[V1919] Topic officiel

Yougoslavie
Brève
Evènement



Mineurs de Bor en assemblée générale

Les ondes de choc provoqués par la révolution italienne commencent à toucher les pays limitrophes. La France est intervenue militairement, la Yougoslavie, plus faible, subit. L'annonce de la proclamation de la République socialiste italienne à Milan a provoqué une vague de manifestations de la part des populations ouvrières et estudiantines. Podgorica et Skopje, au Montenegro et en Macédoine ont même connu de violentes émeutes, forçant l'intervention de la troupe, avec pour bilan une demi-douzaine de morts. Les troubles les plus importants ont eu lieu en Slovénie, développée sur le modèle tchèque au sein de l'ancienne Autriche-Hongrie par les élites locales, la petit nation frontalière de l'Italie est soumise à une instabilité difficile. Plusieurs usines sont occupées, tout comme la célèbre Université de Ljubljana où la circulation des idées radicales est importante. Le mouvement reste très spontané et peu organisé par un Parti communiste de Yougoslavie interdit depuis 1920 à l'exception de la Slovénie où des associations d'anciens combattants reprenant le modèle fasciste s'imposent au grand damne des autorités locales comme les leaders de l'insurrection et rallient avec succès les classes moyennes et ouvrières autour de mots d'ordres nationalistes et révolutionnaires. La Serbie, si elle est bien moins touchée, n'est pas exclue de l'activité révolutionnaire, la mine de cuivre de Bor devenant le lieu d'une grève massive.

Déjà échaudée par la fédéralisation et surtout le ralliement à la couronne d'anciens officiers austro-hongrois, la menace communiste fini d'ailleurs de faire sauter le couvercle de la cocotte-minute serbe. Les associations d'anciens combattants en particulier, très francophiles, s'organisent désormais en Ligues, scandant des slogans nationalistes et racistes, pour la suprématie de la Serbie martyre sur la Yougoslavie, contre le parlementarisme et le monarchie traîtresse, contre l'action traîtresse des communistes et leur soumission aux minorités. Se ralliant à l'Organisation militante unie du travail, parti politique d'extrême droite adoptant désormais ouvertement des positions inspirées du volkisme, ces Ligues jouissent d'un écho dépassant les anciens combattants, atteignant étudiants nationalistes, en concurrence avec les fascistes, petits propriétaires issus de la classe moyenne, et paysans, cette fois-ci en concurrence avec les mouvements agrariens.

L'agitation qui commence à frapper le pays profite à l'Organisation révolutionnaire intérieure macédonienne (IMRO) qui milite depuis les guerres balkaniques pour le rattachement de la Macédoine à la Bulgarie. Ces militants ont décidé de déclencher une vague d'attentat dans la région, posant des bombes devant les lieux de l'administration serbe : commissariat, casernes, bureaux de l'administration. On compte plus de 70 morts à l'issue d'une semaine meurtrière censée traduire la volonté de l'IMRO de renforcer la lutte. Il est estimé que l'organisation compte environ 2500 combattants, dont les deux tiers seraient d'origine bulgare, et le dernier tiers d'origine locale.

XIIème Congrès

Le XIIème Congrès du Parti bolchevique s’ouvre dans l’optimisme du déclenchement de la révolution italienne et de la réussite de la révolution turque. Plus que dans les hautes sphères du Parti qui gardent la tête froide, cette euphorie se retrouve principalement à la base du Parti, au sein des délégués arrivant des quatre coins de l’Union avec l’espoir de voir la révolution mondiale se concrétiser dans les prochaines années. Les premières tâches du Congrès sont administratives, l’élection des instances dirigeantes du Parti bolchevique. En premier le Comité central, pas de surprise si ce n’est l’entrée fracassante du Tatar de Bashkirie Mirsaid Sultan-Galie. Chantre de l’islamo-marxisme, leader de la RSSA bashkire, héro de la guerre civile, théoricien de l’anti-colonialisme, les révolutions iraniennes et turques lui ont donné l’occasion de briller et de se hisser dans les hautes instances du Parti. Un activisme désormais largement récompensé. Le Bureau politique ne bouge pas dans la composition de ses membres permanents : Zinoviev, Kamenev, Lénine, Rykov, Trotski, Boukharine et Staline conserve leurs places. En outre, Kalinine, Tomski, et Molotov, qui sont membres suppléants, voient se joindre à eux le Letton Jānis Rudzutaks. De plus, en l’absence de Staline occupé en Italie, son droit de vote est pour le moment délégué à Vyasheslav Molotov, un de ses fidèles alliés. Kretinski récupère quand à lui la présidence du secrétariat.

