restait confuse : aucun parti ne pouvait prétendre à gouverner seul. Pour Elefthérios Venizélos, le désaveu était total : son parti est arrivé deuxième, devancé par celui de Dimitrios Gounaris, tandis que Ioannis Metaxas s’est considérablement renforcé. Quant aux autres partis, leurs scores restaient peu ou prou les mêmes, insuffisants pour véritablement peser dans la désignation du prochain Président du Conseil. Après plusieurs jours de tractations secrètes dans un hôtel particulier de Constantinople, le Parti populaire-conservateur et le Parti panhelléniste annoncèrent officiellement être parvenus à un accord de gouvernement, les deux disposant d’une courte majorité au sein de la Chambre des Députés, tandis qu’au Sénat – non concerné par l’élection – les deux partis peuvent compter sur un certain soutien de la part de l’Eglise pour s’assurer de l’adoption de leurs lois. Après avoir été formellement désigné par le Roi pour former un nouveau gouvernement, Dimitrios Gounaris a ainsi été approuvé comme nouveau Président du Conseil, alors que Ioannis Metaxas reste quant à lui en Carie, préférant se consacrer à son thème plutôt que de s’investir personnellement en politique nationale, de sorte à pouvoir se dédouaner de toute responsabilité personnelle en cas d’échec, tout en laissant son principal adversaire à droite faire une Icare et récupérer les restes de ses ailes. Ce qui n’empêche toutefois pas le gouvernement d’être composé de plusieurs barons du parti panhelléniste.

Elections législatives de mai 1924:

Composition du gouvernement:

................Dès la prise de fonction du gouvernement, le Président du Conseil Dimitrios Gounaris s’efforça à purger l’administration et l’armée des éléments les plus favorables à son prédécesseur Elefthérios Venizélos, afin de réduire l’influence de ses partisans au sein de l’Etat grec. Une politique qui ne manqua pas de faire grincer des dents et de provoquer différentes tensions au sein du Parlement. De même, suivant attentivement l’évolution de la situation en Italie, le Gouvernement de Sa Majesté a, sous l’impulsion particulièrement forte des panhellénistes, voté l’interdiction du Kommounistiko Komma Elladas au nom de la sécurité nationale et procédé à l’arrestation et à l’expulsion de plusieurs membres influents du parti, tandis que son leader Pandelis Pouliopoulos s’est enfui en Russie. Déjà rompu à la traque anti-communiste en Carie, le Ministre de l’Intérieur Konstantinos Maniadakis s’est ainsi vu attribuer la délicate mission de traquer tous les communistes de Grèce et d’empêcher la diffusion de cette idéologie nauséabonde, tâche qu’il remplit avec un certain enthousiasme. Avant tout, le Gouvernement cherche à éviter qu’une révolution ne se propage, et entend s’inspirer de Bismarck pour cela, en interdisant cette idéologie tout en prenant diverses mesures sociales, d’inspiration panhellénistes généralement, pour satisfaire le prolétariat grec, notamment la création de l’assurance-chômage, la loi des 40h par semaine et semaine de 5 jours, un début de couverture sociale, etc., bref, comme en Carie, on ne se foule pas et on reprend les recettes qui fonctionnent.

................L’agitation politique fut à son comble en septembre 1924. En effet, plusieurs manifestations éclatèrent à travers le pays, et notamment à Thessalonique, berceau du républicanisme libéral grec. Si le gouvernement encadra ces rassemblements sans toutefois les réprimer, ils ne tardèrent toutefois pas à dégénérer sous l’impulsion du lieutenant général Stylianos Gonatas et d’officiers militaires républicains de second rang, non-purgés, qui firent éclater une mutinerie au sein de régiments terrestres et navals et tentèrent un coup d’Etat républicain en faisant voile vers Constantinople. Leur pronunciamiento fut rapidement maté par les troupes loyalistes grecques, mais choqua profondément l’opinion publique qui, si elle partage en partie – minoritaire – l’idéologie républicaine, désapprouve tout de même ces méthodes barbares putschistes. Les accusations à l’encontre d’Elefthérios Venizélos ne tardèrent pas à fuser, soupçonné d’avoir fomenté ce putsch contre ses rivaux. Le père de la Grèce moderne fut contraint à l’exil en Suisse, puis en France, tandis que divers responsables du coup furent fusillés. Le gouvernement en profita en outre pour accélérer la purge des éléments républicains de ses forces armées, souvent d’ailleurs au profit d’éléments panhellénistes issus des Epistratoi de Ioannis Metaxas qui place ainsi ses soutiens dans ce corps plus que stratégique en Grèce, de sorte à asseoir sa domination dessus. Après ce coup raté et la purge subséquente, le pays semble connaître une fin d’année plus apaisée, mais le Gouvernement reste sur ses gardes.


