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Chacun son Pays - le forum :: Archives du jeu :: Accéder aux archives :: V 1963 (3 août - 5 octobre 2019)
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Re: ¤ V1963 ¤ Topic officiel
Économie
Les débats sur l’agriculture avaient fortement animé les relations entre clans conservateurs et réformateurs ces derniers mois et le nouveau président du conseil des ministres savait qu’il devait absolument mettre à exécution les réformes promises, d’autant que son accession au pouvoir avait créé de grandes espérances chez les kolkhoziens et les agriculteurs en général qui l’appréciaient beaucoup. Communiste convaincu, longtemps stalinien, Kossyguine devait pourtant accepter la réalité des chiffres qui se trouvaient sur son bureau : la collectivisation, comme elle avait été menée, avait été un échec, et l’URSS ne parvenait plus à être autosuffisante au niveau alimentaire à cause de ce revers. Quasiment un quart de la production agricole soviétique sortait des rares exploitations privées qui subsistaient dans l’Union, correspondant pourtant à moins de 2 % des terres arables. Les exploitations privées étaient donc en moyenne plus productives de 1500 % que les exploitations collectives. De même, plus de 50 % de l’alimentation des kolkhoziens eux même était issue de ces parcelles privées. La préparation de la réforme du secteur agricole devenait la grande priorité de Kossyguine en vu du futur plan quinquennal 1964-1969 une fois l’actuel plan définitivement annulé comme la nouvelle direction soviétique l'avait prévu.
La première décision vise à réformer le statut du Kolkhoze afin de le faire évoluer vers un régime individuel, c’est la fin des directives étatiques et de la propriété collective de la terre et c’est le retour à un modèle agricole plus traditionnel. Chaque kolkhozien se verra attribuer une parcelle de terre qu’il devra gérer et dont il sera responsable puisqu’elle lui appartiendra. Ce changement majeur qui aurait pu sonner la fin de l’échelle même du Kolkhoze n’aura pas cet effet puisque les moyens de production resteront quand à eux bien évidemment sous régime de la propriété collective partagée par les kolkhoziens, à l'échelon du Kolkhoze. Il serait trop risqué d'aller trop vite en besogne et avant d’être généralisé, ce nouveau système, et les changements qu’il amène avec lui, sera progressivement implémenté, des premières expérimentations du nouveau statut seront menées dès la première année du plan quinquennal, tout d’abord en Ukraine et en Russie au sein des Kolkhozes producteurs de blé ainsi qu’en Biélorussie et dans les pays Baltes du côté des éleveurs. Parallèlement, l’État baissera petit à petit ses subventions aux Kolkhozes concernés par ces expérimentations durant le plan qui courra de 1964 à 1969 afin de forcer les gains de productivité. En échange, ces Kolkhozes expérimentaux auront accès à des prêts aux taux très avantageux auprès de la Gosbank afin de favoriser leur modernisation, les très gros gains de productivité attendus devant permettre de très largement assumer les faibles taux d’intérêts que les kolkhoziens auront à rembourser. Comme à l’époque léninienne, les agriculteurs concernés auront par ailleurs la possibilité de payer une partie de leurs taxes à l’État sous forme de production agricole brute. L’objectif est de placer d’ici 1969 20 % des terres arables soviétiques sous ce régime, et, à plus long terme, d’atteindre les 50 %. Kossyguine compte d’ailleurs sur cette réforme pour sortir les kolhoziens de la lassitude qui a gagné bon nombre d’entre eux à force de subir les échecs de directives venant d’en haut en leur redonnant les clés de la politique agricole. Ce nouveau régime concernera à terme toutes les cultures à forte rentabilité, en particulier celles alimentaires et a pour ambition de faire de l’URSS, à nouveau, une grande puissance agricole exportatrice.
A l’inverse, les cultures restantes à faible rentabilité, mais ayant une valeur stratégique aux yeux de l’État pour l’autarcie de la Patrie du socialisme, seront petit à petit rassemblés au sein de fermes d’État, des sovkhozes, qui seront quand à eux fortement subventionnés afin de maintenir la productivité à flot. Seront principalement concernés les cultures de coton, de lin, de fourrages, ainsi que de graines. De lourds investissements seront menés dans la mécanisation des sovkhozes, la généralisation de l’usage d’engrais et de fertilisants ainsi que dans les infrastructures vitales pour ceux-ci. Du côté des sovkhozes seront rétablies les stations machines-tracteurs supprimés en 1957 par Krouctchev. Ces stations sont des entreprises possédant du matériel agricole et le louant aux exploitations agricoles. L’objectif est de faciliter la mécanisation des sovkhozes à un coût moins élevé que si chaque exploitation devait acheter les machines nécessaires.
Kossyguine le sait, cette réforme sera hautement explosive d’un point de vu politique, d’autant que beaucoup l’attendent au tournant. Il la justifie en argumentant qu’il s’agit ni plus ni moins que d’une avancée dans le cadre de la politique de décentralisation générale qu’il compte mener en déplaçant le vrai pouvoir des mains des technocrates à celles des agriculteurs, et non pas d’un recul idéologique. D’ailleurs, le président du conseil des ministres sait qu’il est largement soutenu par les agriculteurs et toujours auréolé par son ascension politique et par la victoire de son camp sur celui conservateur. Il compte surtout sur des résultats qu’il espère aussi rapides qu’impressionnants pour justifier ses choix auprès du Parti, après tout, le Politburo n’a-t-il pas demandé du changement ? Il sait par ailleurs qu’un échec donnerait à n’en pas douter du grain à moudre à ses adversaires et raccourcirait considérablement son expérience au sommet de l’État soviétique. Sans faire une croix sur un renouveau de la collectivisation à moyen terme, des solution pragmatiques s’imposent afin de rétablir ne serais-ce que l’indépendance alimentaire du pays des Soviets.
Mirage- Grand Consul
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Re: ¤ V1963 ¤ Topic officiel
Diplomatie
Si vous avez oublié où sont les frontières, nous vous aiderons à atterrir !
À peine arrivé au pouvoir, le secrétaire général Chélépine a déjà un dossier diplomatique brûlant à gérer : les critiques adressées par le secrétaire général du PCC au PCUS. Celles-ci, bien que visant à l'origine son prédécesseur, ne peuvent être laissées sans réponse, d'autant plus au vu des vastes réformes qui ont été annoncées. Si le secrétaire général a mis de côté ses idées centralisatrices pour confier aux camarades Kossyguine la charge économique, il en sort toutefois renforcé par des mains quasiment libres sur la posture diplomatique de l'Union Soviétique. Et sur ce sujet, le précédent khrouchtchévien sera balayé. Farouchement anti-impérialiste, le nouveau leader communiste est largement opposé à toute forme de détente avec les États-Unis d'Amérique.
"L'URSS ne reculera plus. À Cuba, à Berlin, Khrouchtchev a courbé l'échine. Alors que les anti-impérialistes étaient en position de force, il a à chaque fois reculé devant les aboiements martiaux de la bourgeoisie américaine. Nous n'avons pas peur de leurs menaces de bombardements, pour la simple et bonne raison que chaque obus que l'ennemi de classe nous tirera dessus, nous leur renverrons en triple. Cette guerre, ils ne pourront la gagner, et ils le savent. Jusqu'à l'Elbe, les partis frères ont érigé le socialisme, ils l'érigent encore plus haut aujourd'hui. Tout ce que nous avons construit, cela nous permet aujourd'hui de dire : le communisme est la nouvelle puissance mondiale. Que les capitalistes s'allient à ce qu'il reste de la peste brune n'y changera rien, car l'Histoire est de notre côté.
Avec tout le respect que j'ai pour le camarade Mao, ces réformes économiques qualifiées de révisionnistes n'en sont pas. Le PCUS s'inscrit résolument dans la lignée du marxisme-léninisme justement grâce à ses réformes. Les vrais révisionnistes sont ceux qui se gargarisent de contrôler la production agricole depuis leurs assemblées. Fort heureusement cette clique a été vaincue, en URSS comme en Chine, en Pologne et bien d'autres encore. Les vieux bolcheviks réclamaient la terre aux paysans et le pouvoir aux soviets, affirmer que nos réformes vont à l'encontre des enseignement de Marx et Lénine, c'est ça trahir le socialisme.
Il est temps de porter fièrement la bannière de l'anti-impérialisme, dans tous les domaines. On a critiqué mon soutien à l'ouverture d'usines possédées par l'Union Soviétique dans les pays capitalistes, je vais vous dire la vérité : c'est à la source qu'il faut combattre l'impérialisme, et cette source ce ne sont pas les armées des bourgeois, ce ne sont pas non plus leurs agents. Ce sont leurs marchés, et c'est justement parce que nous avons trop longtemps laissé leurs marchés en paix trop longtemps que leurs appétits se tournent vers nous. Car ils dominent leurs marchés, ils veulent toujours en ouvrir de nouveaux pour se gaver sur le dos de toujours plus de prolétaires exploités. Vous me direz, ils n'ont qu'à interdire les usines soviétiques, et oui ils le peuvent. Mais s'ils le font, ils admettront dès lors à tous qu'ils craignent la suprématie du modèle socialiste au point d'avoir peur de s'opposer à lui. Chaque usine que nous n'aurons pas le droit de construire, ce sera un aveu de faiblesse exprimé par les groupes capitalistes de New York, de Londres, de Tokyo.
La première de mes décisions en ce sens est de ne pas signer un traité de limitation de certains essais nucléaires. Je me rendrai à Genève uniquement pour garantir leur arrêt dans le Cosmos, car l'espace n'a pas à servir de champ de bataille, mais le reste, je vous le dis aujourd'hui, c'est nyet. Si le camarade Mao le veut bien, je me rendrai également à Pékin afin de discuter longuement avec notre camarade.
Vive l'union indéfectible du prolétariat international ! Vive le communisme !" - Discours du secrétaire général Chélépine lors d'une réunion du COMECON, août 1963
Thalassin- Modérateur
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Re: ¤ V1963 ¤ Topic officiel
Proche-Orient
Brève
EvénementAlors que la situation en République arabe de Syrie reste des plus instables, le gouvernement irakien a pour sa part accepté massivement les propositions égyptiennes, qui vont naturellement dans le sens de celles proposées par Bagdad, à quelques ajouts près, notamment concernant l’éducation. Ainsi, la fédération entre l’Egypte et l’Irak pourra se faire apparemment sans encombre, dans les délais prévus par le Caire.
République du Congo
Brève
EvénementAlors que la gouvernance de l’Abbé Fulbert Youlou, Président de la République du Congo réputé pour sa francophilie et son alignement en faveur du bloc de l’ouest, n’a cessé d’être critiquée puis vertement condamnée par une partie de la classe politique congolaise, le peuple s’est massivement rendu dans les rues de Brazzaville à partir du 13 août. Trois jours durant, la capitale fut bloquée par les manifestants et grévistes, tandis que le mouvement tendait à s’étendre à l’ensemble du pays assez progressivement. Le chef de l’Etat ne sembla piper mot, jusqu’à ce qu’un coup d’Etat se produise le 15 août, concluant magistralement ce qui est d’ores et déjà surnommé « Les Trois Glorieuse », à la suite de nombreuses émeutes dans les quartier de la capitale. Un premier gouvernement provisoire est dirigé par Alphonse Massamba-Débat, opposant notoire au déchu président Youlou, tandis que le pays semble désormais se réaligner vers le bloc de l’est, tout en restant officiellement parmi les Etats non-alignés, le nouveau gouvernement prônant ostensiblement une politique dite de « socialisme scientifique ». Fait troublant : l’inaction totale des services secrets français, probablement liée à l’inimité du coupe présidentiel gaullien à l’égard de ce curé défroqué, pourtant proche de l’Hexagone.
Etats-Unis d’Amérique
Brève
EvénementLe 28 août a été une journée des plus historiques pour les Etats-Unis d’Amérique, et pourrait constituer un tournant majeur dans la vie politique américaine, en accord avec la politique de l’Administration Kennedy. En effet, près de 250'000 citoyens américains, pour l’essentiel issus de la diversité, et particulièrement de la communauté afro-américaine, se sont rassemblés à Washington D.C pour manifester, dans le calme et la tranquillité, afin de défendre leurs droits dans une marche pour l’emploi et la liberté. Cet évènement s’est magistralement conclu par un discours déjà historique de la part du leader du mouvement en faveur des droits civiques, Martin Luther King, qui restera dans la postérité grâce à sa phrase choc : « I have a dream ». Plus que jamais, la question de l’égalité des droits civiques fait débat aux Etats-Unis, cela alors même que la Ségrégation est censée avoir été abolie il y a quasiment un siècle de cela, à la suite de la guerre de Sécession.
Bureau- Vox Bureauli
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Re: ¤ V1963 ¤ Topic officiel
United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland
Convocation d’élections anticipées
………
Les échecs se suivaient les uns après les autres depuis quelques mois déjà pour le cabinet dirigé par Harold Macmillan, mais le fiasco iranien et puis peu de temps après le scandale Profumo touchèrent en plein cœur les Tories qui mirent une pression médiatique et politique insurmontable sur les conservateurs. Macmillan était en plus gravement malade et se faisait lâcher par la direction du parti et se résigna au constat qu’il n’était plus possible de gouverner efficacement. Plutôt que de laisser la main à un autre membre du parti qualifié, il fut décidé en accord avec le parti, de retenir l’option de la convocation d’élections générales anticipées. Dès le lendemain, les députés qui furent convoqués ont approuvé cela et les élections étaient programmées pour dès la fin du mois prochain. Dans cette campagne qui s’annonçait donc courte et intense, Rab Butler, pris rapidement le leadership du parti et se présenta logiquement comme son candidat, les sondages le donnent favori des élections de part son expérience ministériel quasi-incomparable et jouit d’une bonne popularité grâce à son efficacité. Mais, il doit tout de même faire face au challenge de rebâtir la confiance des Britanniques envers le parti conservateur. Du côté des travaillistes, ce sera Harold Wilson qui logiquement est le candidat du parti. S’il vient originellement de la faction la plus à gauche du parti, il a pourtant su rallier les cadres du parti plus au centre-gauche et bénéficie d’un soutien inflexible du parti, mais pas sûr que cela suffise face aux douze-années de domination des conservateurs sur la scène politique de l’Albion.
