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Message par Sirda Lun 1 Jan 2018 - 19:25


République française

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La Marseillaise





Carte


Spoiler:


Informations générales


Informations principales

Nom : République française
Nombre d'habitants : 48 millions d’habitants en métropole, ~ 11 millions d’habitants dans la Communauté
Superficie totale : 3'071’796 kilomètres carrés
Religion officielle : Aucune
Langue officielle : Français
Capitale : Paris
Monnaie : Franc

Description

................La France, en forme longue depuis 1875 la République française, est un État transcontinental souverain, dont le territoire métropolitain est situé en Europe de l'Ouest, frontalier des Républiques fédérale et démocratique allemandes à l’est, Provinces-Unies au nord, de d’Andorre, la Catalogne et l’Espagne au sud-ouest, et de l’Italie, Monaco et la Suisse au sud-est. Fruit d'une histoire politique longue et mouvementée, la France est une république constitutionnelle unitaire ayant un régime parlementaire. La devise de la République est depuis 1875 « Liberté, Égalité, Fraternité » et son drapeau est constitué des trois couleurs nationales (bleu, blanc, rouge) disposées en trois bandes verticales d'égale largeur. Son hymne national est La Marseillaise, chant patriotique hérité de la Révolution française. Depuis 508, la capitale de la France est fixée à Paris, et le français est la langue officielle de l’Etat à partir de l’ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539, à la place du latin. Pays formé pendant l'Antiquité tardive, vingt ans après la chute de l'Empire romain d'occident, la France tire son nom des Francs, peuple germanique qui a institué les premiers fondements de son État sur les bases de la Gaule romaine. C'est au fil des siècles, par des guerres, des mariages politiques et des unions souveraines, que cet État monarchique et catholique va peu à peu constituer autour de lui une véritable fédération de provinces, qui finira par se cristalliser en une nation unique grâce à une politique d'uniformisation administrative et culturelle, portée à son aboutissement par la Révolution française de 1789 et la fin du régime féodal. A la suite de cette Révolution, le pays connaît alors un siècle de bouleversements politiques, économiques et sociaux. A la monarchie absolue succèdent plusieurs régimes républicains pendant la dernière décennie du XVIIIème siècle, avant que le Premier Empire Français ne soit institué par Napoléon Bonaparte en 1804, après cinq ans de Consulat. Les grandes conquêtes napoléoniennes du début du XIXème siècle déboucheront sur de violentes guerres qui affaibliront la France après en avoir fait la première puissance mondiale. Les échecs successifs des Deuxième Restauration et Monarchie de Juillet aboutiront aux journées de février 1848, puis à la proclamation de l’éphémère Deuxième République qui accouchera trois ans après du Second Empire français de Napoléon III, dont la défaite à Sedan, en 1870, conduira à la proclamation de l’actuelle IIIème République.

................Grande puissance mondiale, la France s’est progressivement constituée à partir du XVIIème siècle deux immenses empires coloniaux, ne cessant d’étendre ses possessions sur les autres continents. Si le premier prit fin sous l’époque napoléonienne, le second est toujours d’actualité, et la République y est investie d’une mission civilisatrice qu’elle entend conduire à son terme. Grâce à ses colonies, elle s’étend désormais, outre son territoire métropolitain, dans l’ouest africain ainsi qu’en Asie du sud-est et dans le Pacifique, avec également des possessions dans l’océan Indien, à l’instar de Madagascar, mais aussi quelques îles éparpillées dans les Antilles et en Amérique du Nord. Bien que souvent décriée pour sa sempiternelle instabilité politique, la IIIème République administre ces territoires barbares, et, mieux encore, a su relever tous les défis et toutes les menaces qui pesèrent sur la France, et plus généralement le monde, durant ce XXème siècle sanglant. En effet, la Grande Nation connut la douloureuse épreuve de la Grande Guerre entre 1914 et 1918, battant, au prix de pertes humaines colossales, les empires allemands, austro-hongrois et ottomans. S’imposant comme la première puissance mondiale dans les années suivantes, la France fut durement – bien que moins que ses voisins – frappée par la terrible crise économique et financière de 1929, dont les répercussions furent considérables dans le monde puisqu’elle conduisit à l’émergence d’une nouvelle menace à l’est, celle du nazisme, prôné par Hitler qui parvint au pouvoir dans les années 30 en Allemagne. Impuissante, la République céda en quelques semaines à peine face au régime nazi expansionniste, et collabora honteusement quatre années durant avec celui-ci, avant d’être libéré par le très glorieux Général de Gaulle, et avec le concours des forces supplétives américano-anglaises. A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, elle retrouve son indépendance puis connaît une période d’instabilité politique majeure pendant la IVème République, renversée en 1958 par un putsch de généraux depuis l’Algérie, portant ainsi le Général de Gaulle, libérateur de la France, aux affaires, grâce à l’action duquel la France est le pays d’une troisième voie entre les Etats-Unis et la Russie soviétique.

................Grande puissance coloniale, certes sur le déclin, la souveraineté de la République s’étend et s’exerce sur des territoires répartis sur l’ensemble des continents de la Terre, conférant ainsi à la Grande Nation un rôle de premier plan dans les relations internationales, nonobstant la bipolarisation d’icelles depuis le début de la Guerre Froide. Sur le territoire purement métropolitain, la France est le plus grand pays d’Europe de l’ouest et centrale avec ses 551'500 kilomètres carrés mais également l’un des plus peuplés grâce à ses 45 millions d’habitants. Au niveau mondial, son emprise s’étend au total sur près de 90 millions de personnes répartis sur plus de 10 millions de kilomètres carrés, en faisant par conséquent l’un des pays les plus peuplés mais également les plus grands de la Terre, derrière la Chine, l’Inde, Russie soviétique et les Etats-Unis. En 1960, la France est déjà la cinquième puissance économique mondiale, un rang certes en recul par rapport à il y a un siècle, mais qui reste honorable d’autant plus que cela n’inclut pas ses innombrables colonies et territoires rattachés à la Communauté française. Elle affiche un niveau de vie très élevé. Elle figure parmi les leaders mondiaux dans les secteurs de l'agroalimentaire, de l'aéronautique, de l'automobile, des produits de luxe, du tourisme et du nucléaire. Sa culture et sa civilisation sont diffusées par les territoires francophones à travers le monde. Traditionnellement utilisé comme langue de la diplomatie, le français est la dixième langue maternelle la plus parlée au monde et une des langues ayant la plus grande diffusion internationale. Il est une des six langues officielles et une des deux langues de travail avec l'anglais de l'Organisation des Nations unies, l'une des deux langues officielles du Comité international olympique, et langue officielle ou de travail de plusieurs organisations internationales ou régionales. Le français est également l'une des langues de travail de la Communauté européenne. Puissance nucléaire en devenir, elle siège également au Conseil de sécurité des Nations unies parmi les membres permanents de l’institution et est également membre de l’OTAN. De ce fait, elle exerce une influence notable en matière politique, économique, militaire et culturelle en Europe et dans le reste du monde.

Politique


Caractéristiques politiques

Type de puissance : Puissance mondiale
Type de gouvernement : Régime semi-présidentiel / semi-parlementaire

Description

................ La crise de mai 1958, déclenchée par le putsch d'Alger mené par une fraction de l'armée, conduit à l'arrivée au pouvoir du général Charles de Gaulle. Nommé président du Conseil le 1er juin 1958, il obtient du Parlement, deux jours plus tard, l'autorisation de faire procéder à la rédaction d'une nouvelle Constitution. Tandis que celle de 1946 avait été préparée par une Assemblée constituante élue à cet effet, la Constitution de 1958 est rédigée sous l'autorité du gouvernement par une équipe conduite par Michel Debré. Le projet est alors approuvé par référendum le 28 septembre 1958, et devient la Constitution du 4 octobre 1958 souvent appelée Constitution de la Cinquième République. Ce nouveau régime républicain réforme profondément la France, qui connaît désormais une période de stabilité politique oubliée depuis des décennies grâce à un exécutif largement renforcé – notamment le Président, qui dispose désormais de véritables attributions politiques –, mais aussi plus largement le gouvernement, par rapport à un législatif qui perd la toute-puissance qu’il avait jadis acquise. Ce même pouvoir législatif se retrouve ainsi limité dans ses compétences par la Constitution qui prévoit limitativement ses attributions, tandis que le Conseil constitutionnel, créé à l’occasion, censure toute tentative d’empiètement du pouvoir législatif sur le pouvoir réglementaire, lequel dispose en outre de larges possibilités d’actions.


Président de la République

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Président de la République : Charles de Gaulle

................Le président est élu au suffrage universel direct depuis la réforme constitutionnelle de 1962 pour un mandat de sept ans renouvelable indéfiniment. En cas de vacance du pouvoir, les fonctions de président de la République française sont assurées par le président du Sénat. L'élection du président de la République est au Suffrage universel indirect. Mais de plus la Constitution attribue au président de la République des pouvoirs propres qui rompent avec le rôle purement honorifique qui lui était attribué sous la IIIe république et la IVe République. En effet, la Constitution du 4 octobre 1958 prévoit que le président dispose, d'une part de pouvoirs qui sont dispensés du contreseing ministériel, tels que nommer aux fonctions du Premier ministre, mettre fin aux fonctions du Premier ministre sur présentation par celui-ci de la démission du gouvernement (article 8 alinéa 1C), selon une coutume instaurée par les premiers Présidents de la République, organiser un référendum (article 11, C) sur proposition, du gouvernement ou, conjointe des deux assemblées, dissoudre l'Assemblée nationale (article 12), et dans certaines circonstances de menace grave et immédiate (atteinte à l'intégrité du territoire, de l'indépendance de la Nation, interruption du fonctionnement régulier des pouvoirs publics, etc.), celui-ci peut endosser des pouvoirs exceptionnels (article 16) qui lui permettent de cumuler tous les pouvoirs (exécutif, judiciaire, législatif) en vue de mettre un terme à la menace ; et d'autre part de pouvoirs soumis à contreseing, à l’instar de nommer et mettre fin aux fonctions des membres du gouvernement (article 8 alinéa 2), promulguer la loi (article 10), signer les décrets et ordonnances (article 13 alinéa 1), nommer aux emplois civils et militaires (article 13 alinéas 2, 3 et 4), exercer son droit de grâce (article 17), etc. Il est également chef des armées et dispose de la force nucléaire.


Premier-ministre

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Premier ministre : Michel Debré (RPF)

................ La fonction de Premier ministre est créée le 4 octobre 1958, lors de l'adoption de la Constitution de la Ve République. Michel Debré, fidèle du général de Gaulle, fut le premier à occuper cette nouvelle fonction à compter du 8 janvier 1959. Le poste de Premier ministre dans la Ve République appartient au pouvoir exécutif. Ses pouvoirs sont fixés par la Constitution. La Cinquième République est un régime constitutionnel parlementaire à influence présidentielle. Concrètement, cela signifie que le pouvoir exécutif est partagé entre le Président et son Premier ministre. On parle ainsi de régime semi-présidentiel. C'est un régime typiquement français, car très rare dans le monde ; ce régime a la réputation d'être à la fois stable et souple. Le président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du gouvernement. Sur la proposition du Premier ministre, il nomme les autres membres du gouvernement et met fin à leurs fonctions. Le président de la République préside le Conseil des ministres. Le gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation. Il dispose de l’administration et de la force armée. Le Premier ministre dirige l’action du gouvernement. Il est responsable de la Défense nationale. Il assure l’exécution des lois. Il exerce le pouvoir réglementaire et nomme aux emplois civils et militaires ; dans certains cas, le passage par le Conseil des ministres est obligatoire.


Conseil des Ministres


................ Le gouvernement de la République française sous la Cinquième République constitue la seconde tête d'un pouvoir exécutif bicéphale. C'est un organe collégial et hiérarchisé. Il détermine et conduit la politique de la France, dispose de l'administration et de la force armée selon l’article 20, alinéa 1, de la Constitution de 1958. Comme toute l'administration est gouvernée par celui-ci, le gouvernement peut créer de nouvelles institutions administratives, il embauche ses agents. Il peut aussi dissoudre ces institutions et exerce le pouvoir hiérarchique. Le gouvernement est nommé par le président de la République et est placé sous l'autorité politique du Premier ministre, qui est le chef du gouvernement.

Premier-ministre : Michel Debré (RPF)
Ministre d’Etat, chargé des Affaires culturelles : André Malraux (RPF)
Ministre d’Etat, chargé des Affaires étrangères : Maurice Couve de Murville (RPF)
Garde des Sceaux, ministre de la Justice : Raymond Marcellin (RI))
Ministre de l’Intérieur : Roger Frey (RPF)
Ministre des Armées : général Jacques Massu (RPF)
Ministre des Finances et des Affaires économiques : Valéry Giscard d’Estaing (RI)
Ministre de l’Education nationale : Christian Fouchet (RPF)
Ministre des Travaux publics et des Transports : Jacques Baumel (RPF)
Ministre du Plan et de l’Aménagement du territoire : Olivier Guichard (RPF)
Ministre de l’Industrie : Georges Pompidou (RPF)
Ministre de l’Information, des Postes et Télécommunications : Maurice Schumann (RPF)
Ministre de l’Agriculture : Pierre Lefranc (RPF)
Ministre du Travail : Yves Guéna (RPF)
Ministre de la Santé publique et de la Population :Jean de Broglie (RPF)


Sénat

................ Le Sénat constitue la chambre haute du Parlement français selon le système du bicamérisme et détient le pouvoir législatif avec l'Assemblée nationale. En vertu de l'article 24 de la Constitution de la Ve République, il est le représentant des collectivités territoriales. Il siège au palais du Luxembourg. Lors du vote d'une loi, en cas de positions divergentes du Sénat et de l'Assemblée nationale, le Premier ministre peut donner le dernier mot à l'Assemblée. Cette dernière ne peut donc légiférer qu'avec l'accord du Sénat ou du Premier ministre, mais jamais seule. Dans le cas des révisions constitutionnelles, les deux chambres doivent s’entendre sur le même texte. Le Sénat compte en 1959 un total de 309 sièges, intégralement renouvelés ladite année pour achever la constitution du premier Parlement de la Vème République. Le mandat du sénateur est de 9 ans, et l’assemblée est renouvelée tous les trois ans par tiers au suffrage universel indirect.

Président du Sénat : Gaston Monnerville (GD)

Groupe des Républicains indépendants : 70 sénateurs
Groupe de la Gauche démocratique : 66 sénateurs
Groupe socialiste : 61 sénateurs
Groupe de l’Union pour la nouvelle République : 37 sénateurs
Groupe des Républicains populaires : 34 sénateurs
Groupe du Centre républicain d’action rurale et sociale : 20 sénateurs
Groupe communiste : 14 sénateurs
Non-inscrits : 7 sénateurs


Assemblée nationale

Président de l’Assemblée nationale : Jacques Chaban-Delmas (RPF)

................L’Assemblée nationale forme, avec le Sénat, le Parlement de la Cinquième République française. Son rôle principal est de débattre, d’amender et de voter les lois. De plus, cette institution a, contrairement au Sénat, le pouvoir de renverser le gouvernement, ce qui implique que celui-ci ne devrait pas être en désaccord avec elle. Elle siège au palais Bourbon à Paris. Elle compte 582 députés élus au suffrage universel direct au scrutin uninominal majoritaire à deux tours pour une durée de cinq ans.

Front national combattant : 32 députés
Rassemblement du Peuple Français : 305 députés
Républicains indépendants : 25 députés
Centre national des indépendants et paysans : 12 députés
Mouvement républicain populaire : 37 députés
Radicaux : 41 députés
Parti Socialiste Unifié : 2 députés
Section Française de l’Internationale Ouvrière : 74 députés
Parti Communiste Français : 51 députés


Économie


Description de l'économie

................Au sortir de la guerre, la France a engagé une vaste politique de reconstruction de ses villes et du pays en général, période de prospérité économique, en dépit d’une persistance du rationnement quelques années après la paix, appelée postérieurement les Trente Glorieuses. Cinquième puissance économique mondiale, elle bénéfice très largement des ressources présentes dans ses colonies, principalement minières et d’hydrocarbures, et cherche à être la plus autonome possible économiquement. Grâce à cette prospérité économique, elle ne connaît que peu de chômage, une forte croissance, mais aussi, en parallèle, une forte inflation qui est largement atténuée par la croissance économique susmentionnée.

Produit Intérieur Brut nominal : 413,677 milliards de dollars, soit 270,377 milliards de francs[√] République française 11px-Increase2.svg
Croissance économique : + 6,5 % du PIB[√] République française 11px-Increase2.svg
Taux de chômage : environ 1,5 %[√] République française 10px-Decrease_Positive.svg
Taux d'inflation : + 3,6 % [√] République française 10px-Decrease_Positive.svg

Recettes de l’Etat : 127 milliards de dollars, soit 30,7% du PIB ou 83 milliards de francs[√] République française 11px-Increase2.svg
Dépenses de l’Etat : 120,38 milliards de dollars, soit 29,1 % du PIB ou 78,68 milliards de francs [√] République française 11px-Increase_Negative.svg
Solde des finances publiques : + 6,62 milliards de dollars, soit 1,6% du PIB ou 4,32 milliards de francs
Dette publique : 16,7 % du PIB, soit 69 milliards de dollars ou 46 milliards de francs[√] République française 11px-Increase_Negative.svg


Forces armées françaises


................Puissance militaire crainte et respectée depuis la nuit des temps par le monde entier, la France, malgré sa perte d’influence à travers le monde et sa défaite face à l’Allemagne lors de la Seconde Guerre Mondiale, a su conserver son rang militaire. La République aligne encore une armée imposante, capable d’intervenir sur l’intégralité du globe, et engagée dans de nombreux conflits, notamment les évènements d’Algérie dès la fin de la guerre d’Indochine, et sort d’interventions au Liban ou en Égypte. Institution majeure pour l’indépendance nationale et la souveraineté de la Nation, l’Armée perçoit une part significative du budget de l’Etat pour être maintenue à flot mais également être inlassablement modernisée en cette époque de changements technologiques militaires importants.


Budget des Armées : 31,85 milliards de dollars, soit 20,79 milliards de francs
Chef d'État-Major des Armées : Général Gaston Lavaud
Actifs : 1'060’000 hommes
Arme nucléaire : 10 ogives


Armée de Terre

Chef d'État-Major de l'Armée de Terre : Général d'armée Jean Le Vot
Effectifs : 769’000 hommes

ÉQUIPEMENT :


Marine Nationale

Chef d'État-Major de la Marine : Amiral Georges Cabanier
Personnel actif : 150’000 hommes

ÉQUIPEMENT :


Armée de l'Air

Chef d'État-Major de l'Armée de l'Air : Général d'armée aérienne Edmond Jouhaud
Effectifs : 141’000 hommes

ÉQUIPEMENT :


Relations extérieures


................Nation de la diplomatie par excellence dont la langue fut parlée jusqu’au XIXème siècle dans toutes les ambassades et dans tous les gouvernements civilisés, la France maintient un rôle majeur sur la scène internationale malgré la bipolarisation des relations mondiales, entre d’un côté un bloc est communiste, et un bloc ouest plutôt capitaliste auquel elle est identifié. Cependant, depuis l’élection du Général de Gaulle, la Grande Nation entend faire entendre à nouveau sa voix dans le concert des Nations en proposant une troisième voie, entre le capitalisme et le communisme, dans un intérêt de paix et de développement des Etats sur la base de l’autodétermination des peuples, d’une participation, etc. Malgré sa présence dans l’OTAN, Paris joue de ses relations pour pacifier ses relations avec Moscou et les pays inféodés au joug rouge, notamment dans un esprit de détente de l’Europe.

Très bonnes relations : Bloc de l’ouest (OTAN + CEE), Communauté francophone
Bonnes relations : Israël, pays arabes, Japon, Corée du Sud
Relations neutres : Bloc de l’est, reste du monde
Mauvaises relations :
Très mauvaises relations :

Alliances et Organisations membre : ONU, GATT, FMI, CEE, OTAN, etc.

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Dernière édition par Sirda le Dim 28 Jan 2018 - 0:32, édité 7 fois
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Message par Sirda Dim 7 Jan 2018 - 18:00

Je m'autovalide.
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Message par Sirda Sam 13 Jan 2018 - 16:44

SOMMAIRE


Page 1 :

01.01.2017 - Fiche-nation 1960
13.01.2017 - Vente d'armes au Maroc et à l'Inde ; répression algériens métropolitains ; essais nucléaires ; construction Richelieu
13.01.2017 - Décolonisation Afrique ; création Communauté francophone
13.01.2017 - Opération Trident en Algérie
14.01.2017 - Massacre 17 octobre 1960 ; création Mouvement pour l'Algérie française
15.01.2017 - Proposition trêve FLN
18.01.2017 - Fiche-nation 1961
18.01.2017 - Tentative coup d'Etat Guinée, vente d'armes Portugal et Espagne
20.01.2017 - Plan rénovation et réarmement marine, réponse ultimatum Tunisie
21.01.2017 - Blocus naval, aérien et terrestre sur Guinée
21.01.2017 - Offensive sur Bizerte


Dernière édition par Sirda le Dim 21 Jan 2018 - 16:25, édité 6 fois
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Message par Sirda Sam 13 Jan 2018 - 16:46


République française

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La Marseillaise





Carte


Spoiler:


Informations générales


Informations principales

Nom : République française
Nombre d'habitants : 45,5 millions d’habitants en métropole, ~ 44 millions d’habitants dans la Communauté
Superficie totale : 10'620’158 kilomètres carrés
Religion officielle : Aucune
Langue officielle : Français
Capitale : Paris
Monnaie : Franc

Description

................La France, en forme longue depuis 1875 la République française, est un État transcontinental souverain, dont le territoire métropolitain est situé en Europe de l'Ouest, frontalier des Républiques fédérale et démocratique allemandes à l’est, Provinces-Unies au nord, de d’Andorre, la Catalogne et l’Espagne au sud-ouest, et de l’Italie, Monaco et la Suisse au sud-est. Fruit d'une histoire politique longue et mouvementée, la France est une république constitutionnelle unitaire ayant un régime parlementaire. La devise de la République est depuis 1875 « Liberté, Égalité, Fraternité » et son drapeau est constitué des trois couleurs nationales (bleu, blanc, rouge) disposées en trois bandes verticales d'égale largeur. Son hymne national est La Marseillaise, chant patriotique hérité de la Révolution française. Depuis 508, la capitale de la France est fixée à Paris, et le français est la langue officielle de l’Etat à partir de l’ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539, à la place du latin. Pays formé pendant l'Antiquité tardive, vingt ans après la chute de l'Empire romain d'occident, la France tire son nom des Francs, peuple germanique qui a institué les premiers fondements de son État sur les bases de la Gaule romaine. C'est au fil des siècles, par des guerres, des mariages politiques et des unions souveraines, que cet État monarchique et catholique va peu à peu constituer autour de lui une véritable fédération de provinces, qui finira par se cristalliser en une nation unique grâce à une politique d'uniformisation administrative et culturelle, portée à son aboutissement par la Révolution française de 1789 et la fin du régime féodal. A la suite de cette Révolution, le pays connaît alors un siècle de bouleversements politiques, économiques et sociaux. A la monarchie absolue succèdent plusieurs régimes républicains pendant la dernière décennie du XVIIIème siècle, avant que le Premier Empire Français ne soit institué par Napoléon Bonaparte en 1804, après cinq ans de Consulat. Les grandes conquêtes napoléoniennes du début du XIXème siècle déboucheront sur de violentes guerres qui affaibliront la France après en avoir fait la première puissance mondiale. Les échecs successifs des Deuxième Restauration et Monarchie de Juillet aboutiront aux journées de février 1848, puis à la proclamation de l’éphémère Deuxième République qui accouchera trois ans après du Second Empire français de Napoléon III, dont la défaite à Sedan, en 1870, conduira à la proclamation de l’actuelle IIIème République.