Affaires extérieures


................Les affaires européennes préoccupent majoritairement le nouveau gouvernement grec. A ce titre, le ministre des Affaires étrangères, l’ancien diplomate Íon Dragoúmis a adressé un communiqué à destination de la Bulgarie et de la Roumanie en faisant savoir « sa vive préoccupation » quant à la création d’une république populaire fédérale réunissant les deux Etats. Partageant partiellement la position diplomatique de Paris, Constantinople estime que « la prétendue union de Kaloyan est contraire aux stipulations conventionnelles du Traité de Neuilly puisqu’elle implique une modification des frontières avec la rétrocession de la Dobruja par la Roumanie à la Bulgarie. » Toutefois, si Paris ne reconnaît pas cette nouvelle union et a rompu une partie de ses relations avec la Roumanie, Constantinople adopte quant à elle une approche plus diplomatique. En effet, le ministre grec appelle Bucarest et Sofia à s’asseoir à la table des négociations et à ouvrir une nouvelle conférence internationale afin de pouvoir éventuellement entériner juridiquement les changements apportés par cette nouvelle union au Traité de Neuilly. Il ne s’agit toutefois pas de donner un blanc-seing à cette fédération en devenir et lever toutes les restrictions qui avaient été convenues à l’encontre de la Bulgarie. Pour Constantinople, la reconnaissance de cette nouvelle union n’est pas impossible, mais elle doit être assujettie à des garanties fermes destinées à maintenir l’équilibre dans les Balkans et à empêcher de nouvelles tensions voire guerres qui pointent déjà le bout de leur nez.


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Message par Sirda Dim 19 Sep 2021 - 17:22


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Affaires intérieures


................Au pouvoir depuis bientôt un an, le gouvernement de droite et d’extrême-droite poursuit sa politique de modernisation de l’économie. Après avoir fait la belle part aux théories agrariennes très populaires chez les panhellénistes, notamment avec la redistribution massive de terres agricoles jusqu’alors détenues par les Turcs rapatriés en Anatolie mais aussi en étendant les droits sociaux jusqu’alors réservés aux habitants de la Carie – assurance chômage, début de sécurité sociale, semaine des 5 jours et des 40h, etc. – à l’ensemble de la Grèce, la coalition très droitière entreprend de réformer et de moderniser l’industrie grecque. Si le royaume était déjà doté d’un secteur secondaire connaissant un certain essor avant-guerre, et qui s’est accru lors des différentes guerres pour approvisionner en armes légères, munitions, vêtements, etc., les troupes de Sa Majesté, le Gouvernement entend profiter de cet essor conjugué au potentiel minier et industriel de la partie anatolienne de la Grèce pour faire du pays une puissance industrielle à peu près digne de ce nom, ce notamment pour moins dépendre de l’étranger, la crise économique de 1923-1924 ayant montré les faiblesses de l’économie nationale vis-à-vis des importations dans ce domaine. Pourtant, le pays dispose de nombreux atouts : d’importances réserves de lignite et de manganèse en Orient et en Macédoine, des réserves d’or conséquentes, de premières zones industrielles dignes de ce nom autour d’Athènes, de Smyrne, de Thessalonique ou encore de Zonguldak. Sans parler de la Carie, modèle de développement économique.

................La première grande mesure prise en ce domaine est l’adoption d’une loi régissant l’exploitation des ressources minières en Grèce. Le texte est ambitieux : reprenant d’anciens principes antiques issus du droit impérial romain, et contredisant le célèbre principe de propriété in infinitum, usque ad infera, les mines et les carrières – et les terrains les contenant – sont proclamés propriété de la nation hellénique tout entière, à due proportion entre l’Etat et les thèmes. La conséquence logique de cette nationalisation est que, selon l’un des nombreux articles de la loi, « Il ne peut être procédé à l’exploitation des ressources minières sur les sols et sous-sols grecs par des personnes physiques ou morales de droit privé qu’après l’obtention d’une autorisation préalable par le Gouvernement de Sa Majesté et le versement d’une redevance pour l’exploitation du terrain dont le montant est prévu dans le contrat de concession. » Grâce à cela, le Gouvernement entend faire main basse sur ses ressources et éviter qu’elles ne soient pillées par des compagnies étrangères, tout en se réservant ainsi un pourcentage des recettes tirées de l’exploitation de ces mines et carrières grâce à la redevance prévue par la loi. Redevance qui reste à la discrétion du Gouvernement, fixée individuellement dans chaque contrat, ce qui peut permettre d’avantager certaines compagnies au détriment d’autres. La mesure conduit à exproprier certaines entreprises qui étaient jusqu’alors propriétaires des terrains, elles sont dédommagées par l’attribution d’une concession avec une redevance réduite pendant plusieurs années.