- Westminster en 1963:
Gosseau- Secrétaire général des Nations Unies
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Re: ¤ V1963 ¤ Topic officiel
Etat Impérial d'Iran
♛ Les Plaisirs de la Caspienne ♛
La légende dit que la sagesse de tout l’univers se trouve dans une tasse de thé. Sur les pentes de l’Elbrouz, émerge chaque année de plus grandes quantités de thé. La culture du thé est ancestrale en Iran, on en buvait déjà à l’âge Perse, celui du puissant Empire des Sassanides. Sa culture n’a rien perdu de son succès auprès des Iraniens, pourtant, elle a perdue de sa vigueur depuis des siècles à l’exportation, malgré une modeste amélioration depuis les années 1920. Le déficit d’infrastructures rendant la culture du thé particulièrement difficile, les conditions sanitaires guères engageantes ne satisfont pas la demande Européenne et plus simplement l’agriculture demeure archaïque et tournée vers les plaines et les grands domaines. Le thé est l’affaire des petits producteurs et le plaisir simple des hommes du pays.
Le Chah en conclu, par cet exemple, l’ampleur du travail à réaliser pour relever la filière du thé, de sa culture à sa revente en occident, tout est à faire ! Et pas que dans le domaine du thé. La réforme de la filière du thé est profonde, la province du Guilan produit une majeure partie du thé du pays, aussi c’est là-bas que se concentre l’effort de l’Etat pour restaurer les capacités exportatrices du pays en matière de thé, bruts ou parfumés, accompagnés de leurs verreries et services. La Manufacture des Thés d’Iran est fondée et inaugurée en 1963 à Racht, épicentre de la province de Guilan, les lieux culturels et religieux de la ville se voient alloués des fonds en vue de leur rénovation, les habitations remises à neuf ou reconstruites, on compte 13 000 logements en pierre prévus sous deux ans dans la cité de Racht, 32 000 dans l’ensemble des municipalités environnantes. La manufacture reçoit le monopole de l’acquisition du thé de gros, sa confection et sa revente en gros et à l’export. Les fruits, les arômes qui composent ces puissants thés orientaux se retrouvent monopolisées par la manufacture royale. Un fond public est organisé et pourvu en vu d’avancer les dollars nécessaires aux rachats des parcelles d’agriculteurs par d’autres agriculteurs de la localité. On favorise la centralisation par incitation des terres, le regroupement des parcelles, l’économie d’échelle. Des primes aux agriculteurs les plus efficients (le critère n’étant pas le volume mais la qualité du profit) sont également accordées par le Chah. La production de thé doit bondir, par l’effet des stimulations financières et des facilités bureaucratiques de rachat des terres, à 60 000 tonnes de thé brut d’ici 1968. Le prix au kg est variable, tout dépend le type de thé et la qualité, aussi on recherche un grand sérieux dans la préparation et la confection des thés. L’enjeu est de taille, l’investissement aussi. Entre 20 millions de dollars de subventions et aides diverses et 30 millions pour l’organisation de cette grande manufacture (il y en avait plus de cent, avant), on atteint un chiffre d’environ 50 millions de dollars USD pour la durée du Plan.
Le Chah en conclu, par cet exemple, l’ampleur du travail à réaliser pour relever la filière du thé, de sa culture à sa revente en occident, tout est à faire ! Et pas que dans le domaine du thé. La réforme de la filière du thé est profonde, la province du Guilan produit une majeure partie du thé du pays, aussi c’est là-bas que se concentre l’effort de l’Etat pour restaurer les capacités exportatrices du pays en matière de thé, bruts ou parfumés, accompagnés de leurs verreries et services. La Manufacture des Thés d’Iran est fondée et inaugurée en 1963 à Racht, épicentre de la province de Guilan, les lieux culturels et religieux de la ville se voient alloués des fonds en vue de leur rénovation, les habitations remises à neuf ou reconstruites, on compte 13 000 logements en pierre prévus sous deux ans dans la cité de Racht, 32 000 dans l’ensemble des municipalités environnantes. La manufacture reçoit le monopole de l’acquisition du thé de gros, sa confection et sa revente en gros et à l’export. Les fruits, les arômes qui composent ces puissants thés orientaux se retrouvent monopolisées par la manufacture royale. Un fond public est organisé et pourvu en vu d’avancer les dollars nécessaires aux rachats des parcelles d’agriculteurs par d’autres agriculteurs de la localité. On favorise la centralisation par incitation des terres, le regroupement des parcelles, l’économie d’échelle. Des primes aux agriculteurs les plus efficients (le critère n’étant pas le volume mais la qualité du profit) sont également accordées par le Chah. La production de thé doit bondir, par l’effet des stimulations financières et des facilités bureaucratiques de rachat des terres, à 60 000 tonnes de thé brut d’ici 1968. Le prix au kg est variable, tout dépend le type de thé et la qualité, aussi on recherche un grand sérieux dans la préparation et la confection des thés. L’enjeu est de taille, l’investissement aussi. Entre 20 millions de dollars de subventions et aides diverses et 30 millions pour l’organisation de cette grande manufacture (il y en avait plus de cent, avant), on atteint un chiffre d’environ 50 millions de dollars USD pour la durée du Plan.
♛ La cité des Rois des Rois : Persépolis ♛
La Ville qui a conquit le Monde, la première, n’est pas à Rome, ni à Constantinople. Elle est logée dans les terres de Fars, abandonnée par l’humanité elle-même. Vestige de la gloire Perse, Persépolis est le symbole, fragile, de l’éternité, de la splendeur culturelle et politique de l’Iran aux temps des Rois des Rois. Pourtant, le territoire est menacé, des fanatiques religieux professent la liquidation des lieux culturels, y compris de ce lieu. Des fouilles sauvages s’attaquent aux réalisations millénaires du site. Pour en assurer la sauvegarde, l’Etat déploie des efforts conséquents : l’espace est sécurisé dès le mois de Juillet par une troupe de soldats et de policiers, légalement ce territoire est restauré comme propriété d’Etat et interdit aux visiteurs. Des chercheurs, géologues et archéologues de renommés et de nationalités diverses sont invités à participer aux fouilles, à mettre un point, à terme, sur les secrets de ce site exceptionnel.
♛ Politique Internationale et Intérieure ♛
Le Chah d'Iran, à Téhéran, en 1962. Une réédition en vue ?
Sur ces entrefaites, un visite diplomatique organisée aura lieu, cette visite est celle d'un Grand, du Général et Président de la République, Charles De Gaulle. Portant autant sur le civil que sur le le militaire, cette rencontre s'annonce sur fond d'un bras de fer qui oppose le Chah à l'ayatollah Khomeini. Organisant une contre manifestation de masse, toute favorable au royalisme. Tout en laissant son opposant s'exprimer, le Chah tente de déborder par sa médiatisation et ses soutiens, puissants, ceux de Khomeini, visiblement affaiblis par les nationalisations qui ont acquises au Roi les factions nationalistes du pays. Cette tentative s'inscrit dans un refus d'imposer une censure qui apporterais quelque crédit à son adversaire. A Téhéran, le Chah apparaîtra en publique et auprès de son peuple, à l'occidentale, si l'on peut dire. Levant le voile oriental sur la monarchie, le temps de quelques instants, afin d'en maximiser l'effet.
Prishayev- Ministre
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Re: ¤ V1963 ¤ Topic officiel
Affaires Intérieures :Lancement du Système de Transport d'Eau
C'est avec un grand plaisir que le Premier Ministre Ben Gourion ainsi que plusieurs membres du Ministère de l'Agriculture et du Développement ont inauguré en ce chaud été 1963 le projet de canaux qui permettra de transporter une quantité massive d'eau depuis la Mer de Galilée et le Jourdain vers le sud du pays. Quelques officiers de Tzahal étaient également présents.
- Plan du projet:
Le Ministre de l'Agriculture, Moshe Dayan, a officiellement ouvert les vannes gigantesques du complexe de canaux de la Mer de Galilée, laissant un flot tumultueux d'eau emplir le système. Environ une trentaine d'heures plus tard, l'eau était arrivée dans le désert du Negev, après avoir traversé le pays.
Irriguant les champs, fournissant de l'eau potable aux citadins et permettant d'assurer la sécurité nationale du pays, ce projet est d'une importance capitale pour le pays. Il renforce grandement la confiance des Kibbutzim dans le gouvernement, qui voient là un moyen de propulser l'agriculture et la colonisation des espaces les plus inhospitaliers du pays.Entraînement militaire :
Il va sans dire que les pourparlers en cours entre Bagdad et Le Caire ne ravissent pas l'Etat-major israélien. Dans un show de force, l'armée de l'air israélienne a procédé à plusieurs patrouilles aériennes.
Dassault Mirage III
Les équipages de 2 escadres de chacune 6 appareils ont procédé à des patrouilles le long de la frontière égyptienne, passant le mur du son à proximité de la base de Rafah. La manoeuvre a duré plusieurs jours (deux ou trois passages par jour), avec des passages supersoniques à proximité des bases frontalières égyptiennes.
Re: ¤ V1963 ¤ Topic officiel
Malaisie, Indonésie, Royaume-Uni
Brève
Evénement
Le mois de septembre 1963 marque la fusion de la Fédération de Malaisie avec les colonies britanniques de Singapour, Sarawak, et Bornéo-Nord.
Si en Malaisie même, l'ambiance est festive, en Indonésie les protestations sont gigantesques. Près de 70 000 personnes ont pris la rue à Jakarta pour protester la formation de la Malaisie, et l'ambassade du Royaume-Uni a été victime de plusieurs lancés de cocktails molotovs qui mirent le feu et détruisirent 30% du bâtiment. Heureusement, aucun blessé n'est à déplorer.
Les tensions entre la Malaisie et l'Indonésie sont au plus haut depuis plusieurs années maintenant, avec des raids militaires et incursions légères dans les territoires de l'un et de l'autre notamment sur l'île de Bornéo.
Bureau- Vox Bureauli
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Re: ¤ V1963 ¤ Topic officiel
Économie
« L’économie soviétique sait aujourd’hui produire en quantité, elle doit désormais apprendre à produire de la qualité. Je ne jette pas ici la pierre aux ouvriers et aux ingénieurs de notre grande Union qui travaillent dur, parfois trop, et qui n’ont pas la responsabilité du relatif échec économique des dernières années que certains voudraient leur imputer. ». C’est ainsi qu’Alexei Kossyguine, président du conseil des ministres de l’URSS, commença son discours à la conférence panrusse des industriels de cette belle année 1963, envoyant au passage une pique en direction du clan conservateur, trop souvent enclin à mettre sur le dos du peuple laborieux les échecs du système économique soviétique. L’objectif du réformateur soviétique par ce discours était d’officialiser un important virage au sein de l’appareil de planification soviétique : le profit devait devenir pour le prochain plan quinquennal 1964-1969 l’indicateur principal. Le président du conseil des ministres s’appuie sur les thèses d’Evsei Liberman, économiste membre de son cercle de proches et compte sur la complicité d’un autre de ses amis, le directeur du comité d’État à la planification, Pyotr Lomako. Tout deux étant membres, tout comme Kossyguine, du clan des réformistes dit « innovants ». En cette décennie 1960, l’économie soviétique fait face à deux problèmes majeurs : un défaut d’optimisation dans l’utilisation des ressources qui crée des manques de main d’oeuvre dans divers secteurs ainsi qu’une augmentation inquiétante du nombre de biens invendus produits par l’appareil productif soviétique. L’ancien modèle de croissance qui aura porté ses fruits jusqu’à l’après-guerre est aujourd’hui caduque. Pour faire face à ces problèmes, la réintroduction de la notion de profit au coeur de la planification est la solution la plus pragmatique.
D’autres mesures qui seront appliqué dans le cadre du prochain plan ont aussi été annoncées avec pour ligne de mire de relancer durablement la courbe de la hausse de la productivité. Si les écarts de salaires, en particulier entre ingénieurs et ouvriers ont eu tendance à se resserrer depuis la fin de l’ère stalinienne, le président du conseil des ministres a insisté sur sa volonté de stopper cette dynamique et de maintenir la moyenne de cette écart à un niveau d’un pour deux durant le prochain quinquennat. Si les politiques visant à réduire les disparités salariales partaient à n’en pas douter d’un bon sentiment, il est important d’encourager notre peuple à viser l’excellence et à prendre le risque par exemple d’allonger la durée de la période d’études de ses enfants pour viser à terme un meilleur poste que celui d’ouvrier. Cela n’empêchera pas que l’augmentation du niveau de vie des travailleurs soviétiques restera une priorité du plan en particulier sur la question de l’immobilier et des biens de consommation qui en seront deux des axes principaux.
