[✓] Rossiyskaya Imperiya - Empire Russe
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[✓] Rossiyskaya Imperiya - Empire Russe
Nom : Empire Russe
Forme de gouvernement : Monarchie / Autocratie
Monarque : Tsar Nicolas IIChiffres économiques :
Population : 172 millions
PIB : 167 milliards
Indice d’industrialisation : 20Forces Armées :
Armée Impériale :
Effectifs : 4 500 000 hommes
(Impossible de trouver les localisation de l'Armée Impériale avant 1914, je posterai une "réforme" IG qui fera office de positionnement stratégique des armées)
Marine Impériale :
Battleships : 19
Pyotr Velikiy : 1 (1876)
Yekaterina II : 4 (1888-1889-1893)
Imperator Aleksandr II : 2 (1890-1891)
Dvenadstat Apostolov : 1 (1892)
Navarin : 1 (1896)
Sisoy Velikiy : 1(1896)
Poltava : 1 (1898)
Tri Svyatitelya : 1 (1897)
Rostislav : 1 (1898)
Peresvet : 1 (1901)
Tsesarevich : 1 (1903)
Borodino : 4 (1903-1904)
Croiseurs lourds: 11
Pervenets : 3 (1863-1865-1867)
Admiral Lazarev : 2 (1869)
Admiral Spiridov : 2 (1869)
Rusalka : 1 (1869)
Admiral Ushakov : 3 (1897-1899)
Croiseurs : 10
Knyaz Pozharskiy : 1 (1869)
General-Admiral : 2 (1875-1877)
Minin : 1 (1878)
Vladimir Monomakh : 1 (1883)
Dmitriy Donskoy : 1 (1885)
Admiral Nakhimov : 1 (1888)
Pamyat Azova : 1 (1890)
Rossiya : 1 (1897)
Gromoboy : 1 (1899)
Croiseurs légers : 8
Vityaz : 1 (1886)
Admiral Kornilov : 1 (1888)
Svetlana : 1 (1898)
Pallada : 2 (1901-1903)
Askold : 1 (1901)
Bogatyr : 2 (1902-1904)
Frégates : 12
Navires démineurs : 10
Poseurs de mines : 3
Torpilleurs : 40
Frégates légères : 36
Sous-marins : 4
Delfin : 1 (1904)
Som : 1 (1904)
Matros Pyotr Koshka : 1 (1904)
Forel : 1 (1904)
Bureau- Vox Bureauli
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Date d'inscription : 15/06/2018
Re: [✓] Rossiyskaya Imperiya - Empire Russe
Affaires Intérieures :Renforts pour l'Extrême-Orient :
L'Empire est en guerre. Avec le début du printemps et le dégel en Russie, le Tsar Nicolas II a ordonné l'envoi de 65 000 soldats supplémentaires sur le front japonais, à travers le Transsibérien.
La situation militaire est complexe, et les possessions russes en Extrême-Orient sont déjà passées sous contrôle nippon ou sont assiégées. Le Tsar a cependant annoncé au Conseil d'Etat qu'il refusait d'engager des pourparlers de paix avec Tokyo, et qu'il poursuivrait la guerre jusqu'à la libération des territoires impériaux, et infligerait de lourdes réparations de guerre au prétentieux Empire nippon.
Sergei Witte, Ministre des Finances, et membre du Conseil d'Etat
Troubles politiques :
La guerre avec le Japon s'éternisant et tournant de plus en plus au psychodrame, la colère populaire déjà bien présente depuis quelques années en Russie continue de croître. Après la grève de décembre 1904 qui avait vu 382 usines de la ville se mettre en grève, Saint-Pétersbourg capitale de l'Empire est dans un climat d'anxiété et de tensions.
Le 24 janvier, le Père Georgy Gapon un homme d'Eglise reconnu dans la ville, a mené au petit matin près de 2 000 ouvriers devant le Palais d'Hiver, résidence du Tsar et centre du pouvoir. Ceux-ci voulaient apporter une pétition à Sa Majesté Impériale Nicolas II, demandant l'abolition de la monarchie absolue et la cession de certains pouvoirs du souverain à une assemblée représentative, la Douma. La fin de la guerre avec le Japon et le suffrage universel était aussi parmi la liste des demandes.
Rapidement, la Garde Impériale a pris place autour des points stratégiques du Palais, et interdit aux manifestants de pénétrer dans celui-ci. La masse populaire grandit au courant de la matinée, passant de 2 000 personnes à 24 000. A quatorze heures, 26 000 personnes étaient présentes devant le Palais d'Hiver. Les Gardes, au nombre de 10 000, ne sachant comment réagir face aux bannières impériales brandies par les manifestants et les portraits de Sa Majesté, n'osaient pas brusquer les ouvriers ni les prêtres orthodoxes les accompagnant.
