[Rencontre] Sommet de Palerme
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[Rencontre] Sommet de Palerme
Regno d'Italia
Sommet de Palerme
................Suite à l’invitation du gouvernement italien, les représentants de l’Empire d’Éthiopie furent accueillis à Palerme en cette année 1920. L’administration du président Orlando bénéficie en effet d’un capital de prestige et de puissance à l’international depuis les traités de paix marquant la fin de la Grande Guerre : se basant dessus, le cabinet libéral souhaite étendre l’influence italienne dans le monde, allant au-delà de la Méditerranée orientale déjà acquise. Cette expansion ne doit pas se faire par la guerre, et tout conflit doit être évité sauf pour ce qui est de l’application des traités de paix. C’est pourquoi, dans un effort de pacification des relations internationales pour revenir à l’entente des peuples et à la liberté de commerce, le gouvernement Orlando II fut ravi d’accueillir la délégation éthiopienne à Palerme en 1920. L’État éthiopien rétablit en effet il y a quelques mois les relations bilatérales en envoyant une ambassade dans la capitale italienne, félicitant la Couronne de ses victoires diplomatiques dans les conférences internationales de 1919. Le rétablissement de ce dialogue fut bien accueilli par Rome, même si la défaite d’Adoua reste dans les esprits des conservateurs et des militaires. Le président Orlando souhaite donc faire table rase du passé pour garantir la stabilité et la sécurité dans les domaines coloniaux d’Afrique : la Libye reste à pacifier, et la Corne doit trouver un équilibre nécessaire au développement des peuples autochtones. C’est pourquoi une nouvelle délégation éthiopienne fut reçue en Sicile en ce sens, pour négocier un traité. Pour l’Italie, les dispositions du texte ne sont pas très importantes : elles n’iront pas loin dans l’intensification des relations. Mais par un accord simple et facile à négocier, le gouvernement espère établir des liens amicaux et privilégiés avec la puissance africaine, pour créer un nouveau départ.
................Ainsi, après les dîners fastueux et habituels qui eurent lieu, le ministre des Affaires étrangères Sidney Sonnino débuta les négociations. Le diplomate chevronné, anglophile et pacifiste, tient à rappeler que le gouvernement du président Orlando ne reviendra en aucun cas sur le traité d’Addis-Abeba de 1896 et n’essaiera pas de remplacer le Royaume-Uni ou la France : nous comprenons vos relations particulières avec nos deux alliés et les soutenons. L’Italie pourrait toutefois devenir une troisième option dans nombre de sujets, surtout économiques, la concurrence faisant le bonheur des pauvres. Mais avant tout, Rome propose de compléter le premier article du traité précédemment cité en signant par l’adoption du nouveau texte un pacte de non-agression bilatéral d’une durée de cinq ans, face à l’incertitude dans laquelle est plongé le monde. Ce pacte serait complété par la reconnaissance mutuelle des frontières actuelles et leur garantie par la Société des Nations. Nos services respectifs ouvriraient aussi des ambassades dans nos capitales, pour assurer une permanence amicale sur nos deux territoires. Sur la base de cette entente et de cette confiance mutuelle, l’Italie proposerait dans ce cas l’intensification des relations commerciales par l’abaissement des droits de douane mutuels à 20%, un accès à la mer en Érythrée par la création d’une chambre de commerce éthiopienne à Asseb et enfin le lancement du projet d’une route (avec revêtement puis potentiellement ferroviaire) reliant cette ville à Dessie, construite par un consortium italo-éthiopien (détenu à 80% par nos groupes privés qui apporteraient capitaux, main-d’œuvre spécialisée et connaissance) en l’espace de trois ans et financée à parts égales par nos deux nations. Pourquoi ces propositions ? D’une part, l’Italie souhaite relancer son économie par l’accès à de nouveaux marchés : celui éthiopien doit bénéficier des avantages de la révolution industrielle (techniques et théoriques), et les entreprises italiennes peuvent les apporter. Ces dernières seraient aussi dominantes dans la région pour les nouveaux secteurs porteurs, notamment l’automobile, qui ne sont pas spécialement maîtrisés par Paris ou Londres. Mais c’est surtout l’Éthiopie qui y gagnerait. L’accès à la mer par l’Érythrée permettrait de compléter les voies commerciales déjà existantes vers les possessions françaises et britanniques, la diversité étant gage de sécurité. L’abaissement des droits de douane permettraient aux paysans éthiopiens de trouver preneur dans les territoires italiens, voire même en métropole. Enfin, l’Italie apporterait des biens manufacturés innovants pour lesquels l’excellence de la péninsule n’est plus à prouver : par la route Asseb-Dessie, le peuple éthiopien et surtout son élite pourraient prendre véritablement possession de la motorisation, avantage technique dorénavant indispensable pour garantir le développement. Nous attendons avec impatience les propositions et les corrections apportées par nos homologues.
