[France / Tunisie] Crise de Bizerte
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[France / Tunisie] Crise de Bizerte
Crise de Bizerte
(1961 – en cours)
Contexte du conflit
................Effervescence en Tunisie autour de la question sensible de la base française de Bizerte. En effet, malgré l'indépendance tunisienne en 1956 ce port stratégique est tout de même resté aux mains de la France qui y dispose d'une importante base militaire. Lors de son voyage en France début 1961 le président Bourguiba a constaté qu'aux yeux de son homologue français l'évacuation de la base ne semblait pas être à l'ordre du jour. Pis encore, l'armée française a engagé en ce début d'année de grands travaux sur la dite base navale. Pour la Tunisie il devient un peu plus clair chaque jour que la France n'entend pas quitter dans un avenir proche Bizerte. Dans ce contexte le président tunisien, accusé volontiers d'être trop "pro français" dans le monde arabe et le Tiers Monde en général décide de frapper un grand coup en tentant un coup de force à Bizerte, l'objectif étant de mener les français à la table des négociations au sujet du port mais aussi des frontières entre l'Algérie et la Tunisie. Ainsi, en ce mois de juillet des milliers de jeunes militants du Néo Destour, le parti au pouvoir, gagnent la ville de Bizerte. De grandes manifestations ont lieu dans la ville exigeant le départ immédiat des Français du port tandis que dans le même temps des éléments des forces armées tunisiennes se prépositionnent elles ostensiblement autour de la base française (creusement de tranchées etc ). Dans une allocution le 17 juillet le président de la République tunisienne à définitivement clarifié ses exigences à l'encontre de l'ancienne puissance coloniale : cette dernière à jusqu'au 19 juillet pour accepter le principe d'une évacuation dans les plus brefs délais du port de Bizerte, évacuation qui sera négociée dans le cadre de pourparlers qui évoqueront aussi la question des frontières entre Tunisie et Algérie. Bourguiba n'a pas donné de précisions sur ce qu'il se passerait en cas de refus français mais le déploiement des troupes tunisiennes ne laisse que peu d'incertitudes, au minimum cette dernière imposera un blocus à la base navale française...
................En réponse, le président de la République a fermement indiqué à son homologue tunisien, dès la connaissance de son allocution du 17 juillet dans laquelle ce dernier demandait au premier le départ des troupes françaises stationnées dans la base aéronavale de Bizerte – qui était par ailleurs en chantier pour agrandir la piste d’atterrissage –, que « La France ne cèdera face à aucun ultimatum ni face à aucune pression d’un pays étranger. La Tunisie ne saurait rompre la convention la liant à la France concernant la base de Bizerte sans en payer le prix devant les juridictions internationales. » De la même sorte, le Général de Gaulle a vivement dénoncé le déploiement de troupes tunisiennes autour de ladite base, qui se retrouve désormais encerclée par un potentiel ennemi, obligeant l’amiral Maurice Amman, lequel dirige la base en question, à mobiliser l’intégralité des sept mille sept cent soldats présents sur la base ainsi que sur les enceintes militaires isolées, réparties sur près de trente kilomètres – deux milles homme étant affectés à cette seconde tâche. Quant aux cinq mille et quelques restants, ils sont affectés à la défense de la base principale, tandis que l’aviation française ainsi que la marine sont en état d’alerte, prêtes à décoller ou quitter les quais pour frapper l’ennemi. Parallèlement, le ministre des Armées Jacques Massu a autorisé l’envoi d’un task group constitué du porte-avions Clemenceau, du croiseur Colbert, des escorteurs d’escadre T47 Chevalier Paul et Dupetit-Thouars ainsi que de l’escorteur d’escadre T 53 La Bourdonnais et du sous-marin Narval au large de Bizerte pour soutenir la flotte présente. Le groupe aéronaval embarque au total dix-neuf Etendards IVP, huit Crusaders F-8P, huit avions de sûreté Alizé ainsi qu’une petite dizaine d’hélicoptères. De même, les bases militaires françaises dans l’ouest algérien sont mises en état d’alerte tandis que le général Challe a reçu l’ordre de se tenir prêt à toute intervention militaire, les lignes de défenses construites il y a quelques années à la frontière tunisienne permettant de repousser une première armée ennemie assez aisément. Dans les bases aériennes situées en Algérie, ce sont seize SNCASO SO-4050 Vautour, quarante-huit Dassault Mystère IV et dix-huit Mirage III qui sont parés à décoller et venir frapper des objectifs militaires tunisiens. Paris est ferme sur ce sujet et ne se laissera pas intimider par des pouilleux qui peinent à avoir un Etat potable depuis leur indépendance. De même, le Général de Gaulle a sommé « La Tunisie de retirer immédiatement ses troupes des alentours de la base et de laisser la France exercer ses droits sur les territoires concernés sans tenter de l’entraver en cela » sous peine de considérer cela comme étant de facto une déclaration de la guerre de la part de Tunis, qui, évidemment, sera traitée comme telle et entraînera immédiatement un déferlement de feu et de fureur sur les bicots.
