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[Fic] La guerre civile CSPienne

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Message par Jhe Ven 10 Juin 2016 - 21:01

Prochain chapitre demain normalement avec le glorieux Nut Gosseau et son compère Alaminsk :oui:

Oui, oui Virgin tu arrive bientôt [Fic] La guerre civile CSPienne  - Page 2 292973084
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Message par Gosseau Ven 10 Juin 2016 - 21:27

Enfin. :omgserieux:
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Message par 37 Ven 10 Juin 2016 - 23:10

virgin qui attend son chapitre comme un gosse qui attend son cadeau

comme on dit le meilleur pour la fin donc j'espère ne pas voir mon pseudo apparaitre avant le chapitre 10 :hap:
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Message par Jhe Sam 11 Juin 2016 - 18:53

Carte de la Cééspie :

Carte politique :
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Message par Jhe Sam 11 Juin 2016 - 19:46

Le Général Shikkoku

Désolé Nut et Ala pour vos personnages un petit peu caricaturaux  :trolldad:

La famille Gosseau:

=> Shikkoku, Alaminsk, Nut

Chapitre I : Le Général et le Comte

Le valet entretailla la grande porte en bois à double battant qui leur faisait face et pénétra dans la pièce qui se trouvait derrière, le Général patienta donc un instant au bout d'un des grands couloirs richement décorés du palais du Comte Gosseau, dans les faubourgs de la ville. De la pièce qui se trouvait derrière l'imposante porte, Shikko entendit un rire gras qu'il connaissait bien. Le valet ressortit et fit signe au militaire de pénétrer dans la pièce, le chef républicain s'exécuta. Un instant plus tard la porte claqua et Shikkoku se retrouva seul avec son hôte.

[Fic] La guerre civile CSPienne  - Page 2 500_F_87607381_hel9ExAxGwykS7CQP7hDHJJkVyurgVCE
Le Palais du Comte

La pièce dans laquelle déboucha le Général était assez petite et richement décorée, il y faisait agréablement frais. Deux hommes étaient assis, silencieux, sur de riches fauteuils, devant eux on trouvait une table basse sur laquelle reposait trois verres et une bouteille de vin. Un fauteuil libre était également disposé, le Comte le désigna à Shikko d'un signe de la main. A 55 ans le Comte Nut Gosseau semblait ne pas avoir trop souffert de l'Occupation, le personnage était en effet gros et gras, il frôlait sans doute l'obésité, la rumeur disait qu'il mangeait jusqu'à 3 pots de rillettes du Mans par jour, pots spécialement importés de France par ses soins. Rasé de près le comte avait une courte chevelure noire grisonnante, deux yeux malins et rieurs ornait cette tête qui semblait directement fixée sur son tronc, la faute à un large double menton. Richement vêtu d'un costume noir on distinguait une montre gousset à son bras.

[Fic] La guerre civile CSPienne  - Page 2 51c1845c-0f54-4b7b-8559-e4a95f6bd46a
Le Comte Nut Gosseau

A la droite de Nut Gosseau on trouvait le Docteur Alaminsk droit comme un i dans son fauteuil, un grand échalas assez maigre qui tranchait avec la masse du Comte qu'il semblait pourtant accompagner en permanence. Officiellement le Docteur, doyen des facs d'économie et d'histoire de Discord, était le conseiller économique du Comte qu'il avait converti au libéralisme économique, la rumeur leur prêtait une relation homosexuelle bien que les deux soient mariés, Nut Gosseau avait d'ailleurs une ribambelle d'héritiers. Alaminsk était également vêtu d'un costume noir, un chapeau melon était posé sur ses genoux, son visage sévère était agrémenté de deux yeux perçants placés derrière de fines lunettes ainsi que d'une fine moustache noire. Le Général s'assit dans le fauteuil situé en face des deux compères, le Comte lui versa un verre de vin qu'il lui tendit.

Le dialogue arrive bientôt. [Fic] La guerre civile CSPienne  - Page 2 472759542
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Message par Duurn Sam 11 Juin 2016 - 19:59

Les Luxueux Duurn qui s'enrichissent
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Message par Invité Sam 11 Juin 2016 - 20:16

Excellent... ça s'annonce magique ! :amazing:
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Message par Jhe Dim 12 Juin 2016 - 23:22

Le Général Shikkoku

Chapitre I : Le Général et le Comte

[Fic] La guerre civile CSPienne  - Page 2 180px-Georgeiiofgreece
Le Général Shikkoku

-« Mon Général un plaisir de vous revoir après tout ce temps. » lança de sa caractéristique voix rieuse Nut Gosseau qui affichait un large sourire.

« Le plaisir est pour moi. » répondit Shikko d'une façon qui semblait dire le contraire, il salua le Docteur d'un signe de la tête. Le bougre ne répondit même pas, ce qui ne l'empêchait pas de continuer à fixer de son regard perçant le Général.

« Comme on vous l'a dit j'ai des choses de la plus haute importance à vous exposer mon Général » poursuivi le Comte, son éternel voix doucereuse lui donnait une apparence de personnage faible et fragile alors que c'était était en réalité un milliardaire sans scrupule, calculateur et machiavélique.  Ne jamais se fier aux apparences disait l'adage.

« C'est ce que l'on m'a dit en effet monsieur le Comte, tout d'abord permettez moi de vous remercier pour votre précieuse aide, la résistance républicaine a en grande partie survécu grâce à vous au début de la guerre. Sachez que moi et mes hommes vous sommes extrêmement reconnaissants. ». En réalité Shikko détestait le Comte ( qu'il connaissait depuis son plus jeune âge, il avait en effet participé à de nombreuses soirées mondaines du comte avant guerre, comme tout les membres de la haute aristocratie de l'île ), il espérait même pouvoir reconstruire une République plus juste, malgré ses convictions conservatrices, en se débarrassant des hommes de la trempe du Comte, les véritables maîtres de la Cééspie depuis toujours. Mais pour l'instant il devrait s’accommoder d'eux.

