Sommet de Sotchi

Fédération de Russie

Pays et représentants présents et invités

Représentants présents :

- Fédération de Russie (organisateur)
- Gouvernement syrien de Damas
- Autorités kurdes syriennes
- Forces Démocratiques Syriennes
- Armée Al-Sanadid
- Jaych al-Thuwar
- Jabhat al-Akrad
- Conseil militaire syriaque


Représentants ayant rejetés l'invitation :

- Etats-Unis d'Amérique

Sommet pour la paix en Syrie

Le gouvernement russe est heureux de rassembler, autour de la table des négociations, divers représentants des forces en présence en Syrie et qui, actuellement, soit sont adversaires, soit sont alliées.

En dehors du gouvernement de Damas, les émissaires invités représentent ainsi divers groupes, certains se battant à l'origine contre Bachar el-Assad, mais tous ayant combattu contre le groupe Daesh et contre certaines milices salafistes encore présentes sur le territoire syrien.

Le Kremlin, par la voix de son ministre des Affaires Etrangères Sergueï Lavrov, souhaite la bienvenue à tous les représentants invités et présents au sommet de Sotchi.

Les questions centrales, pour le gouvernement russe, sont principalement la mise en place d'une solution pacifique entre les participants,
afin de mettre un terme aux accrochages notamment sur l'Euphrate entre forces syriennes et forces kurdes. Il est donc évident pour cela qu'il faille trouver une solution à la question du Kurdistan syrien. Nous pensons que la question d'une autonomie renforcée pour le Kurdistan syrien se pose, afin de ramener la paix dans la région, mais aussi face aux efforts extrêmes que les Kurdes du YPG ont réalisé dans la guerre contre Daesh et contre le salafisme. Néanmoins, cette autonomie ne peut se faire sur la base territoriale actuellement occupée par les forces kurdes, et il faudra donc poser la question des frontières du Kurdistan autonome syrien.

Concernant les forces rebelles démocratiques du FDS et de l'Armée Al-Sanadid, de Jaych al-Thuwar et de Jabhat al-Akrad, la Russie soutient la mise en place d'une amnistie générale pour les membres de ces groupes. Nous attendons les propositions de Damas et de ces groupes concernant ce sujet.

Négociations de Sotchi
Brève
Évènement

A Sotchi les négociations sous l’égide de la Russie ont commencées. Dans la presse mondiale de nombreux journalistes et experts dédaignent allégrement cette rencontre à laquelle ne participe pas de nombreuses puissances (Etats Unis, Turquie) ainsi qu’une multitude d’acteurs locaux du conflit (notamment l’ensemble des groupes qualifiés de « salafistes » et « terroristes » par Moscou). Malgré cela, les négociations débutent en réalité assez bien dans le cadre majestueux de Sotchi. Le régime et les kurdes ont en effet répondu assez favorablement aux propositions russes, les représentants du régime s’étant même dit favorable à une « large fédéralisation ». Cette solution permettrait en effet à Bachar de se ménager les Kurdes tout en mettant des bâtons dans les roues du dangereux voisin turc, sans compter qu’arracher aux Kurdes leurs bastions relèverait d’une opération des plus ardue pour le régime. Le véritable point d’achoppement tiendra en réalité à la définition de cette fédéralisation évoquée par Damas ainsi qu’aux contours d’une éventuelle région kurde. Le régime a en effet d’ores et déjà annoncé vouloir la circonscrire aux régions majoritairement kurdes du nord. Hors de question de céder aux Kurdes l’ensemble des régions qu’ils contrôlent actuellement, notamment les larges espaces à l’est de l’Euphrate. Quand aux Kurdes, ceux ci espèrent bien obtenir le maximum de garanties possibles ainsi que la conservation de la plus grande partie possible des espaces qu’ils occupent. Les talents de médiateurs de Moscou seront sans doute déterminante dans ce dossier.

Concernant l’amnistie générale proposée par les Russes, Damas a ,toutefois tempérée la volonté de son parrain russe. Bachar Al Assad compte en effet bien utiliser cette carte comme outil de négociation et n’est pas encore prêt à faire une telle concession à l’opposition avant qu’un véritable accord ne soit signé. Des amnisties limitées et des libérations sont toutefois d’ores et déjà promises par le régime en gage de volonté.