................Le 19 juillet, Le président Bourguiba dénonce fermement l’attitude française, en effet alors que la Tunisie n’exigeait pas un trait immédiat mais des négociations sur le retrait français le Général de Gaulle semble bien vouloir aller à l’épreuve de force. Ainsi, la Tunisie ordonne à ses troupes et miliciens sur place de mettre en place un blocus terrestre contre le port de Bizerte. Toute circulation est interdite entre les enceintes militaires. Trois bataillons tunisiens et de l’artillerie prennent place autour du port et des positions défensives ainsi que des barrages sont établis. Le survol de la région de Bizerte est lui interdit. Quelques véhicules militaires, 30 soldats français et une vingtaine de civils sont arrêtés par les forces tunisiennes en violation des instructions. Aucun assaut n’est pour l’instant lancé mais les forces tunisiennes riposteront à toute provocations françaises ( d’ailleurs les forces tunisiennes se préparent au combat, notamment en cas de violation par la France de la zone d’exclusion aérienne ), Bourguiba déclare qu’il est toujours temps d’ouvrir des négociations et annonce qu’il va porter la question devant l’ONU et appelle les grandes puissances à faire entendre raison à la France colonialiste. Dans tout le pays des manifestations de soutien au président et de vindicte contre la France organisées par le parti au pouvoir ont lieu et sont abondamment relayées par les médias locaux.
Belligérants
République française
- Forces en présence:
- Armée de terreHommes mobilisés : 7'700 soldats
Chars de combat :
- 24 M4 Sherman
- 12 M24 Chaffee
Véhicules de transport / de combat :
- 36 Panhard EBR
- 12 AML 60
- 16 AMX 13
Artillerie :
- Howitzer 105mm M2A1
- Obusier de 105mm TF50
- Obusier de 155mm HM1
Armée de l’airAvions de chasse et bombardiers :
- 19 Etendars IVP
- 8 Crusader F-8P
- 8 Alizé
- 16 SNCASO SO-4050 Vautour
- 48 Dassault Mystère IV
- 18 Mirage III
Hélicoptères :
- 8 Sikorsky G-34
- 2 Sikorsky H-19
Marine nationale- 1 porte-avions Clemenceau
- 1 croiseur Colbert
- 3 escorteurs
- 1 sous-marin
République tunisienne
- Forces en présence:
- Armée de Tunisie
[quote]Hommes mobilisés : 3 bataillons d’infanterie et 1 d’artillerie [quote]
Evènements notables récents
- 17 juillet 1961 : le président tunisien lance un ultimatum de quarante-huit heures à la France en lui sommant d’abandonner la base de Bizerte.
17 juillet 1961 : le président français refuse de céder à la menace tunisienne et déploie un task group au large de Bizerte pour soutenir les 7'700 soldats qui s’y trouvent.
19 juillet 1961 : l’armée tunisienne bloque l’accès des installations militaires françaises et fait prisonnier une trentaine de soldats français.
19 juillet 1961 : Sirda pète les plombs et réagit militairement.