« Ce n'est rien voyons mon général, les Gosseau on toujours été de fidèles soutiens du Parti Républicain, nous ne pouvions laisser les communistes et leurs sbires seuls maîtres à bord, toutefois vous n'êtes sans doute pas sans savoir que le peuple de la ville, qui ne m'a jamais réellement aimé, me considère comme un collaborateur... ». Le Docteur Alaminsk acquiesça sans un mot. Il est vrai que le Comte était resté en ville durant l'Occupation, qu'il avait même collaboré, ce n'était un secret pour personne que ses chantiers navals avaient tournés trois années pour les allemands. Mais derrière cette façade Nut Gosseau avait aidé énormément en sous main les résistants républicains et depuis toujours la famille comtale était une grande donatrice des républicains, parti de l'élite et de l'ordre établi.

« Monsieur le Comte je me propose de remédier à cela, je ne prétend pas vous rendre populaire auprès du peuple mais je peux vous laver de  votre image de collaborateur parmi la population. Mes hommes savent que votre aide fut précieuse, lorsque la situation sera stabilisée je parlerais depuis le balcon de l'Hôtel de Ville pour proclamer la libération de la ville, peut être même demain. Je vous propose de vous montrer à mes côtés, cela lavera certains soupçons... ». A vrai dire le Général n'avait pas réellement le choix de traiter avec le Comte et il aurait besoin du soutien de cet homme malgré le peu d'estime qu'il avait pour lui. Le soutien, ou du moins la non hostilité du Comte serait en effet indispensable aux nationalistes pour affermir leurs positions dans le sud de la Cééspie. Se mettre à dos le président de la confédération patronale, ses réseaux, sa clientèle serait pour l'instant suicidaire, même si Shikko comptait bien s'affranchir rapidement de l'oligarchie cééspienne dont les Gosseau était l'incarnation.

« C'est avec grand plaisir que j'accepterais mon général... mais ce n'est pas pour vous parler de ma popularité que je vous ai invité. Avant tout je tiens à préciser que je parle au nom de la confédération patronale Cééspienne et de nombre des grandes familles. Certes nous avons souvent des désaccords entre nous mais nous sommes profondément préoccupés par l'avenir. »

« Je vois ou vous voulez en venir monsieur le Comte » dit le Général Shikko « C'est le poids de la résistance communiste qui vous inquiète n'est ce pas ? »

Le comte acquiesça , l'air grave, et reprit :
« Jusqu'en 1941 le communisme restait un mouvement assez minoritaire, la République tenait. La guerre a tout changée. Notre République est vite tombée, le communisme s'est enraciné et quoi que vous diriez les républicains sont minoritaires dans le front commun mon Général. Les pauvres paysans du nord sont sensibles au communisme et non plus à la République... »

« Certes nous ne sommes pas les plus nombreux. »

« Mon Général, chaque jour qui passe voit le communisme s'implanter un petit plus dans l'intérieur des terres, la guerre et fini, si vous n'agissez pas vite le Syndicaliste proclamera la République Socialiste de Cééspie et fera tomber la moitié de l'île dans le communisme. Et si nous en arrivons là, dieu sait ce qui arrivera à l'autre moitié. » Dit le Comte d'un air inquiet, le Docteur Alaminsk eut un court instant une expression effrayée, sans doute en imaginant le drapeau rouge flotter sur son université.

« Je comprends vos inquiétudes, à vous et à vos amis monsieur le Comte. Mais pour l'instant les communistes n'ont pas rompus l'alliance que nous avons conclu il y a 3 ans, ils n'ont pas instauré de République communiste et je ne pense pas que Vlad veuille le faire pour l'instant. »

« Méprenez vous Général Shikko, j'ai déjà eu à faire au Syndicaliste lorsqu'il était leader d'une grève dans mes usines. Il est imprévisible, je ne sais pas ce qu'il vous a raconté pendant trois ans mais vous semblez bien confiants à son égard. Ce n'est pas un bureaucrate comme son prédécesseur c'est un révolutionnaire. Du genre que les gens comme vous et moi devont combattre si nous ne voulons pas finir au bout d 'une corde... »

« Monsieur Gosseau que proposez vous ? Dites le moi franchement. »

« Une action directe. Vous re proclamez la République d'avant guerre, si les communistes ne sont pas satisfaits alors nous aurons un prétexte pour les écraser. »

« Nous ? »

« Ne jouez pas avec moi mon Général, vous aurez besoin du soutien des gens comme moi pour vaincre le Syndicaliste, et ce soutien vous l'aurez. Mon argent, mes relations, mes fermiers du sud de l'île que je convaincrais sans peine de combattre les rouges. »

«  En somme ce que vous proposez c'est une guerre civile ? »

« Une guerre préventive mon général, une guerre préventive. Si vous prenez l'initiative maintenant le Syndicaliste n'aura que des montagnes et des oliviers pour lui. Si nous attendons le venin rouge infiltrera la société, un petit plus chaque jour. Tandis que si vous agissez maintenant vous vous assurez le pouvoir, et vous savez que Churchill ne rechignera pas à vous soutenir, entre vous et le Syndicaliste son choix sera vite fait. Pensez à cela mon général, les occidentaux vous soutenant pour prendre le contrôle total de la Cééspie, vous seriez invincible... »

« Vous pensez vraiment que Staline laissera les occidentaux détruire un parti communiste qui n'a même pas ébauché, pour l'instant d'insurrection ? ». Le Comte ne répondit pas. Il testait le Général assurément, ce dernier reprit son argumentaire. « De plus même avec le soutien anglais nous aurions le plus grand mal à venir à bout d'une guérilla qui a trois années d'expérience ».

