Sommet d'Antalya au sujet du Protocole de paix syrien

Antalya, sur la côte méridionale turque

C'est la ville touristique d'Antalya qui a été choisie par le Ministère des Affaires Etrangères turc afin d'accueillir, le temps de plusieurs semaines, le sommet au sujet du Protocole de paix syrien. Celui-ci, dénommé Syrian Peace Protocol ou SPP dans la presse internationale rassemble :

- Le gouvernement de la République arabe de Syrie, représenté par Bashar al-Assad en personne pour la signature et une délégation diplomatique pour les négociations
- Le gouvernement intérimaire de Syrie, représenté par Salem al-Meslet
- La République de Turquie représentée par le Président Kemal Kılıçdaroğlu et la vice-présidente Burcu Köksal
- La Fédération de Russie
- L'Union européenne
- La République fédérale d'Allemagne

Les gouvernements français et britanniques n'ayant pas répondu à la proposition, la porte leur reste ouverte mais seulement une semaine (24h IRL) pour qu'ils expriment le souhaite de participer au SPP.

Burcu Köksal, Vice-Présidente de la République de Turquie

Burcu Köksal a proposé aux participants à la conférence un premier plan d'action, qui vise tout d'abord à établir de grandes lignes directionnelles au sujet du Protocole de Paix Syrien (SPP). Il s'agit là de propositions turques, qui reflètent l'avis et l'intérêt de la Turquie mais qui sont élaborées de manière conciliante avec ce que nous percevons comme des priorités des parties prenantes.

- La République arabe de Syrie doit conserver on intégrité territoriale et aucune fragmentation n'est souhaitable.
- La paix et la fin de toute violence armée doit être prioritaire sur le territoire syrien.
- La libre-circulation des personnes civiles, des enquêteurs et observateurs des Nations-Unies doit être assurée.
- La République arabe de Syrie doit transitionner vers la paix avec l'appui d'un Conseil National de Transition, formé à la fois du gouvernement de la République arabe de Syrie et de l'opposition syrienne, avec potentiellement des observateurs non-décisionnaires de pays tiers.
- La République arabe de Syrie doit être réintégrée à l'économie régionale et doit travailler fermement à la réduction de l'économie informelle et illégale.

Si la proposition a été reçue favorablement par l'opposition syrienne, l'Allemagne, l'Union Européenne, du côté de Damas on bloque fermement sur le sujet du Conseil National de Transition. Le pouvoir syrien refuse en effet toute implication lourde et décisionnelle de l'opposition ou de pays étrangers dans ses affaires internes.

Le casse tête politique que représente ce problème, insoluble car l'opposition notamment réclame un rôle majeur dans le SPP, n'a pour l'instant pas reçu d'avis de la part de la France ou de la Russie.

La Turquie se dit prête, en échange de garanties sur la sécurité des rapatriés syriens et de leurs biens, à accepter l'absence de l'opposition syrienne dans les processus internes de retour à la normale en Syrie. Ainsi la présence du gouvernement intérimaire de Syrie au sein d'un Conseil de Transition n'est plus une condition sine qua none pour Ankara.

SYRIE
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Si le gouvernement de Damas accepte avec enthousiasme le nouveau plan de paix turc, l'opposition menée par le gouvernement intérimaire syrien se dit outrée, choquée, et trahie. Elle quitte carrément les négociations. Les relations entre le GIS et la Turquie sont au plus bas, étant donné qu'Ankara vient de jeter sous le bus son principal allié dans le conflit au nom de la paix.

Du côté des puissances occidentales, si l'Allemagne et l'UE refusent d'écarter l'opposition syrienne et ne sont plus vraiment très optimistes sur l'issue du Protocole de Paix d'Antalya, la France dans un élan de realpolitik du Quai d'Orsay soutient la proposition turque. La position française a été fortement décriée dans les médias européens, et pas une partie du monde politique français, qui voit là une erreur gravissime de la part du Président Macron.

TURQUIE & SYRIE
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Le 10 février 2024, l'accord de paix d'Antalya est officiellement signé et entérine un nouvel ordre régional.

Sont signataires la République arabe de Syrie, la République de Turquie, la Fédération de Russie, la République française. Bien des points ont été abandonnés à la négociation âpre de Bachar, qui a su arracher la fin du soutien turc à l'opposition syrienne en échange d'un retour à la paix. Les grandes lignes de l'accord sont les suivantes :

- La République arabe de Syrie doit conserver on intégrité territoriale et aucune fragmentation n'est souhaitable.
- La paix et la fin de toute violence armée doit être prioritaire sur le territoire syrien.
- La libre-circulation des personnes civiles, des enquêteurs et observateurs des Nations-Unies doit être assurée.
- La République arabe de Syrie doit être réintégrée à l'économie régionale et doit travailler fermement à la réduction de l'économie informelle et illégale.