................Grande puissance mondiale, la France s’est progressivement constituée à partir du XVIIème siècle deux immenses empires coloniaux, ne cessant d’étendre ses possessions sur les autres continents. Si le premier prit fin sous l’époque napoléonienne, le second est toujours d’actualité, et la République y est investie d’une mission civilisatrice qu’elle entend conduire à son terme. Grâce à ses colonies, elle s’étend désormais, outre son territoire métropolitain, dans l’ouest africain ainsi qu’en Asie du sud-est et dans le Pacifique, avec également des possessions dans l’océan Indien, à l’instar de Madagascar, mais aussi quelques îles éparpillées dans les Antilles et en Amérique du Nord. Bien que souvent décriée pour sa sempiternelle instabilité politique, la IIIème République administre ces territoires barbares, et, mieux encore, a su relever tous les défis et toutes les menaces qui pesèrent sur la France, et plus généralement le monde, durant ce XXème siècle sanglant. En effet, la Grande Nation connut la douloureuse épreuve de la Grande Guerre entre 1914 et 1918, battant, au prix de pertes humaines colossales, les empires allemands, austro-hongrois et ottomans. S’imposant comme la première puissance mondiale dans les années suivantes, la France fut durement – bien que moins que ses voisins – frappée par la terrible crise économique et financière de 1929, dont les répercussions furent considérables dans le monde puisqu’elle conduisit à l’émergence d’une nouvelle menace à l’est, celle du nazisme, prôné par Hitler qui parvint au pouvoir dans les années 30 en Allemagne. Impuissante, la République céda en quelques semaines à peine face au régime nazi expansionniste, et collabora honteusement quatre années durant avec celui-ci, avant d’être libéré par le très glorieux Général de Gaulle, et avec le concours des forces supplétives américano-anglaises. A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, elle retrouve son indépendance puis connaît une période d’instabilité politique majeure pendant la IVème République, renversée en 1958 par un putsch de généraux depuis l’Algérie, portant ainsi le Général de Gaulle, libérateur de la France, aux affaires, grâce à l’action duquel la France est le pays d’une troisième voie entre les Etats-Unis et la Russie soviétique.

................Grande puissance coloniale, certes sur le déclin, la souveraineté de la République s’étend et s’exerce sur des territoires répartis sur l’ensemble des continents de la Terre, conférant ainsi à la Grande Nation un rôle de premier plan dans les relations internationales, nonobstant la bipolarisation d’icelles depuis le début de la Guerre Froide. Sur le territoire purement métropolitain, la France est le plus grand pays d’Europe de l’ouest et centrale avec ses 551'500 kilomètres carrés mais également l’un des plus peuplés grâce à ses 45 millions d’habitants. Au niveau mondial, son emprise s’étend au total sur près de 90 millions de personnes répartis sur plus de 10 millions de kilomètres carrés, en faisant par conséquent l’un des pays les plus peuplés mais également les plus grands de la Terre, derrière la Chine, l’Inde, Russie soviétique et les Etats-Unis. En 1960, la France est déjà la cinquième puissance économique mondiale, un rang certes en recul par rapport à il y a un siècle, mais qui reste honorable d’autant plus que cela n’inclut pas ses innombrables colonies et territoires rattachés à la Communauté française. Elle affiche un niveau de vie très élevé. Elle figure parmi les leaders mondiaux dans les secteurs de l'agroalimentaire, de l'aéronautique, de l'automobile, des produits de luxe, du tourisme et du nucléaire. Sa culture et sa civilisation sont diffusées par les territoires francophones à travers le monde. Traditionnellement utilisé comme langue de la diplomatie, le français est la dixième langue maternelle la plus parlée au monde et une des langues ayant la plus grande diffusion internationale. Il est une des six langues officielles et une des deux langues de travail avec l'anglais de l'Organisation des Nations unies, l'une des deux langues officielles du Comité international olympique, et langue officielle ou de travail de plusieurs organisations internationales ou régionales. Le français est également l'une des langues de travail de la Communauté européenne. Puissance nucléaire en devenir, elle siège également au Conseil de sécurité des Nations unies parmi les membres permanents de l’institution et est également membre de l’OTAN. De ce fait, elle exerce une influence notable en matière politique, économique, militaire et culturelle en Europe et dans le reste du monde.

Politique


Caractéristiques politiques

Type de puissance : Puissance mondiale
Type de gouvernement : Régime semi-présidentiel / semi-parlementaire

Description

................ La crise de mai 1958, déclenchée par le putsch d'Alger mené par une fraction de l'armée, conduit à l'arrivée au pouvoir du général Charles de Gaulle. Nommé président du Conseil le 1er juin 1958, il obtient du Parlement, deux jours plus tard, l'autorisation de faire procéder à la rédaction d'une nouvelle Constitution. Tandis que celle de 1946 avait été préparée par une Assemblée constituante élue à cet effet, la Constitution de 1958 est rédigée sous l'autorité du gouvernement par une équipe conduite par Michel Debré. Le projet est alors approuvé par référendum le 28 septembre 1958, et devient la Constitution du 4 octobre 1958 souvent appelée Constitution de la Cinquième République. Ce nouveau régime républicain réforme profondément la France, qui connaît désormais une période de stabilité politique oubliée depuis des décennies grâce à un exécutif largement renforcé – notamment le Président, qui dispose désormais de véritables attributions politiques –, mais aussi plus largement le gouvernement, par rapport à un législatif qui perd la toute-puissance qu’il avait jadis acquise. Ce même pouvoir législatif se retrouve ainsi limité dans ses compétences par la Constitution qui prévoit limitativement ses attributions, tandis que le Conseil constitutionnel, créé à l’occasion, censure toute tentative d’empiètement du pouvoir législatif sur le pouvoir réglementaire, lequel dispose en outre de larges possibilités d’actions.


Président de la République

[√] République française Bundesarchiv_B_145_Bild-F010324-0002%2C_Flughafen_K%C3%B6ln-Bonn%2C_Adenauer%2C_de_Gaulle-cropped

Président de la République : Charles de Gaulle

................Le président est élu au suffrage universel direct depuis la réforme constitutionnelle de 1962 pour un mandat de sept ans renouvelable indéfiniment. En cas de vacance du pouvoir, les fonctions de président de la République française sont assurées par le président du Sénat. L'élection du président de la République est au Suffrage universel indirect. Mais de plus la Constitution attribue au président de la République des pouvoirs propres qui rompent avec le rôle purement honorifique qui lui était attribué sous la IIIe république et la IVe République. En effet, la Constitution du 4 octobre 1958 prévoit que le président dispose, d'une part de pouvoirs qui sont dispensés du contreseing ministériel, tels que nommer aux fonctions du Premier ministre, mettre fin aux fonctions du Premier ministre sur présentation par celui-ci de la démission du gouvernement (article 8 alinéa 1C), selon une coutume instaurée par les premiers Présidents de la République, organiser un référendum (article 11, C) sur proposition, du gouvernement ou, conjointe des deux assemblées, dissoudre l'Assemblée nationale (article 12), et dans certaines circonstances de menace grave et immédiate (atteinte à l'intégrité du territoire, de l'indépendance de la Nation, interruption du fonctionnement régulier des pouvoirs publics, etc.), celui-ci peut endosser des pouvoirs exceptionnels (article 16) qui lui permettent de cumuler tous les pouvoirs (exécutif, judiciaire, législatif) en vue de mettre un terme à la menace ; et d'autre part de pouvoirs soumis à contreseing, à l’instar de nommer et mettre fin aux fonctions des membres du gouvernement (article 8 alinéa 2), promulguer la loi (article 10), signer les décrets et ordonnances (article 13 alinéa 1), nommer aux emplois civils et militaires (article 13 alinéas 2, 3 et 4), exercer son droit de grâce (article 17), etc. Il est également chef des armées et dispose de la force nucléaire.


Premier-ministre

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Premier ministre : Michel Debré (UNR)

................ La fonction de Premier ministre est créée le 4 octobre 1958, lors de l'adoption de la Constitution de la Ve République. Michel Debré, fidèle du général de Gaulle, fut le premier à occuper cette nouvelle fonction à compter du 8 janvier 1959. Le poste de Premier ministre dans la Ve République appartient au pouvoir exécutif. Ses pouvoirs sont fixés par la Constitution. La Cinquième République est un régime constitutionnel parlementaire à influence présidentielle. Concrètement, cela signifie que le pouvoir exécutif est partagé entre le Président et son Premier ministre. On parle ainsi de régime semi-présidentiel. C'est un régime typiquement français, car très rare dans le monde ; ce régime a la réputation d'être à la fois stable et souple. Le président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du gouvernement. Sur la proposition du Premier ministre, il nomme les autres membres du gouvernement et met fin à leurs fonctions. Le président de la République préside le Conseil des ministres. Le gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation. Il dispose de l’administration et de la force armée. Le Premier ministre dirige l’action du gouvernement. Il est responsable de la Défense nationale. Il assure l’exécution des lois. Il exerce le pouvoir réglementaire et nomme aux emplois civils et militaires ; dans certains cas, le passage par le Conseil des ministres est obligatoire.


Conseil des Ministres


................ Le gouvernement de la République française sous la Cinquième République constitue la seconde tête d'un pouvoir exécutif bicéphale. C'est un organe collégial et hiérarchisé. Il détermine et conduit la politique de la France, dispose de l'administration et de la force armée selon l’article 20, alinéa 1, de la Constitution de 1958. Comme toute l'administration est gouvernée par celui-ci, le gouvernement peut créer de nouvelles institutions administratives, il embauche ses agents. Il peut aussi dissoudre ces institutions et exerce le pouvoir hiérarchique. Le gouvernement est nommé par le président de la République et est placé sous l'autorité politique du Premier ministre, qui est le chef du gouvernement.

Premier-ministre : Michel Debré (UNR)
Ministre d’Etat : Louis Jacquinot (CNIP)
Ministre d’Etat, chargé de la Coopération : Robert Lecourt (MRP)
Ministre d’Etat, chargé des affaires culturelles : André Malraux (SE)
Garde des Sceaux, ministre de la Justice : Edmond Michelet (UNR)
Ministre des Affaires Etrangères : Maurice Couve de Murville (UNR)
Ministre de l’Intérieur : Pierre Chatenet (SE)
Ministre des Armées : Pierre Guillaumat (SE)
Ministre des Finances et des Affaires économiques : Antoine Pinay (CNIP)
Ministre de l’Education nationale : Louis Joxe (UNR)
Ministre des Travaux publics et des Transports : Robert Bron (MRP)
Ministre de l’Industrie : Jean-Marcel Jeanneney (SE)
Ministre de l’Agriculture : Henri Rochereau (SE)
Ministre du Travail : Paul Bacon (MRP)
Ministre de la Santé publique et de la Population : Bernard Chenot (SE)
Ministre de la Construction : Pierre Sudreau (MRP)
Ministre des Anciens combattants : Raymond Triboulet (UNR)
Ministre des Postes et Télécommunications : Bernard Cornut-Gentille (UNR)
Ministre de l’Information : Roger Frey (UNR)

Ministre conseiller : Philibert Tsiranana
Ministre conseiller : Gabriel Lisette
Ministre conseiller : Léopold Sédar Senghor
Ministre conseiller : Félix Houphouët-Boigny


Sénat

................ Le Sénat constitue la chambre haute du Parlement français selon le système du bicamérisme et détient le pouvoir législatif avec l'Assemblée nationale. En vertu de l'article 24 de la Constitution de la Ve République, il est le représentant des collectivités territoriales. Il siège au palais du Luxembourg. Lors du vote d'une loi, en cas de positions divergentes du Sénat et de l'Assemblée nationale, le Premier ministre peut donner le dernier mot à l'Assemblée. Cette dernière ne peut donc légiférer qu'avec l'accord du Sénat ou du Premier ministre, mais jamais seule. Dans le cas des révisions constitutionnelles, les deux chambres doivent s’entendre sur le même texte. Le Sénat compte en 1959 un total de 309 sièges, intégralement renouvelés ladite année pour achever la constitution du premier Parlement de la Vème République. Le mandat du sénateur est de 9 ans, et l’assemblée est renouvelée tous les trois ans par tiers au suffrage universel indirect.

Président du Sénat : Gaston Monnerville (GD)

Groupe des Républicains indépendants : 70 sénateurs
Groupe de la Gauche démocratique : 66 sénateurs
Groupe socialiste : 61 sénateurs
Groupe de l’Union pour la nouvelle République : 37 sénateurs
Groupe des Républicains populaires : 34 sénateurs
Groupe du Centre républicain d’action rurale et sociale : 20 sénateurs
Groupe communiste : 14 sénateurs
Non-inscrits : 7 sénateurs


Assemblée nationale

Spoiler:

Président de l’Assemblée nationale : Jacques Chaban-Delmas (UNR)

................L’Assemblée nationale forme, avec le Sénat, le Parlement de la Cinquième République française. Son rôle principal est de débattre, d’amender et de voter les lois. De plus, cette institution a, contrairement au Sénat, le pouvoir de renverser le gouvernement, ce qui implique que celui-ci ne devrait pas être en désaccord avec elle. Elle siège au palais Bourbon à Paris. Elle compte 579 députés élus au suffrage universel direct au scrutin uninominal majoritaire à deux tours pour une durée de cinq ans.

Union pour la nouvelle République : 206 députés
Indépendants et paysans d’action sociale : 117 députés
Formation administrative des élus d’Algérie et du Sahara : 66 députés
Républicains populaires et centre démocratique : 64 députés
Socialistes : 47 députés
Formation administrative des non-inscrits : 40 députés
Isolés : 36 députés


Économie


Description de l'économie

................Au sortir de la guerre, la France a engagé une vaste politique de reconstruction de ses villes et du pays en général, période de prospérité économique, en dépit d’une persistance du rationnement quelques années après la paix, appelée postérieurement les Trente Glorieuses. Cinquième puissance économique mondiale, elle bénéfice très largement des ressources présentes dans ses colonies, principalement minières et d’hydrocarbures, et cherche à être la plus autonome possible économiquement. Grâce à cette prospérité économique, elle ne connaît que peu de chômage, une forte croissance, mais aussi, en parallèle, une forte inflation qui est largement atténuée par la croissance économique susmentionnée.

Produit Intérieur Brut nominal : 61,5 milliards de dollars, soit 224,1 milliards de francs[√] République française 11px-Increase2.svg
Croissance économique : + 8 % du PIB[√] République française 11px-Increase2.svg
Taux de chômage : environ 1,5 %[√] République française 10px-Decrease_Positive.svg
Taux d'inflation : + 3,6 % [√] République française 10px-Decrease_Positive.svg

Recettes de l’Etat : 18,9 milliards de dollars, soit 30,7% du PIB ou 68,8 milliards de francs[√] République française 11px-Increase2.svg
Dépenses de l’Etat : 17,9 milliards de dollars, soit 29,1 % du PIB ou 67,8 milliards de francs [√] République française 11px-Increase_Negative.svg
Solde des finances publiques : + 1 milliards de dollars, soit 1,6% du PIB ou 1 milliards de francs
Dette publique : ~ 20% du PIB [√] République française 11px-Increase_Negative.svg


Forces armées françaises


................Puissance militaire crainte et respectée depuis la nuit des temps par le monde entier, la France, malgré sa perte d’influence à travers le monde et sa défaite face à l’Allemagne lors de la Seconde Guerre Mondiale, a su conserver son rang militaire. La République aligne encore une armée imposante, capable d’intervenir sur l’intégralité du globe, et engagée dans de nombreux conflits, notamment les évènements d’Algérie dès la fin de la guerre d’Indochine, et sort d’interventions au Liban ou en Égypte. Institution majeure pour l’indépendance nationale et la souveraineté de la Nation, l’Armée perçoit une part significative du budget de l’Etat pour être maintenue à flot mais également être inlassablement modernisée en cette époque de changements technologiques militaires importants.


Budget des Armées : 4 milliards de dollars, soit 17,6 milliards de francs
Chef d'État-Major des Armées : Général Gaston Lavaud
Actifs : 1'060’000 hommes
Arme nucléaire : en cours d’obtention


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Armée de Terre

Chef d'État-Major de l'Armée de Terre : Général d'armée Jean Le Vot
Effectifs : 769’000 hommes

ÉQUIPEMENT :


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Marine Nationale

Chef d'État-Major de la Marine : Amiral Georges Cabanier
Personnel actif : 150’000 hommes

ÉQUIPEMENT :


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Armée de l'Air

Chef d'État-Major de l'Armée de l'Air : Général d'armée aérienne Edmond Jouhaud
Effectifs : 141’000 hommes

ÉQUIPEMENT :


Relations extérieures


................Nation de la diplomatie par excellence dont la langue fut parlée jusqu’au XIXème siècle dans toutes les ambassades et dans tous les gouvernements civilisés, la France maintient un rôle majeur sur la scène internationale malgré la bipolarisation des relations mondiales, entre d’un côté un bloc est communiste, et un bloc ouest plutôt capitaliste auquel elle est identifié. Cependant, depuis l’élection du Général de Gaulle, la Grande Nation entend faire entendre à nouveau sa voix dans le concert des Nations en proposant une troisième voie, entre le capitalisme et le communisme, dans un intérêt de paix et de développement des Etats sur la base de l’autodétermination des peuples, d’une participation, etc. Malgré sa présence dans l’OTAN, Paris joue de ses relations pour pacifier ses relations avec Moscou et les pays inféodés au joug rouge, notamment dans un esprit de détente de l’Europe.

Très bonnes relations : Bloc de l’ouest (OTAN + CEE)
Bonnes relations : Israël, pays arabes, Japon, Corée du Sud
Relations neutres : Bloc de l’est, reste du monde
Mauvaises relations :
Très mauvaises relations :

Alliances et Organisations membre : ONU, GATT, FMI, CEE, OTAN, etc.

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Dernière édition par Sirda le Dim 14 Jan 2018 - 15:33, édité 2 fois
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Message par Sirda Sam 13 Jan 2018 - 20:01


République française

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Affaires étrangères


................A la suite du séisme au Maroc, la France avait immédiatement déployé ses troupes de la base aéronavale d’Agadir, miraculeusement épargnée par le tremblement de terre, pour aider l’Etat marocain à déplacer ses blessés et les habitants de la ville qui n’avaient pas été touchés par la secousse. De même, une aide de cent millions de francs a été débloquée d’urgence pour financer les habitations temporaires des agadiriens ainsi qu’aider à la reconstruction de la ville. Par ailleurs, Pierre Guillaumat a annoncé que Paris acceptait la commande d’armes marocaines, à savoir vingt avions d’entrainement Fouga Magister et vingt AMX-13, mais également dix mille fusils MAS 49 – bien que sur ce point, le ministre refusa que tant les fusils que les munitions soient produites localement. En outre, la Direction centrale des Constructions et Armes navales a proposé à Rabat de lui ventre des escorteurs de classe T 47, navires polyvalents, tant anti-sous-marin qu’anti-aérien, mais aussi des escorteurs de classe T 53, davantage axés sur la lutte anti-aérienne. De même, elle propose les sous-marins de classe Narval. Par la même occasion, la France propose également sa classe Narval pour équiper la marine indienne. Toujours à propos de l’Inde, le ministre des Affaires étrangères Maurice Couve de Murville, a reconnu l’annexion de Goa par le pays des Maharadjah, bien qu’il aurait préféré « que le retour du territoire de Goa au sein de l’Union indienne se fasse par la diplomatie et non par la violence, à l’instar de la rétrocession de Pondichéry à New Delhi. » Néanmoins, cela n’enlève rien à la reconnaissance du rattachement du territoire. Dans la même lancée, le ministre a exprimé sa volonté « d’approfondir les liens entre l’Inde et la France, deux pays possédant une histoire commune, dont la bonne entente pourrait apporter des bénéfices à nos deux nations » selon les mots du ministre. Ainsi, Couve de Murville a fait part de la volonté du Président de la République, le Général de Gaulle, de se rendre en Inde afin d’œuvrer à ce rapprochement diplomatique entre les deux pays. Quant à la situation au Congo-Léopoldville, le ministre s’est dit « profondément préoccupé par l’évolution de la situation », appelant les trois parties à un cessez-le-feu immédiat, et proposant une médiation française pour éviter que ce jeune pays ne sombre déjà dans une violente guerre civile aux conséquences néfastes pour la suite de l’Etat. Cependant, dans le plus grand des secrets, le Service de documentation extérieure et de contre-espionnage a dépêché auprès de l’Etat du Katanga le mercenaire Bob Dénard, accompagné d’un chef de bataillon de la Légion étrangère à la retraite, Roger Faulques, et une poignée d’autres mercenaires français pour former et guider les troupes locales face aux communistes et aux pro-américains.


Affaires internes


................Paris et sa banlieue vivent au rythme des attentats terroristes perpétrés par les membres de la Fédération de France du FLN, plus couramment désignée sous le nom de septième Wilaya. De janvier à septembre 1960, pas moins de neuf policiers tués et vingt-neuf blessés par des attaques algériennes en métropole, tandis que les règlements de compte entre cette organisation et le Mouvement National Algérien ont fait plusieurs centaines de morts et de blessés – ce qui arrange bien le gouvernement français étant donné que la lutte fratricide entre ces deux organisations a permis au MNA de définitivement être éradiqué de France, toutefois au profit du FLN qui est parvenu à asseoir son emprise sur l’ensemble de la communauté algérienne métropolitaine, soit plus de cent cinquante-mille personnes, qui, tous, vivent à l’écart de la communauté nationale et versent une partie conséquente de leur salaire au mouvement, qui, ainsi, finance ses attentats. Les deux wilayas de la région parisienne sont structurées en cellules locales, groupes, sections, secteurs, régions, zones et superzones. Une Organisation politico-administrative est chargée d'exercer un contrôle sur la vie quotidienne et peut infliger des amendes pour les fautes légères, et en cas de fautes plus graves, les coupables sont exécutés par les groupes armés et une Organisation spéciale. À partir de 1958, des comités de justice locaux imposent la loi islamique et réglementent le mariage, le divorce et les conflits commerciaux. À Paris, le poids politique du FLN est exceptionnel grâce aux contacts avec les syndicats et les partis politiques dont peuvent disposer les immigrés travaillant dans les secteurs industriels avancés, grâce aussi au groupe d'étudiants et d'intellectuels qui peuvent nouer des contacts utiles avec les intellectuels, hommes politiques et les journalistes de gauche, en témoigne le Manifeste des 121, tribune parue le 6 septembre dans le journal Vérité-Liberté, et signée par des personnalités intellectuelles et publiques de gauche de premier plan, à l’instar de Jean-Paul Sartre, de Simone de Beauvoir, Jehan de Mayoux ou encore Théodore Monod. Jacques Vergès, qui avait défendu la condamnée à mort Djamila Bouhired, terroriste algérienne, a été retrouvé mort, à la suite d’une opération secrète du Service Action, alors que sa cliente fut guillotinée le lendemain de la parution de la tribune. Depuis Alger, les généraux Challe et Salan ont quant à eux réclamé la réclusion criminelle pour intelligence avec l’ennemi à l’encontre des signataires de la tribune, cela alors qu’un attentat visant Jean-Paul Sartre a échoué une dizaine de jours après cet appel en plein Paris, blessant légèrement le philosophe et sa catin de femme.

................Face à cette situation, le Préfet de Police de Paris, Maurice Papon, qui avait été préfet de Constantine deux ans plus tôt, a lancé sur les ondes de l’ORTF un appel à la population parisienne à conserver son calme et redoubler de vigilance en dénonçant tout comportement d’un bicot qui paraîtrait suspect. S’il avait déjà obtenu de l’ordonnance du 7 octobre 1958 que les suspects terroristes soient bannis de métropole, que les tribunaux militaires aient davantage de pouvoir et que les suspects contre lesquels les preuves n’étaient pas suffisantes puissent être assignés à résidence, l’ancien fonctionnaire vichyste a accru la répression à Paris après une nouvelle loi notamment soutenue par le député du Centre national des indépendants et paysans de la 3ème circonscription de la Seine, Jean-Marie Le Pen, déjà connu pour avoir servi sous les drapeaux en Indochine puis en Algérie en étant représentant de la Nation. Ainsi, le Préfet a obtenu la proclamation de l’état d’urgence en région parisienne, l’établissement d’un couvre-feu de 20 h 30 et 5 h 30 du matin, la dissolution de la Fédération de France du FLN, la criminalisation du soutien public à la cause indépendantiste algérienne, la criminalisation de l’adhésion à cette Fédération ou à tout regroupement ayant des objectifs similaires, la compétence exclusive des tribunaux militaires pour juger de ces actes, etc. En plus de l’opération Osmose, qui a court depuis un an déjà, Maurice Papon a annoncé la création de la Force de police auxiliaire, composée de musulmans algériens volontaires et commandé par le capitaine Raymond Montaner. Son objectif est de disloquer l'organisation du FLN en arrêtant les responsables et en empêchant le prélèvement des cotisations, cela en ralliant notamment les algériens menacés de mort par le FN ainsi qu’en recrutant des indicateurs parmi les commerçants. La méthode utilisée est simple : occupation d'hôtels habités par les travailleurs algériens, infiltration et recueil de renseignements, violences policières, tortures. Le Préfet assure que « toute la puissance de l’Etat sera mise en œuvre pour définitivement écraser la menace terroriste sécessionniste algérienne à Paris », ajoutant qu’elle connaitra le même sort en Algérie française. Par ailleurs, il a autorisé l'emploi de moyens illégaux et moralement condamnables comme les arrestations et détentions arbitraires et la pratique systématique de la torture.

