Rencontre de Munich

château de Nymphenburg

Proposition italienne

C'est dans le château de Nymphenburga, dans la résidence d'été des princes-électeurs puis rois de Bavière, que se réunissent les délégations italienne et allemande. L'imposant palais, avec son style architectural baroque, est un beau symbole pour cette rencontre italo-germanique, une première depuis la signature du Traité de Vérone. L'Italie espère obtenir des avancées significatives au niveau commercial. Le ministre Orlando a pour objectif de trouver un accord afin d'obtenir une diminution mutuelle des droits de douane sur l'acier, le charbon et les produits agricoles, et ainsi contribuer à l'expansion de l'économie des deux puissances en renforçant les interactions entre le Nord de l'Italie et le Reich allemand. Un autre argument fort pour les Italiens est de diminuer les importations de ressources en provenance des États-Unis et de la Grande-Bretagne.

En échange, l'Italie, consciente des programmes d'ampleur initiés par Berlin dans le Mitteleuropa, financera elle-même un important projet de densification du réseau ferroviaire dans la plaine du Pô et dans le Tyrol. Mais aussi, en parallèle, un important plan de reconstruction et de modernisation du port de Trieste - seule grande ville très durement touchée par la Grande Guerre - qui devrait en faire l'un des deux plus grands ports industriels de la péninsule avec Gênes.

Satisfaction des italiens

La réponse allemande satisfait grandement la délégation italienne. Certes, certains points ne trouvent pas d'accord entre les deux parties, mais l'essentiel est là. C'est une avancée qui est plus que profitable pour les deux parties. La diminution mutuelle des droits de douane est un accomplissement commercial et politique. Commercialement, cela permet à l'Italie de diversifier ses partenaires majeurs, et politiquement, cela fait du Tyrol une pièce angulaire de ce projet. Rome entend bien faire de cette région récemment acquise un modèle de développement économique. Et pour ce faire, elle propose à l'Allemagne de prendre en charge ce projet de revitalisation transfrontalière Tyrol-Bavière à hauteur de 50%.

En revanche, le refus allemand de subventionner les autres projets est compréhensible. Pour autant, le royaume d'Italie poursuivra ses investissements concernant la plaine du Pô, le poumon économique du pays. Mais ces derniers seront bien moins ambitieux et se contenteront de la reconstruction et de la réhabilitation du port de Trieste.