« Elle serait cantonnée dans les montagnes, elle n'aurait aucun soutien extérieur et mourrait à petit feu mon Général. »

« Je ne prendrais pas la responsabilité d'une guerre civile monsieur le Comte. » lança Shikko d'une voix ferme.

« Choqué et déçu » lança d'une voix perçante le Docteur Alaminsk qui prenait la parole pour la première fois.

« Que comptez vous faire mon Général ? Laisser l'île en pâture aux rouge ? »

« Négocier pour la suite. N'oubliez pas que les britanniques arrivent, nous serons en position de force. De plus j'ai côtoyé 3 ans le Syndicaliste, certes il a le sang chaud mais je pense pouvoir le ramener dans le giron d'institutions démocratiques. Et ce sans effusion de sang. Du reste je garantirais votre protection à vous et vos amis, qui pour beaucoup se sont, disons, accommodés de l'Occupation. Peut être devrons nous en juger quelques uns pour l'exemple mais je vous assure qu'il ne vous arrivera rien personnellement Comte Gosseau »

Le comte savait que sans la protection des nationalistes le peuple de Discord, notamment les ouvriers, sortiraient les fourches et les cordes vis à vis des gens de son espèce. Il dut se rallier bon gré mal gré au Général qu'il avait visiblement sous estimé.

« Je pourrais donc compter sur votre soutien comte Gosseau ? Et j'ajoute que si les négociations avec Vlad échouent, alors votre plan, appelons le comme ça, me reviendrait sans doute en tête... »

« Je serais toujours du côté républicain mon Général » lança le comte avec un sourire narquois. Le Général prit alors conscience qu'il venait de remporter une victoire contre le plus riche des Cééspiens et ses projets, mais qu'il ne venait sans doute pas de s'en faire un allié fiable...
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Message par VLAD Lun 13 Juin 2016 - 1:18

:bave:
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Message par Durin Lun 13 Juin 2016 - 2:28

Peut être que je vais descendre du ciel entouré d'un halo de lumière tel le sauveur de la Cééspie.
Quoi ? Comment ça non ?
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Message par Alaminsk Lun 13 Juin 2016 - 7:23

Jhe a écrit:la rumeur leur prêtait une relation homosexuelle bien que les deux soient mariés

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Message par Jhe Lun 13 Juin 2016 - 12:53

Tu es le personnage central du prochain chapitre Virgin tkt, même si ça sera un chapitre un peu à part dans le récit :dieudonné:
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Message par Eindes Lun 13 Juin 2016 - 14:15

Alaminsk a écrit:
Jhe a écrit:la rumeur leur prêtait une relation homosexuelle bien que les deux soient mariés

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:rire:

sisi :pedobear:
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Message par Vailleuh Lun 13 Juin 2016 - 20:25

Photo de «l'Amitié» entre le Comte à son plus jeune âge et Alaminsk:
Spoiler:
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Message par Jhe Mer 15 Juin 2016 - 19:18

Voilà voilà début de ton chapitre Virgin  :skavian:

L'Illuminé

=> Virgin

Chapitre II : le Prophète et les soldats du Prophète

[Fic] La guerre civile CSPienne  - Page 2 C0908A4philippulus
L'Illuminé importunant un brave Cééspien avant son internement.

Le Prophète, ou l'Illuminé selon les points de vue, marchait. Depuis quelques mois il ne faisait que cela, errant sans but sur les petites routes pierreuses de l'ouest de la Cééspie. Dans une autre vie l'Illuminé s'appelait Virgin, issu d'une pauvre famille de paysan vivant à l'ouest de l'île, au pied des montagnes. Sa vie il l'avait passé dans ce village, une vie tout a fait banale ente les plantations d'olivier et sa petite maison. Tout cela cessa un beau jour en 1936, en effet un beau matin Virgin se réveilla amnésique, convaincu d'être le prophète chargé d'unir l'humanité et d'apporter la paix sur Terre. Importunant la vie locale il fut interné dans l'asile de la région. Toutefois, en cette année 1944 la guerre a rattrapée le Cééspien de 65 ans, son asile miteux situé dans une ville abritant un important nœud routier de l'est de l'île fut en effet la cible de violent combat entre les partisans communistes et les  troupes allemandes ainsi que les milices de collaborateurs. Dans le chaos les fous parvinrent à quitter leur triste demeure et se répandirent dans la nature. A partir de ce jour d'avril 1944 qui vit son retour à la liberté Virgin commença son errance à travers les campagnes pauvres de l'ouest cééspien, vivant de peu et propageant son message de village en village, échappant par miracle aux zones de combat et aux horreurs de la guerre. Partout il était vu comme un illuminé, ses grandes envolées lyriques et ses déclarations faisaient rire un instant des populations dont le moral était au plus bas après des années d'occupation.