Kossyguine compte par ailleurs organiser une réduction importante du temps de travail hebdomadaire, actuellement fixé à 48h. Un barème de pénibilité sera mis en place par le Gosplan en coopération avec les syndicats de travailleurs. Chaque métier se verra affublé d’une note allant de 1 à 5 qui déterminera le temps de travail de ceux l’exerçant. 40h, 41h, 42h, 43h, 44h ou 45h par semaine. C’est bien sur cette mesure qui sera la plus relayé par la presse soviétique à la suite de la conférence. Cette réforme nécessitant un lourd travail administratif malgré l’association novatrice avec les syndicats entrera progressivement en vigueur entre 1964 et 1969, de plus, les barèmes seront réévalués tous les 10 ans afin de prendre en compte la logique évolution des métiers dans le temps. L’objectif est triple, économique déjà, puisque le réformateur espère que ce nouveau rythme de travail permettra une augmentation importante de la productivité horaire. Politique ensuite, puisqu’il sait que cette réforme sera très populaire et qu’elle devrait asseoir la sympathie des masses laborieuses soviétiques envers la nouvelle direction. Finalement, antibureaucratique, l’association avec les syndicats est un signal clair envoyé à la nomenklatura du Parti, Kossyguine poursuivra sur la route de la décentralisation et de la démocratisation partiellement entamée par Krouchtchev.
En échange, la nouvelle tête dirigeante de l’URSS compte bien introduire des méthodes de management moins laxistes et plus dures. Si les soviétiques doivent avoir le temps de s’adonner aux loisirs dans la semaine, ils doivent aussi être concentrés sur leur travail lorsqu’ils s’y trouvent. Des rythmes de travail plus intenses seront demandés, une réduction des pauses sera actée, et surtout, l’interdiction d’arriver au travail alcoolisé sous peine de sanctions sera ordonné. L’alcoolisme est un fléau pour l’Union Soviétique en cette décennie 1960 puisqu’elle impacte aussi bien l’espérance de vie que les taux de natalité, la criminalité, ainsi que la productivité, et la lutte contre l’alcool commence bien évidemment au travail. Malgré ce nouvel ensemble de règles, les responsables auront tout de même pour mission prioritaire de veiller au maintien de l’esprit de camaraderie entre travailleurs à l’usine pour lequel sont célèbres les pays socialistes, il est hors de question de reproduire l’ambiance pesante qui règne dans les lieux de productions du monde capitaliste en terre soviétique. L’URSS doit chercher son propre modèle de management productif loin des standards posés par les capitalistes.
Mirage- Grand Consul
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Re: ¤ V1963 ¤ Topic officiel
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De suite à l'attentat du 29 septembres 1963 (https://es.wikipedia.org/wiki/Asalto_al_Tren_del_Encanto), le président Rómulo Betancourt appelle à une minute de silence nationale pour les 8 femmes et 2 enfants blessés lors de l'attentat réalisée par des groupes de guérillas du FALN. Dans un discours cinglant il dénonce l'état d'insécurité créait par ces groupes extrémistes et annonce une réforme de la sécurité intérieur avec la création d'un bureau de la lutte contre le terrorisme.
Hopeisabanana- Haut Commissaire
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Re: ¤ V1963 ¤ Topic officiel
République française
● Affaires étrangères ●
● Affaires étrangères ●
................Dans une lettre personnellement adressée au Président des Etats-Unis d’Amérique John Fitzgerald Kennedy, le Général de Gaulle a annoncé le 21 septembre 1963 le retrait de la flotte de l’Atlantique, laquelle constitue avec la flotte de la Méditerranée l’une des deux flottes principales de la Marine nationale, du commandement intégré de l’Organisation du Traité de l’Atlantique du Nord. Si cette décision « ne remet naturellement pas en cause l’appartenance de la République française à l’OTAN », selon les mots du chef de l’Etat, elle n’en demeure pas moins une atteinte considérable portée à la participation française de l’organisation puisque désormais, les navires rattachés à la flotte de l’Atlantique ne sauraient plus passer sous commandement étatsunien en cas de conflit impliquant l’organisation. L’héritière de la célèbre « Flotte du Ponant » recouvre ainsi sa pleine liberté vis-à-vis des alliés de la France, qui ne compte désormais plus au sein du commandement intégré de l’OTAN, sur le plan naval, que la flotte de la Méditerranée. Toutefois, le Président de la République a tenu à rassurer son homologue américain en lui affirmant que « Si par malheur, il advenait que la sécurité des alliés de la France soit gravement menacée, mes forces militaires leur porteraient assistance sans faillir », rappelant au passage le soutien de Paris à Washington lors de la crise des missiles de Cuba, et des crises précédentes face à l’URSS.
................Prenant de plus en plus ses distances avec l’OTAN, le Général de Gaulle soigne à côté de cela ses relations avec le Tiers Monde, prônant sa Troisième Voie diplomatique – mais également, in fine, économique et politique – auprès des Etats qui veulent bien l’accueillir. Ainsi, l’homme du 18 juin s’est rendu à Téhéran afin d’y rencontrer son homologue impérial lors d’une visite d’Etat en grandes pompes de plusieurs jours, au cours de laquelle il visita « L’une des plus anciennes civilisations de notre monde, qui régna jadis sur un empire qui s’étendait sur cette Mésopotamie qui vit naître tout ce qui allait aboutir à nos actuelles civilisations occidentales. » Outre les envolées lyriques gaulliennes, en farsi évidemment, destinées à rappeler la grandeur perse, son histoire, sa puissance, et la nécessité pour elle de relier tradition et modernité, de Gaulle et le Shah ont surtout conclu plusieurs contrats importants pour les relations entre les deux nations. En effet, la vente de 24 MS 760 et de 24 Mirage III C a été officialisée, pour un coût total de 77 millions de dollars. De même, seront construites par les entreprises françaises une aciérie d’une capacité de production de 1,2 million de tonnes par an et une usine d’alumine avec une capacité de 100'000 tonnes, le tout pour 80 millions de dollars. Enfin, un accord de libre-échange sur les céréales et légumineux venant de France contre un libre échange sur les épices, fruits et plantes d’Iran a été conclu.
● Affaires francophones ●
................Alors que la Communauté française, prévue par la Constitution de la Vème République pour maintenir le lien entre la métropole et des anciennes colonies devenues des Etats associés à la France, est d’ores et déjà totalement désuète depuis l’indépendance des anciennes possessions françaises à travers le monde – à quelques exceptions près –, le gouvernement souhaite relancer cette initiative à la suite du Rapport Jeanneney sur la Coopération, rendu en juillet, afin de rassembler autour de la France ses anciennes possessions – à l’exception notoire de l’Algérie – et aux anciennes colonies belges. Ainsi, Paris propose à ses anciennes colonies de se regrouper au sein d’une nouvelle organisation internationale, la Communauté francophone, qui serait à la fois une organisation culturelle – fondée sur la promotion de la francophonie dans le respect des langues régionales –, économique – avec des facilités d’échanges, d’investissement, etc. entre les pays-membres –, et militaire puisqu’elle inclurait une alliance défensive entre les pays. Cette communauté, respectueuse de l’indépendance et de la souveraineté de chaque Etat, serait dirigée par un conseil des chefs d’Etat et serait dotée d’un organe consultatif, le Sénat, composé de parlementaires issus de chaque pays. Par ailleurs, et sur préconisation du rapport, les aides au développement de la France devraient passer à 1% du PIB à destination de ces pays.
Sirda- Modérateur
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Date d'inscription : 18/09/2011
Re: ¤ V1963 ¤ Topic officiel
United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland
Élections générales de 1963
………
À peine plus d’un mois, c’était la durée de la campagne électorale acharnée entre Rab Butler et Harold Wilson. L’avantage donné aux conservateurs dans les sondages s’amenuisa rapidement, avec les bourdes à répétition de certains speakers conservateurs qui sillonnaient le pays. Outre le fait qu’ils étaient incapables de défendre le bilan de la mandature précédente (et ce bien que Butler a pris la tête du parti), la plupart des meetings étaient sous tension (voir parfois annulé comme à Leeds où des ouvriers ont fait annuler le meeting après avoir fait des menaces sans équivoques à l’encontre de certains membres du parti conservateur). Pendant ce temps, Wilson visait le pays de long en large, faisant des discours énergiques et remarqués. Critiquant férocement le bilan des Tories, il rallia rapidement les indécis ce qui avec l’unité du parti derrière lui, lui donna au bout du compte, une assez large victoire raflant 48 % des suffrages et 364 sièges à la Chambre des communes. Les conservateurs s’inclinent quant à eux avec 43,4 % des suffrages et 254 sièges et les libéraux connaissent une progression intéressante raflant 8,5 % et 12 sièges.
- Élections générales de 1963:
Le retour aux affaires du Labour
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Le résultat est merveilleux pour le Labour qui revient aux affaires après 12 ans dans l’opposition, Harold Wilson est le fier artisan de cette réussite fulgurante qui n’était jusqu’alors pas prévisible. L’homme devient en plus, le plus jeune Premier ministre depuis plus de 70 ans, cette statistique est loin d’être anodine, lorsque le pays connaît non seulement un bouillonnement culturel, mais même une véritable phase de mutation, entre un monde ancien de plus en plus abandonné, voir regretté, et une modernité encore imprécise. Harold Wilson est en fait un homme dans l’air du temps, largement soutenu par les middle classes et compte bien faire de la révolution technologique qui est en cours, la dynamique du destin futur de l’Albion. Le discours d’investiture de Wilson était assez démonstratif dans le tournant qu’il voulait faire prendre au pays. Outre le souhait de perpétuer le fameux Welfare State promu depuis la fin de la guerre, il souhaite surtout l’adapter face aux aléas conjoncturels qui ne cessent d’entraver le rêve d’une classless society tant cher aux travaillistes. Mais où le jeune et fringant Harold marque le plus son empreinte, est finalement dans le domaine où on l’attendait le moins, c’est-à-dire la politique extérieure où il prononça cette phrase qui résonnera pour longtemps dans l’esprit des Britanniques nostalgiques de leur empire : « n’oublions pas chères compatriotes, que les frontières du Royaume-Uni se situent sur l’Himalaya » autrement dit aux bornes extérieures du Commonwealth qui va certainement connaître une intensification de son rôle sur la scène internationale. Autre passage mémorable de son discours : « Il est aussi temps pour nous d'adopter une politique extérieure plus volontariste que jamais, je crois fermement que notre beau pays a un rôle a joué entre les deux blocs qui séparent notre monde, nous devons tendre des mains afin de saisir des opportunités qui ne vont pas nous attendre. » S’il est facile d’y comprendre que la politique extérieure britannique va prendre une nouvelle dimension avec une doctrine claire, il est encore plus surprenant d’entendre une si grande main tendue envers Moscou qui dans le passé, ne s’était traduit en rien de probant lors de la dernière délégation britannique reçue chez le géant soviétique en 1959. Si toute la presse britannique en profite pour spéculer bien des choses, surtout après l’affaire de Profumo qui a beaucoup contribué à la chute électorale des conservateurs. En tout cas, en l’absence de précisions du côté du gouvernement, nul doute que dans les prochains mois, des nouvelles concernant une possible rencontre diplomatique entre Londres et Moscou devraient tomber.
Harold Wilson nouveau résident du 10 Downing Street
………
Après les beaux discours, le Royaume-Uni doit maintenant passer à l’action du côté des affaires extérieures qui sont remplis de dossier. D’abord, 10 Downing Street condamne fermement l’attaque de l’ambassade britannique à Jarkata et appelle-le gouvernement indonésien à prendre les mesures qui s’imposent afin de calmer sa population aux attentions belliqueuses envers le personnel diplomatique britannique. Londres est d’ailleurs prête à jouer un rôle de médiateur entre l’Indonésie et le nouvel État malaisien afin de préserver la paix dans la région. La situation au Proche-Orient est également un des dossiers les plus important de la diplomatie britannique, Harold Wilson particulièrement soucieux sur cette question souhaiterait ainsi programmer une visite diplomatique en Israël d’ici 2 mois, afin de discuter avec son homologue israélien, plus grand allié de Londres dans la région. Enfin, le regain de tensions autour de la question chypriote préoccupe fortement la diplomatie britannique, d’autant plus que le Royaume-Uni est signataire des accords de Zurich et de Londres et préserve une présence militaire sur l’île répartie en plusieurs bases d’une grande importance pour les forces armées de Sa Majesté. Pour l’instant, la ligne diplomatique est claire, Londres continuera de jouer son rôle de puissance médiatrice entre la Grèce et la Turquie afin d’éviter une escalade de violences, même si officiellement, Londres ne doute pas des attentions souveraines d’Athènes qui ne sont aucunement remises en question. Enfin, sur la question de la décolonisation, le cabinet de Wilson ne compte pas remettre en question la ligne défendue depuis l’après-guerre et prévoit d’accorder l’indépendance au Kenya ainsi qu’au Sultanat de Zanzibar avant la fin de l’année, tout n’étant qu’une question de mois afin de fignoler les détails.
Gosseau- Secrétaire général des Nations Unies
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Date d'inscription : 22/08/2011
Re: ¤ V1963 ¤ Topic officiel
Dans les ailes du Palais Royal Pardo, résidence du Caudillo Franco, les allées et venues des plus éminents représentants de la composante idéologiques du régime s’intensifiait.
Cette bataille entre les différentes mouvances du Movimiento Nacional (phalangistes, carlistes, monarchistes et conservateurs) était récurrente depuis la mise en place en 1959 du plan de stabilisation économique.
En effet chacun savait que le général était le seul maître en Espagne, sa parole était synonyme de validation législative. Tous voulaient essayer d’infléchir sa position pour la tourner à leur avantage. Cependant le grand rêve du Caudillo d’implanter son idéal autarcique, au travers du plan dénommée Industrialisation par substitution des importations, était un échec cuisant, ne remplissant pas son objectif d’indépendance économique total de l’Espagne vis à vis de l’étranger. Bien au contraire cette politique avait plongé le pays dans le cercle vicieux d’une inflation galopante (plus de 14% par an) et d’un isolationnisme international.
L’État Espagnol était perçu comme un paria, seul l’affrontement entre les deux blocs, eu pour conséquence un rapprochement avec les anglo-saxons, à cause de la doctrine de l’ennemi commun le bolchevik.
Dès lors, les positions de Franco changèrent et les hommes forts du régime qui étaient phalangistes ou carlistes furent remplacés petit à petit par des technocrates conservateurs libéraux.