................Autre mesure forte prise par Maurice Papon, et soutenu en cela par le ministre de l’Intérieur Pierre Chatenet ainsi que le Premier-ministre Michel Debré, la déportation systématique des suspects vers des camps de concentration, plus sobrement appelés camps d’internement, sur l’ensemble de la France, mais aussi le refoulement en Algérie d’un maximum d’immigrés algériens, le Préfet estimant que « la hantise du renvoi en Algérie conduirait les immigrés à se rallier à la France. » En 1960, près de quatorze mille algériens sont déjà internés dans les camps du Larzac, dans l’Aveyron – actuellement le plus grand ouvert –, à Saint-Maurice-l’Ardoise dans le Gard, à Thol dans l’Ain ou encore à Vadenay dans la Marne. Nonobstant les fortes réticences du préfet des Pyrénées-Orientales à cause de la forte présence de nord-africains en formation militaire – lesquels seront envoyés vers un autre camp militaire voisin –, Maurice Papon a obtenu la réouverture du camp d’internement de Rivesaltes, dit camp Joffre, qui, pendant la Seconde Guerre Mondiale, avait servi à interner des milliers de juifs, tziganes, espagnols et autres prisonniers habituels à cette époque. La capacité d’accueil, estimée à dix-huit mille personnes, bien que l’Histoire prouva qu’elle pouvait largement être augmentée à vingt-et-un mille prisonniers, séduisit largement le gouvernement, qui décida de déporter tous les assignés à résidence là-bas, et systématisa la déportation et l’internement de tout suspect dans ce camp, permettant ainsi d’épurer la région parisienne, et notamment de la département de Seine-Saint-Denis, de la présence d’éléments du FLN. Pareillement, le Camp de Choisel, situé à Chateaubriant, en Loire-Atlantique, est également rouvert et sa capacité d’accueil de quarante-cinq mille personnes, prouvée après la débâcle de juin 1940, va être pleinement utilisée pour permettre « la réémigration des arabes de France vers les départements d’Algérie » tout en accueillant aussi, exclusivement dans le camp S, des prisonniers et des suspects de collusion avec le FLN. Dès lors, Papon entend définitivement briser la résistance métropolitaine du FLN ainsi que mettre fin aux vagues d’attentats qui touchent l’Hexagone en expulsant définitivement « les nuisibles bicots » dans leur pays natal, ce qui n’est pas sans danger non plus puisque l’armée risque d’avoir, sur place, davantage de personnes à contrôler et à combattre dans les départements d’Algérie française, qui, grâce au plan Challe, tendent à être repris malgré la persistance des terroristes indépendantistes algériens sur place.


Affaires militaires


................Le 13 février 1960 a eu lieu le premier essai nucléaire français dans la région de Reggane, située dans le Département français du Sahara, au sud de l’Algérie française – pléonasme. Lancé dans les années 1950 par Pierre Mendès France, alors éphémère Président du Conseil de la désastreuse IVème République, le programme nucléaire militaire français est devenu, sous le général de Gaulle, l’un des enjeux majeurs de la politique diplomatique et militaire française puisqu’il permettra de confirmer le rang de puissance internationale de la Grande Nation face aux Etats-Unis et à la Russie soviétique, tous deux détenteurs de l’arme atomique, ainsi que de rattraper le retard de la France face à la perfide Albion qui, bénéficiant des connaissances américaines, parvint à rapidement développer sa propre arme nucléaire – mais sans aucun mérite, comme toujours. La mise en scène de l’essai avait été minutieusement travaillée. Ainsi, la bombe avait été perchée sur une tour métallique haute de 100 mètres – faisant de l’essai un essai atmosphérique – et quelques journalistes, triés sur le volet, avaient été conviés et installés à une vingtaine de kilomètres de l’hypocentre. Il leur avait été ordonné de s’asseoir au sol, tourner le dos à ce même hypocentre et de replier leurs bras devant leurs yeux qui devaient par ailleurs être recouverts de lunettes de protection – le tout n’ayant évidemment aucun effet face aux radiations. Une minute avant l’explosion, une fusée rouge fut tirée, et à 7 heures et quatre minutes précisément, heure du bled, la bombe, appelée Gerboise bleue, fut mise à feu sur le site d'essai nucléaire de Reggane dans le Tanezrouft au centre du Sahara. Elle développa une puissance de soixante-dix kilotonnes, remplissant les objectifs français, et faisant d’elle le premier essai nucléaire le plus puissant jusqu’alors réalisé, trois ou quatre fois plus que l’explosion nucléaire de Hiroshima par exemple. Conséquences secondaires de l’essai nucléaire, un jour après l'explosion, le nuage radioactif atteignit Tamanrasset en Afrique subsaharienne, ainsi que Ndjamena et Bangui en Afrique centrale. Puis le nuage remonta vers l'Afrique de l'Ouest pour atteindre Bamako quatre jours après l'explosion. Deux semaines après, toujours chargé de radioactivité, il arrivait sur les côtes méditerranéennes de l'Espagne et la Sicile. Le soir même, un reportage sur diffusé par l’ORTF, tandis que le ministre des armées Pierre Guillaumat se félicitait pour ce succès majeur.

................Un peu plus d’un mois plus tard, le 1er avril de la même année, ce fut au tour de la bombe Gerboise blanche d’exploser dans le même Centre saharien d’expérimentation militaire de Reggane lors du deuxième essai nucléaire français atmosphérique. Contrairement à la première, qui avait été mise à feu à plus de cent mètres de haut, cette seconde bombe fut tirée sur un socle de béton posé à environ un mètre du sol, rocailleux aplani, et dégagea environ quatre kilotonnes, une puissance évidemment largement en deçà des soixante-dix dégagés par Gerboise bleue, ce qui avait été volontairement prévu par les scientifiques du Commissariat à l'énergie atomique, avec l’accord de l’état-major. A l’instar du premier essai, le nuage de radioactif se déplaça, notamment à une soixantaine de kilomètres dudit Centre, vers des habitations locales où avaient été sciemment placés plusieurs centaines de prisonniers algériens du FLN ainsi que des civils soupçonnés d’intelligence avec l’ennemi indépendantiste et terroriste, entraînant la mort de plus de deux cent personnes. Pour le Président de la République, « Le succès de ces deux essais nucléaires marque le retour sur la scène internationale de la France, à un rang similaire à celui que prétendent avoir ces deux nations couramment appelées superpuissances américaine et russe. » Le 27 septembre, ce fut au tour de la troisième bombe nucléaire française d’exploser dans le même centre, cette fois appelée Gerboise rouge, laquelle développa au totale une puissance de quarante kilotonnes, certes inférieure – toujours volontairement – à la première, mais largement suffisante pour les nécessités scientifiques du Commissariat. Cette fois, ce sont des animaux qui furent utilisés comme cobayes, mais aussi quelques autres prisonniers algériens, décédés des suites des radiations. Un dernier essai atmosphérique est prévu fin décembre 1960, avec Gerboise verte, qui marquera la fin de ce type d’essais par la France, puisque les prochains essais nucléaires débuteront en 1961 au Centre d'Expérimentations Militaires des Oasis, un centre sous-terrain construit à In Ecker. Le succès de ces trois premiers essais nucléaires a rendu confiant le ministre des Armées ainsi que le Président de la République. Ainsi, le chef de projet de l’engin « A », le physicien Pierre Billaud est nommé chef du Service de Physique Expérimentale au Commissariat de l’Energie Atomique, chargé, notamment assisté de Michel Carayol et de Robert Dautray, de développer une bombe à hydrogène, technologie d’ores et déjà possédée par les trois autres puissances nucléaires actuelles.

................La possession de l’arme nucléaire par la France oblige celle-ci à désormais détenir une force de frappe capable de projeter l’arme atomique à l’étranger, une question d’ores et déjà envisagée par le Général de Gaulle dès 1959 en créant notamment la Société d'étude et de réalisation d'engins balistiques ainsi qu’en lançant le projet de bombardier stratégique Mirage IV, dont le premier vol fut réalisé avec succès la même année. Cependant, le rayon d’action des premiers missiles balistiques – qui, sauf coopération avec un autre pays détenant déjà la technologie, ne seront opérationnels que dans cinq à six ans –, tout comme celui des Mirage IV est jugé trop insuffisant. Ainsi, et grâce aux trente milliards de francs récupérés grâce au dédommagement de la nationalisation des entreprises pétrolières en Irak, une somme plus que largement supérieure au préjudice causé, le ministre des Armées a annoncé la construction d’un troisième porte-avions, basé sur les plans du R-59 Verdun, renommé à l’occasion R-60 Richelieu, qui, afin d’être apte à mettre en œuvre un bombardier, développera une puissance totale de deux cent mille chevaux, un poids de quarante cinq mille tonnes à pleine charge, faisant de lui le plus imposant navire jamais fabriqué par la Marine nationale. Symétrique par rapport à l'axe du navire – alors que ceux des Joffre et Painlevé étaient déportés, tout comme celui des Clemenceau, lesquels entreront bientôt en service – le hangar mesure 200 mètres de longueur. La longueur du pont d'envol passe à plus de 286 mètres, avec une piste oblique de 192 mètres de longueur, inclinée à 8°. Les deux ascenseurs, de 17 mètres sur 14, sont latéraux, en avant et en arrière de l'îlot. Il y a quatre brins d'arrêts. Deux catapultes sont d’ailleurs installées sur le navire : une de 75 mètres et une axiale de 100 mètres, permettant ainsi au bâtiment d’emporter et de procéder au décollage des Mirage IV, ce que ne peuvent faire, à cause du poids de l’appareil et de la longueur des catapultes, les porte-avions Clemenceau et Foch. La protection du navire est également importante. Ainsi sont donc prévus dix canons de 100mm, deux rampes Masurca et deux rampes Malafon. Les deux encorbellement arrière portent chacun trois canons de 100mm et un télépointeur, et ceux de l'avant deux canons de 100mm et une rampe Masurca. Les deux rampes Malafon sont posées sur des encorbellements de la plage arrière. Une modification avec douze canons de 100mm est repoussée, les Masurca étant alors trop exposés à la mer sur les encorbellements avant, de quoi permettre au porte-avions de se défendre tant contre les attaques navales qu’aériennes que sous-marines mais également missilières. Le coût total est estimé à quatre cent soixante-dix millions de francs, et la mise en service du navire est prévu pour 1964.


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Message par Sirda Sam 13 Jan 2018 - 22:25


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................Les récents événements internationaux, à commencer par la proposition soviétique de déclaration de l’Assemblée Générale des Nations Unies à propos de la colonisation ainsi que le plan de partage britannique des anciennes colonies de la Couronne rappelle au Général de Gaulle la nécessité de se séparer des anciennes colonies françaises, devenues pour la quasi-totalité des Républiques autonomes au sein de la Communauté française. Fervent partisan de l’autodétermination des nations, le Président de la République a, lors d’une allocution télévisée, annoncé « la tenue rapide de référendum dans chaque République autonome fédérée à la République française quant à leur autodétermination comme nation indépendante », alors que certains mandats hérités de la Société des Nations comme celui sur le Togo et le Cameroun français sont arrivés à leur terme, entraînant de facto l’indépendance desdits Etats. Le bilan général de la colonisation française n’est pas des plus extraordinaires. Si Jules Ferry avait déclaré le 25 juillet 1885 devant la Chambre des députés que « Il faut dire ouvertement que les races supérieures ont un droit vis-à-vis des races inférieures. Je répète qu'il y a pour les races supérieures un droit, parce qu'il y a un devoir pour elles. Elles ont le devoir de civiliser les races inférieures », force est de constater que la civilisation de ces terres décrites comme sauvages et barbares par Victor Hugo fut un flagrant échec car l’éducation n’y fut quasiment jamais assurée – à peine dix pourcent des enfants ayant été scolarisés –, tandis que le développement économique ne fut guère satisfaisant, même si les territoires colonisés par la France en Afrique comptent désormais un certain nombre d'infrastructures – maternités, hôpitaux, voies ferrées, routes, ports, aérodromes, écoles – construites sous l'administration coloniale. En effet, selon des estimations, les colonies africaines n'ont pas, en première approximation, rapporté d'argent à la Métropole. Les investissements dans les infrastructures en Afrique et les subventions aux productions agricoles des colonies ont coûté plus cher que ce que les colonies ont rapporté à la métropole d'un point de vue strictement comptable. Le chiffre de 70 milliards de francs-or courant 1913 est avancé pour estimer le déficit global de la colonisation en Afrique, soit l'équivalent de trois fois le montant de l'aide Marshall pour la France. En revanche, la colonisation a apporté les ressources en personnel, minerais, hydrocarbures nécessaires au développement de l'économie française ; satisfaction moindre somme toute.

................Depuis près d’une décennie, les aspirations des peuples colonisés à prendre eux-mêmes leur destin en main n’ont fait que s’accroître, tandis que la République ne pouvait plus investir les sommes considérables d’antan dans le développement de ses colonies, les maigres recettes disponibles étant directement consacrées à la reconstruction du pays, dévasté par la Seconde Guerre Mondiale, tandis qu’aujourd’hui, les abondantes ressources financières sont consacrées au développement de programmes nucléaires militaire et civil, à l’industrialisation de la France, à la recherche de nouvelles technologies de pointe, et au financement du budget militaire conséquent du fait de la guerre d’Algérie. « L’Etat français ne peut plus prendre en charge décemment les coûts d’entretien et de développement de ses anciennes colonies » selon le premier-ministre Michel Debré, qui, s’il soutient ardemment le maintien de l’Algérie au sein des possessions françaises, n’a que faire des autres colonies, davantage un poids qu’un soutien selon lui aussi. Cependant, tant le chef de l’Etat que son chef de gouvernement ont conscience de l’intérêt géopolitique majeur que revêtissent leurs anciennes colonies, le poids qu’elles peuvent apporter à la France à l’international, mais aussi de toutes les ressources naturelles qu’elles regorgent, et ils savent ainsi qu’ils n’ont aucun intérêt à abandonner d’un coup tous ces territoires. Par conséquent, la Communauté française, association politique entre la France et les États de son empire colonial remplaçant l’Union française de la IVème République, est réformée en profondeur par une loi constitutionnelle du 4 octobre 1960, et notamment l’article 86 qui disposait que « un État membre de la Communauté peut devenir indépendant. Il cesse de ce fait d'appartenir à la Communauté. » Dès lors, il prévoyait que « Les Républiques autonomes fédérées à la République française peuvent devenir indépendantes. Elles continuent d’appartenir à la Communauté. » Cette Communauté se transforme également en une Communauté francophone, désormais organisation internationale sui generis prenant la forme d’une confédération comprenant la République et ses anciennes colonies. La compétence de cette Communauté confédérale reste encore la politique étrangère, la défense, la politique économique et celle des matières premières stratégiques mais sortent de son champ de compétence la monnaie et la politique financière, bien qu’il soit prévu que des accords puissent créer d’autres compétences à la Communauté. Celle-ci est toujours représentée par le Président de la République française, et le Sénat de la Communauté est maintenu, chambre rassemblant des délégués parlementaires de chaque Parlement. De même, la cour arbitrale est maintenue pour trancher les litiges entre Etats-membres.

................Ainsi, la République entend maintenir des liens étroits avec ses anciennes colonies africaines qui, dans le courant d’octobre, acceptèrent toutes leur indépendance à l’exception de Djibouti et des Comores, devenant des départements d’outre-mer. Pour ce faire, elle déploie ses entreprises dans l’exploitation des ressources minières, pétrolières et gazières, notamment avec l’attribution de vastes zones d’exploitation au profit de la Compagnie française des pétroles, mais également de la nouvelle Elf – Aquitaine fraîchement créée par l’Etat, mais aussi aux Charbonnages de France renommés Compagnie française des mines, qui se voit attribuer d’importantes parts de marché avant l’indépendance des Etats, souvent via des coentreprises entre la société française et une société nationale locale. Dans tous les cas, trente pourcents des bénéfices réalisés sont systématiquement versés à l’Etat qui a accordé ces concessions minières, pétrolières et gazières, une somme jugé équitable, et qui est largement supérieure à celle habituellement versée, lorsqu’il y en a une. Les règles de cette nouvelle Communauté prévoient également une alliance militaire entre tous les pays-membres de la communauté, lesquels, « pour les besoins de la Défense, réservent par priorité leur vente à la République française après satisfaction des besoins de leur consommation intérieure, et s'approvisionnent par priorité auprès d'elle » et « lorsque les intérêts de la Défense l'exigent, elles limitent ou interdisent leur exportation à destination d'autres pays. » Au nom de cette alliance militaire, la France conserve ainsi de nombreuses bases à travers les pays nouvellement indépendants, notamment en Côte d’Ivoire, au Dahomey, au Mali, au Niger, au Sénégal, au Gabon et au Congo-Brazzaville, mais également à Madagascar ainsi qu’au Tchad et en Centrafrique, ce qui permet à la France de maintenir près de cinquante mille soldats sur l’ensemble de ses anciennes colonies, et plusieurs dizaines d’avions et de navires, cela pour assurer la protection de ces pays le temps qu’ils puissent se doter eux-mêmes d’une armée nationale apte à défendre leur intégrité territoriale. De même, dans les ambassades et consulats fraîchement acquis, des antennes du SDECE sont secrètement installées pour espionner ces nouveaux gouvernements amis, tandis que des fonctionnaires français restent à disposition des Etats pour assurer la formation de la nouvelle élite administrative et politique, ainsi qu’aider dans les débuts de l’indépendance. A l’Elysée, un homme prend la tête du nouveau secrétariat général aux affaires africaines et malgaches : Jacques Foccart. Il est désormais chargé d’assurer la politique étrangère en Francafrique, et protéger y les intérêts français par tous les moyens.


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Message par Sirda Dim 14 Jan 2018 - 15:09


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................Nonobstant les mesures répressives prises par le Préfet de Police Maurice Papon, la situation en région parisienne se tend de plus en plus. En effet, la récente loi adoptée par le gouvernement confiant davantage de pouvoirs aux autorités policières et militaires a aggravé les tensions entre la communauté arabo-mahométane et l’Etat, la première se sentant désormais, et à juste titre, opprimée. Dès l’adoption dudit texte, M. Papon s’était empressé de faire interner plusieurs milliers d’algériens métropolitains dans les camps réouverts à cet effet, faisant ainsi passer en quelques jours le nombre de prisonniers de quatorze mille à vingt-neuf mille, un chiffre qu’il jugeait insuffisant au regard du nombre d’adhérents à la Fédération de France du FLN, qui s’élevait à quasiment cent quarante mille. Ainsi avait-il promis d’interner la moitié des arabes de France et d’expulser l’autre moitié vers l’Algérie, ce qui avait d’ores et déjà mis en œuvre dès l’autorisation du gouvernement donnée, puisque près de six mille arabes avaient déjà regagnés le bled, accueillis par les autorités militaires qui prenaient ensuite le soin de les transférer vers les camps de regroupement mis en place et où plus de deux millions de leurs congénères croupissaient déjà dans des conditions assez exécrables. Néanmoins, toutes ces mesures n’avaient pas calmé la situation, et pire encore, les derniers immigrés encore en liberté se sentaient menacés, à juste titre, augmentant ainsi considérablement les incidents avec les forces de l’ordre, mais aussi les attentats du FLN à l’encontre de ces mêmes forces, qui, en l’espace d’une semaine à peine, tuèrent huit policiers, trois militaires, et blessèrent plusieurs dizaines d’entre eux, créant aussi un véritable état de paranoïa parmi les gardiens de la République, au point que dans un rapport adressé au ministre de l’Intérieur, M. Papon souligna le« malaise profond décelé au sein des services […] qu'il n'est pas possible de laisser s'aggraver […] sans courir les plus grands risques. » Ce malaise se traduisait bien souvent par des bavures policières en réaction aux attentats, avec des assassinats à la légitimité parfois douteuse de nord-africains. Aussi, le Préfet de Police avait jugé bon d’établir un couvre-feu de 20h30 à 5h du matin à destination de ces mêmes nord-africains pour au moins soulager les services de police durant cette période, mais force est de constater que cela avait davantage envenimé les choses, l’opposition de gauche et les syndicats dénonçant là « une manifestation de racisme contraire à nos traditions » selon les mots du commissaire Jean Dides, policier sous Vichy passé gaulliste avant d’être élu député poujadiste en 56.

................En réaction à la politique gouvernementale et à la répression policière, la Fédération de France du FLN a décidé dans le plus grand des secrets d’organiser des manifestations importantes dans Paris afin de protester pacifiquement contre ces mesures préfectorales et gouvernementales. Il revint à Mohammed Zouaoui d’organiser cet événement. Il prévoyait de concentrer les cortèges dans trois secteurs : la zone de l'Étoile pour les Algériens de la banlieue ouest, les boulevards Saint-Michel et Saint-Germain pour ceux de la banlieue sud et enfin les Grands boulevards pour ceux des banlieues nord et nord-est. Malgré la pluie en fin de l’après-midi du 17 octobre, date prévue, plus de trente mille algériens, hommes, femmes et enfants, en habits du dimanche pour signifier leur volonté de dignité, commencèrent à se diriger vers les points de regroupements. Paulette Péju, journaliste à Libération et militaire communiste engagée du côté du FLN, déclara que « Trente, quarante mille Algériens brusquement sortis du sol, des Grands Boulevards au Quartier Latin, de la Concorde à l'Étoile. » Trois jours plus tard, elle était retrouvée suicidée de deux balles dans le dos sur le chemin menant à la rédaction du journal d’extrême-gauche. Quelques heures plus tôt, la Préfecture de Police avait informé ses hommes que « Le FLN ordonne à tous les FMA de sortir ce soir 17 octobre en fin d'après-midi et en soirée sur les grands axes de la capitale […] afin de manifester pacifiquement contre les récentes mesures préfectorales. » Immédiatement se déploie un dispositif policier et militaire avant que les cortèges ne se constituent, et M. Papon, ne s’attendant pas à la déferlante qui se prépare, ne mobilise que 716 policiers municipaux, 662 gendarmes mobiles et 280 CRS, soit 1'658 hommes au total. La tension est à son comble lorsque les dizaines de milliers de manifestants entament leur marche, tandis que sur les radios policières, des informations erronées faisant part d’affrontements circulent rapidement, certaines parlant de la mort d’agents de police à cause de manifestants armés et prêts à en découdre. Le Préfet de Police, informé, déclara sur les ondes policières que « Les fonctionnaires de police peuvent faire usage de leurs armes lorsqu'ils sont menacés par des individus armés ou qu'ils ont des raisons de croire que leur vie est exposée. Vous êtes couverts par la légitime défense et par vos chefs. » Réconfortés, les forces de police se sentaient soutenues, et par conséquent, la situation ne pouvait que dégénérer.

................Vers 19h, les manifestants rencontrent les forces de l’ordre au pont de Neuilly, les premiers se dirigeant alors vers la place de l’Etoile. Les policiers parvinrent au début à envoyer plusieurs centaines d’algériens vers le commissariat de Puteaux, où un contrôle d’identité devait être procédé ainsi que des mises en internement pour manifestation illégale et intelligence avec l’ennemi, mais rapidement, plusieurs milliers d’arabes arrivèrent à proximité des forces de l’ordre grâce aux moyens déployés par le FLN, notamment des autocars, bus, voitures de tourisme, etc. Au départ, ordre est donné de laisser passer les femmes et les enfants mais de retenir les hommes, jugés les plus dangereux. Des premières altercations commencent, et rapidement, les forces de l’ordre abandonnent leurs bidules, longs bâtons en bois de 85 cm destinés à frapper à distance les manifestants, pour préférer les armes à feu afin de riposter aux jets de pierres et autres armes par destination analogues. Les policiers, assaillis de toutes parts doivent repousser des manifestants qui s'accrochent à eux telles des abeilles à un essaim, en essayant de les déborder. Rapidement, les premières victimes tombent du côté manifestant, mais aussi côté policier, et la situation dégénère. Ce scénario se reproduit alors dans tous les points de manifestation de Paris, et les forces de l’ordre peinent à maintenir le calme, et ce n’est qu’après l’envoi de renforts en milieu de soirée qu’ils parviennent à reprendre la situation tant bien que mal. Au Palais des Sports, à la Préfecture de Police et dans d’autres lieux, ce sont des milliers d’algériens qui sont débarqués par les bus et véhicules affrétés par le ministère de l’Intérieur pour procéder aux contrôles, souvent musclés. Dans la soirée, ils sont ensuite entassés dans des charters de la SNCF pour être envoyés vers des camps d’internement, mais aussi vers l’Algérie. Sur les bords de Seine, certains témoins affirment avoir vu des policiers jetaient par-dessus bord des manifestants turbulents, qui, déjà blessés, ne parvinrent pas à supporter la chute et se noyèrent dans le fleuve parisien. L’un d’eux déclara avoir entendu un policier dire « Un arabe dans la Seine, c’est de la pollution. Tous les arabes dans la Seine, c’est la solution. » Finalement, le calme ne tarda pas à revenir, et aux alentours de minuit, la situation s’était largement apaisée, même si les bruits de tirs et les cris avaient fait place au balai infernal des sirènes d’ambulances et de véhicules de police qui continuaient de quadriller le secteur et de transporter les centaines de blessés, mais aussi les morts, qui se dénombraient par centaines eux aussi.