................Ainsi, après les dîners fastueux et habituels qui eurent lieu, le ministre des Affaires étrangères Sidney Sonnino débuta les négociations. Le diplomate chevronné, anglophile et pacifiste, tient à rappeler que le gouvernement du président Orlando ne reviendra en aucun cas sur le traité d’Addis-Abeba de 1896 et n’essaiera pas de remplacer le Royaume-Uni ou la France : nous comprenons vos relations particulières avec nos deux alliés et les soutenons. L’Italie pourrait toutefois devenir une troisième option dans nombre de sujets, surtout économiques, la concurrence faisant le bonheur des pauvres. Mais avant tout, Rome propose de compléter le premier article du traité précédemment cité en signant par l’adoption du nouveau texte un pacte de non-agression bilatéral d’une durée de cinq ans, face à l’incertitude dans laquelle est plongé le monde. Ce pacte serait complété par la reconnaissance mutuelle des frontières actuelles et leur garantie par la Société des Nations. Nos services respectifs ouvriraient aussi des ambassades dans nos capitales, pour assurer une permanence amicale sur nos deux territoires. Sur la base de cette entente et de cette confiance mutuelle, l’Italie proposerait dans ce cas l’intensification des relations commerciales par l’abaissement des droits de douane mutuels à 20%, un accès à la mer en Érythrée par la création d’une chambre de commerce éthiopienne à Asseb et enfin le lancement du projet d’une route (avec revêtement puis potentiellement ferroviaire) reliant cette ville à Dessie, construite par un consortium italo-éthiopien (détenu à 80% par nos groupes privés qui apporteraient capitaux, main-d’œuvre spécialisée et connaissance) en l’espace de trois ans et financée à parts égales par nos deux nations. Pourquoi ces propositions ? D’une part, l’Italie souhaite relancer son économie par l’accès à de nouveaux marchés : celui éthiopien doit bénéficier des avantages de la révolution industrielle (techniques et théoriques), et les entreprises italiennes peuvent les apporter. Ces dernières seraient aussi dominantes dans la région pour les nouveaux secteurs porteurs, notamment l’automobile, qui ne sont pas spécialement maîtrisés par Paris ou Londres. Mais c’est surtout l’Éthiopie qui y gagnerait. L’accès à la mer par l’Érythrée permettrait de compléter les voies commerciales déjà existantes vers les possessions françaises et britanniques, la diversité étant gage de sécurité. L’abaissement des droits de douane permettraient aux paysans éthiopiens de trouver preneur dans les territoires italiens, voire même en métropole. Enfin, l’Italie apporterait des biens manufacturés innovants pour lesquels l’excellence de la péninsule n’est plus à prouver : par la route Asseb-Dessie, le peuple éthiopien et surtout son élite pourraient prendre véritablement possession de la motorisation, avantage technique dorénavant indispensable pour garantir le développement. Nous attendons avec impatience les propositions et les corrections apportées par nos homologues.
