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V1919 - Résumé contextuel

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Message par Shikkoku Dim 18 Juin 2023 - 19:28

La V1919 commence en date du 2 juillet 1919, le lendemain de la signature du Traité de Strasbourg qui met fin à la guerre mondiale. L'Allemagne et ses alliés austro-hongrois, ottomans, roumains et bulgares sont victorieux. Cette V se base sur une uchronie développée lors de la V1915 dont vous trouverez les archives ici https://chacunsonpays.forumgratuit.org/f180-v1915-31-mai-17-septembre . Certains points ont été modifiés, et vous trouverez dans le message suivant un résumé par pays.
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Message par Rêveur_Lucide Dim 18 Juin 2023 - 22:12

TRAITE DE STRASBOURG

Clauses concernant la France :
   
   - La France reconnaît sa pleine et entière responsabilité dans la déclenchement de la Grande Guerre, aux côtés de l'Empire de Russie et des organisations terroristes serbes.
   - La France cède à l'Allemagne toutes ses possessions coloniales africaines au Sud de la colonie du Chad, à l'exception de l'île de Madagascar.
   - La France cède ses prérogatives liées au Protectorat du Maroc à l'Allemagne.
   - Annexion au sein du Reich allemand du département des Ardennes et de la Meuse, ainsi que du Nord des départements de Meurthe et Moselle.
   - Création de la Zone d'Administration Spéciale ( Sonderverwaltungszone ) allemande en France, couvrant les départements du Pas-de-Calais et du Nord. La Z.A.S. se caractérise par la présence de policiers allemands garants du maintien de l'ordre, assistés par un faible nombre de policiers français.
   - Création d'une Zone Démilitarisée concernant l'entièreté des territoires français et la Z.A.S. au nord d'une ligne Caen-Paris-Dijon. Toute présence militaire française y est formellement interdite, sauf autorisation expresse du gouvernement allemand.
   - Les Forces Armées françaises sont limitées à un maximum de 100 000 hommes servant sous les drapeaux, forces de marines et forces terrestres confondues.
   - La France et ses forces armées se voient dans l'interdiction formelle d'opérer, construire, ou se procurer tout appareil militaire aérien, à aile fixe ou à ballon.
   - La France et ses forces armées se voient interdire d'opérer, produire ou se procurer tout équipement militaire lourd, incluant l'artillerie d'un calibre supérieur à 90mm et toute forme de char d'assauts.
   - La Marine française se voit limitée à un personnel maximum de 17 000 hommes, incluant le personnel portuaire.
   - La Marine française se voit limitée à huit navires de guerre d'un tonnage supérieur à 5 000 tonnes. Tout tonnage supérieur à 25 000 tonnes est interdit.
   - La France devra indemniser l'Allemagne à hauteur de 110 milliards de marks, et l'Autriche-Hongrie à hauteur de 20 milliards de marks. La dette ottomane contractée auprès de la France est annulée.
  - La conscription et le service militaire sont interdits en France.
  - Les contrats d'engagement dans l'armée sont limités à 12 ans pour les soldats et à 25 ans pour les officiers.
  - Les officiers retraités sont interdits de présence sur le territoire militaire (casernes).
   
Clauses concernant le Royaume-Uni :
   
   - Le Royaume-Uni cèdera à l'Empire ottoman en guise de réparations de guerre la colonie du Koweït.
   - Le Conseil d'Administration Spécial du Canal de Suez (Suez Canal Special Administration Zone ou SCSAZ) sera fondé. Il est formé de quatre Etats membres : l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Empire ottoman et la France.
   - Toutes les décisions du SCSAZ doivent être prises à l'unanimité des quatre Etats membres.
   - Les revenus et coûts liés à l'exploitation du Canal de Suez seront partagés entre les membres du SCSAZ de la manière suivante : 1/3 pour l'Allemagne, 1/3 pour le Royaume-Uni, 1/6 pour l'Empire ottoman et 1/6 pour la France.
   - La Zone du Canal de Suez, entendue comme le Canal en lui même, les villes de Port Saïd, Suez et toutes les agglomérations entre les deux ; sera entièrement démilitarisée à l'exception d'une présence allemande et britannique ne dépassant pas chacune 800 hommes. Aucun navire de guerre ne sera autorisé à mouiller dans les ports de la Zone, ni à moins de 90 miles nautiques.
   - Le Sultanat d'Egypte devra accéder à une indépendance nationale pleine et entière dans ses frontières actuelles, et ce dans un délai raisonnable.

TRAITE DE RIGA

- La Russie reconnaît sa pleine responsabilité dans le déclenchement de la Grande Guerre, aux côtés de la France et des organisations terroristes serbes
- La Russie reconnaît l'indépendance et les frontières des nouveaux états d'Europe orientale (Pologne, Finlande, Livonie, Lituanie, Biélorussie, Ukraine, Cosaquerie du Don) et du Caucase (Géorgie, Azerbaïdjan), ainsi que la souveraineté roumaine sur la Bessarabie
- La Russie devra indemniser l'Allemagne à hauteur de 3 millions de marks, et l'Autriche-Hongrie à hauteur de 3 millions de marks
- L'Ukraine devra indemniser l'Allemagne à hauteur de 250 000 marks, et l'Autriche-Hongrie à hauteur de 250 000 marks
- La Russie et ses forces armées se voient interdire d'opérer, produire ou se procurer tout équipement militaire lourd, incluant l'artillerie d'un calibre supérieur à 90mm et toute forme de char d'assauts.

TRAITE DE VERONE

- Échanges de prisonniers de guerre.
- Reprise du commerce et tarifs agricoles avantageux pour l'Allemagne et l'Autriche-Hongrie.
- Concessions territoriales suivantes de l'Empire Austro-Hongrois au Royaume Italien : le Trentin-Haut-Adige, la Marche julienne, la péninsule d'Istrie, les quatre îles de l’Adriatique (Cherso, Unia, Lussino et Lagosta), la ville de Zara en Dalmatie, l'ensemble du Tyrol.
- Établissement d'un protectorat italien sur l’Albanie avec l’accession au trône princier d’un noble italien, avec condition de ne pas accepter d'hébergement de troupes Alliés.


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Message par Rêveur_Lucide Dim 18 Juin 2023 - 22:13

FRANCE

Le 13 mai 1916, la France engagée dans une guerre cataclysmique contre l'Allemagne subit un sérieux revers. Verdun, la forteresse de la République, là où les armées impériales allemandes devaient être stoppées à tout prix, est capturé par l'Allemagne. L'âpre résistance des poilus français aura été vaine, et la chute de Verdun est rapidement suivie d'un éclatement du front, menaçant directement Nancy et Saint-Dizier. Face à la désorganisation des lignes françaises qui ne peuvent plus s'appuyer sur les légendaires forteresses, l'Etat-major français prend la décision d'abandonner les Vosges à l'Allemagne, et ordonne un repli organisé afin d'éviter d'en subir un catastrophique. C'est l'humiliation absolue pour les soldats en bleu, qui quittent leurs positions défendues au prix du sang et se replient vers  le Sud.

Le 17 mai, Nancy est prise par les Allemandes. Le 18 c'est Saint-Dié-des-Vosges et Gérardmer qui tombent, suivis le 22 mai d'Epinal puis de Belfort et Montbéliard, évacués tous les deux. La débandade est totale, et la retraite prend parfois localement des allures de déroute pure et simple. L'avancée allemande semble inexorable, et la population française panique. Mais entre le 2 juin et le 18 juin, sur les rives de la Marne, l'armée allemande subit un revers qui met fin à son avancée. La Marne a été défendue par des centaines de milliers de soldats français, désorganisés mais héroïques. A la fin du mois de juin, l'avancée allemande dans le Jura et en Franche-Comté est stoppée, et Besançon échappe de peu à être capturée. Elle est désormais une ville sur le front, bombardée régulièrement mais le drapeau français flotte toujours sur le berceau de Victor Hugo.

En un mois, le front français s'est effondré avant de se ressaisir, de manière franchement inattendue par moments. Cette fin de printemps 1916 a été le théâtre de petits miracles le long de la Marne et dans les collines du jura. La situation se gèle à nouveau, et la guerre des tranchées reprend. Plus personne n'avance ou ne recule de manière significative, mais la France a un goût amer dans la bouche. Il s'en est fallu de peu pour tout perdre.

En septembre 1918, l'Allemagne épuisée passe à l'offensive. Partout sur le front de la Marne l'artillerie tonne. C'est l'enfer, et Saint Dizier ne survit pas. La ville, qui n'était déjà plus qu'un champ de ruines, est méconnaissable. C'est un champ de débris, maculé par ci par là de sang, que les allemands capturent le 25 septembre 1918 après trois semaines de bombardements. La Marne est franchie, la France saignée. La panique s'en suit, lorsque la situation devient claire. La Marne ne pourra plus être défendue, et il faut se replier sur la Seine ! Cela vaut-il encore la peine de se battre ? Des mutineries éclatent ici et là, et sont très sévèrement réprimés. La fin du mois de septembre voit la guerre de mouvement reprendre, avec la percée du front à Besançon qui tombe le 2 octobre 1918. L'offensive allemande voit Dijon capturée le 14 octobre, et la voie vers Lyon est ouverte. Entre le 16 et le 20 octobre, des escarmouches ont lieu entre la France et la Suisse, du fait de la tentative de fuite de dizaines de milliers de soldats français sur le territoire helvétique afin d'échapper à une capture allemande. L'armée suisse défend ses frontières et abattra une vingtaine de poilus tout en perdant une dizaine de conscrits helvètes. L'incident en restera là, mais les fuyards sont capturés par l'Allemagne le 20 octobre, sous le regard silencieux du gouvernement suisse.

Le 23 octobre 1918, alors que le moral français est au plus bas, l'offensive allemande décisive, qui vise à décapiter la République, est lancée. L'armée impériale s'élance vers l'ouest et Paris. Sur le front tenu par les britanniques, les soldats français sont envoyés défendre la capitale, causant de graves troubles et des trous dans la ligne. Les britanniques se replient vers la côte, avec les soldats américains. L'entièreté du corps expéditionnaire britannique en France est encerclé dans la région de Dieppe à la fin du mois d'octobre 1918, et mis hors d'état de nuire. Des dizaines de milliers de britanniques sont faits prisonniers.

Troyes se défend ardemment et ne tombera pas, mais l'espace entre la Marne et la Seine est un boulevard pour l'armée allemande. Le 2 novembre malgré des actes de résistance héroïques, les allemands sont à Créteil, à quelques kilomètres de la capitale. Du côté de Lyon, l'avancée germanique est lente mais inexorable dans la vallée du Rhône, et ce n'est qu'une question de semaines avant que la ville ne soit sous le feu. C'est la panique générale, et le 3 novembre 1918, alors que l'artillerie allemande touche Paris depuis quelques jours et que les soldats français, appuyés par quelques milliers d'américains et aidés de civils défendent Créteil, le gouvernement français dépose les armes. La Seine est rouge de sang, Paris brûle et la France est vaincue.

Le Président du Conseil Paul Painlevé, qui avait été appelé par le Président Poincaré pour former un gouvernement en 1917, assisté du légendaire Clémenceau au Ministère de la Guerre, reçoit une délégation militaire allemande le 5 novembre 1918 à Versailles afin de signer l'armistice. La galerie des glaces est à nouveau le lieu de l'humiliation française.

Entre novembre 1918 et la signature du Traité de Strasbourg au 1er juillet 1919, la France vit une gueule de bois. Occupation de tous les villes majeures, même si parfois symbolique ; retour au foyer de soldats traumatisés ; funérailles de pères, de fils, de frères, dont parfois la dépouille git toujours en Lorraine, en Picardie ou sur les rives de la Marne. Le Président Poincaré a continué ses missions, ainsi que le gouvernement d'Union Sacrée. Ce dernier n'a d'union que le nom, et en son sein on se dispute, on se bat, mais dans le vide.

L'hiver 1918-1919 a vu des grèves générales notamment dans les mines du Nord du pays être violemment réprimées par la police et l'armée française. Menée par les branches révolutionnaires de la CGT, qui avait dès 1914 refusé l'Union Sacrée au contraire de la SFIO, les grèves avaient mobilisé près de 200 000 mineurs à leur maximum. La répression qui mit fin au mouvement en février 1919 causa la mort de 130 grévistes, massacrés par l'armée française. Episodiquement, les forces allemandes ont assisté l'armée française mais elles n'ont pas joué un rôle majeur. Le malaise d'une armée française tirant à balles réelles sur les grévistes refusant de travailler "pour l'Allemagne" reste vif dans les esprits, et symbolise l'horreur de la capitulation française. Cet hiver est connu désormais sous le nom d'Hiver Sanglant, rouge de par ses drapeaux grévistes et rouge de par le sang versé.

Le gouvernement français n'a eu, durant ces 9 mois, quasiment aucun pouvoir et aucune capacité à résister à l'Allemagne et à ses demandes. Les mineurs du Nord sont retournés dans les mines, et le charbon part cette fois-ci en direction du Reich. La tenue d'élections, avec l'accord tacite de l'Allemagne, durant l'hiver 1919-1920, promet d'insuffler à la France un nouvel élan vital, et peut-être de la sortir d'une léthargie fatale.
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Message par Rêveur_Lucide Dim 18 Juin 2023 - 22:14

BELGIQUE

Le petit Royaume sort de la Grande Guerre totalement dévasté. L'armée allemande a occupé le pays pendant l'entièreté de la guerre, et le coût infligé aux infrastructures et à la population civile est massif. Les provinces de Luxembourg et de Liège ont été annexées directement par l'Empire allemand, tandis que le port de Bruges accueille une partie de la Hochsee Flotte, directement face à l'Angleterre. Le jeune Leopold III, tout juste âgé de 18 ans, accède au trône après l'abdication forcée de son père, qui est également interdit de séjour en Belgique et vit à Londres. La petite Belgique voit également l'équilibre entre flamands et wallon renversé, au profit des premiers, qui grâce à un soutien explicite de l'Allemagne, forment désormais l'écrasante majorité du corps gouvernemental.