................Dans les heures qui suivirent, la polémique ne tarda pas à poindre. Pierre Chatenet, ministre de l’Intérieur, déclara face aux journalistes que « on aurait pu liquider l'affaire en moins de deux heures de temps. Un régiment de paras aurait en effet flanqué 500 musulmans par terre. C'est pourquoi on n'a pas fait venir les paras pour ne pas avoir 500 musulmans tués. » Le moment n’est pas approprié alors que déjà, l’Institut Médico-Légal de Paris dénombre secrètement deux cent morts, même si seulement vingt-six sont annoncés. Les jours suivants, l’opposition monta au créneau pour demander davantage de précisions, Papon et Chatenet se retrouvant à justifier les actions et à vaguement détailler les évènements, tout en restant les plus évasifs possibles, mais assumant leur gestion de la manifestation du 17 octobre 1960. Droit dans ses bottes, le regard de fer et la voix nasillarde, le Préfet de Police de Paris déclara, devant des députés de l’opposition, que « la police parisienne a fait ce qu'elle devait faire » quand la question des noyades fut évoquée. Au moins, sous Vichy, il n’était pas autant emmerdé par les questions des journalistes et des parlementaires lorsqu’il déportait des juifs, pensa-t-il. Le Président de la République, lors d’une entrevue avec le Préfet et le ministre de l’Intérieur, dit à propos de ce massacre « C'est secondaire, mais inacceptable. » Le Général de Gaulle, convaincu de la nécessité de l’autodétermination de l’Algérie depuis 1959, semble vouloir se servir de ce tragique évènement pour accélérer la tenue d’un référendum sur l’autodétermination du peuple algérien, qu’il prévoit début janvier 1961 malgré les vives protestations d’une majeure partie de l’armée ainsi que du premier-ministre Michel Debré. L’avocat et ancien député d’extrême-droite Jean-Louis Tixier-Vignancour, maréchaliste anti-allemand, s’est réuni avec l’ancien président du Conseil et plusieurs fois ministre des Affaires étrangères Georges Bidault mais aussi l’ex ministre de l’Information Jacques Soustelle et surtout le député Pierre Lagaillarde, l’homme politique Jean-Jacques Susini, et les généraux Maurice Challe, Edmond Jouhaud, Raoul Salan et André Zeller, pour former le Mouvement pour l’Algérie Française, destinée à défendre l’Algérie française auprès des hommes politiques métropolitains. Ces généraux dirigeant les opérations militaires en Algérie, cela commence à représenter une véritable menace pour de Gaulle, qui pourrait être contraint à revenir sur sa décision de consultation et soutenir le maintien de l’Algérie comme départements français.


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Message par Sirda Lun 15 Jan 2018 - 15:00


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................Les récentes victoires militaires en Algérie, permises grâce au déploiement de plusieurs centaines de milliers d’appelés et d’engagés menés par le général Maurice Challe, remettent en question la politique d’autodétermination voulue par le Général de Gaulle. En effet, près d’un quart des effectifs militaires de l’Armée de Libération Nationale, branche militaire du Front de Libération Nationale, ont été tués lors de l’Opération Trident, tandis que plusieurs milliers de terroristes ont été fait prisonniers et internés dans des camps de regroupement prévus à cet effet dans le sud algérien ; bien que ces victoires ont un coût assez important puisque près de cinq mille vaillants soldats français ont été tués durant ces combats, méritant un hommage national présidé par le Général en personne aux Invalides, saluant « Le courage de ces hommes, qui, délaissant femme, enfants et maison, ont répondu à l’appel de la République pour la défendre. » Toutefois, et tant le Président que l’état-major le savent, la population française accepte de moins en moins bien cette guerre coûteuse économiquement mais aussi diplomatiquement puisque de plus en plus de nations condamnent verbalement Paris pour ses actions et exactions dans les départements d’Algérie, à commencer par l’Union Soviétique, de qui « La République n’a aucune leçon à recevoir » selon le ministre des Affaires étrangères Maurice Couve de Murville. Ainsi, l’exécutif se retrouve tant face à des pressions internationales que populaires – venant de métropole et d’Algérie –, qui semblent imposer au Général de tenir ses engagements d’un référendum d’autodétermination pour l’avenir des départements susmentionnés. Néanmoins, d’un autre côté, de Gaulle est également confronté à d’importantes pressions pro-Algérie de la part des militaires, et notamment du récent Mouvement pour l’Algérie Française, composé de hauts-gradés en fonction ou à la retraite, assez populaire au sein des engagés en Algérie et qui constitue une véritable menace pour l’autorité du Président, d’autant plus que ce mouvement est notamment soutenu par le premier-ministre Michel Debré, partisan de la première heure du maintien de l’Algérie au sein de la République, coûte que coûte, au nom de la France aux cent millions d’habitants dont il rêve. Ainsi, il y a fort à craindre que ces personnalités ne se soulèvent en cas d’abandon pur et simple des territoires algériens, malgré leur attachement envers de Gaulle, qui, de plus en plus, est qualifié de traître par les partisans de l’Algérie qui ne digèrent décidemment pas la volte-face du chef de l’Etat à propos de ce territoire, lui qui, lors de sa prise de fonction en 1958, semblait si prompt à défendre au sein de la France éternelle.

................Par conséquent, le Général de Gaulle, après avoir longuement entendu Michel Debré, a décidé de profiter de ces victoires militaires pour imposer tant aux sécessionnistes algériens qu’aux partisans du maintien dudit territoire au sein de la République une solution qui lui sembla judicieuse, celle d’un statut similaire à celui accordé à la Polynésie ou à la Nouvelle-Calédonie, c’est-à-dire une forte autonomie au sein de la France. Ainsi, dans une allocution télévisée du 4 novembre, le chef de l’Etat déclara que « Ayant repris la tête de la France, j'ai décidé en son nom de suivre un chemin nouveau. Ce chemin conduit non plus au gouvernement de l'Algérie par la métropole française mais à celui de l’Algérie par la population d’Algérie, dans sa diversité. Cela veut dire une Algérie émancipée, où les responsabilités algériennes seront aux mains des algériens, où elle pourra avoir son gouvernement, ses institutions et ses lois, cela dans le cadre d’une association avec la République française. » Dans une intervention devant l’Assemblée nationale quelques jours plus tard, le premier-ministre ajouta « Nous disons aux dirigeants de l’organisation extérieure : venez, nous ne vous demandons que deux choses pour discuter les conditions politiques de cette proposition. C’est d’abord -il est évident que nous devons vous le demander, car il serait impensable qu’on ne le vous demandât point- c’est de cesser les combats. Une seconde condition est également indispensable. Nous disons aux insurgés : vous n’êtes pas les seuls représentants des Algériens ; il y a les élus, il y a les Algériens, dans leur ensemble, qui ont des opinions tout à fait opposées aux vôtres ; or, il est bien entendu que tout le monde doit être et sera consulté sur les étapes qui mèneront à l’apaisement et les garanties de cet accord. Que peut-on dire de plus ? Comment peut-on chercher davantage la paix ? » A Alger, et au sein du Mouvement, la nouvelle est moyennement bien prise, mais les généraux savent qu’ils n’ont, pour l’instant, pas le choix que d’obtempérer, d’autant plus que cette solution pourrait leur permettre de conserver l’Algérie, même si la France reculerait grandement en accordant une certaine autonomie aux algériens, l’exemple des autres colonies françaises qui, après avoir obtenu l’autonomie, c’étaient totalement émancipées de la République en milieu d’année – bien qu’elles restent liées par la Communauté francophone – étant encore fortement dans leur esprit.


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Message par Sirda Jeu 18 Jan 2018 - 16:56


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La Marseillaise





Carte


Spoiler:


Informations générales


Informations principales

Nom : République française
Nombre d'habitants : 47,1 millions d’habitants en métropole, ~ 11 millions d’habitants dans la Communauté
Superficie totale : 3'071’796 kilomètres carrés
Religion officielle : Aucune
Langue officielle : Français
Capitale : Paris
Monnaie : Franc

Description

................La France, en forme longue depuis 1875 la République française, est un État transcontinental souverain, dont le territoire métropolitain est situé en Europe de l'Ouest, frontalier des Républiques fédérale et démocratique allemandes à l’est, Provinces-Unies au nord, de d’Andorre, la Catalogne et l’Espagne au sud-ouest, et de l’Italie, Monaco et la Suisse au sud-est. Fruit d'une histoire politique longue et mouvementée, la France est une république constitutionnelle unitaire ayant un régime parlementaire. La devise de la République est depuis 1875 « Liberté, Égalité, Fraternité » et son drapeau est constitué des trois couleurs nationales (bleu, blanc, rouge) disposées en trois bandes verticales d'égale largeur. Son hymne national est La Marseillaise, chant patriotique hérité de la Révolution française. Depuis 508, la capitale de la France est fixée à Paris, et le français est la langue officielle de l’Etat à partir de l’ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539, à la place du latin. Pays formé pendant l'Antiquité tardive, vingt ans après la chute de l'Empire romain d'occident, la France tire son nom des Francs, peuple germanique qui a institué les premiers fondements de son État sur les bases de la Gaule romaine. C'est au fil des siècles, par des guerres, des mariages politiques et des unions souveraines, que cet État monarchique et catholique va peu à peu constituer autour de lui une véritable fédération de provinces, qui finira par se cristalliser en une nation unique grâce à une politique d'uniformisation administrative et culturelle, portée à son aboutissement par la Révolution française de 1789 et la fin du régime féodal. A la suite de cette Révolution, le pays connaît alors un siècle de bouleversements politiques, économiques et sociaux. A la monarchie absolue succèdent plusieurs régimes républicains pendant la dernière décennie du XVIIIème siècle, avant que le Premier Empire Français ne soit institué par Napoléon Bonaparte en 1804, après cinq ans de Consulat. Les grandes conquêtes napoléoniennes du début du XIXème siècle déboucheront sur de violentes guerres qui affaibliront la France après en avoir fait la première puissance mondiale. Les échecs successifs des Deuxième Restauration et Monarchie de Juillet aboutiront aux journées de février 1848, puis à la proclamation de l’éphémère Deuxième République qui accouchera trois ans après du Second Empire français de Napoléon III, dont la défaite à Sedan, en 1870, conduira à la proclamation de l’actuelle IIIème République.

................Grande puissance mondiale, la France s’est progressivement constituée à partir du XVIIème siècle deux immenses empires coloniaux, ne cessant d’étendre ses possessions sur les autres continents. Si le premier prit fin sous l’époque napoléonienne, le second est toujours d’actualité, et la République y est investie d’une mission civilisatrice qu’elle entend conduire à son terme. Grâce à ses colonies, elle s’étend désormais, outre son territoire métropolitain, dans l’ouest africain ainsi qu’en Asie du sud-est et dans le Pacifique, avec également des possessions dans l’océan Indien, à l’instar de Madagascar, mais aussi quelques îles éparpillées dans les Antilles et en Amérique du Nord. Bien que souvent décriée pour sa sempiternelle instabilité politique, la IIIème République administre ces territoires barbares, et, mieux encore, a su relever tous les défis et toutes les menaces qui pesèrent sur la France, et plus généralement le monde, durant ce XXème siècle sanglant. En effet, la Grande Nation connut la douloureuse épreuve de la Grande Guerre entre 1914 et 1918, battant, au prix de pertes humaines colossales, les empires allemands, austro-hongrois et ottomans. S’imposant comme la première puissance mondiale dans les années suivantes, la France fut durement – bien que moins que ses voisins – frappée par la terrible crise économique et financière de 1929, dont les répercussions furent considérables dans le monde puisqu’elle conduisit à l’émergence d’une nouvelle menace à l’est, celle du nazisme, prôné par Hitler qui parvint au pouvoir dans les années 30 en Allemagne. Impuissante, la République céda en quelques semaines à peine face au régime nazi expansionniste, et collabora honteusement quatre années durant avec celui-ci, avant d’être libéré par le très glorieux Général de Gaulle, et avec le concours des forces supplétives américano-anglaises. A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, elle retrouve son indépendance puis connaît une période d’instabilité politique majeure pendant la IVème République, renversée en 1958 par un putsch de généraux depuis l’Algérie, portant ainsi le Général de Gaulle, libérateur de la France, aux affaires, grâce à l’action duquel la France est le pays d’une troisième voie entre les Etats-Unis et la Russie soviétique.

................Grande puissance coloniale, certes sur le déclin, la souveraineté de la République s’étend et s’exerce sur des territoires répartis sur l’ensemble des continents de la Terre, conférant ainsi à la Grande Nation un rôle de premier plan dans les relations internationales, nonobstant la bipolarisation d’icelles depuis le début de la Guerre Froide. Sur le territoire purement métropolitain, la France est le plus grand pays d’Europe de l’ouest et centrale avec ses 551'500 kilomètres carrés mais également l’un des plus peuplés grâce à ses 45 millions d’habitants. Au niveau mondial, son emprise s’étend au total sur près de 90 millions de personnes répartis sur plus de 10 millions de kilomètres carrés, en faisant par conséquent l’un des pays les plus peuplés mais également les plus grands de la Terre, derrière la Chine, l’Inde, Russie soviétique et les Etats-Unis. En 1960, la France est déjà la cinquième puissance économique mondiale, un rang certes en recul par rapport à il y a un siècle, mais qui reste honorable d’autant plus que cela n’inclut pas ses innombrables colonies et territoires rattachés à la Communauté française. Elle affiche un niveau de vie très élevé. Elle figure parmi les leaders mondiaux dans les secteurs de l'agroalimentaire, de l'aéronautique, de l'automobile, des produits de luxe, du tourisme et du nucléaire. Sa culture et sa civilisation sont diffusées par les territoires francophones à travers le monde. Traditionnellement utilisé comme langue de la diplomatie, le français est la dixième langue maternelle la plus parlée au monde et une des langues ayant la plus grande diffusion internationale. Il est une des six langues officielles et une des deux langues de travail avec l'anglais de l'Organisation des Nations unies, l'une des deux langues officielles du Comité international olympique, et langue officielle ou de travail de plusieurs organisations internationales ou régionales. Le français est également l'une des langues de travail de la Communauté européenne. Puissance nucléaire en devenir, elle siège également au Conseil de sécurité des Nations unies parmi les membres permanents de l’institution et est également membre de l’OTAN. De ce fait, elle exerce une influence notable en matière politique, économique, militaire et culturelle en Europe et dans le reste du monde.

Politique


Caractéristiques politiques

Type de puissance : Puissance mondiale
Type de gouvernement : Régime semi-présidentiel / semi-parlementaire

Description

................ La crise de mai 1958, déclenchée par le putsch d'Alger mené par une fraction de l'armée, conduit à l'arrivée au pouvoir du général Charles de Gaulle. Nommé président du Conseil le 1er juin 1958, il obtient du Parlement, deux jours plus tard, l'autorisation de faire procéder à la rédaction d'une nouvelle Constitution. Tandis que celle de 1946 avait été préparée par une Assemblée constituante élue à cet effet, la Constitution de 1958 est rédigée sous l'autorité du gouvernement par une équipe conduite par Michel Debré. Le projet est alors approuvé par référendum le 28 septembre 1958, et devient la Constitution du 4 octobre 1958 souvent appelée Constitution de la Cinquième République. Ce nouveau régime républicain réforme profondément la France, qui connaît désormais une période de stabilité politique oubliée depuis des décennies grâce à un exécutif largement renforcé – notamment le Président, qui dispose désormais de véritables attributions politiques –, mais aussi plus largement le gouvernement, par rapport à un législatif qui perd la toute-puissance qu’il avait jadis acquise. Ce même pouvoir législatif se retrouve ainsi limité dans ses compétences par la Constitution qui prévoit limitativement ses attributions, tandis que le Conseil constitutionnel, créé à l’occasion, censure toute tentative d’empiètement du pouvoir législatif sur le pouvoir réglementaire, lequel dispose en outre de larges possibilités d’actions.


Président de la République

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Président de la République : Charles de Gaulle

................Le président est élu au suffrage universel direct depuis la réforme constitutionnelle de 1962 pour un mandat de sept ans renouvelable indéfiniment. En cas de vacance du pouvoir, les fonctions de président de la République française sont assurées par le président du Sénat. L'élection du président de la République est au Suffrage universel indirect. Mais de plus la Constitution attribue au président de la République des pouvoirs propres qui rompent avec le rôle purement honorifique qui lui était attribué sous la IIIe république et la IVe République. En effet, la Constitution du 4 octobre 1958 prévoit que le président dispose, d'une part de pouvoirs qui sont dispensés du contreseing ministériel, tels que nommer aux fonctions du Premier ministre, mettre fin aux fonctions du Premier ministre sur présentation par celui-ci de la démission du gouvernement (article 8 alinéa 1C), selon une coutume instaurée par les premiers Présidents de la République, organiser un référendum (article 11, C) sur proposition, du gouvernement ou, conjointe des deux assemblées, dissoudre l'Assemblée nationale (article 12), et dans certaines circonstances de menace grave et immédiate (atteinte à l'intégrité du territoire, de l'indépendance de la Nation, interruption du fonctionnement régulier des pouvoirs publics, etc.), celui-ci peut endosser des pouvoirs exceptionnels (article 16) qui lui permettent de cumuler tous les pouvoirs (exécutif, judiciaire, législatif) en vue de mettre un terme à la menace ; et d'autre part de pouvoirs soumis à contreseing, à l’instar de nommer et mettre fin aux fonctions des membres du gouvernement (article 8 alinéa 2), promulguer la loi (article 10), signer les décrets et ordonnances (article 13 alinéa 1), nommer aux emplois civils et militaires (article 13 alinéas 2, 3 et 4), exercer son droit de grâce (article 17), etc. Il est également chef des armées et dispose de la force nucléaire.


Premier-ministre

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Premier ministre : Michel Debré (UNR)

................ La fonction de Premier ministre est créée le 4 octobre 1958, lors de l'adoption de la Constitution de la Ve République. Michel Debré, fidèle du général de Gaulle, fut le premier à occuper cette nouvelle fonction à compter du 8 janvier 1959. Le poste de Premier ministre dans la Ve République appartient au pouvoir exécutif. Ses pouvoirs sont fixés par la Constitution. La Cinquième République est un régime constitutionnel parlementaire à influence présidentielle. Concrètement, cela signifie que le pouvoir exécutif est partagé entre le Président et son Premier ministre. On parle ainsi de régime semi-présidentiel. C'est un régime typiquement français, car très rare dans le monde ; ce régime a la réputation d'être à la fois stable et souple. Le président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du gouvernement. Sur la proposition du Premier ministre, il nomme les autres membres du gouvernement et met fin à leurs fonctions. Le président de la République préside le Conseil des ministres. Le gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation. Il dispose de l’administration et de la force armée. Le Premier ministre dirige l’action du gouvernement. Il est responsable de la Défense nationale. Il assure l’exécution des lois. Il exerce le pouvoir réglementaire et nomme aux emplois civils et militaires ; dans certains cas, le passage par le Conseil des ministres est obligatoire.


Conseil des Ministres


................ Le gouvernement de la République française sous la Cinquième République constitue la seconde tête d'un pouvoir exécutif bicéphale. C'est un organe collégial et hiérarchisé. Il détermine et conduit la politique de la France, dispose de l'administration et de la force armée selon l’article 20, alinéa 1, de la Constitution de 1958. Comme toute l'administration est gouvernée par celui-ci, le gouvernement peut créer de nouvelles institutions administratives, il embauche ses agents. Il peut aussi dissoudre ces institutions et exerce le pouvoir hiérarchique. Le gouvernement est nommé par le président de la République et est placé sous l'autorité politique du Premier ministre, qui est le chef du gouvernement.

Premier-ministre : Michel Debré (UNR)
Ministre d’Etat : Louis Jacquinot (CNIP)
Ministre d’Etat, chargé de la Coopération : Robert Lecourt (MRP)
Ministre d’Etat, chargé des affaires culturelles : André Malraux (SE)
Garde des Sceaux, ministre de la Justice : Edmond Michelet (UNR)
Ministre des Affaires Etrangères : Maurice Couve de Murville (UNR)
Ministre de l’Intérieur : Pierre Chatenet (SE)
Ministre des Armées : Pierre Guillaumat (SE)
Ministre des Finances et des Affaires économiques : Antoine Pinay (CNIP)
Ministre de l’Education nationale : Louis Joxe (UNR)
Ministre des Travaux publics et des Transports : Robert Bron (MRP)
Ministre de l’Industrie : Jean-Marcel Jeanneney (SE)
Ministre de l’Agriculture : Henri Rochereau (SE)
Ministre du Travail : Paul Bacon (MRP)
Ministre de la Santé publique et de la Population : Bernard Chenot (SE)
Ministre de la Construction : Pierre Sudreau (MRP)
Ministre des Anciens combattants : Raymond Triboulet (UNR)
Ministre des Postes et Télécommunications : Bernard Cornut-Gentille (UNR)
Ministre de l’Information : Roger Frey (UNR)

Ministre conseiller : Philibert Tsiranana
Ministre conseiller : Gabriel Lisette
Ministre conseiller : Léopold Sédar Senghor
Ministre conseiller : Félix Houphouët-Boigny


Sénat

................ Le Sénat constitue la chambre haute du Parlement français selon le système du bicamérisme et détient le pouvoir législatif avec l'Assemblée nationale. En vertu de l'article 24 de la Constitution de la Ve République, il est le représentant des collectivités territoriales. Il siège au palais du Luxembourg. Lors du vote d'une loi, en cas de positions divergentes du Sénat et de l'Assemblée nationale, le Premier ministre peut donner le dernier mot à l'Assemblée. Cette dernière ne peut donc légiférer qu'avec l'accord du Sénat ou du Premier ministre, mais jamais seule. Dans le cas des révisions constitutionnelles, les deux chambres doivent s’entendre sur le même texte. Le Sénat compte en 1959 un total de 309 sièges, intégralement renouvelés ladite année pour achever la constitution du premier Parlement de la Vème République. Le mandat du sénateur est de 9 ans, et l’assemblée est renouvelée tous les trois ans par tiers au suffrage universel indirect.

Président du Sénat : Gaston Monnerville (GD)

Groupe des Républicains indépendants : 70 sénateurs
Groupe de la Gauche démocratique : 66 sénateurs
Groupe socialiste : 61 sénateurs
Groupe de l’Union pour la nouvelle République : 37 sénateurs
Groupe des Républicains populaires : 34 sénateurs
Groupe du Centre républicain d’action rurale et sociale : 20 sénateurs
Groupe communiste : 14 sénateurs
Non-inscrits : 7 sénateurs


Assemblée nationale

Spoiler:

Président de l’Assemblée nationale : Jacques Chaban-Delmas (UNR)

................L’Assemblée nationale forme, avec le Sénat, le Parlement de la Cinquième République française. Son rôle principal est de débattre, d’amender et de voter les lois. De plus, cette institution a, contrairement au Sénat, le pouvoir de renverser le gouvernement, ce qui implique que celui-ci ne devrait pas être en désaccord avec elle. Elle siège au palais Bourbon à Paris. Elle compte 579 députés élus au suffrage universel direct au scrutin uninominal majoritaire à deux tours pour une durée de cinq ans.

Union pour la nouvelle République : 206 députés
Indépendants et paysans d’action sociale : 117 députés
Formation administrative des élus d’Algérie et du Sahara : 66 députés
Républicains populaires et centre démocratique : 64 députés
Socialistes : 47 députés
Formation administrative des non-inscrits : 40 députés
Isolés : 36 députés


Économie


Description de l'économie

................Au sortir de la guerre, la France a engagé une vaste politique de reconstruction de ses villes et du pays en général, période de prospérité économique, en dépit d’une persistance du rationnement quelques années après la paix, appelée postérieurement les Trente Glorieuses. Cinquième puissance économique mondiale, elle bénéfice très largement des ressources présentes dans ses colonies, principalement minières et d’hydrocarbures, et cherche à être la plus autonome possible économiquement. Grâce à cette prospérité économique, elle ne connaît que peu de chômage, une forte croissance, mais aussi, en parallèle, une forte inflation qui est largement atténuée par la croissance économique susmentionnée.