Le général satisfait des résultats du plan 1959 notifia aux leaders phalangistes et carliste qu’il allait à présent intensifier les réformes économiques en donnant les pleins pouvoirs sur les sujets économique à son ministre Navarro Rubio.
Suite à cette annonce du chef suprême, Navarro Rubio s’afféra à la tâche et constitua le cabinet de développement financier et économique (CDFE) constitué d’économistes du courant de pensé de l’école de Chicago tels que Lopez Rodo et Alberto Ullastres.
Ainsi une feuille de route défini les 4 piliers de la politique financière et économique de l’Espagne « convertibilité, stabilisation, libéralisation et intégration ». En suivant cette idéal type, il fut décidé d’actionner dans les mois suivants des mesure axées sur :
• La convertibilité totale de la peseta sur le marché avec comme ligne de mire in fine la hausse du taux de change avec le dollar.
• L’orientation de l’économie vers une politique monétaire restrictive, à travers une hausse des taux directeurs et un gel des salaires
• La réduction du déficit public grâce à une réforme fiscale qui renforce le recouvrement de l’impôt et limite les dépenses publics.
• L’encouragement de l’investissement étranger dans le secteur du tertiaire
Ce virage à 360 degrés acta un nouveau modèle sociétal pour l’État Espagnol, dont le premier jalon mise en marche fut la libéralisation de l’économique.
●Affaire Coloniale●
Le Caudillo ne manquait pas de rappelait à la face de tous ses partisans ses exploits militaires passés. Mais les affres du pouvoir ne lui permettaient plus d’être sur le terrain avec ses troupes. Cette époque bénie dans les souvenirs du Général Franco, le poussa à s’intéresse bon gré mal gré aux affaires coloniales, afin de pouvoir renouer avec son passé militaire.
Les vestiges de l’Empire Coloniale Espagnol ne cessaient de s’éroder, allant jusqu’à inciter les voisins de ces dépendances, à mener des campagnes militaires comme ce fut le cas en 1958 avec la guerre d’Ifni. Cette situation échaudait fortement Franco qui voyait dans cet état de délabrement, une faiblesse inadmissible pour son régime.
Ainsi il décida à contre-courant des politiques de décolonisation de ce temps, de valoriser ses territoires d’outre mers. De fait, il convoqua les hommes chargés de la gestion sécuritaire des colonies le Général de division Mariano Gómez, et le Lieutenant-Général Lopez Valencia. Franco souhaitait percevoir à travers cette audience ce qu’il ne pouvait percevoir dans les rapports ministériels.
La description frappa le Caudillo concernant le manque de moyen de l’appareil coloniale au vu de la menace du Grand Maroc et de l’insurrection sahraouie. Ces éléments provoquèrent irrémédiablement une sous exploitation des gisements de phosphate et de fer du Sahara Espagnols. Ainsi, il fut décidé d’intensifier les campagnes de pacification autour de la région de Boukraa et la consolidation des frontières avec le Maroc.
Par conséquent, des renforts militaires allaient être acheminé, notamment des unités du 26ème Régiment de Char "Alcazar de Tolède", du 1er G.F.R. d'infanterie de Tétouan (Regulares) à Sidi Ifni et deux Bataillons de la Légion Espagnole, soit un renfort total de 4000 soldats, 36 M47 Patton, 30 M113, 100 Santana Land Rover Series IIA et divers obusiers, mortier et canon de 75 mm. Ces troupes seront acheminés au compte-goutte durant 2 mois via les LCU et cargo militaire C-54.
Concernant l’appui aérien près de 1é F-86 seront affectés à l’aérodrome de Laayoune.
●Affaires Etrangères●
Le ministère des Affaires Étrangères envoie un avertissement verbal à Rabat suite aux déclarations du Parti de l'Istiqlal concernant le Grand Maroc. Sur un ton martial le ministre Fernando María Castiella a déclaré :
« La stabilité de la région est menacé par les déclarations impérialistes du parti de l'Istiqlal. Nous réaffirmons que l’État Espagnol est prêt à défendre corps et âmes ses territoires maghrébins, et l’a d’ores et déjà prouvé en 1958 lors de la guerre d’Ifni. »
Concernant l’attaque de l’ambassade britannique à Jarkata, le Caudillo apporte tout son soutien au gouvernement Britannique et appelle-le gouvernement indonésien à faire le nécessaire afin de calmer sa population. Outre cela, le Général félicite vivement son homologue anglais pour sa récente victoire et souhaite le rencontrer très prochainement.
Pierremenez- Ministre
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Date d'inscription : 16/08/2019
Re: ¤ V1963 ¤ Topic officiel
République du Venezuela
Affaires extérieures
Durant le mois d'octobre 1963, la République du Venezuela remet un premier dossier au gouvernement de la Grande-Bretagne proposant alors un rachat de la Guayana Esequiba, alors territoires sous revendications vénézuéliennes depuis 1889. Le Venezuela propose un rachat du territoire pour 220 000 000 $ USD.
Hopeisabanana- Haut Commissaire
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Date d'inscription : 19/02/2018
Re: ¤ V1963 ¤ Topic officiel
Royaume de Grèce
Βασίλειον τῆς Ἑλλάδος
Affaires intérieures
La Grèce s'enlise dans la crise
Le désaccord populaire créé autour du dossier chypriote a visiblement eu des remous au sein de la société grecque. Déjà fragilisé par sa manière équivoque de gérer le cas sensible de Chypre, le Premier Ministre Papandréou se voit reprocher son inaction totale sur les autres domaines d'action. Les Grecs sont en attente de réformes économiques importantes qui ont été promises par le centre avant sa réélection à la tête du pays, ce afin que le pays puisse rattraper son retard - déjà conséquent - sur ses proches voisins.
Il est notamment attendu une réforme conséquente de l'administration grecque, qui n'a connu aucune évolution depuis l'après-Guerre. Cette dernière est effectivement en 1963 l'une des plus corrompues et des moins efficaces de l'OTAN. Parallèlement, il est également nécessaire de prendre des mesures afin de juguler le développement massif du tourisme, ce afin qu'il profite davantage aux Grecs. Effectivement, depuis le milieu des années 1950, le tourisme explose sous une forme sauvage : expropriations, destruction du littoral - notamment en Crète - et bétonisation sont devenues la norme d'une industrie touristique qui doit donc se moraliser malgré le potentiel énorme de la Grèce en ce sens.
Des manifestations diligentées par le leader de l'opposition de droite, Konstantínos Karamanlís, ont été organisées dans les grands pôles urbains du pays, conduisant à chaque fois à leur paralysie globale et à des affrontements avec les forces de l'ordre. Ce mouvement de contestation a été rejoint par le camp de ceux qui souhaitent et défendent l'idée de mener une guerre pour récupérer la totalité de l'Île de Chypre. Le leader de ce mouvement désormais structuré, Geórgios Papadópoulos, a d'ailleurs rencontré le patron de l'Union Nationale-Radicale pour convenir de modes d'action encore plus ciblés contre le gouvernement actuel. L'objectif est désormais affiché : faire tomber Papandréou coûte que coûte.
Il est notamment attendu une réforme conséquente de l'administration grecque, qui n'a connu aucune évolution depuis l'après-Guerre. Cette dernière est effectivement en 1963 l'une des plus corrompues et des moins efficaces de l'OTAN. Parallèlement, il est également nécessaire de prendre des mesures afin de juguler le développement massif du tourisme, ce afin qu'il profite davantage aux Grecs. Effectivement, depuis le milieu des années 1950, le tourisme explose sous une forme sauvage : expropriations, destruction du littoral - notamment en Crète - et bétonisation sont devenues la norme d'une industrie touristique qui doit donc se moraliser malgré le potentiel énorme de la Grèce en ce sens.
Des manifestations diligentées par le leader de l'opposition de droite, Konstantínos Karamanlís, ont été organisées dans les grands pôles urbains du pays, conduisant à chaque fois à leur paralysie globale et à des affrontements avec les forces de l'ordre. Ce mouvement de contestation a été rejoint par le camp de ceux qui souhaitent et défendent l'idée de mener une guerre pour récupérer la totalité de l'Île de Chypre. Le leader de ce mouvement désormais structuré, Geórgios Papadópoulos, a d'ailleurs rencontré le patron de l'Union Nationale-Radicale pour convenir de modes d'action encore plus ciblés contre le gouvernement actuel. L'objectif est désormais affiché : faire tomber Papandréou coûte que coûte.
Affaires internationales
La Grèce veut moderniser sa Marine et son aviation
Le Royaume de Grèce, à l'initiative de son Ministère des Armées, a débloqué une enveloppe de 24 milliards de Drachmes (8 milliards de Dollars US) afin d'acquérir et renouveler les équipements de sa Marine et de son aviation. Ainsi, le gouvernement grec a contacté ses homologues de France - profitant des bonnes relations entamées depuis la visite du Général de Gaulle il y a quelques mois, des États-Unis et du Royaume-Uni en vue de l'acquisition de matériel inutilisé, mais aussi émis un appel d'offre international en ce sens. La Grèce est prête à payer ce matériel à leur prix réel, dans la limite de son budget d'acquisition.
Si la Grèce possède pour l'heure l'une des meilleures marines du bassin méditerranéen, le chantier semble beaucoup plus pléthorique concernant son Armée de l'Air, équipée en majorité d'aéronefs américains obsolètes ou en besoin de réparation. Par ailleurs, le pays manque évidemment de pilotes et aimerait pouvoir en former davantage. Pour cela, il est envisagé de faire appel à des instructeurs étrangers, notamment provenant des pays alliés.
Si la Grèce possède pour l'heure l'une des meilleures marines du bassin méditerranéen, le chantier semble beaucoup plus pléthorique concernant son Armée de l'Air, équipée en majorité d'aéronefs américains obsolètes ou en besoin de réparation. Par ailleurs, le pays manque évidemment de pilotes et aimerait pouvoir en former davantage. Pour cela, il est envisagé de faire appel à des instructeurs étrangers, notamment provenant des pays alliés.
Malaa- Haut Commissaire
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Date d'inscription : 18/06/2019
Re: ¤ V1963 ¤ Topic officiel
Affaires Intérieures :Décès inattendu du Président Yitzhak Ben-Zvi :
Le Président Yitzhak Ben-Zvi est décédé dans la nuit du 2 octobre 1963, d'une rupture d'anévrisme. Elu depuis 1952 par la Knesset comme Président, dirigeant du Labour, c'est une grande perte pour l'Etat d'Israël. Deux jours de deuil national ont été décrété, du 3 octobre au 5 octobre.
Le regretté Yitzhak Ben-Zvi, président de 1952 à 1963
Pour de nombreux israéliens, Ben-Zvi avait fait partie du paysage politique pour la majorité de leur vie active dans la politique, et Israël perd en ce jour un grand homme. Kadish Luz, Speaker de la Knesset, assumera les fonctions de Président par intérim jusqu'aux élections présidentielles prévues fin novembre 1963.Rétablissement du Moshav Avivim :
Un Moshav est un type de communauté agraire, semblable au Kibbutz, présentant également un fort degré d'endoctrination socialiste. Le Moshav Avivim a été fondé en 1958, sur les ruines d'un village arabe détruit lors de la guerre de 1948, mais il a rapidement été abandonné.
Ce sont 30 familles de juifs marocains qui ont décidé d'y fonder leur communauté, et ont reçu autorisation et subventions du gouvernement israélien pour ce faire.
Localisation d'Avivim
Depuis quelques mois, un nouvel afflux des derniers juifs marocains se fait sentir en Israël. En effet, ceux-ci sont effrayés par la montée des violences entre l'Algérie et le Maroc, et plusieurs milliers de juifs marocains ont fait l'aliyah depuis le début de l'année 1963.Affaires Etrangères :[TOP SECRET] Communiqué à la Grèce [TOP SECRET]:
Le gouvernement israélien a entendu l'appel d'offre grec, et propose à la Grèce le marché suivant :
Une équipe de 3 instructeurs de l'armée de l'air israélienne se rendront en Grèce pour aider à former les pilotes grecs dans la maîtrise de leurs appareils. Ceux-ci seront présents pour un minimum de 18 mois, sauf si la situation sécuritaire d'Israël exige leur rapatriement. Israël ne peut pas vendre d'appareil militaire à la Grèce, mais elle peut fournir cette aide tactique.
En échange, la Grèce ouvrira la piste d'atterrissage militaire de la ville d'Alexandroupouli à de potentiels vols israéliens, et autorisera ravitaillement d'avions israéliens sans en inspecter le contenu. Les douaniers israéliens des villes proches d'Alexandroupouli sur la frontière Bulgare et Turque recevront également des directives spéciales autorisant le passage à de potentielles voitures israéliennes sans inspecter le contenu des dites voitures, et fournira un laissez-passage jusqu'à l'aéroport.
Re: ¤ V1963 ¤ Topic officiel
Maghreb
Brève
EvénementLa situation au Maghreb, déjà très tendue du fait des tensions exacerbées par chaque camp entre l’Algérie et le Maroc, a fini par dégénérer début octobre. En effet, en septembre, un journal marocain avait affirmé que l’armée algérienne tentait de soulever la population marocaine située à la frontière contre l’autorité du roi Hassan II, en réaction aux différentes crises qui survinrent entre les deux Etats tout au long de l’année. En conséquence, l’armée marocaine, dirigée par général Driss Ben Omar El Alami, s’était déployée à la frontière, et quelques légers accrochages avaient effectivement eu lieu contre les troupes algériennes. À la fin septembre, le roi Hassan II et Mohamed Oufkir décident d'envoyer des auxiliaires marocains de Tagounit pour prendre Tinjoub et Hassi Beïda, des villes algériennes revendiquées qui permettent en outre de contrôler l’accès vers le Sahara espagnol. L’opération fut une éclatante réussite. Cependant, le 30 septembre, le président algérien fraîchement élu Ben Bella affirma que le Maroc soutenait la rébellion kabyle conduite par Hocine Aït Ahmed, et le 2 octobre, ses troupes reprenaient les villages susmentionnés.