- Les ouvriers, menés par un prêtre orthodoxe, face à la Garde Impériale:
Vers 15h, des heurts se produisirent entre quelques manifestants et une section de la Garde Impériale, près du Pont de la Neva. Paniquant face à l'agressivité des manifestants, un Garde ouvrit le feu, créant une réaction en chaîne qui embrasa le quartier en quelques secondes, et la ville entière en quelques dizaines de minutes.
La Garde Impériale, face au chaos, ouvrit le feu sur le Père Georgy Gapon et ses ouvriers, les balles des fusils transperçant les icônes et les bannières impériales. Démunis, les civils quittèrent rapidement les lieux. A 18h, le calme était revenu, et les rues de Saint-Pétersbourg aux abords du Palais d'Hiver étaient jonchées de cadavres.
Le Père Georgy Gapon, mortellement touché à la tête, mourut dans la soirée. Les organisateurs de la manifestation ont déclaré que près de 9 500 personnes avaient été tuées, mais la police tsariste compte plutôt 270 victimes, dont 21 gardes.
Au lendemain du "Dimanche Sanglant", la ville de Saint-Pétersbourg se remettait au travail, le coeur lourd. Dans les halls d'usines on entendait que "le peuple n'avait plus de Tsar". L'incident, bien que non commandité par Sa Majesté, qui en a publiquement déploré l'issue et les conséquences, fragilise encore plus l'union entre le "petit peuple" et son "père le Tsar".
Le mercredi même, plusieurs usines à travers l'Empire se mettaient en grève, propageant la lutte de Saint-Pétersbourg vers le reste de l'Empire, et notamment à Moscou, Varsovie, Vilnius, Baku ou encore Smolensk.
Re: [✓] Rossiyskaya Imperiya - Empire Russe
Affaires Intérieures :Scandale au Palais d'Hiver, opposition au Tsar et demandes de négociations avec le Japon :
Au Palais Marie, siège du Conseil d'Etat, c'est une session mouvementée qui s'est tenue en cette fin d'hiver 1905. D'ordinaire uniquement dédié au budget, le Conseil d'Etat a été pris d'une violente polémique sur la répression sanglante des événements de fin janvier, et concernant la cuisante défaite navale infligée à la flotte impériale par le Japon, celle-ci à peine arrivée en Asie.
Plusieurs dignitaires, comme Sergei Vladimirovitch Konetski, le délégué du Zemtsvo (assemblée locale) de Moscou, ont ouvertement critiqué la Garde Impériale, se retenant évidemment de critiquer directement Sa Majesté, ce qui lui aurait valu la peine de mort assurée en ces temps de troubles. La séance n'a pas pu être tenue. Le lendemain, Sa Majesté Nicolas II s'est rendu devant le Conseil d'Etat afin de répondre aux questionnements des représentants mais surtout d’asseoir son autorité sur les quelques individus qui devenaient de plus en plus bavards.
C'est un fait rare pour le monarque russe de se présenter ainsi devant le Conseil d'Etat. Nicolas II a tout d'abord reconnu qu'il était temps d'organiser des pourparlers de paix avec le Japon, afin de mettre fin à la tuerie en cours en Extrême-Orient. Avec l'issue de la bataille navale de Tsushima, l'espoir d'isoler les troupes continentales japonaises de l'archipel nippon s'est évaporé, et la guerre s'enlise.
Deuxièmement, le Tsar a refusé de désavouer les commandants de la Garde Impériale, et ne s'est pas réellement prononcé sur les incidents de Saint-Pétersbourg qui ont causé la mort de plusieurs centaines, voire milliers, de civils. Il a cependant promis que les revendications qui devaient lui être présentées par le peuple en ce Dimanche Sanglant seraient étudiées, et que des réformes auraient lieu.
Communiqué URGENT aux Etats-Unis d'Amérique et à l'Empire du Japon :
Sa Majesté Nicolas II souhaiterait organiser des pourparlers de paix en Amérique, terre neutre dans le conflit actuel opposant la Russie au Japon. Si le Japon l'accepte, la Russie est prête à ordonner un cessez-le-feu immédiat et à envoyer une délégation diplomatique aux Etats-Unis pour y rencontrer sa pareille japonaise et mettre fin à la guerre avec un accord respectable pour toutes les parties engagées.
Re: [✓] Rossiyskaya Imperiya - Empire Russe
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Affaires Intérieures :Grèves en série dans l'Empire :
Après le Dimanche Sanglant, les grèves se sont propagées dans l'Empire, et notamment dans sa partie occidentale. Les villes de Moscou, Smolensk, Varsovie, Vilnius, Riga, Koursk, et la banlieue de Saint-Pétersbourg comptabilisent à elles seules près de 800 000 grévistes et des milliers d'usines actuellement fermées.