Sirda- Modérateur
- Messages : 2622
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: [France / Tunisie] Crise de Bizerte
République française
● Opération Bouledogue ●
● Opération Bouledogue ●
................La réaction du président tunisien Bourguiba était inattendue, car à Paris, les experts militaires avaient estimé que jamais un homme censé être sensé ne s’attaquerait ainsi à la France. Toutefois, la mise en place du blocus terrestre tunisien de la base militaire française de Bizerte est assez mal prise, et le général de Gaulle a expressément – et personnellement – ordonné à l’amiral Maurice Amman de mettre en œuvre « Toute action militaire nécessaire pour la sauvegarder des intérêts français sur les établissements militaires de Bizerte ainsi que la libération immédiate des prisonniers français capturés par les tunisiens. » Il va sans dire que la situation ne pouvait que dégénérer puisqu’était par conséquent lancée l’Opération Bouledogue, qui allait viser à briser le blocus militaire tunisien. Ainsi, l’escorteur d’escadre Le Bourdonnais est dépêché à proximité du cap de Bizerte pour y frapper, avec ses canons, les unités militaires tunisiennes qui s’y trouvent, à commencer par l’artillerie et les armes automatiques disposées sur les berges, la nécessité étant de nettoyer celles-ci afin qu’elles n’empêchent pas tout débarquement français, tandis que le reste de la flotte a pour objectif de protéger le goulet ouvrant le passage entre la mer Méditerranée et le lac de Bizerte – dans lequel se trouve évidemment la base. Dans le même temps, le 1er régiment étranger de parachutistes est déployé dans la base, dirigé par le commandant Hélie de Saint Marc, les avions de transports étant protégés par les dix-neuf Etendards IVP ainsi que les huit Crusader F-8P, chargés d’assurer la protection aérienne de la région afin d’asseoir la domination française dans la zone. L’offensive française ne tarde pas. En effet, ordre est immédiatement donné de briser l’ensemble des barrages établis par les tunisiens, alors qu’une sortie des véhicules blindés est également décidée pour briser les lignes tunisiennes, tandis que les seize appareils multi rôles SNCASO SO-4050 Vautour lâchent plusieurs milliers de kilos de bombes sur les différentes positions d’artilleries tunisiennes, le tout nourri sous un feu d’artillerie française couplé aux canons des navires déployés sur place. L’objectif français est, tout en conservant dans la base militaire une force capable d’assurer sa défense, de se déployer dans l’intégralité de Bizerte, d’en chasser les manifestants ainsi que de réduire à néant les troupes tunisiennes, mais également de protéger l’ensemble des installations militaires françaises de la région qui s’étendent sur près de trente kilomètres au total, un enjeu majeur, lesquelles installations bénéficient elles aussi de l’appui aérien français pour défaire les positions tunisiennes le plus rapidement possible. Dans le même temps, les quarante-huit Dassault Mystère IV, accompagnés des dix-huit Mirage III, sont déployés sur l’ensemble du territoire tunisien et ont pour mission de mettre hors d’état de nuire l’ensemble des appareils militaires tunisiens en frappant tour à tour les bases aériennes locales. Le Général de Gaulle, évidemment, reste ouvert à la négociation avec Tunis, notamment pour discuter de la capitulation de la Tunisie.
Sirda- Modérateur
- Messages : 2622
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: [France / Tunisie] Crise de Bizerte
Modération
L’offensive française prend bien entendu de court les forces tunisiennes à Bizerte. A vrai dire personne ne s’attendait vraiment à une telle réaction française. Les troupes tunisiennes et les milliers de miliciens et manifestants déployés autour de la base navale française sont donc totalement pris de court devant la force de l’offensive française, qui est même à vrai dire disproportionnée. Le « blocus » autour des installations militaires françaises est ainsi rapidement forcé tandis que les troupes tunisiennes refluent dans Bizerte et sa région poursuivis par les Français largement supérieurs en équipement et en entraînement. Des actes de résistance ponctuels sont bien entendu à signaler du côté tunisien mais la déroute est assez nette, les pertes sont notamment lourdes dans les rangs des milliers de militants du Néo Destour présents autour de la base et qui sont parfois froidement exécutés par les paras français. Les bombardements français font également de nombreuses victimes civiles. Après 3 jours de combat ( 22 juillet ) les forces françaises ont partout brisées l’encerclement des installations militaires et ont pris le contrôle de la ville de Bizerte, notamment les quartiers européens et quelques villes environnantes. Des combats sporadiques se déroulent encore mais la victoire française semble acter d’autant plus que les raids aériens français ont littéralement dévastés la petite aviation tunisienne. Côté français quelques dégâts sont à déplorer dans la base de Bizerte ( ateliers, hangars, quelques avions ) du fait des tirs d’artillerie tunisiens.