Le Conseil des Flandres (Raad van Vlaanderen) a chapeauté une élection visant à devenir indépendante de la Belgique, en Mars 1918, en dépit du chancelier allemand Georg von Hertling ne voulant plus de Flammenpolitik. Après une préparation troublée en temps de guerre, cette élection a donné comme résultat une grande adhésion des flamands à la Belgique. L'Allemagne profite du camouflet du RvV pour le dissoudre, et réunifier l'appareil législatif belge, qui est de fait dominé par les flamands après l'annexion des provinces du Luxembourg, Liège et Namur en Juillet 1918. Les indépendantistes radicaux sont insatisfaits, mais ne peuvent que se taire face à l’Allemagne et le désaveux général de la population belge.

   
PAYS-BAS
   
   Les Pays-Bas ont accueilli près d'un million de réfugiés belges sur leurs terres, mais ne se sont pas engagés dans la Grande Guerre. Grâce à une politique de neutralité armée, l'armée néerlandaise ayant été mobilisée très rapidement aux frontières, toute attaque allemande a été évitée. Après l'armistice de 1918, les réfugiés belges sont très majoritairement rentrés au pays. Les Pays-Bas sont dans une position unique en Europe. Géographiquement proches du Royaume-Uni comme de l'Allemagne, le pays conserve officiellement une politique de neutralité absolue. Dans les cœurs par contre, la société néerlandaise est fermement pro-britannique, mais aucun mouvement diplomatique qui pourrait être perçu par Berlin comme menaçant ne peut être effectué, et en 1919 l'économie néerlandaise jouit d'une reprise d'activité très forte. Les dédommagements de la guerre sous marine à outrance n'ont pas été réglés vis-à-vis du gouvernement néerlandais, et constituent une revendication timide de la part des néerlandais, qui ne souhaitent qu'une chose : conserver leur indépendance, leurs libertés et leurs terres. Jusqu'ici, ils ont plutôt bien joué leurs cartes.


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Message par Rêveur_Lucide Dim 18 Juin 2023 - 22:17

 
SUEDE & NORVEGE
 
 La Suède et la Norvège sont restés neutres pendant la guerre. Cette neutralité ne les aura pas protégés des destructions de la guerre sous marine à outrance de l'Allemagne. Bien que la Royal Navy ait mis en place, conjointement aux petites marines suédoises et norvégiennes, des lignes sécurisées pour la marine marchande en Mer du Nord, les pertes ont été lourdes.
 
 L'Allemagne a promis d'indemniser les pays victimes de manière collatérale de sa politique navale. Les remboursements n'ont toujours pas été effectués. Ceci ne fait qu'accentuer un soutien populaire assez affirmé envers Londres, surtout en Norvège. Mais les deux Etats scandinaves continuent de s'afficher entièrement neutres  en date de juillet 1919, ne souhaitant pas s'attirer les foudres de Berlin ou manquer de possibles opportunités économiques.
 
 
DANEMARK
 
Après les menaces américaines sur le Groenland, le Danemark a pleinement embrassé Berlin comme son protecteur. La victoire du Kaiser sur les alliés a sauvé le Groenland danois, et a ancré dans les opinions et le gouvernement l'idée que le futur de l'Europe et du Danemark était allemand. Le pays a, contrairement a ses voisins, choisi de pleinement embrasser le programme de Berlin concernant la Mitteleuropa, et s'est fermement rapproché de Berlin.

FINLANDE
 
Dans la foulée de la révolution russe, la Finlande rêvait d’indépendance. La commission déléguée par Petrograd pour arriver à l’indépendance finnoise s’est toutefois heurtée aux fractures de la société locale. Entre d’un côté des socialistes réclamant la résistance à l’Allemagne et l’universalisation des droits politiques, et de l’autre des conservateurs souhaitant conserver un parlement de classe, aucun accord ne put être trouvé. Ce sont finalement les conservateurs qui ont brisé le statu quo en déclenchant une guerre civile. Mettant des milices blanches et socialistes en opposition, celle-ci a évidemment basculé avec la chute de Petrograd. Ce ne fut qu’une question de mois avant que des détachements allemands en terminent des milices socialistes finnoises, instaurant pour de bon la suprématie d’un gouvernement conservateur germanophile à Helsinki.

Ce même gouvernement conservateur, sous l'impulsion du premier ministre Pehr Evind Svinhufvud, a porté dans son estime l'idée d'une monarchie constitutionnelle. En coopération étroite avec l'Allemagne, Frédéric-Charles de Hesse-Cassel, landgrave de Hesse-Cassel, a ainsi été nommé Roi de Finlande sous le nom de Charles Ier. Cette coopération a aussi été l'occasion d'entériner un Traité à Berlin de coopération Germano-Finnoise, renforçant les liens économiques entre la Finlande et l'Allemagne et autorisant cette dernière à implanter des bases et une présence militaire.


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Message par Rêveur_Lucide Dim 18 Juin 2023 - 22:21

EMPIRE OTTOMAN

Le 29 octobre 1914, en attaquant la marine russe, l'Empire Ottoman se lançait dans la Grande Guerre aux côtés des Puissances Centrales. L'année 1915 aura été marquée par le génocide des arméniens, chrétiens de Syrie et grecs du Pont, orchestré directement par le gouvernement ottoman avec l'accord bienveillant si ce n'est la participation directe de gouverneurs locaux. Entre 1 000 000 et 1 500 000 arméniens ont été massacrés, 900 000 grecs, et 500 000 assyriens et autres chrétiens d'Orient. Si les populations chrétiennes, majoritairement grecques, de la région de Marmara, de Thrace et d'Anatolie Occidentale n'ont pas été visées par les politiques du gouvernement des Trois Pasha, c'est plus par peur d'un soulèvement que par oubli ou miséricorde. Il reste environ 1 500 000 grecs orthodoxes en Anatolie, l'immense majorité sur la côte égéenne et Istanbul, bien que quelques villages de montagne subsistent sur la côte de la Mer Noire.

Sur le plan militaire, si l'Empire Ottoman aura su mettre en danger l'Empire britannique en repoussant d'abord, grâce à un officier particulièrement doué et le courage de ses troupes, un assaut des Alliés à Galipolli, puis en atteignant les rives du Canal de Suez, de la fin de 1916 à 1918 la guerre s'est transformée en une lente avancée inexorable des forces britanniques de Suez à la Palestine, à l'Irak, à Jérusalem, puis à la Syrie, afin d'arriver à Adana et aux portes de l'Anatolie. C'est là que les britanniques auront été stoppés, au prix de pertes gigantesques pour l'Empire Ottoman. Sur les 3 millions d'hommes mobilisés, 450 000 seront tués et 500 000 supplémentaires seront blessés et continuent d'en porter les séquelles. C'est dans les monts Taurus cependant, avec l'appui de renforts bulgares et de brigades allemandes, que les britanniques ont été stoppés, au même moment qu'ils l'étaient par le relief et le climat difficile du Sud-Est de l'Anatolie.

L'avancée britannique au Moyen-Orient s'est traduite par l'alliance entre les troupes alliées et certains chefs tribaux arabes, ces derniers saisissant ce qu'ils ont perçu comme la faillite de la Sublime Porte pour se battre pour une indépendance politique. Novembre 1918, l'armistice en Europe, mettra également fin aux dernières opérations militaires au Levant, et au retrait progressif et ordonné des centaines de milliers de britanniques des territoires ottomans qu'ils occupaient. Le retour des troupes du Sultan n'a pas été du goût de tous, et plusieurs rébellions ont éclaté durant l'hiver et le printemps 1918-1919, à Bagdad, Beyrouth, Damas, Halep et Jérusalem. Elles ont toutes été matées, parfois dans le sang comme lors du massacre de Bagdad où près de 20 000 civils, en majorité des juifs et des chiites, ont été passés au sabre par les troupes ottomanes.

L'Empire exsangue peut cependant compter sur la fidélité des tribus de Jabbal Shammar, qui occupent le coeur de la péninsule arabique et ont prêté allégeance au Sultan Calife Mehmed V. Mais ce dernier n'a quasiment plus aucun pouvoir politique. Le triumvirat formé de Talaat Pasha, Enver Pasha et Cemal Pasha dirige d'une main de fer le pays, qui n'a pas cessé sa mobilisation politique de guerre et continue d'être de facto une dictature militaire.

Sur le plan diplomatique, des négociations entamées mais jamais terminées lors de l'année 1917 entre l'Empire Ottoman et les puissances de l'Entente ont terni les relations entre Istanbul et Berlin. Malgré le fait qu'elles n'aient mené à rien, la quasi-capitulation ottomane, rapidement oubliée au sein du gouvernement, ne l'a pas été du côté des alliés allemands et autrichiens.

De la guerre, l'Empire Ottoman ressort fragilisé mais survit. Les gains territoriaux sont faibles : quelques villages grecs de Thrace dont la Bulgarie ne voulait pas, le Koweït et un siège au Conseil d'Administration International du Canal de Suez, le VS, de son nom allemand "Verwaltungsrat des Suezkanals" .  De nombreuses élites politiques voient dans le bombardement du 29 octobre 1914 qui a précipité l'Empire dans la guerre une catastrophe, qui aura changé à jamais le système ottoman et la face de l'Asie mineure et du Levant.

PERSE

Ahmad Shah Qajar, Shah de Perse, dirige un pays totalement fracturé. Le gouvernement persan ne contrôlait déjà pas très bien les chefs locaux et les vastes territoires en 1914. L'explosion de la guerre mondiale, dans laquelle la Perse n'a pas officiellement participé, s'est traduite par les violations incessantes du territoire perse par les armées russes, britanniques et ottomanes, et des conflits d'une rare violence ayant entraîné la mort d'environ 300 000 civils, et déplacé plus de deux millions de persans à travers le pays.

Le 2 juillet 1919, la Perse est affaiblie, et le gouvernement de Baku lorgne sur Tabriz et la minorité turque du pays, ne présageant rien de bon. Déjà à l'hiver 1916-1917 une République démocratique de Tabriz avait émergé, rapidement matée par les britanniques. Son souvenir reste vivace dans les esprits des turcophones du Nord de la Perse. Le Shah, totalement désavoué par son peuple, par son gouvernement et par les élites locales à travers le pays, doit prendre part à un dangereux jeu d'équilibriste s'il ne veut pas perdre son poste mais peut être même sa tête.

   
REPUBLIQUE DE GEORGIE
   
La Géorgie indépendante, née dans la conflagration révolutionnaire russe, s'est rapidement sortie de la guerre et a signé avec l'adversaire ottoman un traité de paix reconnaissant ses frontières dans les premières semaines ayant suivi la proclamation de l'indépendance à Tblisi en décembre 1917. Un an et demi plus tard, la petite république du Caucase est un phare de paix dans la région.



       
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE D'AZERBAIDJAN

   
    L'Azerbaïdjan indépendant est né, comme la Géorgie, de l'abandon du Caucause du Sud par l'armée russe empêtrée dans la révolution. Depuis Baku, les Jeunes Turcs azéris dirigent d'une main de fer un petit Etat prospère. Les violences ayant suivi la Grande Guerre ont vidé le pays de ses populations chrétiennes, et plus de 8 chrétiens sur 10 sont partis au Nord du Caucause. Idéologiquement le Président Fatali Khan Khoyski est très proche des élites ottomanes, et ce n'est un secret pour personne que l'objectif politique à court terme pour Khoyski et les Jeunes Turcs azéris est de s'inscrire dans la réjuvénation nationale turco-ottomane initiée depuis Istanbul.

     
   
ARMENIE
   
    La République démocratique arménienne n'a pas survécu à la guerre. Formée à la hâte, défendue par des milices et des soldats de l'armée russe, celle-ci n'a finalement pas survécu aux coups de boutoirs génocidaires ottomans, qui se sont saisis de Kars et Van au début de l'année 1918 et ont conservé ces villes suffisamment longtemps pour les vider de leurs populations. Quand les britanniques et surtout les australiens sont arrivés à Van au printemps 1918, la ville n'était qu'une ruine, à l'image de la présence arménienne en Anatolie.
   
    Les arméniens, victimes du génocide ottoman et des violences en Azerbaïdjan, se retrouvent sans Etat. Plus d'un million d'arméniens ont été assassinés depuis 1915. Environ 1 200 000 à 1 500 000 arméniens ont trouvé refuge, à travers la Géorgie, au Nord du Caucause. La République de Géorgie a en effet accordé un asile salvateur à des centaines de milliers d'arméniens en 1917-1918, bien qu'ils ne soient que quelques dizaines de milliers à être restés sur place. En juillet 1919, les arméniens sont un peuple en exil forcé, sans terres et occupant les quartiers périphériques des villes russes au Nord du Caucase. La colère et la rage des arméniens n'a cependant pas faibli. Beaucoup d'associations politiques et partis arméniens appellent à venger les massacres.
   
REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DE TABRIZ


A Tabriz, saisissant l'opportunité offerte par le contexte des assauts ottomans fragilisant l'autorité du Shah, un comité révolutionnaire a proclamé en janvier 1917 une courte république indépendante, qui a rapidement été dissoute par l'armée britannique et ses alliés perses. La ville de Tabriz, majoritairement turcophone comme la région alentours, reste cependant le siège d'une importante dissidence séparatiste, que le Shah peine à contenir.
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Message par Rêveur_Lucide Dim 18 Juin 2023 - 22:26

AUTRICHE-HONGRIE

La guerre a été compliquée pour l'empire des Habsbourg. C'est bien l'Autriche Hongrie qui a mis, en partie, le feu aux poudres en Serbie activant de fait le jeu complexe des alliances en Europe. Le résultat est plutôt catastrophique pour l'Empire qui a réussi tout de même à se sauver de ce véritable bourbier, non sans conséquences. Dès 1914-1915, les dysfonctionnements de l'économie et l'armée du pays ont causés multiples problématiques et a eu le résultat l'obligation de se battre sur plusieurs fronts. Si l'Empire était pleinement indépendante, et une puissance mondiale en 1914, elle ne dépend plus militairement et économiquement de l'Allemagne dès 1916. La mort de l'illustre empereur François-Joseph et le couronnement de Charles Ier n'a fait qu'accélérer cette situation avec une Allemagne s'insinuant dans une politique interne Austro-hongroise complexe, notamment en menaçant l'Autriche sur le projet politique du Trialisme qui avait projet la création d'un Royaume Slave.

Les tensions politiques en interne augmentant, l'élite autrichienne a cherché à terminer rapidement la guerre. L'Autriche a rapidement perdu le contrôle du front italien, et la Paix à Vérone ampute la Cisleithanie mais permet de se débarrasser d'un front. Dans les Balkans, les pays alliés de la Triple Entente sont éliminés tandis que l'Autriche promet aux Polonais des territoires pour la fin de la guerre. La tentative de paix avortée avec la Russie permet quelques temps une paix, mais l'Autriche et l'Allemagne lancent une offensive majeure causant une perte importante de territoire et une avancée jusqu'à Kiev. L'opération Demeter, qui est un pillage des ressources du pays, permet d'éviter les famines en Autriche-Hongrie et permet de réduire un peu les tensions politiques dans le pays. Ces mouvements politiques ont cependant eu le temps de se structurer,  parfois indépendantistes, ou bien pacifistes mais avec des ambitions différentes voir rivales. La Hongrie en profite pour annuler l'Ausgleich, ce qui pourrait s'apparenter à un début de la fin de l'Empire. Toutefois, c'est la Triple Entente qui cède avant, et s'écroule. Et l'armistice entre les différentes puissantes puissances sont signés en novembre 1918.

C'est un soulagement pour l'Empire Austro-hongrois qui ne pouvait pas tenir quelques mois de plus. La diplomatie prend le pas sur les armes. Le Traité de Cracovie est signé rapidement avec la Pologne, elle vise en la rétrocession dès juillet 1919 de l'entièreté du Royaume de Galicie et Lodomérie. L'Autriche y garde ses possessions économiques et avantages, et est un partenaire économique important de la Pologne. Tandis que politiquement, une alliance défensive unie les deux pays. Le Traité de Tchernivtsi offre la Bucovine à la Roumanie en échange d'une alliance défensive, de partenariats économiques et de la promesse Roumaine de ne pas déstabiliser ou demander les régions Transylvaniennes. Le Traité de Belgrade permet la Soumission de la Serbie en tant que vassal Autrichienne, de l'annexion du Monténégro et de la Bosnie tout deux intégrés dans la Cisleithanie pour équilibrer les pertes de territoires dans cette partie de l'empire.

A Vienne, comme dans toute l'empire, un sentiment étrange se propage. L'impression d'avoir vaincu, et d'être vaincu, mais d'avoir sauvé les meubles. Pour les minorités, notamment slaves, l'impression est plutôt amer, l'indépendance tant voulu n'est pas arrivée et les tensions et grèves continuent. Le pays arrive toutefois à un peu mieux se stabiliser, plus grand monde n'ayant l'envie de se battre. Mais pour survivre, l'Empire a du faire beaucoup de concessions, et devra à l'avenir se réformer pour aller de l'avant. Le 1er juillet 1919, la Pologne recouvre la Galicie et la Lodomérie, et les tensions ethniques augmentent à nouveau, porté par l'espoir d'une indépendances des différences nations composant l'Etat mosaïque austro-hongrois. L'Ausgleich n'a toujours pas eu lieu, et la Hongrie refuse toutes négociation. La crédibilité de l’État austro-hongrois, et par ricochet de la dynastie Habsbourg pâtit fortement de sa dépendance presque totale à l'Allemagne, dont il sera difficile à s'extraire. Un sentiment de jalousie s'empare de l'élite austro-hongroise à l'encontre de l'Allemagne qui a tout gagnés y compris en Autriche-Hongrie. Il faudra jouer fin pour l'empereur et les dirigeants autrichiens pour sauver à long terme l'empire, au risque de plonger à nouveau.

SERBIE

Si il y a bien un pays qui a mal vécu la guerre, c'est bien la Serbie. La petite Serbie n'est plus que l'ombre d'elle même. Considéré encore désormais comme le pays qui a causé ce malheur en Europe du point de vue des vainqueurs, le pays est ravagé tant économiquement que démographiquement. 30% des hommes du pays seraient morts, un désastre. Plus grand chose ne fonctionne correctement au vu des destructions massives sur les infrastructures et le pays dépend beaucoup de l'extérieur pour survivre. La résistance de la Serbie est toutefois respecté, de ses anciens alliés mais également de ses ennemis, notamment Austro-hongrois qui ont eu du mal à envahir un pays 10 à 15 fois plus petit que le leur. Mais l'honneur et le respect ne fait pas vivre un pays. Désormais, Belgrade dépend entièrement politiquement de l'empire austro-hongrois. mais l'envie de se battre à totalement disparu, il faut reconstruire. Les défis seront majeurs pour la Serbie pour essayer d'exister.

 
BULGARIE
 
 La Bulgarie a vengé l'humiliation des guerres balkaniques, et le Tsar a paradé en grandes pompes dans Skopje puis Thessalonique, afin de saluer et cimenter le rattachement de toute la Macédoine à son royaume. Ferdinand Ier, qui se voit déjà en Alexandre du XXème siècle, doit cependant faire face à une réalité tout à fait désastreuse. Le pays est victorieux, c'est certain, mais la victoire a eut un prix : les bulgares sont épuisés, l'économie nationale dévastée et l'adhésion à la Bulgarie de nombreux grecs de Macédoine et de turcs de Thrace n'est pour l'instant pas un soucis, mais pourrait poser à l'avenir de grandes questions sur la gouvernabilité du pays.

 
GRECE
 
 La Grèce s'est engagée aux côtés des Alliés dès 1915, après un coup d'état de Venizelos pour une entrée en guerre aux côtés de l'Empire britannique, de la France et de l'Italie que lui interdisait l'aristocratie hellène et surtout le Roi Constantin Ier de Grèce, personnellement favorable à l'Empire allemand. Le pari risqué de la Grèce a rapidement tourné au désastre, et Thessalonique d'abord, puis Athènes ensuite sont tombées aux mains des bulgares appuyés des ottomans. La défense de la Grèce, assurée par l'Empire britannique plus que par une armée grecque qui s'est retrouvée en incapacité opérationnelle très rapidement, aura coûté cher. Le Péloponnèse est devenu une forteresse certes, mais c'est tout ce qu'il restait après l'offensive du printemps 1917 de la Bulgarie qui a saisi Athènes avec l'aide de soldats autrichiens et allemands. La capitale grecque, symbole national et civilisationnel, a été incendiée sans merci. Le réduit du Péloponnèse, qui accueillait près de 250 000 soldats britanniques et autant de réfugiés, s'est vite transformé en bidonville. En novembre 1918, à la fin des hostilités, Venizelos a du partir en exil à Londres, tandis que Constantin Ier était réinstauré dans les ruines d'Athènes par l'armée allemande. La Grèce aura perdu beaucoup dans la guerre, beaucoup plus en proportion que beaucoup d'autres pays. Le pays est à genoux, humilié, appauvri et dépeuplé.

ROUMANIE

La Roumanie est l'un de ces pays qui a le plus réussi à tirer son épingle du jeu du conflit mondial. Si en premier lieu le Vieux Royaume s'est permis une neutralité nommée "neutralité armée", celui-ci a choisis son camp pragmatiquement pour y gagner le plus. Le roi Ferdinand I a longtemps tenu à cette neutralité. Mais sa mort en Aout 1915, après multiples rebondissements personnels, ainsi que le couronnement de Carol II change le positionnement diplomatique de la Roumanie. Le Royaume passe en effet d'une politique d'alignement de l'Entente vers un alignement avec ses voisins des Empires Centraux.

Le coup d'Etat conservateur et la mobilisation de l'armée en mars 1916 ne trompe personne et vient achever un changement diplomatique majeur dans les Balkans. C'est donc sans aucune surprise que Royaume de Roumanie déclare la guerre à l'empire Russe. La population, pro-entente a longtemps exprimé son mécontentement devant un tel changement de ligne diplomatique, allant jusqu'à manifester à Bucarest. Mais la répression du gouvernement envers ce qu'elle n'hésite pas à nommer des traitres est féroce et impitoyable. La perte de la Bessarabie au profit des russes en septembre et octobre 1916 est un coup pour le Royaume de Roumanie. Cependant, grâce aux habiles manœuvres autrichiennes et allemandes, combiné à l'armée roumaine, lors de l'opération Fauschlag permet au pays de souffler un peu, et de ne plus se sentir menacer, éloignant le front de plusieurs centaines de kilomètres des frontières.

La suite est une série de victoire militaire et diplomatique : la fin de l'Entente avec l'effondrement du front français et russe puis les traités avec l'Autriche-Hongrie sur la Bucovine et le traité avec les vaincus donne à la Roumanie le territoire longtemps revendiqué de la Bessarabie. La Roumanie s'affirme comme une puissance régionale importante, mais deux points noirs restent en suspens. La question de la Transylvanie appartenant à l'Autriche Hongrie que la Roumanie revendique historiquement reviendra tôt ou tard sur la table et la rivalité avec la Bulgarie reste malgré que ces deux pays se sont battus et on vaincus ensemble.
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Message par Rêveur_Lucide Dim 18 Juin 2023 - 22:32

 
USA

Bien que très éloignés des différents théâtres d’opération d’une guerre avant tout européenne, les États-Unis n’ont pu rester longtemps dans l’isolationnisme le plus complet du fait de la guerre sous-marine menée par le Reich. Dès le mois de mai 1915, le naufrage du Lusitania, torpillé par un U-Boot, fait grand bruit Outre-Atlantique puisqu’il coûte la vie à près de 130 ressortissants américains. Malgré les protestations de Washington, Berlin assume sa stratégie de guerre sous-marine à outrance et, dans les mois qui suivent, les incidents impliquant la Marine de guerre allemande et des navires battant pavillon américain ou, à tout le moins, transportant des citoyens états-uniens se multiplient. Début novembre 1915 c’est ainsi au tour d’un navire italien, le SS Ancona, d’être envoyé par le fond par un sous-marin austro-hongrois (en réalité un U-Boot allemand sous faux pavillon), causant au passage le décès d’une dizaine de passagers américains.

Dans ce contexte, les relations se tendent de plus en plus entre les États-Unis et les puissances centrales, même si à la Maison Blanche le Président Wilson demeure d’une prudence de sioux et se contente de protestations diplomatiques. Au département d’État cette position attentiste est incarnée par l’influent secrétaire d’État Robert Lansing qui, nonobstant son anglophilie et sa préférence pour l’Entente, déconseille au Président d’entrer dans le conflit (ce qui n’empêche pas le secrétariat à la Guerre d’entamer de premiers préparatifs visant à renforcer l’armée américaine). Plus largement c’est en fait l’ensemble de la société américaine qui se divise sur l’opportunité d’une entrée en guerre, avec d’un côté un puissant mouvement d’opinion favorable à l’Entente, de l’autre des organisations anti-britanniques et pro-allemandes, à l’image de celle des « Amis de la Paix », qui plaident pour une stricte neutralité et un embargo sur les ventes d’armes et recrutent principalement au sein de la communauté germano-américaine.

Au vu de la multiplication des incidents en mer, l’Administration Wilson finit par réagir en exigeant de l’Allemagne des réparations et des assurances pour que des drames comme celui du Lusitania ou du SS Ancona ne se reproduisent pas. Sur ces entrefaites d’intenses tractations diplomatiques s’engagent avec le Reich et Washington propose la mise en place d’une cour d’arbitrage internationale qui aura pour mission de juger de la légalité de la guerre sous-marine et de déterminer le montant de l’indemnité à verser pour les victimes américaines ainsi que les dommages matériels. La proposition est acceptée par Berlin et la cour débute ses travaux à New-York en décembre 1915. Dans le même temps les États-Unis font un pas important vers le soutien à l’effort de guerre de l’Entente via l’octroi d’importants prêts aux gouvernements français et britannique par des banques américaines (officiellement sans l’intervention de l’Administration Wilson).

En parallèle, le Président Wilson explore toutes les voies diplomatiques possibles via l’action de l’un de ses proches conseillers, le Colonel House, qui visite les grandes capitales européennes (Londres, Berlin et Paris) et propose aux différents belligérants une médiation américaine. Cette discrète tournée des chancelleries se conclut sur un constat d’échec cuisant, les gouvernements britannique, allemand et français opposant tous de polis mais fermes refus aux propositions de l’émissaire de Wilson.

A New-York, le tribunal d’arbitrage international finit par rendre son verdict en juillet 1916, peu après la bataille du Jutland : la guerre sous-marine n’est pas jugée illégale, mais l’Allemagne est reconnue responsable des dégâts causés par ses U-Boot sur des navires de pays neutres et devra s’acquitter de réparations financières en conséquence.

Le verdict choque une bonne partie de l'opinion publique Américaine et décrédibilise complètement Wilson. Ne pouvant pas compter sur les États-Unis, les Alliés et les pays neutres prennent leurs dispositions pour protéger leurs convois de marchandises. La guerre sous-marine à outrance reprend en Juillet 1916 et conduit rapidement l’Angleterre au bord de la famine.