La situation est extrêmement grave pour la Russie, qui n'arrive pas à sortir de la guerre contre le Japon, pire encore l'image du Tsar a été gravement affectée par le répression de janvier 1905 à Saint-Pétersbourg.
La Guarde Impériale protégeant le Palais d'Hiver
Les affrontements entre grévistes et soldats ou forces de police ont déjà fait près de 150 morts à travers l'Empire, et plusieurs centaines de blessés.Promesses du Tsar :
Sa Majesté Nicolas II a promis, comme il l'avait déjà fait devant le Conseil d'Etat, qu'une Assemblée Représentative nommée Douma serait formée d'ici l'automne 1905 au plus tard, et les modalités de son élection seront encore à décider avant la fin du printemps.
Cette Assemblée siégera au Palais Taurida à Saint-Pétersbourg. Une réforme du rôle du Conseil d'Etat, afin de créer un appareil d'Etat bicéphale est également considérée par le Tsar.
La nouvelle, si relativement bien reçue parmi les classes aisées et l'appareil bureaucratique déjà en place et notamment le Conseil d'Etat, qui espère un agrandissement de ses pouvoirs, n'a pas impacté fortement le déroulement des grèves. Beaucoup de syndicats dénoncent le flou des réformes, et la possible "carabistouille" que le Tsar effectuerait.
Re: [✓] Rossiyskaya Imperiya - Empire Russe
Affaires Intérieures :
Le Scandale de Portsmouth :
C'est un véritable scandale qui frappe le gouvernement russe, déjà bien affaibli.
En effet, aux Etats-Unis, lors de la conférence de Portsmouth, pour des raisons inconnues, le représentant du Tsar Sergei Witte a signé la concession de la Mandchourie extérieure à l'Empire de Chine selon le Traité de Portsmouth. Certains sources proches du gouvernement impérial, et notamment de l'Okhrana, parlent d'une incompréhension de la part du Ministre, d'autres parlent d'un outre-passement de ses capacités de Ministre et d'une prise de décision sans contacter le Tsar. Dépassé par des velléités pacifiques, et désireux de calmer les tensions internes dans l'Empire, Sergei Witte aurait agit comme un détraqué, et cédé sans dédommagements l'un des ports les plus importants de l'Asie russe.
La décision fut immédiate à Saint-Pétersbourg. Sergei Witte a été désigné comme un criminel d'Etat, et devra être jugé par le Tribunal Impérial à Saint-Pétersbourg. Le gouvernement impérial de Russie ne reconnait pas le Traité de Portsmouth comme valide, et l'annonce au monde.
En plus des 65 000 hommes partis en train début février, ce sont 80 000 autres qui suivent. Pour ce faire, le Transsibérien est réquisitionné lors de l'été 1905 et ne transportera plus aucune marchandise commerciale, uniquement des biens destinés à la guerre en Asie.
Ratonnades contre des chinois et des japonais en Sibérie :
En Russie, le peuple s'est rapidement emparé de la nouvelle du Scandale de Portsmouth. Dans une vague de xénophobie, des commerces tenus par des chinois ont été saccagés dans plusieurs villes le long du Transsibérien, et dans la ville Khabarovsk, où existe une très petite communauté japonaise, 2 japonais ont été assassinés par une foule en colère.
Sergei Witte est affublé d'une image de traître à la solde du "péril jaune".
Paysans détruisant une échoppe chinoise, Sibérie, 1905
Re: [✓] Rossiyskaya Imperiya - Empire Russe
Je joue la Russie en binôme avec Shikkoku.