- PANORAMA DE PALERME EN 1920 :
Alaminsk- Grand Consul
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Re: [Rencontre] Sommet de Palerme
EMPIRE D’ÉTHIOPIE
ኢትዮጵያ ታበፅዕ እደዊሃ ሃበ አግዚአብሐር
L’Éthiopie tend ses mains vers le Seigneur.
L’Éthiopie tend ses mains vers le Seigneur.
Déclaration de son Altesse impériale d’Éthiopie le Prince-Régent, Ras et Héritier du trône impérial Tafari Makonnen Woldemikae à son Excellence le Gouverneur de la Côte française des Somalis Jules Lauret :
J’ai remercie dès mon arrivée le Roi Victor-Emmanuel III, le président Orlando, son administration et toute l’Italie, pour leur chaleureux accueil et l’initiative de cette rencontre plus officielle, quoique ne cherchant pas des « dispositions importantes » de l’aveu même de ses instigateurs. Que Rome d’elle-même ait invité ainsi un souverain africain sur son sol en vue de négociations paisibles plaçant dans les méandres de l’histoire la douleur de nos souvenirs communs prouve, s’il le fallait, que la réciprocité est totale dans nos volontés d’ouverture, de tolérance, de bienveillance. C’est donc à des homologues, non des concurrents, des maîtres ou des ennemis, bien loin de là, que j’ai parlés ; et avec la franchise qu’autorise le langage de négociations sur un tel pied d’égalité. Ne voyez donc en aucun cas là une envie mal placée de contracter quelques muscles de diplomates, mais la sincérité de celui qui comme rentrant dans le logis familial se permet d’être lui-même, d’affirmer ses opinions, de ne pas taire ses appréhensions.
Dossier diplomatique :
L’assurance renouvelée par l’Italie du respect strict du Traité d’Addis Abeba de 1896 ne peut que rassurer l’Éthiopie, celui-ci se fondant sur la paix et une reconnaissance absolue de l’indépendance de l’Empire. Ce faisant, nous (moi et ma délégation) ne considérons pas que la signature d’un pacte de non-agression serait véritablement utile, même symboliquement, dans le sens où nous ne sommes ni en guerre, ni dans une situation de tensions diplomatiques, qu’un tel traité ne changera donc rien aux rapports que nous entretiendrons sinon dans le pire des cas en tant que prétexte une fois terminé. Nous proposons donc plutôt la signature d’un traité d’amitié d’une durée de 30 ans insistant sur le fait qu’au-delà de la paix déjà solide les peuples italien et éthiopien continuent de marcher main dans la main.
Concernant les frontières, une reconnaissance mutuelle des frontières séparant l’Éthiopie des possessions italiennes est nécessaire, évidemment. D’où que nous demandons à ce que soit précisé, pour éviter tout malentendu, que la frontière avec le Somaliland italien est fixée parallèlement à la côte de Benadir en les séparant d’une distance de 21 lieues.
Nous acceptons l’ouverture d’une ambassade italienne à Addis Abeba et d’une ambassade éthiopienne à Rome.
Dossier économique :
Nous sommes plus réticents concernant les propositions économiques de l’Italie : le financement de moitié pour une possession des quatre cinquièmes d’une voie de communication par l’Italie (routière puis potentiellement ferroviaire) d’Assab à Dessie, qui plus est à l’heure où les Français construisent déjà une ligne de Dessie à Gondar, ne semblent en effet pas des conditions suffisantes pour rendre le projet alléchant à nos yeux. Il demanderait par ailleurs de piocher encore dans un trésor qui, précisément avec l’ouvrage français, s’est affaissé (même si cette route conditionnait la proposition d’un accès à la mer en Érythrée).
Nous acceptons l’abaissement des droits de douane à 20% du taux employé auprès des autres pays.
Uriel- Gratte-papier
- Messages : 41
Date d'inscription : 13/04/2018
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