[Rencontre] Conférence d'Anvers

Le Premier Ministre se rend à Anvers après l’accord des gouvernements du Bénélux et de France pour la tenue d’une rencontre tripartite reposant sur une volonté commune d’établir un projet européen et plus encore, sur des bases militaires mais aussi économiques et culturelles, à Budapest s’étant constitué officiellement un bloc complet, solide, rassemblant les entités envahies par l’Union Soviétique lors de la Seconde Guerre mondiale; un bloc menaçant, aux valeurs aux antipodes de celles des démocraties occidentales.

Ce projet se nommerait, pour Anthony Eden, la Ligue Occidentale : incluant tous les pays d’Europe qui le souhaiteraient, Scandinavie comprise ainsi que Grèce le plus au sud - un vote à l’unanimité étant nécessaire pour toute nouvelle adhésion -, la Ligue serait une communauté de nations visant d’abord une assistance mutuelle assurant à chacun défense et protection de ses instituions, ainsi qu’accès aux marchés de l’armement des principaux producteurs ou partenariats entre ces producteurs importants : le Royaume-Uni ne développe pas son premier bombardier à réaction dans un esprit de chapelle, mais en vue de pouvoir aider ses plus proches alliés du continent, par exemple. Au départ, son centre de décision serait simplement un Conseil réunissant les différents chefs d’État des États membres.

L’objectif serait aussi, progressivement, une baisse des tarifs douaniers reliquats des protectionnismes des crises des années 30; une tentative d’augmenter la circulation des personnes en développant un « visa occidental » permettant de se rendre librement dans tous les pays de la Ligue; de favoriser les échanges universitaires et scientifiques par le développement de bourses études transeuropéennes.

Est émise l’idée d’une police ouest-européenne de collaboration sur les dossiers criminels et d’individus considérés comme des dangers pour les États membres ou d’organisations constituant de pareilles menaces; ainsi, mais à un plus haut niveau d’abstraction, d’une armée ouest-européenne, constituée d’un commandement autonome obéissant à la Ligue n’absorbant pas les armées nationales mais composée de soldats des États membres et chargée notamment de la protection de frontières ouest-européennes dont la protection est l’affaire de tous.