Rencontre Argentino-Britannique au sujet des Malouines

Rencontre Argentino-Britannique

Les îles Malouines ont toujours été un sujet de tensions entre l'Argentine et le Royaume Uni.
D'abord colonisées par les Français en 1764, puis vendues à l'Espagne 3 ans plus tard, elles furent incorporées à l'Argentine après la révolution. Le Royaume unis les conquis en 1833 et y implanta des colons alors que l'Argentine considérait toujours l'archipel comme sien.
150 ans après, cela eu pour conséquence la guerre des Malouines, 649 Argentins et 255 Britanniques y perdirent la vie.
Aujourd'hui, de nombreuses voies se lèvent pour soutenir la position de l'Argentine, dont l'intégralité des pays membres de l'UNASUR, la Chine, ou encore le pape François.
L'Argentine dénonce un colonialisme au 21eme siècle et appelle au droit international.
En réponse à cela, le Royaume Uni organisa un référendum il y a 2 ans. Bien entendu, la grande majorité des habitants choisit de rester dans le giron Britannique.
Cameron justifie donc sa position par l'Autodétermination.

Aujourd'hui, si la souveraineté Britanique sur les îles n'est plus vraiment remise en question, il reste plusieurs points à éclairer, comme les frontières maritimes, les revendications britanniques sur l'Antarctique ou les ressources extraites dans la ZEE de l'Archipel.

C'est pourquoi le gouvernement Argentin invite une délégation Britannique à Buenos Aires, conformément au souhait de l'ONU.

Le Premier Ministre David Cameron s'est déplacé en personne pour ce sujet épineux entre Londres et Buenos Aires. Observant les violentes manifestations en Argentine et les légers écarts de politesse envers l'Union Jack, il prit la parole en premier :

"Madame Kirchner, s'agit-il d'un sommet pour des négociations cordiales ou un règlement de compte ? Que revendiquez-vous exactement ? L'exclusion des citoyens britanniques des îles Malouines ?"

République Fédérale d'Argentine

Malgré les violentes manifestations qui ont eu lieu sur tout le pays, le gouvernement Argentin ne remet pas en question la souveraineté Brittanique sur ces îles. L’enjeu concerne surtout les ressources marines.
Comme vous le savez, les eaux des Malouines sont poissonneuses et on y a trouvé, il y a peu, du pétrole. La République fédérale d'Argentine est donc prête à reconnaître l'autorité Britannique sur ces îles si en échange, elle recevait 50% des profits fait sur les ressources de la ZEE de l'archipel.

"Si vous ne remettez plus en question la souveraineté britannique sur ces îles, nous vous en remercions. Mais dans ce cas, votre question n'a plus lieu d'être. En effet, la totalité des champs pétroliers des îles malouines se situent dans la ZEE britannique, tandis que les principaux, dans le bassin Sud, exploités par des sociétés britanniques se situent à l'Est des Iles Malouines, c'est à dire bien au delà des limites des eaux territoriales argentines."

République Fédérale d'Argentine

Nous voulons dire par là qu'il n'est pas question d'un retour de la terre ferme des Malouines sous l'autorité de l'Argentine. En effet, malgré le fait que ce soit contraire à toutes les lois internationales, la population est Britannique.
Par contre, les eaux sont inhabitées. Et on ne peut donc pas y faire valoir l’autodétermination. Reste le droit international, depuis lequel l'exploitation des Malouines est pour l'instant illégale. Nous proposons de légitimer votre position.

"Mais je vous en prie, dites-nous en quoi notre position est illégale."

République Fédérale d'Argentine

Les Malouines étaient des colonies possédées par le Espagnols. Après la guerre d'indépendance de 1810, elles firent partie des provinces unies du Rio de la Plata, ancêtre de l'Argentine.
Profitant de l'occasion de récupérer une base en Amérique du sud, l'Empire Britannique prit possession des îles par la force en 1833. Les habitants de ces îles furent alors exilés. Cette agression n'eu pour seul but qu'une affirmation de l'influence Britannique. Elle n'avait aucun casus Belli légal car le Royaume uni avait officiellement renoncé à ses prétentions sur les Malouines lors de la convention de Nootka, en 1790.

Le paragraphe 6 de la Résolution 1514 (XV) de l’Assemblée générale des Nations unies du 14 décembre 1960 consacre d’intégrité territoriale.
Suite à cette résolution, le comité de décolonisation de l'ONU dresse les territoires à décoloniser. On trouve parmi eux les Malouines Britanniques.
Face au droit international, le Royaume uni invoque le droit des peuples à disposer d'eux mêmes. De fait, l’Argentine soutient l’idée que la population des îles Malouines ne peut exercer le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes parce qu’elle a été importée de Grande-Bretagne et est constituée essentiellement d’émigrés de souche britannique. Il s’agit d’une population de colonisateurs et non pas de colonisés, qui ne constitue pas un véritable peuple distinct de la métropole au sens du droit international. Ce qui fait que l’occupation des îles Malouines n'est qu'un anachronisme colonial. La position Argentine est soutenue par l'ONU.


