[Sommet] Rencontre franco-allemande

................Nonobstant une situation intérieure particulièrement dégradée avec la survenue de la crue centennale, le président de la République a accepté la proposition de rencontre de la chancelière allemande, conviée au Château de Vincennes pour discuter, sur sa proposition, de l'immigration et de l'islam.

................Les propositions de la chancelière allemande sont plutôt bien reçues par le président de la République. Allant dans le sens d’Angela Merkel, Emmanuel Macron a ainsi proposé à son homologue d’outre-Rhin un projet de mise en commun de la politique d’immigration au sein niveau, laquelle passera par l’établissement d’une norme commune et unique sur l’attribution des titres de séjour, indépendamment de leur motif – économique, éducation, tourisme, visite familiale –, rendant de jure caducs tout traité à ce sujet entre un Etat-membre et un autre Etat non-membre de l’Union, de sorte à avoir une politique unique et cohérente en la matière. A ce titre, donc, il est plus que possible de mettre en œuvre des conditions plus strictes pour l’immigration économique, sur le modèle canadien. De même, l’établissement d’un nombre maximal annuel de migrants économiques pourrait être envisagé, fixé chaque année de concert par les Etats-membres qui indiqueraient individuellement combien de migrants économiques sont-ils prêts à accepter.

S’agissant de l’augmentation du budget de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes et du renforcement de la coopération sur la lutte contre l’immigration clandestine, Emmanuel Macron rejoint également son homologue, acceptant la hausse du budget et proposant également un doublement des effectifs des garde-côtes européens, pour l’instant fixés à 1'500 membres, afin de les doubler d’ici 2024 pour atteindre 3'000 garde-côtes européens ; en plus de la coopération interétatique.

Enfin, concernant l’aide au développement, Emmanuel Macron propose d’aller plus loin que la proposition de son homologue. En effet, l’Union européenne s’était engagée à distribuer 0,7% de son RNB en aides au développement envers les pays les plus défavorisés, un chiffre qui ne sera probablement pas atteint en 2030, échéance qui avait été fixée. Indépendamment de ce semi-échec, le chef de l’Etat propose là aussi la mutualisation des aides au développement attribuées par chaque Etat-membre au niveau européen afin d’harmoniser la politique en la matière, et, bien évidemment, avoir plus de poids dans les négociations d’attributions d’aides, notamment en échange d’une meilleure coopération des Etats receveurs en matière d’immigration, comme le propose la chancelière allemande.