L’absence de Staline et le renforcement du contexte de lutte des classes en Europe offre l’occasion à Trotski, confiant, de passer puissamment à l’offensive. Prenant la parole lors du débat sur l’état l’Union Soviétique, le leader bolchevique clame : « Partout, dans l’Europe meurtrie par la guerre et l’injustice, les peuples se révoltent sur le modèle de notre grande révolution ! Mais prenez garde camarades, sans quoi le peuple révolté de Russie nous jettera hors de notre propre pays. Désormais sûr de leur force, les masses finiront par passer à l’action contre notre gouvernance si nous poursuivons dans cette direction. Des voyous pensent avoir le droit de terroriser et de racketter la population pour la simple raison qu’ils obtiennent la gestion d’une cellule local de notre Parti ; les bureaucrates que nous critiquions tant lorsque nous étions dans l’opposition réinstallent avec flegme leurs petits privilèges, avec notre bénédiction. Car oui, sœurs, frères, camarades, contrairement à ce que certains souhaitent affirmer, la contre-révolution ne se construit pas dans les campagnes, dans les coopératives agricoles, elle se renforce, de jour en jour, au sein même de la bureaucratie que nous refusons d’abattre malgré la fin des nécessités du communisme de guerre. »

Une charge en règle contre la politique même du Parti donc, mais Trotski ne s’appuie pas sur du vide pour prendre un tel risque. Lénine n’est pas là, mais Lénine écrit, depuis maintenant plusieurs mois, sur tous les sujets. Effrayé par son état de santé s’aggravant de mois en mois et qui ne le permet pas d’espérer vivre encore très longtemps, l’artisan de la révolution russe souhaite terminer de rédiger sa pensée dans ce qu’il appel lui même « mon testament » afin de donner une ligne directrice aux camarades après sa mort et de réparer les erreurs faites qu’il a pu analyser. Certains de ces textes, en particulier ceux traitant de la bureaucratie, circulent déjà au sein du Parti et viennent appuyer le discours de Trotski. Le Congrès approuve donc finalement et vote trois mesures. Toute latitude au Conseil des commissaires pour économiser 300 à 400 millions de roubles  sur les 2 milliards dépensés annuellement dans la bureaucratie. Le renforcement de l’inspection ouvrière et paysanne – comparable à une sorte de cours des comptes – institution liée au gouvernement, et renforcement de la commission centrale de contrôle, institution liée au Parti, afin de surveiller et de combattre le développement du clientélisme, du pantouflage, de la corruption au sein de l’État comme au sein du Parti. Finalement, le vote d’une nouvelle purge du Parti afin d’en expulser les éléments peu fiables.

Elections des Premiers Ministres Fédérés :

Chacune des 19 Assemblées Populaire Fédérées d'Anatolie, c'est à dire celle de Turquie, celle du Kurdistan et celle de Sivas se sont réunies pour élire leur Premier Ministre, c'est à dire leur dirigeant et responsable de la gestion au jour le jour de chacune des RSF.

A Sivas, c'est un vieil homme alevi, membre du Parti Social-Révolutionnaire de Sivas mais très proche des cercles religieux alevi qui a été élu, et acclamé à l'unanimité par les 19 membres de l'Assemblée. Devlet Bahçeli, âgé de 65 ans, vétéran de la Grande Guerre, issu d'une famille de dede c'est à dire du clergé alevi est en effet respecté. Il a organisé de grandes sessions de discussions interpartisanes, mais surtout il est également un homme du peuple, et continue d'organiser avec efficacité la réception des réfugiés venus d'Anatolie occidentale avec un grand succès.

Au Kurdistan, le PSR-K et le Parti Révolutionnaire Pankurde sont placé à la tête de la République Bafel Öcalan, un jeune officier socialiste animé par une flamme régionaliste puissante. Cette-fois ci l'élection ne s'est évidemment pas faite à l'unanimité, et même le Parti Socialiste Kurde, pourtant proche idéologiquement du PSR-K n'a pas soutenu Öcalan car effrayé par ses volontés pankurdes.

A Konya, lors de l'élection du Premier Ministre de Turquie, ce fut le chaos. L'Assemblée est en effet aux mains du Parti National, d'obédience kémaliste. Après près de 6 heures de débat, et d'insultes, l'Armée Populaire d'Anatolie fut appelée pour calmer le jeu. Les soldats, disposés en rang derrière les députés, ne purent qu'assister à la scène suivante :

Alors qu'un membre tiré au hasard de l'assemblée, en l'occurrence un jeune homme indépendant élu dans la campagne de Kayseri, lisait les bulletins de vote sortis de l'urne à voix haute, il tomba sur un bulletin où était écrit : "Atatürk". Hésitant, il le lit à voix haute. Tout le monde savait bien que "Père de la Turquie" était un diminutif accordé depuis quelques années à Mustafa Kemal, leader du Parti National. Le malaise était palpable. 7 autres bulletins de vote étaient semblables, et à chaque lecture du mot "Atatürk", les clameurs des 8 délégués du Parti National se faisaient plus violentes.

