[TOP SECRET] Visite de Andrei Gromyko à Téhéran

Le diplomate et ancien Ministre des Affaires Etrangères d'URSS Andrey Gromyko a atterri à Téhéran à bord d'un discret avion du gouvernement soviétique, et se rend lors d'une visite officieuse au lieu de la rencontre avec le gouvernement de la République Islamique d'Iran.

Gromyko

L'Union Soviétique se dit prête à ouvrir un canal de communication semi-permanent, sous la forme d'une ambassade officieuse à Téhéran, afin de discuter des problématiques suivantes :

- Le déploiement massif de troupes occidentales en Irak est perçu comme une menace directe à la sécurité soviétique, et nous n'en doutons pas, l'est également pour l'Iran. Il est impératif de travailler conjointement à une évacuation de l'Irak au plus vite.

- Le déploiement de l'Armée Rouge en RSS d'Azerbaijan, suite à l'apparition du FALN, fait suite à un attentat organisé par des terroristes. L'Union Soviétique cherche à rassurer son voisin méridional tout en cherchant également une coopération dans la lutte contre le séparatisme entre Moscou et Téhéran.

Visite de Gromyko à Téhéran

Le vieux diplomate soviétique et ses compagnons de route ont été accueillis, discrètement mais richement, par Ali Akbar Velayati, le ministre des affaires étrangères. En présence d'une poignée de hauts fonctionnaires et militaires iraniens triés sur le volet, le ministre de la République islamique a prêté une oreille attentive aux propositions soviétique. Après un café bien noir et quelques friandises sucrées aux pistaches, la réponse est plutôt favorable :

- Téhéran propose à Moscou l'ouverture par les Soviétiques d'un "Centre des Arts Islamiques d'URSS" à Téhéran. Si ce dernier sera effectivement un musée dédié aux arts azéris, tatars, centre-asiatiques, etc... Moscou y nommerait comme conservateur un diplomate capable de servir de relais secret entre le gouvernement iranien et l'ambassade d'URSS à Téhéran
- L'évacuation de l'Irak par les Occidentaux est en effet une nécessité pour la sécurité de la région, cependant Téhéran souhaite pour le moment une posture diplomatique, du moins tant que le Comité de la Révolution Islamique en Irak reste la force politique majeure du pays comme c'est le cas depuis la chute des Baassistes. Cependant, des fournitures d'armes soviétiques à l'Iran, qui les redistribuerait à ses alliés irakiens, seraient une grande aide.
- À propos de l'Azerbaïdjan, Téhéran est prête à un accord réciproque d'extradition : les citoyens soviétiques arrêtés pour propagande séparatistes en Iran seront confiés aux autorités soviétiques, et les citoyens de la République islamique d'Iran arrêtés en URSS pour la même chose seront confiés aux autorités iraniennes. Cependant, Velayati est dans l'obligation de transmettre à monsieur Gromyko l'opinion du Guide Suprême - lui même un azéri d'Iran - selon laquelle l'autorisation et l'officialisation du culte musulman chiite en Azerbaïdjan est une condition à la paix sociale. Cela dit, la République islamique respecte la souveraineté soviétique en matière de liberté de culte et n'a pas l'intention de s'ingérer