Produit Intérieur Brut nominal : 388,056 milliards de dollars, soit 252 milliards de francs[√] République française 11px-Increase2.svg
Croissance économique : + 5,5 % du PIB[√] République française 11px-Increase2.svg
Taux de chômage : environ 1,5 %[√] République française 10px-Decrease_Positive.svg
Taux d'inflation : + 3,6 % [√] République française 10px-Decrease_Positive.svg

Recettes de l’Etat : 119,13 milliards de dollars, soit 30,7% du PIB ou 77,36 milliards de francs[√] République française 11px-Increase2.svg
Dépenses de l’Etat : 112,92 milliards de dollars, soit 29,1 % du PIB ou 73,33 milliards de francs [√] République française 11px-Increase_Negative.svg
Solde des finances publiques : + 6,21 milliards de dollars, soit 1,6% du PIB ou 4,03 milliards de francs
Dette publique : ~ 20% du PIB [√] République française 11px-Increase_Negative.svg


Forces armées françaises


................Puissance militaire crainte et respectée depuis la nuit des temps par le monde entier, la France, malgré sa perte d’influence à travers le monde et sa défaite face à l’Allemagne lors de la Seconde Guerre Mondiale, a su conserver son rang militaire. La République aligne encore une armée imposante, capable d’intervenir sur l’intégralité du globe, et engagée dans de nombreux conflits, notamment les évènements d’Algérie dès la fin de la guerre d’Indochine, et sort d’interventions au Liban ou en Égypte. Institution majeure pour l’indépendance nationale et la souveraineté de la Nation, l’Armée perçoit une part significative du budget de l’Etat pour être maintenue à flot mais également être inlassablement modernisée en cette époque de changements technologiques militaires importants.


Budget des Armées : 30,46 milliards de dollars, soit 19,78 milliards de francs
Chef d'État-Major des Armées : Général Gaston Lavaud
Actifs : 1'060’000 hommes
Arme nucléaire : en cours d’obtention


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Armée de Terre

Chef d'État-Major de l'Armée de Terre : Général d'armée Jean Le Vot
Effectifs : 769’000 hommes

ÉQUIPEMENT :


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Marine Nationale

Chef d'État-Major de la Marine : Amiral Georges Cabanier
Personnel actif : 150’000 hommes

ÉQUIPEMENT :


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Armée de l'Air

Chef d'État-Major de l'Armée de l'Air : Général d'armée aérienne Edmond Jouhaud
Effectifs : 141’000 hommes

ÉQUIPEMENT :


Relations extérieures


................Nation de la diplomatie par excellence dont la langue fut parlée jusqu’au XIXème siècle dans toutes les ambassades et dans tous les gouvernements civilisés, la France maintient un rôle majeur sur la scène internationale malgré la bipolarisation des relations mondiales, entre d’un côté un bloc est communiste, et un bloc ouest plutôt capitaliste auquel elle est identifié. Cependant, depuis l’élection du Général de Gaulle, la Grande Nation entend faire entendre à nouveau sa voix dans le concert des Nations en proposant une troisième voie, entre le capitalisme et le communisme, dans un intérêt de paix et de développement des Etats sur la base de l’autodétermination des peuples, d’une participation, etc. Malgré sa présence dans l’OTAN, Paris joue de ses relations pour pacifier ses relations avec Moscou et les pays inféodés au joug rouge, notamment dans un esprit de détente de l’Europe.

Très bonnes relations : Bloc de l’ouest (OTAN + CEE)
Bonnes relations : Israël, pays arabes, Japon, Corée du Sud
Relations neutres : Bloc de l’est, reste du monde
Mauvaises relations :
Très mauvaises relations :

Alliances et Organisations membre : ONU, GATT, FMI, CEE, OTAN, etc.

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Dernière édition par Sirda le Dim 21 Jan 2018 - 16:21, édité 1 fois
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Message par Sirda Sam 20 Jan 2018 - 18:41


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Affaires étrangères


................Le ministre des Affaires étrangères, Maurice Couve de Murville, a, lors de la conférence de presse traditionnelle du mercredi de l’Elysée, vivement dénoncé la tentative d’assassinat à l’encontre du président guinéen ainsi que la tentative de coup d’Etat l’ayant suivi, déclarant à cet égard que « Nonobstant les différends opposant M. Touré à la République française, toute volonté de porter atteinte à l’intégrité physique d’un dirigeant est un acte en lui-même profondément choquant et condamnable. » Il a, par la suite, appelé néanmoins ledit dirigeant à ne pas s’engouffrer dans la voie de la répression systématique, exprimant son souhait de voir la Guinée-Conakry se développer comme nation démocratique et libre. Poursuivant sa conférence, le ministre a également annoncé une offre à la République portugaise concernant la rénovation de sa marine. En effet, Paris propose à Lisbonne de lui vendre un porte-avions de classe Clemenceau ainsi que des escorteurs anti-aériens de classe T 53 ainsi que des escorteurs anti-sous-marins de classe T 56, et enfin, des escorteurs polyvalents de classe T 47. Pour les navires plus légers, Paris propose des escorteurs rapides classe Le Normand. Quant aux sous-marins, c’est la classe Daphné, sous-marins bientôt en service dans la Marine nationale, qui sont proposés, ceux-ci étant réputés pour être à hautes performances, du fait de leur rayon d’action, de leur armement, etc. La même offre est faite à l’Espagne concernant les navires, à l’exception près que, la France étant consciente des soucis financiers du pays, elle propose de lui vendre son porte-avions Arromanches, qui devrait bientôt être retiré du service actif de la Marine du fait de l’entrée en service du Clemenceau ainsi que du Foch depuis deux semaines déjà. De même, le ministre des Affaires étrangères à proposer la vente de Mirage III, chasseurs de seconde génération performants, parmi les meilleurs de leur catégorie, pour rééquiper l’armée de l’air espagnole. Enfin, Paris annonce accepter la proposition espagnole de vols longs courriers entre les villes espagnoles et françaises.


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Message par Sirda Sam 20 Jan 2018 - 20:18


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Affaires militaires


................En ce milieu d’année 1961, le Général de Gaulle, lourdement humilié après le refus de la part du Front de Libération Nationale d’ouvrir des négociations concernant la pacification de l’Algérie grâce à l’établissement d’un système fédéral, via une république associée avec la France, tend à faire oublier à l’opinion publique cet échec en clamant haut et fort à qui veut bien l’entendre que « La France éternelle est à nouveau présente sur la scène internationale. » Afin de justifier cette affirmation, il a chargé son nouveau ministre des armées, le général Jacques Massu, qui remplace Pierre Guillaumat désormais de retour à la tête du Commissariat à l’Energie Atomique, chargé de poursuivre le développement de la bombe nucléaire – dont la quatrième a explosé à In Ecker, en Algérie, il y a quelques jours de cela, sous le nom de code Gerboise verte, marquant définitivement la fin des essais nucléaires français atmosphériques puisque les prochains, prévus pour fin 1961, se dérouleront dans un complexe militaire sous-terrain dans le Sahara – de progressivement rénover les armées françaises. Célèbre pour ses faits d’armes en Indochine, à Suez ainsi qu’en Algérie, le général Massu est l’un des grands généraux de la seconde moitié du XXème siècle, très populaire au sein de l’armée qu’il connaît par cœur, et également connu pour sa volonté de maintenir l’Algérie au sein de la République française, sa nomination étant donc perçue par les militaires – et notamment par l’état-major en poste sur le territoire algérien – comme un signal positif en ce sens. Si la question algérienne est bien évidemment dans tous les esprits, le général Massu, désormais ministre des Armées, s’est toutefois attelé dans un premier temps à annoncer la rénovation de la Marine nationale, vieillotte, dotée de matériel désuet et bien trop souvent étranger – principalement américain et anglais –, alors que « La Marine française se doit d’être à la pointe de la modernité ainsi qu’être intégralement fabriquée en France et équipée de matériel français pour être la vitrine de la puissance militaire de notre Nation », selon les mots de Jacques Massu devant le Conseil supérieur de la Marine, enthousiaste comme il l’avait rarement été depuis plusieurs années. Pour financer ce vaste plan de rénovation, et surtout de réarmement, de ladite marine, ce ne sont pas moins de dix milliards de francs qui vont être spécialement débloqués – la somme étant prise sur le remboursement irakien des dommages causés par la nationalisation des champs de pétrole locaux – et investis sur une période de cinq ans, période au terme de laquelle l’intégralité de la marine devrait avoir été rénovée et ainsi retrouver la place qui lui avait toujours été due par le passé.

................« Notre Marine a été, depuis la Libération, hélas, que trop longtemps dénigrée par les pouvoirs publics, et surtout par les successifs ministres des Armées de la IVème République, qui ont préféré miser sur l’armée de terre ainsi que sur l’armée de l’air – deux branches essentielles de notre force militaire, j’en conviens –, mais peut-être trop au détriment de la capacité militaire navale française, qui s’est retrouvée impactée par des arbitrages budgétaires néfastes pour elle, et qui a sérieusement entaillé notre capacité de projection militaire. De même, elle ne semble plus être un élément majeur de notre doctrine militaire, alors qu’elle a une place primordiale à y jouer », a déclaré le général Massu. Ainsi, toute la place de la marine a été repensée dans la stratégie militaire française, tant offensive que défensive, mais aussi dissuasive, car elle va devenir l’un des principaux vecteurs de la force de frappe nucléaire française, d’une part grâce aux bombardiers Mirage IV, capables de transporter l’arme nucléaire AN-11 en cours de développement, qui seront projetés depuis le futur porte-avions R-60 Richelieu, mais également grâce, d’autre part, au lancement du projet de sous-marins lanceurs d’engins nucléaires, la classe Redoutable, qui emporteront des missiles balistiques dotés de charges nucléaires. Outre cette nouvelle donne militaire qu’est la possession de l’arme nucléaire par la République française, la Marine doit également jouer un rôle majeur dans la capacité de projection des forces militaires françaises tant à l’outre-mer qu’à l’étranger. En effet, si l’armée de l’air joue, dans ce domaine, un rôle prépondérant, la marine n’est pas en reste puisqu’elle permet de déployer – certes moins rapidement que les avions de transports – assez vite d’importants effectifs de l’autre côté du globe, sans nécessiter de ravitaillement dans des territoires amis – ce qui n’est pas toujours possible selon les régions du monde – ainsi que sans nécessiter d’obtenir des autorisations de survol militaire du territoire. Le point négatif de la force de projection basé en partie sur la marine est l’incapacité d’icelle à permettre le décollage d’avions de transports lourds, voire moyens, qui pourraient être utiles lors d’opérations de parachutages, problème loin d’être aporétique puisqu’il est très aisément compensé par la force capacité d’embarquement de troupes sur les différents navires de guerre et de transport que comptera bientôt la Marine nationale. En définitive, le plan de rénovation et de modernisation de la Marine permettra de la confirmer comme blue-water navy face aux Etats-Unis, à l’Union Soviétique ainsi qu’au Royaume-Uni.

................L’organisation de la Marine nationale est profondément repensée au regard du contexte international. Par conséquent, elle sera répartie en trois flottes principales à la force de feu plus ou moins similaire. D’abord, il y aura la flotte de l’Atlantique, dont la zone de compétence sera l’Amérique, la côte ouest de l’Afrique ainsi que la Méditerranée, formant ainsi un espace assez homogène et sera équipée des porte-avions Richelieu et du Clemenceau, ainsi que deux croiseurs porte-hélicoptères de classe Jeanne d’Arc – dont l’armement a été revu pour emporter une double rampe de missiles anti-aériens Masurca – soit quarante-huit engins – ainsi que deux systèmes SS-12 capables de tirer chacun quatre missiles éponymes – dont la portée va être étendue à 40 kilomètres –, tout en conservant les mitrailleuses et tourelles initialement prévues. Le croiseur Colbert va également être modernisé, son armement étant lui aussi revu pour embarquer une double rampe de missiles Masurca ainsi qu’un système anti sous-marin Malafon. Deux frégates multifonctions de classe Suffren, en fin de conception, vont également équiper cette flotte, équipée elle aussi d’une double rampe de missiles Masurca, d’un système Malafon et de deux systèmes SS-12, en plus de l’armement initial Deux escorteurs d'escadre anti-sous-marin de classe T 56 vont être assignés à cette flotte de l’Atlantique ainsi que deux escorteurs d’escadre anti-aériens de classe T 53 – équipés d’une rampe simple de missiles Masurca – et quatre escorteurs multifonctions de classe T 47 – désormais principalement destinés à la lutte antinavire avec l’installation de deux systèmes SS-12 et d’un système Malafon. Quatre escorteurs rapides de classe Le Normand accompagneront la flotte ainsi que quatre sous-marins de classe Narval et quatre sous-marins de classe Daphné. Ensuite, la flotte de l’Indien, dont la zone de compétence va s’étendre au Moyen-Orient, à l’Océan Indien et à l’Afrique orientale, va être équipé d’un porte-avions de classe Richelieu, le Mazarin, ainsi que du Foch, et de deux autres croiseurs porte-hélicoptères de classe Jeanne d’Arc. A l’exception de l’absence du cuirassé, la composition de ladite flotte sera exactement pareille que celle de la flotte de l’Atlantique, sinon qu’elle ne comportera que deux sous-marins de classe Narval. Enfin, la flotte du Pacifique, compétente pour les conflits en Extrême-Orient et dans le Pacifique, sera uniquement dotée d’un porte-avions de classe Clemenceau ainsi que d’un croiseur porte-hélicoptère de classe Jeanne d’Arc, d’un croiseur de classe Colbert, d’une frégate de classe Suffren, d’un escorteur T 56, un autre T 53, deux T 47, de deux escorteurs Le Normand et enfin d’un sous-marin de classe Narval et de deux autres classe Daphné. Enfin, de manière indépendante, six SNLE Le Redoutable équiperont la marine, bien que leur mise en service s’étalera de 1965 à 1980.

Affaires extérieures


................Le président de la République a fermement indiqué à son homologue tunisien, dès la connaissance de son allocution du 17 juillet dans laquelle ce dernier demandait au premier le départ des troupes françaises stationnées dans la base aéronavale de Bizerte – qui était par ailleurs en chantier pour agrandir la piste d’atterrissage –, que « La France ne cèdera face à aucun ultimatum ni face à aucune pression d’un pays étranger. La Tunisie ne saurait rompre la convention la liant à la France concernant la base de Bizerte sans en payer le prix devant les juridictions internationales. » De la même sorte, le Général de Gaulle a vivement dénoncé le déploiement de troupes tunisiennes autour de ladite base, qui se retrouve désormais encerclée par un potentiel ennemi, obligeant l’amiral Maurice Amman, lequel dirige la base en question, à mobiliser l’intégralité des sept mille sept cent soldats présents sur la base ainsi que sur les enceintes militaires isolées, réparties sur près de trente kilomètres – deux milles homme étant affectés à cette seconde tâche. Quant aux cinq mille et quelques restants, ils sont affectés à la défense de la base principale, tandis que l’aviation française ainsi que la marine sont en état d’alerte, prêtes à décoller ou quitter les quais pour frapper l’ennemi. Parallèlement, le ministre des Armées Jacques Massu a autorisé l’envoi d’un task group constitué du porte-avions Clemenceau, du croiseur Colbert, des escorteurs d’escadre T47 Chevalier Paul et Dupetit-Thouars ainsi que de l’escorteur d’escadre T 53 La Bourdonnais et du sous-marin Narval au large de Bizerte pour soutenir la flotte présente. Le groupe aéronaval embarque au total dix-neuf Etendards IVP, huit Crusaders F-8P, huit avions de sûreté Alizé ainsi qu’une petite dizaine d’hélicoptères. De même, les bases militaires françaises dans l’ouest algérien sont mises en état d’alerte tandis que le général Challe a reçu l’ordre de se tenir prêt à toute intervention militaire, les lignes de défenses construites il y a quelques années à la frontière tunisienne permettant de repousser une première armée ennemie assez aisément. Dans les bases aériennes situées en Algérie, ce sont seize SNCASO SO-4050 Vautour, quarante-huit Dassault Mystère IV et dix-huit Mirage III qui sont parés à décoller et venir frapper des objectifs militaires tunisiens. Paris est ferme sur ce sujet et ne se laissera pas intimider par des pouilleux qui peinent à avoir un Etat potable depuis leur indépendance. De même, le Général de Gaulle a sommé « La Tunisie de retirer immédiatement ses troupes des alentours de la base et de laisser la France exercer ses droits sur les territoires concernés sans tenter de l’entraver en cela » sous peine de considérer cela comme étant de facto une déclaration de la guerre de la part de Tunis, qui, évidemment, sera traitée comme telle et entraînera immédiatement un déferlement de feu et de fureur sur les bicots.


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Message par Sirda Dim 21 Jan 2018 - 15:29


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Affaires extérieures


................La récente nationalisation de l’ensemble des établissements bancaires français en Guinée-Conakry a provoqué l’ire du Général de Gaulle, qui, lorsqu’il prit connaissance de ce fait, aurait déclaré « Il est incontestablement sur Terre des races supérieures et intelligentes faites pour dominer et d’autres, inférieures et sottes, conçues par la Providence pour être dominée par les premières. » L’authenticité de ces propos n’est évidemment toujours pas confirmée, pas même par Alan Peyrefitte, pourtant présent au moment des faits. Evidemment, Paris digère extrêmement mal cette nouvelle provocation de la part de Conakry, qui, depuis trois ans désormais, enchaîne les coups de menton à l’égard de son ancienne puissance colonisatrice qui, si elle n’était pas aussi préoccupée par des affaires sensiblement plus importantes – telles que la conservation de l’Algérie ou la défense de ses intérêts en Tunisie –, l’aurait depuis fort longtemps rasé, une idée qui traversera l’esprit du chef de l’Etat, qui, pour la seconde fois, se senti profondément humilié par les actions du président Sekou Touré, qui, jura le libérateur de la France, « ne passera pas Noël en vie dans sa case. » Ainsi, et alors qu’un task group est d’ores et déjà déployé en Tunisie pour faire pressions sur le régime local qui souhaite expulser la France de sa base de Bizerte, le ministre des Armées, le général Jacques Massu, a annoncé le déploiement d’un autre task group au large de la Guinée-Conakry cette fois, constitué pour sa part du nouveau porte-avions Foch, emportant évidemment ses escadrilles aéronavales composées de dix-neuf Etendards IVP, huit Crusaders F-8P, huit avions de sûreté Alizé ainsi qu’une petite dizaine d’hélicoptères, et escorté du cuirassé Richelieu ainsi que de l’escorteur anti-sous-marin La Galissonnière, de l’escorteur anti-aérien Tartu ainsi que des escorteurs multifonctions Bouvet, Du Chayla, Maillé-Brézé et Surcouf, le tout accompagné par deux sous-marins de classe Narval. La flotte a pour ordre de se déployer à la limite des eaux territoriales guinéennes et de mettre sous blocus naval le pays, dont les côtes, assez étroites, ne seront guères problématiques à sécuriser pour cette flotte française, tandis que la France interdit fermement toute sortie maritime de la part de la Guinée, les canons étant pointés vers la base navale de Conakry, parés à ouvrir le feu et détruire la flottille guinéenne. Dans le même temps, ce sont douze mille soldats français, tous de la Légion Etrangère, qui sont déployés depuis les bases françaises au Sénégal, au Mali et en Côte d’Ivoire, autour de la frontière guinéenne, avec une soixantaine de Panhard EBR, une quarantaine de Sherman et autant de Patton, et cent AMX 13, prêts à fondre sur le territoire guinéen, dont ils font aussi le blocus. Enfin, dans les airs, ce sont les escadres aériennes du Foch épaulés par vingt-quatre Mirage III flambants neufs, quatre Vautour, et quarante-deux F-86 Sabre, qui mettent en place une no-fly zone au-dessus du territoire guinéen, interdisant à tout avion de décoller ou d’atterrir – là encore, les consignes sont claires : si un appareil militaire guinéen tente de décoller, il sera immédiatement abattu. Plusieurs Vautour volant à basse altitude au-dessus de Conakry et des principales villes du pays sont également chargés de parachuter des caisses contenant plusieurs dizaines de millions de faux francs guinéens, pour un total équivalent à cent millions de dollars, afin de déstabiliser l’économie nationale en introduisant de la fausse monnaie. Plus diplomatiquement, la France exige le paiement d’un milliard de francs français en dédommagement, ainsi que le remboursement des frais militaires dépensés par Paris pour cette expédition, le remboursement intégral des dépenses liées à la colonisation de la Guinée-Conakry et exige l’annulation de la loi portant nationalisation des établissements bancaires français en Guinée.


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Message par Sirda Dim 21 Jan 2018 - 19:05


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Affaires extérieures


................Le Général de Gaulle, lors d’une conférence de presse spécialement convoquée pour les évènements de Tunisie et de Guinée, a personnellement répondu à Moscou en affirmant que « La Russie soviétique n’a nullement le droit de menacer ainsi la France, portant ainsi directement atteinte à la stabilité internationale qu’elle prétend fallacieusement défendre par ses actions en ce qu’elle tend à donner, à tort, raison à un Etat, la Guinée-Conakry, qui a délibérément violé le droit international, en ce qu’il régit notamment les rapports entre les investisseurs étrangers et les Etats – et principalement leur sécurité face aux nationalisations –, à l’endroit de la France et de ses établissements bancaires alors implantés dans ce même pays. » Aussi, l’envoi d’un convoi de trois navires prétendument remplis de vivres à l’endroit des guinéens ne convainc pas vraiment les autorités françaises qui se doutent naturellement de la supercherie soviétique, cela parce qu’une telle annonce lors d’un embargo est somme toute assez peu crédible, eu égard aux tensions – quoi que Paris n’a pas connaissance de ce que contiennent réellement lesdits navires. Cependant, la République est désormais dos au mur, car elle a conscience que Moscou ne reculera probablement pas sur sa position – elle l’avait déjà prouvé en 1956 lors de la crise de Suez, durant laquelle elle avait d’ores et déjà menacé de bombarder Londres et Paris avec des armes nucléaires, ce dont elle aurait été capable. Par voie de conséquence, la France est obligée de ployer devant la menace soviétique – du moins temporairement –, et, dans la même conférence, le chef de l’Etat français a déclaré « proposer un sommet tripartite entre d’une part la République guinéenne et la Russie soviétique et, d’autre part, la République française, afin de mettre un terme définitif à ces tensions, ce qui nécessite en amont l’arrêt immédiat de la progression du convoi soviétique en direction de la Guinée ainsi que la suspension des honteuses résolutions soviétiques proposées devant l’Assemblée Générale des Nations Unies, et, de côté de ma Nation, la levée immédiate de l’embargo et du blocus tant naval qu’aérien que terrestre, afin que les négociations se déroulent dans les meilleurs conditions. » Evidemment, le président de la République ne donna guère sa réaction quant à la nouvelle provocation de la part du président guinéen, préférant réitérer à la place sa proposition de sommet, conditionnée par l’acceptation des demandes françaises susmentionnées – en contrepartie des promesses faites par Paris de lever l’embargo.


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Message par Sirda Mer 24 Jan 2018 - 21:30


République française

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La Marseillaise





Carte


Spoiler:


Informations générales


Informations principales

Nom : République française
Nombre d'habitants : 48 millions d’habitants en métropole, ~ 11 millions d’habitants dans la Communauté
Superficie totale : 3'071’796 kilomètres carrés
Religion officielle : Aucune
Langue officielle : Français
Capitale : Paris
Monnaie : Franc

Description

................La France, en forme longue depuis 1875 la République française, est un État transcontinental souverain, dont le territoire métropolitain est situé en Europe de l'Ouest, frontalier des Républiques fédérale et démocratique allemandes à l’est, Provinces-Unies au nord, de d’Andorre, la Catalogne et l’Espagne au sud-ouest, et de l’Italie, Monaco et la Suisse au sud-est. Fruit d'une histoire politique longue et mouvementée, la France est une république constitutionnelle unitaire ayant un régime parlementaire. La devise de la République est depuis 1875 « Liberté, Égalité, Fraternité » et son drapeau est constitué des trois couleurs nationales (bleu, blanc, rouge) disposées en trois bandes verticales d'égale largeur. Son hymne national est La Marseillaise, chant patriotique hérité de la Révolution française. Depuis 508, la capitale de la France est fixée à Paris, et le français est la langue officielle de l’Etat à partir de l’ordonnance de Villers-Cotterêts en 1539, à la place du latin. Pays formé pendant l'Antiquité tardive, vingt ans après la chute de l'Empire romain d'occident, la France tire son nom des Francs, peuple germanique qui a institué les premiers fondements de son État sur les bases de la Gaule romaine. C'est au fil des siècles, par des guerres, des mariages politiques et des unions souveraines, que cet État monarchique et catholique va peu à peu constituer autour de lui une véritable fédération de provinces, qui finira par se cristalliser en une nation unique grâce à une politique d'uniformisation administrative et culturelle, portée à son aboutissement par la Révolution française de 1789 et la fin du régime féodal. A la suite de cette Révolution, le pays connaît alors un siècle de bouleversements politiques, économiques et sociaux. A la monarchie absolue succèdent plusieurs régimes républicains pendant la dernière décennie du XVIIIème siècle, avant que le Premier Empire Français ne soit institué par Napoléon Bonaparte en 1804, après cinq ans de Consulat. Les grandes conquêtes napoléoniennes du début du XIXème siècle déboucheront sur de violentes guerres qui affaibliront la France après en avoir fait la première puissance mondiale. Les échecs successifs des Deuxième Restauration et Monarchie de Juillet aboutiront aux journées de février 1848, puis à la proclamation de l’éphémère Deuxième République qui accouchera trois ans après du Second Empire français de Napoléon III, dont la défaite à Sedan, en 1870, conduira à la proclamation de l’actuelle IIIème République.