Enfin, le Royaume Uni a désobéi à la résolution de l'ONU de 1964, qui invite les deux États à s’abstenir de toutes mesures unilatérales qui pourraient compromettre les chances réelles d’une sortie de cris en militarisant l'archipel.

Suivant cette résolution, l'Argentine a déjà fait un effort en reconnaissant la présence Britannique sur la terre des Malouines. L'Argentine invite le Royaume Uni à sortir de sa position unilatérale pour chercher un compromis, sans quoi ces négociations ne pourront pas avancer
De fait, le gouvernement Argentin se demande si le droit de la force n’est pas en train de supplanter la force du droit sur la scène internationale. L'Argentine s'interroge sur la légitimité qu'a le royaume uni pour s'opposer à l'occupation Russe de la Crimée quand elle refuse tout compromis sur les Malouines.
Tout cela laisse présager un avenir incertain quant à la mise en place d’un système international plus juste, plus sûr et plus équitable.

République Fédérale d'Argentine

Maintenant que l'Argentine a prouvé le bien fondé de ses revendications et prouvé l'occupation illégale de l'île par les forces Britannique, elle réitère sa proposition : Le gouvernement Argentin est prêt à reconnaître l'autorité Britannique sur ces îles si en échange, elle recevait 50% des profits fait sur les ressources de la ZEE de l'archipel.
Cette offre est généreuse. Elle s'est faite selon la volonté de l'ONU, en consensus. Nous incitons donc grandement la Grande Bretagne à l'accepter

"Je vais reprendre point par point ce que vous avez dit, à savoir l'histoire des Iles Malouines jusqu'à vos revendications actuelles. Vous affichez de grands principes, mais vous n'avez même pas cité la guerre de 1982 au sujet des Malouines.

Revenons en 1833, des habitants exilés suite à l'occupation britannique ? Mais Madame, l'Argentine avait installé un gouvernement fantoche dans ces îles pour y fonder une véritable administration pénitentiaire. En réalité, elles étaient quasiment inhabitées. Ce que vous nous dites là est une révision de l'histoire à votre avantage. Oui, nous avons invoqué le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, et nous étions en parfaite légitimité.

De même, s'asseoir sur les règles internationales en envahissant les Iles Malouines en 1982, ce n'était certes pas un gouvernement mature de l'Argentine qui l'aurait fait, mais cet évènement a justifié nos dispositions vis-à-vis de la défense des Iles Malouines.

Actuellement, votre position est incohérente. Je dirai même qu'elle n'est pas légitime. Vous nous présentez vos arguments visant à défendre l'idée d'une occupation illégale des îles par le Royaume-Uni, et ensuite vous nous dites, en caricaturant légèrement, "mais c'est pas grave, vous nous faites profiter de la moitié de votre exploitation des hydrocarbures et on en parle plus". Sachez que nous apprécions guère ce genre de méthodes, nous appelons ça une solution de facilité. Voici ce que vous allez faire. Vous allez déposer une requête à l'ONU, dans les règles, et soit vous obtiendrez un jugement en votre faveur, ce qui nous étonnerait beaucoup, soit vous ne l'avez pas, et dans ce cas vous devrez vous replier définitivement au sujet des Malouines. Vous apparaissez à nos yeux comme un gouvernement corrompu, et non un gouvernement cherchant un compromis. Les entreprises qui exploitent les ressources des Iles Malouines sont du domaine privé, elles ne vous doivent absolument rien.

Vous savez bien conclure vos discours, mais le centre de votre débat, n'est que recherche d'intérêts illégitimes, en se "servant" d'un litige territorial pour vous amener de l'argent. Nous reconnaissons bien là les méthodes à la russe, mais le Royaume-Uni n'est pas la Russie, si vous pensiez que nous allons régler ce litige à la méthode Gazprom, c'est raté. "

République Fédérale d'Argentine

Je ne peux que déplorer que nous n'ayons pu arriver à un accord satisfaisant pour les deux parties à la suite de ce sommet.

Si nous remontons à 1833, oui, il y avait une administration pénitencière sur les îles Malouines, en plus des villages habités par quelques pecheurs et bergers Argentins. Est-ce que le fait qu'une île soit peu habitée justifie pour vous une attaque Britannique ?
Nous ne parlons pas des habitants Argentins exilés mais du fait que la plupart de la population qui a voté le référendum sont des colons importés d'Angleterre.