Alaminsk- Grand Consul
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Re: [✓] Rossiyskaya Imperiya - Empire Russe
Affaires Intérieures :Progressistes contre conservateurs au gouvernement :Tandis que la Russie plonge dans une période noire face à la propagation des grèves et aux prolongations des combats en Extrême-Orient, le souverain Nicolas II est dans l'indécision la plus totale à cause du scandale de Portsmouth : son Premier ministre à tendance modérée, Sergei Witte, venait de trouver refuge aux États-Unis craignant les velléités de la cour. La fuite de Witte en Amérique, l'un des barons du camp progressiste dans le gouvernement, cristallise les oppositions au sein de l’État : d'un côté, les conservateurs veulent continuer la guerre à outrance et arrêter les mobilisations populaires par la force, motivés par Constantin Pobiedonostsev, vieille éminence grise depuis le règne d'Alexandre III ; de l'autre, les modérés mis à mal se retrouvent autour de Vladimir Lamsdorf, proche ami de Witte et ministre des Affaires étrangères. Après plusieurs jours de tumultes et de conflits politiques, Nicolas II s'enfonça encore plus durement dans la contre-réforme tsariste initiée en 1881 en nommant le grabataire mais orthodoxe Ivan Goremykin, favorisant immédiatement les réactionnaires dans les hautes sphères de l’État. Le peuple reçut cette nomination comme un outrage : même si Witte avait failli lors des négociations avec le péril jaune, il était le partisan de réformes pragmatiques et libérales que souhaite la population ainsi qu'une partie non négligeable de la sphère politique. Les grèves s'intensifièrent alors en ce mois de mai 1905 lorsque Goremykin publia sa politique gouvernementale dans la presse : ordre public garanti par la force, russification, interdiction des voix dissidentes, promotion de la religion orthodoxe et victoire face au Japon. Quant aux modérés, il réussirent à sauver assez habilement leurs sièges au sein du Comité des Ministres et du Conseil d’État grâce aux pressions exercées par Lamsdorf : ce dernier a pour l'instant l'objectif de faire tenir la promesse du tsar de constituer une Douma en automne, malgré la nomination de Goremykin.Sauver la diplomatie russe :Le ministre des Affaires étrangères, le modéré Vladimir Lamsdorf, se devait aussi de remplir son devoir diplomatique malgré la chute de son camp au sein du gouvernement. De l'extérieur, on pourrait croire que tous les hommes politiques russes sont des conservateurs arriérés suivant le diktat de Nicolas II. Dans la réalité, tous les membres de la sphère politique officielle sont effectivement royalistes mais certains sont les partisans d'une monarchie libérale, voire constitutionnelle, tandis que d'autres sont des ultra-orthodoxes réactionnaires qui veulent un tsar, une religion et une nation uniques pour une Russie chauviniste et conquérante. Tous s'affrontent au sein du Conseil d’État et se retrouvent aussi dans le gouvernement, le tsar souhaitant garder un certain équilibre. Pour Lamsdorf cependant, cet équilibre était rompu : l'intelligent et pragmatique Sergei Witte avait dû fuir en Amérique en tentant de sauver la Russie par un accord de paix, tandis que le Premier ministre Ivan Goremykin allait faire couler le sang des grévistes. Pour le ministre des Affaires étrangères, il fallait palier cette contre-réforme totale en calmant le jeu diplomatique, quitte à se faire destituer par son supérieur.
Le Comité des Ministres en session hebdomadaireAffaires Extérieures :Situation de la Russie dans le monde :Le ministre des Affaires étrangères, Vladimir Lamsdorf, salue les nations du monde. Reconduit au sein du nouveau gouvernement, l'homme d’État souhaite ouvrir une période inédite dans la diplomatie russe en réchauffant les relations avec l'ensemble des partenaires vitaux.Point sur la Scandinavie :Dans le Grand Nord, Saint-Pétersbourg soutient diplomatiquement et avec ferveur le mouvement indépendantiste qui s'organise en Norvège et qui provoque des tensions certaines avec la Suède, officiellement neutre mais où le sentiment russophobe est assez présent. Une issue favorable et pacifique est pour l'instant prévue, mais la Russie saura soutenir les volontés de création d'un État-nation indépendant et favorable à la Russie. Bien entendu, aucune ingérence n'est prévue et les relations doivent rester cordiales avec Stockholm qui négocie encore avec Oslo. Quant au Danemark, c'est un royaume considéré comme extrêmement proche et ami de la nation russe, la reine mère Maria Feodorovna étant d'origine danoise.Point sur l'Europe occidentale et centrale :La France est le seul et véritable allié de la Russie, même si dans les hautes sphères de l’État une grande part des notables et notamment le tsar en personne restent germanophiles. Saint-Pétersbourg réassure son alliance avec Paris en attendant. La Grande-Bretagne est dans une catégorie ambigüe : même si proche de la France, les Russes sont traditionnellement et effectivement anglophobes à cause du soutien au Japon et aux frictions en Orient. En ce qui concerne l'Allemagne, la position officielle de Saint-Pétersbourg est particulière : l'influence des intentions favorables de la famille impériales