................Grande puissance mondiale, la France s’est progressivement constituée à partir du XVIIème siècle deux immenses empires coloniaux, ne cessant d’étendre ses possessions sur les autres continents. Si le premier prit fin sous l’époque napoléonienne, le second est toujours d’actualité, et la République y est investie d’une mission civilisatrice qu’elle entend conduire à son terme. Grâce à ses colonies, elle s’étend désormais, outre son territoire métropolitain, dans l’ouest africain ainsi qu’en Asie du sud-est et dans le Pacifique, avec également des possessions dans l’océan Indien, à l’instar de Madagascar, mais aussi quelques îles éparpillées dans les Antilles et en Amérique du Nord. Bien que souvent décriée pour sa sempiternelle instabilité politique, la IIIème République administre ces territoires barbares, et, mieux encore, a su relever tous les défis et toutes les menaces qui pesèrent sur la France, et plus généralement le monde, durant ce XXème siècle sanglant. En effet, la Grande Nation connut la douloureuse épreuve de la Grande Guerre entre 1914 et 1918, battant, au prix de pertes humaines colossales, les empires allemands, austro-hongrois et ottomans. S’imposant comme la première puissance mondiale dans les années suivantes, la France fut durement – bien que moins que ses voisins – frappée par la terrible crise économique et financière de 1929, dont les répercussions furent considérables dans le monde puisqu’elle conduisit à l’émergence d’une nouvelle menace à l’est, celle du nazisme, prôné par Hitler qui parvint au pouvoir dans les années 30 en Allemagne. Impuissante, la République céda en quelques semaines à peine face au régime nazi expansionniste, et collabora honteusement quatre années durant avec celui-ci, avant d’être libéré par le très glorieux Général de Gaulle, et avec le concours des forces supplétives américano-anglaises. A la fin de la Seconde Guerre Mondiale, elle retrouve son indépendance puis connaît une période d’instabilité politique majeure pendant la IVème République, renversée en 1958 par un putsch de généraux depuis l’Algérie, portant ainsi le Général de Gaulle, libérateur de la France, aux affaires, grâce à l’action duquel la France est le pays d’une troisième voie entre les Etats-Unis et la Russie soviétique.

................Grande puissance coloniale, certes sur le déclin, la souveraineté de la République s’étend et s’exerce sur des territoires répartis sur l’ensemble des continents de la Terre, conférant ainsi à la Grande Nation un rôle de premier plan dans les relations internationales, nonobstant la bipolarisation d’icelles depuis le début de la Guerre Froide. Sur le territoire purement métropolitain, la France est le plus grand pays d’Europe de l’ouest et centrale avec ses 551'500 kilomètres carrés mais également l’un des plus peuplés grâce à ses 45 millions d’habitants. Au niveau mondial, son emprise s’étend au total sur près de 90 millions de personnes répartis sur plus de 10 millions de kilomètres carrés, en faisant par conséquent l’un des pays les plus peuplés mais également les plus grands de la Terre, derrière la Chine, l’Inde, Russie soviétique et les Etats-Unis. En 1960, la France est déjà la cinquième puissance économique mondiale, un rang certes en recul par rapport à il y a un siècle, mais qui reste honorable d’autant plus que cela n’inclut pas ses innombrables colonies et territoires rattachés à la Communauté française. Elle affiche un niveau de vie très élevé. Elle figure parmi les leaders mondiaux dans les secteurs de l'agroalimentaire, de l'aéronautique, de l'automobile, des produits de luxe, du tourisme et du nucléaire. Sa culture et sa civilisation sont diffusées par les territoires francophones à travers le monde. Traditionnellement utilisé comme langue de la diplomatie, le français est la dixième langue maternelle la plus parlée au monde et une des langues ayant la plus grande diffusion internationale. Il est une des six langues officielles et une des deux langues de travail avec l'anglais de l'Organisation des Nations unies, l'une des deux langues officielles du Comité international olympique, et langue officielle ou de travail de plusieurs organisations internationales ou régionales. Le français est également l'une des langues de travail de la Communauté européenne. Puissance nucléaire en devenir, elle siège également au Conseil de sécurité des Nations unies parmi les membres permanents de l’institution et est également membre de l’OTAN. De ce fait, elle exerce une influence notable en matière politique, économique, militaire et culturelle en Europe et dans le reste du monde.

Politique


Caractéristiques politiques

Type de puissance : Puissance mondiale
Type de gouvernement : Régime semi-présidentiel / semi-parlementaire

Description

................ La crise de mai 1958, déclenchée par le putsch d'Alger mené par une fraction de l'armée, conduit à l'arrivée au pouvoir du général Charles de Gaulle. Nommé président du Conseil le 1er juin 1958, il obtient du Parlement, deux jours plus tard, l'autorisation de faire procéder à la rédaction d'une nouvelle Constitution. Tandis que celle de 1946 avait été préparée par une Assemblée constituante élue à cet effet, la Constitution de 1958 est rédigée sous l'autorité du gouvernement par une équipe conduite par Michel Debré. Le projet est alors approuvé par référendum le 28 septembre 1958, et devient la Constitution du 4 octobre 1958 souvent appelée Constitution de la Cinquième République. Ce nouveau régime républicain réforme profondément la France, qui connaît désormais une période de stabilité politique oubliée depuis des décennies grâce à un exécutif largement renforcé – notamment le Président, qui dispose désormais de véritables attributions politiques –, mais aussi plus largement le gouvernement, par rapport à un législatif qui perd la toute-puissance qu’il avait jadis acquise. Ce même pouvoir législatif se retrouve ainsi limité dans ses compétences par la Constitution qui prévoit limitativement ses attributions, tandis que le Conseil constitutionnel, créé à l’occasion, censure toute tentative d’empiètement du pouvoir législatif sur le pouvoir réglementaire, lequel dispose en outre de larges possibilités d’actions.


Président de la République

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Président de la République : Charles de Gaulle

................Le président est élu au suffrage universel direct depuis la réforme constitutionnelle de 1962 pour un mandat de sept ans renouvelable indéfiniment. En cas de vacance du pouvoir, les fonctions de président de la République française sont assurées par le président du Sénat. L'élection du président de la République est au Suffrage universel indirect. Mais de plus la Constitution attribue au président de la République des pouvoirs propres qui rompent avec le rôle purement honorifique qui lui était attribué sous la IIIe république et la IVe République. En effet, la Constitution du 4 octobre 1958 prévoit que le président dispose, d'une part de pouvoirs qui sont dispensés du contreseing ministériel, tels que nommer aux fonctions du Premier ministre, mettre fin aux fonctions du Premier ministre sur présentation par celui-ci de la démission du gouvernement (article 8 alinéa 1C), selon une coutume instaurée par les premiers Présidents de la République, organiser un référendum (article 11, C) sur proposition, du gouvernement ou, conjointe des deux assemblées, dissoudre l'Assemblée nationale (article 12), et dans certaines circonstances de menace grave et immédiate (atteinte à l'intégrité du territoire, de l'indépendance de la Nation, interruption du fonctionnement régulier des pouvoirs publics, etc.), celui-ci peut endosser des pouvoirs exceptionnels (article 16) qui lui permettent de cumuler tous les pouvoirs (exécutif, judiciaire, législatif) en vue de mettre un terme à la menace ; et d'autre part de pouvoirs soumis à contreseing, à l’instar de nommer et mettre fin aux fonctions des membres du gouvernement (article 8 alinéa 2), promulguer la loi (article 10), signer les décrets et ordonnances (article 13 alinéa 1), nommer aux emplois civils et militaires (article 13 alinéas 2, 3 et 4), exercer son droit de grâce (article 17), etc. Il est également chef des armées et dispose de la force nucléaire.


Premier-ministre

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Premier ministre : Michel Debré (RPF)

................ La fonction de Premier ministre est créée le 4 octobre 1958, lors de l'adoption de la Constitution de la Ve République. Michel Debré, fidèle du général de Gaulle, fut le premier à occuper cette nouvelle fonction à compter du 8 janvier 1959. Le poste de Premier ministre dans la Ve République appartient au pouvoir exécutif. Ses pouvoirs sont fixés par la Constitution. La Cinquième République est un régime constitutionnel parlementaire à influence présidentielle. Concrètement, cela signifie que le pouvoir exécutif est partagé entre le Président et son Premier ministre. On parle ainsi de régime semi-présidentiel. C'est un régime typiquement français, car très rare dans le monde ; ce régime a la réputation d'être à la fois stable et souple. Le président de la République nomme le Premier ministre. Il met fin à ses fonctions sur la présentation par celui-ci de la démission du gouvernement. Sur la proposition du Premier ministre, il nomme les autres membres du gouvernement et met fin à leurs fonctions. Le président de la République préside le Conseil des ministres. Le gouvernement détermine et conduit la politique de la Nation. Il dispose de l’administration et de la force armée. Le Premier ministre dirige l’action du gouvernement. Il est responsable de la Défense nationale. Il assure l’exécution des lois. Il exerce le pouvoir réglementaire et nomme aux emplois civils et militaires ; dans certains cas, le passage par le Conseil des ministres est obligatoire.


Conseil des Ministres


................ Le gouvernement de la République française sous la Cinquième République constitue la seconde tête d'un pouvoir exécutif bicéphale. C'est un organe collégial et hiérarchisé. Il détermine et conduit la politique de la France, dispose de l'administration et de la force armée selon l’article 20, alinéa 1, de la Constitution de 1958. Comme toute l'administration est gouvernée par celui-ci, le gouvernement peut créer de nouvelles institutions administratives, il embauche ses agents. Il peut aussi dissoudre ces institutions et exerce le pouvoir hiérarchique. Le gouvernement est nommé par le président de la République et est placé sous l'autorité politique du Premier ministre, qui est le chef du gouvernement.

Premier-ministre : Michel Debré (RPF)
Ministre d’Etat, chargé des Affaires culturelles : André Malraux (RPF)
Ministre d’Etat, chargé des Affaires étrangères : Maurice Couve de Murville (RPF)
Garde des Sceaux, ministre de la Justice : Raymond Marcellin (RI))
Ministre de l’Intérieur : Roger Frey (RPF)
Ministre des Armées : général Jacques Massu (RPF)
Ministre des Finances et des Affaires économiques : Valéry Giscard d’Estaing (RI)
Ministre de l’Education nationale : Christian Fouchet (RPF)
Ministre des Travaux publics et des Transports : Jacques Baumel (RPF)
Ministre du Plan et de l’Aménagement du territoire : Olivier Guichard (RPF)
Ministre de l’Industrie : Georges Pompidou (RPF)
Ministre de l’Information, des Postes et Télécommunications : Maurice Schumann (RPF)
Ministre de l’Agriculture : Pierre Lefranc (RPF)
Ministre du Travail : Yves Guéna (RPF)
Ministre de la Santé publique et de la Population :Jean de Broglie (RPF)


Sénat

................ Le Sénat constitue la chambre haute du Parlement français selon le système du bicamérisme et détient le pouvoir législatif avec l'Assemblée nationale. En vertu de l'article 24 de la Constitution de la Ve République, il est le représentant des collectivités territoriales. Il siège au palais du Luxembourg. Lors du vote d'une loi, en cas de positions divergentes du Sénat et de l'Assemblée nationale, le Premier ministre peut donner le dernier mot à l'Assemblée. Cette dernière ne peut donc légiférer qu'avec l'accord du Sénat ou du Premier ministre, mais jamais seule. Dans le cas des révisions constitutionnelles, les deux chambres doivent s’entendre sur le même texte. Le Sénat compte en 1959 un total de 309 sièges, intégralement renouvelés ladite année pour achever la constitution du premier Parlement de la Vème République. Le mandat du sénateur est de 9 ans, et l’assemblée est renouvelée tous les trois ans par tiers au suffrage universel indirect.

Président du Sénat : Gaston Monnerville (GD)

Groupe des Républicains indépendants : 70 sénateurs
Groupe de la Gauche démocratique : 66 sénateurs
Groupe socialiste : 61 sénateurs
Groupe de l’Union pour la nouvelle République : 37 sénateurs
Groupe des Républicains populaires : 34 sénateurs
Groupe du Centre républicain d’action rurale et sociale : 20 sénateurs
Groupe communiste : 14 sénateurs
Non-inscrits : 7 sénateurs


Assemblée nationale

Président de l’Assemblée nationale : Jacques Chaban-Delmas (RPF)

................L’Assemblée nationale forme, avec le Sénat, le Parlement de la Cinquième République française. Son rôle principal est de débattre, d’amender et de voter les lois. De plus, cette institution a, contrairement au Sénat, le pouvoir de renverser le gouvernement, ce qui implique que celui-ci ne devrait pas être en désaccord avec elle. Elle siège au palais Bourbon à Paris. Elle compte 582 députés élus au suffrage universel direct au scrutin uninominal majoritaire à deux tours pour une durée de cinq ans.

Front national combattant : 32 députés
Rassemblement du Peuple Français : 305 députés
Républicains indépendants : 25 députés
Centre national des indépendants et paysans : 12 députés
Mouvement républicain populaire : 37 députés
Radicaux : 41 députés
Parti Socialiste Unifié : 2 députés
Section Française de l’Internationale Ouvrière : 74 députés
Parti Communiste Français : 51 députés


Économie


Description de l'économie

................Au sortir de la guerre, la France a engagé une vaste politique de reconstruction de ses villes et du pays en général, période de prospérité économique, en dépit d’une persistance du rationnement quelques années après la paix, appelée postérieurement les Trente Glorieuses. Cinquième puissance économique mondiale, elle bénéfice très largement des ressources présentes dans ses colonies, principalement minières et d’hydrocarbures, et cherche à être la plus autonome possible économiquement. Grâce à cette prospérité économique, elle ne connaît que peu de chômage, une forte croissance, mais aussi, en parallèle, une forte inflation qui est largement atténuée par la croissance économique susmentionnée.

Produit Intérieur Brut nominal : 413,677 milliards de dollars, soit 270,377 milliards de francs[√] République française 11px-Increase2.svg
Croissance économique : + 6,5 % du PIB[√] République française 11px-Increase2.svg
Taux de chômage : environ 1,5 %[√] République française 10px-Decrease_Positive.svg
Taux d'inflation : + 3,6 % [√] République française 10px-Decrease_Positive.svg

Recettes de l’Etat : 127 milliards de dollars, soit 30,7% du PIB ou 83 milliards de francs[√] République française 11px-Increase2.svg
Dépenses de l’Etat : 120,38 milliards de dollars, soit 29,1 % du PIB ou 78,68 milliards de francs [√] République française 11px-Increase_Negative.svg
Solde des finances publiques : + 6,62 milliards de dollars, soit 1,6% du PIB ou 4,32 milliards de francs
Dette publique : 16,7 % du PIB, soit 69 milliards de dollars ou 46 milliards de francs[√] République française 11px-Increase_Negative.svg


Forces armées françaises


................Puissance militaire crainte et respectée depuis la nuit des temps par le monde entier, la France, malgré sa perte d’influence à travers le monde et sa défaite face à l’Allemagne lors de la Seconde Guerre Mondiale, a su conserver son rang militaire. La République aligne encore une armée imposante, capable d’intervenir sur l’intégralité du globe, et engagée dans de nombreux conflits, notamment les évènements d’Algérie dès la fin de la guerre d’Indochine, et sort d’interventions au Liban ou en Égypte. Institution majeure pour l’indépendance nationale et la souveraineté de la Nation, l’Armée perçoit une part significative du budget de l’Etat pour être maintenue à flot mais également être inlassablement modernisée en cette époque de changements technologiques militaires importants.


Budget des Armées : 31,85 milliards de dollars, soit 20,79 milliards de francs
Chef d'État-Major des Armées : Général Gaston Lavaud
Actifs : 1'060’000 hommes
Arme nucléaire : 10 ogives


Armée de Terre

Chef d'État-Major de l'Armée de Terre : Général d'armée Jean Le Vot
Effectifs : 769’000 hommes

ÉQUIPEMENT :


Marine Nationale

Chef d'État-Major de la Marine : Amiral Georges Cabanier
Personnel actif : 150’000 hommes

ÉQUIPEMENT :


Armée de l'Air

Chef d'État-Major de l'Armée de l'Air : Général d'armée aérienne Edmond Jouhaud
Effectifs : 141’000 hommes

ÉQUIPEMENT :


Relations extérieures


................Nation de la diplomatie par excellence dont la langue fut parlée jusqu’au XIXème siècle dans toutes les ambassades et dans tous les gouvernements civilisés, la France maintient un rôle majeur sur la scène internationale malgré la bipolarisation des relations mondiales, entre d’un côté un bloc est communiste, et un bloc ouest plutôt capitaliste auquel elle est identifié. Cependant, depuis l’élection du Général de Gaulle, la Grande Nation entend faire entendre à nouveau sa voix dans le concert des Nations en proposant une troisième voie, entre le capitalisme et le communisme, dans un intérêt de paix et de développement des Etats sur la base de l’autodétermination des peuples, d’une participation, etc. Malgré sa présence dans l’OTAN, Paris joue de ses relations pour pacifier ses relations avec Moscou et les pays inféodés au joug rouge, notamment dans un esprit de détente de l’Europe.

Très bonnes relations : Bloc de l’ouest (OTAN + CEE), Communauté francophone
Bonnes relations : Israël, pays arabes, Japon, Corée du Sud
Relations neutres : Bloc de l’est, reste du monde
Mauvaises relations :
Très mauvaises relations :

Alliances et Organisations membre : ONU, GATT, FMI, CEE, OTAN, etc.

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Dernière édition par Sirda le Dim 28 Jan 2018 - 0:33, édité 1 fois
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Message par Sirda Ven 26 Jan 2018 - 22:27


République française


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Affaires étrangères


................Maurice Couve de Murville a, lors de la traditionnelle conférence de presse de l’Elysée consécutive au conseil des ministres du mercredi, annoncé que « en l’état actuel des choses, la République française ne peut accepter la vente de trente avions de chasse Mirage III à la République socialiste fédérative de Yougoslavie, eût égard à la politique qu’icelle entretenait jusqu’à peu envers la France, notamment en soutenant financièrement et militairement le Front de Libération Nationale – dont nous la remercions d’avoir cessé tout soutien à ce mouvement terroriste. Néanmoins, nous souhaitons attendre de voir le chemin que va prendre Belgrade avant d’envisager d’éventuelles ventes d’armes. Quoi qu’il en soit, le Maréchal Tito reste le bienvenu à Paris, et le Général de Gaulle sera enchanté de le recevoir à l’Elysée pour s’entretenir avec lui de l’avenir commun de nos deux nations. » A côté cela, le ministre des Affaires étrangères a confirmé l’acquisition de onze appareils multi rôles SO 4050 Vautour ainsi que de cinq appareils Mirage III au Brésil, le groupe Dassault indiquant que la livraison devrait, au plus tard, être effectuée pour fin 1962. Quant à la commande militaire émise par la Confédération suisse, le Quai d’Orsay est obligé de ne pas y donner suite, cela parce que les armes commandées par Berne n’existent pas encore en France. Toutefois, Paris propose à son voisin de lui vendre dix AMX-13 Obusier de 105 mm automoteur Modèle 1950 à la place. Par ailleurs, Couve de Murville a exprimé, au nom de la République, son intérêt pour la signature d’un traité économique entre Berne et Paris, lequel permettrait selon lui « de profondément intensifier les relations entre nos deux pays, déjà fortes depuis plusieurs décennies, en nouant de nouvelles relations économiques plus denses et plus stables que par le passé. » Le ministre des Affaires étrangères français a également tenu à réagir aux vives protestations relatives à l’intervention militaire française en Tunisie, conséquence de l’ultimatum adressé par le chef d’Etat tunisien sommant Paris à retirer ses troupes de la base de Bizerte en affirmant que « Paris comprend pleinement les réactions des différentes nations et y oppose avec virulence la défense du droit international qui a été violé en ce qu’il interdit toute action nuisant potentiellement à la paix, ce que fit Tunis en déployant d’une part des forces armées aux alentours des installations militaires françaises légalement possédées à Bizerte et dans ses alentours, et d’autre part en lançant un ultimatum. »

................Le Quai d’Orsay a également annoncé la reconnaissance de l’indépendance de la Fédération bantoue, que le ministre a qualifié « de véritable espoir de développement de l’Afrique, dans une union politique entre différentes ethnies et différents peuples, dont l’avenir déterminera celui du continent dans son intégralité. Seul un tel Etat paraît être la solution pour réunir plusieurs dizaines de peuples qui, seuls, n’auraient ni les moyens techniques ni les moyens financiers pour se constituer en Etats-nations, un modèle qui, du fait de l’hétérogénéité ethnique des territoires concernés, y est inviable. » Immédiatement, Paris a annoncé l’ouverture d’une ambassade dans la nouvelle capitale de la fédération bantoue et y a nommé un ambassadeur chargé d’établir de premières relations avec les nouvelles autorités locales, ainsi que soutient sa demande d’adhésion aux Nations Unies. Dans les couloirs du Quai d’Orsay, mais aussi dans le bureau du secrétaire général de l’Elysée aux affaires africaines et malgaches, les différents experts de l’Afrique, Jacques Foccart en tête, ne donnent pas une décennie d’existence à cet Etat, qui, à cause de sa diversité ethnique – notamment la présence de populations blanches en Rhodésie, désormais en grave minorité face à une écrasante majorité noire –, mais aussi religieuse avec la présence des religions chrétienne, musulmane et des rites originaux tribaux, ne semble guère stable. Cela n’empêche pas Paris de proposer le Mirage III en avion de chasse, le SO 4050 Vautour en bombardier, la classe T 47 en frégate et la classe Commandant Rivière en navires de protection côtière. Dans le même temps, le Premier-ministre de la République sud-africaine, Hendrik Verwoerd, fut reçu avec les honneurs dans la capitale française lors de sa visite au Général de Gaulle, qui, dans son entretien privé avec le dirigeant afrikaner, le qualifia de « grand homme politique visionnaire pour son pays, ardent défenseur de la chrétienté en ces territoires obscurs » ou encore de « don de la Divine Providence », bref, ne tarissant pas en éloges son interlocuteur, véritable modèle en France pour de nombreux pieds noirs et partisans de l’Algérie française, à commencer par le Premier-ministre Michel Debré, qui envisagent sérieusement une partition et l’établissement d’un régime similaire pour maintenir l’ordre dans ces départements d’outre-Méditerranée. A l’occasion de cette visite, Paris a annoncé la vente de quatre-vingt-seize avions de chasse Mirage III à l’Afrique du Sud, et exprimé sa volonté d’approfondir davantage ses liens politiques et économiques avec Pretoria.


Affaires internes


................Malgré l’intervention en Tunisie et l’opération en Guinée, le tout sur fond de guerre civile en Algérie, la France conserve son influence au niveau international, bien que cette place tende à être de plus en plus contestée, d’autant plus qu’au sein de l’hexagone, des voix commencent à s’élever contre le Général de Gaulle, de plus en plus ouvertement critiqué pour sa gestion des trois crises susmentionnées. En effet, le Secrétaire général du Parti Communiste Français, a vivement dénoncé « un nauséabond impérialisme de la part du gouvernement français, qui, au lieu d’œuvrer pour la paix et le développement des camarades, s’embourbe dans de vains conflits d’orgueils et méprise ouvertement les prolétaires qui sacrifient leurs fils pour des guerres qui ne les concernent pas. » Le chef de l’Etat est fermement décrié pour son comportement en Guinée, qui a conduit au dépôt de quatre résolutions devant l’Assemblée Générale des Nations Unies, dont une portant sur un embargo militaire de la République, heureusement rejetée, seule celle sur la Tunisie ayant porté ses fruits – sans que cela n’émeuve le président français, qui, dans son mépris affiché pour ce machin, n’en tint point rigueur. Cependant, de Gaulle se défend tout aussi fermement dans cette crise, estimant avoir atteint ses objectifs « en renouant de véritables relations avec la Guinée et en obtenant un dédommagement juste pour les établissements bancaires français lésés par la décision guinéenne de les nationaliser. » Malgré la véracité de ces arguments, l’opinion publique ne prend guère et, après l’appel de vastes manifestations lancé par le parti d’extrême-gauche français, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé à Paris, Marseille et Lyon, sous vigilance policière, Maurice Papon s’occupant personnellement de superviser l’ensemble du dispositif policier et militaire déployé dans la capitale pour éviter toute vague ou tout débordement, le souvenir du 17 octobre 1960 restant encore assez gravé dans les mémoires des forces de l’ordre. Malgré l’importance des rassemblements, le pouvoir ne sembla point ciller, tandis que plusieurs grèves entravèrent le bon fonctionnement de l’économie en début d’année, rapidement matées par l’emploi de moyens juridiques coercitifs pour éviter de trop impacter la production française dans un moment décisif pour la République. Ce fut sur le plan politique où la violence fut la plus forte, avec le dépôt d’une motion de censure à l’encontre du gouvernement Debré, massivement votée par la gauche, mais rejetée grâce à l’abstention des centristes, qui semblent de plus en plus fébriles face au pouvoir gaullien.