Vêtu de haillons, fortement amaigri après des mois de marche Virgin poursuivait malgré tout son périple. Son visage maigre et chauve, en un mot vieilli, contrastait avec la vivacité de ses yeux qui semblaient illuminés par sa foi en sa mission d'union de l'humanité. En cette fin de septembre 1944 toutefois les pas de Virgin le menait dans une région ou les villages qu'ils traversaient étaient purement et simplement désert, ce qui ne l’empêchait pas de continuer à avancer tout droit sur les petits chemins pierreux, droit vers la pointe ouest du nord de la Cééspie. C'est ce qu'il faisait ce 31 septembre, alors que le soleil commençait à descendre vers l'ouest l'Illuminé arrivait dans un petit village, désert comme tous ceux qu'il avait traversé depuis deux jours, ce qui n'entamait pas sa détermination. Virgin avançait donc d'un pas vif, toujours plus vers l'ouest, c'est à ce moment là qu'il entendit des voix criant non loin de lui. Des voix s'exprimant dans une langue qu'il n'avait pas entendu depuis longtemps : de l'arabe, bien reconnaissable malgré un fort accent cééspien. Revigoré par la perspective de pouvoir reprendre sa prêche Virgin forcit le pas et rejoignit l'origine des voix à l'extérieur du minuscule village qu'il traversait actuellement. Après quelques minutes de marche le chemin pierreux décrivait un virage, c'est à ce moment qu'il aperçut trois hommes affairés autour d'une vieille voiture, capot ouvert, arrêtée sur le bas côté du chemin. Les trois hommes s'exprimaient en arabe, ils portaient tous trois des barbes  assez fournies, l'un d'entre eux était armé d'une mitraillette et semblait monter la garde tandis que les autres semblaient réparer la voiture. Le vigile aperçut immédiatement Virgin et le mit en joue, tout en prévenant ses deux compères qui lui tournaient le dos. Bien que se trouvant à une centaine des mètres de ces étranges personnages, Virgin cria :

« Mes chers frères, la chance vous a mis sur ma route. L'heure de l'union est arrivée, nous hommes ne formons qu'un peuple, et ma mission et de l'unir... ». Tandis que Virgin continuait de déblatérer ces paroles qu'ils rabâchaient à tous ceux qui se trouvaient sur son chemin les trois hommes semblaient interloqués par cette étrange personnage. Leurs visages troublés ne cachaient pas leur inquiétude. Peut être cet étrange homme en haillons cachait il une arme ? Peut être avait il pour mission de les attirer dans un guet apens ? En face de l'Illuminé les trois compères discutèrent un moment, toujours en arabe. Soudain l'un d'entre eux rejoignit la route, mitraillette en main. C'était un grand homme massif au physique de gorille, il portait une longue barbe noire hirsute et sa longue chevelure était elle aussi d'un noir de jais. Ses yeux fusillaient Virgin d'un regard qui semblait habité par la folie et la haine, c'était visiblement un combattant aguerri, son visage était affublé de quelques cicatrices et il était vêtu de vêtements gris dépareillés, à coup sûr pris aux allemands lorsqu'ils étaient encore présents dans cette partie de la Cééspie. Virgin lui continuait de hurler son baragouin tandis que l'homme arrivait à son niveau. Ce dernier faisait bien deux têtes de plus que Virgin qu'il toisa un moment. Soudain l'homme prit la parole, en cééspien cette fois fois, d'un ton méprisant et d'une voix rude et grave qui coupa le caquet de l'Illuminé.

« Qui es tu ? » dit il simplement.

« Je suis celui qui doit conduire l'humanité vers l'unité mon cher » lui répondit Virgin d'une voix convaincue. « Sans cela nous courrons au chaos et il est de mon devoir de faire prendre conscience à chaque homme et femme que je rencontre sur le chemin de ma quête de ce fait... ». Le moulin à parole de l'Illuminé avait repris. L'homme barbu qui lui faisait face ne l'écoutait plus mais le fixait de son air haineux, il marmonna quelques mots en arabe, littéralement « Maudits mécréants » et soudain asséna un coup de crosse dans la nuque de Virgin qui s'écroula immédiatement en perdant connaissance.


L'Illuminé venait de tomber dans les mains de soldats de l'Amir al Muminin Suleyman al Umawi. Des soldats qui croyaient certes en un Prophète, mais pas en Virgin, Prophète de l'Unité humaine...

[Fic] La guerre civile CSPienne  - Page 2 E056de10

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Message par Mirage Mer 15 Juin 2016 - 20:43

La première illustration est magnifiquement choisie :bave:
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Message par Durin Jeu 16 Juin 2016 - 13:43

OMG :bave:
Fantastique
VIVE L'ILLUMINE !
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Message par Jhe Sam 18 Juin 2016 - 15:56

L'Illuminé

Dsl Virgin :utyi3:

=> Virgin, Barba, Suleyman, Ezzedine

Chapitre II : Le Prophète et les soldats du Prophète

Front Islamique :

Un violent choc réveilla Virgin. Le colosse qui l'avait capturé venait en effet d'entrer dans la petite cellule humide ou croupissait l'Illuminé depuis plusieurs jours, un seau d'eau dans les bras. Sitôt entré dans la pièce sombre le soldat de l'émir Suleyman renversa le contenu du seau sur Vrgin qui reprit connaissance instantanément en hoquetant. Cet homme qui venait de réveiller le Prophète auto proclamé, et qui l'avait également capturé s'appelait Barba. A 35 ans il s'était engagé très tôt au sein du Front Islamique au sein duquel son père militait. Issu d'un milieu pauvre, persuadé que les maux des musulmans cééspien étaient causés par la majorité chrétienne il pensait que le chemin de l'émancipation pour les musulmans de l'île se trouvait dans une pratique rigoureuse de l'islam. Une opinion qui était à la base du Front Islamique. Homme d'action il avait fait ses armes au sein de la branche armée du Front et non pas dans sa branche politique ou spirituelle, dans lesquelles il aurait  sans doute été médiocre du fait de son comportement violent et impulsif, voire cruel. Quoi qu'il en soit il appliquait à la lettre les ordre de l'émir Sul qu'il admirait, et dont il effectuait les basses besognes, et respectait ses obligations de musulmans, même s'il n'avait jamais lu le Coran lui même du fait de son illettrisme, maux répandu parmi les basses couches de la société céépienne.