envers Berlin est déterminante, même si le ministre des Affaires étrangères préfère rester sur l'expectative. Mais la priorité du gouvernement n'est pas là : il faut lever des nouveaux fonds en cas de poursuite de la guerre avec le péril jaune et/ou le paiement de réparations de guerre. Pour cela, une nouvelle tranche d'émissions d'emprunts russes est lancée sur les places de Paris (principalement), Londres et Berlin pour un montant total de 500 millions de roubles-or. La stabilité monétaire et financière du pays, malgré les troubles politiques, est une garantie qui a su faire ses preuves depuis 1888 : tout le monde espère que Paris prendra en charge à la majorité extrême cet emprunt.Point sur l'Europe orientale et l'Orient :Tandis que les relations sont plus ou moins ambigües avec l'Allemagne, l'Autriche-Hongrie est un adversaire notable depuis la crise en Bosnie. La position de la Russie reste claire en Europe orientale et au Moyen-Orient : Saint-Pétersbourg est le protecteur officiel et avéré des orthodoxes des Balkans et du Moyen-Orient. De ce fait, la Russie réassure sa protection à la Grèce, à la Bulgarie, à la Serbie et au Monténégro, aussi bien diplomatique que militaire et financière, face à l'ensemble des grandes puissances. Quant à la Roumanie, les récentes volontés catholiques de l’État sont surveillées avec une grande attention par l'Ours. Le tsar signe avec joie l'accord commercial avec la Grèce qui confirme un renfermement protectionniste de la Russie que vis-à-vis des non-orthodoxes. La vente de l'armement à la Bulgarie est aussi actée, mais les livraisons ne commenceront qu'à un rythme assez lent à cause de la guerre avec le Japon. L'Empire ottoman reste l'ennemi séculaire des Russes et sa fin n'est qu'une question de temps, avec ou sans l'aide des protectorats balkaniques. Sur la Perse, l'Afghanistan et la Chine, la Russie a une zone d'influence politique et commerciale qui s'étend de jour en jour au sein de ces puissances : la question reste celle de la rencontre avec la sphère britannique sur ces territoires et la réaction qui en découlera, sans parler de l'issue de la guerre avec le Japon.Point sur l'Extrême-Orient :La récente victoire surprise à Mukden contre le Japon rebat les cartes : même si le gouvernement souhaite continuer la guerre dans sa majorité, le ministre des Affaires étrangères reste le plus influent sur le sujet. En quelques jours, il devra convaincre les hautes sphères du pouvoir pour négocier la paix, nécessaire à la stabilité interne malgré les tendances chauvinistes du nouveau cabinet.
Alaminsk- Grand Consul
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Re: [✓] Rossiyskaya Imperiya - Empire Russe
Affaires Intérieures :Soulèvement polonais à Łódź :
Le mois de mai marque un important soulèvement à Łódź en Pologne russe.
En effet, alors que les grèves continuent de frapper le pays en masse, un groupuscule de militants nationalistes appuyés par des petits syndicats révolutionnaires locaux a organisé une manifestation illégale dans le centre de la ville. Rapidement, la population polonaise a rejoint les ouvriers polonais révolutionnaires, aux cris de "Vive la Pologne !", "Liberté !" ou même "A mort le Tsar !".
Les rebelles sont même allés jusqu'à faire dérailler une locomotive venue d'Ukraine, blessant son conducteur et endommageant son cargo.
- Locomotive renversée à Lodz:
Intolérable, le caractère nationaliste et parricide de la manifestation a exigé l'intervention immédiate de la garnison de la ville, et l'envoi de renforts de la Garde Impériale à Varsovie pour mater les rebelles. Alors que la troupe entrait en ville, plusieurs barricades avaient déjà été levées, et des drapeaux rouges battaient au vent, appelant à une insurrection générale contre l'autorité impériale et russe.
Les troupes militaires, appuyées par la police locale, ouvrirent le feu sur les manifestants, causant de multiples débandades et retraites à travers la ville et des centaines de morts. Dans une usine de la rue Południowa, près de 2 000 ouvriers s'étaient retranchés. Un canon d'artillerie fut amené et le bâtiment fut mitraillé, avant que les rebelles ne se rendent, hissant un drapeau blanc aux larges fenêtres de l'usine.
L'Okhrana, la police secrète du Tsar, menant l'enquête, arrêta par la suite 74 personnes considérées comme des instigateurs du mouvement. Le mois de mai 1905 à Łódź coûta la vie à 970 civils, en blessa 1 400 autres et vit l'exécution pour trahison envers l'Etat de 300 des ouvriers capturés rue Południowa. 65 soldats furent tués dans les opérations.
Si la grogne est calmée dans la ville, où le Tsar a décrété la loi martiale, celle-là continue à travers la Pologne. Des affiches affirmant leur soutien à la révolte de Łódź et aux ouvriers de Południowa ont été arrachées par l'Okhrana à Varsovie et Vilnius, mais aussi à Moscou.
Soldats russes contemplant les corps de polonais exécutés, environs de Łódź, 1905
Re: [✓] Rossiyskaya Imperiya - Empire Russe
Affaires Internes :Poursuite du soulèvement polonais
Le soulèvement polonais s'est poursuivi durant tout l'été 1905, bien qu'il ne fut jamais aussi explosif qu'à Łódź où plusieurs centaines de personnes avaient trouvées la mort.