Fédération de Russie

Sommet pour la paix en Syrie

Face à la situation actuelle en Syrie, le gouvernement russe, en accord avec le gouvernement de Damas, durcit un peu sa position quant aux négociations de paix.

En effet, les poches rebelles du sud du pays ont été réduites à néant, et les offensives dans le nord du pays se déroulent bien, sans pouvoir être stoppées par les rebelles, quelle que soit leur affiliation.

Le gouvernement russe propose que les rebelles non-salafistes déposent les armes, en échange d'une amnistie générale. Ils pourront, si cela les intéresse, rejoindre les rangs de l'armée régulière syrienne pour combattre les salafistes.

Concernant le Kurdistan syrien, le gouvernement russe souhaite faire avancer le débat sur le projet de fédération. En effet, il est clair que Damas n'acceptera pas ce type de projet tant que les forces kurdes occuperont un tel territoire. La Russie propose donc que les forces kurdes se retirent derrière la RN 712 au nord, de Tell Abyad à Raqqa, puis que la frontière reste sur l'Euphrate jusque Fatsat al Kusun pour suivre ensuite la route jusque Midshat Khunayzir et enfin reprendre le tracé originel du territoire kurde. Ainsi le Kurdistan syrien obtiendrait un gain territorial conséquent au nord de la Syrie, au dépend des Gouvernorats de Raqqa et de Deir Ez-Zor, mais rétrocéderait tous les territoires au sud-est de sa zone d'expansion, ainsi qu'à l'ouest, en échange d'une autonomie renforcée et protégée par les lois et la Constitution syrienne. Cela correspond à un juste milieu entre les positions kurdes et syriennes, qui semblent diamétralement opposées et ne peuvent s'entendre sauf concessions de la part de chacun. De plus, les autorités kurdes s'engageraient à soutenir le régime dans la lutte contre les poches de l'État Islamique dans l'est syrien. Enfin, les autorités kurdes s'engageraient à faire intégrer leurs forces militaires dans les forces armées syriennes, tout en y gardant leur hiérarchie et leur autonomie au sein d'une branche kurde spécifique des forces armées syriennes.

La Fédération de Russie annonce également que les opérations offensives russes ne reprendront pas tant que les représentants n'auront pas signifié leur position quant à la proposition du Kremlin. Néanmoins, si cette proposition venait à être rejetée en bloc par les forces kurdes et rebelles, les offensives reprendrait immédiatement. Quant à un refus de Damas, le ministre des Affaires Étrangères Sergueï Lavrov a indiqué ne pas y croire.

SECRET:

Négociations de Sotchi :

Les Kurdes du PYD et leur branche armée du YPG accueillent assez favorablement le plan russe. Des garanties sont toutefois demandées par les Kurdes vis à vis des gisements de pétrole et d’hydrocarbures que ceux ci contrôlent à l’est de l’Euphrate et que le gouvernement syrien a souvent affirmé vouloir reconquérir. Un tiers de la production de la province d’Hassaké pourrait ainsi être redistribuée au régime via sa raffinerie de Homs. Des garanties solides sont également exigées concernant l’autonomie politique et militaire des Kurdes qui seront donc très attentifs à la mis en place de ses modalités concrètes.

Du côté des autres groupes « non salafistes » présents à la table des négociations le ton est plus mitigé. Beaucoup de ces groupes sont plus ou moins affiliés à la Turquie et poursuivre plus en avant les négociations sans la présence de leur parrain devient de plus en plus difficiles. Les propositions russes ne sont donc pas rejetées mais ces groupes demandes maintenant l’inclusion de la Turquie aux négociations, en sa qualité d’acteur majeur du conflit au nord de la Syrie.

Le régime également ne rejette pas les propositions russes et reste bien entendu fidèle et cordial envers son indispensable allié russe. Toutefois, le régime entend bien minimiser l’inévitable « fédéralisation » du pays et entend bien favoriser le maintien d’une puissance chiite convenable en Syrie, les négociateurs du régime de Bachar al Assad demandent donc dans cette optique l’inclusion de l’Iran au processus de négociations.