Alors que l'Assemblée semblait tomber dans le chaos, les soldats de l'APA ne savaient quoi faire. Il était illégal d'élire Premier Ministre quelqu'un qui n'était pas membre de l'Assemblée, et aucun candidat ne rassemblait la majorité. Le vote fut donc réorganisé sur ordre d'un officier de l'APA présent, malgré les protestations du Parti Nationaliste. Après quelques heures de débat, c'est Vasıf Çınar qui est élu Premier Ministre de Turquie. Il s'agit d'un député du Parti National, mais certainement le plus modéré d'entre tous. Il fut élu avec les 8 voix du Parti National, 1 voix du Parti de la Morale (islamisme, agrairisme) et 1 voix indépendante. La Turquie, plus importante République Socialiste Fédérée d'Anatolie, est donc dans les mains des kémalistes, même s'il s'agit d'un Premier Ministre qui dans un discours s'est voulut rassurant et "prêt au dialogue avec tous les partis politiques de Turquie et d'Anatolie".

Attentat de Konya :

Les événements de l'Assemblée turque sont relativement passés inaperçus pour la population anatolienne, fatiguée des jeux politiques. Ce qui occupe les journaux et les discussions, et surtout à Konya, c'est l'attentat qui vient de se produire.

En effet, alors que la statue en l'honneur du Maréchal, de Frunze et d'autres officiers et hommes politiques anatoliens était en construction, les ouvriers furent surpris par un biplan qui survola en rase-motte le chantier. L'APA ne possède aucun aéronef, et rapidement, alors que le biplan continuait ses cabrioles au dessus de la ville, plusieurs officiers passèrent des estafettes vers la résidence du Maréchal demandait s'il fallait ouvrir le feu à l'arme légère sur l'avion.

Le biplan en question

Le Maréchal sortit à son balcon, et observa lui même la scène. Il décida de ne rien faire, car il était évident que l'aéronef était seul, et qu'aucune attaque étrangère sur la ville était en cours. Après une dizaine de minute de survol de Konya, capitale de l'Anatolie, le biplan plongea vers le chantier de la statue du Maréchal.

Les ouvriers, effrayés, prirent leurs jambes à leur cou et s'enfuirent. Une bombe fut jetée du cockpit du biplan, et toucha le chantier explosant avec force. Un ouvrier, la jambe arrachée, hurla de douleur. Les quelques soldats présents ouvrirent le feu vers le biplan, et celui-ci effectua une vrille avant de s'éloigner. Il revint une nouvelle fois et largua une nouvelle bombe en rase-motte, malgré les efforts des soldats pour l'arrêter. Celle-ci tomba à nouveau sur le chantier, détruisant les bases de la statue du Maréchal, mais ne faisant aucun blessé.

Le Maréchal, version vivante à son balcon, n'en croyait pas ses yeux. Qu'est-ce que c'était que ce cirque ? Le biplan, visiblement en difficulté, perdit de l'altitude. Son moteur faisait de moins en moins de bruit. Il avait certainement été touché par quelques balles de fusil. L'aéronef et son mystérieux pilote s'écrasèrent en périphérie de la ville. Le pilote fut arrêté par la cavalerie de l'APA qui se rendit sur place au galop. Il fut ramené au Maréchal.

Il s'agit d'un hongrois, qui se prénomme József Szájer. Il déclare être linguiste et anthropologue, et avoir passé plusieurs années en Asie Centrale afin de prouver que les magyars sont un peuple turcique. Il déclare aussi avoir été présent lors de la dernière charge d'Enver Pasha, et d'avoir par la suite rejoint la Syrie à cheval depuis Bishkek. Il revendique son acte terroriste, et le justifie car le Maréchal Çakmak aurait vendu la Turquie pour moitié aux Grecs, et pour moitié aux Russes, et que son régime mérite de périr dans les flammes de l'enfer. Il aurait hurlé que le peuple turc devait se soulever et se battre dans une guerre d'extermination alors qu'il était solidement saisi par deux gaillards de l'APA qui l'ont conduit dans une cellule à la porte renforcée.