Devant la déroute le président Bourguiba a fini par prendre la parole. Le président tunisien a prononcé la rupture des relations diplomatiques officielles avec la France et a dénoncé l’offensive meurtrière et disproportionnée de la France. Celui ci en appelle désormais au Conseil de Sécurité de l’ONU. Pour la forme le président a réitéré ses demandes de départ français de Bizerte mais sur un ton beaucoup moins martial et impératif. En coulisse des émissaires tunisiens prennent contact avec les forces françaises pour la négociation d’un cessez le feu devant ouvrir la voie à des discussions plus approfondies. Ordre est pour l’instant donné aux troupes tunisiennes de tenir leurs positions et aucune contre offensive n’est lancée.
Pertes françaises : 27 morts et une centaine de blessés.
Pertes tunisiennes : 630 morts, 1,500 blessés parmi les forces armées.
400 morts parmi les populations civiles et les militants du Néo Destour.
Jhe- Administrateur
- Messages : 1135
Date d'inscription : 25/04/2015
Re: [France / Tunisie] Crise de Bizerte
République française
● Crise de Bizerte ●
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................La victoire militaire française absolue réconforte l’état-major quant au succès de l’opération qui a permis de reprendre l’intégralité de la ville de Bizerte ainsi que les bourgades alentours. Si le président tunisien semble encore vouloir obtenir le départ des français, il est néanmoins dans une position bien moins confortable qu’auparavant, du fait de la débâcle tunisienne. Le Premier-ministre Michel Debré a, à ce titre, déclarer être « prêt à donner des instructions nécessaires pour étudier avec le gouvernement tunisien les conditions d'un cessez-le-feu », demandant à l’amiral Maurice Amman que « que les opérations militaires soient terminées et que l'armée française n'entrera désormais en action que si elle est attaquée. » Pour qu’un cessez-le-feu soit observé, Paris souhaite que les troupes tunisiennes se retirent à au moins trente kilomètres de la ville de Bizerte, tandis que la France s’engage à ne mener aucune nouvelle manœuvre militaire contre la Tunisie et de cesser tout survol du ciel tunisien durant cette trêve. « La France souhaite uniquement conserver sa base militaire à Bizerte et est prête à se battre pour cela. » La balle est désormais dans le camp de Tunis, qui sait que Paris ne souhaite point la guerre, et est prête à cesser les combats, si tant est que le président tunisien abandonne ses projets fous.
Sirda- Modérateur
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Date d'inscription : 18/09/2011
Re: [France / Tunisie] Crise de Bizerte
Modération
Le président Bourguiba, contraint et forcé, la mort dans l’âme, accepte les conditions françaises pour la mise en place d’un cessez le feu. Les troupes tunisiennes se retirent à 30 kilomètres de la ville de Bizerte. Le gouvernement tunisien attend maintenant en termes précis la nature des revendications françaises.
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Jhe- Administrateur
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Date d'inscription : 25/04/2015
Re: [France / Tunisie] Crise de Bizerte
République française
● Crise de Bizerte ●
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................La France, par la voie de son ministre plénipotentiaire, l'amiral Maurice Amman, exige de la Tunisie qu'elle reconnaisse les droits français sur la base aéronavale de Bizerte et qu'elle cesse de clamer son évacuation ainsi que de tenter militairement d'y procéder. De surcroît, la France exige que les troupes tunisiennes ne puissent pénétrer dans un périmètre autour de trente kilomètres de ladite base. L'amiral explique à ses homologues tunisiens que « la France a, depuis plusieurs années, l'intention de mettre fin à sa présence dans la base de Bizerte. Seulement, les méthodes brusques de Tunis ont offusqué Paris qui ne pouvait défendre son honneur qu'en rejetant l'ultimatum et en défaisant les troupes tunisiennes. L'évacuation définitive de la base n'est qu'une question d'années. »
Sirda- Modérateur
- Messages : 2622
Date d'inscription : 18/09/2011
Re: [France / Tunisie] Crise de Bizerte
Modération
Tunisie : contraint et forcé, le président Bourguiba s’incline devant les exigences françaises : aucune évacuation immédiate n’est donc plus exigée par la Tunisie qui s’engage à ne pas lancer d’action offensive contre celle ci et propose à la France une présence à Bizerte pour les 10 prochaines années.
Jhe- Administrateur
- Messages : 1135
Date d'inscription : 25/04/2015
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