En novembre 1916, Woodrow Wilson perd les élections présidentielles face à son adversaire républicain, Charles Evans Hughes, qui s’impose de justesse grâce à une victoire en Californie, laquelle lui permet de prendre l’avantage au collège électoral. Par la même occasion les Républicains prennent le contrôle des deux chambres du Congrès. Beaucoup plus ferme que Wilson sur les questions internationales, le nouveau Président n’a pas caché ses intentions durant la campagne électorale : il est temps de préparer l’Amérique à la guerre.

Dès le début du mois de janvier 1917, Hughes rompt les relations diplomatiques avec le Reich suite au torpillage du RMS Olympic qui a coûté la vie à 179 citoyens américains. Peu de temps après l’affaire du télégramme Zimmermann (transmis aux USA par le Royaume-Uni) entérine la rupture entre Washington et Berlin et le Congrès vote l’entrée en guerre des États-Unis d’Amérique contre l’Allemagne en février 1917. Il en sera fait de même vis-à-vis de l’Autriche-Hongrie et de l’Empire ottoman quelques mois plus tard.

Immédiatement l’US Navy entame des opérations de lutte contre les sous-marins allemands aux côtés des Britanniques dans l’Atlantique dans le but de sécuriser les liaisons maritimes entre les Etats-Unis et le Vieux continent.

L’action combinée des marines américaine et britannique ramène à zéro l'efficacité des U-Boot allemands et la campagne sous-marine à outrance est finalement interrompue de manière symbolique en Juillet 1917 après la Résolution de Paix du Reichstag. L'Atlantique est désormais sous le contrôle de la puissante Navy Américaine et le corps expéditionnaire Américain débarque en France. L'Amérique réclame cependant encore plus de contrôle et propose l'achat du Groenland au Danemark. Celui-ci refuse, conduisant l’Administration Hughes à renchérir et à proférer des menaces d’invasion militaire. Fidèles à leur neutralité, les Danois restent de marbre et ne cèdent pas au chantage malgré l’instauration de sanctions commerciales à leur encontre par les États-Unis.

A Washington, l’on craint un temps un conflit avec le Mexique suite à l’affaire du télégramme Zimmermann. Des troupes sous le commandement du Général Pershing sont envoyés le long de la frontière afin de parer à tout éventualité, tandis qu’à Mexico le Président Carranza ordonne la construction de tranchées et de barricades en prévision d’une attaque américaine. Cette montée des tensions ne débouche cependant sur aucun affrontement d’envergure, malgré le raid de Pancho Villa contre El Paso, au Texas, qui coûte la vie à quelques Rangers américains.

Au moment de leur entrée  en guerre, les États-Unis ne disposent que d’une petite armée d’environ 120.000 hommes. Ces effectifs n’étant absolument pas suffisant pour mettre sur pied un corps expéditionnaire conséquent, le Congrès vote l’instauration de la conscription malgré l’opposition d’une partie de la société américaine (et notamment d’une frange importante des milieux syndicaux, qui en profitent pour déclencher des grèves). De son côté l’ancien Président Theodore Roosevelt lève, avec l’accord des autorités, une troupe de cavalerie (les Rough Riders) et part sur le front français avec ses hommes, où il sera fauché par les balles allemandes, provoquant une vive émotion au pays.

A la fin de l’année 1917, des dizaines de milliers de soldats américains sont déjà présents sur le front l’Ouest, principalement en France ; ils seront plus de 2 millions à la fin de l’été 1918. Il s’agit donc d’un effort massif, d’autant plus que dans le même temps l’économie américaine se mobilise, tant du point de vue de l’industrie que de la finance (avec l’émission de près de 2 milliards de dollars de Liberty Bonds pour financer l’effort de guerre).

A l’international, Hughes se pose comme le chantre de la liberté et du droit international pour justifier la participation des États-Unis à une guerre menée contre des États qualifiés de barbares (Allemagne et Empire ottoman en tête). Lors d’un grand discours, le Président présente un plan en 14 points (« les 14 points de Hughes ») visant à bâtir le monde de l’après-guerre autour de quelques grands principes (libre-échange, démocratie, abolition de la diplomatie secrète, désarmement, restitution des terres occupées, droit à l’autodétermination des peuples, création d’une Ligue des Nations…). Hughes se permet même de s’ingérer dans les affaires intérieurs britanniques lors d’un voyage à Dublin, au cours duquel il se pose, avec succès, comme médiateur entre Londres et les républicains irlandais. Dans le même ordre d’idée, Washington apporte un soutien massif à la jeune République russe (aide financière de 300 millions de dollars, envoi d’une équipe d’ingénieurs pour aider le gouvernement provisoire à mettre à niveau le système ferroviaire russe…), vue comme un modèle pour le monde d’après.

Dans ce contexte, la défaite finale des forces de l’Entente sonne comme un coup de tonnerre aux États-Unis. Lors de la signature de l’armistice, de nombreux boys se retrouvent prisonniers des Allemands, provoquant un vif émoi au pays, où l’on se demande à quoi à bien pu servir le sacrifice de milliers de jeunes Américains héroïque au vu d’une telle catastrophe. Totalement décrédibilisé aux yeux d’une opinion désormais massivement isolationniste, Hughes perd sa majorité au Sénat et à la Chambre lors des mid-terms de novembre 1918 (qui se déroulent au moment de l’effondrement du front français). De l’Alabama à la Californie en passant par le Tennessee, les citoyens américains ne veulent plus entendre parler de l’Europe et voient avec soulagement l’ensemble des boys revenir au pays suite à la signature du traité de Strasbourg.

Pour les États-Unis la situation est néanmoins loin d’être catastrophique : même si des milliers d’hommes sont morts au front, le pays n’a pas été touché par les affrontements, son économie est intacte et son influence financière et commerciale au plus haut. Dans ce contexte, l’affaiblissement de la France et de la Grande-Bretagne représente clairement une opportunité pour l’Amérique de se hisser au sommet des puissances mondiales, même s’il faudra maintenant composer avec le puissant Reich allemand, avec lequel les points de litiges ne manquent pas (question des réparations pour la guerre sous-marine à outrance conformément au jugement de la cour d’arbitrage de 1916…).
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Message par Rêveur_Lucide Dim 18 Juin 2023 - 22:33

CHINE

La révolution de 1911 qui a mis fin au système impérial n'a été que le début d'un long cycle d'instabilité pour le pays. Mais le Kuomintang et Sun Yat-Sen ont réussi à affirmer l'autorité de la République, avec l'appui de l'Armée Nationale Révolutionnaire et du Maréchal Cai'E. Depuis Nankin, la République rayonne sur une Chine qui veut se moderniser. Les élections ont amené tous les hommes chinois âgés de plus de 21 ans et sachant les rudiments de la langue écrite à mettre le Kuomintang en position confortable. La démocratie chinoise, imparfaite, est cependant un rare exemple d'émancipation.

Les défis qui attendent la Chine sont nombreux. Premièrement, l'autorité du nouveau régime peine à s'imposer sur les périphéries. Si les nobles mongols qui avaient déclaré leur indépendance sont en train d'être matés par une campagne militaire en cours depuis 1917, la Tibet, le Turkestan Oriental et certaines parties de la Mandchourie sont en pratique totalement en dehors du contrôle de Nankin. Qui plus est, le Japon a l'appétit vorace s'est saisi des concessions allemandes, malgré les protestations de Sun Yat-Sen envers le Royaume-Uni et le flux d'ouvriers ayant appuyé l'Empire britannique dans sa lutte contre l'Allemagne. La Chine n'a personne sur qui compter à l'heure actuelle, et la titanesque tâche consistant à gouverner des centaines de millions de sujets devenus citoyens en les guidant vers la démocratie et la souveraineté nationale selon les Trois Principes du Peuple occupera longtemps le gouvernement.

 
JAPON
 
 Le Japon est entré en guerre aux côtés du Royaume-Uni et a saisi, avec une grande facilité, les colonies allemandes de Chine, et celles de l'Océan Pacifique. Malgré les protestations chinoises, l'Empire du Soleil Levant campe fermement sur ses positions impérialistes en Chine et ne compte pas les restituer, ni à l'Allemagne, et encore moins à la Chine. Depuis l'armistice de novembre 1918, le Japon occupe de manière illégale selon l'Allemagne les territoires du Pacifique : la Micronésie et les Samoa. De fait, aucun traité particulier traitant de cette annexion de fait n'a été signé entre Berlin et Tokyo, laissant entr'apercevoir de vives tensions sans pour autant que l'un ou l'autre camp n'ait la volonté de se lancer dans un affrontement frontal.
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Message par Rêveur_Lucide Dim 18 Juin 2023 - 22:34

AUSTRALIE & NOUVELLE ZELANDE

Presque un demi-million d'australiens et de néo-zélandais ont répondu à l'appel de la métropole britannique quand en 1914 la guerre a éclaté. Sur le front du Moyen-Orient, elles ont tenu un rôle majeur, tant dans le désastre de Gallipoli que dans la reconquête du Sinaï puis la prise des territoires arabes ottomans. De la Grèce à Bagdad, l'Australie et la Nouvelle Zélande ont payé le prix du sang avec une loyauté d'acier envers la Couronne. Celle-ci n'est pas remise en question, mais dans la société de ces deux Etats du Pacifique, l'armistice de 1918 laisse un goût amer dans les bouches de millions de personnes. 220 000 australiens et néo-zélandais sont tombés au combat, et 70 000 ne se relèveront jamais. Les pertes ont été immenses pour ces petits pays en termes de population, et rares sont les familles qui ne sont pas endeuillées et dans l'incapacité de visiter une tombe se trouvant à l'autre bout du monde, dans le sable du Moyen-Orient. La Nouvelle-Guinée allemande, saisie et administrée par l'Australie, a été rendue aux autorités de Berlin dans l'hiver 1918-1919. L'humiliation a été totale, et la fanfare de l'ANZAC a du jouer l'hymne du Kaiser en abaissant ses drapeaux. Tout ça pour ça, entend-on dans toutes les bouches...

CANADA

La Canada a, comme les autres dominions britanniques, répondu à l'appel de Londres sans sourciller. 600 000 canadiens mobilisés et des dizaines de milliers de morts plus tard, le constat est glaçant : le sacrifice canadien n'aura mené à rien. Les canadiens francophones, fermement opposés à la conscription de 1917, voient leur point de vue immensément renforcé. Le paysage politique du Canada en 1919 est entièrement structuré autour de deux questions.

La première est celle de la place du Canada francophone, c'est-à-dire de la province de Québec et de certaines zones des provinces maritimes comme de l'Ontario où vivent quelques communautés francophones, au sein de la Confédération. Henri Bourassa se voit auréolé d'une puissance politique et d'une reconnaissance internationale inédite, en tant que fervent opposant à la conscription des canadiens français dans une guerre perçue comme avant tout européenne et ne concernant pas les canadiens. Il est appuyé par l'ecclésiastique Lionel Groulx, dont les thèses prolifiques sur le caractère nationalement différencié des francophones canadiens à travers à la fois la langue mais aussi la religion catholique romaine se diffusent à grande vitesse, à Montréal comme à Québec.

La deuxième question est celle de l'orientation politique internationale après la guerre. Si le Canada n'est toujours pas diplomatiquement indépendant, certains appellent à une plus grande autonomie, et à diriger le Canada vers une politique plus centrée sur le Canada et le partenaire majeur étatsunien, loin des tourments de la politique européenne.
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Message par Rêveur_Lucide Dim 18 Juin 2023 - 22:35

ITALIE

Le 23 mai 1915, après avoir négocié le pacte de Londres, l'Italie entre en guerre aux côtés de l’Entente. L’engagement militaire du royaume est total et rapidement les armées italiennes sont confrontés aux troupes de la double monarchie. Sur le front principal la bataille de l’Isonzo s’engage et la tactique de l’offensive à outrance n’a eu pas les résultats escomptés. Très vite les lourdes pertes humaines provoquent l’indignation au sein du gouvernement qui n’hésite pas réorganiser la hiérarchie militaire fin de l’année 1915.

Cette décision provoque l’électrochoc voulu en permettant à la Regio Esercito de percer le front après une énième bataille de l’Isonzo. Durant toutes l’année 1916, l’avancée des troupes italiennes est irrésistible avec la conquête successive de Gorizia, et Monfalcone. Seul ombre au tableau dans cette glorieuse année 1916, la chute du cabinet Salandra suite à un scandale commercial avec l’Allemagne. Un nouveau gouvernement d’Union national se forme et le Roi nomme Paolo Boselli Président du Conseil. Au niveau international la défaite des français à Verdun n'entame en rien la détermination italienne et renforce sa position au sein de l'alliance.

Bien déterminé à continuer sur sa lancée,1917 est marquée par des victoires importantes : la prise de Trieste après d’âpre combat urbain et la destruction quasi totale de la flotte austro-hongroise. Dans la foulé, le front principal se fige au niveau de la Slovénie avec l’abandon par l’armée austro-hongroise de l’Istrie. Dans les Balkans l’Italie, comme convenue avec les membres de l’Entente, intensifie ses opérations militaires. Le succès est mitigé avec notamment l’échec de la libération du Monténégro. Cependant les forces armées italienne arrive à prendre pied en Albanie, en mettant petit à petit en place une véritable dépendance italienne. Au niveau sociale le royaume vit sa première crise le 18 septembre 1917, Turin connaît une grève générale en raison de l’inflation lié à l’économie de guerre. Ce mouvement social est très vite maté dans le sang par l’action combiné de la polizia et de l’armée. Tandis qu’en fin d’année Rome entame en toute discrétion des pourparlers de paix avec Berlin.