Fin septembre 1944 il avait été envoyé par son chef exécuter un des subalternes qui gardaient les villes frontalières de l'émirat, celui ci avait en effet désobéi à une directive de l'émir. Une fois la tête du renégat fichée sur une pique il avait repris le chemin de Pévé, c'est au cours de ce chemin qu'il avait rencontré l'Illuminé qui reprenait connaissance devant lui, l'air sonné. Il remit le bougre debout d'une seule main, même s'il dut le tenir encore un moment pour éviter qu'il ne s'écroule à nouveau sur le sol mouillé. Dès son arrivée à Pévé Barba avait jeté son prisonnier dans une des cellules du fort de Pévé qui servait de prison pour les ennemis de l'émirat. Il était maintenant temps que ce faux prophète aux yeux de l'islam réponde de son hérésie devant le tribunal islamique qui allait se réunir pour sa session hebdomadaire sous la présidence de l'émir Suleyman et du chef spirituel de l'émirat, le respecté Cheik Ezzedine.  

« Debout mécréant, le tribunal t'attend », lança d'une voix rauque, en cééspien, le colosse.

« Qui êtes vous pour oser vous en prendre à moi monsieur !! N'avez vous donc aucun respect pour la prophétie qui me charge de réunir l'humanité sous une même bannière... »

« La ferme bordel » le coupa Barba. L'air en colère Virgin se tut en fronçant les sourcils, il semblait bien ne pas vouloir en rester là. Qui était donc cet étrange barbu qui comptait l'empêcher d'accomplir sa mission ?

Le barbu en question le poussa vers la sortie de la petite cellule dans laquelle il croupissait depuis quelques heures, en regardant derrière lui furtivement Vigin aperçut par la fenêtre la mer bleu azur en contrebas, derrière des barreaux. L'air pressé Barba le prit par le bras et le poussa vers l'avant lançant dans sa barbe un « En marche ». Virgin s’exécuta. L'étrange duo parcourut de grandes coursives sombres et descendit un escalier, la cellule semblait se trouver au sommet d'une petite tour. En chemin les deux personnages croisèrent quelques autres hommes barbus à l'air antipathique. Ils finirent par sortir de ce sinistre lieu et débouchèrent dans une grande cour entourée de murailles, une cour elle aussi peuplée d'hommes barbu et de quelques femmes voilées. Derrière Virgin et Barba trônait la tour dans laquelle l'émirat enfermait les criminels et ses opposants, une grande construction en pierre, à son sommet flottait une bannière que Virgin n'avait également jamais vu : un drapeau blanc au centre duquel était écrit des mots en arabes d'un noir de jais, de part et d'autre de ces mots deux minarets trônaient tandis qu'un sabre à l'horizontale était représenté sous le tout. Barba fut mené vers un vieux camion, quelques bougres, hommes et femmes, étaient déjà dedans, l'air hagard et inquiet. Virgin fut poussé dedans. Cela fait Barba disparut et rejoignit l'avant du camion, un autre malabar aussi imposant que lui s'assit devant Virgin l'arme au poing. Les prisonniers étaient sous bonne garde. Le camion démarra et le véhicule se mit en route. Il roula durant une dizaine de minutes, souvent lentement, dans de petites rues datant du moyen âge et bourrées de monde, dont de nombreuses femmes portant un hijab. Lorsque le camion se stoppa il se trouvait à l'extrémité d'une place devant laquelle trônait un grand bâtiment en pierre blanche qui tranchait avec les petites constructions du reste de la ville. Il s'agissait de l'ancien hôtel de ville de Pévé devenu résidence de l'émir Sul. Au sommet du bâtiment flottait la bannière de l'émirat. La place était bondé, les citoyens de la ville semblait être venu nombreux assister à la séance de justice.

[Fic] La guerre civile CSPienne  - Page 2 E056de10

On fit sortir la dizaine de prisonniers qui allait passer devant le tribunal : il y avait là des musulmans accusés d'apostasie, des chrétiens n'ayant pas payé le dhimmi, c'est à dire la taxe pesant sur les citoyens non musulmans de l'émirat, et bien sûr un mécréant sortant du lot en la personne de l'Illuminé. Les prisonniers furent cantonnés dans un coin de la place à l'écart, sous bonne garde. Au bout d'une vingtaine de minutes le brouaha ambiant cessa d'un coup : plusieurs personnages sortaient de l'hôtel de ville. L'Amir al Muminin Suleyman al Umawi était parmi eux, personnage de taille moyenne vêtu d'un simple qamis blanc, portant une longue barbe noir un peu grisonnante et au regard perçant qui semblait embrasser la place tandis qu'il prenait sa place sur un des sièges disposés sur le perron du bâtiment. A sa droite venait un personnage âgé, courbé, vêtu d'un qamis blanc également, son visage marqué par une petite barbe de trois jours grises était surmonté d'un turban blanc. Il prit place sur un siège légèrement en retrait, à la droite de l'émir. Cet homme âgé c'était le Cheik Ezzedine, chef spirituel du Front Islamique, une personnalité respecté de tous pour son érudition et sa connaissance du Coran. Plusieurs autres personnages prirent place à la gauche de l'émir, principalement des spécialistes du droit musulman. Tous s'assirent, Barba vint lui prendre place derrière l'émir, restant debout, on distinguait un sabre en travers de son dos, inquiétant si l'on considérait que quelque chose ressemblant étrangement à un billot était positionné devant les marches menant au perron de l'ancien hôtel de ville. Un des hommes à gauche de l'émir prit la parole d'une voix puissante, et dit en arabe :