Varsovie et dans une moindre mesure Vilnius se sont jointes à Łódź dans une résistance plutôt passive, avec des grèves sporadiques rapidement réprimées, des affiches accrochées de nuit appelant à la formation d'une Pologne indépendante. Quelques heurts sporadiques ont eu lieu avec les forces de police à la Garde Impériale, déployée à Varsovie en garnison, la seule ville protégée par ces soldats d'élites à part Saint-Pétersbourg évidemment.
Une tentative d'assassinat sur un capitaine de la Garde Impériale à Varsovie a été un échec, et le terroriste et ses quatre complices ont été exécutés sur place publique au mois de juin, ce qui a largement calmé les ardeurs des polonais sécessionnistes.
Assassinat de Nikolay Bobrikov, gouverneur de Finlande et Viktor Sakharov, ancien Ministre de la Guerre :
Nikolay Ivanovich Bobrikov, gouverneur de Finlande depuis 1898, était un homme très largement impopulaire en Finlande. Des mesures de russification parfois violentes, comprenant l'interdiction du finnois dans les écoles et l’administration, avaient poussé une très grande majorité de finnois à haïr avec véhémence Borbikov.
Celui-ci trouva la mort en cette période de trouble qu'est 1905 lors d'un assassinat à Helsinki. Sortant du palais du gouverneur-général, un homme se rua sur lui et le poignarda dans la nuque, le tuant sur le coup. L'homme a été interpellé par la Garde et serait un nationaliste finnois. Il s'est suicidé dans sa cellule quelques heures avant son jugement.
Un deuxième assassinat d'envergure a eu lieu en Russie, et c'est celui de Viktor Sakharov. Il a été victime d'un assassinat par balle par une jeune révolutionnaire du SR Organisation Combat, la branche armée révolutionnaire du parti socialiste révolutionnaire. C'est à Saratov que s'est déroulé le drame, alors que l'ancien Ministre étant en train de superviser la répression contre les mouvements ouvriers.
Poursuite des troubles, et réformes institutionnelles :
Les troubles politiques continuent, après le drame du Dimanche Sanglant en début d'année.
A travers les campagnes russes, la paysannerie est de loin la plus active des sphères sociales de l'Empire : plusieurs régions, notamment dans l'Orient, sont victimes de soulèvement majeurs durant lesquelles des groupes paysans armés se saisissent des outils agricoles, et s'opposent aux forces de police.
Des cas d'appropriation forcée et d'occupation forcée de terres par des paysans sont également problématiques, à l'échelle de tout l'Empire. En effet, si le servage est aboli depuis déjà plusieurs décennies, les paysans restent extrêmement pauvres et un nombre très petit d'entre eux a pu accéder à la propriété.
A Saint-Petersbourg même, les grèves ouvrières ont repris, et de même dans toutes les grandes villes du pays. Les affrontement entre les forces de police et/ou l'armée et les grévistes ouvriers sont bien plus meurtriers que ceux entre les paysans et les polices locales. Près de 850 personnes ont été exécutés après procès pour diverses charges (Organisation terroriste, Grève illégale, etc...) et à cela s'ajoute plusieurs autres centaines de victimes lors de combats armés, notamment à Moscou où un soulèvement aurait tué entre 200 et 300 personnes.
Un journal annonçant le Manifeste d'Octobre, 1905
Le Tsar, dos au mur, n'a pas le choix que de signer un Manifeste appelé le Manifeste d'Octobre, signé en Octobre 1905 comme l'indique très correctement son nom. Ce manifeste comporte les réformes suivantes, demandées par le Conseil des Ministres :
- Acceptation des droits inaliénables des citoyens de l'Empire, notamment concernant la liberté de conscience, d'expression, de religion et de propriété.
- Mise en place d'une Douma, assemblée nationale, qui aura le pouvoir de corriger, voire bloquer, toute loi qui ne satisferait pas ses membres.
- Cette Douma sera élue au suffrage universel direct masculin, et les élections se tiendront de décembre à fin janvier 1906.
La publication du Manifeste a été accueillie avec grand joie par le peuple et les élites, même si le Tsar a plusieurs fois dans les jours qui suivirent regretté amèrement la signature du document. Reste à voir si le Manifeste d'Octobre pourra parvenir à calmer les ardeurs des révolutionnaires et empêcher la Révolution de continuer à s'embraser.