Diplomatie

La situation en Europe, où le communisme est plus que jamais à l'initiative, et où l'Allemagne se relève, effraie au plus profond de leurs âmes les gouvernants français. Aussi, en plus de l'alliance récemment signée avec le royaume de Belgique, il a été décidé, notamment du fait de la demande d'aide tchécoslovaque, de proposer à Prague et Varsovie l'établissement d'une alliance défensive mutuelle, par laquelle les signataires s'engagent à se défendre entre eux, par les armes, contre toute menace extérieure ou intérieure. Clairement présentée comme une solution contre-révolutionnaire du même type que la Sainte-Alliance du XIXe, en France on espère également que cette alliance saura servir contre l'Allemagne plus tard.

Pologne
Brève
Réponse

La Pologne signe l'alliance défensive avec la France

Il existe de la misère en Allemagne. C'est indéniable, et la crise, orienté volontairement sur la masse boutiquière n'améliore pas les choses. Mais, il est possible de monétariser la misère, bien que cette méthode prédatrice de se faire beaucoup d'argent a des conséquences désastreuses sur la santé, le développement et la prospérité d'un pays. A savoir, rendre dépendant de drogues la population, pour vendre à prix d'or ces dites drogues, production et vente évidement monopolisé dans par les oligarques du Reich. La Russie impériale et sa vodka monopole d’état est un exemple, mais le Reich compte pousser à l’extrême le cynisme en ne se limitant pas à l'alcool. L'alcool produit et vendu en Allemagne, oligopolisé évidement, est du même type que la Vodka, c'est à dire une mixture d'eau et d’éthanol, en majorité d’éthanol, fabriqué à partir de produit alimentaire de base (céréales, pommes de terre). En donnant un sens littéral à l'opium du peuple de Marx, car une population sous came est en général moins capable de s’organiser politiquement, le cannabis et le tabac sont aussi cultivés en Allemagne, dans des plantations qui sont des véritables fiefs des druglords en devenir du Reich. Ces plantes sont ensuite raffinés, purifiés et vendues à travers d'autres narcotrafiquants tout aussi véreux. Bien sur, les opiacés(morphine héroïne...) ne sont pas oubliés et sont même les produits préférés du testeur et consommateur-vendeur qu'est Göring. C'est d’ailleurs son monopole personnel. La population visé est celle qui a le plus de chance de tomber dans la misère, c'est à dire les boutiquiers, paysans, artisans restants, comme les ouvriers non qualifié.  
Cependant, avoir une population torpide n'est pas non plus très utile. Il faut aussi des excitants comme le café (voir la caféine pure) , la cocaïne, la nicotine et sans doute pleins de molécules de synthèse à découvrir, grâce au financement large des labos d'IG Farben (méthamphétamine ou bien produits dopants divers), dont des divisons ont pour tâche de trouver des moyens d’avoir des drogues plus pures, plus puissant et surtout plus addictives. Ce sont les soldats ou des policiers qui sont visés par ce type de produits, bien que ces drogues excitantes soient ouvertes à tous.

Mobilisation partielle

Paradoxalement, la révolution italienne a provoqué un renforcement sans précédent de la contre-révolution qui s'incarne par le renforcement toujours plus large de l'alliance construite autour de la Pologne. Avec la nouvelle de l'alliance franco-polonaise superposée à l'alliance résolument anti-soviétique de la Baltique, l'on s'attend désormais à tout moment à une offensive impérialiste déclenchée sur la terre soviétique. Dans le plus grand secret, le gouvernement et l'armée soviétique ont mis sur pied une Stavka. Reprise de l'ancien haut-commandement que le régime tsariste avait mit en place durant la Grande Guerre, la Stavka doit servir de courroie de communication entre l'échelon politique et celui militaire en plus de servir d’échelon de réflexion stratégique, ses membres n'auront en effet pas de complexe à discuter des situations italiennes ou proche-orientales par exemple. Elle sera composée de Lénine, du moins en théorie, en qualité de chef du gouvernement soviétique, de Léon Trotski, commissaire du peuple aux affaires militaires et à la marine, de Sergueï Kamenev, président du Conseil militaire révolutionnaire, de Grigori Zinoviev, président de l'Internationale Communiste, de Dzerjinski, en tant que chef de la GPU, ainsi que d'une pléthore des meilleurs militaires de l'Union Soviétique : Mikhaïl Frunze, Alexander Yegorov, Semyon Boudienny, Mikhaïl Toukhatchevski et Vassily Blücher, en qualité de conseillers. Nikolaï Boukharine et son assistant Nikolaï Kondratiev occuperont finalement les dernières places afin de prendre en compte l'état économique du pays et sa capacité à soutenir une guerre de grande ampleur contre les puissances impérialistes et de rendre compte du front de la production. Ses premières réunions se tiendront à Moscou, en l'absence de plusieurs de ces membres, Lénine et Yegorov pour les citer.