[Fic] La guerre civile CSPienne  - Page 2 Arabs-618749_960_720
Le Cheik Ezzedine

« La séance de justice du tribunal islamique suprême et ouverte, que le premier accusé se présente devant la justice de Allah. » Aussitôt ces quelques mots prononcés un des hommes gardant les prévenus se saisit de Virgin et le poussa dans la zone vide se trouvant devant le billot et les membres du tribunal. Derrière lui des centaines d'yeux fixaient la scène. L'homme qui avait ouvert la séance reprit la parole en cééspien puis en arabe. « Vous êtes accusés de croire en une hérésie inconnu selon le rapport que nous a fait le soldat Barba. Crime coupable de la peine de mort si vous ne vous acquittez pas du dhimmi, si tant est que le tribunal reconnaisse votre hérésie comme acceptable. Le Tribunal vous écoute, qu'est ce donc que cette hérésie de « l'unité humaine » ?. »

« Je suis le Grand Unificateur. La religion n'est qu'un chose secondaire dans ce monde, l'humanité est une grande famille. Ma mission est de la réunifier. Vous devez tous vous rallier à moi, l'humanité court à sa perte si elle reste dans la situation de division ou elle se trouve actuellement !! ». Virgin avait lancé ses répliques habituelles avec une force et une vigueur inhabituelle dans la bouche d'un homme de son âge, d'autant plus qu'il était visiblement épuisé, de larges cernes sous ses yeux brillants le prouvaient, par plusieurs jours d'emprisonnement dans des conditions spartiates. Mais il ne semblait pas vraiment comprendre ce qui l'amenait ici devant cette assemblée d'hommes qui semblaient vouloir lui mettre des bâtons dans les roues. Le juriste à gauche de l'émir le coupa.

« C'est la première fois que nous entendons parler de ces croyances contraires à l'islam. Mais en vertu de l'héritage du califat andalou nous laissons aux chrétiens et aux juifs, aux mécréants non instruits du Coran le statut de dhimmi. Le tribunal peut vous relaxer si vous acceptez de prendre ce statut et de renoncer prêcher vos folles croyances. »

« Il n'y ni statut, ni religion. Les religions se trompent, c'est un vecteur de division, je dois unifier l'humanité... ». l'Illuminé reprenait son arlésienne, les membres du Tribunal se regardèrent perplexe, on commençait à murmurer dans la foule : qui était donc cette étrange vieillard en guenille qui défiait le Tribunal Suprême de l'émirat. Semblant comprendre qu'on arriverait à rien  avec ce personnage fou à lier qui lui faisait face, l'émir qui n'avait pas encore parlé fit un signe de la main et le Tribunal se retira dans le bâtiment pour délibérer. L'Illuminé lui s'était retourné et s'adressait maintenant à la foule, les gardes durent s'y mettre à deux pour le maintenir en place et le faire taire. Au bout d'une dizaine de minutes le Tribunal ressortit de l'imposant palais blanc. Ses membres s'assirent. Tous sauf l'émir qui resta debout, et qui prit la parole d'une voix forte.

« Le Tribunal a tranché sur le cas de ce mécréant sous le regard d'Allah. Sa méconnaissance des principes de l'islam aurait pu lui valoir la vie sauve, mais son entêtement dans une croyance inconnue, son refus de reconnaître la supériorité de l'islam et de s'acquitter du dhimmi ainsi que son manque de respect envers ce Tribunal Sacré le condamne malheureusement à la plus sévère des sanctions ». Une fois cela dit l'émir se rassit sur son siège, l'air grave. Un silence pesant s'était abattu sur l'assistance. Barba avait disparu du perron, il trônait maintenant à côté du billot en bois, en train d'aiguiser son grand sabre. Il était vêtu d'une tunique noire intégrale, son visage lui même tait recouvert d'une sorte de cagoule, noire également, qui ne dévoilait que ses yeux. Deux gardes se saisirent de l'Illuminé qui soudain comprit son sort tandis que l'on le conduisait inexorablement vers le billot.

« Mais vous êtes fou ??Ne faites pas cela, vous condamnerez l'Humanité à sa perte. Je suis le seul qui puisse mener à bien le processus d'unification de la Terre, ne voulez donc vous pas comprendre... ». L'Illuminé hurlait littéralement tandis que les gardes le traînaient, plus personne ne semblait vouloir le faire taire. Le silence régnait toujours sur la place. Les membres du Tribunal fixaient la scène, seul le Cheik Ezzedine fermait les yeux, comme plongé dans la méditation. Tout alla très vite. On posa la tête de Virgin sur le billot, les deux malabars barbus qui l'avaient conduits jusque là le tenaient toujours pour le maintenir en place. Barba attendit un signe de tête de l'émir Suleyman puis demanda comme il était d'usage si le condamné avait un dernier mot à dire. A cela répondirent les hurlements de Virgin qui promettait à ses bourreaux un monde de flamme s’ils le tuaient.

Tandis que le moulin à parole de l'Illuminé ne se stoppait toujours pas Barba éleva son sabre. Celui ci s’abattit sur le cou de Virgin. La tête de l'Illuminé fut coupée d'un coup net et précis, elle tomba dans le petit panier prévu à cet effet devant le billot. Le bourreau se saisit de la tête de l'Illuminé à deux mains, du fait de l'absence de cheveux sur le crâne de Virgin, et la montra tout d'abord au Tribunal puis au peuple massé devant lui.