Le 20 janvier 1918, un accord est trouvé avec les diplomates des Empires Centraux et un armistice de 3 mois se met en place, le temps pour les forces politiques de la péninsule de valider le traité de Vérone. Sans surprise le 11 février 1918, le traité fut accepté par les parlementaires italiens et ratifié par le Roi. Cette paix séparé passe mal au sein de l'Entente alors que la France a une réaction de violence avec des actions violentes à l'encontre des italiens présent sur son sol, les anglo-saxons quant à eux décident de mettre de facto un embargo commercial. Au printemps 1918 comme convenu, les troupes italiennes prennent possession des territoires du Trentin, du Tyrol, de la Marche Julienne, de l’Istrie (sauf Fiume), de la ville de Zara en Dalmatie et les quelques îles de l’Adriatique (Cherso, Unia, Lussino et Lagosta).

Avant d'entamer la démobilisation sur 24 mois de ses 2,3 millions de soldats. La finesse diplomatique de l'Italie lui a permis de sortir la tête haute de la Grande Guerre et d'atteindre une partie de ses objectifs. Parmi les forces de l'Entente, l'Italie ressort comme le seul vainqueur. Cependant le bilan reste lourd pour le pays avec environ 600 000 hommes morts ou blessés. Les frictions sociales sont de plus plus récurrentes avec les classes populaires concernant leurs conditions de travail et de vie. L'année 1919 va marquer pour la démocratie libérale italienne une période déterminante qui devrait sans nul doute la faire pérenniser dans le temps avec les prochaines élections législatives de fin d'année. Vers quoi va s'orienter l'Italie ? Poursuivre la stabilisation de la Libye dont le contrôle n'est qu'effectif que sur les côtes ? Asseoir ses positions dans les Balkans avec son protectorat d'Albanie ? Ou bien asseoir une position divergente que celle que veut mettre en place l'Allemagne en Europe ? Seul l'avenir nous le dira.
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Message par Rêveur_Lucide Dim 18 Juin 2023 - 22:36

Royaume-Uni

Entré dans le conflit dès le 4 août 1914 aux côtés de la France et de la Russie, le Royaume-Uni de Grande Bretagne et d’Irlande doit, comme l’ensemble des belligérants, rapidement faire face à une situation qu’il n’avait pas prévu : à savoir une guerre industrielle et de position extrêmement coûteuse en vie humaine. Sur le terrain les affrontements sont extrêmement meurtriers et difficiles, que ce soit sur le Front de l’Ouest ou en Orient, où des dizaines de milliers de soldats de l’Empire tombent face aux Ottomans à Galipolli (jusqu’à ce que les troupes franco-britanniques engagées dans les Dardanelles ne se retirent piteusement en octobre 1915 pour se redéployer dans les Balkans via la Grèce). Dans ce contexte, le gouvernement doit se résoudre à introduire une conscription limitée (concernant les célibataires et les hommes veufs sans enfant) en janvier 1916. Ce très impopulaire revirement provoque des manifestations d’opposants à la guerre et à la conscription, tandis que nombre d’appelés ne répondent pas à l’appel, ce qui contraint les autorités à appliquer une politique de tolérance zéro à l’encontre des réfractaires.

Au plan intérieur, le gouvernement de Sa Majesté doit également faire face à l’agitation irlandaise. En avril 1916 les forces républicaines lancent en effet une violente insurrection à Dublin, qui fait un temps vaciller le pouvoir britannique sur place mais échoue finalement du fait d’un manque de soutien populaire et de la violence de la répression (plus de 600 morts et 2000 blessés, dont une grande majorité de civils).

En mai 1916 le Royaume-Uni obtient une importante victoire stratégique lors de la bataille du Jutland, qui voit la Royal Navy mettre hors d’état de nuire la flotte du Kaiser. Désormais maîtres des mers, les marins de Sa Majesté peuvent renforcer le blocus maritime à l’encontre de l’Allemagne, qui représente l’un des points clés de la stratégie britannique pour remporter la victoire. Au pays le succès de la Navy redonne espoir au peuple et provoque une vague d’enrôlement, calmant au passage la contestation anti-conscription.

La situation est tout autre à terre puisque le printemps 1916 constitue une période très compliquée sur le front de l’Ouest (avec la percée allemande à Verdun au mois de mai). Dans ce contexte compliqué, Londres bataille avec Washington qui demande un assouplissement du blocus contre l’Allemagne afin de mettre fin à la guerre sous-marine. Cette demande est bien entendu inacceptable pour les Anglais. Mais pour donner le change et ne pas trop se mettre à dos les Américains, ceux-ci consentent à mettre sur pied une Commission regroupant le Royaume-Uni, la France, les USA les Pays-Bas et les pays scandinaves afin de réfléchir à la mise en place concrète d’un relâchement du blocus.

Au plan politique, le printemps 1916 voit l’avènement d’un nouveau Premier ministre en la personne du libéral gallois David Lloyd George, qui remplace un Lord Asquith en bout de course. Soutenu par une large coalition associant libéraux, conservateurs et travaillistes, le chef du gouvernement centralise le pouvoir et la prise au de décision au sein du War Cabinet, court-circuitant ainsi quelque peu le Parlement et le Conseil des ministres.

Pour le nouveau Premier ministre, la première des priorités est d’organiser au mieux le Home Front et, plus largement, l’économie de guerre afin de répondre aux besoins de l’armée tout en libérant le maximum d’hommes possibles pour le front. Pour ce faire la mainmise de l’État sur l’économie se renforce considérablement, avec la création d’un département du Travail confié aux travaillistes qui prend le commandement de la grande majorité de l’industrie britannique afin de la rationaliser et de planifier au mieux la production. Toute la main-d’œuvre disponible est mobilisée dans le cadre de ce gigantesque effort, que ce soit les femmes, les prisonniers de guerre ou encore les travailleurs venus de l’Empire ou même de Chine.

Entre avril et octobre 1916, des affrontements d’une violence inédite, marqués par l’usage de tanks et d’avions, secouent la Picardie où est engagé le corps expéditionnaire britannique. Ceux-ci se concluent par une victoire, avec la prise de Péronne, mais près de 400 000 soldats tombent au champ d’honneur au cours de ces mois tragiques, tandis qu’à l’arrière la conscription atteint de plus en plus d’hommes.

Sous les mers, la guerre sous-marine illimitée menée par les Allemands depuis juin 1915 conduit le Royaume-Uni au bord de la catastrophe au cours de l’hiver 1916-1917. Au cours du dernier trimestre 1916, près de 40% du trafic maritime anglais est envoyé par le fond, ce qui provoque une situation de disette dans les îles britanniques et la quasi mise à l’arrêt de l’industrie de guerre. Face à cette situation le gouvernement doit mettre en place une politique de rationnement et étend son interventionnisme au secteur agricole. Quant à la population, elle tient bon mais des grèves et des manifestations éclatent inévitablement. Fort heureusement pour Lloyd George celles-ci sont avant tout dirigées contre le patronat et les profiteurs de guerre, tandis que le gouvernement peut lui compter sur le soutien du Labour.

En février 1917 l’entrée en guerre des Etats-Unis vient littéralement sauver la Grande-Bretagne du désastre. La réactivité et l’efficacité de l’US Navy, associée à la Marine britannique, ramènent à zéro l’efficacité de la guerre sous-marine du Reich et sauvent l’Angleterre de la famine, même si la situation alimentaire et, plus largement, socio-économique des sujets de Sa Majesté demeure précaire.

Au niveau politique, le printemps 1917 voit l’éclatement d’une importante crise politique suite au retrait de la quasi-totalité des députés du Parti Libéral (que Lloyd George quitte) de la coalition d’union nationale. Cette crise débouche sur la dissolution de la Chambre des communes par le Roi mais aussi sur le vote d’une importante réforme électorale instaurant le suffrage universel (suffrage universel masculin + élargissement du droit de vote des femmes sur une base censitaire).

Suite à la dissolution de la Chambre, des élections anticipées sont organisées au mois de juin 1917. Du fait de la guerre, le scrutin se déroule sur plus de deux semaines afin de permettre aux soldats dispersés de par le monde de voter. Sur les 707 sièges en jeu, les Tories se taillent la part du lion avec 291 députés, devant les Libéraux (158 élus) et les Travaillistes (132 élus). Au-delà de ces trois grands partis, le Sinn Fein écossais fait élire 80 députés à Westminster (sur les 106 sièges en jeu en Irlande). Les sièges restants vont à des indépendant comme David Lloyd George ou encore à des représentants de petits partis (unionistes irlandais…). A noter que pour la première fois deux membres du Parti socialiste britannique (se réclamant du pacifisme) sont élus. Finalement le scrutin est donc un succès pour Lloyd George, qui parvient à reformer une grande coalition d’union nationale associant Conservateurs, Travaillistes et Libéraux.

La première priorité du nouveau Cabinet est de relancer l’effort de mobilisation en durcissant à nouveau les règles de la conscription afin de faire face à la situation sur le front français (où la situation est à nouveau très difficile). Fort heureusement pour les autorités britanniques les soldats de Sa Majesté ne suivent pas l’exemple de leurs frères d’armes français en se mutinant et demeurent fidèles à la Couronne.

La deuxième moitié de l’année 1917 est marquée par une recrudescence des mouvements d’objecteurs de conscience et de femmes de mobilisés contre une conscription de plus en plus dure et, plus largement, contre la guerre et les privations de toutes sortes. Loin de se cantonner à quelques milieux restreints, les idées de ces mouvements se répandent progressivement dans la société et notamment au sein des milieux ouvriers les plus militants (jusque là plutôt épargnés par le pacifisme). La percée du Parti socialiste britannique en est d’ailleurs une illustration.

L’extension de la conscription aux hommes mariés votée en octobre 1917 n’arrange naturellement les choses. Au point de vue politique cette décision fragilise la coalition gouvernementale puisque les Libéraux s’abstiennent de la voter, tandis qu’au plan social elle accélère la diffusion des idées pacifistes au sein de classe ouvrière. Sur le terrain le nombre de mobilisés refusant de se présenter aux convocations augmente et des grèves sporadiques et parfois sauvages, en dehors de tout encadrement syndical, éclatent, ainsi que des émeutes urbaines.

Dans le dossier irlandais, le gouvernement britannique profite d’une médiation américaine pour faire des propositions aux indépendantistes. A vrai dire c’est un véritable programme d’indépendance progressive qui est mis sur la table : le résultat des élections de juin 1917 serait considéré comme un référendum d’autodétermination de fait et les régions de l’île ayant voté pour le Sinn Fein pourront accéder à l’indépendance pleine et entière une fois la guerre terminée. En attendant cette échéance Londres propose de confier petit à petit aux indépendantistes certaines compétences en matière d’administration interne (et notamment la gestion de la police). En échange les républicains irlandais s’engagent à cesser toute propagande anti-britannique et à favoriser, de façon officieuse, le recrutement de volontaires irlandais dans les forces armées impériales.

La situation sociale explose finalement début novembre 1917, avec le déclenchement d’une très importante grève des mineurs du Pays de Galles, et ce malgré les réticences des syndicalistes. Surpris par ce mouvement, le patronat décide de jouer le pourrissement. Mais contre toute attente la grève dure plus d’une dizaine de jours et finit par mettre en péril l’approvisionnement en charbon du pays. Pour débloquer la situation les autorités font intervenir la troupe qui, au prix de plusieurs jours d’affrontement et de plusieurs centaines de morts, parvient à rétablir l’accès à l’ensemble des exploitations minières. Ces évènements gallois sont massivement relayés par le Parti socialiste britannique et ses journaux et, très vite, le mouvement fait tâche d’huile dans d’autres régions minières du Royaume-Uni et, plus généralement, dans l’ensemble du monde ouvrier (dockers, ouvriers londoniens, irlandais et écossais…). Face à cette situation le gouvernement renforce la sécurité dans les centres urbains tout en s’efforçant de calmer les choses en renonçant à une réduction annoncée des rations alimentaires.

Mais ces annonces ne suffisent pas et c’est un véritable mouvement de fond qui agite la classe ouvrière britannique. Au mois de décembre 1917, plusieurs centaines d’usines et de sites miniers sont occupés par leurs salariés et des grèves réunissant plusieurs millions de Britanniques de façon simultanée ont lieu. Petit à petit la violence faiblit néanmoins et le mouvement se structure avec l’apparition de councils d’ouvriers et de mineurs. L’agitation fait même des émules à la campagne, en particulier chez les ouvriers agricoles et les métayers. Dans ce contexte le Parti socialiste britannique, qui a soutenu le mouvement dès ses débuts, voit ses effectifs et son audience croître de façon importante, et ce même si le Labour et les syndicats traditionnels sont désormais pleinement solidaires des grévistes. Au niveau gouvernemental les ministres travaillistes restent membres du Cabinet mais menacent de démissionner en cas de rupture des négociations engagées entre le gouvernement, les syndicats et les organisations patronales.

Fort heureusement pour les autorités, le mouvement ouvrier ne cherche pas à faire la Révolution : ses principales revendications visent une meilleure répartition de l’effort de guerre, et non un renversement de la monarchie parlementaire. En outre celui-ci est de plus en plus pris en main par les syndicats « traditionnels » et ne sombre pas dans le pacifisme. A vrai dire il n’y a finalement même pas de réelle convergence des luttes entre les mouvements pacifistes d’objecteurs de conscience et les ouvriers en grève. Enfin la fièvre ne gagne que très peu l’armée, même si quelques conseils de soldats se forment afin de témoigner de la solidarité de la troupe avec les grévistes. Quant à Lloyd George, sa forte popularité personnelle lui permet de rester au-dessus de la mêlée et d’échapper à la vindicte populaire.