Vous nous attaquez ensuite sur les concessions que nous vous avons proposé : Nous vous avons proposé une solution, vous l'avez refusée. Mais avez vous jamais cherché une alternative ?
Malheureusement, vous n'avez jamais voulu de compromis. Grisé par votre impression illusoire de supériorité, chercher une solution pouvant satisfaire nos deux états n'aurait pas été digne de vous. Peu importe pour vous que l'ONU l'ai souhaité. Au lieux de cela, vous insultez notre gouvernement de corrompu, et par là notre pays et notre peuple.

Puisqu'il n'est pas possible d'arriver à un accord avec vous, l'affaire sera portée à l'ONU, pour une énième fois.

"Vous raisonnez d'un bloc : si vous souhaitez que nous débattons à propos des actes de nos ancêtres, nous pouvons vous renvoyer la responsabilité quant aux actes de l'Argentine en 1982, ce qui n'a pas de sens. Il est vrai que tenter de se racheter une popularité auprès de la population en pleine période hyper-inflationniste en voulant prendre les devants sur un conflit extérieur justifie encore moins cette agression, et nous nous avons pas mis en cause pour cela. Les habitants des Iles Malouines qui ont voté le référendum sont la population légitime des Iles Malouines, et ils ont voté à 99% en faveur de l'appartenance au Royaume-Uni. Si les résultats étaient plus mitigés, nous aurions été bien plus enclins à trouver un compromis. Ici, vos revendications ne sont pas légitimes, pour de multiples raisons que nous avons cités.

Nous avons bien désigné votre gouvernement comme étant corrompu, et non votre nation, et encore moins la population argentine, sinon nous vous aurions jeté la pierre pour l'irresponsabilité de la dictature argentine. Vous, vous ne faites justement pas la différence entre le Royaume-Uni d'aujourd'hui et l'Empire Britannique d'hier. Permettez-moi de dire, que vous l'admettez ou non, que trancher un litige territorial remontant au XIXème siècle avec un billet sous la table, c'est grossier. Si vous voulez nous remettre en cause au sujet de la Crimée, sachez que c'est ce genre de méthodes qui a plongé l'Ukraine pendant la misère, et ce pendant plus de 20 ans.

Enfin, nous sommes favorables à la place d'observateur des Etats-Unis."

République Fédérale d'Argentine

Nous sommes également favorables à la venue d'une délégation Américaine à Buenos Aires.

Pour en revenir à la question du référendum, je vais vous répéter ce que je vous ai déjà dit, c'est à dire que la population des îles Malouines ne peut exercer le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes parce qu’elle a été importée de Grande-Bretagne et est constituée essentiellement d’émigrés de souche britannique. Il s’agit d’une population de colonisateurs et non pas de colonisés, qui ne constitue pas un véritable peuple distinct de la métropole au sens du droit international. Ce qui fait que l’occupation des îles Malouines n'est qu'un anachronisme colonial.
Preuve du colonialisme sans bornes et illégal du Royaume Uni, En 1964, l'ONU avait appelé à décoloniser certains territoires. La plupart des états prirent en compte la résolution de l'ONU.. A part le Royaume Uni. Ainsi ce n'est pas un hasard si plus de la moitié des territoires non décolonisés sont occupés par le Royaume Uni. http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_territoires_non_autonomes_selon_l%27ONU
Ainsi, il est difficile pour nous de voir la différence entre Empire Britannique et Royaume Uni.


Vous nous attaquez encore et toujours sur le compromis que nous avons cherché.
Et nous vous répétons encore et toujours " Proposez nous une alternative !" Ne restez pas campé sur vos positions ! L'ONU avait appelé à trouver une " Solution Créative " pouvant satisfaire les deux parties. Que proposez vous ?
Pour notre part, nous avons trouvé un compromis qui pourrait satisfaire les deux parties. Même si nous nous doutons que le Royaume Uni se braquera et la réfutera tout de suite.
Il provient de Guillermo Markin, un professeur de l'université de Cambridge. Ce dernier propose que les Malouines soient à la fois sous la souveraineté de l'Argentine et du Royaume Uni. Ses propositions se trouvent là : http://www.lepetitjournal.com/sao-paulo/accueil-sao-paulo/actualite/54094-argentine-malouines-vers-une-qsolution-creativeq-

Je pense qu'elles pourraient amplement satisfaire les deux parties si le gouvernement du Royaume uni avait assez d'ouverture d’esprit pour s'abaisser à vraiment négocier avec nous.