En réaction, le Maroc mobilisa l’entièreté de son armée et se lança à la reconquête, avec un succès fulgurant, des deux villages algériens, qui tombèrent très rapidement aux mains des marocains, forçant les troupes de l’Armée Nationale Populaire à se replier, tandis que Ben Bella proclamait lui aussi la mobilisation générale. Dès le 9 octobre, le Maroc poursuivit son offensive et repoussa le gros des troupes algériennes situées à la frontière, avant de pousser ses troupes jusqu’à prendre la ville de Tindouf, située au sud de l’Algérie, mais également celle de Colomb-Béchar, dans laquelle les troupes marocaines entèrent sans grande difficulté, sous la surveillance attentive des troupes françaises toujours déployées sur place, qui firent respecter aux marocains une no-go-zone autour du Centre interarmées d'essais d'engins spéciaux, en échange de leur indifférence totale dans ce conflit. Désormais, c’est toute une partie du sud-ouest algérien qui est plus ou moins aux mains des marocains, qui contrôlent les principales villes et les principaux villages. Une contre-offensive algérienne est en préparation, ce qui pourrait conduire à un conflit généralisé entre les deux Etats.
Bureau- Vox Bureauli
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Date d'inscription : 15/06/2018
Re: ¤ V1963 ¤ Topic officiel
Agriculture
Le maïs, c'est fini ! Voilà ce qui se dit avec joie dans les instituts d'agronomie soviétique. Sans pour autant aller jusqu'à réclamer l'arrachage des plantations déjà existantes, la diffusion de cette plante a globalement été vécue comme une lubie de l'appareil d'État soviétique, et de Khrouchtchev plus particulièrement, depuis sa rencontre avec un koulak de l'Iowa. La campagne des terres vierges également, si elle a permis en un laps de temps très court de mettre en culture une large superficie de terres en Asie centrale et dans le sud de l'Oural, touche désormais à son terme après avoir atteint les limites de son efficacité.
Il faut un nouvel objectif au Komsomol donc, et ce ne sera pas cette fois l'Asie soviétique mais bien la Biélorussie qui nécessite ce vaste déploiement de main d'oeuvre. Le but recherché pour l'agriculture soviétique : défricher et aménager en cinq ans treize millions d'hectares de terres dans les marais du Pripiat afin d'y installer des rizières. Sur le modèle des kolkhozes réformés, celles-ci seront composées de lopins de terre de plusieurs hectares possédés individuellement mais assignés en groupe à un lieu d'habitation collectif, tout comme le materiel agricole. La brave jeunesse soviétique sera assistée dans cette tâche de prisonniers en "rééducation" : après avoir aidé à la construction d'un nouveau kolkhoze, ceux-ci pourront y vivre en se voyant donner un lopin de terre.
Le riz, céréale à même de cohabiter avec le blé et la pomme de terre dans la cuisine quotidienne des Soviétiques, n'était à l'origine cultivé qu'en Asie centrale. Néanmoins, grâce aux travaux à la fois de la station pansoviétique de recherches sur le riz de Krasnodar, de multiples autres stations et de l'Institut pansoviétique de phylotechnie, diverses variétés nouvelles ont pu être obtenues. Depuis, le riz prospère dans des régions diverses telles que l'Extrême-Orient soviétique, l'Ouzbékistan, le Caucase ou encore l'Ukraine, en présentant l'avantage d'être cultivable sur des terres où les autres cultures ne poussent pas. Les variétés les plus avancées et qui seront utilisées en masse ici résistent même au climat biélorusse.
Largement irriguée par nature, la région marécageuse verra en outre, en dehors des plans de défrichage du plan quinquennal, le reste de sa superficie classée comme zone protégée par l'État soviétique, forêts comme tourbières, dans un souci de préservation des paysages traditionnels, des migrations aviaires et d'un lieu de mémoire des faits d'armes des partisans de la grande guerre patriotique.
Dans le but d'exploiter au mieux ces rizières, le bureau de pisciculture agricole de Pinsk sera fondé, représentant plus une usine piscicole qu'un lieu d'études. Il sera chargé d'élever une multitude d'alevins et maintenir des viviers d'engraissement pour les poissons de rizière. Il a en effet été prouvé par l'Institut de pisciculture que l'élevage de poissons dans les rizières, outre l'apport de viande, augmentait la productivité des exploitations rizicoles. Les alevins seront donc vendus aux kolkhoziens, puis rachetés par le bureau à l'âge adulte pour ensuite être engraissés puis consommés.----------------------
Dans un autre pan des réformes agricoles ambitieuses du plan quinquennal 1964-1969 à venir, la question de l'élevage a du être soulevée. En effet, si les Soviétiques ont accès à de la nourriture végétale en nombre suffisant pour assurer un régime alimentaire sain et diversifié, l'approvisionnement en viandes, produits laitiers et autres denrées animales est parfois difficiles dans certaines échoppes, et les restrictions khrouchtchéviennes vis-à-vis des marchés kolkhoziens n'ont pas été pour arranger les choses en milieu rural. Ces dernières, tout d'abord, seront purement et simplement abrogées.
Ensuite, les kolkhozes réformés poseront un problème notable pour ce qui est de l'élevage, étant donné que pour ce qui était de leurs parcelles privées, il était d'usage pour les kolkhoziens d'acheter leur fourrage au secteur socialisé et non pas de le produire eux-mêmes. Le produire eux-mêmes aurait pour conséquence de limiter la part de terres disponibles pour que les kolkhoziens des kolkhozes réformés allouent aux cultures directement alimentaires.
La solution choisie par les autorités soviétiques est, dans les régions où la main d'oeuvre agricole est la moins nombreuse (Asie centrale, Russie du Nord par exemple), de céder le cheptel des sovkhozes d'élevage aux kolkhoziens réformés à faible prix, en leur confiant le soin d'entretenir les bêtes, pour reconvertir ces fermes d'État dans la production de fourrage uniquement, destiné à être vendu aux kolkhozes par la suite, en plus de fournir aux familles de kolkhoziens un revenu additionnel saisonnier lors des périodes de fauche où il est habituel qu'ils soient embauchés.
Thalassin- Modérateur
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Re: ¤ V1963 ¤ Topic officiel
Diplomatie américaine :Royaume-Uni :
L'Administration américaine invite officiellement le nouveau Premier ministre britannique Harold Wilson a se rendre aux États-Unis d'Amérique. En ces temps troublés, le président Kennedy entend resserrer les liens avec le plus fidèle entre tous des alliés états-uniens et réaffirmer la relation spéciale existante entre les deux pays. Cette rencontre serait l'occasion pour le locataire de la Maison Blanche de prendre langue avec le nouveau chef du gouvernement britannique, de s'entretenir avec lui des grandes affaires du monde et de questions plus bilatérales, et notamment les questions nucléaires. Le président Kennedy entend en effet discuter avec le premier ministre des questions nucléaires militaires, espérant en ce domaine une poursuite par les travaillistes de la politique esquissée par les conservateurs (consacré par l'accord de Nassau portant sur la livraison de missiles Polaris aux forces armées de Sa Majesté).
Pour donner à la rencontre un tour plus protocolaire, la venue du premier ministre pourrait être doublée par une grande visite d’État à laquelle participerait la famille royale. Le président Kennedy serait en effet très honoré de rencontrer à nouveau Sa Majesté la reine Elizabeth II, le prince Philip ainsi que la reine-mère Elizabeth, icône de la résistance anglaise pendant les heures sombres de la Seconde Guerre Mondiale.Israël :
Malgré ses réticences, et un soupçon persistant à l'encontre des agissements de David Ben Gourion et de son gouvernement en matière nucléaire, le président Kennedy doit bien se résoudre à valider les conclusions de l'équipe d'experts américains envoyés visiter le réacteur de Dimona. Pour l'instant, la diplomatie US met donc en sourdine cette question d'un éventuel et secret programme militaire nucléaire hébreu. En attendant, les services du Pentagone valide la livraison immédiate à Israël d'un avion Lockheed P-2 Neptune équipé pour la reconnaissance et l'intelligence navale.
Enfin, la Maison-Blanche a présenté ses condoléances à Israël suite à la mort de son président. Afin de symboliser la proximité israélo-américaine, le vice président Johsnon s'est d'ailleurs rendu aux funérailles de l'ex chef d'Etat hébreu.Visite du président Kennedy à Berlin-Ouest :
Au mois de septembre 1963, le président des Etats-Unis a effectué une visite triomphale à Berlin-Ouest, poste avancée du monde libre en plein cœur du monde communiste et vitrine du modèle occidental. Accompagné du social-démocrate Willy Brandt, maire de Berlin, et du chancelier ouest-allemand Adenauer, le locataire de la Maison-Blanche a effectué cette visite dans un contexte très particulier.
A l'Ouest, la nouvelle de la chute de Khrouchtchev a en effet fait grand bruit. Malgré des moments de très fortes tensions internationales, l'on s'était en effet habitué à Mr K, comme le surnommait les journaux états-uniens, et à son style. De plus, ses reculs à Cuba et à Berlin avaient convaincu les diplomates américains que l'URSS, sous sa direction, n'irait pas jusqu'à l'affrontement final et opterait à tous les coups pour une solution de bon sens. La relative « détente » à l’œuvre depuis la fin de la crise de Cuba laissait de plus augurer des avancées diplomatiques et un certain réchauffement des relations auquel Mr K semblait tout à fait disposé.
Khrouchtchev tombé, toutes ces certitudes relatives disparaissent. L'arrivée au pouvoir d'une équipe de « réformateurs » va en effet obliger Washington à remettre en questions ses analyses sur la politique soviétique, d'autant plus que le nouveau secrétaire général Chélépine, visiblement en pointe sur les questions diplomatiques, semble déterminé à durcir le ton et à mettre en scène une rupture avec l'ère de Mr K.
Face aux déclarations quasi martiales de Chélépine, le président Kennedy n'a donc eu d'autres choix que de hausser, lui aussi, le ton afin de ne pas perdre la face, de réaffirmer la détermination américaine à défendre ses alliés et de rassurer l'opinion occidentale.
Face à la foule berlinoise et au tristement célèbre Mur, le président Kennedy s'est donc posé en défenseur du monde libre face à la menace soviétique, tout en se mettant en scène comme un homme de paix. En effet, le locataire de la Maison-Blanche a vivement décrié le durcissement de la position soviétique sur la question des essais nucléaires mais n'a toutefois pas rompu le dialogue puisqu’il a confirmé que dès le mois d'octobre, les négociateurs américains à Genève présenteraient aux autres nations nucléaires des nouvelles propositions « concrètes et ambitieuses » à ce sujet.
Pour finir, John Kennedy s'est livré à une attaque en règle du modèle soviétique, le Mur étant érigé dans son discours comme symbole par excellence de l’inefficience du système rouge. En réponse aux velléités réformatrices de la nouvelle équipe aux affaires au Kremlin, le chef de l’État américain ne s'est notamment pas privé de décrier le caractère irréformable et intrinsèquement liberticide du régime communiste sauce soviétique.Le président devant le Mur
En guise de conclusion, le commander in chief a même prononcé sous les acclamations quelques mots d'allemands (Ich bin ein Berliner) afin de flatter les Berlinois de l'Ouest, érigé dans son discours comme symbole et incarnation de la liberté et de sa défense.Grèce :
Malgré les récentes tensions autour de Chypre, les Etats-Unis restent déterminés à soutenir la Grèce, pays membre de l'OTAN et donc allié essentiel de l'Amérique, d'autant plus que malgré ses soubresauts internes ,le pays des Héllènes semble fermement arrimé dans le camp occidental et ne menace aucunement de basculer.
Ainsi, le Pentagone se dit tout à fait disposé à vendre du matériel aérien et naval aux forces armées grecques. De même, des équipes d'instructeurs de l'US Air Force pourraient tout à fait appuyer et former les forces aériennes héllènes et leur personnel. Afin de discuter des détails d'une telle coopération et des éventuels achats, le secrétaire à la Défense Robert Mac Namara est envoyé à Athènes afin de rencontrer homologue grec.