L'Odyssée de l'Illuminé venait de se terminer, brisé net par une autre Odyssée, celle de l'émir Suleyman.
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Message par Durin Sam 18 Juin 2016 - 17:39

Chaud de tuer un personnage si intéressant pour plaire aux lecteurs islamistes.
C'EST UN SCANDALE.
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Message par Dictator Sam 18 Juin 2016 - 19:47

C'est tellement réaliste et écrit avec une si belle plume :bave: :coeur:






:trolldad:
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Message par VLAD Sam 18 Juin 2016 - 19:53

:bave:

Vivement que les rouges aillent purger cette région de ce fanatisme.
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Message par Durin Sam 18 Juin 2016 - 21:15

Pour une fois que je suis d'accord avec Vlad :troll:
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Message par Jhe Mar 21 Juin 2016 - 11:33

Le Syndicaliste

=> Vlad, Skorm, Galx, Vailleuh, Werwolf

Syndicaliste is coming  [Fic] La guerre civile CSPienne  - Page 2 3283612636

Team Syndicaliste :

Chapitre III : Complots

Suite directe du prologue

L'embrasure de la porte fut soudain emplie par la silhouette d'un homme d'une quarantaine d'années, grand et bien bâti, au visage agrémenté par une petite barbe noire et aux cheveux mi longs . Un large béret beige en forme de galette recouvrait en partie cette chevelure. Les yeux marrons de l'homme trahissaient sa colère, tout comme, plus largement, l'expression de son visage. Cet homme c'était le Syndicaliste, secrétaire général du Parti Communiste Cééspien, et le moins que l'on puisse dire était qu'il semblait on ne peut plus remonté. Son regard parcouru un instant la petite assemblée, il soupira bruyamment avant de prendre place sur son siège au bout de la table de réunion du Politburo. Vlad ne prit même pas la peine de saluer ses collaborateurs et prit la parole sans préambule, d'une voix furieuse.

[Fic] La guerre civile CSPienne  - Page 2 Massoud-lafghan_big
Le Syndicaliste

« Camarades, Shikko a pris Discord. ». Cette phrase laconique jeta un froid dans la pièce, seul l'Ancien qui avait refermé les yeux et Vailleuh qui ne semblait jamais surpris par rien parurent ne pas encaisser le choc. Les autres baissèrent les yeux, s'abandonnèrent à des tics nerveux, et surtout ne dirent rien. C'est donc le Syndicaliste qui reprit la parole. « Alflo, Vailleuh, vos renseignements m'assuraient pourtant que Shikko s’engageait dans une bataille de rues longue et meurtrière en fonçant sur la capitale, vous m'avez vous même assurés de la véracité de ses renseignements. Or, nos hommes sur place m'assurent que la ville est tombée quasiment sans combat ». La voix du secrétaire général était furieuse, tout comme l'expression de son visage. Un rien pourrait provoquer une des explosions de fureur dont le chef communiste avait le secret, c'est pourquoi un nouveau blanc suivi ces derniers mots de Vlad. Toutefois Vailleuh de sa voix calme et posée se risqua à prendre la parole.

« Camarade secrétaire général, nous ne pouvions savoir qu'entre temps les allemands allaient lancer l'évacuation de la Grèce, ils ont été forcés d'abandonner la Cééspie s'ils ne voulaient pas que leurs hommes se retrouvent bloqués sur l'île. Mais oui camarade, les allemands avaient de quoi tenir Discord des semaines entières face aux républicains. »

« Mais bordel, n'est ce pas votre travail de savoir ? Le départ d'une armée allemande ne se fait pas en un jour, ni sans bruit !! Bref nous voilà dans de beaux draps, les réactionnaires ont repris leur fief du sud, Shikko me fait même savoir que les occidentaux vont bientôt débarquer pour « aider à la reconstruction nationale » ». Après ces derniers mots le Syndicaliste envoya valser le petit bout de papier qu'il tenait entre ses doigts, papier qui contenait le message du chef républicain à son intention.

« Camarade, je comprends votre colère, les républicains sont moins nombreux que nous et ils sont maîtres de la région la plus riche et peuplée de l'île, mais réfléchissons un instant. Le Sud n'a jamais été notre terrain d'implantation, hors des villes ouvrières, et encore souvent le PS nous pique la vedette. Si nous avions pris le Sud je ne pense pas que nous aurions été accueilli en libérateur bien longtemps. Je dirais même que nous avons bien fait de nous concentrer sur le nord ou nos appuis sont solides, et nous avons des relais au sud camarade secrétaire général, les villes ouvrières se sont libérées seules devant le départ des allemands et ce sont des camarades de lutte. Nous aurions tort de surestimer la position actuelle de Shikko. ». Le camarade Galx, bras droit et ami de 30 ans du Syndicaliste, venait de prendre la parole d'une voix calme. Cette intervention sembla calmer quelque peu Vlad qui reprit d'une voix plus posée, limite résignée.