Re: [✓] Rossiyskaya Imperiya - Empire Russe
Affaires Intérieures :
Le paroxysme du chaos ou la mutinerie du cuirassé Potemkine :Grèves massives dans les usines, révoltes paysannes sanglantes, mouvements nationalistes en Pologne et dans le Sud, assassinats politiques, ... La fin de l'année 1905 pour l'Empire russe était chaotique, et la chute des températures avec l'arrivée de l'hiver n'allait rien arranger. Tandis que beaucoup commençaient à appeler le chaos actuel une « révolution », l’État russe ne savait plus où donner de la tête. Soucieux de garder un équilibre parfait entre progressistes et conservateurs au sein du gouvernement, le tsar décidait de souffler le chaud et le froid sur son peuple, ce qui était tout bonnement insupportable. D'un côté, la sédition d'une partie de la population devait être calmée par la signature de la paix avec le Japon, la constitution d'une Douma et la reconnaissance prochaine des droits individuels promise par le « Manifeste d'octobre », toutes ces réformes étant accordées par le tsar sous la pression de la faction libérale ; de l'autre, les réactionnaires l'avaient convaincu de réprimer tout mouvement violent par les armes, comme ce fut le cas à Łódź, et de poursuivre les combats en Asie jusqu'à la limite de la rupture. Les débats étaient de plus en plus houleux au sein du cabinet, opposant principalement deux hommes : le réformateur Vladimir Lamsdorf, ministre des Affaires étrangères qui faisait tout son possible pour préserver la Russie des menaces extérieures, et le sénateur Constantin Pobiedonostsev, ultra-conservateur très influent et disposant de l'ascendant sur le Premier ministre Ivan Goremykine. Mais tous ces hommes pensaient pouvoir compter sur une chose : la fidélité des forces armées russes envers leur tsar et son cabinet, son Église et la noblesse. La date du 14 décembre 1905 allait rester dans tous les esprits : c'était celle de l'éclatement de cette croyance et de la propagation d'un nouveau mal, plus dangereux et mieux organisé.
En mer Noire, les marins du cuirassé Potemkine devaient composer avec le froid paralysant et la vision d'horreur régulière qu'ils subissaient, en approchant à chaque fois des côtes : des villes et des villages en feu illuminaient souvent les nuits gelées, les cosaques de Sa Majesté réprimant les révoltes paysannes d'Ukraine. Au matin du 14 décembre, un groupe de matelots, dirigé par un marxiste du nom d'Afanassi Matouchenko, tombe sur un ravitaillement de viande avariée, que l’on a chargée sur le cuirassé la veille, et que l’on certifie comestible alors qu’elle grouille d’asticots blanchâtres. Lorsque les officiers les obligent à manger cette nourriture, les soldats refusent catégoriquement ; averti de ce mécontentement, le capitaine menace l'équipage, en promettant de faire fusiller les meneurs. L’altercation dégénère, les coups de feu s’enchaînent et le second du capitaine s’écroule, abattu par Matouchenko. La situation évolue alors très rapidement : les gradés sont éliminés et le Potemkine passe sous le commandement du marxiste, qui fait voguer le navire en direction d'Odessa. Cette ville portuaire connaît alors des grèves massives et est gangrénée par les socialistes. Matouchenko, en bon apprenti de Karl Marx, pense alors pouvoir lancer un mouvement de sédition régionale en affirmant à la population son soutien armé et aux cosaques un feu nourri s'ils ne déposaient pas les armes. Le 29 décembre, les marins du Potemkine, emportés par la fièvre révolutionnaire, décident de poser le pied à Odessa : c'est un piège car les habitants, n'étant pas assez organisés par rapport aux militaires, ne purent empêcher les cavaliers de déferler sur les principaux quartiers révolutionnaires et d'arriver jusqu'au port. Une véritable bataille s'en suivit mais au petit matin du 30 décembre, la situation était sous contrôle : le Potemkine était aux mains des cosaques, Odessa occupée et les mutins morts ou en fuite. Les marins échappés de la ville furent traqués par l'Okhrana : la plupart furent envoyés en Sibérie, certains parvinrent à gagner le Royaume-Uni depuis la Roumanie et à s’exiler au Canada ou en Argentine ; Matouchenko est aujourd'hui porté disparu.
