[Rencontre] Sommet de Bogota [Colombie-Brésil]

República de Colombia

Sommet de Bogota

La République de Colombie invite officiellement le gouvernement brésilien à Bogota afin de discuter des relations bilatérales entre les deux voisins sud-américains.

Les questions abordées seront très variées et toucheront de nombreux points.

Après une réception au Palais Présidentiel, suivie d'un grand repas et d'un concert de musique, les négociations peuvent commencer.

Le ministre des affaires étrangères, Eliseo Arango Ramos, propose comme base de travail le traité suivant :

Article Premier

La nouvelle frontière entre la République de Colombie et l'État Nouveau du Brésil est fixée comme suit sur la carte. Elle est reconnue par les deux États, qui abandonnent chacun toute revendication territoriale au-delà de cette frontière, ad vitam eternam.

Article 2

La République de Colombie et l'État Nouveau du Brésil proclament l'existence d'un accord de défense mutuel entre les deux parties. Chacune des deux parties devra porter assistance à l'autre en cas d'agression extérieure, quelle qu'elle soit.

Article 3

Les gouvernements brésiliens et colombiens déclarent la création de l'Agence Ferroviaire PanAméricaine (AFPA), visant à la réalisation, d'ici 1960, d'une voie ferrée reliant Rio de Janeiro à Bogota.

Article 4

Les gouvernements brésiliens et colombiens déclarent qu'ils créeront, dans les cinq ans après la signature de ce traité, une agence de partenariat industriel entre la République de Colombie et l'État Nouveau du Brésil. Cette durée s'explique par la nécessité, pour les deux pays, de renforcer leurs propres savoirs industriels avant de pouvoir les partager et les développer. Les secteurs qui seront concernés toucheront essentiellement à l'industrie civile.

Article 5 (SECRET):

Les gouvernements brésiliens et colombiens déclarent la création de l'Institut PanAméricain de Recherche Atomique, regroupant chercheurs et savants des deux pays, et visant à l'étude des phénomènes atomiques et leurs applications multiples. Cet Institut sera financé à hauteur de 50% par chacune des deux parties. Les deux parties s'engagent à respecter le bénéfice des recherches comme partage équitable, et à ne pas limiter l'emploi de ces bénéfices au partenaire tiers.

En déplacement à Bogota, la capitale de la Colombie voisine, Getulio Vargas tourne une première page dans la diplomatie brésilienne, traditionnellement silencieuse durant la dernière décennie. Que ce soit dans les affaires européennes ou asiatiques, tout comme les affaires régionales, le pays n'a pas souhaité s'aventurer dans les affaires d'autrui. Le Brésil a alors bâti une certaine forme de stabilité, aujourd'hui mise à mal, résultant notamment d'un mauvais encrage régional. Ainsi fut posé le diagnostic.
Il ne plaît pas à tout le monde ce diagnostic, notamment lorsqu'il est question de concessions territoriales. C'est pourtant ce que Vargas s'apprête à faire pour désenclaver l'ensemble de l'arrière-pays brésilien - et donner un nouveau souffle aux partenariats régionaux.

Confronté aux premières bases dudit Traité, Getulio Vargas s'est dit "satisfait" des propositions mises en exergue par le Ministre des affaires étrangères colombien. Vargas entérine donc l'article premier.