Au cours du mois de décembre 1917 la mobilisation décroît, même si les councils restent en place et se déclarent prêt à reprendre la grève à tout moment. Mais les ouvriers sont maintenant conscients de leur force et le rapport de force avec le patronat s’est inversé (avec notamment une explosion des effectifs syndicaux, en particulier en ce qui concerne les femmes). Face à la lenteur des négociations, la grève reprend de façon massive dans tout le pays début janvier 1918. Au vu de la détermination des ouvriers, le patronat et le gouvernement lâchent du lest et des accords historiques sont signés. Ceux-ci prévoient un meilleur partage du coût de la guerre avec la mise en place de nouveaux impôts visant les profiteurs de guerre et autres possédants, un gel du prix des biens de première nécessité, la création d’ateliers nationaux d’armes et de munitions publics et la promesse de réformes sociales une fois la paix retrouvée (journée de huit heures, semaine de congés payés…). Les salariés révoqués pendant les grèves sont quant à eux réintégrés.

Ces accords constituent une importante victoire pour le mouvement ouvrier britannique et permettent de mettre fin à la grève (à l’exception de quelques irréductibles). Dans la foulée le gouvernement est profondément remanié et nombre de portefeuilles importants reviennent au Labour (chancellerie de l’Échiquier…). Cette nouvelle donne effraie énormément l’aristocratie et la bourgeoisie britanniques. S’il n’a pas conduit à un bouleversement de l’ordre social, cet épisode de grève massive a permis aux classes laborieuses de prendre conscience de leur force et a considérablement accru leur degré de politisation, laissant craindre le pire en cas de nouveau mouvement social une fois la guerre terminée…

Cette « radicalisation » de la classe ouvrière britannique conduit le Parti travailliste à dévoiler un nouveau programme politique à l’été 1918. Élaborée par des représentants du parti et des syndicats lui étant affiliés, la Leeds Platform proclame des objectifs relativement modérés à court terme (nationalisations, garantie d’un niveau de vie digne pour tous, taxation du capital et des hauts revenus…). Mais dans le même temps cette nouvelle plateforme électorale se donne pour horizon plus lointain la mise en place de la propriété collective des moyens de production, de distribution et d’échange, ancrant définitivement le travaillisme britannique dans le marxisme et le socialisme. Ce virage à gauche vise à couper l’herbe sous le pied du Parti socialiste britannique, de plus en plus populaire et véhément contre les ministres travaillistes qu’il accuse de collaborer à un gouvernement de droite.

C’est dans ce contexte politique agité qu’intervient l’effondrement définitif du front de l’Ouest en novembre 1918 et la fin de la guerre. Il s’agit là d’une véritable catastrophe puisque plusieurs dizaines de milliers de soldats britanniques sont faits prisonniers avant d’avoir pu retraverser la Manche, tandis qu’en Orient les soldats de Sa Majesté se retirent des territoires ottomans qu’ils avaient chèrement conquis. Si les clauses du traité de Strasbourg sont moins rudes pour Londres que pour Paris, la puissance anglaise n’en prend pas moins un sérieux coup avec la cession du Koweït aux Ottomans et, surtout, la perte de contrôle exclusif du canal de Suez.

A l’issue de cette guerre, il est clair que le Royaume-Uni ne peut plus être considéré comme la première puissance mondiale. Son économie est à genoux et en Europe Londres va devoir composer avec l’hégémonie allemande. Plus largement c’est l’ensemble de l’Empire qui sort affaibli du conflit : l’Irlande va accéder à l’indépendance, dans un contexte de fortes tensions internes entre indépendantistes « conservateurs » et socialistes, et les Indes, qui ont fortement contribué à l’effort de guerre, attendent désormais de la métropole le statut de dominion qui leur a été promis durant la guerre, en plus de la création d’une Indian Army relativement autonome (au sein de laquelle les indigènes peuvent devenir officiers) et de l’association au pouvoir du Congrès National indien et de la Ligue musulmane.
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Message par Rêveur_Lucide Dim 18 Juin 2023 - 22:39

 
RUSSIE
 
La Russie était mal rentrée dans la guerre, mais avait su rebondir. À la tête des armées, le tsar avait repris Vilnius, avançait en Bessarabie, mais à un prix que les Russes refusaient de payer. Le 12 avril 1917, la révolution éclate à Petrograd. La répression sanglante ordonnée par le tsar fait long feu. Le lendemain, Nicolas II abdique après avoir appris la mort de la Tsarine et un gouvernement provisoire est formé. Néanmoins, la politique de continuation de la guerre s’embourbe et l’offensive Kerenski de l’été 17 est un fiasco. Des réformes militaires se mettent en place dans le même temps visant à créer des corps nationaux, en premier lieu un corps d’armée ukrainien.

Autocratie la plus féroce d’Europe, la Russie instaure le suffrage universel direct sans distinction de genre, de nationalité ou de religion. En août 1917, les élections de l’assemblée constituante portent au pouvoir sans aucune équivoque le parti Socialiste-Révolutionnaire, dirigé par le nouveau chef de gouvernement russe Viktor Tchernov. Les Bolchéviks arrivent deuxièmes, les libéraux et monarchistes disparaissent purement et simplement de l’équation politique. Dans la foulée, la République est officiellement proclamée. Le gouvernement met en place de nombreuses mesures en faveur de la paysannerie russe, incluant des abandons de dette et des commissions en vue d’une réforme agraire.

Le 21 novembre 1917, suite à l’annonce du projet de déplacer la capitale, les Bolcheviks tentent un coup d’état contre le gouvernement Tchernov. Ils parviennent à s’emparer du palais d’hiver, néanmoins le soutien du syndicat des cheminots au gouvernement provisoire permet la répression du coup de force par des tirailleurs lettons. Lénine et Trotsky sont arrêtés. Au fur et à mesure que le front partait en vrille, des mesures autoritarisantes se mirent en place, telles que l’établissement d’une police révolutionnaire à la place de l’Okhrana. Dans un contexte de défaites militaires face à la poussée allemande, la majeure partie du spectre politique de la jeune république se voit unifié au sein d’un même parti. Pourtant, cela ne suffit pas. À l’été 1918 les Allemands arrivent à portée de canon de Petrograd et y mettent le siège. En octobre 18, c’est la fin. La forteresse de Kronstadt, lieu de départ de la révolution, est aussi le lieu de sa mort dans l’assaut des soldats du Kaiser.

En se dissipant, les nuages de fumée des champs de bataille font apparaître une Russie chaotique. Une partie colossale des territoires européens ont été perdus. L'Empire et toutes ces certitudes a été abattu, mais la révolution qui semblait dessiner l'avenir est morte à son tour. Un grand nombre de réformes qui avaient pour ambition de transformer profondément la Russie sont en suspens. Où en est la réforme agraire que les paysans réclament de tous leurs vœux ? Les promesses faites aux Musulmans de Russie seront-elles tenues ? Faut-il rappeler l'assemblée constituante ? En plus de ça, la paix n'est pas totalement revenue, la Russie devant faire face à la révolte basmatchi en Asie Centrale.

À Petrograd, un gouvernement de régence composé de membres des partis balayés aux élections constituantes va devoir s'atteler à la tâche. Plus encore que résoudre le marasme économique dans lequel elle se trouve, la Russie a besoin de bien plus important que ça. Elle a besoin de se forger l'identité qui s'élèvera des ruines de l'Ancien Régime et des restes de la Révolution.

BALTIQUE
 
Les territoires russes de la Baltique se retrouvent séparés entre deux nouveaux états. Au Nord, la Livonie rassemble la Courlande, la Lettonie et l’Estonie. Au sud, un état lituanien s’étend presque jusqu’à Brest, séparant la Pologne et la Biélorussie. Parler d’indépendance à propos des pays baltes serait un euphémisme. Principautés dirigées par des princes prussiens où la noblesse germano-balte contrôle l’essentiel du pouvoir politique, la façade balte est un prolongement politique et moral de la Prusse des Junkers.

Le pouvoir allemand n’est pas sans inquiétudes : Conscrits dans l’armée russe, 200 000 lettons et 50 000 lituaniens rentrent au pays comme autant de spectateurs de la révolution russe à qui l’on demande de redevenir des loyaux sujets. Le tracé des frontières lituaniennes intègre au pays une immense minorité polonaise. Les populations, en particulier en Lituanie, entretiennent également un fort ressentiment vis-à-vis d’Allemands responsables des souffrances endurées pendant l’opération Déméter. Les princes de Riga et Vilnius sont loin, très loin d’avoir l’esprit tranquille.

POLOGNE

Les actuels territoires Polonais ont été libérés lors de l'offensive Gorlice-Tarnow en 1915, et déjà à cette date figurait la volonté du Kaiser de constituer un état Polonais indépendant. Enfin, indépendant mais que de nom, l'idée étant surtout d'expérimenter la création du premier état pour servir de base à l'agenda de la Mitteleuropa. Ce n'est pas au déplaisir des Polonais d'avoir été libéré du joug Russe et de pouvoir de plus bénéficier de l'administration de l'ensemble de la Galicie et ce au dépend de l'Autriche-Hongrie. Cependant, nombreux ne sont pas dupes à la domination Germanique qui sera imposée.

La régence Polonaise est dirigée par un triumvirat constituée d'Aleksander Kakowski, archiduc de Varsovie, de Zdzisław Lubomirski, maire de Varsovie, et de Józef Ostrowski, politicien Polonais ayant fait partie de la Douma. Outre le choix du monarque qui se fait toujours attendre, une crise importante a secoué la Régence lorsque le commandant des Légions Polonaises, Józef Piłsudski, s'aperçevant de la supercherie et de l'agenda de la Mitteleuropa, se rapprocha des Alliés et refusa de jurer allégiance à Guillaume II. En conséquence, Piłsudski et de nombreux officiers Polonais furent arrêtés et sont à l'heure actuelle encore internés à Magdebourg.

Seul état est-européen épargné par l'Opération Déméter, et occupé depuis 1915, la Pologne reste l'état-prototype de la MittelEuropa le mieux construit. Reste à savoir si l'intégration au sein du programme Allemand, ainsi que la composition du territoire avec une forte minorité Ukrainienne en Galicie, se passera bien.

UKRAINE
 
L’Ukraine était elle aussi fortement socialiste-révolutionnaire dans son vote aux élections constituantes de la république russe. Et il faut dire que la République russe lui a bien rendu, en instituant une République Autonome d’Ukraine en son sein. L’indépendance de l’Ukraine obtenue à la fin de la guerre rebat cependant les cartes. Les SR ukrainiens, qui pour beaucoup avaient une tendance droitière en comparaison de leurs homologues russes, se divisent sur la marche à suivre, alors que les Allemands aident la droite nationaliste à se mettre en œuvre. Les derniers sont actuellement à la tête du gouvernement, mais le destin de l’Ukraine est irrémédiablement lié à celui de la Rada centrale, organisme parlementaire ukrainien né dans la révolution kiévaine en parallèle des Soviets des grandes villes russes.

BIELORUSSIE
 
S’il est un pays martyr en Europe de l’Est, c’est bien la Biélorussie. Frappée de plein fouet par les réquisitions de masse de l’armée allemande et les famines qui s’en sont suivies, la région a perdu plus d’un tiers de sa population, morte ou exilée en Russie. Une situation qui arrange finalement assez bien les minorités germaniques et juives du pays, urbaines et par conséquent moins touchées. Un embryon microscopique de nationalisme biélorusse existe, mais il a été trop faible pour obtenir des députés aux élections constituantes russes. Des plaies qui mettront beaucoup de temps à se refermer.


COSAQUERIE DU DON
 
Alexeï Kalédine, réactionnaire notoire et chef incontesté des Cosaques du Don, avait concédé sa participation à l’effort de guerre du gouvernement provisoire puis républicain contre des assurances de ne pas décosaquiser. Face à l’effondrement de l’état russe après la défaite, il a joué de ses relations et du soutien allemand pour s’emparer de l’entièreté de l’oblast des cosaques du Don et d’en faire un état indépendant qu’il dirige seul.


Dernière édition par Rêveur_Lucide le Lun 19 Juin 2023 - 20:26, édité 1 fois
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Message par Rêveur_Lucide Dim 18 Juin 2023 - 22:44

EMPIRE ALLEMAND

Rien n'a présagé la victoire finale de l'Allemagne et la conquête de sa place en tant que première puissance Européenne.

Dès le début de la guerre, les circonstances ne sont pas en faveur de l'Allemagne, entre des alliés peu robustes (à l'exception de la Bulgarie) et une domination navale Britannique amenant petit à petit l'Allemagne vers la route de la famine. L'imprévisibilité, l'impulsivité et le tempérament colérique de Guillaume II n'arrange clairement pas les choses, dû entre autre à sa volonté 'sine qua non' d'annuler les effets du blocus Britannique quitte à poursuivre la guerre sous-marine à outrance. Beaucoup de nations du monde entier se sont dressés contre l'Allemagne. La contestation grandit aussi en interne, et une activité ouvrière et syndicale se voit de plus en plus renforcée.

Mai 1916 est un tournant majeur. Malgré l'anéantissement de la marine Allemande à Jutland, la capture de Verdun et la première rupture de la guerre de position renforce fortement le moral Allemand et érige Falkenhayn, commandant en chef de l'OHL, en "héros de Verdun".  Cela permet ainsi de mettre au premier plan les doctrines de Falkenhayn (maximisation des pertes humaines pour affaiblir l'adversaire) mais surtout d'agir en contrepoids de Guillaume II et des junkers Hindenburg et Ludendorff. En effet, Falkenhayn opposé à la guerre sous-marine à outrance et en faveur d'un pouvoir plus grand détenu par les parlementaires, me à l'écart la mainmise des Dioscures (Hindenburg et Ludendorff) sur le commandement de l'OHL, qui doivent donc se contenter du Front de l'Est.