Jhe- Administrateur
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Re: ¤ V1963 ¤ Topic officiel
République française
● Affaires intérieures ●
● Affaires intérieures ●
................Coup de tonnerre dans l’administration publique française. Ce 12 octobre, Georges Pâques, bourguignon d’origine – c’est-à-dire que la trahison coule dans ses veines –, « un homme intègre et sérieux, volontiers cynique, résolument antimarxiste, un intellectuel de droite, chrétien et favorable à l'Algérie française » selon ses nombreux collègues de travail, et promu l’an passé Directeur adjoint des services de presse de l'OTAN, a été arrêté par le service de renseignement intérieur alors qu’il se rendait à un rendez-vous à Feucherolles avec Vassili Vlassov, officier du KGB, afin de lui délivrer de nouvelles informations sur des dossiers sensibles concernant la France et l’OTAN. La médiatisation de l’évènement fut importante, tandis que Philippe Thyraud de Vosjoli, fonctionnaire à l’ambassade de Washington D.C, se félicite de ce coup réussi grâce aux informations délivrées en 1961 par Anatoli Golitsyn, major du KGB passé à l’Ouest. Parmi les informations données par le félon Pâques figurent des documents sur les projets de défense des pays de l'OTAN, le système de défense occidentale de Berlin-Ouest, le plan d'importation des radars en Turquie et le plan de défense de l'OTAN pour l'Europe occidentale, ainsi que près de deux cents biographies de personnages importants, hommes politiques, hauts fonctionnaires, journalistes et diplomates. Aucune information concernant le programme nucléaire français n’a été dévoilée. L’arrestation de ce haut fonctionnaire, à qui l’administration gaullienne aurait donné le bon Dieu sans confession, ébranle considérablement la confiance qu’avait le gouvernement dans ses fonctionnaires, et met à jour l’existence réelle du Réseau Saphir à laquelle les gaullistes refusaient de croire. Immédiatement mis en détention provisoire et poursuivi par la Cour de Sûreté de l’Etat pour crimes contre la Nation, et plus particulièrement trahison et intelligence avec une puissance étrangère, Georges Pâques s’est fait sonner les cloches par les services de renseignement français afin de délivrer des informations sur ses éventuels contacts et complices, afin de démanteler le plus vite possible ce réseau, qui, selon les rumeurs, s’étendrait jusque parmi le cercle restreint de proches du Général de Gaulle lui-même. Si l’homme lâcha quelques noms, ceux-ci sont bien maigres par rapport à l’étendue du réseau, et l’arrestation de ces hypothétiques complices n’a pour l’instant guère donné davantage d’informations au renseignement intérieur. Si la tendance n’est pas encore au maccarthysme en France, la crainte d’une cinquième colonne cryptocommuniste est prégnante, et les services de renseignement s’affèrent à trouver tout indice qui permettrait de dénicher d’autres membres du Réseau Saphir. L’agent du KGB identifié est discrètement expulsé et renvoyé en Russie soviétique, sans même être passé à la question, avec quelques collèges de l’ambassade à Paris.
● Affaires économiques ●
................La situation économique française est, depuis plusieurs mois – voire quelques années – assez critique. En dépit d’une forte croissance économique et de la réévaluation du franc initiée dès le début du septennat du Général de Gaulle qui permettent un redressement économique remarquable, l’inflation reste toujours trop importante aux yeux du Président de la République, puisqu’elle frôle désormais la barre des 18%. Depuis le début de l’année déjà, plusieurs conseils restreints se sont tenus afin que des solutions soient trouvées à ce problème. Le Ministre des Finances et des Affaires économiques, Valéry Giscard d’Estaing, prône une politique assez libérale pour résoudre ce problème, tandis que de Gaulle et ses proches restent davantage favorables à une politique interventionniste pour bloquer la hausse de l’inflation. Entre le locataire de la Rue de Rivoli et celui du Palais de l’Elysée, les relations se tendent, quand bien même VGE sait expliquer au plus illustre des français en quoi les finances sont aussi importantes pour la défense nationale que les armées – et il est bien le seul à le pouvoir. Mais, face à l’obstruction de son Ministre des Finances à soutenir une politique trop libérale, alors que de Gaulle prône la rigueur, ce premier finit par être limogé, sous la pression des barons du gaullisme, afin d’être remplacé par l’ancien premier ministre Michel Debré, bien plus servile à l’égard du Général pour lequel il voue un culte. Le retour sur le plan national du « Dauphin espéré », comme il est surnommé au sein des cercles gaullistes, souvent comparé – à raison – à Richelieu et à Colbert au regard de son œuvre réformatrice considérable de la France, puisqu’il est notamment à l’origine de la Constitution de la Vème République et du redressement économique et institutionnel lors des premières années du septennat gaullien, est un marqueur fort pour les barons du gaullisme. Après avoir quitté Matignon en 62, non pas pour ses divergences avec le Général sur la question algérienne – à laquelle il avait rallié la position du Président de la République par fidélité à son égard – mais parce qu’il était, selon les mots de ce dernier, « usé », Michel Debré avait connu une traversée du désert avec sa défaite aux élections législatives de 62, compensée par sa victoire en mai 63 lors des législatives partielles de la 1ère circonscription de La Réunion. L’homme, ardent défenseur des restes de l’empire colonial français, tour à tour militaire, légiste, homme d’Etat et d’action, n’était pas pour autant dépourvu de compétences économiques puisqu’il avait mis en œuvre et admirablement géré les finances de la Résistance lors de la Seconde Guerre Mondiale. Sa nomination à ce ministère majeur, qui en faisait de facto le deuxième personnage du gouvernement après Georges Pompidou, semblait toute logique pour les cercles gaullistes, qui voient en lui le successeur du Général.
................A peine installé au Ministère des Finances – après une passation de pouvoir glaciale avec son prédécesseur –, Michel Debré s’est attelé à répondre aux exigences du Président de la République, non sans parvenir à lui arracher quelques concessions pour lui faciliter sa tâche et pour opérer un redressement et une stabilisation de l’économie française sans pour autant freiner de trop l’investissement et la consommation. Après la tenue de plusieurs nouveaux conseils restreints, en compagnie notamment du Général et d’experts en économie – mais sans la présence remarquée du Premier ministre, de Gaulle ayant expressément déclaré qu’il n’était « pas du ressort de Pompidou de traiter des affaires économiques, mais seulement des affaires générales de la Nation » –, le Plan de stabilisation et de redressement de l’économie nationale a été adopté par le gouvernement par ordonnance, et fermement défendu par le chef de l’Etat lors d’une conférence de presse. Ainsi, pour réduire la progression de la masse monétaire, plusieurs décisions majeures furent prises. D’abord, s’agissant de la politique budgétaire et monétaire, l’impasse des 7 milliards, à savoir le déficit toléré par le Général, fut abandonnée, et un strict retour à la stabilité budgétaire fut décidé pour 1964. Pour cela, la TVA sera généralisée à l’ensemble de l’économie dès le mois de janvier prochain, tandis que diverses coupures budgétaires sont d’ores et déjà appliquées, avec la suppression des mesures nouvelles accordées à certains ministères secondaires aux yeux du Général. En outre, les taux d’intérêts ainsi que les taux de réserve obligatoire sont relevés d’un point, et que la Banque de France va limiter les crédits accordés afin d’endiguer l’inflation. En parallèle, le franc sera légèrement dévalué par rapport au mark pour passer de 1,3 à 1,4, ce qui devrait permettre d’endiguer une partie du déficit commercial ainsi que réduire l’inflation. Ensuite, les salaires, notamment ceux de la fonction publique, – et sans remettre en cause le plan de sortie de crise de la grève des mineurs de 63 – seront limités à 4% pour 1964, la limitation de la hausse des salaires étant l’une des clefs de la maîtrise de l’inflation. Enfin, et en parallèle à cette limitation, le gouvernement a décidé un blocage partiel des prix puisqu’iceux ne pourront croître, en 1964 toujours, que de 3% sur le long de l’année, et ce progressivement, de sorte à ne pas toucher au pouvoir d’achat des français – ou du moins, à défaut de l’augmenter, ne pas le diminuer. Par ces mesures, la croissance économique ne devrait être que légèrement impactée, tout comme les investissements, tandis que l’inflation, elle, devrait être réduite à 10% dans les temps à venir ; sans pour autant remettre fondamentalement en cause la politique de stabilité monétaire imposée par le Général de Gaulle depuis son retour au pouvoir en 1958.
Sirda- Modérateur
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Re: ¤ V1963 ¤ Topic officiel
Yougoslavie
Brève
Evénement
Alors que l'automne était calme en Yougoslavie, et que les paysans travaillaient dans les champs en République socialiste de Macédoine, la terre se mit à trembler, d'abord calmement pendant quelques secondes. Les paysans levèrent les yeux au ciel, était-ce une explosion militaire ? A peine cette pensée eut traversé l'esprit des paysans, le tremblement se mua en déchirement.
Une famille fuyant le centre-ville de Skopje, de peur de mourir dans un effondrement
La terre secoua secoua et secoua, pendant près de 24 secondes. Le séisme, de magnitude 6.9 sur l'échelle de Richter, avait son épicentre non loin de la grande ville de Skopje.
- Epicentre:
Rapidement, des centaines d'édifices s’effondrèrent dans les minutes qui suivirent le séisme. Les heures qui suivirent virent de nombreux autres s'affaler au sol, mais les victimes de ceux-ci étaient moindres. Les gens n'osaient plus entrer dans les bâtiments depuis le séisme.
Arrivant depuis Vienne, le journaliste David Binder du New York Times prit plusieurs clichés de l'évènement depuis son avion. Il déclarera plus tard que la ville avait "l'air d'avoir été bombardée". En effet, on dénombre 1450 personnes tuées, près de 4000 blessés graves, et près de 200 000 personnes sans-abris. Si les répliques ont désormais cessé, la Macédoine est meurtrie par le séisme, et l'hiver approchant, les populations civiles s'inquiètent des conditions d'habitation.
Bureau- Vox Bureauli
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Re: ¤ V1963 ¤ Topic officiel
Armée
Trois années jour pour jour après le terrible incident du 23 octobre 1960 à Baïkonour qui avait couté la vie à 78 personnes dont le commandant en chef des forces stratégiques de l’Union Soviétique, le maréchal Mitrofan Nedelin, un nouvel accident, beaucoup moins meurtrier, à eu lieu. Au cour d’un test relatif au développement du prochain joyau des forces stratégiques russes, le R-9 Desna, programmé pour une entrée en service l’année prochaine, une fuite d’oxygène a provoqué une terrible explosion sur le site 70 du cosmodrome, entraînant la mort de sept braves ingénieurs.En réaction il fut décider d’interdire les lancements à Baïkonour à cette date maudite du 23 octobre, à la place, les salariés pourront participer à une cérémonie d’hommage aux victimes qui sera annuelle et en profiter pour réviser les consignes de sécurité. L’accident ne devrait pas empêcher le missile d’entrer en service dès l’année prochaines au sein des forces soviétiques.
Malgré ce revers, la stratégie d’investissements dans les forces stratégiques et nucléaires doit être poursuivie dans le cadre du prochaine plan quinquennal. Le développement de l’armée soviétique, malgré la volonté du président du conseil des ministres Kossyguine, reste une priorité allant de paire avec les nouvelles orientations en terme de politique étrangère ordonnées par le secrétaire générale Chélépine. Le budget dédié à l’armée soviétique restera tout de même proportionnellement en stagnation afin de libérer des ressources pour l’immobilier, les biens de consommation ainsi que la conquête du Cosmos. La réduction des effectifs entamée par Krouchtchev afin d’améliorer qualitativement l’armée russe sera poursuivie. Projet phare de cette nouvelle politique militaire, le développement de l’Obyekt 432, appelé à devenir le tank T-64, touche à sa fin pour une entrée en service dès l’année 1964. Utilisant un système de chargement hydro-électrique automatique ainsi que de nombreuses technologies de pointe très récentes tel que le blindage composite, il permet de monter un armement de char lourd sur un chassie de char moyen tout en ne nécessitant qu’un équipage de trois personnes. Les nouveaux tanks une fois sortis des usines devraient équiper en priorité les divisions présentes en Europe de l’est. Parallèlement, entre en service un autre joyau de l’armée de terre soviétique, le lanceur de roquettes de 122mm monté sur une Ural 375, le BM-21 « Grad ». L’armée de l’air n’est pas en reste puisqu’elle accueille de son côté le premier avion soviétique de guerre électronique, l’An-12BK-IS.
Diplomatie
L’Union Soviétique, par l’intermédiaire d’Andreï Gromyko son ministre des affaires étrangères, a annoncé tout son soutient à République fédérale populaire de Yougoslavie suite au tremblement de terre meurtrier qui a frappé la région Macédonienne et sa capitale, Skopje. Malgré les divergences entre les deux pays, Moscou a proposé une importante aide au nom de la solidarité socialiste se matérialisant par de l’aide humanitaire en nombre qui sera acheminée par l’armée de l’air soviétique ainsi que par l’envoi de soldats ainsi que de médecins volontaires qui participeront aux missions de secourisme et aideront à la reconstruction une fois sur place.
Mirage- Grand Consul
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Re: ¤ V1963 ¤ Topic officiel
Diplomatie américaine :
Vietnam :
Quelques heures à peine après le coup d’État du Général Dương Văn Minh, l'Administration américaine a annoncé reconnaître comme pouvoir légitime du Sud-Vietnam le Conseil Militaire Révolutionnaire qui a pris le pouvoir.
Les responsables américains ne font que très peu de commentaires sur la situation, le secrétaire d’État s'étant contenté, depuis Genève, de pointer le refus du président Diem d'écouter les conseils américains en terme de démocratie et de droits de l'homme, refus dont il paie aujourd'hui les conséquences. Aucun commentaire sur l'exécution de l'ex allié américain et de nombre de ses proches n'a toutefois été fait.
S'il renverse un régime, le coup d’État ne remet absolument pas en cause l'alliance entre le Sud Vietnam et les États-Unis. Le président Kennedy en personne a appelé les nouvelles autorités à engager au plus vite un processus démocratique permettant de rebâtir sur des bases saines un gouvernement juste et responsable qui permettra au pays de retrouver la paix civile. Pour atteindre ces objectif, le pays pourra compter sur le soutien politique, militaire et économique de l'Amérique.
Dans les journaux, nombre de journalistes pointent toutefois ces silences de Washington et avancent l'hypothèse d'un putsch plus ou moins soutenu par le parrain américain, et ce alors que d'importantes annonces du gouvernement concernant la politique vietnamienne des États-Unis sont attendues très prochainement à un moment où la situation en Asie du Sud-Est fait de plus en plus souvent la Une des médias américains.Affaires intérieures :Course à l'espace :
En ce mois de novembre 1963, les journaux américains affichent également à leur Une le visage de l'astronaute américain Gordon Cooper.
Les 15 et 16 novembre 1963, ce jeune américain a en effet mené à bien la sixième mission du programme Mercury, programme destiné à envoyer des Américains dans l'espace (objectif atteint dès 1961 avec l'envoi dans l'espace de Alan Shepard), à les placer en orbite, à étudier les effets de l’impesanteur sur l’organisme humain et à mettre au point un système de récupération fiable d'un vaisseau spatial et de son équipage.