Cette rébellion avortée, diluée dans la masse innombrable des actes de révolte qui ensanglantent ces derniers mois mais relayée par la presse, est un véritable coup de massue pour le cabinet et ce pour plusieurs raisons. D'abord, des éléments importants des forces armées russes avaient décidé de se révolter, ce qui était arrivé très rarement : l’État ne pouvait plus totalement compter sur les militaires qui eux, aussi, réclamaient des réformes. Ensuite, le socialisme révolutionnaire avait trouvé de l'écho parmi les mutins : le marxisme n'était plus une affaire uniquement ouvrière et pouvait se propager à toutes les couches de la population s'il n'était pas contenu, par les idées ou par la force. En outre, la répression générale et sanglante des mouvements séditieux, réclamée par les conservateurs au sein du gouvernement, avait poussé les cosaques à ravager l'une des grandes villes de la Russie, ce qui était une perte d'argent et de temps pour le développement du pays. Enfin, le tsar se révélait incapable de prendre la direction d'une politique claire : seulement deux mois après le manifeste libéral, plusieurs centaines de ses sujets étaient massacrés à Odessa. La situation chaotique dans laquelle était plongée la Russie arrivait à son paroxysme. La seule bonne nouvelle qui émerge de ce tumulte est la gestion de « l'après Potemkine » par le gouverneur local, Piotr Stolypine : réputé réformateur et pragmatique, il sut calmer la province et poursuivre les opposants en utilisant des méthodes policières modernes contre ceux qui pourraient être suspectés d'implication dans les troubles. Remarqué par Vladimir Lamsdorf, il pourrait devenir l'un des barons de la réforme en Russie.
Combats sur le pont du PotemkineAffaires Extérieures :
Point sur l'issue de la guerre russo-japonaise :A cause du chaos qui sévit en interne, la diplomatie est en suractivité dans le but de préserver la Russie des menaces extérieures. Le ministre des Affaires étrangères, Vladimir Lamsdorf, salue d'abord le traité de paix signé avec l'Empire du Japon qui réussit à sauvegarder une certaine influence de l'Ours russe dans le Pacifique. Malgré une guerre qui fut désavantageuse pour Saint-Pétersbourg, l’État impérial est assuré de sa domination en Sibérie et en Mandchourie continentale : pour beaucoup de diplomates, l'abandon partiel des côtes fut un prix acceptable pour obtenir une entente pérenne avec Tokyo. L'Orient est sauvegardé pour les prochaines décennies à venir. Les armées dépêchées sur place depuis l'Occident (430 000 hommes) sont rapatriées expressément : la priorité est dorénavant de contenir les séditions à l'ouest de l'Oural.Indépendance de la Norvège :L'administration russe salue avec ferveur l'indépendance toute nouvelle du Royaume de Norvège. Nous espérons de tout cœur que ce nouvel État indépendant saura trouver sa place dans le concert des nations, et Oslo pourra toujours compter sur Saint-Pétersbourg dans cette optique.Renforcement franco-russe :La République française est l'une des pièces majeures du dispositif stratégique de Saint-Pétersbourg et les liens entre les deux nations ne cessent de s'intensifier. S'il y a un demi-siècle cette relation semblait impossible, cela fait maintenant une vingtaine d'années que l'ensemble du peuple russe croit en Paris, malgré la germanophilie du tsar et d'une partie de sa cour. L’État remercie chaleureusement son allié pour l'enthousiasme existant autour des emprunts russes et annonce qu'une prochaine émission aura lieu dans quelques mois (une fois la situation intérieure calmée), pour se remettre de la guerre. Trois milliards de francs-or sont envisagés à l'heure actuelle, sur les plus grandes places financières du monde, même si Paris sera sûrement le pourvoyeur principal. Si tel est le cas, plus d'un tiers de l'épargne des ménages français serait alors consacré à l'industrialisation de la Russie, principalement dans les chemins de fer et à la modernisation du pays.Soutien aux orthodoxes des Balkans :Enfin, le ministre des Affaires étrangères, Vladimir Lamsdorf, réassure aux principautés balkaniques le soutien et la protection totale de Saint-Pétersbourg, notamment dans la crise commerciale qui les oppose à l'Autriche-Hongrie. Cependant, ce parapluie diplomatique qui s'étend sur Cetinje, Athènes, Sofia et Belgrade ne peut devenir à l'heure actuelle matériel ou financier : la Russie est trop instable en interne pour diviser ses ressources, même au profit de ses plus proches alliés. Le gouvernement craint donc de devoir refuser la demande d'aide économique de la part de la Serbie et la commande navale de la Bulgarie, pour l'instant : nous redirigeons ces deux nations vers Paris avec toute notre confiance. Mais tout n'est pas perdu : la faction libérale au sein du cabinet, minoritaire et dirigée par le chef de la diplomatie Lamsdorf, ne croit pas en la politique de renfermement des conservateurs. D'après les progressistes, qui ont fait savoir leur avis dans les Balkans par voie de presse, la Russie doit s'ouvrir aux frères orthodoxes et slaves sur tous les plans ; s'ils arrivaient au pouvoir, la protection diplomatique de la Russie évoluerait en un réseau d'alliances et de coopération totales liant toutes les parties concernées.
Alaminsk- Grand Consul
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