................La crise guinéenne étant résolue et la crise tunisienne l’étant quasiment, il ne reste que le problème algérien à définitivement régler pour permettre à la France de recouvrer sa toute-puissance d’antan et accélérer son développement en profitant de la période de forte croissance que connaît le pays depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale. L’échec de la tentative de négociations entre le gouvernement français et le Front de Libération Nationale a créé un véritable moment de flottement l’année dernière, car ce qui paraissait être la dernière solution avant l’indépendance ayant été épuisée. Toutefois, le député de la majorité présidentielle Alain Peyrefitte, sur demande du président, lui-même conseillé et fortement influencé en ce sens par le Premier-ministre Michel Debré, a rendu un rapport officieux sur un plan de partition de l’Algérie, destiné à mettre fin au conflit en séparant définitivement les Pieds Noirs, et autochtones partisans de la France, des autres algériens qui seraient dotés d’un territoire, néanmoins intégré au sein de la République, doté d’un gouvernement, d’un Parlement, et de lois propres, dans le respect du cadre institutionnel et constitutionnel fixé par la République. Ce projet, ultime solution, sembla, pour le duo exécutif français, être la plus viable pour contenter les prétentions des deux camps, et Michel Debré se chargea personnellement de convaincre individuellement chacun des meneurs du Mouvement pour l’Algérie Française, qui, en définitive, étaient contraints d’accepter car, selon les propres mots du Premier-ministre, « le Général de Gaulle ne tolèrera plus aucun échec de notre politique en Algérie, sous peine de lui accorder l’indépendance dans les six mois à suivre. » Nonobstant quelques protestations du quarteron de généraux et des meneurs politiques dudit Mouvement, la solution fut acceptée par Challe, Jouhaud, Salan, Zeller ainsi que Tixier-Vignancour, Soustelle ou encore Susini, qui, grâce à leur influence sur la communauté française en Algérie ainsi que sur les populations autochtones partisanes du maintien de l’Algérie au sein de la Grande Nation, devraient parvenir à les convaincre – d’autant plus que la grande majorité vit dans la partie nord de l’Algérie, le sud étant traditionnellement occupé par ces vils indépendantistes terroristes. Quant à l’opinion des indépendantistes, le France n’en a cure. Désormais, la politique de Paris est claire : il n’y aura plus aucune négociation avec les terroristes du Front de Libération Nationale, à moins peut-être que la nouvelle politique mise en place par le gouvernement ne venait à échouer en Algérie, ce qui conduirait probablement à la chute de Debré, voire pis encore, du Général.

................Le même Général ne tarda point à avaliser le plan de partition de l’Algérie, non pas qu’il l’approuva personnellement une telle solution, lui qui, depuis 1959, cherchait à se débarrasser dudit territoire, mais la force des choses contraignant l’homme du 18 juin à céder face à la pression de son Premier-ministre ainsi que des généraux français déployés en Algérie qui mirent en œuvre des moyens de pression assez importants pour faire céder de Gaulle, qui, fortement critiqué à gauche, ne pouvait se permettre politiquement de perdre son aile droite qui, en cas d’abandon de l’Algérie, en aurait fait de même avec lui. Néanmoins, la mise en œuvre d’un tel plan nécessitait d’importantes réformes constitutionnelles qui, au regard de la situation politique au sein de l’Assemblée nationale et du Sénat, n’auraient pu être adoptées régulièrement par les deux chambres. En effet, le gouvernement ne disposait pas de la majorité des trois cinquièmes pour faire passer un tel projet, contraignant le gouvernement à passer par la voie référendaire. Toutefois, l’article 89 de la Constitution, relatif à la révision du texte suprême français, imposait, en son alinéa 2, que « Le projet ou la proposition de révision doit être examiné dans les conditions de délai fixées au troisième alinéa de l'article 42 et voté par les deux assemblées en termes identiques. La révision est définitive après avoir été approuvée par référendum. » Or, le Sénat risquait de bloquer en rejetant le projet de réforme constitutionnelle du gouvernement, qui n’y disposait que d’une majorité relative bien trop faible pour tenter un tel coup. Dès lors, il paraissait beaucoup trop risqué au gouvernement d’envisager l’application de l’article 89 pour mettre en œuvre cette révision préalablement nécessaire à l’adoption du plan de partition. Par conséquent, le Général de Gaulle décida de contourner sa propre constitution en mettant en œuvre l’article 11 de la Constitution, qui, sombrement, prévoit que Le Président de la République, sur proposition du Gouvernement pendant la durée des sessions ou sur proposition conjointe des deux assemblées, publiées au Journal officiel, peut soumettre au référendum tout projet de loi portant sur l'organisation des pouvoirs publics, comportant approbation d'un accord de Communauté ou tendant à autoriser la ratification d'un traité qui, sans être contraire à la Constitution, aurait des incidences sur le fonctionnement des institutions., sans forcément mentionner une possibilité de réforme constitutionnelle par son biais. Qu’importe, car de Gaulle force le passage, et le Président du Sénat, l’une des quatre seules personnes autorisées à saisir le Conseil Constitutionnel, tente de bloquer le passage du Général : en vain, car celui-ci rejette la saisine de Gaston Monnerville, au motif d’incompétence.

................Une brève mais intense campagne électorale commence dès lors dans cette France hexagonale, mais également en Algérie, où les Pieds Noirs ainsi que les autochtones – depuis 1958 – sont autorisés à prendre part au vote de cette révision constitutionnelle portant quasi-exclusivement sur la modification du Titre XI de la Constitution, relatif aux collectivités territoriales, et notamment des articles 75 et 76 intégralement révisés, du fait de leur obsolescence, mais également des articles 72 et suivants. En effet, l’article 72 est amendé pour contenir la mention de « régions » en son premier alinéa, créant ainsi une nouvelle entité administrative dont le statut sera ultérieurement précisé dans une loi, termes réapparaissant également à l’alinéa 3 du même article. L’article 75 prévoit désormais, dans le projet de loi constitutionnelle, que « La région Algérie est composée des treize départements français d’Algérie tels que déterminés par le décret n° 56-641 du 28 juin 1956, portant réorganisation territoriale de l’Algérie, par le décret n° 58-271 du 17 mars 1958, modifiant l’organisation départementale de l’Algérie et par le décret n°59-1282 du 7 novembre 1959 portant notamment création du département de Saida. / Son régime législatif et son organisation administrative sont identiques à ceux de France métropolitaine. » Y est adjoint un article 75-1 au terme duquel « La zone administrative spéciale de la Saoura reprend les limitations du département éponyme fixé par le décret n° 57-903 du 7 août 1957. Son administration relève exclusivement du gouvernement. » Le nouvel article 76 dispose quant à lui que « La région du Sahara est composée du département des Oasis tel que déterminé par le décret n° 57-903 du 7 août 1957. / Son régime législatif et son organisation institutionnelle sont de la compétence de l’assemblée délibérante de la région. Ils ne peuvent contrevenir aux principes de la démocratie, de l’état de droit, du respect des droits de l’Homme et de la séparation des pouvoirs. » Autre révision prévue par le projet, celle de l’article 5 pour passer au suffrage universel direct dans l’élection du Président, afin de renforcer sa légitimité. Moins d’un mois après l’annonce de la consultation populaire, un vote fut organisé le 8 avril 1962 pour adopter, ou refuser, cette révision constitutionnelle majeure dans la résolution de la guerre d’Algérie. Malgré une confrontation politique rude, notamment avec une opposition frontale de la part de la gauche et d’au-delà, et aussi une abstention du centre, le référendum fut approuvé avec une courte majorité de 52%* – décevant mais suffisant pour permettre l’adoption de la révision constitutionnelle.

................Immédiatement après la promulgation de la révision le lendemain du vote, c’est-à-dire le 9 avril 1962 – jour de son entrée en vigueur –, la SFIO ainsi que le Parti Communiste Français ont déposé une motion de censure contre le gouvernement, texte aux termes duquel « Considérant qu'en écartant le vote par les deux chambres, le président de la République viole la Constitution dont il est le gardien ; Considérant qu'il ouvre ainsi une brèche par laquelle un aventurier pourrait passer un jour, pour renverser la République et supprimer les libertés ; Considérant que le président de la République n'a pu agir que sur la "proposition" du Gouvernement ; Censure le Gouvernement conformément à l'article 49, alinéa 2, de la Constitution. » Sur les 576 députés élus, seuls les deux cent six étiquetés Union pour la Nouvelle République votèrent contre la motion de censure, les trois cent autres députés approuvant la motion, renversant ainsi le gouvernement de Michel Debré, qui présenta dans l’après-midi sa démission au président de la République. En début de soirée, à l’heure du repas, le général de Gaulle, vêtu de sa tenue militaire fétiche, s’adressa à la Nation par voie télévisée. L’air grave, il déclara avoir « vu la grande majorité de l'Assemblée animée moins par le désir d'exercer un droit de contrôle légitime de la politique du gouvernement que par la passion de renverser tout ce qui s'oppose au règne exclusif des partis. C'est pourquoi je me suis senti triste et angoissé pour le Parlement, plus que pour le gouvernement, et pour la France. » Durant son allocution, il refusa formellement la démission du Premier-ministre Michel Debré, en qui il maintient « une confiance absolue en cet homme d’Etat, qui, depuis quatre ans désormais, assure la direction quotidienne des affaires du gouvernement, et par-là même, de la France, et dont le remarquable travail ne saurait être renversé par un quarteron de godillots en quête de notoriété. » Dans la foulée, il annonça la dissolution immédiate de l’Assemblée nationale et l’organisation d’élections pour mai 1962, maintenant Debré aux affaires. Plus important encore, à la fin de son discours, il dénonça une véritable tentative de coup d’Etat visant à nuire à l’unité de la Nation, avant d’annoncer que « Devant le malheur qui plane sur la Patrie et devant la menace qui pèse sur la République, ayant pris l'avis officiel du Conseil constitutionnel, du premier ministre, du président du Sénat, du président de l'Assemblée nationale, j'ai décidé de mettre en œuvre l'article 16 de notre Constitution. »

................Dès lors, le Président de la République disposa de la plénitude des pouvoirs constitutionnels pour assurer la bonne application de sa réforme constitutionnelle, tandis que son gouvernement, bien que renversé par le Parlement, restait en place jusqu’aux prochaines élections tandis que ce second, en plus d’être dissout, était intégralement écarté en ce qu’il devenait inutile, durant cette période de pleins pouvoirs présidentiels, pour le bon fonctionnement de la République, sinon pour voter quelques lois sans grande importance. Ainsi, le Général de Gaulle – ou en réalité Michel Debré ainsi que le quarteron de généraux d’Algérie –, a pris plusieurs ordonnances pour mettre en œuvre le plan de partition de l’Algérie destiné à sauvegarder le territoire dans le giron de la République. Tôt dans la journée du 15 avril, l’intégralité des troupes françaises et supplétives déployées en Algérie – soit près de cinq cents cinquante milles hommes – furent mobilisées pour procéder à d’immenses vagues de regroupement et de déportation de population, comme l’armée française en avait pris l’habitude depuis le début de la guerre d’Algérie, avec l’internement dans des camps de regroupement – véritables camps de concentration modernes mais sans Solution Finale – de près de trois millions d’autochtones algériens afin de garantir le maintien, tant bien que mal, de l’ordre en Algérie. La population se retrouve rapidement divisée en deux. D’une part, les Pieds-Noirs et les algériens – arabes ou kabyles – partisans de la France, comme les familles de harkis, etc., qui depuis le début des combats sont loyaux à la République, soit respectivement un million et deux millions de personnes, sont maintenues – et parfois regroupées – dans la nouvelle région d’Algérie, constituée des treize départements, dans lesquels ils vivaient quasiment tous pour la plupart. D’autre part, le restant de la population, soit plus de six millions d’habitants, finissent d’être déportés principalement en direction de la région spécifiquement prévue pour eux, dans l’est du pays, pour être installée dans de nouveaux camps de regroupement – en plus de ceux déjà existant qui accueillent près de trois millions de personnes dans la région – mais également dans de nouvelles villes, ou agrandissement de celles déjà préexistantes, le tout financé d’une part grâce au trésor de guerre accumulé par l’Etat français à la suite de l’ultimatum face à l’Irak, mais aussi grâce à la hausse de la production de pétrole en Algérie, dont une partie des réserves se trouve dans ladite région, et qui, si elle est assurée par des entreprises françaises, profitera aussi largement aux algériens qui toucheront la moitié des bénéfices pour financer leur nouvelle région, rapidement dotée d’un gouvernement régional ainsi que d’une assemblée. La participation aux élections françaises est interdite aux algériens de la région des Oasis, qui ne peuvent dès lors qu’élire leurs représentants locaux et leur gouvernement autonome.


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* Score obtenu au lancer de dé.
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Message par Sirda Sam 27 Jan 2018 - 22:11


République française


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Affaires étrangères


................Après la visite du Premier-ministre sud-africain à Paris, ce fut au tour du président américain nouvellement élu de visiter la Ville Lumière. En effet, à la demande du chef de l’Etat français, Richard Nixon s’est rendu au Palais de l’Elysée dans le courant du mois de mai 1962 pour y rencontrer le Général de Gaulle, qui, alors que totalement différent – tant vis-à-vis de l’histoire personnelle que de la personnalité – de son homologue, ne manqua point d’en faire l’éloge, chose somme toute assez inhabituelle pour le Libérateur de la France, qui déclara notamment, lors d’un repas présidentiel, à l’attention de son interlocuteur : « Comme j’apprends à mieux vous connaître – et grâce à cette visite, vous m’en avez donné l’occasion que je considère historique – j’apprécie davantage l’homme d’Etat et l’homme que vous êtes. » De même déclara-t-il tout aussi sobrement, à la fin de son discours, « J’ai pour vous, et je parle en connaissance de cause, de l’estime, de l’affection et de l’amitié aussi grandes et aussi sincères qu’il est possible d’en avoir. » Richard Nixon n’était pas en reste puisque, pour sa part, il décrivit la vie du Général comme « une épopée du courage, une épopée du leadership rarement égalée dans l’histoire, leadership qui a maintenant redonné à cette grande nation la justice place qui lui convient dans la famille des nations », poussant le compliment jusqu’à définir de Gaulle comme « un chef qui est devenu un géant parmi les hommes parce qu’il avait du courage, parce qu’il avait une hauteur de vues et parce qu’il avait une sagesse dont le monde a tant besoin aujourd’hui pour résoudre les problèmes ardus qui sont les siens. » Ces déclarations d’amitié sont doublées d’intérêts conjoints. En effet, les Etats-Unis ont besoin de la France, seul pays militairement viable de l’Europe de l’ouest avec une économie forte et un réseau d’influence considérable, pour stabiliser et combattre le communisme, tandis que la France a besoin de ceux-ci pour assurer sa protection anti-nucléaire le temps que le programme balistique français aboutisse enfin. Ainsi, de Gaulle a obtenu des américains une assistance primordiale dans le cadre du développement dudit programme, notamment à l’aide des chercheurs et ingénieurs américains ayant travaillé sur les plans des Polaris et des Minutemans, pour accélérer le développement français. Pareillement, les américains assisteront les français, grâce aux technologies des Hawk, Nike Hercules et Nike Zeus, dans leur développement de missiles anti-aériens et antibalistiques. En échange, la France consent au déploiement d’armes nucléaires américaines sur son territoire, destinés à frapper la Russie soviétique et le bloc de l’est si nécessaire, ainsi que des systèmes antibalistiques.

................Pendant que Nixon et de Gaulle se congratulent gaiement à l’Elysée, le locataire du Quai d’Orsay a répondu à son homologue suisse quant aux différentes demandes et offres formulées par les dirigeants helvètes. En premier lieu, il a annoncé que la France acceptait de vendre et de livrer cinquante obusiers de 105mm automoteur, du modèle de 1950, qui devraient être intégralement livrés d’ici l’été 1963 au plus tard. En troisième lieu, Maurice Couve de Murville s’est dit « profondément navré d’apprendre que Berne retirait finalement sa candidature à l’intégration de la Communauté francophone, dans laquelle, eût égard aux profonds liens entre la Suisse et la culture francophone, celle-ci avait toute sa place », assurant par la même occasion que cela n’aurait aucune incidence quelconque sur la nature des relations entre les deux pays, qui ne peuvent que se renforcer selon le ministre. En troisième lieu, Couve de Murville a proposé à la Suisse de mettre progressivement fin aux frais de douanes et autres taxes commerciales entre Berne et Paris, en étalant leur suppression progressive jusqu’en 1966, estimant que « la mise en œuvre de cette mesure permettra de considérablement accroître les échanges commerciaux franco-suisse. De plus, si certains pays-membres de la Communauté Economique Européenne venaient à refuser de tels accords de libre-échange avec la Suisse, celle-ci pourrait tout de même exporter ses produits sans frais en passant par la France. » Toutefois, le Quai d’Orsay émet de sérieux doutes quant à l’intérêt ainsi qu’à la viabilité économiques d’une ligne de train reliant Berne au Havre, d’autant plus qu’une telle ligne nécessiterait certains aménagements majeurs en France, le Havre n’étant principalement accessible que depuis Paris. Aussi, le ministre propose-t-il à la Suisse de plutôt relier Berne à Lyon en passant par Genève, ville à partir de laquelle il sera possible de rallier Le Havre, mais aussi d’autres grandes villes françaises, avec des correspondances, solution plus rapide et moins coûteuse pour les deux parties. Des partenariats en recherche sont également possibles. Quant à la reconnaissance soviétique du Front de Libération Nationale comme autorité légitime d’Algérie, le ministre à vivement condamné « une volonté d’ingérence de la part de la Russie soviétique dans les affaires internes de la France. Ce comportement de la part des dirigeants soviétiques, en plus d’être intolérable, engage directement la responsabilité de leur Etat en contrevenant explicitement au droit international qui interdit toute ingérence nauséabonde de ce type, uniquement destiné à la déstabilisation de pays en exaltant des organisations terroristes. »


Affaires internes


................Après la dissolution expresse de l’Assemblée nationale par décision du Président de la République, du fait de sa réaction consécutive à l’adoption d’une motion de censure à l’encontre du gouvernement Debré, la France a été plongée un mois durant dans l’ambiance traditionnelle des campagnes électorales. La gauche et l’extrême-gauche firent front commun face à une majorité présidentielle bien déterminée à conserver sa majorité ainsi qu’à définitivement écraser les partis de centre-droit qui avaient contribué au renversement du Premier-ministre le 9 avril dernier, avec premier lieu le Centre national des indépendants et paysans – duquel le secrétaire d’Etat aux finances, Valéry Giscard d’Estaing, a fait scission avec plusieurs de ses collèges pour fonder le Parti républicain, fidèle au Général – et le Mouvement républicain populaire. Ainsi, les 6 et 13 mai 1962, plusieurs millions d’électeurs français se rendirent aux urnes et votèrent massivement pour le parti gaulliste, le Rassemblement du Peuple Français sorti de son sommeil, qui fusionne en son sein l’Union pour la Nouvelle République et l’Union Démocratique du Travail. En effet, le parti de la majorité obtint la majorité absolue des sièges de l’Assemblée avec 305 députés élus sur 579 au total, cela grâce aux quelques six millions de français qui accordèrent leur confiance au Général et à Debré au premier tour. Le Parti Communiste arriva second avec quatre millions de voix au même tour, surclassant de loin la SFIO avec ses deux millions de votes. Vinrent ensuite les autres partis, tels que le MRP, le CNIP ou encore les Radicaux, avec des scores dépassant rarement le million de voix et demi, preuve de leur flagrant échec. En termes de sièges, l’extrême-gauche remporta 51 sièges, nette progression permise grâce aux accords de désistement avec la SFIO, laquelle, malgré son score minable, parvint à gagner 24 sièges supplémentaires et ainsi constituer un groupe fort de 74 élus, devenant ainsi le premier groupe d’opposition, numériquement du moins, au pouvoir gaulliste. Quant aux autres, le MRP parvint à conserver 37 sièges, les Radicaux en gagnèrent 7 pour aligner au total 41 députés, et les Républicains Indépendants obtinrent 25 sièges au total. L’effondrement le plus important est celui du CNIP, qui passa de 109 députés à seulement 12, à la grande satisfaction du gouvernement qui gagne ainsi son pari. Le Parti Socialiste Unifié obtient quant à lui 2 sièges. La grande nouveauté de cette élection est l’entrée au Palais Bourbon d’un groupe parlementaire d’extrême-droite, le Front national combattant, présidé par Jean-Marie Le Pen, qui, allié au Mouvement pour l’Algérie Française qu’il intégra en son sein, rafla 26 des 34 sièges de députés dans la région algérienne et gagna 6 autres sièges en France métropolitaine, constituant ainsi un groupe de 32 élus.

................Le résultat des élections ayant été communiqué par le ministre de l’Intérieur Pierre Chatenet, le Général de Gaulle s’empressa de renommer officiellement Michel Debré à la tête du gouvernement français, le chargeant d’en constituer un nouveau sous deux jours afin qu’il entre officiellement en fonction le mercredi 16 mai au matin. La chose fut assez rapide, et, selon les analystes politiques, ce nouveau gouvernement reflétait clairement le virage pris par le pouvoir gaullien, puisqu’il se recentre quasi-exclusivement sur le Rassemblement du Peuple Français ainsi que les Républicains Indépendants, mettant définitivement de côté tous les autres partis jadis alliés. André Malraux (RPF) conserve son ministère d’Etat chargé des Affaires culturelles, à l’instar de Maurice Couve de Murville (RPF), qui devient lui aussi ministre d’Etat chargé des Affaires étrangères. Raymond Marcellin (RI) remplace Edmond Michelet comme Garde des Sceaux et ministre de la Justice, formant un duo sécuritaire avec Roger Frey (RPF) qui prend la tête de la place Beauvau en tant que ministre de l’Intérieur. Jacques Massu (RPF) conserve quant à lui le ministre des Armées, faisant que les grands barons du gaullisme occupent les principaux ministères régaliens français. Valéry Giscard d’Estaing (RI) remplace quant à lui Antoine Pinay, exclu du gouvernement, au ministère des Finances et des Affaires économiques, son parti occupant dès lors deux portefeuilles majeurs au sein du gouvernement Debré II. Christian Fouchet (RPF) prend quant à lui la tête du ministère de l’Education nationale. Robert Bron, traître du MRP, est remplacé par Jacques Baumel (RPF) à la tête des Travaux publics et des Transports, accompagné par Olivier Guichard (RPF) au ministère du Plan et de l’Aménagement du territoire. Georges Pompidou (RPF) entre pour sa part au gouvernement comme ministre de l’Industrie. Maurice Schumann, qui « fut l'un des premiers, l'un des meilleurs, l'un des plus efficaces » selon les mots du Général, obtient le ministère de l’Information, des Postes et des Télécommunications. Pierre Lefranc (RPF) devient pour sa part ministre de l’Agriculture. Yves Guéna (RPF) est nommé ministre du Travail. Enfin, le portefeuille de la Santé publique et de la population revient à Jean de Broglie (RPF). Ce gouvernement, quasi-exclusivement constitué de barons du gaullisme, est un avant-signal pour les autres institutions, qui voient des gaullistes de la première heure occuper des plages majeures, comme Jacques Chaban-Delmas à l’Assemblée nationale, Pierre Mazeau, Gaston Palewski et Alain Peyrefitte au Conseil Constitutionnel, ou encore René Cassin à la tête de la Cour de cassation.