Renforçant les positions le long de l'année 1917, disette toque à la porte et le temps commençait à manquer. Une régence Polonaise est mise en place et des troubles révolutionnaires agitent la Russie, mais celle-ci reste néanmoins en guerre. Pire encore, les victoires Italiennes s'accumulent dangereusement, ce qui a contraint Guillaume II encore une fois à une décision qui sort certes l'Italie de la guerre, mais pour laquelle les germanophones du Tyrol le voudront pour toujours: la signature du Traité de Vérone, achevant par ailleurs d'ablater complètement la diplomatie Austro-Hongroise. 1917 est aussi synonyme de découragement et de montée du sentiment pacifiste particulièrement au SPD, alors que le chancelier lui-même s'attaque violemment au conservateurs dans nombreux de ses propos, et que passe au Reichstag plusieurs résolutions amenant un changement de paradigme certain pour l'après-guerre: la Résolution de Paix, tenant la promesse que l'Allemagne ne s'engagerait à aucune annexion ni réclamation de réparations de guerre, et une résolution amenant le droit de vote des femmes et l'uniformisation du système de vote dans les Länders (notamment l'abolition du "système à trois classes" présent en Prusse). Enfin, mais ce même depuis 1916, les pacifistes et les plus radicaux du SPD s'agitent, contraignant à une scission du SPD (qui se sont regroupés dans l'USPD), et à l'arrestation des spartakistes Karl Liebknecht et Rosa Luxembourg.

L'année 1918 porte le coup de grâce à l'ensemble des adversaires de l'Allemagne, et la classe politique Allemande redevient uni, oubliant même son certain défaitisme assumé lors de l'année précédente. A certains égards, c'est la droite dure de Hindenburg et Ludendorff qui sauve le pays de la famine par l'Opération Déméter qui est désormais dans l'opinion publique comme dans les hautes sphères gouvernementales un tabou. Dans la presse, il est dit que c'est par la force combiné des trois généraux Falkenhayn, Hindenburg et Ludendorff qu'est venu victoire simultanée sur tout les fronts. Parades militaires et fêtes se multiplient partout dans le pays suite à l'armistice du 5 Novembre: l'Allemagne vient finalement de gagner sa place au soleil. L'euphorie de la victoire n'éclipse cependant pas les faiblesses de l'Allemagne. Entre un empereur de plus en plus problématique par son impulsivité, une force navale qui s'est faite oblitérée, le retour à la maison des soldats et conscrits sans emplois, et les appels à la réforme du SPD ainsi qu'une grande partie du peuple, de nombreux enjeux demeurent pour l'Allemagne afin qu'elle puisse mener la reconstruction de l'Europe à bien. Les élections du Reichstag, interrompues pendant la guerre, doivent se renouveler et ce prochainement. Bref, sur tout ce chantier là, rien n'est gagné.


OPERATION DEMETER

Pour sauver l'Allemagne et les puissances centrales de la famine, les Dioscures (Hindenburg et Ludendorff), autonomes dans leur commandement du Front de l'Est, décident du travail forcé et de la réquisition de blé dans les territoires occupés de la Russie. La famine résultante en est catastrophique: dû à une population largement paysanne, on compte en tout entre 5% (Ukraine) et 10% (Pays Baltes, Biélorussie) de morts dû aux pillages (le nombre de morts en Ukraine est légèrement plus faible dû à un commandement Austro-Hongrois bien plus réticent à appliquer la politique génocidaire Allemande). Un fait qui marquera la population et les esprits, et modifiera en profondeur la démographie de l'Europe de l'Est.
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Message par Rêveur_Lucide Dim 18 Juin 2023 - 22:45

ESPAGNE

La victoire Allemande à Verdun, couplée par d'importante tractations entre le Kaiser, le roi Alphonse XIII d'Espagne et Eduardo Dato le premier ministre Espagnol, ont précipité la mobilisation générale et l'entrée en guerre du pays aux côtés des Empires Centraux. Une décision extrêmement lourde de conséquence alors que, isolé et mal préparé, le pays est rapidement tombé en éclats: une République Catalane s'est déclarée indépendante, et des soulèvements Basques ont fait éruption. Malgré la situation extrêmement catastrophique pour la France qui s'est retrouvée à combattre sur deux fronts en 1916 et 1917, les offensives Britanniques et Portugaises ont rapidement neutralisé les ambitions Espagnoles.

Par un coup d'état militaire des officiers José Marina Vega et Agustín de Luque y Coca, le roi fuit en Allemagne et une République Espagnole est proclamée, signant la paix avec l'Entente. Le Traité d'Angoulême signe le passage des colonies Espagnoles sous possessions Portugaises, les réparations de guerre et la reconnaissance de l'indépendance Catalane. La paix semble tracée dans la péninsule Ibérique, mais c'était sans compter sur l'insurrection Rifaine, la fragilité de la vie démocratique politique, l'irréductibilité de l'armée d'Afrique et l'incident de Valence où troupes Françaises et Espagnoles ont fait feu malgré la paix. Le maintien de l'ordre devenant presque ingérable, les troupes Portugaises évacuent d'Espagne, refroidissant les relations Portugaises avec l'Entente.

Le retournement de situation en 1918 rebat toutes les cartes. Voyant les armées Allemandes victorieuses dans leurs offensives, l'armée prend le pouvoir par un coup dirigé par José Millán-Astray et lance l'offensive contre les forces occupantes en Espagne et le résidu armée au Rif. Les Britanniques et Français évacuent du pays et dans le cas des Français, un peu dans la catastrophe. La paix revenant sur le continent en Novembre 1918, l'Espagne prend le temps de reconstituer des forces. La République Catalane, elle, est désormais très isolée.

Juin 1919 sonne l'heure de la revanche pour l'Espagne qui décide enfin de mettre fin à l'expérience indépendantiste. Les troupes Espagnoles entrent en Catalogne, et le conflit culmine par le Siège de Barcelone jusqu'en 30 Juin 1919, par la capitulation Catalane.

José Millán-Astray est désormais à la tête d'une dictature militaire de facto, et d'un pays fortement endommagé et ruiné par la guerre et par une instabilité civile. Le pays peut jouir de ne pas avoir à subir les effets pervers du Traité d'Angoulême, mais une profonde amertume subsiste lié au fait que l'Espagne ne bénéficiera d'aucun gain territorial quelconque promis par le Kaiser. Le pays se situe ainsi sur une croisée des chemins, entre les menaces séparatistes, entre ceux désirants le retour de la monarchie et entre ceux avide de continuer l'expérience démocratique et républicaine.


PORTUGAL

La loyauté du Portugal à son allié historique Britannique n'aura pas rapporté grand chose. Sous la présidence de Bernardino Machado, politicien centre-gauche fidèle aux valeurs républicaines, le pays entre en guerre en 1915 aux côtés de l'Entente, en protestation de la guerre sous-marine à outrance. La surprise totale reste l'entrée en guerre de l'Espagne qui a dû mobiliser les troupes Portugaises bien plus que prévu, alors que des combats majeurs et victoires militaires décisives se sont joués sur le sol Ibérique. Cet imprévu aura néanmoins occupé beaucoup d'officiers, qui se seront détournés de l'idée de renverser le régime, malgré leurs convictions pas très républicaines.

Jouissant de clauses plus que favorables au Traité d'Argoulême, la victoire Portugaise n'aura pas duré longtemps. L'évacuation prématurée des forces Portugaises du sol Espagnol, combinée plus tard avec la victoire Allemande et la rébellion Hispanique contre les clauses du Traité, auront poussé le Portugal à signer la paix avec l'Allemagne en même temps que les Britanniques et à renoncer à ses gains.

La défaite a un goût amer pour la population, qui a vu son pays être précipité dans une guerre auquel il aurait pu ne pas participer. Les urnes en ont rendu le président Machado responsable: les élections présidentielles de 1919 ont déposé celui-ci, au profit de António José de Almeida, du Parti Républicain Libéral centre-droit. L'approche de Almeida s'axe sur une conciliation nationale et une politique internationale prudente et modérée, afin de faire retrouver la place stable du Portugal dans un monde aux équilibres de forces instables. Almeida y croit, étant donné que la défaite n'impose rien au Portugal sauf quelques réparations de guerre. Le Portugal pourra donc s'en sortir. Pour l'instant...


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Message par Rêveur_Lucide Dim 18 Juin 2023 - 22:46

TRIVIA

- La grippe espagnole n'a jamais lieu.
- Gavrilo Princip (l'assassin de Franz Ferdinand) est vivant et court toujours dans la nature.
- Le Brésil, le Siam, la Chine, le Libéria et les pays d'Amérique Latine concernés, qui sont entré en guerre contre l'Allemagne, ont signé paix blanche, ce sans grande conséquence en interne.


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Message par Rêveur_Lucide Lun 10 Juil 2023 - 16:35

Résumé années 1919-1920

Malgré la victoire des Empires Centraux à la Grande Guerre et l’application des traités de paix, le monde entre plus que jamais dans des temps incertains.

Le président Américain Hughes remet sa démission (au profit de son vice-président Fairbanks), entérinant l’isolationnisme Américain et son aventurisme dans les affaires Européennes pour de bon.

L’Allemagne prend en main sa responsabilité en tant que première puissance Européenne et affirme l’agenda Mitteleuropéen. La création de la Europäisches Eisenbahnunternehmen (EE), ayant le double statut de société privée et organisation internationale, stimule le financement de nombreux projets d’infrastructures en Europe (Europe de l’Est, Italie, Autriche-Hongrie, France et Belgique) et fédère une majorité de pays Européens autour de la de facto domination Allemande sur l’économie continentale Européenne. La puissance Allemande s’affirme, parfois par la force, alors que l’armée Allemande réprime sévèrement un mouvement des paysans d’Ukraine contre un projet de nationalisation mené par le Hetmanat Ukrainien.

Certaines nations d’Europe jouissent d’une bonne stabilité. Le tsar Ferdinand I porte haut son projet de grande Bulgarie pour son peuple. L’Italie, seul vainqueur chez les Alliés, se creuse dans sa place dans la Mitteleuropa notamment par le biais du lobby germanophile au Tyrol, et tente de remettre l’ordre en Cyrénaïque. Les pays est-européens (de Pologne à Livonie) acceptent et suivent du doigt et à l’oeil les directives de Berlin, tandis que la Roumanie, bien que victorieuse, prend un virage autoritaire prononcé.

Les autres pays alliés de l’Allemagne ne se portent pas aussi bien. En Autriche-Hongrie, les réformes et tentatives de réformes politiques accentuent la discorde entre Cisléthanie et Transléthanie. L’Empire Ottoman voit s’abattre sur lui l’assassinat de deux Pachas sur trois (l’un dû au Dashnak Arménien, l’autre à une manigance d’un certain Atatürk…), ainsi que le délitement de l’Empire face aux nationalismes Arabes, malgré une politique panturquiste de plus en plus assumée (notamment par le rattachement de l’Azerbaïdjan). Enfin, l’Espagne est définitivement engrainé dans le tournant autoritaire du commandant José Millán-Astray, par la répression des Catalans, opposants politiques et la création de la Légion Espagnole, et ce malgré le bourbier Rifain.

La régence de Russie couronne Maria Nikolaïevna Romanova en tsarine, mais ce n’est pas un retour aux vieilles habitudes pré-1917. Un parlement Russe composé d’une majorité de partis à tendances socialistes (bolchéviks, socialistes révolutionnaires, socialistes populaire…) amorce les réformes agraires longtemps attendues, et le pays se fait tant bien que mal sa place, pour l’instant en dehors de la Mitteleuropa.

L’évènement inattendu de l’année 1920 reste cependant le début du délitement de l’Empire Britannique et de la guerre civile en Angleterre. La défaite et la démission de David Lloyd George au profit de Winston Churchill signe le début des troubles, ouvriers comme coloniaux. Malgré quelques procédés s’étant déroulé paisiblement, comme l’indépendance de l’Irlande, les tentatives de contenir les troubles ouvriers à Swansea ainsi que le nationalisme Egyptien se soldent en échec. Pire encore, les services secrets Britanniques et administrations coloniales agissent en autonomie face à la faiblesse du gouvernement, notamment au Kenya. Les plans d’indépendances du Raj Britannique s’effritent aussi face aux tensions grandissantes entre le Congrès National Indien et la Ligue Indo-Musulmane. Profondément affecté par une dépression post-guerre, George V rend sa couronne au profit de l'héritier Édouard VIII dans un pays qui s'enfonce dans l'incertain. Enfin, le feu d’artifice commence par l’insurrection générale de la population Britannique sous forme de communes ouvrières. L’Irlande, elle, entame un tournant autoritaire sous la présidence de Michael Collins.

La France, bien que meurtrie par la guerre, la défaite et rongée par un sentiment de déclassement, s’intègre au dessein Allemande de Mitteleuropa sous le gouvernement du président de la république Georges Clemenceau et président du conseil Auguste Isaac. L’activité syndicale est cependant bien réveillée, et culmine, suite aux évènements en Angleterre, en une série de soulèvements populaires partout en France, écrasés par le gouvernement au prix de la fin du règne d’Auguste Isaac, remplacé par Alexandre Millerand.

L’Europe n’est pas le centre du monde. En Asie, l’impérialisme Japonais s’impose contre ce nouvel ordre, par l’invasion des possessions coloniales Allemandes au Pacifique puis celle (toujours en cours) contre les possessions Françaises. Une levée de boucliers s’érige contre celui-ci, surtout depuis l’Australie et la Nouvelle Zélande.
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Message par Rêveur_Lucide Dim 23 Juil 2023 - 10:34

Résumé année 1921

La bataille de Nottingham et la chute de Londres signe la mainmise des révolutionnaires sur la Grande-Bretagne, dénommés « anglosocialistes » par leurs adversaires étrangers, et engage le monde dans la trajectoire du chaos.

La chute de Londres et l’effondrement de l’Empire Britannique amènent avec eux une crise mondiale : Krach boursier, chute du trafic commercial (particulièrement maritime), explosion du chômage, hausse des prix et déflation se compensant (mais ce n’est pas une bonne nouvelle…). Les flux économiques en Europe se centralisent vers Berlin, l’Allemagne gardant relativement la meilleure conjoncture économique.