"Le Royaume-Uni a au moins une maturité et une ouverture d'esprit suffisantes pour ne pas brûler le drapeau de l'Etat avec lequel il connait un conflit territorial.
Ce qui nous exaspère dans ces échanges, c'est que vous amenez de bien beaux principes en nous diabolisant comme l'Empire perfide qui refuse de négocier avec un pays en développement, et vous y mélangez de sérieux écarts de crédibilité dans vos discours. Nous n'avons PAS la même vision que vous concernant le référendum. La population des Iles Malouines y est solidement attachée, et ce depuis 180 ans. Vous allez également apprendre à rester à votre place concernant nos territoires d'outre-mer, ceci ne vous concerne pas. A ce que je sache, le gouvernement Kirchner a déjà été accusé de corruption en Argentine même, alors vous commencerez par balayer devant votre porte sur ce point précis avant de jouer les donneurs de leçons.

Nous sommes cependant prêt à suivre la proposition de cohabitation, mais avec précautions. Qu'allez vous faire ensuite ? En faire un prétexte pour partager les profits liés à l'exploitation des hydrocarbures ? Nous avons déjà critiqué vivement ce tour de passe-passe, mais en tout état de cause, ça ne marche pas comme ça. Les firmes privées qui y sont présentes ont réalisé un lourd investissement pour lancer l'exploitation qui s'avère seulement rentable lorsque le cours du baril est élevé. Si vous souhaitez tout de même poursuivre dans ce compromis, ce sera réalisable seulement si la cohabitation doit être appliquée, mais vous devrez indemniser les firmes qui subiront de fait le préjudice."

République Fédérale d'Argentine

Nous vous proposons un premier traité concernant l'exploiation des Malouines :

I - Les îles Malouines seraient à la fois sous la souveraineté du Royaume Uni et de l'Argentine.
Leur drapeau seraient un mélange de nos deux et leur nom un mixte de nos deux appélations. Il y aurait deux langues officielles.

II - Les lois et impôts payés par les habitants dépendraient de leur pays d'origine. La vie des citoyens Britanniques ne serait ainsi pas modifiée.

III -N'importe quel citoyen Argentin aurait le droit d'aller sur le sol des Malouines.

IV - La ZEE des Malouines serait une zone partagée. Argentins et Britanniques pourraient l'exploiter à leur bon vouloir.

V - La Base militaire Britannique des Malouines nous semble démesurée dans la mesure où il y a autant de Militaires que d'habitants civils sur les Malouines.
Une fois ces négociations abouties, plus rien ne pourra justifier un si grand nombre de soldats. Nous souhaitons donc une démilitarisation partielle des îles.
Nous prévenons aussi le Royaume Uni contre le déploiement d'armes nucléaires sur les Malouines.

VI - Les entreprises Britanniques pourraient continuer leur exploitation des hydrocarbures comme avant. Néanmoins, les Royalties et impôts qu'ils paient actuellement au Royaume Uni reviendraient à 50% au gouvernement Argentin.

VII - Les pays membres du MERCOSUR lèveraient leur embargo sur les Malouines, ce qui signifie que vous pourrez vous ravitailler sur le continent sud Américain. Chose essentielle si vous voulez lancer une exploitation d'envergure des hydrocarbures.

Ce n'est qu'un premier jet et il reste encore de nombreux points à éclaircir mais c'est une bonne base de négociation.

"Nous avons parlé de précautions et omis une condition à l'établissement de la cohabitation. Il s'agit en réalité de votre article 3 qui devrait tomber d'évidence, mais pas ici. En effet, nous vous rappelons le profond sentiment anti-britannique de votre population. Vous nous engagez dans ce qui pourrait être très risqué, trop risqué d'ailleurs. C'est pourquoi, nous refusons."

Soit. Néanmoins, nous vous rappelons que les habitants Argentins peuvent très bien se rendre aujourd'hui en Grande Bretagne si il le veulent. Si cela est la dernière étape nécessaire pour arriver à un accord, le même contrôle sera fait sur les citoyens Argentins se rendant aux Malouines que ceux effectués aux Aéroports. Une fois aux Malouines, si leur profil est jugée acceptables par les autorités Britanniques; Ils auront alors le droit de résider sur les îles. Même si il est certain qu'il faudra repousser certains habitants pour un manque de place évident, nous prévenons la Grande Bretagne contre toute discrimination à l’égard des citoyens Argentins. Néanmoins, nous ne voyons pas en quoi la population pourrait encore ressentir des sentiments anti-Britanniques si notre cohabitation aboutissait.

"Nous clôturons temporairement le sommet en urgence."