................Si le Gouvernement devrait déjà tirer d’importantes sources de revenus supplémentaires grâce aux redevances perçues pour l’exploitation des carrières et des mines, il n’entend pas pour autant laisser au privé le soin d’exploiter ses ressources naturelles. En effet, profitant de l’expropriation des Turcs expulsés de leurs parts dans les capitaux des entreprises, l’Etat grec a acquis d’importantes participations dans diverses entreprises minières en Anatolie, qu’il n’entend pas céder, par exemple la Heraclea Coal Company qui détient un monopole sur l’exploitation du charbon et du lignite dans la région de Zonguldak – dont le bassin comporte les plus grandes réserves du pays. Est ainsi créé la Compagnie hellène des charbonnages, société-mère publique d’une myriade de compagnies locales de charbonnage, notamment en Anatolie, et relevant directement du ministère de l’économie. Si les parts turques dans les anciennes compagnies sont intégralement détenues par l’Etat et/ou les thèmes, celles des chrétiens – y compris anglo-saxons ou latins – ne sont pas nationalisées, Constantinople souhaitant éviter d’effrayer les investisseurs étrangers fiables ou de froisser les puissances alliées en touchant à leurs intérêts économiques. Ce modèle est par ailleurs repris pour bon nombre d’autres ressources minières, notamment le fer et le manganèse, le marbre, l’or, etc. : une compagnie publique nationale mère, des filiales locales mi-publiques mi-privées. L’objectif du Gouvernement est ici de pouvoir contrôler l’exploitation de ses ressources stratégiques et d’en tirer le plus de revenus.

................La deuxième série de mesures concerne l’industrie à proprement parler. Si son essor est palpable, il reste trop limité aux yeux du Gouvernement. Pour remédier à cela, l’Etat autorise la création de zones franches industrielles sur lesquelles les nouvelles usines seront exonérées d’impôts sur les sociétés pendant cinq années, avant de connaître une imposition progressive pour atteindre au bout de huit ans le taux d’imposition normal, de sorte à favoriser la création d’entreprises. De même, sur ces zones, la Banque nationale de Grèce est chargée d’accorder des prêts à taux réduits pour favoriser la création d’entreprises. Certains secteurs sont particulièrement visés : l’agro-alimentaire – notamment la production de machines agricoles –, l’outillage, la sidérurgie, ou encore le textile. La stratégie du Gouvernement est relativement simple : favoriser des industries de base pour le moment, afin de permettre une montée en puissance de l’industrie grecque en général, puis monter en gamme progressivement au fil des années voire des décennies, tout en permettant de substituer la production nationale grecque aux importations étrangères, tout en espérant exporter par la suite. Sans grande surprise, les principales zones franches se trouvent autour d’Athènes, de Constantinople, d’Héraclée du Pont / Zonguldak, de Kios (Bursa), de Mobolla (Muğla), de Smyrne et de Thessalonique. Ces sites sont ceux avec le plus grand potentiel industriel aux yeux du Gouvernement, par la préexistence d’une industrie et aussi grâce à leur attractivité démographique, économique et géographique.

................Enfin, le Gouvernement apporte une attention toute particulière à la construction navale. Réputé depuis l’Antiquité pour être une race de marins, les Grecs n’ont jamais manqué à l’appel de la mer et la construction navale fait partie des industries lourdes les plus florissantes du pays. Véritable pont entre Occident et Orient, entre modernité et tradition, ce qui lui permet d’être un carrefour maritime important, la Grèce possède également un atout non-négligeable autour de la mer Noire et en Méditerranée orientale, son importante diaspora : 235'000 grecs à Chypre, 90'000 en Cilicie, 102'000 dans le Dodécanèse, 15'000 en Egypte, plusieurs milliers voire dizaines de milliers au Liban et en Syrie, sans compter le demi-million en Russie. Ces Grecs à l’étranger constituent un point d’appui pour la Grèce sur le plan économique dans les pays en question, grâce à leur poids mais sont aussi des relais locaux pour le commerce, et l’utilisation de navires grecs. Naturellement, Constantinople compte jouer là-dessus. Mais en outre, le Gouvernement met en place d’autres mesures pour soutenir la construction navale : réduction des impôts sur les entreprises en question par application du principe de zones franches, fiscalité avantageuse sur la possession de navires marchands construits et/ou immatriculés en Grèce, etc. L’objectif du Gouvernement est clair : que le Royaume ait l’une des plus grandes flottes marchandes au monde, et ainsi pouvoir peser dans l’économie mondiale bien plus que la démographie et les ressources naturelles grecques ne pourraient lui permettre.


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