Le gouvernement Britannique en exil s’installe au Canada, dont le gouvernement de ce dernier tente d’engager la survie de l’Empire Britannique et du Commonwealth. Entre maladresses et mauvaises passes, le Canada accuse l’Australie de faire capoter les négociations, ce qui prophétise instantanément la fin du Commonwealth.
L’Australie et la Nouvelle-Zélande creusent ensemble leur propre chemin d’indépendance par l’instauration d’un commandement militaire commun sur le modèle de l’ANZAC.
Les îles Fiji et les Caraïbes Anglaises tombent respectivement entre les mains Australiennes et Canadiennes.
L’Inde tombe en guerre civile, entre partisans du Congrès National Indien et de la Ligue Musulmane, tout deux se revendiquant de l’unité de l’Inde au nom de leur communauté, et seul le prince d’Hyderabad refuse de choisir son camp.
Malte s’écarte de l’emprise Britannique pour trouver protection auprès de l’Italie.
L’Empire Britannique est réduit à quelques miettes, mais est loin d’avoir encore disparu : Gibraltar, Ceylan, Birmanie, gouvernement colonial du Kenya, et ce sans compter les alliés Canadiens et Sud-Africains fidèles à la couronne.
De plus, le parti conservateur au Canada et le gouvernement en exil fricotent, et ce beaucoup : Churchill, formellement premier ministre du Royaume-Uni, devient chef du parti conservateur du Canada.
La situation est moins radieuse en Afrique du Sud : le gouvernement fait appel à l’aide Britannique contre des insurgés grévistes et anglosocialistes revendiquant une république, et ce aussi sur fond de tensions raciales.

En réaction à la chute de Londres, le Kaiser, suivi par quelques nations Européennes, décrète le blocus. Insatisfait de la position inerte de multiples pays neutres désirant toujours poursuivre le commerce avec l’Angleterre (Etats-Unis, Italie, Russie, etc.), il agite le spectre du retour de la guerre sous-marine à outrance. Par cette position radicale, l’année 2021 est ainsi agitée par la guerre des classes et la répression des mouvements anglosocs partout en Europe, particulièrement en Espagne, partout en Europe de l’Est, en France et en Belgique.
La situation en Belgique est telle que Léopold III est assigné à résidence, et la gouvernance remplacée par une dictature militaire de généraux Allemands afin de garantir la mainmise absolu sur le pays et la sécurité du port militaire de Bruges.
En Pologne, les troubles et les émeutes se poursuivent, rendant maladif le monarque Ernst Ier et fragilisant dangereusement la gouvernance Polonaise traditionnelle. S’érige au premier plan une figure populaire bien curieuse : Karl Gostmoski, chef du Parti du Socialisme Catholique, faisant l’avocat d’un curieux mélange entre piété religieuse et anglosocialisme. Des négociations sont ainsi en cours entre le Reich et la gouvernance Polonaise afin d’évaluer ou non la validité d’une telle gouvernance.

Le Reich lui-même est agité, par des manifestations de nature pacifistes dû au spectre du retour de la guerre. L’impulsivité du Kaiser dans ses décisions est très vite condamnée et exploitée par le général Hindenburg. Profitant de la démission de Falkenhayn, le héros de Verdun, pour raisons de santé, Hindenburg entame des manœuvres pour enterrer son influence et faire valoir les intérêts de l’armée impériale. Création d’une alliance militaire de défense nommée Pacte de Varsovie (auquel le régime anglosocialiste y oppose la Troisième Internationale), et manœuvres constitutionnelles importantes en complaisance avec le chancelier afin de dérober le pouvoir de l’Empereur au profit du Chef d’état-major. Un coup d’état militaire constitutionnel en Allemagne.

L’anglosocialisme et la réponse Allemande suscitent des réponses et alignements de certains pays neutres en Europe. Au Portugal, le gouvernement est fragilisé par une importante démonstration de force de la gauche républicaine qui soutient les révolutionnaires Britanniques. En Norvège, on ouvre des bureaux de commerce avec les anglosocialistes et la gauche travailliste est propulsée au pouvoir (on y est définitivement anglophiles). A l’inverse, en Suède, une peur rouge dégage les sociaux-démocrates du pouvoir au profit des conservateurs. En Irlande, malgré des tentatives de dialogues entre Londres et Dublin, le régime envahit l'Irlande du Nord pour ne laisser aucune menace anglosocialiste s'installer sur l'île, tandis que Michael Collins acte son tournant autoritaire par des bafouements de la constitution.

En Italie, on est partagé : on commerce avec les révolutionnaires Britanniques et communique avec eux, mais on joue avec le feu alors que la révolution inspire la classe ouvrière et certains groupes de gauche (Gramsci). Le vieux Boselli vieillit et s’affaiblit donc politiquement, tandis que l’activité subversive des services secrets Allemands lutte contre la politique d’italianisation du Tyrol (par des dégradations et une infiltration économique).

Un autre foyer de conflit a agité l’Europe : la sécession et le début de la guerre civile Hongroise. Ce n’est pas qu’un simple divorce acté entre Autriche et Hongrie, mais une poudrière de nationalismes et d’irrédentismes qui se déclenche. Après la proclamation de l’indépendance Hongroise, les glaives et boucliers se lèvent contre la Hongrie. Les troupes Roumaines entrent en Transylvanie, les légions Tchécoslovaques en Slovaquie, et Autrichiens et Croates font aussi alliance. A Budapest et dans les centres urbains, ce sont les ouvriers qui se soulèvent et proclament la république conseilliste pour soutenir leurs camarades anglais. Le vent tourne ainsi largement en défaveur des Hongrois, tandis que le gouvernement de Vienne revient à sa forme d’Empire d’Autriche ayant précédé le compromis austro-hongrois, ce qui risque de ne pas être pour plaire aux autres ethnies non-germaniques…

Au Moyen-Orient, on a acté la fin d’un Empire Ottoman de 6 siècles pour mieux évoluer, alors que de nombreuses nations se constituent pour devenir modernes. Le recul de l’Empire a continué, on a proclamé des royaumes indépendants de Syrie et d’Irak. Sous l’impulsion de Kemal, héros des Dardanelles, on arrête et exécute les derniers débris du Comité Union et Progrès suite à une tentative de coup d’état désespérée de leur part. On proclame le Sultanat de Turquie et abolit le Califat (tout en gardant une place non-négligée au monarque). En Perse, le mouvement des officiers libres se constitue et culmine avec la marche sur Téhéran de Reza Khan, Ghassem Khan et de leurs troupes fidèles.

Aux Etats-Unis, le démocrate William Jennings Bryan est élu président des Etats-Unis contre son adversaire Fairbanks qui pâtit de sa réputation d’ex « bras droit » de Hughes. Le pays fait face aux conséquences du krach économique, au chômage et à d’intenses activités ouvrières et syndicales. Bien que le gouvernement Américain ait ouvert des bureaux de commerce avec le gouvernement révolutionnaire Britannique, on réprime (parfois violemment) les grèves et on adopte des lois contre les « radicaux » afin de prévenir de la menace anglosocialiste sur le sol Américain.

En Russie, on est complaisant de la révolution anglosocialiste et très peu inquiété par celle-ci, suite au refus public des bolchéviques de prendre action. Les problèmes de l’Empire se situent plutôt vers les périphéries: on se dispute à coup de raids mutuels avec la Cosaquerie du Don, et la proclamation de l’indépendance du Turkestan, reconnue par l’Afghanistan, porte un coup à la souveraineté Russe en Asie Centrale.

En Asie, le belliqueux Japon voit sa campagne se stopper net. Le krach économique, les manifestations pacifistes et contre la faim, culminent en la « seconde émeute du riz » qui pousse le Japon à abandonner sa campagne militaire en Indochine trop peu prometteuse et à signer la paix, entérinant techniquement la fin de la Grande Guerre. La Chine, sous l’impulsion de Sun Yat-Sen, se modernise : le « petit livre bleu » faisant la propagande des trois principes du peuple se diffuse rapidement dans le pays, en même temps qu’on promeut une grande campagne d’alphabétisation et d’éducation des masses.
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Message par Mirage Sam 5 Aoû 2023 - 16:34

Année 1923

 
EUROPE
 

Depuis la fin de la guerre et la signature du Traité de Strasbourg, le Reich est parvenu à maintenir l’ordre en Europe par le feu et l’acier et sans hésiter à faire couler le sang malgré les bouleversements intenses qui ont secoué le Vieux continent dans les suites de la mise en place du nouvel ordre Mitteleuropéen. Les révoltes hongroises, françaises, belges, espagnoles, ukrainiennes ou polonaises sont toutes apparues stériles, sans capacité d’arracher la moindre concession.

Malgré les tentatives de rebâtir une Internationale suite à la dissolution de la précédente en 1916, le principal adversaire de l’hégémonie allemande, le mouvement ouvrier européen de l’avant-guerre, a été largement détruit et est progressivement remplacé par des partis se postichant en socialistes mais étant en réalité acquis au conservatisme et au maintien de l’ordre établi sur le modèle du SPD allemand.

Son dernier espoir est incarné par une révolution britannique désormais exsangue. Si celle-ci maintien coûte que coûte son autorité sur les îles britanniques, elle doit faire avec une armée ainsi qu’une économie en ruines qui participent à la rendre très vulnérable. La rupture des liens commerciaux avec l’Empire, l’Europe continentale et, plus largement, une grande partie de la planète, a poussé la Grande-Bretagne dans une économie de subsistance intenable sur long terme.

Le choix de nombreux pays de maintenir les Britanniques sous un embargo plus ou moins hermétique n'est pas sans conséquences, la Grande-Bretagne étant jusque là un des centres de la mondialisation économique et du commerce international ainsi qu’une des plus importantes économies exportatrices de la planète derrière les États-Unis et l’Allemagne. La principale conséquence est la crise du charbon qui touche l’Europe et qui, conjuguée aux politiques spoliatrices menées par Berlin, rend quasiment impossible tout projet de développement industriel hors d’Allemagne. Le symbole de cette crise est sans doute la quasi-disparition en un temps record de l’autrefois très puissante industrie sidérurgie française. Cette situation tend par ailleurs à refroidir les capitalistes américains qui préfèrent investir sur le continent américain voir dans l’Asie-Pacifique.

L’Europe se retrouve donc largement mise au pas par l’Allemagne malgré quelques exceptions. La Russie et l’Italie en particulier se détachent par des politiques plus équilibrées, tâchant de s’intégrer dans le nouvel ordre politico-économique européen sans pour autant rompre les liens avec la Grande-Bretagne révolutionnaire. Ces pays n’incarnent pour autant pas encore de leadership géopolitique capable de contrebalancer sérieusement l’hégémonie de Berlin sur le continent.


 
ASIE
 
L’Asie a été principalement secouée par le maintien en guerre seul du Japon contre l’Allemagne pendant un certain temps. Cet aventurisme, poussé par les besoins en ressources naturelles toujours plus importants de l’industrie japonaise autrefois en pleine croissance a tourné au fiasco absolu. Non seulement Tokyo n’a pas été capable de conquérir les ressources sur lesquelles elle lorgnait, mais le Japon s’est en plus de cela coupé de certains partenaires économiques potentiels effrayés par l’agressivité japonaise et préférant limiter leurs liens avec l’instable archipel. Rajoutons à cela la rupture des liens commerciaux avec l’ancien partenaire britannique et le Japon se retrouve donc coincé dans un marasme économique marqué par des révoltes populaires qui se sont particulièrement incarnées lors des secondes émeutes du riz qui ont forcé le gouvernement japonais à abandonner ses objectifs de guerre et à signer la paix.

La Chine a pu profiter de l’affaiblissement de son rival séculier et de l’effritement de l’impérialisme occidental dans la région pour consolider le régime républicain et pour entamer une période de croissance économique portée par l’arrivée de capitaux principalement américains en quête de rentabilité.

Les anciens territoires impériaux en Asie sont pris dans des défis inédits reliés à la chute de la Métropole. L’Inde a échoué dans sa transition vers l’indépendance et s’embourbe dans une guerre civile sans que de réelles perspectives de sorties de crise n’apparaissent. L’Australie et la Nouvelle-Zélande se sont fortement rapprochées économiquement, politiquement et militairement afin de faire face à la menace japonaise et à la nouvelle configuration mondiale. Parallèlement, les deux pays ont pris une certaine autonomie vis à vis du gouvernement britannique en exil au Canada et se sont rapprochés des États-Unis, devenant une terre privilégiée d’investissement de capitaux américains.

Dans la région du Moyen-Orient, orienté par l’effondrement des impérialismes européens, le vent souffle dans la direction de l’indépendance et de la souveraineté de l’Égypte à l’Iran. C’est une situation inédite qui illustre la précarité dans laquelle ont été plongés les vieux empires.


 
AMERIQUE
 
Les États-Unis restent la plus grande puissance économique du monde malgré une défaite militaire dont finalement les principaux effets furent psychologiques. Arc-bouté sur un isolationnisme renforcé et sur la nécessité de stabiliser une politique intérieure troublée par l’onde de choc de la révolution britannique, l’Amérique se détourne relativement de l’Europe.

Le Canada, devenu malgré lui la nouvelle tête des ruines de l’Empire britannique et mit dans des vêtements peut être un petit peu trop grands pour lui, peine à trouver sa place dans le monde.

L’Amérique du Sud orpheline du Royaume-Uni qui possédait une indéniable influence dans la région prend le parti de se tourner d’avantage vers l’Allemagne en plus des États-Unis.


 
AFRIQUE
 
L’Afrique du Sud reste le meilleur allié du Canada et une des colonies les plus stables. Le reste du continent est soumit à divers degrés à une certaine instabilité reliée à l’effondrement des empires français, britanniques et belges et à la difficulté que rencontre l’Allemagne pour construire un ordre nouveau sur le continent Noir.
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