[Arménie-Russie Soviétique] Sommet d'Alexandropol

Gueorgui Tchitcherine souhaite rencontrer son homologue arménien afin de lui proposer un accord à l'Arménie. La progression de l'Armée rouge dans le Caucase est irrésistible et la Géorgie vient de tomber. L'Azerbaidjan qui a réussi à repousser le premier assaut n'a pas beaucoup d'autres perspectives que de tomber lui aussi à terme. La réintégration de l'Arménie est une priorité de Moscou mais le gouvernement bolchévique souhaite négocier avec Yerevan.

En échange de la reconnaissance par l'Arménie de la gouvernance du gouvernement bolchévique, de fortes concessions sont possibles. A commencer par le maintien d'une autonomie très large garanti par la préservation de la Diète arménienne et du gouvernement indépendant, actuellement dominé par les Dashnaks (socialistes). Moscou s'engage à ne pas s'ingérer dans les affaires intérieures dans la République, en particulier en n'engageant aucune soviétisation. De fait, la présence de bolchéviques dans le gouvernement arméniens n'est pas exigé, les arméniens devront simplement laisser le parti bolchévique local vivre en toute liberté. L'Arménie pourra de ce fait conserver son régime de République Démocratique et il ne sera pas exigé la transformation en République Socialiste Soviétique.

Plus important, l'Armée rouge pourra établir ses positions à la frontière turco-arménienne et préserver l'intégrité territoriale de la république caucasienne. Plus, en fonction de l'évolution de la situation en Turquie, l'Armée rouge pourra prendre ses responsabilité pour protéger la communauté arménienne anatolienne, action que ne pourrait mener l'armée arménienne seule au vu de sa faiblesse.

Si Yerevan venait à rejeter les propositions moscovites, l'Armée rouge ne pourra plus garantir le maintiens des frontières actuelles face aux appétits turcs. L'Armée rouge mènera aussi d'inévitables actions militaires afin de rétablir la souveraineté de Moscou sur l'Arménie. Il serait regrettable d'arriver à de telles extrémités.

République démocratique d’Arménie
PNJ
Réponse

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A Alexandropol, les choses se compliquent pour le ministre soviétique des Affaires étrangères. En effet, sans grande hésitation, le gouvernement arménien a fermement rejeté la proposition soviétique en affirmant que « L’Arménie est enfin libre, après des siècles d’asservissement à des peuples étrangers. Notre peuple peut enfin disposer de lui-même, et il n’est pas question qu’il se place à nouveau dans l’orbite de Moscou. » Le plénipotentiaire russe a été rapidement convié à quitter le territoire national, tandis que l’armée arménienne est entièrement mobilisée pour faire face à une éventuelle invasion soviétique.