A bord de la capsule Faith 7, lancée depuis une fusée Atlas LV-3B, l'astronaute a réalisé 22 orbites autour de la Terre en un peu plus de 34 heures, battant le record actuel de la plus longue mission spatiale américaine. Malgré ce record, la mission a été émaillée de plusieurs problèmes qui n'ont pas permis de la faire durer plus longtemps (l'objectif de cette expédition étant de réaliser une mission d'endurance et si possible de battre le record d'orbites tenu par les Soviétiques).
Quoi qu'il en soit, Gordon Cooper a ensuite amerri sans problèmes et a été récupéré sans encombre dans l'océan. Cette mission représente un important succès pour la politique spatiale américaine, politique érigée au rang de priorité nationale par le président Kennedy qui a fixé comme objectif l'envoi d'un américain sur la Lune. Le programme Mercury, jusqu'ici couronné de succès, est une étape clé dans cette course à la Lune. Ses objectifs étant atteints, sa fin pourrait être annoncée même si certains préconisent l'envoi d'une dernière mission de trois jours visant à battre le record soviétique d'orbites.
Toujours dans le domaine spatial, la NASA a également réussi en ce mois de novembre le premier lancement d'un satellite géostationnaire avec l'envoi dans l'espace du satellite Syncom 2 en orbite terrestre au dessus de l'océan Atlantique (l'envoi du premier Syncom ayant échoué). Cette première étape réussie, l'enjeu pour les ingénieurs de la NASA est désormais de maintenir dans le durée l'objet (prévu pour une durée opérationnelle de un an) sur sa position et d'effectuer des tests de communication. La mise en place de satellites de télécommunications intéresse en effet au plus haut point les États-Unis et le lancement d'un Syncom 3 est d'ores et déjà prévu pour 1964.
Lutte pour les droits civique :
En terme de politique intérieure, c'est assurément la question de la lutte des Afro-Américains, mené par le pasteur Martin Luther King, pour les droits civiques qui occupe le plus la classe politique états-unienne.
Si l'entrée de la Garde nationale à Birmingham au mois de mai 1963 a mis fin à la crise au niveau locale et permis des avancées dans la ville allant dans le sens des protestataires (renvoi du chef de la police, démantèlement des pancartes ségrégationnistes, ouverture des lieux publics aux Noirs...), la question des droits civiques n'en est pas pour autant réglée. De plus, l'affaire a considérablement renforcée la popularité de Martin Luther King et de son mouvement, contribuant grandement au succès de la Marche sur Washington du mois d'août.
Face à cette situation, le président Kennedy a ouvertement pris partie pour les protestataires. Dès le mois de juin celui-ci avait d'ailleurs forcé la main du gouverneur ségrégationniste de l'Alabama, George Wallace, en imposant l'entrée de deux étudiants noirs à l'Université de l'Etat. Face à la résistance du gouverneur et de ses partisans, les deux jeunes afro-américains avait même du être accompagné par des hommes de la Garde Nationale dépêchés sur place par un gouvernement central désireux d'imposer l'égalité scolaire.
Dans une adresse à la Nation, le locataire de la Maison-Blanche a réaffirmé sa volonté d'avancer sur le dossier, qualifié de capital pour la société et les valeurs morales américaine ainsi que pour l'image du pays, et a annoncé qu'il ferait tout son possible pour faire voter, avant la fin de son mandat, une loi abolissant les discriminations raciales et assurant à tout citoyen l'exercice effectif de son droit de vote. Des projets en ce sens vont prochainement être déposés au Congrès où une rude bataille législative s'annonce d'ores et déjà.
Jhe- Administrateur
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Re: ¤ V1963 ¤ Topic officiel
Au sein de la Real Casa de la Aduana siège du ministère des Finances et de l’Économie, Navarro Rubio et son cabinet s’affairèrent pour la mise place de la loi Ullastres. Cette loi de modernisation du système financier Espagnol constitua la base de la réforme de l’économie de l’État Espagnole, respectant l’un des quatre piliers fondateurs de cette réforme, celui de la libéralisation du marché. En effet, le groupe de travail repéra l’une des mesures les plus préjudiciable de la politique d’autarcie des décennies précédentes, l’appropriation du système bancaire privée par le gouvernement franquiste.
Cette action avait sans nul doute ralenti de façon considérable la croissance et l’industrialisation du pays. Suivant cette idéologie archaïque, les institutions franquistes plongèrent les banques Espagnol dans une crise profonde, en raison d’un interventionnisme extrême, ce qui en fit pratiquement une branche à part entière de l’administration. Celles-ci allouaient les fonds du secteur financier de manière discrétionnaire selon les besoins du gouvernement, portant ainsi atteinte à l’économie et aux déposants.
L’assainissement des institutions bancaires fut donc un prérequis. Ainsi, il fut décidé de mettre en place un cadre stricte de non intervention de l’État Espagnol dans ce secteur, réaffirmant la place des banques espagnols comme les acteurs essentiels du financement de l’économie. Il fut donc décidé comme mesures phares:
• Le reclassement ou le licenciement dans les établissements bancaires, de tous les acteurs ayant une collusion avec l’État Espagnol.
• Le remplacement immédiat, au sein de la Banque d’Espagne des fonctionnaires, et hauts fonctionnaires qui ne partagèrent pas l’idéologie de libéralisme économique.
• La création de nouvelles prérogatives donnait à de la Banque d’Espagne, avec la création d’un département spécialisé dans le contrôle de l’indépendance des grandes institutions financières.
• Et enfin, la remise à plat des coefficients d’investissement obligatoire, ainsi qu’une politique réformiste et non moins ferme de régulation.
De prime abord, la loi Ullastres eu pour objectif principal de redonner confiance au système bancaire à la population espagnol, et plus particulièrement aux entrepreneurs. Ce qui engendra inexorablement une hausse mécanique des dépôts et des prêts. In fine, Navarro Rubio espéra que cette indépendance retrouvée des banques permettra de faciliter l’afflux de capitaux occidentaux, grâce aux futures réformes que le marché bancaire allait effectuer.
De part son aspect très libéral, et son attaque frontale concentré sur les mouvances extrêmes du Movimiento Nacional, le Caudillo fut obligé d’intervenir personnellement pour réaffirmer devant les hauts dignitaires du parti les pleins pouvoir accordés à son ministre Navarro Rubio en matière d’économie et de finance. Sans suivit une déclaration martiale du général:
« Il faut suivre, Navarro. Ceux qui ne le suivront pas seront déclaré ennemis de l’Espagne ! Vous savez très bien, ce qui s’est passé avec les communistes espagnols, ils ont été anéantis par ma volonté, ne suivait pas leur chemin. Vous pourrez amèrement le regretter. Vous ne souhaiterez tout de même pas finir 6 pieds sous terre ! Nos ennemis ne sont pas là ou vous le pensez. Ne nous divisons pas sinon l’infamie de l’ennemi intérieur nous détruira ! Viva Espagna !» cette intervention fut suivie du salue franquiste et ponctuée d’envolées lyriques comme « Viva Espagna !»
●Affaires Coloniales●
La guerre entre le Maroc et l’Algérie obligea l’État-Major de la Fuerzas Armadas à procéder au redéploiement stratégique de ses forces en direction de Ceuta, Melilla, Ifni et du Sahara Espagnol.
Il fut décidé que les Regulares stationnés à Ceuta et Melilla seront accompagnés par un contingent de 1500 fusiliers-marins et 24 M-47 Patton, couvert sur leur arrière par les croiseurs Principe Alfonso et Miguel de Cervantes qui assureront une rotation cyclique avec le Almirante Cervera. Des vols de reconnaissances fréquents seront effectués par les avions de l’Armada, afin de repérer d’éventuel mouvement de troupes, et de coordonner la riposte via les batteries de 152 mm des vaisseaux. Concernant les troupes sur place, l’ordre fut donné de fortifier les postions tout autour des deux villes via la pose de mines, la construction de renforcement consolidé pouvant accueillir l’artillerie, l’établissement de tranchées et d’obstacles anti-chars. Outre cela 12 F-104 furent déployés sur l’aéroport d’Algeciras.
Le même type de plan défensif est mise en place à Ifni à la différence près que l'infanterie sera composée de 2000 Légionnaires appuyés par 24 M-47 Patton. En plus de cela, Fuerzas Armadas décida de l'envoi d'une escadrille de 6 F-104 ainsi que le déploiement en mers du croiseur lourd Canarias, du destroyer Audaz et Osado relevés tous les 2 mois par le croiseur Mundez Nunez, le destroyers Meteoro et Rayo.
Concernant le Sahara Espagnol, les renforts affectés récemment ne seront pas augmentés pour l’instant par de l’infanterie, mais simplement par 6 F-104 positionnés à Laayoune, en plus des 12 T-86 Sabre affectés sur ce lieu. La garnison actuelle forte de 9000 hommes, et aguerrie de l’expérience acquit lors de la Guerre d’Ifni, se repositionneront au nord à 50 km de la frontières marocaines laissant une zone tampon. A l’intérieur de cette espace des patrouilles terrestres et aériennes étaient effectuées fréquemment.
●Affaires Etrangères●
L’État Espagnol, par l’intermédiaire de son ministre des affaires étrangères, annonça tout son soutien à République fédérale populaire de Yougoslavie suite au tremblement de terre qui frappa Skopje. L’Espagne se dit prêt à envoyer des unités de médecins et de pompiers spécialisés dans les situations de crises.
Pierremenez- Ministre
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Re: ¤ V1963 ¤ Topic officiel
République arabe unie - Al-jumhūriyya al-ʿarabiyya al-muttaḥida
Affaires intérieures
La République arabe unie est née !
Le 1er septembre 1963 peut d’ores-et-déjà être marqué d’une élogieuse croix dans le calendrier de l’histoire humaine et des civilisations arabes du monde entier, qu’elles soient du Maghreb, du Proche ou du Moyen-Orient, avec l’entrée en vigueur de la constitution de la République arabe unie, symbole de l’unité arabe et du triomphe du panarabisme.
Le 1er décembre 1963, conformément au calendrier présenté par le Caire, s’organisa la désignation des membres du Sénat, finalement fixé au nombre de quarante-et-un, divisé à parts égales entre les deux Etats membres, auxquelles doit être ajouté le siège du président de la chambre. Suivant les termes de la Loi Organique portant Désignation des Sénateurs (LODS), adoptée conjointement, le 17 octobre, par les organes législatifs, puis ratifiés le même jour par les pouvoirs exécutifs égyptien et irakien, les sénateurs de l’Union, dont il incombe de représenter les Etats-membres, furent désignés selon un vote sur listes organisé dans les assemblées internes. Comme il était aisé de le prévoir, le Sénat de l’Union voit ainsi en son sein un unique groupe égyptien, dont les membres sont tous issus du parti nassériste, et un unique groupe irakien, dont les membres proviennent exclusivement du parti Ba’ath.
La présidence du Sénat sera assurée, dès le début de la législature, par l’auteur, poète, historien et politicien irakien, Salih Mahdi Ammash, figure emblématique du Mouvement des officiers libres qui renversa la monarchie irakienne et acteur d’importance dans le coup d’Etat qui vit la chute du général Kasem. Le signe est fort, et il est voulu ainsi par Gamal Abdel Nasser : l’Egypte ne reproduira pas les erreurs du passé et placera symboliquement entre les mains d’une personnalité irakienne la direction du Sénat de l’Union, l’une des deux chambres titulaires du pouvoir d’édicter des lois, et octroiera donc à l’Irak la majorité à la chambre haute.
Dans la suite de l’annonce de la composition du Sénat, ont été organisées le 15 décembre 1963 les premières élections législatives de l’Union. Ce sont plus de 25 millions d’électeurs qui ont ainsi été appelés aux urnes en Irak et en Egypte. Au soir, on dénombre un taux de participation considérable, avec la mobilisation de près de 92% des électeurs. Conformément à la proposition égyptienne acceptée par Bagdad, ensuite formalisée à l’échelon supra-législatif par la Loi Organique portant sur l’Election des Députés (LOED), adoptée et ratifiée dans les deux Etats-membres le 18 octobre, l’Egypte récupère ainsi 295 sièges et l’Irak 79.
En Egypte, les électeurs n’eurent logiquement que la possibilité de voter pour l’union socialiste arabe, seul parti politique autorisé à participer aux élections - chose parfaitement compréhensible, car aucune autre formation politique ne saurait mieux représenter l’âme et le coeur des égyptiens -, de sorte que le parti nassériste récupère l’intégralité des 295 sièges.
En Irak, le parti Ba’ath fut également le seul à pouvoir se présenter aux élections législatives, et rafle donc les sièges dévolus aux irakiens. Sur les 79 sièges possédés, une large majorité, 52, ont été obtenus par les extrémistes, tandis que le reste, 27 sièges, ont été récupérés par les modérés. Quant à la présidence de l’Assemblée du peuple uni, elle sera assurée par le jusqu’alors président de l’assemblée nationale d’Egypte, Anouar el-Sadate.
Si la première législature de l’Union ne prendra ses fonctions qu’au 1er janvier 1964, les députés de l’Assemblée du peuple uni, fraîchement élus, ont été appelés le 21 décembre à se réunir au Palais de Montazah, à Alexandrie, où siègera désormais le Parlement, pour élire le premier président de l’Union. Sans grande surprise, c’est l’ancien président égyptien, Gamal Abdel Nasser qui emporte haut la main la confiance des députés. Tout comme il avait proposé un irakien pour la présidence du Sénat, Nasser a offert la vice-présidence à l’actuel chef du Gouvernement irakien, le maréchal Abdel Salam Aref, auquel revient tout l’honneur de la création de l’Union.