Le travail de mobilisation se poursuit avec le rappel de certaines classes afin de porter l'Armée rouge d'1.5 million d'hommes en temps normal à 2.5 millions. La hausse de la production militaire par la priorisation dans l'allocation des ressources et de la main d’œuvre, mais aussi par le biais d'investissements sonnants et trébuchants dans cette industrie particulière, plus ou moins laissée à l'abandon depuis la fin de la guerre civile va s'organiser. Les campagnes d'agitation-propagande vont se réorienter vers les sujets de défense de la Patrie et de la Révolution face à la contre-offensive impérialiste et s'intensifier. Les chemins de fer vont totalement prioriser les convois militaires. L'état d'urgence va être déclaré afin de faciliter les activités de la GPU sur le territoire, d'ouvrir plus de possibilités au NKVD afin d'accomplir sa mission de maintien de l'ordre dans le pays, de rendre plus tranquille le travail de mobilisation. L'objectif est de trouver un juste milieu entre répondre à la mobilisation française et ne pas trop mettre en danger la reprise économique prévue cette année.

Autriche

Les élections d'octembre 1923 sont marqués par la guerre civile italienne et la percé du GDVP (25% des voies), parti volkiste souhaitant des liens plus forts avec l'Allemagne, et ayant largement surfé sur la peur du communisme, tout en grignotant sur le CS. En même temps, le SPÖ (40% des voies), concentré à Vienne, réussi aussi a mobiliser les votes. Le CS 35% des voies), conservateurs classiques, sont pris en étaux, et même si il restent solide, se sont alliés avec le GDVP pour se rester au pouvoir, préférant le nationalisme à la sociale démocratie, isolé car assimilé à tord ou à raison au communisme.

Danemark

Le Danemark vit son heure de gloire avec un Selsvig énorme gavant les rêves les plus fous des nationalistes. Ceux-ci, alliés avec la monarchie, se maintiennent pour l'instant par la gestion autocratique du roi Christian X, qui profite d'une monarchie constitutionnelle pas tout à fait codifié, et d'une énorme popularité pour maintenir les conservateurs proutant minoritaires (C, 25%) au pouvoir. Ils (C) ont vu l’émergence d'une aile droite volkiste pro-monarchie autoritaire (ils ont trouvé leur chef sous la figure du roi). Un développement particulier de ces personnes est un délire racial, de vouloir créer des danois plus "aryens" que le modèle allemand (qui s'en bat les couilles) via le sport et l'eugénisme. Cependant, cette frange, bruyante et surreprésentés par leur milices, reste minoritaire dans le parti des conservateurs, tandis que les sociaux démocrates (30%), de plus en plus républicains face à l'autocratisme du roi, dirigent une opposition largement majoritaire avec les radicaux (R, 10%) et les libéraux (V, 25%), opposition qui est de plus en plus contestataire et combative au fur et à mesure que la mémoire du plébiscite du Selsvig s’éloigne. Les 10% restant sont parasités par un parti particulariste allemand du Selsvig, surtout connu pour son obstructionnisme qui, avec les volkistes et le roi, mine la monarchie parlementaire danoise.

Résumé:

-Élection autrichienne, gouvernement de coalition volkiste (pro allemand) conservatrice , sociaux démocrates isolés.
-Danemark, monarchie autoritaire et naissance d'une frange racialo-hygièniste autocratique, marginalisation des sociaux-démocrates pourtant majoritaire, effritement de la démocratie

Bulgarie
Brève
Evènement

La situation, comme partout en Europe, explose désormais en Bulgarie. Poussés par la peur du communisme rampant, volontiers assimilé par les milieux les plus réactionnaires du pays à l'agrarianisme de gauche pour le moment au pouvoir, par l'avancé du travail de réforme constitutionnel mené par le parti agrarien qui allait toucher à sa fin et par le montée en puissance de la réforme agraire, les nationalistes ont fini par craquer, dos au mur. Une clique d'officiers nationalistes bulgares ont mené en ce mois de d'octobre 1923 un putsch à Sofia, profitant de l'absence temporaire du premier ministre Stamboliyski. Après avoir mis aux arrêts la majorité du gouvernement, pris le contrôle du parlement, des instances démocratiques, des imprimeries et des sièges de la presse, ceux-ci ont proclamé l'état d'urgence, la suspension de la constitution, la dissolution de l'assemblée, tout cela, à la surprise général, avec le soutient du roi.