« De toute façon ce qui est fait est fait, mais je ne peux m'empêcher de penser que nous avons fait une erreur, en prenant une part importante à la libération du sud nous nous serions mis en position de force dans cette région, avec ses ressources, le port de Discord... mais vous avez sans doute raison, nous aurions été mal vu par certains là bas... Bordel j'enrage, quand je pense que Shikko doit déjà être en train de pactiser avec le Gosseau et sa clique de capitaliste collaborateurs pour nous évincer, nous les libérateurs de la Cééspie. Vous allez voir il ne va pas tarder à s'attribuer tout le mérite de la libération et nous accuser d'être de vulgaires agents de Moscou, mais quoi qu'il en soit le bougre me propose une rencontre, seulement lui et moi, afin d'évoquer l'avenir du pays, il souhaite la formation d'un gouvernement d'union nationale provisoire... »

[Fic] La guerre civile CSPienne  - Page 2 Logo_del_PCC
Parti Communiste Cééspien

« Un gouvernement d'union nationale » dit Galx, l'air perplexe.

« Oui, le Général Shikko me propose de discuter des modalités d'un gouvernement d'union nationale rassemblant toutes les forces de la résistance, nous compris donc. Il évoque un exécutif provisoire qui tiendrait le pays jusqu'à la tenue d'élections libres et rétablirait son intégrité territoriale en mettant fin à l'existence de l'émirat. Tout cela ne me dit rien qui vaille, ce suppôt de la bourgeoisie doit avoir une idée derrière la tête... »

Werwolf répondit immédiatement au secrétaire général. « Camarade, je ne pense pas qu'il y ait de piège, le Général Shikko est conscient de notre poids, de notre puissance, il ne peut tout simplement pas nous exclure de la transition et c'est là notre plus grande chance. Si nous faisons partie de ce gouvernement de transition nous aurons des leviers de pouvoir, conjugués à notre influence sur le terrain nous aurons les moyens de peser très lourdement sur les décisions qui seront prises durant cette transition. Une période qui nous permettra bien sûr de renforcer encore notre influence, ainsi lorsque l'heure des élections sera venue nous nous imposerons sans peine comme premier parti du pays. Je pense donc que nous avons tout intérêt à accepter l'offre de Shikko. ».

Cette position de la part de Werwolf ne surprit personne, cet homme d'une cinquantaine d'années était une personnalité importante dans le parti, en plus de ses fonctions dans l'appareil il était de surcroît le chef de file des communistes modérés, c'est à dire prêt à accepter si possible les règles politiques traditionnelles et à s'associer aux socialistes afin d'appliquer le programme su parti. Cette position en faisait l'adversaire désigné du Syndicaliste, adepte lui de la Révolution, de la rupture totale avec l'état capitaliste et ses règles ainsi que de la haine anti socialiste. Ces divergences, ajoutées à une rivalité et de vieilles rancunes entretenaient une haine profonde entre les deux hommes, toutefois Vlad devait tolérer la présence de ce personnage important du Parti au sein du Politburo, avec difficulté certes mais il ne pouvait faire autrement. Ces dernières paroles de Werwolf, semblait toutefois avoir ravivées la colère du Syndicaliste, pour éviter l'explosion Galx s'empressa de reprendre la parole.

« Camarade Vlad, sauf votre respect je pense également que nous devrions accepter. Refuser ferait de nous les belliqueux refusant tout compromis, et ce alors que nous ne connaissons même pas les intentions de Shikkoku. Camarade, vous connaissez ma position à son sujet : je pense que ce n'est aujourd'hui pas le pire interlocuteur que nous puissions avoir en face de nous, et je pense que nous devrions en profiter. Rompre le front commun pour effectuer notre révolution dès maintenant serait une folie alors que le pays sort à peine de la guerre et que Shikko aura le soutien des anglais. Non, camarade Vlad nous devons discuter avec Shikko, si ses propositions de gouvernement provisoire sont acceptables alors nous gagnerons environ un an pour nous renforcer, Prishayev pourra nous assurer un soutien de Moscou également. En nous y prenant bien dans un an nous gagnerons les élections, la bourgeoisie devra accepter le changement, si elle le refuse nous aurons alors la légitimité et la force de mener la Révolution. ». L'intervention sembla calmer le Syndicaliste, avant même que celui ci ne reprenne la parole une voix rauque se fit entendre, une voix que l'on avait pas entendu au sein du Politburo depuis 1941. La voix de l'Ancien qui déclara seulement : « Le Camarade Galx a raison ».

Cette intervention laissa songeuse un instant l'ensemble de la petite assemblée, le Syndicaliste demanda alors d'une voix bourrue l'avis de tout les membres du bureau politique. Tous allèrent dans le sens de Galx. L'air résigné, la perspective d'un arrangement provisoire avec les républicains et les capitalistes semblait des plus difficiles à avaler pour ce révolutionnaire dans l'âme, le Secrétaire Général se rangea à l'avis majoritaire.

« Très bien, j'irais donc rencontrer Shikko, mais je vous préviens, vous avez intérêt à avoir vu juste, tous autant que vous êtes.  Et je tiens également à être clair, si j'estime que les propositions que me fera ce Général Shikko sont contraires à nos intérêts je mettrais immédiatement fin à cette tartufferie ». Ces mots dit le Syndicaliste quitta avec fracas la petite pièce, Galx soupira de soulagement, il avait une nouvelle fois réussi à rallier ce révolutionnaire de Vlad dans la voie du pragmatisme. Werwolf lui souriait, l'air narquois.

Ce soir là on fit savoir discrètement à Galx que le Syndicaliste l'attendait au cœur du maquis environnant. Le genre d'endroit que choisissait toujours le secrétaire général pour parler discrètement à son plus proche collaborateur. Ce doit être important se disait Galx en se mettant en marche vers le petit sentier qui descendait vers le maquis plongé dans l'obscurité.
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Message par galx Mar 21 Juin 2016 - 11:43

:bave:
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Message par VLAD Mar 21 Juin 2016 - 20:09

OMG. Que c'est beau. Je me laisse porter par tes récits. Merci. :bave:
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