................Parallèlement aux élections législatives, des élections municipales et générales anticipées se sont déroulées dans la région d’Algérie, où, à l’instar de ces premiers, le Front national combattant a remporté une large majorité des mairies et postes de conseillers généraux, cela grâce à la présence, aux côtés de Jean-Marie Le Pen, Hélie de Saint-Marc, Pierre Lagaillarde ou encore Jean-Jacques Susini, des généraux Challe, Jouhaud, Salan, et Zeller, qui, d’une part, servent de caution gaulliste du parti – qui, dans les faits, reste pour l’instant assez favorable au Général de Gaulle, du moins surtout à son Premier-ministre –, et d’autre part, ont permis de rallier une large majorité de l’électorat pied-noir et harki à la cause du nouveau parti qui emporte, avec le soutien du Rassemblement du Peuple Français, les mairies d’Alger – conquise par Lagaillarde –, d’Oran – gagnée par Susini – ou encore Constantine – désormais dirigée par Le Pen –, tous les trois étant parallèlement députés desdites cités ainsi que présidents des conseils généraux dont dépendent leur ville. De même, de nombreuses grandes figures du parti, comme Joseph Ortiz ou Tixier-Vignacourt, en plus d’avoir gagné ou conservé leur siège de député, occupent eux aussi des présidences de conseils généraux. La région Algérie est ainsi quasi-totalement contrôlée par le Front national combattant, tandis que quelques sièges de députés et de maires sont occupés par les Républicains Indépendants ou le Rassemblement du Peuple Français. Ce contrôle de la région permet au nouveau gouvernement de faciliter la mise en œuvre de sa politique de repeuplement et de développement de la région. En effet, le départ de plusieurs centaines de milliers d’arabes non-partisans laisse un grand vide dans les villes du nord du pays, ainsi que de nombreux emplois, qui vont être désormais occupés grâce à l’envoi des chômeurs français en Algérie, lesquels disposeront de logements gratuits grâce aux mesures d’expropriation prononcées par l’Etat sur les habitations auparavant occupées par des algériens déportés dans la région des Oasis. De même, une politique générale est mise en place, visant particulièrement les personnes les plus défavorisées de France, afin de les inciter à partir en Algérie, leur propriété étant reprise par l’Etat en l’échange d’une propriété équivalente, voire meilleure, en Algérie, de même que l’assurance d’un emploi et la prise en charge, par l’Etat, des frais de déménagement ; ainsi que des réfugiés politiques espagnols qui, depuis le temps, finissent par vivre en France et y prendre la nationalité. Au total, le gouvernement entend envoyer un million de blancs là-bas.

................L’Etat entend massivement investir en Algérie pour permettre à la région de rattraper son retard économique sur la France – sans défavoriser celle-ci – ainsi que la rendre économiquement attractive pour d’éventuels métropolitains qui chercheraient un peu d’exotisme, pas trop loin de la Métropole, et avec un bon salaire. Ainsi, ce sont plusieurs dizaines de millions de francs qui sont injectés dans le capital de la Société nationale des chemins de fer français en Algérie, en provenance de l’Etat mais aussi des collectivités territoriales algériennes, afin d’améliorer ainsi que d’agrandir le réseau ferroviaire algérien, qui relie déjà les principales villes entre elles, et, d’ici quelques années, permettra également de rallier les territoires les plus reculés de la région. En parallèle, le réseau routier va également être agrandi et amélioré pour permettre une plus grande accessibilité des différents territoires. Deuxième secteur où l’Etat entend agir en coordination avec les élus locaux, l’agriculture. En effet, la région algérienne regroupe une majeure partie des terres arables, potentielle source majeure de revenus. Ainsi, le gouvernement, après avoir exproprié de nombreux propriétaires déportés, va redistribuer ces terres aux musulmans acquis à la cause française, mais aussi aux Pieds-Noirs, en constituant de grandes exploitations productives grâce à l’emploi d’engrais et de techniques modernes, ainsi qu’en mécanisant autant que possible la production agricole algérienne, cela, là encore, pour la rendre la plus productive possible. La construction de nouvelles infrastructures agricoles et routières, avec l’apport des investissements et du savoir-faire français, devrait permettre de relancer dans les plus brefs délais ce secteur stratégique qui permettra à la région d’atteindre probablement une autarcie alimentaire assez rapide, voire d’être exportatrice. Toutefois, l’élevage est quasi-totalement délaissé, sauf pour les territoires montagneux, où il est la seule activité primaire possible, et bénéficie alors des mêmes aides étatiques. L’industrie va également être favorisée par l’Etat, grâce à l’exploitation de nombreuses mines de fer par la Compagnie française des mines, ainsi que de ressources en tout genre. Par conséquent, plusieurs sidérurgies et autres centrales analogues font rapidement être construites sur le littoral et dans les terres pour profiter des minerais en provenance de la zone administrative spéciale du Saoura, acheminés directement en région Algérie par train. Pareillement, des centrales à gaz et des raffineries vont rapidement sortir de terre grâce à l’exploitation des hydrocarbures dans la même zone par l’entreprise publique Elf Aquitaine.

................Outre le développement économique de l’Algérie, évidemment essentiel pour garantir un bon niveau de vie aux personnes qui y vivent, l’accès aux soins ainsi qu’à l’éducation sont nécessaires. Pour ce faire, d’imposants hôpitaux, à la pointe de la modernité, vont être construits à Alger, Bône, Constantine, Médéa, Oran, Sétif ou encore Tlemcen, de sorte à ce que les habitants puissent rapidement accéder à des hôpitaux assez rapidement – leur taille dépendant évidemment de la population environnante ainsi que de la distance les séparant d’autres établissements analogues. Evidemment, l’Etat va envoyer plusieurs centaines de nouveaux médecins, sur les milliers formés chaque année, en Algérie, afin qu’ils ouvrent – avec des avantages – des cabinets dans les différentes villes et bourgades locales pour assurer un accès à la santé efficace, mais aussi des pharmaciens, dentistes, ophtalmologues, etc. Dans le même temps, le nouveau ministre de l’Education nationale, Christian Fouchet, a annoncé l’ouverture d’une université à Alger, destinée à accueillir plusieurs dizaines de milliers d’étudiants dans les mêmes conditions qu’en métropole, avec notamment des facultés de droit, d’histoire, de géographie, de sciences et de médecine ou encore de lettres. Pour y accéder, ce sont plusieurs nouveaux lycéens qui vont être construits dans les principales villes algériennes – préfectures, sous-préfectures, etc. –, tandis que des collèges et d’autres établissements scolaires primaires vont esséminer sur l’ensemble du territoire, dont l’accès sera évidemment facilité par la création de nouvelles infrastructures routières, mais aussi grâce à la mise en place d’internats pour y accueillir les élèves habitant dans des coins trop reculés de l’Algérie. L’intégralité de la population, c’est-à-dire soit les Pieds-Noirs, soit les autochtones favorables à la France –, aura accès à ces lieux d’enseignements, l’objectif étant d’alphabétiser intégralement la prochaine génération, et celles à suivre, ainsi qu’à rattraper les lacunes des générations existantes en proposant des enseignements de langue et de culture française aux locaux illettrés et ignares. La mise en place de cette politique générale d’éducation a évidemment comme objectif premier d’alphabétiser les citoyens français résidant sur ce territoire, mais vise en réalité l’assimilation totale des harkis et autres supplétifs à la civilisation française afin que la France ne soit plus jamais remise en cause sur ce territoire stratégique pour la République. Par ailleurs, une campagne d’électrification de la région est lancée, tout comme de mise en place de réseaux de télécommunications, avec l’installation de cabines téléphoniques, de postes télégraphiques, et la connexion des différentes villes entre elles pour permettre aux locaux de communiquer à distance entre eux.

................D’un point de vue purement militaire, le nouveau découpage administratif et politique de l’Algérie va permettre de drastiquement réduire la présence des troupes françaises dans la région puisque la menace va désormais être concentrée dans un seul endroit : la vaste région des Oasis. La forte présence militaire française – près de cinq cent cinquante mille hommes, harkis et supplétifs inclus –, doublée à son expérience du terrain et au regroupement de populations nombreuses, a permis, malgré de nombreuses manifestations, et parfois des heurts résolus dans la violence et dans les morts, d’évacuer rapidement les territoires concernés, desquels une partie significative de la population avait d’ores et déjà été regroupée dans des camps strictement surveillés par l’armée. Si plusieurs centaines de civils ont été tués lors de ces affrontements, mais aussi plusieurs dizaines de militaires et de policiers dans des attentats, le savoir-faire français dans le regroupement, la déportation et la concentration d’arabes a été d’une grande utilité pour mettre matériellement en œuvre la politique de partition voulue par le gouvernement de Michel Debré, et fortement aidé en cela par les pleins pouvoirs du Général de Gaulle, qui, ainsi, a étendu les pouvoirs militaires et policiers dans la région en accroissant les délais de garde-à-vue, de rétention provisoire, créant des tribunaux d’exceptions militaires autorisés à condamner à mort, etc. Selon l’état-major, l’intégralité des populations considérées comme purement algériennes sera déportée d’ici la fin de l’année 1962 vers la région des Oasis, dont la frontière avec la région algérienne est désormais bloquée par la construction d’un mur – principalement des barbelés ponctués de bases militaires et de checkpoints. Le ministre des armées, Jacques Massu, en accord avec le général Maurice Challe, chargé de la supervision des opérations militaires en Algérie, a d’ailleurs annoncé que les deux cent milles conscrits appelés allaient définitivement être renvoyés en métropole le 31 décembre 1962 au plus tard, la France décidant de maintenir en permanence trois cent mille soldats en Algérie pour assurer la protection du territoire ainsi que maintenir l’ordre dans la région des Oasis si des troubles venaient à y éclater. Un important dispositif mêlant l’armée de l’air et l’armée de terre sera d’ailleurs mis en place pour assurer des rondes régulières sur l’immense frontière pour interdire toute intrusion illégale d’arabes dans la région algérienne ou dans la zone administrative spéciale. Pour cela, des avions de reconnaissance survoleront quotidiennement les frontières, ainsi que des hélicoptères, tandis qu’au sol, des gardes seront formées et patrouilleront pour prévenir toute violation de la frontière interne.

................Même si la région des Oasis reste officiellement, et juridiquement, au sein de la République française, dont certains principes et certaines normes juridiques continuent d’y produire leurs effets, un véritable apartheid qui ne dit pas son nom est mis en place par le gouvernement français. En effet, les autochtones y vivant deviennent des citoyens à part en ce qu’ils ne peuvent plus prendre part aux référendums ainsi qu’aux élections qui se déroulent normalement sur l’intégralité du territoire française. De même, ils disposent désormais d’un passeport différent qui leur interdit de se rendre sur les autres parties du territoire français à moins d’avoir obtenu une autorisation préfectorale, laquelle précise nommément les départements qui peuvent être traversés par les algériens. Nonobstant cette indéniable mise à l’écart de cette partie de la population, l’Etat français n’entend pas pour autant les délaisser, car sur le long terme, l’objectif reste quand même de les réintégrer en définitive à la République en réussissant à les assimiler, ce qui n’avait jusqu’alors jamais été tenté par aucun des innombrables gouvernements précédents depuis le début de la colonisation de l’Algérie en 1830. Dès lors, à l’instar de la région d’Algérie, plusieurs centaines de collèges et dizaines de lycées vont progressivement ouvrir dans la région, financés en partie par la région des Oasis et en partie par Elf Aquitaine – qui détient les concessions pétro-gazières dans la région – au nom de l’Etat français, avec un programme incluant notamment l’apprentissage de l’histoire française et de sa langue, mais aussi de la langue arabe, etc., afin d’éviter de brusquer de trop ces populations. De même, des médecins et pharmaciens seront formés, l’Etat participera financièrement à la construction d’hôpitaux, etc., pour permettre l’amélioration des conditions de vie des algériens. Pareillement, des infrastructures routières vont être construites en partenariat avec les arabes pour faciliter les déplacements entre les différentes villes, bien que le réseau ferroviaire soit préféré pour traverser le désert et relier plusieurs grandes zones de populations entre elles, celles-ci étant éparpillées à travers la région, selon la présence d’oasis et de zones de peuplement préexistantes, pour disperser un maximum la population algérienne et ainsi réduire les risques de soulèvements massifs. La présence de l’armée y sera moindre, principalement autour des grandes zones pétrolifères et gazières, ainsi que dans des bases ici et là, très largement fortifiées pour faire face à tout assaut de la part des algériens. Cent milles soldats seront ainsi déployés en permanence dans cette région, les deux cents autres l’étant sur la région Algérie et dans la zone administrative spéciale de la Saoura.


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Message par Sirda Dim 28 Jan 2018 - 18:33


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Affaires militaires


................Depuis le mois de novembre 1961, les essais nucléaires souterrains se succèdent au Centre d’Expérimentations Militaires des Oasis, sis à In Ecker, dans le plus grand des secrets. En effet, après les quatre essais nucléaires atmosphériques qui avaient eu lieu dans la base de Reggane, le Général de Gaulle avait lancé la construction dudit centre afin de limiter la dissémination des déchets radioactifs dans l'atmosphère, lesquels avaient contaminé la zone proche de l’ancien centre, mais aussi bien plus loin puisque plusieurs nuages radioactifs s’étaient répandus dans le sud de l’Europe mais aussi dans les pays africains proches. Depuis lors, ce ne sont pas mois de six essais nucléaires souterrains qui ont été menés par le Commissariat à l’Energie Atomique, désormais dirigé par l’ancien ministre des Armées Pierre Guillaumat, avec succès, démontrant la capacité française à maîtriser l’atome, cela avec le concours précieux de scientifiques de renoms tels que Pierre Billaud, chef du Service de Physique Expérimentale, ou encore Michel Carayol et Robert Dautray, qui, ensemble, œuvrent depuis désormais deux ans pour la construction de la première bombe à hydrogène française, tandis que d’autres chercheurs continuent d’améliorer jour après jour les bombes nucléaires An-11, modèle testé avec succès en mai de cette année, capable produire une explosion de 60 kilotonnes, c’est-à-dire la puissance dégagée lors du premier essai nucléaire français Gerboise bleue, et qui sera produite en quantité puisque cent bombes vont être construites, et pourront être embarquées soit dans les SO 4050 Vautour, soit dans les Mirage IV, dont la construction a elle aussi été lancée sous cent exemplaires – et spécialement dédiés à l’usage de ces charges atomiques, bien qu’ils soient aussi plus normalement prévus pour des bombardements conventionnels, notamment depuis les nouveaux porte-avions de classe Richelieu. Malgré les nets progrès réalisés par la France, le Général de Gaulle reste assez insatisfait par l’évolution du programme, qu’il souhaitait plus rapide, notamment par rapport à la puissance dégagée par les bombes nucléaires françaises. Aussi, il annonça que trois milliards de francs supplémentaires allaient être alloués chaque année au programme nucléaire français, et exigea à ce que les essais nucléaires suivants démontrent le savoir-faire français en augmentant considérablement la charge utile de l’explosion à 100 kilotonnes d’ici la fin de l’année puis 150 kilotonnes pour la mi-1963, 200 kilotonnes pour la fin 1963 et, vers 1965, atteindre le millier de kilotonnes dégagés avec une fission dopée, année durant laquelle le premier essai d’une bombe à hydrogène française devrait être effectué selon les chercheurs.

................Pour le chef de l’Etat, la possession de l’arme nucléaire – ce qui est désormais le cas de la France –, mais plus encore la capacité du pays à la projeter sur l’ensemble des continents est un impératif vital pour l’indépendance de la République face à d’une part le bloc communiste, incarné par la Russie soviétique et ses sbires du Pacte de Varsovie, et d’autre part, le bloc capitaliste, mené par les Etats-Unis, auquel est souvent rattachée la France à mauvais titre, elle qui entend tracer une troisième voie, envers et contre tous, afin restaurer la souveraineté française, comme l’expliqua le Général de Gaulle lors d’une intervention télévisée le 27 août, durant laquelle il déclara « Et bien, le fait principal de ces sept dernières années, c'est que nous avons résisté aux sirènes de l'abandon et choisi l'indépendance. Il est vrai que l'indépendance implique des conditions et que celles-ci ne sont pas faciles. Mais comme on peut le voir, nous parvenons à les remplir. » En effet, la restauration de la puissance française est désormais actée, tandis que le pays se lance dans de vastes projets économiques et militaires destinés à confirmer ce retour sur la scène internationale, un retour assez décrié par certains à qui Charles de Gaulle tint à répondre dans cette allocution, affirmant à leur égard que « Certes, cette indépendance que nous pratiquons de nouveau dans tous les domaines ne laisse pas d'étonner voire même de scandaliser divers milieux pour lesquels l'inféodation de la France était une habitude et une règle. Ceux-là parlent de machiavélisme comme si la conduite la plus simple ne consistait pas justement à suivre notre propre route. » La Russie Soviétique reste évidemment la principale adverse de Paris, cela à cause de l’anticommunisme primaire du Général, mais aussi du comportement soviétique par rapport à la France, elle qui souhaitait pourtant renouer des relations saines avec Moscou, obligeant de Gaulle, dans une directive présidentielle secrète adressée au Commissariat, d’exiger à ce que la force nucléaire française soit capable « d’infliger à l’Union soviétique une réduction notable, c’est-à-dire environ 50 %, de sa fonction économique », justifiant officiellement la raison d’Etat de la force de dissuasion nucléaire en déclarant que « Dans dix ans, nous aurons de quoi tuer 80 millions de Russes. Eh bien je crois qu'on n'attaque pas volontiers des gens qui ont de quoi tuer 80 millions de Russes, même si on a soi-même de quoi tuer 800 millions de Français, à supposer qu'il y eût 800 millions de Français. »

................Pour atteindre cette indépendance totale, le Général de Gaulle a, profitant de ses pleins pouvoirs, annoncé la fusion des Société d'étude et de réalisation d'engins balistiques, créée le 17 juillet 1959, avec Nord aviation et Sud aviation, pour former la Société nationale industrielle aérospatiale, nouvelle entreprise intégralement publique chargée de la conception, du développement et de la production d’engins balistiques, missiliers, mais aussi d’aéronefs – avions civils comme militaires ainsi qu’hélicoptères. Avec le nouveau Centre national d'études spatiales, créé le 19 décembre 1961, les deux organisations sont chargées de développer le programme balistique français – grâce auquel la République pourra également envoyer des satellites dans l’espace par ses propres moyens. Pour ce faire, le programme Études balistiques de base, dit Pierres précieuses, a été lancé il y a plusieurs moyens de cela, et s’impose pour l’instant comme un succès, cela grâce au tir réussi des huit fusées Aigle et Agate, missiles expérimentaux destinés à servir de base à un missile balistique ainsi qu’à une fusée, dans le Centre interarmées d'essais d'engins spéciaux de Colomb-Béchar, entre 1960 et 1961, permettant de mettre au point les systèmes de télémesure et les installations au sol. Ce fut ensuite au tour du deuxième étage ainsi que les systèmes de guidage, de pilotage et le profil de la tête de rentrée du missile, avec le test des fusées Topaze, six pour le moment, tous réussi excepté un, sachant que huit autres essais sont encore prévus. Les premières estimations des chercheurs les avaient conduits à affirmer que le programme serait prêt d’ici 1966 au minimum, avec une entrée en service des missiles vers 1970. Cependant, les récents accords avec les autorités américaines, lors de la visite de Richard Nixon à Paris, ont permis aux scientifiques d’être beaucoup plus optimistes puisque, grâce à l’expérience américaine ainsi qu’aux technologies partagées avec la République, les travaux des ingénieurs français vont être très largement accélérés, ceux-ci n’ayant dès lors plus qu’à étudier consciencieusement les plans pour les reproduire d’une manière plus française. Par voie de conséquence, les fusées Emeraudes – destinées à valider le fonctionnement du premier étage, en particulière sa tuyère orientable ainsi que ses dispositifs de guidage –, les fusées Saphir –dont l’objectif est de tester l’intégration des premier et second étages ainsi que la guidage du missile – et enfin les fusées Rubis – qui doivent qualifier le troisième étage de la fusée Diamant, la séparation de la coiffe et dudit étage ainsi que le système de stabilisation et les procédures de suivi de satellisation – vont être testées à plusieurs reprises sur al fin de l’année 1962 ainsi que jusqu’au milieu de l’année 1963, pour permettre un test global d’une fusée complète vers la même période.

................A Hammaguir, base aérienne située à près de cent vingt kilomètres de Béchar, un nouveau centre de tir est désormais mis en place pour accueillir la future série de fusées Diamant, destinées à servir de modèle pour la mise au point d’une part d’un missile balistique terre-terre et d’autre part d’un missile balistique mer-terre, cela afin de disposer de trois vecteurs possibles d’armes nucléaires, ce qui s’appelle couramment la Triade nucléaire, cela pour réduire la vulnérabilité de la Force de frappe face à une attaque surprise et compenser les limites offensives des Mirages IV face à une défense aérienne toujours plus performante. Ces deux nouveaux vecteurs, terrestre et naval, nécessitent également l’adaptation de la bombe nucléaire sous la forme d’ogives pouvant être transportées dans des missiles. Pour cela, le Commissariat à l’Energie Atomique est chargé de la conception et du développement de l’ogive MR 31, arme à fission au plutonium devant avoir une puissance de 130 kilotonnes au minimum et qui devrait être opérationnelle à l’horizon 1964, c’est-à-dire en même temps que les premiers tests de ce qui devrait être le premier missile balistique français terre-terre, le Missile S2, dont les première esquisses laissent entrevoir un missile long de 14,8 mètres pour un diamètre de 1,5 mètres, capable de propulser une seule ogive nucléaire MR31 à une distance de plus de 5'500 kilomètres depuis un silo, grâce au Minuteman. A cet effet, le 1er groupement de missiles stratégiques est fondé et installé dans le Plateau d’Albion, où une base ultra sécurité va être construite dans les plus brefs délais pour accueillir au total trente-six silos contenant chacun un missile nucléaire S2, dans la Base aérienne 200 Apt-Saint-Christol, avec l’intégralité des silos secrètement pointés directement vers Moscou et certains points clefs soviétiques, mais aussi – et plus en général – des pays communistes à la solde du Kremlin, ainsi que vers les pays du Moyen-Orient, permettant par conséquent à la France de toucher un large rayon de pays si besoin est. Quant à la force océanique stratégique, reposant sur les sous-marins Le Redoutable en cours de construction, elle sera armée des missiles M1, mer-sol, donc, qui auront une longueur de 10,67 mètres pour un diamètre de 1,49 mètres et une portée réduite à 4'000 kilomètres à cause du vecteur de lancement et de la réduction de la taille, entraînant aussi réduction des capacités du missile. Cependant, cette diminution du rayon d’action va être largement compensée avec le développement d’une tête nucléaire MR41, arme nucléaire à fission, à l’uranium hautement enrichi mêlé de tritium et de deutérium, qui devrait présenter au minimum une puissance de 500 kilotonnes et qui devrait être finie de développer vers 1964 ou tout début 1965 au plus tard, année de mise en service du Redoutable et du premier missile M1 si les ingénieurs ne prennent pas de retard, ce qui, eût égard aux aides technologiques et financières apportées, ne devrait pas être le cas.

................Parallèlement au développement de ces missiles balistiques, qui, au total, devraient être au nombre de soixante-douze missiles S2 et cent-douze missiles M1 – lesquels devraient être dotés courant 1968 d’ogives MR50 à charge thermonucléaire capable de produire chacune une explosion d’une puissance de 500 kilotonnes –, cela en plus des cent bombes An-11 – dont le successeur, la bombe An-22, est déjà en cours de développement –, ce sont également des systèmes anti-aériens et antibalistiques qui sont mis au point par la République française. En effet, outre les technologies des missiles Polaris et Minuteman fournies par les américains, ce furent également les plans des systèmes anti-aériens Hawk, Nike Hercules et Nike Zeus qui ont été partagés avec la France, afin de lui permettre de constituer une défense anti-aérienne efficace face à la menace nucléaire soviétique particulièrement pesante. Ainsi, les batteries anti-aériennes Masurca, en fin de développement, vont être améliorées par les technologies apportées par le MIM-23 Hawk dans la lutte anti-missile et anti-aéronef, permettant ainsi à ces systèmes de devenir parmi les plus performants de l’époque, et qui seront d’une part installés sur nombre de bâtiments de guerres français conformément au vaste plan de rénovation de la Marine nationale, mais aussi dans de nombreuses bases militaires françaises pour contrer toute offensive aérienne ou missilière à leur encontre – ou à l’encontre des villes qu’elles sont censées protéger. Toutefois, la nouveauté réside véritablement dans la conception et le développement d’un premier système antibalistique français, sobrement appelé Martel – en référence évidente au glorieux héros français qui repoussa les hordes ennemies en 732 à Poitiers –, qui devrait être mis en service aux alentours de 1964 grâce au savoir-faire américain là-encore acquis sur les missiles Nike Zeus et Nike Hercules. Selon le cahier des charges du ministère des Armées, le missile devrait avoir une portée opérationnelle de cent-vingt kilomètres et devrait être capable d’intercepter des missiles à plus de cent kilomètres d’altitude et à une vitesse proche de mach 4, le tout guidé par des radars à la pointe de la technologie. Là encore, ces systèmes devraient être déployés dans les bases aériennes – et plus généralement militaire – de France, de Navarre, d’Algérie et d’outre-Mer, pour garantir la plus grande protection du territoire national, même si l’installation de ces systèmes aux alentours de Paris, Lyon, Marseille, Brest, le plateau d’Albion, et plus généralement tous les sites militaires ou politiques majeurs de la France métropolitaine, est prioritaire par rapport à leur déploiement sur le reste du territoire français. Quoi qu’il en soit, la défense de la France face à la menace nucléaire sera bientôt une réalité, au plus grand bonheur du Général.



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