Refusant la défaite, dans le chaos suivant la prise de contrôle de Sofia par les militaires, les cadres de l'Union nationale agraire bulgare a tenu en secret un congrès à Varna, proche de la frontière roumaine où se trouve leurs alliés les plus proches, mais aussi de leurs bastions électoraux. Il y ont décidé de mener la lutte contre les forces putschistes. Stamboliyski est donc réapparu à Varna, y annonçant la formation d'un nouveau gouvernement, la plupart de ses anciens ministres ayant été arrêtés, d'union nationale afin de sauvegarder la démocratie bulgare. Celui-ci fut bientôt rejoint par des membres du parti démocrate, centriste, du parti socialiste démocrate et du parti communiste en particulier. Ce nouveau gouvernement a publié un appel aux paysans et aux ouvriers à s'organiser en milices afin de résister au coup en proclamant, dans le même coup, un Etat paysan-ouvrier, organisé en république populaire sur le modèle roumain.

L'incertitude s'empare donc du pays alors que deux camps s'opposent désormais, un regroupant l'armée, l'aristocratie et la bourgeoise, le second s'appuyant sur la paysannerie et la classe ouvrière.

Préparation des élections de 1924

Au milieu des effets de la mobilisation partielle décrétée en Union Soviétique, se préparent dans une ambiance bien particulière les première élections depuis la proclamation de l’URSS. Les secondes depuis la révolution d’Octobre après les élections russes de 1921. Les Soviets, la base du système démocratique soviétique sont élus au suffrage universel direct, hommes et femmes de plus de 18 ans peuvent en effet élire et être élus. Cela dit, quasiment tous les partis politiques sont interdits et les candidats, qu’ils soient indépendants ou membres d’un parti doivent être validé par une organisation ouvrière : le Parti communiste ou l’une de ses sous-organisations comme le Komsomol. Pas très démocratique donc puisque le Parti contrôle les candidats.

Cela dit, le droit de fraction au sein du PCUS, confirmé lors du Xème Congrès a permis aux tendances politiques qui peuplent un tel parti de masse de s’épanouir et de se renforcer, dans le respect du centralisme démocratique, durant ces dernières années. Toutes ces tendances peuvent évidemment soutenir un candidat à l’élection, droit dont elles usent et abusent au point que dans la très grande majorité des circonscriptions, on retrouve des candidats issus des différentes tendances du parti s’affrontant pour le leadership du Soviet. Des qautre fractions les plus puissantes, la plus forte semble être celle dite « tendance historique » groupée autour de Lénine et Trotski, s’appuie sur l’expansion de la révolution et l’utilisation des ressources fournies par la NEP à cette égard. « L’opposition de droite », menée par Boukharine et soutenue par un groupe proche de Staline milite pour l’expansion de la NEP et le déclenchement d’un tournant isolationniste permettant le développement de la théorie du « socialisme en un seul pays ». « L’opposition ouvrière » regroupée autour de Chliapnikov et Kollontaï souhaite un reflux des réformes de la NEP et le renforcement des syndicats, alpha et oméga de la démocratie ouvrière à leurs yeux, en leur confiant la gestion de l’économie. Finalement, le plus petit groupe, formée par Zinoviev et ses proches, nommé « opposition de Petrograd », défend une position à mis chemin entre la « terndance historique » et « l’opposition de droite ». Sans prôner un approfondissement de la NEP ni l’abandon des projets de révolution mondial, ses membres se posent au centre, défendant l’intervention extérieur lorsque l’opportunité semble mûre, tout en approfondissant le développement économique du pays. Tous ces gens souhaitent obtenir la majorité aux prochaines élections, ou au moins se tailler une part qui leur permettra de peser dans le rapport de force politique interne au Parti. Ainsi, « l’opposition de droite » n’hésite pas à présenter des koulaks dans les régions rurales les plus éloignées de l’influence communiste afin de s’assurer quelques représentants supplémentaires, quitte à renforcer des ennemis de classe, au grand désarroi de ses adversaires. Dans l’ensemble, chacun y va de ses petits arrangements pour ne pas se faire distancer, le grand jeu se met en place.

Évidemment, le Parti se serait bien passé de l’apanage de ses divisions au cœur des tensions extrêmes qui opposent désormais l’URSS et les forces impérialistes qui l’encerclent. Trotski multiplie à se titre les appels à l’unité et à la discipline en ces temps de conflictualité, s’imposant au passage comme le véritable héritier de Lénine. Pas sûr pourtant que cela suffise, mais l’on ne connaît pas encore l’avenir du trotskisme en cette belle année 1923..

Libération d'Antalya :

Antalya, grande cité portuaire, est enfin libérée après des années de conflit. Les troupes anatoliennes et soviétiques ont pénétré la ville, et ont rapidement été victorieuses. Par la suite, des comités révolutionnaires socialistes italiens se sont formés, et ceux-ci ont été portés en héros par les soldats anatoliens. Les relations entre les soldats socialistes révolutionnaires italiens et leurs camarades russes et anatoliens sont loin d'être mauvaises, et de nombreuses idées révolutionnaires circulent à Antalya.