Bien que le Gouvernement de l’Union ne prendra effectivement ses fonctions que le 1er janvier 1964, jour officiel de son investiture, le nouveau président, Gamal Abdel Nasser, a dès à présent annoncer la constitution de sept secrétariats : le secrétariat aux affaires de sûreté intérieure, le secrétariat aux affaires diplomatiques, le secrétariat aux affaires militaires, le secrétariat aux affaires économiques et financières, le secrétariat aux affaires culturelles, le secrétariat aux affaires d’éducation et le secrétariat aux affaires de santé.
Le 1er décembre 1963, conformément au calendrier présenté par le Caire, s’organisa la désignation des membres du Sénat, finalement fixé au nombre de quarante-et-un, divisé à parts égales entre les deux Etats membres, auxquelles doit être ajouté le siège du président de la chambre. Suivant les termes de la Loi Organique portant Désignation des Sénateurs (LODS), adoptée conjointement, le 17 octobre, par les organes législatifs, puis ratifiés le même jour par les pouvoirs exécutifs égyptien et irakien, les sénateurs de l’Union, dont il incombe de représenter les Etats-membres, furent désignés selon un vote sur listes organisé dans les assemblées internes. Comme il était aisé de le prévoir, le Sénat de l’Union voit ainsi en son sein un unique groupe égyptien, dont les membres sont tous issus du parti nassériste, et un unique groupe irakien, dont les membres proviennent exclusivement du parti Ba’ath.
La présidence du Sénat sera assurée, dès le début de la législature, par l’auteur, poète, historien et politicien irakien, Salih Mahdi Ammash, figure emblématique du Mouvement des officiers libres qui renversa la monarchie irakienne et acteur d’importance dans le coup d’Etat qui vit la chute du général Kasem. Le signe est fort, et il est voulu ainsi par Gamal Abdel Nasser : l’Egypte ne reproduira pas les erreurs du passé et placera symboliquement entre les mains d’une personnalité irakienne la direction du Sénat de l’Union, l’une des deux chambres titulaires du pouvoir d’édicter des lois, et octroiera donc à l’Irak la majorité à la chambre haute.
Dans la suite de l’annonce de la composition du Sénat, ont été organisées le 15 décembre 1963 les premières élections législatives de l’Union. Ce sont plus de 25 millions d’électeurs qui ont ainsi été appelés aux urnes en Irak et en Egypte. Au soir, on dénombre un taux de participation considérable, avec la mobilisation de près de 92% des électeurs. Conformément à la proposition égyptienne acceptée par Bagdad, ensuite formalisée à l’échelon supra-législatif par la Loi Organique portant sur l’Election des Députés (LOED), adoptée et ratifiée dans les deux Etats-membres le 18 octobre, l’Egypte récupère ainsi 295 sièges et l’Irak 79.
En Egypte, les électeurs n’eurent logiquement que la possibilité de voter pour l’union socialiste arabe, seul parti politique autorisé à participer aux élections - chose parfaitement compréhensible, car aucune autre formation politique ne saurait mieux représenter l’âme et le coeur des égyptiens -, de sorte que le parti nassériste récupère l’intégralité des 295 sièges.
En Irak, le parti Ba’ath fut également le seul à pouvoir se présenter aux élections législatives, et rafle donc les sièges dévolus aux irakiens. Sur les 79 sièges possédés, une large majorité, 52, ont été obtenus par les extrémistes, tandis que le reste, 27 sièges, ont été récupérés par les modérés. Quant à la présidence de l’Assemblée du peuple uni, elle sera assurée par le jusqu’alors président de l’assemblée nationale d’Egypte, Anouar el-Sadate.
Si la première législature de l’Union ne prendra ses fonctions qu’au 1er janvier 1964, les députés de l’Assemblée du peuple uni, fraîchement élus, ont été appelés le 21 décembre à se réunir au Palais de Montazah, à Alexandrie, où siègera désormais le Parlement, pour élire le premier président de l’Union. Sans grande surprise, c’est l’ancien président égyptien, Gamal Abdel Nasser qui emporte haut la main la confiance des députés. Tout comme il avait proposé un irakien pour la présidence du Sénat, Nasser a offert la vice-présidence à l’actuel chef du Gouvernement irakien, le maréchal Abdel Salam Aref, auquel revient tout l’honneur de la création de l’Union.
Palais Montazah
Bien que le Gouvernement de l’Union ne prendra effectivement ses fonctions que le 1er janvier 1964, jour officiel de son investiture, le nouveau président, Gamal Abdel Nasser, a dès à présent annoncer la constitution de sept secrétariats : le secrétariat aux affaires de sûreté intérieure, le secrétariat aux affaires diplomatiques, le secrétariat aux affaires militaires, le secrétariat aux affaires économiques et financières, le secrétariat aux affaires culturelles, le secrétariat aux affaires d’éducation et le secrétariat aux affaires de santé.
Le sort des constitutions internes
Pour correspondre à la constitution fédérale instituant l’Union, les constitutions internes des Etats-membres, à savoir égyptienne et irakienne, ont été révisées.
La constitution égyptienne, outre donc la disparition des dispositions relatives à l’exercice des prérogatives régaliennes, comporte désormais un nouveau Titre relatif à la République arabe unie et la reconnaissance de sa souveraineté. La constitution a également été révisée de sorte à faire disparaître l’institution présidentielle. L’exécutif égyptien sera donc désormais condensé dans le Gouvernement, dans lequel le Premier ministre, titulaire du pouvoir réglementaire et du pouvoir de ratification, sera élu comme l’était le président par l’Assemblée nationale. Le Premier ministre de la République d’Egypte demeurera, jusqu’au déroulement des prochaines élections, Ali Sabri.
En Irak, des modifications similaires ont été opérés sur la norme fondamentale irakienne, et le Premier ministre restera ainsi le général Ahmad Hasan al-Bakr.
La constitution égyptienne, outre donc la disparition des dispositions relatives à l’exercice des prérogatives régaliennes, comporte désormais un nouveau Titre relatif à la République arabe unie et la reconnaissance de sa souveraineté. La constitution a également été révisée de sorte à faire disparaître l’institution présidentielle. L’exécutif égyptien sera donc désormais condensé dans le Gouvernement, dans lequel le Premier ministre, titulaire du pouvoir réglementaire et du pouvoir de ratification, sera élu comme l’était le président par l’Assemblée nationale. Le Premier ministre de la République d’Egypte demeurera, jusqu’au déroulement des prochaines élections, Ali Sabri.
En Irak, des modifications similaires ont été opérés sur la norme fondamentale irakienne, et le Premier ministre restera ainsi le général Ahmad Hasan al-Bakr.
Le programme « Pour l’unité »
Au Caire, au siège de la nouvelle République arabe unie, on parle déjà d’un vaste programme de réformes à l’échelle de l’Union. Santé, économie, fiscalité, éducation, culture, agriculture et armée feront, paraît-il selon les sources les plus informées, partie des sujets abordés. D’après les mots d’une personnalité proche du pouvoir, « il se prépare une importante séries de réformes destinées à moderniser des secteurs-clés en Egypte et en Irak », de sorte « à raffermir la base de l’Union, aussi bien au niveau des plus hautes strates de la société qu’auprès des masses ouvrières, artisanales et agricoles. » Il faut ainsi s’attendre, d’ici peu, à « une refonte, au moins partielle, des modèles égyptien et irakien » ; de quoi éveiller l’intérêt du tout nouveau peuple de l’Union.
Si on attend les premiers traits de ce programme pour le discours d’investiture, le 1er janvier, il est toutefois plus probable que les détails des réformes soient progressivement annoncés au cours de l’année.
Si on attend les premiers traits de ce programme pour le discours d’investiture, le 1er janvier, il est toutefois plus probable que les détails des réformes soient progressivement annoncés au cours de l’année.
La conférence sur l’unité arabe
La République arabe unie vient tout juste de naître, c’est bien vrai, mais maintenant qu’elle a le vent en poupe et que les regards de toute l’Afrique, et peut-être d’une partie du monde - qui sait ? -, sont braqués sur elle, il faut profiter du courant porteur pour faire rayonner le nationalisme arabe au-delà des frontières égyptiennes et irakiennes.
Le président Gamal Abdel Nasser a ainsi appelé les plus éminentes personnalités panarabistes à se rendre, au mois de mars 1963, au Caire, pour une conférence sur l’unité arabe, où il sera discutée des lignes de conduite qui doivent être adoptées pour promouvoir le panarabisme et le socialisme arabe. Une large couverture médiatique à l’international a été annoncée.
Les personnalités conviées sont les suivantes : le président de la République tunisienne, Habib Bourguiba ; le syrien Akram Hourani, dont la présence s’impose d’elle-même ; les syriens Constantin Zureik, Michel Aflak, Salah Eddine Bitar et Zaki al-Arzouzi, intellectuels et politiciens de renom ; le libanais Ibrahim Qoleilat ; le marocain Mehdi Ben Barka ; les algériens Hocine Aït Ahmed et Mohamed Boudiaf.
La présence du président et du vice-président algériens, Ahmed Ben Bella et Houari Boumédiène, aurait évidemment été souhaitée, mais il est évident qu’ils demeurent aujourd’hui retenus en Algérie par les affaires diplomatiques qui embrasent actuellement leur pays.
Un dispositif policier et militaire d’envergure sera déployé pour assurer la protection des personnalités présentes sur le sol égyptien.
Le président Gamal Abdel Nasser a ainsi appelé les plus éminentes personnalités panarabistes à se rendre, au mois de mars 1963, au Caire, pour une conférence sur l’unité arabe, où il sera discutée des lignes de conduite qui doivent être adoptées pour promouvoir le panarabisme et le socialisme arabe. Une large couverture médiatique à l’international a été annoncée.
Les personnalités conviées sont les suivantes : le président de la République tunisienne, Habib Bourguiba ; le syrien Akram Hourani, dont la présence s’impose d’elle-même ; les syriens Constantin Zureik, Michel Aflak, Salah Eddine Bitar et Zaki al-Arzouzi, intellectuels et politiciens de renom ; le libanais Ibrahim Qoleilat ; le marocain Mehdi Ben Barka ; les algériens Hocine Aït Ahmed et Mohamed Boudiaf.
La présence du président et du vice-président algériens, Ahmed Ben Bella et Houari Boumédiène, aurait évidemment été souhaitée, mais il est évident qu’ils demeurent aujourd’hui retenus en Algérie par les affaires diplomatiques qui embrasent actuellement leur pays.
Un dispositif policier et militaire d’envergure sera déployé pour assurer la protection des personnalités présentes sur le sol égyptien.
Affaires extérieures
Reconnaissance internationale de la République arabe unie comme entité souveraine
Le président Gamal Abdel Nasser appelle, dès le 21 décembre, avec effet rétroactif au 1er septembre 1963, a une reconnaissance implicite de la République arabe unie par les Etats étrangers, fondée sur une non-contestation de la reprise, par la République arabe unie, des prérogatives diplomatiques, commerciales et militaires, à l’échelle internationale, des Etats irakien et égyptien. Seront ainsi maintenues, en l’état où elles étaient avant le 1er septembre, toutes les relations, commerciales ou strictement diplomatiques, que partageaient la République d’Egypte ou la République d’Irak avec un Etat étranger.
Pour signe de la validité de sa représentation sur la scène internationale, la République arabe unie a pu, en lieu et place de la République d’Egypte et la République d’Irak, participer au vote relatif à la crise algéro-marocaine devant les Nations-Unies.
Pour signe de la validité de sa représentation sur la scène internationale, la République arabe unie a pu, en lieu et place de la République d’Egypte et la République d’Irak, participer au vote relatif à la crise algéro-marocaine devant les Nations-Unies.
Invitation du monarque jordanien Hussein ben Talal au Caire
- Invitation du monarque jordanien Hussein ben Talal au Caire:
- Le président de la République arabe unie souhaite inviter le chef de l’Etat jordanien au Caire, pour le mois d’avril. Il y sera abordé, outre la question du Yémen, des problématiques relatives aux futures et étroites relations que pourraient entretenir la Jordanie et la République arabe unie.
Appel d’offre pour la constitution d’une force héliportée
Consciente de ses retards majeurs en la matière, la République arabe unie lance une appel d’offre concernant des hélicoptères de combat légers, polyvalents et de transport.
Askeladd- Gratte-papier
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Re: ¤ V1963 ¤ Topic officiel
United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland
Affaires étrangères
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La diplomatie britannique qu'on disait largement à la marge du jeu des deux grandes superpuissances, se révèle être en réalité bien comme une pièce maîtresse de la scène diplomatique mondiale dont l'attention est convoitée de toute part. Tout d'abord, la relation spéciale avec Washington est traité en priorité, 10 Downing Street confirme que le premier ministre pourra faire une escapade express de 3 jours à Washington avec de discuter avec son homologue américaine, toutefois la famille royale est dans l'incapacité de faire le déplacement, préparant un agenda qui s'annonce chargé et officieusement une venue aux Etats-Unis n'est pas jugé prioritaire compte tenu de la visite déjà récente de JFK à Londres. Le soutien diplomatique de Madrid concernant la dangereuse attaque de l'ambassade britannique à Jakerta est appréciée, le premier ministre Wilson est prêt à faire le déplacement à Madrid une fois de retour des Etats-Unis. L'appel d'offre d'Athènes concernant l'acquisition de matériel militaire fut aussi entendu. La Royal Navy ayant constaté récemment que ses trois nouveaux croiseurs légers de classe Tiger n'étaient pas adaptés à ses besoins, Londres est prêt à vendre ses trois navires flambants neufs au prix de 15 millions de livres sterling par unité. Enfin, la requête de Caracas concernant un rachat de la Guayana Esequiba est poliment refusée, les territoires de la couronne britannique n'étant nullement à vendre.
Gosseau- Secrétaire général des Nations Unies
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