Concernant l'article 2, il en est de même, mais le Président brésilien souhaite apporter une précision importante. Il préfère la mentionner, même s'il imagine que la Colombie partage peut-être cette idée : le Brésil a toujours considéré dans sa ligne diplomatique - et veillera à la maintenir - qu'il ne peut y avoir de rapprochement vis-à-vis d'une nation étrangère lorsque les bases de ce rapprochement ne se font pas d'égal à égal. Cela signifie que, contrairement dans ce cas-ci avec la Colombie, tous les sommets entretenus avec de grandes puissances étrangères ne peuvent déboucher - au maximum - qu'à des accords coopératifs d'ordre économique respectant les contrats déjà en cours ou à des accords de nature militaire se résumant - au maximum - à une formation ou une livraison d'armement. Toute forme de coopération approfondie qui remettrait directement en cause l'indépendance diplomatique du pays est officiellement exclue.
Cela signifie que de tels accords comme ceux-ci, qui lient véritablement le Brésil et la Colombie, ne pourraient pas être conclus avec les grandes puissances européennes, le Japon, l'Union Soviétique et les États-Unis d'Amérique. Cela revient également à dire que le Brésil pourraient se désengager de sa responsabilité si d'aventure la Colombie était happée dans une guerre obéissant à une logique d'alliance dont elle a fait expressément la démarche d'y adhérer. Cela ne doit cependant pas remettre en cause la politique étrangère de la Colombie vis-à-vis des grandes puissances.

S'agissant de l'article 3, le Président Vargas souhaite élargir le réseau ferroviaire au littoral - à Carthagena. Ou tout du moins, un réseau de transport suffisamment dense pour y permettre une liaison rapide le cas échéant. Le Brésil manifeste sa volonté de désenclaver ses régions et de faciliter l'accès commercial à l'Amérique centrale et l'Amérique du Nord.

L'article 4 est admis sans autres observations.

SECRET:

República de Colombia

Suite aux propositions faites par le Président brésilien Getulio Vargas, le gouvernement de la République de Colombie propose une nouvelle version du traité.

Article Premier

La nouvelle frontière entre la République de Colombie et l'État Nouveau du Brésil est fixée comme suit sur la carte. Elle est reconnue par les deux États, qui abandonnent chacun toute revendication territoriale au-delà de cette frontière, ad vitam eternam.

Article 2

La République de Colombie et l'État Nouveau du Brésil proclament l'existence d'un accord de défense mutuel entre les deux parties. Chacune des deux parties devra porter assistance à l'autre en cas d'agression extérieure, quelle qu'elle soit. Cet article ne peut néanmoins s'appliquer dans le cas où une des deux parties subirait une agression extérieure dans le cadre d'un conflit auquel elle participe à travers une autre alliance.

Article 3

Les gouvernements brésiliens et colombiens déclarent la création de l'Agence Ferroviaire PanAméricaine (AFPA), visant à la réalisation, d'ici 1960, d'une voie ferrée reliant Rio de Janeiro à Bogota.
La République de Colombie s'engage à tracer une voie ferrée, ou tout autre moyen de transport approprié,
de Bogota au port de Carthagena.

Article 4

Les gouvernements brésiliens et colombiens déclarent qu'ils créeront, dans les cinq ans après la signature de ce traité, une agence de partenariat industriel entre la République de Colombie et l'État Nouveau du Brésil. Cette durée s'explique par la nécessité, pour les deux pays, de renforcer leurs propres savoirs industriels avant de pouvoir les partager et les développer. Les secteurs qui seront concernés toucheront essentiellement à l'industrie civile.

Article 5 (SECRET):

Les gouvernements brésiliens et colombiens déclarent la création de l'Institut PanAméricain de Recherche Atomique, regroupant chercheurs et savants des deux pays, et visant à l'étude des phénomènes atomiques et leurs applications multiples. Cet Institut sera financé à hauteur de 50% par chacune des deux parties. Les deux parties s'engagent à respecter le bénéfice des recherches comme partage équitable, et à ne pas limiter l'emploi de ces bénéfices au partenaire tiers.

Les fruits de ces recherches seront partagés entre les deux pays signataires. En aucun cas l'une des deux parties pourra empêcher l'autre de jouir totalement des bénéfices de ces recherches, en totale indépendance.

Le Président brésilien ratifie le traité dans toutes ses dispositions et se félicite de l'accord historique signé avec son voisin colombien.

República de Colombia

La République de Colombie signe et ratifie le Traité de Bogota, annonçant la première grande coopération sud-américaine de l'Histoire.