En effet, si plusieurs centaines de soldats italiens ont été capturés et faits prisonniers, et sont actuellement internés près de Konya en attendant la fin de la mobilisation italienne en Italie (après laquelles ils seront renvoyés en Italie via Antalya).

Antalya libérée est intégrée à la République Socialiste Fédéré de Turquie, comme le souhaite son gouvernement et la logique des choses. Il est même question d'en faire la capitale de la dite république turque. Quoi qu'il en soit, l'Anatolie dispose désormais d'un grand port sur la Méditerranée.

Liesse en Anatolie :

ANTALYA KURTULDU. C'est ce que titrait les journaux anatoliens, ou plutôt le journal anatolien d'Etat, en ce mois de novembre 1923. Enfin, le traité de paix de Constantinople, oeuvre du Mareşal Çakmak, est respecté. Il aura fallu le sacrifice de milliers de jeunes soldats, notamment de la Première Division de l'Armée Populaire d'Anatolie, qui s'est sacrifiée contre les arditi italiens dans les montagnes du nord.

Seuls quelques milliers ont survécu, et ils furent invités d'honneur à un défilé militaire à Konya. Paradant aux côtés des troupes russes, les jeunes de la Première Division ont en effet défilé devant des milliers de civils, avant de se voir remettre un nouveau nom : Anadolu Aslanları bölümü , c'est à dire Division des Lions d'Anatolie. De par leur bravoure, leur abnégation et leur sacrifice, ils ont mérité ce titre. Le gouvernement anatolien a également décidé de remettre à 12 sous-officiers survivants des Anadolu Aslanları la médaille de l'indépendance İstiklal Madalyası. Dans un élan symbolique, une médaille de l'indépendance a également été accrochée sur le drapeau divisionnaire des Lions par le Maréchal en personne.

Les Lions d'Anatolie

Communiqué à la Russie bolchévique :

Il va de soi que Frunze, actuellement présent à Konya, a également été décoré de la médaille de l'indépendance pour son aide apportée au peuple anatolien lors de la libération de Trabzon.

L'Anatolie propose à la Russie de signer officiellement un traité d'amitié, qui liera nos deux nations de manière forte. La Russie devrait également continuer la formation d'officiers militaires de l'APA mais aussi de commissaires politiques (Siyasi Komiserler ou SK) qui intégreront les rangs de l'APA et des organisations politiques locales. Il serait également appréciable que la Russie continue son aide alimentaire autant que possible. L'Anatolie annonce également à la Russie que le port d'Antalya est disponible au mouillage de navires civils et militaires russes.

Troubles kémalistes :

Mustafa Kemal, assigné à résidence non loin de la capitale Konya, continue d'être un problème pour le gouvernement du Maréchal et le Parti Social-Révolutionnaire Anatolien. L'officier et homme politique dispose en effet de réseaux d'influence puissants. Une partie de l'armée lui est toujours fidèle, bien que minoritaire.

La police anatolienne a en effet surpris quelques cargaisons d'armes dans plusieurs villes notamment de l'est du pays. Les criminels interrogés ne semblaient pas savoir d'où celles ci provenaient, mais les liens entre ces armes et les réseaux terroristes kémalistes comme ceux qui ont mené à l'attentat de Karaman sont clairs. Le pays est poreux. Les armes saisies, ainsi que quelques livres kémalistes, ne représenteraient qu'une infime partie de ce qui serait en circulation.

Les services de police et le Maréchal lui même sont circonspects quant à ce trafic, qui semble surgir de nul part et ne semble pas arrêtable.

Scène de rue à Konya, 1925

Plusieurs autres troubles ont eu lieu. Quelques affrontements entre miliciens kémalistes, officieusement rattachés au Parti National, et forces de l'ordre ont fait une dizaine de victimes dans les dernières semaines à travers le pays, dont trois à Konya même lors d'une rixe au bazar de la ville.

L'incapacité du gouvernement anatolien à mettre un couvercle sur le kémalisme et à l'enterrer pour le bon pousse le Maréchal à considérer des options de plus en plus restrictives en ce qui concerne le contrôle politique sur le pays.

[SECRET] Propagande disséminée en Iran [SECRET] :

Cédant aux volontés de la République Socialiste Fédérée du Kurdistan, qui est dirigée par d'ardents défenseurs de la cause révolutionnaire kurde, le Maréchal a autorisé la dissémination de propagande socialiste et pro-anatolienne à Tabriz et dans les zones rurales kurdes de l'Iran.

Sur ces flyers de propagande, lâchés par quelques agents anatoliens intégrés à des réseaux de marchands, on peut lire des informations sur le niveau de vie anatolien, le socialisme, les avancées du régime anatolien et le droit à l'auto-détermination dont jouissent les kurdes au sein de l'Anatolie, en insistant qu'ils disposent de leur propre république.

L'opération, de faible envergure, ridicule même peut-être, est ainsi officiellement approuvée par les plus hautes instances de l'Anatolie mais reste secrète vis-à-vis du grand public.

Un nouveau département de police secrète est crée. Il s'agit du département de rééducation. Derrière ce nom sinistre se cache deux sous départements. Un est taché d'enfermer dans une isolation totale les dissidents ayant commis un crime et les laver le cerveau par de la propagande, de la manipulation et de l'intoxication chimique (principalement de l'alcool). L'objectif est de transformer leur vision du monde et ces personnes en isolement carcéral servent de cobaye aux méthodes dont le service de rééducation criminel doit trier entre ce qui marche et ce qui ne marche pas (cad rempli ou pas l'objectif). L’opération consul, ou en tout cas, les gens qui ont été arrêtés pour attentat, sont incarcéré de cette façon.
Pour les militants qui n'ont pas commis d'actes violents, c'est la Zersetzung, que l'on pourrait traduire par pourrissage, et qui consiste en effet à pourrir la vie des dissidents. Par la décomposition forcé de tous leur liens sociaux, par le capotage répété de leurs tous leurs projets, bref, en enfonçant dans un marasme miséreux et fataliste les opposants et ainsi les briser mentalement par le désespoir. Ce sont les volkistes -dans le sens originel, c'est à dire la clique à Himmler, ariosophe, anthroposophe, ésotériste etc qui sont visés. En effet, de temps en temps, la police tombe sur des sectes, autour d'un gourou tyran qui emporte dans un délire païen et naturaliste tout un groupe forcé à l'ascèse et des comportements anti techniques et anti scientifiques. Des membres non productifs en somme, qu'il convient de corriger leur comportement. La seule échappatoire, incitative donc, étant celle choisie par les agents du Reich, qui choisirons quoi ne pas capoter et au contraire encourager.

Affaires turques & iraniennes

L'Union Soviétique accepte avec joie de signer un traité d'amitié solennelle avec Konya, bien que l'amitié entre soviétiques et anatoliens n'est plus a prouver du point du vue de Moscou. L'Armée rouge poursuivra évidemment sa politique de soutient envers les forces armées anatoliennes et les convois de blés continueront autant de temps que nécessaire. Malgré tout, on presse Konya de relancer sa production agricole alors que la promulgation de la mobilisation partielle en Union Soviétique prévoit le stockage du surplus agricole afin de remplir les greniers, au cas où. La Russie propose par ailleurs un appui technique, en particulier pour l'industrie agro-alimentaire, secteur industriel le plus avancée en Turquie, en plus précisément les usines de farine et de sucre, afin d’accélérer l'accès du pays à l'indépendance alimentaire. La Russie propose aussi de renforcer les liens entre les deux armées en tenant des exercices militaires annuels, se tenant d'une année sur l'autre en République Socialiste d'Azerbaïdjan et en République Socialiste Fédérée d'Anatolie. Le premier de ces exercice aurait lieu en Azerbaïdjan en mai 1924. La Russie propose aussi la diversification de ces activité en tenant annuellement un match de football entre équipes soviétiques et anatoliennes dont la première édition aurait lieu au stade Vorovsky de Moscou en novembre prochaine. En général, le développement d'activités sportives communes semble intéressante à l'Union Soviétique pour mettre en avant le sport socialiste et populariser et développer ces activités au sein des populations des deux pays. Mikhaïl Frunze restera en Anatolie autant de temps que le gouvernement de Cakmak le jugera nécessaire.

L'Internationale Communiste appelle le Parti communiste iranien à quitter le gouvernement de transition iranien, la rupture des relations avec un état socialiste, l'Anatolie, étant jugée totalement inacceptable. Une campagne de mise en avant de l'amitié naturelle entre les socialistes anatoliens et le peuple iranien va être mise en place dans l'ensemble du pays afin de marquer le coup. Cela dit, le PCI va recevoir comme consigne de se désengager du combat politique dans la majorité du pays et de se concentrer sur ses bastions, Téhéran, le Gilan, l'Azerbaïdjan iranien, afin de se construire de véritables "fiefs" dans les années à venir. Symboliquement, la direction du parti va quitter Téhéran pour s'installer à Tabriz, au nord-ouest du pays. Les livraisons de blé venant de Russie vont être diminuées et se concentreront désormais sur l'Azerbaïdjan iranien, le Gilan et le Kurdistan iranien.